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 l'antiquité au cinéma
clios qui, lui, ignore l’identité de la belle. S’étant introduit
au palais pour tuer l’impératrice débauchée, il la recon-
naît, lâche sa dague et se jette à ses genoux. – Première des
trois adaptations de la tragédie hautement improbable de
Victorien Sardou, filmée encore en 1912 et en 1922, et
qui s’inspire des médisances de Procope de Césarée,
His-
toire secrète
, opuscule controversé et posthume (cf. com-
mentaire 6c, note 5). Procope attribua à l’impératrice qui
lui avait retiré ses faveurs les vices les plus infâmes. Selon
lui, des bruits couraient sur les cachots secrets dont elle dis-
posait dans son palais pour son compte personnel et dans
lesquels disparaissaient à jamais les gens qui lui avaient
déplu.
Théodora
de Sardou, le plus grand succès public de
Sarah Bernhardt après
L’Aiglon
d’Edmond Rostand, fit,
dès décembre 1884, 260 représentations consécutives au
Théâtre de la Porte Saint-Martin à Paris ; une reprise sui-
vit en 1902 (Théâtre Sarah Bernhardt). La mise en scène
par l’auteur et Félix Duquesnel permit à la célèbre comé-
dienne de cultiver un hiératisme d’idole gemmée, au mi-
lieu des palmes, des cierges allumés et de fastueuses recons-
titutions scéniques. Totalement identifiée à son rôle, Sarah
Bernhardt s’imagina même un temps être la réincarnation
de la souveraine byzantine ... GB, US :
Theodora, Empress
of Byzantium
.
1910
Justinian andTheodora (Justinien etThéodora)
(US)
Otis Turner ; Selig Polyscope Co., 305 m. – av. Ho-
bart Bosworth (Justinien I
er
), Betty Harte (Theodora
Augusta), Bebe Daniels, Marshall Stedman. –
Tourné
dans les studios Selig à Edendale, Los Angeles, ce film voit
les débuts d’une future vedette : Bebe Daniels, alors âgée
de 8 ans.
En tête d’affiche, Hobart Bosworth, le premier
comte de Monte-Cristo de l’écran (1908). Le sujet est tiré
de
Justinian andTheodora, a Drama being a Chapter of
History and the One Gleam of Light during the Dark
Ages
du philosophe anglais Elbert J. Moore Hubbard et
de sa femme Alice (New York, 1906). Hubbard en signe
aussi l’adaptation à l’écran, fidèle au portrait élogieux de
l’impératrice de Byzance que brosse son épouse, une célè-
bre suffragette américaine. Les Hubbard se projettent dans
le couple impérial auquel on doit le
Code Justinien
, code
Haut et bas : Théodora (Rita Jolivet), impératrice perverse, domine son époux et les fastes de Byzance dans
Teodora
de L. Carlucci (1922)
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