2 – les hébreux 
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hongrois surenchérit dans la destruction et la violence de
la « punition céleste ». Les décors d’Anton Grot sont mar-
qués par l’Art nouveau, la tour de Babel est une copie du
tableau de Bruegel l’Ancien et les costumes s’inspirent de
Babylone sous Hammourabi. Le rapprochement babylonien
s’explique : un fragment d’un des manuscrits de l’
Epopée
de Gilgamesh
comportant le premier récit du Déluge a
été traduit en 1872, Noé y porte le nom d’Uta-napishti.
Sorti en 1929 affublé de diverses séquences parlantes (Vi-
taphone), le film est toutefois un échec cuisant au box of-
fice. La Warner est sauvée de la banqueroute par les recet-
tes de
The
Jazz Singer
, le premier film parlant. Réédition
sonorisée en 1957 avec commentaire (seulement l’épisode
du Déluge, 70 min.).
1934
Δ
Good Morning, Eve !
(US) Roy Mack. – av. Leon
Errol (Adam), June McCloy (Eve).
1948
Der Apfel ist ab
(DE) Helmut Käutner ; Camera Film,
105 min. – av. Bobby Todd (Adam), Bettina Moissi
(Eve), Joana Maria Gorvin (Lilith), Arno Assmann (Lu-
cifer), Helmut Käutner (saint Pierre). –
Parodie de ca-
baret : après une tentative de suicide, un fabricant de cidre
dans le coma rêve qu’il est au Paradis où il revit ses problè-
mes de couple.
1950 [épisode :]
Adamo ed Eva
(IT) Mario Mattoli ; Lux. –
av. Macario (Adam), Isa Barizza (Eve). –
Parodie.
1956
Adán y Eva (Adam et Eve)
(MX) Alberto Gout ; Fran-
cisco Olivo del Valle-Alberto Gout-Constelación,
82 min. – av. Christiane Martel (Eve), Carlos Baena
(Adam). –
Le récit de la fuite du Paradis, conté sans dia-
logues (avec commentaire en off) et suivant la «Genèse » à
la lettre. Déjà un tour de force en soi. La Française Chris-
tiane Martel, Miss Univers, et son bellâtre de compagnon
se promènent seuls dans un jardin d’Eden de carton-pâte et
Eastmancolor, bricolé dans les studios Churubusco à Mexico
City par un spécialiste du cinéma égrillard : Alberto Gout
cherche à se faire pardonner les audaces du passé en pho-
tographiant une histoire particulièrement sage et prévisi-
ble. Les inévitables images de nudité, pourtant savamment
masquées par des collants couleur de chair, en limitent la
distribution, le
Monthly Film Bulletin
britannique par-
lant même de « premier film nudiste religieux » ! En France,
la « Saison cinématographique » complimente surtout le
machiniste en charge des projecteurs : « Son rayon lumi-
neux-doigt-de-Dieu m’a paru des plus divertissants» (1958,
p. 9). En RFA, le film est affublé d’un récit-cadre inter-
prété par Bernhard Goetzke (Yztac) et Steffen Trantow
(Mamexi), ajout réalisé dans les studios Genschow à Ber-
lin-Wannsee par Leopold Branoner : afin de ne pas cho-
quer les spectateurs chrétiens, ces Adam et Eve dévêtus ne
seraient que la vision que les Aztèques se faisaient du Pa-
radis à partir des récits des missionnaires d’Hernan Cor-
tez en 1519 (
Adam und Eva. Eine mexikanische Vision
vom Paradies
). L’hypocrisie n’a pas de limites.
1958
The Living Bible : The Old Testament /The Old Tes-
tament Scriptures
(US) Edward Dew ; Family Films
Production-Concordia Films St. Louis, Missouri (Sam
Hersh &Victor B. Growcock), 210 min. / 14 × 15 min.
– av. Nelson Leigh. –
Episodes : 1. « Abraham, Man of
Faith » – 2. « Jacob, Bearer of the Promise » – 3. « Joseph
the Young Man » – 4. « Joseph Ruler of Egypt » – 5. «Mo-
ses Called by God » – 6. «Moses Leader of God’s People » –
7. « Joshua the Conqueror » – 8. «Gideon the Liberator » –
9. « Ruth, a Faithful Woman » – 10. « Samuel, a Dedi-
cated Man» – 11. «David, a Young Hero » – 12. «David,
a King of Israel » – 13. « Salomon, a Man of Wisdom» –
14. « Elijah, a Fearless Prophet ». – Vision de l’Ancien Tes-
tament propagée par les milieux intégristes protestants et
les communautés juives, destinée aux paroisses du Middle
West et à l’édification de la jeunesse américaine. Une inter-
prétation littéraliste, jouée par une poignée d’amateurs gri-
més maladroitement et déclamant devant des décors peints
(en couleurs). Edward Dew, le réalisateur, a joué dans une
centaine de films, notamment dans
The Adventures of
Robin Hood
(1938) de Michael Curtiz et
Citizen Kane
(1941) d’Orson Welles.
1960
The Private Lives of Adam and Eve
(US) Albert Zug-
smith, Mickey Rooney ; Universal, 86 min. – av. Ma-
mie Van Doren (Eve), Fay Spain (Lilith), Martin Mil-
ner (Adam), Mickey Rooney (Satan). –
Comédie : bloqués
dans une église à cause des pluies, les passagers d’un bus en
Un paradis mexicain :
Adán y Eva
d’Alberto Gout (1956)
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