II - LE ROYAUME D’ANGLETERRE

18. ÉCOSSE, IRLANDE ET PAYS DE GALLES


Dans le domaine audiovisuel, l’histoire de ces trois nations d’origine celte est étroitement liée à celle de l’Angleterre dans la mesure où aucune des trois régions n’est économiquement en mesure de s’offrir une industrie du cinéma idoine et durable, capable de chanter son passé. Par conséquent, les sujets comme leur fabrication ont presque toujours dépendu de Londres, de ses producteurs et des goûts du public britannique en général. À quelques exceptions près, ce sont donc les relations mouvementées, voire conflictuelles de ces peuples avec l’Angleterre qui constituent la matière principale des films qui suivent.

Au Ve siècle, les Gaels peuplent l’ÉCOSSE ou Calédonie, région périphérique et inhospitalière dont les Romains ont fini par se désintéresser. Au Moyen Âge, ces terres sont composées de Celtes (les Pictes, Bretons et Scots venus d’Irlande) et des Nordiques. En 563, le moine irlandais Columcille ou Colomba fonde un monastère chrétien sur l’île d’Iona, abbaye prestigieuse. Unis dès le début du onzième siècle, ces différents royaumes autochtones sont absorbés par celui des Scots et forment la Scotia ou Alba, dont MACBETH deviendra un des rois en 1040. L’Écosse s’anglicise sous l’influence de la princesse Margaret, épouse de Malcolm III, et durant les règnes successifs de leurs fils, Edgar, Alexandre Ier et David Ier. Le système féodal anglo-normand prévaut à travers le royaume. Les ordres religieux celtes sont supprimés, l’église remodelée conformément aux pratiques catholiques. À la Cour, la langue normande supplante le gallois, tandis que l’anglais se répand dans les zones frontalières et les plaines. David Ier instaure également diverses réformes juridiques, législatives et administratives sur le modèle anglais et encourage l’Écosse à commercer avec son puissant voisin. Les relations avec l’Angleterre se gâtent lorsque les deux royaumes se disputent le comté du Northumberland. La paix revient en 1237, mais en 1286, Alexandre III meurt sans héritier, laissant le trône à sa petite-fille, l’infante Margaret. Pour assurer la continuité de la lignée, les nobles écossais décident de marier la jeune fille (sept ans) au fils du roi d’Angleterre Edward Ier dit « Longshanks » (cf. chap. 6). Lors du mariage en 1290, la jeune reine Margaret Ière a sept ans et le prince Edward, son mari anglais, six ans. Les Écossais encadrent ces noces du traité de Birgham qui garantit l’indépendance de l’Écosse quoi qu’il arrive, en se protégeant des revendications anglaises. Or la reine Margaret décède la même année et les revendications du trône côté écossais refont surface, déclenchant la guerre d’Indépendance. Pas moins de treize prétendants se disputent la Couronne dont Robert the Bruce, seigneur d’Annandale, et John de Balliol, seigneur de Galloway ; la situation semblant dégénérer, les nobles demandent l’arbitrage d’Edward « Longshanks » qui profite de cette vacance pour s’imposer en tant que « Lord Paramount » du pays et s’emparer du pouvoir grâce à sa puissante armée. Une partie de la noblesse écossaise se rallie à lui et prête allégeance à son représentant John de Balliol, proclamé roi d’Écosse en 1292 lorsqu’il reconnaît Edward comme son suzerain. L’Écosse devient royaume vassal. Cependant une fraction importante de l’aristocratie et la majorité du peuple écossais refusent l’humiliante domination anglaise. Balliol leur donne raison en 1295 en concluant une alliance (« Auld Alliance », la « Vieille Alliance ») avec la France de Philippe le Bel, alors en lutte avec l’Angleterre. La première phase de cette guerre d’indépendance s’achève par la défaite de Balliol. Edward « Longshanks » ayant écrasé les Écossais à Dunbar en avril 1296, annexe l’Écosse à l’Angleterre. Un an plus tard, le patriote WILLIAM « BRAVEHEART » WALLACE prend les armes et remporte en septembre 1297 une victoire surprenante à Stirling. Il rétablit la souveraineté écossaise au nom de Balliol (prisonnier à Londres) et reçoit le titre de Gardien de l’Écosse. Mais vaincu en 1298 à Falkirk, il est trahi en 1304 par les nobles écossais, condamné à Londres pour trahison ; sa mise à mort est destinée à marquer les esprits : il est châtré et éviscéré vivant. ROBERT BRUCE (ROBERT THE BRUCE), descendant de David Ier, prend alors la tête de la résistance. Chef charismatique, il est couronné Robert Ier d’Écosse en mars 1306 et lance sans tarder une campagne de guérilla contre le nouveau roi d’Angleterre, Edward II. Le 24 juin 1304, les Écossais écrasent les Anglais à Bannockburn, mais la guerre continue encore pendant une décennie, marquée par la création du Parlement d’Écosse. En 1328, les régents du jeune Edward III signent finalement le Traité de Northampton qui garantit l’indépendance de l’Écosse. Mais un an plus tard, l’Angleterre envahit une fois encore l’Écosse dans le but de restaurer un roi qui lui est soumis, perpétuant un interminable conflit entre les deux nations qui ne s’éteindra provisoirement qu’avec l’accession au trône de James Ier, fils de Mary Stuart et roi d’Angleterre et d’Écosse, en 1603.

Cf. aussi : MARY STUART, LA DERNIÈRE REINE D’ÉCOSSE (1560 à 1587) – chap. 17.1

En IRLANDE, la civilisation celte dure près de mille ans, avec des clans qui vont progressivement fusionner pour constituer quatre royaumes : l’Ulster, le Leinster, le Munster et le Connacht (Connaught). Les Romains n’y pénètreront jamais. Au début du Ve siècle, un Roi suprême étend son pouvoir sur toute l’île et siège à Tara, capitale du royaume de Mide. Vers 450, saint Patrick (Padraig) y introduit le christianisme, seul épisode que le cinéma semble avoir retenu, le mythe de Tristan et Iseut mis à part (cf. chap. 1). L’Irlande résiste tant bien que mal aux invasions vikings, mais à la fin du XIIe siècle, l’Angleterre entreprend sa conquête, envahissant d’abord l’ouest de l’île. En 1494, la couronne anglaise déclare sa domination sur toute l’île et en 1541, Henry VIII prend le titre de roi d’Irlande, ouvrant la porte à la colonisation et confiscation systématique de terres, surtout en Ulster. Les colons, des communautés d’identité anglaise et protestante, modifient la démographie de l’île et s’opposent aux intérêts des habitants originels, d’identité gaélique et catholique. Elizabeth Ire entre en conflit avec les barons irlandais – à leur tête HUGH O’NEILL LE GRAND, COMTE DE TYRONE (Aodh Mór O Néill) qui conteste l’autorité de Londres et accueille les mercenaires catholiques de Philippe II d’Espagne sur l’île. Instigateur de la « guerre de Neuf Ans » (1595-1603), armé par l’Espagne et l’Écosse, Tyrone anéantit l’armée anglaise à la bataille de Yellow Ford (1598), contraint le comte d’Essex à une trêve humiliante, fait occuper la ville de Kinsale par les Espagnols, puis, écrasé à la bataille de Kinsale, il fait sa soumission à Londres. En 1607, il s’enfuit sur le continent et gagne Rome où il décède en 1616.

Le PAYS DE GALLES (Wales / Cymru) – séjour légendaire d’Arthur et de Merlin (cf. chap. 1) – est d’abord constitué de nombreuses principautés indépendantes qui résistent longtemps aux attaques des Saxons et se réunissent finalement sous le prince gallois LLEWELYN LE GRAND (Llywelyn ab Iorweth, v. 1173-1240), qui renforce sa position politique en épousant Jeanne d’Angleterre (Siwan princesse de Gwynedd), la fille légitimée du roi Plantagenet Jean sans Terre. Mais en 1282, la victoire d’Edward Ier « Longshanks » sur son petit-fils Llywelyn le Dernier, dernier prince indépendant, achève la conquête du pays de Galles par les Anglais.
1911La pietra di Scone / La pietra d’alcone (IT) de Mario Caserini
Società Italiana Cines, Roma, 312 m.
Histoire de la pierre sacrée de l'abbaye de Scone (au nord de Perth) qui servit pendant des siècles au couronnement des rois d’Écosse et que Kenneth, roi d'Ecosse en 850, prit aux Irlandais. En 1296, Edward Ier d'Angleterre la place à Westminster après la conquête de l'Écosse, où elle sert désormais à couronner les rois d'Angleterre. Selon la légende, la pierre aurait été trouvée par le patriarche biblique Jacob (qui l’utilisa comme oreiller lors de son ascension en songe) et emporté en Égypte ; un prince grec, gendre du pharaon, l’aurait ensuite transporté en Espagne d’où, en 700 av. J.C., le roi d’Irlande Semon Brech l’aurait déposé sur le mont Tara.
1911La bonté de Jacques V (FR) de Georges Denola
Pathé Frères S.A. (Paris) no. 4450, 235 m./8 min. – Anecdote tirée de la vie de James V d’Ecosse (1512-1542). Maxwell, un jeune paysan écossais, tombe aux mains de bandits qui exigent une rançon. Désespérée, sa fiancée Dora supplie le roi de l’aider. Afin d’éprouver la sincérité de la jeune femme, James V se déguise en mendiant et lui demande l’aumône, puis, satisfait, il paye la rançon du captif et unit les amoureux.
1911Robert Bruce, épisode des guerres de l'indépendance écossaise (FR) d’Albert Capellani
SCAGL-Pathé Frères S.A. (Paris), 405 m. – av. Paul Capellani (Robert the Bruce / Robert Ier d’Écosse), Louis Ravet, Henri Étiévant, Georges Baud, Darmody, René Nadir.
En 1306, Robert Bruce [Robert de Brus] est couronné roi d’Écosse à Scone, succédant ainsi au gardien du royaume, Wallace « Braveheart », exécuté à Londres sur ordre d’Edward Ier d’Angleterre (cf. films de 2018 et 2019). L’élection du nouveau roi déchaîne la fureur de John Comyn le Roux, qui avait espéré ceindre la couronne. Épousant la cause de son ami Comyn, John de Lorne [John d’Argyll] trahit, pour le venger, la cause de l’indépendance écossaise et se rallie aux Anglais. Après la défaite des Écossais, Isabelle de Mar, la femme de Bruce, et William Douglas, son principal lieutenant, sont faits prisonniers. Étant parvenu à fuir et à se réfugier dans les Highlands, Bruce reprend courage après un moment de désespoir, et, à la tête de quelques partisans, il réussit à déjouer les pièges que lui tend John de Lorne et à délivrer Isabelle. – Un scénario du romancier et auteur dramatique Romain Coolus, ami de Jules Renard, Tristan Bernard, Alfred Jarry et Toulouse-Lautrec, filmé à Joinville-le-Pont.
Lochinvar (William Russell) danse avec Ellen (Marguerite Snow) avant de l’enlever.
1911Young Lochinvar / Lochinvar (US)
Edwin et Gertrude Homan Thanhouser/Thanhouser Film Corporation (New York), 1 bob./1000 ft./10 min. – av. William Russell (Lochinvar), Marguerite Snow (Ellen Graema de Netherby).
Première adaptation de Lochinvar, une ballade de Sir Walter Scott extraite de Marmion. A Tale of Flodden Field (1808) et développée plus tard sous forme de roman par Joyce E. Preston Muddock. – En Êcosse en 1513. Lochinvar, un jeune guerrier des Highlands redouté sur les champs de bataille, aussi hardi qu’audacieux, retourne à Netherby Hall pendant les festivités nuptiales de son amour d’enfance, Ellen, que ses parents ont contrainte d’épouser un quidam indigne d’elle. Furieux, le maître des lieux l’interroge quant aux raisons de sa présence provocante et ses intentions. Lochinvar est venu sans armes. Il danse avec Ellen qui est émue aux larmes et lui propose de fuguer. Le couple si parfaitement assorti charme tous les invités jusqu’au moment où il quitte soudainement la salle des fêtes et s’échappe à cheval. Le clan de Netherby poursuit les fugitifs en vain : il ne reverra plus jamais la belle, devenue l’épouse de Lochinvar.
Photo-Historic Motion Picture Company, Dublin/New York, 4 bob./552 ft.
Au Ve siècle, Patrick, un jeune chrétien écossais, fils d’un décurion, est enlevé et réduit en esclavage par des pirates irlandais ; il leur échappe, entre dans les ordres, est ordonné évêque et revient des années plus tard christianiser l’Irlande, succédant à Palladius qui, le premier, évangélisa l’île. Il chasse les serpents de l’Île Verte.
Annoncée dans la presse comme un « Deuxième Jeu de la Passion », cette hagiographie est réalisée notamment sur les rives des lacs de Killarney et au St. Kevin’s Oratory à Dublin. La publicité de l’époque précise qu’il s’agit d’« un film authentiquement irlandais, écrit et produit par un Irlandais, filmé sur les lieux mêmes où a enseigné l’apôtre, joué par des paysans irlandais habillés de costumes historiques fabriqués en Irlande ». Que dire de plus ? Un spectacle particulièrement prisé chaque année pendant la fête de Saint Patrick à Dublin, à Belfast, à Cork – et à New York.
Le roi d’Écosse tiraillé entre les guerres dqe clans des Highlands et des Lowlands (« The Lady of the Lake »).
1912The Lady of the Lake [La Dame du Lac] (US) de James Stuart Blackton
James Stuart Blackton, Albert A. Smith/Vitagraph Co. of America (New York), 972 m. – av. Edith Storey (Ellen Douglas), Harry T. Morey (James Fitz-James alias le roi James V d'Ecosse), Ralph Ince (James Douglas, comte d’Angus), Harry Northrup (Roderick Dhu), Earle Williams (Malcolm Graeme), Julia Swayne Gordon (Lady Margaret, mère de Roderick), Tefft Johnson (Allan-Bane, le ménestrel), Frank Newburg (Malise), William Humphreys.
Synopsis : Vers 1530, alors que James Fitz-James, un chevalier inconnu – en réalité le roi d’Écosse James V (père de Mary Stuart) -, chasse le cerf sur les rives de Loch Katrine, son cheval meurt d’épuisement. Une jeune femme, Ellen Douglas, prend Fitz-James dans sa barque et le conduit sur une île abritant un repaire de Highlanders qu’il suspecte être celui de son pire ennemi, James Douglas, et où on lui offre l’hospitalité. James s’éprend d’Ellen, mais celle-ci a deux autres amoureux : le féroce Roderick Dhu du Clan Alpine, seigneur des lieux qui vit de massacres et de pillages infligés par vengeance héréditaire aux paysans saxons du Sud, et le jeune Malcolm Graeme, qu’elle aime en retour. L’homme qui compte toutefois le plus à ses yeux, c’est son géniteur James Douglas, hors-la-loi du Clan Douglas persécuté par le roi. Ayant chassé son rival Malcolm, Roderick demande la main d’Ellen, l’union de son clan Alpine et des Douglas pouvant entraîner un soulèvement général contre la couronne en main des Lowland Scots. Fidèle au roi malgré tout, Douglas refuse de marchander sa fille et se terre tandis que Roderick mobilise ses guerriers pour renverser James V. Le roi revient incognito sur l’île pour déclarer son amour à Ellen, mais celle-ci décline par amour pour Malcolm ; déçu, Fitz-James lui donne une bague lui garantissant la protection de la couronne, puis blesse mortellement Roderick en combat singulier, mettant ainsi fin à l’insurrection. Entre-temps, James Douglas s’est constitué prisonnier, et comme Malcolm, également capturé, il est condamné à mort. Mais arrivé au château royal de Stirling, Fitz-James se fait reconnaître, annonce à Ellen terrorisée que son père a été pardonné et bénit son mariage avec Malcolm.
Une épopée en vers de Sir Walter Scott (Lady of the Lake. A Poem, 1810), récit en six chants adapté au cinéma par Beta Breuil et filmé aux studios Vitagraph de Flatbush à Brooklyn par le cofondateur de la firme, l’Anglo-américain Stuart Blackton. Selon le folklore local, James V avait l’habitude de parcourir anonymement son royaume. En 1819, Gioachino Rossini s’inspire du poème romantique de Scott pour son opéra en deux actes La Donna del Lago (livret de Andrea Leone Tottla) en modifiant notamment les noms : Roderick Dhu devient Rodrigo, Ellen devient Elena et Fitz-James est baptisé Uberto. Henry Siddons transforme la ballade en pièce de théâtre (1811) et Franz Schubert composera sept chansons en 1825 pour accompagner l’intrigue (Sieben Gesänge aus Walter Scotts « Fräulein am See »).
1913The Fate of a King / Le Destin d'un roi (GB/FR) d’A. E. Coleby
Frank Powell/Britannia Films (London)-Pathé Frères S.A. (Paris, cat. no. 5990), 490 m./env. 20 min.
Intelligent, poète, le roi d’Écosse James [Jacques] Ier (1394-1437) est très populaire mais haï par ses cousins et divers nobles du royaume, car il a combattu des unités écossaises aux côtés de Henry V en France ; son oncle Walter Stewart, comte d’Atholl, et Sir Robert Graham complotent sa perte. En février 1437, lors d’un voyage du souverain, de la reine Joan Beaufort et de leur suite au monastère dominicain de Blackfriars à Perth, la sorcière Tigella le supplie de rebrousser chemin s’il veut échapper à la mort. Agacé, le roi fait enfermer dans un cachot cette Cassandre qui l’a suivi jusqu’au réfectoire du couvent. La nuit tombée, les conspirateurs forcent les verrous de la chambre à coucher ; une demoiselle d’honneur de la reine, Catherine Douglas, se sacrifie en passant le bras dans les mortaises de la porte tandis que James parvient à se réfugier par une trappe dans une des cryptes du couvent, là-même où est emprisonnée Tigella. Mais le comte d’Atholl découvre le stratagème et assassine le monarque piégé. – Cette reconstitution du meurtre de James Ier est produite par la filiale anglaise de Pathé aux studios d’Alexandra Palace à Muswell Hill (Haringey, London).
Whitman[-Warren] Features Company-Juno Films, 3 bob./3000 ft.
Film pratiquement inconnu inspiré de la ballade de Sir Walter Scott (synopsis cf. film de 1912), auquel Moving Picture World reproche un abus d’intertitres et un manque de cohésion dramatique (8.11.13).
Gaumont Pictures, 680 m./2100 ft. – av. Godfrey Tearle (Lochinvar), Peggy Hyland (Ellen Graeme de Netherby).
La ballade de Sir Walter Scott (synopsis cf. 1911 et 1923).
1913Lady of the Lake (US)
Whitman[-Warren] Features Company-Juno Films, 3 bob./3000 ft.
Film pratiquement inconnu inspiré de la ballade de Sir Walter Scott (synopsis cf. film de 1912), auquel Moving Picture World reproche un abus d’intertitres et un manque de cohésion dramatique (8.11.13).
1915Lochinvar (GB) de Leslie Seldon-Truss
Gaumont Pictures, 680 m./2100 ft. - av. Godfrey Tearle (Lochinvar), Peggy Hyland (Ellen Graeme de Netherby).
La ballade de Sir Walter Scott (synopsis cf. 1911 et 1923).
1920In the Days of Saint Patrick / Aimsir Padraig (GB/IR) de Norman Whitten
Norman Whitten/General Film Company of Ireland-Janion Ltd. (Dublin), 1360 m./5 bob./69 min. – av. Ira Allen (saint Patrick), J. B. Carrickford (saint Martin), George Braime (le pape Célestin Ier, 422/432), George Griffin (Laoghaire, Grand-Roi d’Irlande), Vernon Whitten (saint Patrick à 10 ans), Gilbert Green (saint Patrick à 16 ans), Alice Cardinall (Concessa, sa mère), Patrick McDonnell (son père adoptif), Alice Keating (Lupita, sa sœur de lait), Dermot McCarthy (Calpurnius), Ernest Matthewson (l’évêque Tussach), Maude Hume (la reine), Herbert Mayne (Gornias, l’ermite aveugle), T. O’Carroll Reynolds (le pirate Niall of The Nine Hostages), Eddie Lawless (Milcho, roi de Dal Riada), C. Byrne (Benignus).
Le film le plus ambitieux réalisé en Irlande à l’époque du muet retrace la vie du saint patron de l’île, de son enfance au pays de Galles (où il accomplit ses premiers miracles) à son enlèvement par des pirates avec sa sœur de lait Lupita, son rachat au marché d’esclaves par Milcho, roi de Del Riada, qui l’engage comme gardien de porcs. Après six ans d’esclavage, il parvient à s’évader, suivant les indications des anges qui l’amènent à un navire de marchands à Killala Strand. Il étudie à Marmoutier, en France, et le pape Célestin à Rome l’ordonne évêque. Patrick retourne alors en Irlande, où il commence par domestiquer les serpents, puis rend visite à son ancien maître Milcho, vieillard si terrifié par la nouvelle religion qu’il boute le feu à sa demeure. Suivent la conversion du roi d’Irlande Laoghaire à Tara, la tentative d’assassinat par empoisonnement fomentée par les druides du roi et la destruction du grand sanctuaire celte de Mag Slecht. L’épilogue consiste en diverses vues de mémorial, le tombeau à Downpatrick, la dévotion des pèlerins à Croagh Patrick, la cathédrale d’Armagh, etc.
Llewellyn (Charles Ashton), dernier roi du Pays de Galles, n’est plus qu’un vassal du roi d’Angleterre.
1922The Last King of Wales (GB) de George Ridgwell
Série « The Romance of British History », Edward Godal/British & Colonial Kinematograph Company Ltd., 635 m./17 min. – av. Charles Ashton (le roi Llewellyn le Dernier), Cynthia Murtagh (la reine Aliénor/Eleanor de Montfort, son épouse), Reginald Fox (Edward Ier d’Angleterre), Malvina Longfellow (Éléonore de Castille), Grey Murray (Robert Burnell, Lord Chancelier).
Synopsis : Lorsqu’Edward Ier revient de la neuvième Croisade pour monter sur le trône d’Angleterre après le décès de son père, Henry III, il trouve son royaume affaibli par la rébellion et le chaos social. Llewellyn, roi du Pays de Galles (Llewellyn ap Gryffydd, 1228-1282), aime profondément Éléonore de Montfort et a aidé le père de celle-ci, Simon de Montfort, à affronter Henry III. Mais Simon a perdu la vie sur le champ de bataille et Llewellyn n’est à présent plus qu’un vassal du roi d’Angleterre. Comme la veuve de Simon refuse de donner sa fille en mariage à un simple vassal, Llewellyn prend les armes, mais ses alliés l’abandonnent, tandis qu’Éléonore est capturée en mer par les Anglais. Edward confie sa captive à la reine Éléonore de Castille. Apprenant cela, Llewellyn se soumet, paie une lourde rançon et fait la paix à la cour de Westminster en signant le traité d’Aberconwy (1277). A nouveau réuni avec sa bien-aimée (qu’il épousera l’année suivante), il déclare en s’adressant à Edward Ier : « C’est en étant indulgent qu’un roi se fait des amis ! »
Dans ce produit intitulé fort à propos « Romance of British History », Llewellyn, impulsif et barbare (costumé comme une mixture de clansman écossais, de centurion romain et de viking) affronte Edward, qui lui est ici un monarque sage, habile, pacifique et sensible, bref, un modèle d’humanité civilisée. On omet de signaler que le dernier roi de Galles finira assassiné le 11 décembre 1282 dans une embuscade à Aberedw et que le fils d’Edward Ier sera le premier Anglais à porter le titre de prince de Galles. Quant au frère de Llewellyn, David, qui a pris la tête du nouveau soulèvement cette même année, il sera capturé en 1283, pendu sans que mort s’en suive, éventré, émasculé, démembré et décapité... (comme William « Braveheart » Wallace). Le film, statique et maladroit, est tourné dans les studios de Walthamstow à Londres. L’Américaine Malvina Longfellow a percé en Grande-Bretagne en interprétant deux fois la sulfureuse Lady Hamilton au cinéma (1919), George Ridgwell a signé deux sérials remarqués de Sherlock Holmes (1923/23), et le scénariste du film, Eliot Stannard, est surtout connu pour avoir collaboré neuf fois avec Alfred Hitchcock entre 1925 et 1929 (notamment pour The Lodger, The Ring et The Manxman, ses chefs-d’œuvre muets).
1923Young Lochinvar (GB) de Will P. Kellino
Sir Oswald Stoll/Stoll Film Company (London), 5061 ft./84 min. – av. Owen Nares (Lochinvar), Gladys Jennings (Ellen/Helen Graeme de Netherby), Dick Webb (Musgrave), Cecil Morton York (Johnstone), Charles Barratt (Alick Johnstone), Bertie Bright (Brookie the Whistler), Lionel Braham (Jamie the Ox), Dorothy Harris (Cecilia Johnstone), J. Nelson Ramsay (Graeme).
Promis depuis sa naissance à Cecilia, la fille de Johnstone de Lockwood, Lochinvar arrive au château de Lockwood où il s’éprend de Helen, la fille de Graeme de Netherby. Ce dernier est également en visite avec Musgrave, le fiancé de Helen. Lors d’une dispute entre les deux rivaux, Musgrave est traîtreusement blessé par le frère de Cecilia, Alick. Ayant appris d’une sorcière que Helen est en péril, Lochinvar se rend d’urgence à Netherby Hall alors que Helen est sur le point de signer son contrat de mariage. Lochinvar fugue avec elle.
Tourné en juillet 1923 dans les environs du village écossais d’Aberfoyle (Stirling) et dans les studios de Cricklewood près de Londres, le film est un produit typique de Stoll Film, alors la plus importante société cinématographique de Grande-Bretagne, spécialisée dans la superproduction en costumes. La ballade de Sir Walter Scott (1808, cf. film de 1911) ne livrant pas assez de matière pour un long métrage, la scénariste Alicia Ramsey étoffe l’intrigue avec divers passages du roman Young Lochinvar. A Tale of the Border country que Joyce E. Preston-Muddock a tiré du texte de Scott tout en ajoutant des scènes comiques avec Brookie the Whistler et Jamie the Ox, les valets du héros. Le réalisateur W. P. Kellino (qui a signé l’année précédente un Rob Roy pour Stoll) photographie divers paysages impressionnants et même des scènes de bataille à grande figuration. Un succès particulièrement populaire au Nord de l’Angleterre, où le film est projeté, comme il se doit, avec un accompagnement aux cornemuses.
1923The Fair Maid of Perth [La Jolie Fille de Perth] (GB) d’Edwin Greenwood
Jack Buchanan/Anglia Films (London), 6 bob. 5500 ft./1676 m. – av. Sylvia Caine (Lady Catherine Glover), Russell Thorndike (l’apothicaire Henbane Dwining), Lionel d’Aragon (Black Douglas), Tristram Rawson (Henry Gow/Smith), Lionelle Howard, Charles Barratt, Wallace Bosco, Jack Denton, Leal Douglas, Kate Gurney, Lionelle Howard, Donald Macardle, Sidney Paxton.
Synopsis : À Perth, en Écosse, en 1396. En pleine nuit, aidé de cinq compagnons armés, David Stuart, duc de Rothsay, déjà marié et fils du roi Robert III, tente d’enlever une bourgeoise, Catherine Glover, la plus jolie fille de la ville. Un autre prétendant de Catherine, son voisin le bouillant forgeron et armurier Henry Smith, met la bande en déroute et tranche la main de Sir John Ramorny, grand écuyer du prince Stuart. Enfin, il y a un troisième prétendant, le jeune montagnard celte Conachar, apprenti chez le père de la belle. Cette dernière se trouve précipitée au cœur des tempêtes que provoquent les rivalités amoureuses, les ambitions politiques et les persécutions qui commencent à s’abattre sur les précurseurs de la Réforme, tel le chartreux Clément Blair. Rothsay, le débauché, paie une deuxième tentative de rapt de sa vie et l’esclandre public provoqué par ces divers esprits belliqueux aboutit à la tristement fameuse bataille de clans de North Inch, spectacle public qui coûte la vie aux deux-tiers des participants. Catherine pardonne à Smith son tempérament batailleur et celui-ci ayant renoncé au maniement des armes, elle l’épouse.
Adaptation du roman The Fair Maid of Perth, or St. Valentine’s Day (La Jolie Fille de Perth ou le Jour de la Saint-Valentin) de Sir Walter Scott (1828) qui a inspiré – très librement – à Georges Bizet l’opéra en quatre actes La Jolie Fille de Perth (1867), sur un livret de Jules-Henry Vernoy de Saint-Georges et Jules Adenis (cf. captation télévisée de 1998). Le cinéma britannique bricole la présente adaptation cinématographique, une version lamentable à en croire la critique de l’époque, filmée aux studios de Beaconfield (Buckinghamshire) et qui n’a pas trouvé d’exploitant avant octobre 1925.
1926The Fair Maid of Perth (GB) de Miles Mander
Dr. Lee De Forest/De Forest Phonofilm (London), c. m. – av. Louise Maurel (Lady Catharine Glover).
Ce court métrage inspiré d’un passage du roman de Sir Walter Scott (synopsis cf. film de 1923) marque les premiers essais de cinéma sonore en Grande-Bretagne, effectués aux Clapham Studios à Cranmer Court.
Le roi d’Écosse (Percy Marmont) et la dame du lac (Benita Hume).
1928The Lady of the Lake (GB) de James A. FitzPatrick
Michael Balcon, James A. FitzPatrick/Gainsborough Pictures, 5’168 ft./1675 m./57 min. – av. Percy Marmont (James FitzJames, chevalier de Snowdon alias le roi James V d'Écosse), Benita Hume (Ellen Douglas), Haddon Mason (Malcolm Graeme), Lawson Butt (Roderick Dhu), James Carew (Lord Moray), Hetta Bartlett (Margaret, mère de Roderick), Leo Dryden (Allan Bayne), Sara Francis (Blanche of Devon), James Douglas (Douglas), J. Nelson Ramsay (Brian).
La ballade romantique de Sir Walter Scott (synopsis cf. film de 1912). Idole du public britannique, le jeune premier Percy Marmont, qui interprète le roi, a son heure de gloire sous la direction de Frank Borzage (Daddy’s Gone A-Hunting, 1925), de Victor Fleming (Lord Jim, 1925) et plus tard surtout avec Alfred Hitchcock (Rich and Strange en 1931, Secret Agent en 1936, Young and Innocent, 1937). Tournage aux studios d’Islington avec des extérieurs écossais très pittoresques filmés autour du lac de Loch Katrine (Stirling), hélas l’unique mérite de cette production médiocre et sans imagination qui utilise les vers de l’auteur pour ses intertitres. Ressortie sonorisée en 1931, avec bruitages, chœurs, musique martiale et cornemuses.
1939® The Private Lives of Elizabeth and Essex (La Vie privée d'Élisabeth d'Angleterre) (US) de Michael Curtiz. – av. Alan Hale (Hugh O’Neill le Grand, comte de Tyrone). – En Ulster, Tyrone résiste aux Anglais menés par Essex. – Cf. chap. 17 : Elizabeth Ire.
1953(tv) Lochinvar (US) de Leslie Arliss
Série « Douglas Fairbanks, Jr., Presents » (saison 1, épis. 7), Douglas Fairbanks Jr. Productions (NBC 7.1.53), 23 min. – av. Douglas Fairbanks Jr. (Lochinvar), Eileen Moore (Lady Ellen Graeme de Netherby), Leslie Perrin (Roderick), Charles Carson (Lord Netherby Duncan), Mary Germaine (Lady Jeanne).
Un employé amoureux s’endort et rêve qu’il est le héros de Walter Scott (synopsis cf. film de 1911).
« Father Payton’s Family Theatre » Films-Family Rosary Crusade-Roland Reed Productions, Hollywood (Syndicated 17.3.53), 31 min. – av. Richard Hale (saint Patrick), Leif Erickson (Laera, roi d’Irlande), Jeanne Cagney (la reine Engussa), Rhys Williams (l’archidruide), Peter Miles (Benignus), Pat O’Malley (Caplat), Tudor Owen (Cormac), Kirby Grant (Clément), John Doucette (Fergus-og), Stephen Roberts (Lomond), William Haade (Mantan), Tom Browne Henry (Lochru), Leslie O’Pace (Lucath), Todd Karns (Paul), Wendy Howard (Eithne), Kathleen Case (Felimia), Herry Lauter (Fiacc Mac Dega), Walter Coy (Conall), Leonard Penn (Duff), John Dierkes (Brian), Anthony Joachim (Crimmon), William Bakewell (Ciaran), Nolan Leary (Neil).
Irlande en 433 : saint Patrick se défie des druides et introduit le christianisme dans l’Île Verte. Une hagiographie dégoulinante de saint Patrick (scénario : Fred Niblo Jr.) produite par le père Patrick Payton (« Family Theatre ») de la Congrégation de la Sainte Croix et destinée aux circuits catholiques.
Série « The Hallmark Hall of Fame » no.103 (NBC 14.3.54). – av. Patrick O'Neal (saint Patrick), Lois Hall.
Saint Patrick explique le christianisme aux druides.
1954(tv) The Road to Tara (US) d’Albert McCleery
Série « The Hallmark Hall of Fame » no.103 (NBC 14.3.54). - av. Patrick O'Neal (saint Patrick), Lois Hall.
1963® Father Came Too ! (GB) de Peter Graham Scott. – av. John Bluthal (Robert the Bruce).
1966The Fighting Prince of Donegal (Le Prince Donegal) (GB/US) de Michael O'Herlihy
Walt Disney, Bill Anderson/Walt Disney Production-Buena Vista, 112 min. – av. Peter McEnery (Hugh Roe O'Donnell), Susan Hampshire (Kathleen McSweeney), Tom Adams (Henry [Hugh] O’Neill), Andrew Keir (Lord Henry McSweney), Norman Wooland (Sir John Perrott), Catherine Lacey (Elizabeth Ire), Gordon Jackson (cpt. Leeds), Richard Leech (Phelim O’Toole), Marie Kean (Lady Ineen O’Donnell), Peter Jeffrey (un sergent), Bill Owen (officier James Powell), Peggy Marshall (la princesse Ineen), Fidelma Murphy (Moire), Maurice Roëves (Martin), Donal McCann (Sean O’Toole), Maire O’Neill et Maire ni Ghrainne (les soeurs de Moire).
L’authentique Red Hugh Roe O’Donnell (Aodh Ruadh Uî Domhnaill, 1572-1602), prince catholique de Tyrconnell, prend la tête de l’insurrection contre le gouvernement anglais d’Irlande à partir de 1593, et, de 1595 à 1603, aide à mener la Guerre de neuf ans : en rébellion ouverte contre Londres, ses forces s’emparent de Connacht, puis, unies avec les armées de Hugh O’Neill, comte de Tyrone, battent les troupes anglaises de Sir Henry Bagenal à Clontibret ; leur plus grande victoire a lieu en août 1598 à Yellow Ford, où l’armée anglaise venue libérer Armagh est anéantie et l’occupant près d’être totalement expulsé de l’Île Verte. Cependant, en 1599, l’avancée de O’Donnel est stoppée avec l’arrivée de l’expédition anglaise du favori de la reine Elizabeth, Robert Devereux, comte d’Essex, qu’il maintient pourtant en échec. Une alliance des Irlandais avec les troupes espagnoles du général Don Juan Aguila débarquées sur l’île ne modifie pas la situation, O’Donnell est battu à Kinsale en 1602 et s’embarque pour l’Espagne afin de demander le soutien de Philippe III à Valladolid ; il y meurt à l’âge de 29 ans, probablement empoisonné par un espion anglais. Autant pour l’Histoire.
Tout en s’inspirant (fort librement) du roman Red Hugh, Prince of Donegal de Robert T. Reilly, les productions Walt Disney édulcorent le sujet pour l’adapter à leur public familial et le scénario s’étire inutilement, mais le résultat se laisse voir. – Synopsis : En 1587, Hugh, le jeune prince de Donegal, propose aux clans irlandais prêts à la guerre de renégocier un traité avec la reine Elizabeth ; il se lie d’amitié avec Lord McSweeney et s’éprend de sa fille Kathleen. Piégé par un navire anglais, il est incarcéré au château de Dublin d’où il parvient à s’évader après s’être duellé contre son pire ennemi, le capitaine Leeds, représentant temporaire du vice-roi. Apprenant que Leeds s’est emparé du château de Donegal où Kathleen et sa mère se sont barricadées, O’Donnel investit la place par la ruse. Il défait Leeds, auquel il laisse la vie sauve après l’avoir contraint d’accepter les conditions de paix des tous les clans... Voilà tout ce que le cinéma parvient à tirer de la matière de la Guerre de neuf ans : pauvre Irlande ! Cela dit, Le Prince Donegal, premier long métrage de cinéma du téléaste hollywoodien Michael O’Herlihy (né à Dublin), est une bande de cape et d’épée agréable à l’œil et parfois même assez violente. Elle a été concoctée en Technicolor de fin août à novembre 1965 en Grande-Bretagne, dans les studios de Pinewood et en extérieurs dans le domaine royal du Grand Parc de Windsor (Berkshire), dans les collines de Cotswolds (Northleach), les landes de Chobham Common (Surrey) et à Burnham Beeches (Buckinghamshire). Il s’agit en fait d’un téléfilm que Disney diffusa en salle. Les spectateurs boudent ce mélange modeste de Robin des Bois et de Rob Roy (rebelles célébrés dans deux autres films de Disney, en 1951 et en 1953).
DE, AT : Donegal, König der Rebellen, ES : El principe de Donegal, IT: Il principe di Donegal.
1968-1970(tv) The Borderers (GB) série de Peter Graham Scott (1), Moira Armstrong (3,7,10,11), Eric Price (4,5,6,8), James Gatward (2,9,12,13), Lennie Mayne (14,17,18,21,26), Roger Jenkins (15,18,22,24) et Ken Hannam (16,20,23,25)
Peter Graham Scott (1-13), Anthony Coburn (14-26), Michael Glynn (BBC Two 31.12.68-25.3.69 / 1.6.-31.3.70), 26 x 50 min. – av. Iain Cuthbertson (Sir Walter Ker of Cessford), Edith MacArthur (Margaret Ker, la mère), Michael Gambon (Gavin Ker), Joseph Brady/James Garbutt (Rab), John Byron (Sir John Forster), Ross Campbell (Jamie Ker), Ian McCulloch (Robin Graham), Nell Brennan (Agnes Ker), David Davies (Lisle), Margaret Greig (Grizel Ker), James Cairncross (le comte de Maitland), Iain Agnew (Clemy Crozier), Tom Fidelo (Hector Turnbull), Roger Avon (Ker of Fernihurst), Heather Bell (Ellie Telfer), Keith Bell (Mario Vecchi), Russell Waters (Pringle, clerc de Cessford), Kenneth Farrington (David Johnstone), Vivien Heilbron (Lady Helen), Henry Gilbert (Edward Percy), Desmond Gill (Martin Ridley), Margaret Boyd (Mistress Beattie), Andrew Downie (Longmuir), Archie Duncan (Andrew Johnson), Roy Boyd (Robbie), Eric Flynn (Arnold Foster), Denise Buckley (Lady Mary Fleming), Roger Delgado (Sieur Le Trompeur), Robert James (Maitland of Lethington), Monique LeMaire (Mary Stuart, reine d’Écosse), Ellen MacIntosh (Lady Isobel Ker), Maev Alexander (Jess Heriot), Robin Askwith (Hewie Heriot), Bob Grant (William Peck), Kevin Collins (Adam), Andrew Keir (Elliott of Blackwood), Denis Quilley (Johnstone of Drumrig), Joan Alcorn (Lady Ruth), Gaye Brown (Mistress Mary), Walter Gotell (Scott of Branxholm), Edwan MacColl (Tam o’ the Haums), James Cairncross (Rutherford of Hunthill), Robert Cartland (Armstrong of Broadshaw), Norman Rossington (Elliot of Burnhead), John Anderson (The Sea-Cole Man), Iain Blair (Warden Sergeant), Katy Gardiner (Kirstie Johnstone), Dan Meaden (Jan Huysman), George Murcell (Dand Johnstone), Eric McCaine (John Hume), Conrad Phillips (Sir Gervase Warren), Gerry Slevin (Scott of Branxholm), Peter Miles (cpt. Bessancourt).
Les guerres turbulentes, brigandages et raids de clans dans le Cumberland, à la frontière anglo-écossaise (Middle March) au XVIe siècle, axé autour de quelques personnages historiques comme Sir Walter Ker[r] de Cessford (c.1508-1581), shérif (« warden ») de Liddesdale. Le clan des Kers de Slitrig dirigé par l’ainé, Gavin, lutte contre Sir Walter of Cessford, un cousin tyrannique, lui-même à la recherche d’un traître à la cour de Mary Stuart (épis. 18). Toute la série se déroule au moment critique de la compétition entre l’Angleterre d’Elizabeth Ire et de l’Écosse de Mary Stuart et des luttes entre catholiques et protestants (une série partiellement perdue, imaginée par Bill Craig).
Première saison : 1. « Vengeance » – 2. « Truce » – 3. « Witch-hunt » – 4. « Treason » – 5. « Fugitive » – 6. « Stranger » – 7. « Hero » – 8. « Bloodfeud » – 9. « Giant » – 10. « Wedlock » – 11. « Outlaw » – 12. « Justice » – 13. « Dispossessed » – Seconde saison : 14. « The Siege of Cocklaws » – 15. « Survival Day » – 16. « Snatch » – 17. « What a Vengeance Upon England » – 18. « Among the Eagles » – 19. « Plot Counterplot » – 20. « The Quacksalver » – 21. « To the Gallows Tree » – 22. « A Woman or an Epitaph » – 23. « Hostage » – 24. « Where the White Lillies Grow » – 25. « The Terror of the March » – 26. « The Sea-Cole Man ».
DE: Die Männer von Cumberland, ES: Los hombres de la frontera.
1971® Elizabeth R (GB) minisérie de Claude Whatham, etc. – av. Patrick O’Connell Hugh O’Neill le Grand, comte de Tyrone). – En Ulster, Tyrone résiste aux Anglais menés par Essex. – Cf. chap. 17 : Elizabeth Ire.
1975® (tv) The Coming of the Cross (GB) d’Alan Gibson. – Jim Norton (Cuthbert de Lindisfarne, moine et évêque). – cf. chap. 2 : Les îles britanniques.
1975(tv) The Wallace (GB) de Donald McWhinnie
Série « Churchill’s People » no. 10, Gerald Savory/BBCtv (BBC 3.3.75), 53 min. – av. Stephen Murray (le roi Edward Ier), Brian Cox (William Wallace dit Braveheart), Ralph Truman (le comte de Surray), Fulton Mackay (Robert Wishart, évêque de Glasgow), John Cairney (James Stewart, Steward d’Écosse), Stuart McGugan (Auchinleck), Leon Sinden (Hugh de Cressingham, trésorier d’Écosse), Lucy Appleby (la reine Margaret d’Écosse), Trader Faulkner (Sir Peter Malory), Michael McKevitt (Sir John Menteith), Robert Tayman (Percy), James Cosmo (Robert the Bruce), Denis McCarthy (William de Ormesby), Jack Galloway (Sir Andrew de Moray), Malcolm Hayes (Lennox), Stuart Mungall (John III Comyn le Rouge, Lord of Badenoch), Jack McKenzie (le comte de March), Jack Watson (Jop), Tom Watson (Hob), John Dunn-Hill (Tam).
Synopsis : Opportuniste et tourmenté par le souvenir de l’assassinat brutal de son épouse par les Anglais, William Wallace, un chevalier du Lanarkshire, se laisse persuader par Wishart, évêque de Glasgow, de défendre l’indépendance de l’Écosse en s’en prenant à la ville de Lanark et à son shérif anglais. Cressingham, le trésorier anglais de l’Écosse, appelle le Edward Ier au secours. Le roi lui envoie une armée sous les ordres du vieux comte de Surrey. Ses troupes sont battues à Stirling Bridge par Sir Andrew de Moray, mais ce dernier est tué et Wallace se heurte aux divisions des clans écossais qui s’avèrent incapables d’exploiter leur victoire. Edward Ier prend la situation personnellement en main et écrase un Wallace désespéré à Falkirk. En 1303, traqué, trahi par les siens, livré à l’ennemi par Sir John Menteith, Wallace est jugé à Westminster et sauvagement exécuté par les Anglais à Londres l’année suivante. L’évêque Wishart se tourne alors vers Robert Bruce, plus patient et réfléchi, pour poursuivre la lutte d’indépendance des Écossais. – Tiré de A History of the English-Speaking People de Winston Churchill (1956-58), cet episode de la série Churchill’s People est écrit par John Prebble et enregistré au BBC Television Centre de Shepherd’s Bush à Londres.
1982Hero (GB) de Barney Platts-Mills
Andrew St. John/Maya Films-Channel Four Films-British Film Institute, 92 min. – av. Derek McGuire (Dermid O’Duinne), Caroline Kenneil (la princesse Grannia), Alastair Kenneil (Fionn MacCumhaill/Finn MacCool), Stewart Grant (O’Shin/Osin), « Harpo » Hamilton (Oscar), Danny Melrose (le page), Samuel Z. Colclough (Moden), Bill Dunn (Miodac), Billy McColm (le ménestrel irlandais), Phil Ashmore.
Le guerrier Dermid O’Duinne échappe à des brigands et entre au service du redoutable seigneur Fionn MacCumhaill. Il passe sa première nuit au château dans les bras d’une vieille femme qui s’est transformée par magie en une jeune beauté. Lorsque Fionn exige cette femme dans sa couche, O’Duinne la lui cède, mais la sorcière punit ce dernier en lui jetant un sort avant de disparaître : il sera désormais irrésistible pour toute femme qu’il rencontrera. La princesse Grannia, fille du Grand Roi, croise son regard et s’éprend mortellement de lui ; les deux sont forcés de prendre la fuite, car Fionn a vainement demandé la main de la princesse depuis des années. Les amants traqués se terrent dans des grottes, changeant d’abri toutes les nuits. Fionn finit par retrouver son rival, agonisant, grièvement blessé par un sanglier géant. Dermid meurt dans les bras de Grannia, qui est enceinte de lui.
Un film fantastique parlé entièrement en gaélique ancien, interprété par des non-professionnels de Glasgow et tourné par un jeune documentariste primé à Locarno (Léopard d’or pour Private Road, 1971), ancien collaborateur de Stanley Kubrick et directeur du British Film Institute. Le film, rarissime, production indépendante dont l’élaboration a pris deux ans, est présenté en compétition à la Mostra de Venise en 1982. Pour son scénario, Platts-Mills s’est inspiré de récits tirés des quatre volumes bilingues de Popular Tales of the West Highlands (1860-61) de John Francis Campbell (alias Iain Frangan Caimbeul ou Young John of Islay), spécialiste de la culture celte, mêlés à l’ancien mythe irlando-écossais des amours tragiques de Dermid et Grannia (Diarmuid Ua Duibhne et Gráinne), mythe qui pourrait avoir influencé celui de Tristan et Iseut.
DE-RDA (tv) : Der frühe Schrei des Reihers.
Le Roi des Faucons (G. Emanuel), la princesse Viola (Markéta Hrubesowá) et son amoureux Jan (Jiri Pomeje).
1989Jestrábí moudrost / Jastrzebia madrosc [La Sagesse de l'autour/La Sagesse du faucon] (CS/PL) de Vladimír Drha
Filmové Studio Barrandov (Prague)-Zespól Filmowy « Profil » (Varsovie), 88 min. – av. Markéta Hrubesová (la princesse Viola), Grzegorz Emanuel (le prince Christophe / le roi, son père), Jirí Pomeje (Martin, le forgeron), Piotr Rzymyszekiewicz (Jan, fils de l’oiseleur), Ladislav Lakomy (Ordon, conseiller royal), Nela Boudová (Anna), Eugeniusz Kujawski (le roi Ubald), Katerina Besserová (la reine), Eva Malatová (la nourrice), Pavel Pípal (Ptacnik, l’oiseleur), Eva Mtalová, Václav Burkert (la créature), Vlaislav Fedorowicz, Pavel Novy.
Une vieille ballade irlandaise revue par le cinéma tchéco-polonais. – Le tyrannique Roi des Faucons dont l’orgueil le prive d’amour, d’amis et de pouvoir subit une malédiction, car un hiver éternel règne sur son royaume. Selon une prophétie, tant que son fils nouveau-né ne lèvera pas son épée contre son père, le printemps ne reviendra pas. La mère meurt en couches et le roi ordonne à son conseiller Ordon de tuer l’enfant, mais la nourrice le sauve et l’abandonne devant la cabane d’un oiseleur. Celui-ci lui donne le nom de Christophe et l’élève avec son propre fils Jan. Vingt ans plus tard, le roi suit les conseils du perfide Ordon et déclare la guerre au roi voisin Ubald dont il envahit le royaume. Au cours des combats, Christophe tue le roi, son géniteur, et Ubald gagne la bataille. Jan et Christophe s’éprennent de la fille d’Ubald, Viola ; celle-ci donne sa bague à Jan, mais doit suivre Christophe qui hérite du trône paternel. Le Vieux Faucon apparaît au jeune souverain et lui révèle les moyens magiques de dominer le monde entier par le feu, sauf les cœurs. Ordon, qui a entendu la conversation, persuade Christophe qu’Ubald est un ennemi et qu’il faut l’anéantir par les flammes. À peine Ubald, venu pour les noces de sa fille, a-t-il péri que le visage de Christophe se couvre de plumes et qu’il se transforme progressivement en homme-faucon. Terrifiée, Viola s’échappe du château avec son amoureux Jan et le forgeron Martin tandis que la neige et la glace envahissent à nouveau le royaume. Pour sauver le pays, Viola retourne sur ses pas, mais Christophe, à présent sous la domination des faucons, ne peut plus être aidé. Ordon est tué par Martin lorsqu’il tente de s’emparer du trône et, en mourant, Christophe retrouve ses traits humains. Martin pose la couronne sur la tête de Jan et s’en va.
La production en Tchécoslovaquie subit un retard de vingt-quatre mois en raison de deux hivers sans neige et le tournage a lieu au château de Svihov près de Klatovy, à la forteresse de Kestrany vers Pisek, sur les côtes de la mer Baltique en Pologne ainsi que dans les studios de Barrandov (Prague) et de Filmowe Profil. À force d’attendre, le cinéaste Jaromil Jirès, qui a mis le film en chantier, doit se retirer pour des raisons de santé et cède sa place à Vladimir Drha. Plusieurs scènes du film sont si crues et dures qu’elles sont coupées : le jeune public est terrifié par les images du roi dont le visage se transforme en celui d’un oiseau de proie.
DE : Der Falkenkönig, titre international: Hawk Wisdom.
1990(tv) Border Warfare (GB) minisérie de John McGrath
Freeway Films (Channel Four 10.2.90), 3 x 60 min. – av. Derek Anders (Irish Angus / Robert the Bruce / John Knox), Juliet Cadzow (Elizabeth Ière), Maria Miller (Mary Stuart), John Purcell (David Ier / Henry II), Bill Riddoch (William Lyon / Henry VIII), Dave Anderson (Bon Accord). – Histoire des relations mouvementées entre l’Écosse et l’Angleterre du XIIIe siècle aux années 1980.
1992(tv-mus) La donna del lago (IT) de Werner Herzog (th) et Ilio Catani (tv)
Giancarlo Bertelli, Gabriella Pagliani/Teatro alla Scala (Milano)-RAI (Radiotelevisione Italiana)-Gruppo ENI, 167 min. – av. Rockwell Blake (Sir Umberto di Snowdon alias James V d’Écosse), Giorgio Surjan (Douglas d’Angus), Chris Merritt (Rodrigo di Dhu), June Anderson (Elena, la Dame du Lac), Martine Dupuy (Malcolm Groeme), Marilena Laurenza (Albina), Ernesto Gavazzi (Serano), Ferrero Poggi (Bertram).
L’opéra de Rossini inspiré par The Lady of the Lake de Sir Walter Scott (synopsis cf. film de 1912), mis en scène au Teatro alla Scala par le célèbre cinéaste allemand Werner Herzog (auteur d’Aguirre, de Nosferatu, etc.) et sous la direction musicale de Riccardo Muti.
1994** Braveheart (US) de Mel Gibson
Mel Gibson, Alan Ladd Jr., Stephen McEveety, Bruce Davey/Icon Productions (M. Gibson)-The Ladd Company-B.H. Finance C.V.-Paramount, 225 min. (vers. longue), 178 min – av. Mel Gibson (William Wallace dit Braveheart), Sophie Marceau (Isabelle de France, princesse de Galles), Patrick McGoohan (Edward Ier d'Angleterre), Catherine McCormack (Murron MacClannough-Wallace [=Marion Braidfute]), Angus McFadyen (Robert the Bruce, futur Robert Ier d’Ecosse), Ian Bannen (son père, le comte Carrick Robert the Bruce), Bernard Horsfall (John de Balliol, roi d’Ecosse), Peter Hanly (le prince Edward, futur Edward II), David O’Hara (Stephen d’Irlande), Brendan Gleeson (Hamish Campbell [=Andrew de Moray]), James Cosmo (Campbell père), James Robinson (William Wallace jeune), Sean Lawlor (Malcolm Wallace), Sandy Nelson (John Wallace), Mhairi Calvey (Murron MacClannough jeune), Seán McGinley (MacClannough), Ian Bannen (le lépreux), Brian Cox (Argyle Wallace), Gerda Stevenson (la mère MacClannough), Andrew Weir (Hamish jeune), Alan Tall (Stewart l’aîné), Alun Armstrong (Mornay), John Kavanagh (Craig), Stephen Billington (Phillip, amant du prince Edward [=Piers Gaveston]), Rupert Vansittart (Lord Bottoms), Martin Dunne (Lord Dolecroft), Martin Murphy (Lord Talmadge), Richard Leaf (John of Brittany, gouverneur d’York et neveu du roi), Martin Dunne (Lord Dolecroft), Jeanne Marine (Nicolette).
Synopsis : En 1280, le roi Edward Ier « Longshanks », brutal et impitoyable, entreprend de conquérir l’Écosse dont le souverain est mort sans laisser d’héritier. Après que sa famille ait été décimée par les Anglais, le petit William Wallace est recueilli par son oncle qui lui donne une solide éducation humaniste. À son retour, le jeune homme trouve son pays livré aux pillages, à l’arbitraire et aux exactions des occupants surpuissants, Edward Ier ayant accordé à ses barons le droit de cuissage lors de tous les mariages locaux. William se tient à l’écart du conflit jusqu’au jour où son épouse secrète Murron MacClannough est égorgée par le shérif William de Heselrig parce qu’elle s’est refusée à la soldatesque. Wallace s’introduit subrepticement dans la place forte du shérif à Lanark et passe toute la garnison anglaise par les armes, à la stupéfaction générale. Ce raid redéclenche la guerre d’indépendance écossaise (initiée par le roi Balliol l’année précédente). Avec son fidèle compagnon Hamish Campbell, Wallace organise une armée de volontaires recrutés parmi les divers clans ou venus d’Irlande. L’aristocratie locale, menée par le vieux comte Bruce, prétendant à la couronne d’Écosse, se méfie de ce bouillant roturier qui se fait appeler « Braveheart » (coeur vaillant) alors que ses pairs souhaiteraient plutôt temporiser par un compromis avec l’occupant.
Braveheart avec sa fiancée assassinée (Catherine McCormack) et la reine Isabelle de France (Sophie Marceau).
 En septembre 1297, Wallace écrase une armée anglaise de dix mille hommes à Stirling Bridge en appliquant la ruse et des tactiques nouvelles (infanterie aux longues lances), puis envahit le nord de l’Angleterre (Northumberland et Cumberland) où il s’empare et met à sac la ville d’York, puis envoie la tête du gouverneur au roi. « Braveheart » est adoubé par les siens. Fou de rage que son fils, l’efféminé prince Edward, n’ait pas su défendre la ville, « Longshanks » défenestre l’amant de ce dernier et envoie sa belle-fille, la princesse française Isabelle, négocier avec William. La jeune femme éprouve d’emblée un immense respect pour le fier rebelle et lorsqu’elle apprend que les négociations cachent un piège, elle le fait aussitôt avertir. En avril 1298, Edward organise une deuxième invasion de l’Écosse (avec l’aide de troupes irlandaises et de renforts de France) et affronte Wallace victorieusement à Falkirk, une déroute écrasante due à la défection des nobles écossais en pleine bataille. Le jeune Robert the Bruce, qui a rallié le camp anglais sur ordre de son père, est pris de remords et permet à William de s’enfuir dans les Highlands d’où celui-ci lance des expéditions punitives contre les traîtres Lochlan et Mornay. Isabelle est à nouveau chargée de négocier, le met en garde contre les assassins payés par « Longshanks » et, cette fois, cède à son attirance pour William. Ce dernier accepte ensuite de rencontrer Bruce, lequel est, sans le savoir, complice d’un traquenard perfide mis sur pied par son propre père. William est capturé et emprisonné à Londres (en 1305), où il refuse de signer un serment d’allégeance qui lui éviterait la torture avant l’inévitable exécution et recrache la drogue que lui a fait avaler Isabelle pour atténuer ses douleurs à venir. Alors qu’Edward Ier agonise sur son lit de mort, paralysé et incapable de parler, Isabelle lui souffle dans l’oreille que l’héritier au trône d’Angleterre qu’elle porte dans son ventre est l’enfant du rebelle écossais, ce qui mettra un terme à sa lignée. Le roi s’étrangle et trépasse tandis que William périt sous d’affreuses tortures sur la place publique à Londres, découpé à la hache en hurlant « liberté ! » au lieu de « pitié ». À l’instant où il rend l’âme, il a une vision de sa bien-aimée Murron dans la foule.
Ce second film réalisé par l’acteur américano-australien d’origine irlandaise Mel « Mad Max » Gibson marque les débuts de Sophie Marceau dans une superproduction internationale (à 72 millions $) et le retour remarqué sur grand écran de Patrick McGoohan, le héros de la série culte The Prisoner qui incarne ici un terrifiant « Longshanks ». Mel Gibson est conscient d’être trop âgé pour le rôle-titre et souhaiterait un Braveheart incarné par Daniel Day-Lewis, Liam Neeson, Jeff Bridges ou Christophe Lambert, mais la Paramount refuse de financer le film sans sa présence en tête d’affiche. Le tournage se déroule de juin à octobre 1994, d’abord en Écosse (Glen Nevis, Aonach Eagach, Loch Leven, Glen Coe) où sont filmées les scènes autour du village natal de William, puis, pour des raisons de taxes et de figuration, surtout en Irlande où sont reconstitués la majorité des autres décors : les châteaux de Dunsoghly (County Dublin) et de Trim (County Meath), restaurés ou modifiés par le chef décorateur Tom Sanders (Dracula de Coppola), deviennent les châteaux d’Edimbourg et d’York ; à Trim, toute la façade du castel en ruines doit être reconstruite à partir de moulages de plâtre. La cour de l’abbaye de Bective (Meath) figure celle du château de « Longshanks » à Londres, tandis que l’église Saint Nicholas du château de Dunsany (Meath) représente Westminster ; le saut dans le vide de Braveheart est filmé à Blessington Lakes. Quant aux intérieurs, ils sont réalisés aux studios d’Ardmore à Bray. Les batailles de Stirling Bridge et de Falkirk sont enregistrées dans la campagne environnante (plaine de Curragh, County Kildare, et Ballymore Eustace) avec un contingent de 1700 volontaires de l’armée irlandaise et 150 chevaux, combats orchestrés avec maestria par Simon Crane (plus tard directeur des batailles de Saving Private Ryan, 1998, de Troy, 2004, et des cascades de divers James Bond, Indiana Jones, etc.) ; l’empalement de la cavalerie anglaise à l’aide de longues perches de bois épointées est tourné avec des équidés mécaniques propulsés sur des rails (postproduction en Arizona). Gibson tient à montrer l’extrême brutalité des combats avec un maximum de réalisme, des scènes de boucheries où l’on voit tomber des têtes, des bras, des jambes, des mains. N’empêche, sa bataille de Stirling Bridge est une des batailles médiévales à la fois les plus spectaculaires, dramatiquement les plus élaborées et les plus réussies que nous ait donné le septième Art, digne de celles d’Alexandre Newski (1938) de S. M. Eisenstein ou de Henry V (1944) de Laurence Olivier. Elle exprime avec puissance toute la fureur et la soif de vengeance, mais aussi l’intelligence tactique des Highlanders après un siècle de rapines, de viols et d’humiliations subies. Quant aux effroyables tortures subies par le héros à Londres (émasculation, éviscération), Gibson les filme en détail mais se voit contraint d’en couper une bonne partie après l’accueil négatif du public de la preview.
A Stirling Bidge, l’armée anglaise (haut) est anéantie grâce à l’ingéniosité tactique des Écossais.
 Le script de Randall Wallace (réalisateur-scénariste de The Man in the Iron Mask en 1998 qui fera de d’Artagnan le géniteur secret de Louis XIV !) et de Gibson ne s’embarrasse guère de vérité historique. Pour les deux scénaristes, le divertissement romantique et l’efficacité dramatique au service de la légende priment sur toute considération historique. Randall Wallace s’est basé principalement sur The Actes and Deidis of the Illustre and Vallyeant Campioun Schir William Wallace, long poème épique d’Henry le Ménestrel (ou « Blind Harry », Harry l’Aveugle) écrit vers 1477, soit 172 ans après la mort du chevalier écossais ; ses informations sont approximatives et parfois carrément fantaisistes (Braveheart devant les remparts de Londres), et, sans complexes, les cinéastes décident de n’en faire qu’à leur tête. Selon les connaisseurs, le film, aussi jouissif soit-il, batterait tous les records de travestissement à l’écran. Ainsi, le droit de cuissage (ius primae noctis) évoqué au début du film ne fut jamais appliqué ni en Grande-Bretagne ni en Irlande, et on n’a trouvé à ce jour aucune preuve qu’il ait même existé au Moyen Âge (sans doute une invention du XIXe siècle) ; Wallace n’était pas un simple paysan mais un propriétaire terrien des Lowlands issu de la petite noblesse ; il n’a ni conquis la ville d’York – les Écossais n’avaient pas les moyens de mener un siège – ni tué son gouverneur, John of Brittany ; aucun Écossais ne portait le kilt (introduit au XVIe siècle) ou affichait d’archaïques peintures de guerre pictes ; la liaison d’Isabelle de France avec le rebelle écossais est inventée de toutes pièces car les deux ne se sont jamais rencontrés : au moment de la défaite du héros à Falkirk, Isabelle était agée de trois ans et n’avait pas encore mis les pieds en Angleterre ; le prince Edward n’épousa Isabelle qu’en 1308, après les décès de son père et de Wallace; Edward III est décédé à la guerre deux ans après la mise à mort de Wallace ; « Braveheart » était en fait le surnom attribué à Robert the Bruce, et l’utilisation inattendue des perches contre la cavalerie lourde anglaise (un mur dense de lances dite formation « du schiltron ») fut une des astuces de Bruce à la bataille de Bannockburn et non celle de Wallace à Stirling Bridge (le film ignore d’ailleurs le pont de Stirling, qui fut déterminant pour la victoire) ; passé à l’ennemi, Bruce ne combattit pas Wallace à Falkirk – où ne participèrent pas non plus d’Irlandais - et ce dernier séjourna pendant quatre ans en exil en France avant d’être capturé à son retour en Écosse ; contrairement à ce que montre le film, le père de Robert the Bruce ne fut pas impliqué dans sa capture, étant décédé deux ans auparavant : c’est Sir John de Menteih qui piègea Wallace à Glasgow en 1305. Enfin, la sortie du film provoque des protestations chez les nationalistes écossais irrités par le portrait peu flatteur de leur « héros national » Bruce, tandis que la presse à Londres – The Economist, The Guardian, The Times – taxe Gibson d’anglophobe. Enfin, le film est boycotté par la communauté gay aux USA en raison de la représentation caricaturale du prince Edward et de son favori Phillip (Edward était vraisemblablement bisexuel : il produisit cinq enfants, dont un illégitime).
Mais Gibson n’a que faire de ces broutilles. Inspiré par le Spartacus de Stanley Kubrick et comme lui épris de « liberté » (notion anachronique pour l’époque de Braveheart), Gibson se présente en tête brûlée à la crinière de lion, hardi, vengeur et tonitruant. Sa prestation trahit un ego surdimensionné et, déjà, une fascination suspecte pour la cruauté qui annonce les excès sanguinolents de The Passion of the Christ (2004) et d’Apocalypto (2006). Intégriste catholique issu d’une famille ultraréactionnaire, il imagine un Wallace christique, un martyre « national » masochiste cherchant la « purification par la douleur » et priant le Ciel de lui « donner la force » ; en bonne logique, son ennemi Edward Ier est décrit comme un « psychopathe détraqué » (Gibson dixit), alors que le monarque était un homme certes colérique, implacable et parfois cruel, mais aussi pieux, fidèle à son épouse adorée, et qu’il participa avec elle à la Neuvième Croisade en Palestine où il développa des dons de stratège militaire peu communs. Cela dit, Gibson assure le spectacle avec brio. Son épopée est pleine d’énergie, de magnifiques paysages et d’intermèdes lyriques délicats (soutenus par la fort belle musique de James Horner, compositeur oscarisé pour Titanic deux ans plus tard), restituant la sauvagerie du temps avec éclat et parfois humour (les fantassins de Wallace soulevant leurs kilts pour exhiber leurs postérieurs à l’ennemi). Quant aux batailles, dont les mouvements stratégiques sont bien expliqués, elles restent parmi les plus crues, les plus réalistes et les plus impressionnantes qu’on ait vues au cinéma. Braveheart remporte cinq Oscars à Hollywood (meilleur film, réalisation, photo, son, maquillages) sur dix nominations (dont scénario, costumes, montage et musique), trois BAFTA Awards à Londres (photo, costumes, son), un Golden Globe (Gibson) et un Writers Guild of America Award pour Randall Wallace. Le film se classe au treizième rang des plus grands succès d’écran de l’année 1995 avec une recette de 210 millions de $. Il suscite mondialement un grand engouement pour l’Ecosse et son histoire mal connue et booste les offices du tourisme locaux.
1995/96(vd) The Bruce (GB/US) de Bob Carruthers, David McWhinnie et Brian Blessed
Bob Carruthers, David McWhinnie, David Flitton, Gary Russell/Bruce Pictures-Cromwell Productions Ltd.-Lamancha Productions, 107 min. – av. Sandy Welch (Robert the Bruce, futur Robert Ier d’Ecosse), Brian Blessed (Edward Ier d’Angleterre), Hildegard Neil (la reine Eleanor de Castille), Richard Brimblecome (prince Edward, futur Edward II), Pavel Douglas (John III Comyn the Red, Lord of Badenoch), Ronnie Browne (Maxwell), Oliver Reed (Robert Wishart, évêque de Glasgow), Conor Chamberlain (Elizabeth Bruce), Ross Dunsmore (Nigel Bruce), Michael Van Wijk (Henry de Bohun), Kern Falconer (Black Douglas), Heather Flannagan (Majorie Bruce), Dee Hepburn (Mary Bruce), John Hoye (Edward James), Michael Leighton (Aubrey), Gary Andrew, Steven Clark, Vincent Faber, Graeme Ford, Paul Kerr, Rae Stewart, Allan Sutherland, Simon Lee, Graeme Mackenzie.
Après la mise à mort cruelle de William Wallace par Edward Ier « Longshanks », Robert Bruce (1274-1329) soulève les clans et se fait couronner roi d’Écosse à Scone en 1306. La conquête du royaume, comté après comté jusque dans les Highlands du Nord, en Argyll et au Galloway, est plus aventureuse et s’achève lorsqu’il remporte une victoire décisive contre l’armée anglaise d’Edward II à Bannockburn, le 24 juin 1314. – Un téléfilm sur le héros national écossais mis sur pied à la hâte pour profiter du succès de Braveheart, dont cette production aussi modeste que décevante, financée avec des fonds privés en Écosse, se voudrait la suite. Une vision manichéenne, les Anglais y sont bien sûr méchants, les Ecossais sans exception héroïques, et pour faire réaliste, tout le monde est sâle et mal rasé. Seuls les comédiens Brian Blessed en roi d’Angleterre haut sur jambes et Oliver Reed dans la peau de l’évêque de Glasgow Robert Wishart, un des principaux partisans de Wallace et Bruce, sortent du lot, plongés dans un magma d’images floues. Bruce est idéalisé à souhait, on passe sous silence le meurtre de son rival potentiel John III Commyn le Rouge dans l’abbaye de Grayfriars, assassinat qui lui vaut la haine de la famille Comyn et l’excommunication du pape. Filmé à Blackness Castle (Falkirk), Doune Castle (Stirling), Drummond Castle (Dunfermline, Fife) et Neidpath Castle (Peebles). – DE: The Bruce – Kampf für Schottlands Freiheit; Robert the Bruce – König von Schottland.
1997(tv) Roar (US/AU) de Ralph Hemecker (1), Rick Rosenthal (2), Ian Toynton (3, 10, 11), Lou Antonio (4), Tucker Gates (5), Thomas J. Wright (6), Jefery Levy (7, 13), Félix Enríquez Alcalá (8), David S. Jackson (9), Michael Nankin (12)
Howard Grigsby/Universal TV-Sea Change Productions (Fox Channel 14.7.-5.9.97), 13 x 55 min. – av. Heath Ledger (Conor, prince d’Eire), Lisa Zane, Sebastian Roche (Longinus), Vera Farmiga (Catlin), John Saint Ryan (Fergus), Alonzo Greer (Tully), Leo Taylor (le roi Gar) Lisa Zane (la reine Diana), Patrick Dickson (le roi Derek), Virginia Hey (la reine Una), Peter McCauley (Culann / Brach).
En Irlande au Ve siècle, une tribu celte dirigée par le prince Conor, un orphelin de 20 ans, affronte des légions romaines venues de Grande-Bretagne. Ajout d’un élément surnaturel : le principal adversaire de Conor est le centurion romain Longinus, âgé de 400 ans, maudit parce que jadis, à Jérusalem, il perça de son pilum le flanc du Christ sur la croix... Un mélange fantasque de Braveheart, de Star Wars, d’Excalibur et de Conan destiné à des adolescents (très) peu regardants. Tournage dans le Queensland, en Australie. La série fait un flop aux États-Unis et ne dure qu’une saison (aux USA, les 8 premiers épisodes sont diffusés en 1997, les 5 suivants en 2000 seulement). Nota bene : Aucune trace d’incursion romaine n’a été retrouvée en Irlande (l’avancée de Rome n’est pas allée plus loin que le sanctuaire druide de l’île de Mona, Anglesey).
Épisodes : 1. (pilote) – 2. « Projector » – 3. « The Chosen » – 4. « Banshee » – 5. « Doyle’s Solution » – 6. « Red Boot » – 7. « The Spear of Destiny » – 8. « The Eternal » – 9. « Tash » – 10. « Traps » – 11. « Daybreak » – 12. « The Cage » – 13. « Sweet Bridget ».
1998(tv-mus) La Jolie Fille de Perth (FR) de Pierre Jourdan
Le Théâtre Français de la Musique-France 3-TF1 (FR3 oct. 98), 152 min. – av. Inva Mula (Catherine Glover), Charles Workman (Henry Smith, le forgeron), Jean-François Lapointe (David Stuart, duc de Rothsay), Sonia de Beaufort (Mab, reine des gitans), Armand Arapian (l’apprenti Ralph), Christian Tréguier (Simon Glover, père de Catherine), Paul Kirby, Florian Westphal.
Captation de l’opéra de Georges Bizet inspiré par le roman The Fair Maid of Perth de Sir Walter Scott (cf. film de 1923) et mis en scène au Théâtre Impérial de Compiègne. Peu d’Écosse, une absence totale de couleur locale ou historique, des personnages vaguement inspirés de Scott pour un livret qui se plie surtout aux règles de l’opéra français et de l’opéra-comique. Au mieux, un hommage détourné au grand romancier écossais.
1998/99(tv) Mystic Knights of Tir Na Nog (Les Chevaliers de Tir Na Nog) (US/IR) série de Kevin Barker (12-14,21-23,28,31-33,37,43-45), Tim Conrad (15,16,18,24-26,30,36,38,40-42,46,47), Gabe Torres (9-11,17,19,20), Robert Hughes (1-3,27,29,39), Greg Wheeler (4,5), Declan Rex(48-50) et Jeremiah Cullinane (6-8)
Haim Saban, Robert Hughes, Lauren A. Levine, Morgan O’Sullivan, James Flynn/Saban International Entertainment (Los Angeles)-Sharpmist III Ltd. (Bray)-Metropolitan Films (Fox Kids Network 12.9.98-7.5.99), 50 x 22 min./version vidéo : 77 min. – av. Lochlainn O’Mearáin (Rohan), Stephen Brennan (le roi Conchobar), Lisa Dwan (princesse Deirdre, sa fille), Vincent Walsh (Angus, l’ami de Rohan), Justin Pierre (prince Ivar), Kelly Campbell (la fée Aideen), Charlotte Bradley (Maeva, reine de Temra), Eric O’Quinn (Lugad), Ned Dennehy (le génie Mider), Barry Cassin (le druide Cathbad), Gerry O’Brien (Torc, général de Temra), Peadar Lamb (Fin Varra, roi de Tir Na Nóg), Ben Palmer (Garrett, prince de Rheged), Rachel Mooney (une elfe).
Une série pour la jeunesse dont les principaux épisodes sont tirés très librement du Cycle d’Ulster (Rúraíocht), un des quatre grands cycles de la mythologie irlandaise dont l’action se déroule pendant le règne du roi Conchobar mac Nessa, et où apparaissent le chef des druides Cathbad, la terrible Maeva (Maevé) ou Medb, reine du Connacht, et la malheureuse princesse Deirdre (dont le sort est chanté par W. B. Yeats, 1907), qui se suicide pour échapper aux avances sexuelles de Conchobar ; la série transforme cette dernière en fille de ce même roi. Dans la mythologie irlandaise, Tír na nóg (le pays de l’éternelle jeunesse) est un des noms de l’Au-delà. La série, très naïve et relativement fauchée, est tournée sur place en Irlande dans les studios Ardmore à Bray et dans le parc national du comté de Wicklow. C’est surtout un prétexte pour inonder le petit écran d’effets spéciaux peu sophistiqués. – Synopsis : La reine Maeva de Temra cherche à conquérir le pacifique royaume de Kells du roi Conchobar, et le mauvais génie Mider lui donne pour cela une Pierre runique qui lui permet de créer par magie une myriade de monstres. Conchobar compte sur Rohan, apprenti druide, son ami l’ex-voleur Angus, le prince Ivan et Deirdre, princesse de Kells, pour repousser l’agression de Maeva. Le groupe pénètre dans le royaume de Tír Na Nóg où le roi Fin Varra le met d’abord à l’épreuve, puis lui confie des armes magiques pour maîtriser les quatre éléments et venir à bout des créatures monstrueuses de la reine. Rohan découvre un allié en Lugad, créature mi-homme mi-démon, qui est son demi-frère, car les deux sont les fils abandonnés de Maeva.
Épisodes : 1. « Legend of the Ancient Scroll (La Légende de l’ancien parchemin) » – 2. « Tir Na Nóg » – 3. « The Fire Dragon of Dare (Le Dragon de l’audace) » – 4. « Tash Hound of Temra (Le Vampire foudroyant) » – 5. « Ivar and the Sea Serpent (Le Serpent marin) » – 6. « The Wolf in the Rocks (Le Loup des rochers) » – 7. « The Taming of Pyre Pt.1 (La Rencontre avec Pyre, p.1) » – 8. « The Taming of Pyre Pt.2 (La Rencontre avec Pyre, p.2) », – 9. « Draganta » – 10. « War of the Little People (La Guerre du petit peuple) » – 11. « Dragon’s Fury (La Fureur du Dragon) » – 12. « Tyrune » – 13. « Tyrune Returns (Le Retour de Tyrune) » – 14. « Aideen and the Stone Princess (Aideen et la princesse de pierre) » – 15. « Battle of the Druids (Le Combat des druides) » – 16. « Queen Deirdre (Sa Majesté la princesse) » – 17. « Night of the Spirits (La Nuit des esprits) » – 18. « Aideen’s Choice (Le Choix d’Aideen) » – 19. « Divide & Conquer (Diviser pour mieux conquérir) » – 20. « Eye of the Beholder (Les Espions de Maevé) » – 21. « Garrett and the Princess (Le Prince) » – 22. « The Traitor of Kells (La Naufragée) » – 23. « The Fifth Knight (Le cinquième chevalier) » – 24. « The Mystic Knight of Forest » – 25. « Egg of the Dragon » – 26. « The Drageen » – 27. « A King’s Ransom » – 28. « The Curse of Kells » – 29. « The Trial of Angus » – 30. « Mider : King of Temra » – 31. « The Buckler of Bre » – 32. « Ivar’s Revenge » – 33. « King’s Bride » – 34. « All Kings Great and Small » – 35. « The Wish » – 36. « The Lost King » – 37. « Friends for Life » – 38. « The Prisoner Prince » – 39. « Shipwrecked » – 40. « Rohan’s Doubt » – 41. « The Barrow of Balin » – 42. « Dark Rider » – 43. « The Warrior of Temra » – 44. « Battle Fury » – 45. « Lugad’s Challenge » – 46. « The Mark of Destiny » – 47. « The Queen Mother » – 48. « Knight in the Forest » – 49. « The Final Battle » – 50. « Banished ».
DE : Mystic Knights – Die Legende von Tir Na NoG.
2000(tv) St. Patrick : The Irish Legend (US/IR) de Robert C. Hughes
0000 – Robert C. Hughes/Fox Film Channel-Sharpmist III Ltd. (Fox Family Channel 12.3.2000 / RTE Two 17.3.01), 92 min. – av. Patrick Bergin (saint Patrick), Malcolm McDowell (l’évêque Quentin), Alan Bates (Calpurnius, père de Patrick), Susannah York (Concessa, mère de Patrick), Luke Griffin (Patrick jeune), Eamon Owens (Benignus), Chris McHallem (Auxilius), Michael Caven (Iserninus), Stephen Brennan (Briain), Ned Dennehy (Lucet Mael), Maria Hayden (Niala), Pat McGrath (Millihus), Niall O’Brien (Longhaire), Ryan Smith (Brian jeune), Alan Stanford (Paladius).
La vie du saint filmée sur place (studios d’Ardmore à Bray, comté de Wicklow), avec des simplifications pour les familles américaines, une montagne d’anachronismes (une Bible reliée à disposition de n’importe qui, divisée en chapitres et en vers avant le XVIIe siècle, etc.) et une bonne dose d’effets spéciaux réservés aux miracles : Patrick interrompt de sa voix tonnante un sacrifice humain perpétré par d’ignobles druides (sur une femme hurlante, cela va de soi), des éclairs détruisent les idoles, ses compagnons renversent les mégalithes tandis que le moine en colère casse les autels d’un coup de son énorme marteau. Ailleurs, les missionnaires dévots (forcément insensibles aux coups d’épée) se métamorphosent en daims pour échapper à leurs assaillants et ridiculisent les magiciens locaux comme dans un bon vieux film colonialiste de l’entre-guerre. Tout ce qui relève du druidisme est caricatural ou imbécile (les cérémonies de transe rappellent le vaudou et on invoque « le seigneur des bas-fonds »). L’Église anglaise jalouse les succès de Patrick en Irlande, où il règnerait en maître, sans se référer à ses supérieurs, jusqu’au jour où le pape lui-même le nomme évêque… Le casting, pourtant de qualité (Bergin, McDowell, Bates, York), ne parvient jamais à compenser la platitude de la réalisation. Décidément, le saint patron de l’Île Verte méritait mieux que cette gluante bondieuserie.
2001(vd) St. Patrick (GB) de David Tennant
Janson Video, 46 min. – av. Nicholas McCarthy (saint Patrick.).
Docu-fiction dans lequel intervient notamment Michael Slavin, l’auteur de The Book of Tara (1996).
2004Patrick (IR/US) de Pamela Mason Wagner
Hallmark Entertainment, 60 min. – av. Seán T. O'Meallaigh (le jeune Patrick), Gabriel Byrne (la voix de saint Patrick), Peadar Cox (saint Patrick vieux), Domhnall O'Loingsigh (un roi irlandais), Margaret Linnane (la Vierge), John Clancy (le roi Coroticus), Paul Sanders (l'évêque), Noel O'Todirisg, Mick Molloy (marchands d'esclaves), Peter Pringle, Mike Vernon, Scottie Prendegast. Liam Neeson (narration).
La vie de saint Patrick, un spectacle de famille filmé en Irlande en Technicolor.
2004(tv) Oain Glyn Dwar and the Battle for Wales (GB) de Deborah Perkin
Série « Battlefield Britain », BBC Wales (BBC Two 20.8.04), 55 min. – av. Simon Armstrong (Owain Glyn Dwr/Owen Glendower), Brendan Charleson, Ceris Jones, Craig Russell.
Docu-fiction présenté par Peter et Dan Snow, avec reconstitutions numériques.
2006(tv) The Three Lives of William Wallace (GB) de Ross Harper
Saltire Television-BBC Scotland (BBC4 3.5.06), 55 min. – av. Michael Carter (William Wallace, dit Braveheart) et les membres de The Swords of Dalriada, Ross Harper (narration).
Docu-fiction avec reconstitutions et acteurs.
2006(tv) Owain Glyndwr – the Last Welsh Prince (GB) de Jeff Morgan
Green Bay Prod.-BBC Wales (BBC Four 4.5.06), 55 min. – av. Dafydd Emyr (Owain Glyndwr, dernier prince de Galles), Huw Edwards (présentation).
Docu-fiction avec reconstitutions et acteurs. Glyndwr (1359-1416), ou Owen Glendower dans Henry IV de Shakespeare, est le dernier aristocrate gallois à se faire appeler « prince de Galles ». Il déclenche la révolte des barons gallois contre l’emprise anglaise de son pays après la chute de Richard II et combat vainement Henry IV.
2007(tv) King of Scots (Duel pour le royaume d’Écosse : Le combat de Robert Bruce) (GB) de Gerard Costello
Gerard Costello/Saltire Television Production (Glasgow)-BBC Scotland-Journeyman Pictures (Arte 1.1.11), 59 min. – av. Jimmy Chisholm (Robert the Bruce), Jonathan Battersby (Edward Ier « Longshanks »), James McAnerney (Jean de Bailleul), Nick Cowell, Kenny Blyth, Douglas Russell et les membres de The Clanranald Trust for Scotland.
Docu-fiction : lorsque les Anglais font main basse sur l’Écosse, Robert Bruce se propose comme roi, mais Edward Ier préfère couronner Jean de Bailleul, jugé faible et donc facile à manipuler. Peu de temps après, Bailleul se retourne contre les Anglais alors que Robert s’allie avec Edward Ier contre son compatriote rival ... avant de s’en prendre perfidement à Albion, devenant au passage un symbole de l’indépendance écossaise. Un film brouillon pour une histoire d’alliances, de trahisons, de contre-trahisons et autres meurtres scabreux. Tourné à Dumfries (Crichton Memorial Church). – DE : Duell der Könige : Kampf um Schottland.
2008[Animation : ** The Secret of Kells / Brendan et le Secret de Kells (IR/FR/BE) de Tomm Moore et Nora Tworney ; Les Armateurs-France 2 Cinéma (Paris)-Vivi Film (Bruxelles)-Cartoon Saloon (Dublin), 75 min. – av. les voix d’Evan McGuire/Robin Trouffier (Brendan), Christen Mooney/Clara Poincaré (la fée Aisling), Brendan Gleeson/Féodor Atkine (l’abbé Cellach), Mick Lally/Dominique Collignon-Maurin (frère Aidan). – Un hommage à l’histoire culturelle de l’Irlande, récit alerte, cocasse et émouvant autour d’un enfant moine, d’une petite fée sylvestre, d’une abbaye menacée par les Vikings et le célèbre Livre de Kells (Grand Évangéliaire de saint Colomban). Au IXe siècle, alors que l’abbé Cellach s’active à la construction d’une enceinte qui protégera des Danois l’abbaye fortifiée de Kells, son neveu, le moinillon Brendan, est fasciné par le travail du maître enlumineur Aidan ; afin de poursuivre sa tâche, il lui faut s’emparer du talisman de Crom après s’être enfoncé dans une forêt enchantée pleine de dangers… Un dessin tout en entrelacs, avec des couleurs flamboyantes qui évoquent les merveilles du cèlèbre manuscrit conservé à l’université du Trinity College de Dublin, illustration sans pareille des Quatre Évangiles. Nominé aux Oscars 2010, Prix du public au festival d’Annecy 2009. – DE : Brendan und das Geheimnis von Kells.]
2013(vd-mus) La donna del lago / The Lady of the Lake (GB) de Sue Judd (vd) et John Fulljames (th)
Frances Whitaker/Royal Opera House (London), 200 min. – av. Joyce DiDonato (Elena, la Dame du Lac [=Ellen Douglas]), Juan Diego Flórez (Sir Umberto di Snowdon alias James V d’Écosse), Daniela Barcellona (Malcolm), Simón Orfila (Douglas D’Angus, père d’Elena), Colin Lee (Rodrigo), Justina Gringyte (Albina), Robin Leggate (Serano), Christopher Lackner (un barde), Pablo Bernsch (un soldat du roi).
Captation de l’opéra de Gioachino Rossini et Andrea Leone Tottola tirée de The Lady of the Lake de Sir Walter Scott (synopsis cf. film de 1912) et mise en scène au Royal Opera House.
2014(tv) Battle of Kings : Bannockburn (CA) de Ben Mole
Craig Ferguson, David Glover/Arcadia Content-SkyVision-History Channel (22.6.14), 90 min. – av. Adrian Bouchet (Robert the Bruce), David M. Cvet (Edward Ier), Mark Richard Hayes (Edward Bruce), Iain Goodwin (John Comyn), Robert Bell (Sir Roger de Kirkpatrick), Jordan Heron (Sir Christopher Seton), Christos Lawton (Edward II), Marcello Walton (Sir Philip Mowbray, seigneur de Stirling Castle), Barbara Orr (Isabelle MacDuff), Alan Emrys Prile (Sir James Douglas), Colin Hudson (Piers Gaveston), Charlie Allan (le Templier), Justine Kerr (Juliana de Goldingham), Dale Gienow (Humphrey de Bohun, comte de Hereford), Lucas LePine (le comte de Gloucester), Scott McRiner (Robert de Clifford), Martin Gold (Sir Alexander Seton), Wayne Rogers, Charlie Allan, Brian Stobie, Alan Stobie.
Docu-fiction ultra-nationaliste tourné à Halifax (Nova Scotia). Les événements qui aboutissent en juin 1314 à la bataille de Bannockburn, où les six mille soldats écossais de Robert Bruce réussissent à prendre en tenaille l’armée ennemie d’Edward II forte de près de 20'000 hommes, soit quatre fois supérieure, en utilisant des formations de piquiers pour briser les charges de cavalerie. Une victoire décisive pour assurer l’indépendance temporaire de l’Écosse.
2015(tv) After Braveheart / After Bannockburn : War of the Three Kings (IR/GB) minisérie de Maurice Sweeney
Stephen Rooke, Seone Robertson/Tile Films-Caledonia TV-RTÉ-BBC Scotland-BBC Northern Ireland-Broadcasting Authority of Ireland (RTÉ One 15.1.15 / BBC Two 13.3.15), 115 min./2 x 59 min. – av. Clive Russell (Robert the Bruce), Douglas Russell (Edward the Bruce), Stuart McKinnon (Maon), Gerry O’Brien (Domhnall O’Neill), Boyd Rankin (Richard de Burgh), Robert O’Mahoney (Gerald of Wales), Jamie Biddulph (soldat écossais), Heather Jane Peacock (un enfant), Brian Cox (narration) et les reconstituants de Irish Arms, The Clanranald Trust for Scotland, Claiomph et Ardglass Vikings.
Docu-fiction avec Clive Russell (Brynden Tully dans Game of Thrones). – La victoire des Écossais à Bannockburn en 1314 ne signifie pas la fin de la guerre d’indépendance contre les Anglais. Robert Bruce, à présent le roi Robert Ier, sait que sa couronne n’est pas assurée. Sans héritier mâle, il fait désigner comme successeur son frère Edward Bruce et ensemble ils décident l’année suivante de bouter l’Anglais hors de l’Irlande afin de fonder un empire celte qui puissse tenir tête à la domination anglaise sur les Îles britanniques. À la tête des forces des Lowlands et de l’Écosse gaélique, ils envisagent d’établir pour la famille Bruce un royaume permanent en Irlande. Pour ce faire, ils doivent réconcilier les chefs indigènes irlandais et remplacer leurs rivalités ancestrales par une autorité royale suffisamment forte pour pouvoir conquérir Dublin et les autres centres urbains où siègent les seigneurs anglo-normands vaussaux du roi d’Angleterre. Edward Bruce débarque avec une armée de 6000 hommes et, se présentant comme un “libérateur”, il est reconnu en juin 1315 comme roi d’Irlande à Dundalk. Mais n’ayant pas envisagé la moindre statégie, ses efforts n’aboutissent pas et la Grande Famine qui dévaste l’Europe (1315-1317) paralyse son armée. Edward est tué par les Anglais en octobre 1318 lors de la bataille de Faughart, sa tête est envoyée à Londres. La fin d’un rêve qui aurait pu changer l’Histoire et voit périr le dernier roi d’Irlande, un Écossais ! – IT: La Guerra d’indipendenza scozzese.
Chris Pine joue Robert the Bruce dans « Outlaw King » (2018).
2018* Outlaw King (Outlaw King : Le Roi hors-la-loi) (GB/US) de David Mackenzie
David Mackenzie, Gillian Berrie, Brian Coffey, Danny McGrath/Sigma Films-Anonymous Content-Clockwork Sessions (Netflix 9.11.18), 137 min., 121 min. – av. Chris Pine (Robert the Bruce), Stephen Dillane (le roi Edward Ier), Rebecca Robin (la reine Marguerite d’Angleterre), Aaron Taylor-Johnson (James Douglas, Lord de Douglas),Florence Pugh (Elizabeth de Burgh, épouse de Robert the Bruce), Josie O’Brien (Marjorie Bruce), James Cosmo (Sir Robert VI de Brus, Lord Annandale, père de Robert the Bruce), Billy Howle (Edward, prince de Galles, futur Edward II), Callan Mulvey (John III Comyn, Lord de Badenoch), Paul Blair (William Lamberton, évêque de St. Andrews), Sam Spruell (Aymer de Valence, comte de Pembroke), Jonny Phillips (Richard de Burgh, comte d’Ulster), Ben Clifford (Piers Gaveston, comte de Cornouailles), Jamie Maclachlan (Roger de Mowbray), Duncan Lacroix (Henry de Percy, baron Percy), Kevin Mains (John Macduff, comte de Buchan), Steven Cree (Sir Christopher Seton), Tony Curran (Angus Og Macdonald, Lord d’Islay), James Cosmo (Robert Bruce Senior), Alastair Mackenzie (John Strathbogie, comte d’Atholi), Lorne MacFadyen (Neil Bruce), Jack Greenlees (Alexander Bruce), Chris Fulton (Euan Bruce), Jamie Michie (Gilbert de la Hay, baron d’Errol), Gilly Gilchrist (Maol Choluim I, comte de Lennox), Daniel Jackson (Sir Ingram de Umfraville), Duncan Airlie James (Henry de Beaumont, baron Beaumont), Victoria Liddelle (Margaret de Burgh), Gemma McElhinney (Lady Christina Seton), Stephen McMillan (Drew Forfar, Squire), Stephen McCole (le chambellan Seamus Barber), Meg Fraser (Aileen Walker), Elaine McKergow (Gayle Irvine), George Docherty (Iain Calder), Robin Laing (l’évêque de St. Andrews), Laurie Ventry (John de Kininmund, évêque de Brechin), Matt Stokoe (le baron John Segrave), Ron Donachie (Robert Wishart, évêque de Glasgow), Niall Greig Fulton (Patrick de Dunbar, comte de March), Rab Affleck (Alexander le Scrymgeour), Kim Allan (Isabella Macduff, comtesse de Buchan), Tam Dean Burn (John Macdougall d’Argyll), Benny Young (Lord Simon Fraser), Clive Russell (Lord Mackinnon of Skye), Jenny Hulse (Aine Macdonald, Lady d’Islay), Frank Gilhooley (Thomas Dickson).
Synopsis : Au château de Kildrummy (Aberdeenshire) en 1305. Robert Bruce, comte de Carrick, qui s’est soumis au roi Edward Ier en 1301, épouse en secondes noces la filleule de ce dernier, Elizabeth de Burgh. Il rompt toutefois son serment de fidélité envers la couronne d’Angleterre après l’exécution cruelle de William Wallace, dont le cadavre écartelé est exhibé publiquement et provoque des remous parmi la population. Il décide d’organiser une insurrection générale contre l’occupant. Comme le baron John Comyn III de Badenoch (neveu de l’ancien roi Balliol) menace de révéler ses intentions à Londres, il le tue dans l’église de Greyfriars à Dumfries, ce qui entraîne une guerre des clans. Edward Ier a vent de la rébellion, déclare Bruce hors-la-loi et envoie son fils, le prince de Galles, à la tête d’une armée en Écosse avec l’ordre de ne pas faire de quartier. À Scone, Bruce est couronné roi d’Écosse, mais la majorité de ses fidèles succombe à une attaque surprise des Anglais à Methven et à Dalrigh en été 1306 ; Bruce parvient à s’échapper et à mettre en sécurité son épouse Elizabeth et sa fille d’un premier mariage, Marjorie, ainsi que son frère Nigel, puis se réfugie sur l’île d’Islay (Hébrides) ; Alexander Bruce, autre frère de Robert, périt en route. Le prince Edward assiège Kildrummy Castle où, sadique et psychotique, il fait pendre Nigel et transférer Elizabeth et Marjorie en Angleterre. Marjorie y est placée dans un couvent tandis qu’Elizabeth, qui a refusé d’annuler son mariage avec Bruce, est enfermée dans une cage suspendue. Tooujours fugitif, Bruce débarque en février 1307 dans le Sud-Ouest du pays avec de nouvelles troupes recrutées des îles occidentales, reprend Kildrummy et opte désormais pour une tactique de guérilla. L’année suivante, Edward « Longshanks » décède en Écosse et Edward II, qui lui succède sur le trône, prend la direction des opérations militaires. En mai 1307, Bruce décide de l’affronter sur le champ de bataille à Loudoun Hill, même si les forces anglaises sont six fois supérieures. La cavalerie lourde anglaise est anéantie par les fantassins écossais, mais malgré la déroute de ses troupes, Edward II refuse de s’enfuir et affronte Bruce seul en combat singulier. Bruce le met à terre mais lui laisse la vie sauve et l’autorise même à retourner à Londres. – L’épilogue rappelle qu’Elizabeth Bruce a été libérée dans le cadre d’un échange d’otages, qu’Edward II a péri de la main de ses propres barons en 1318 et que, trois siècles plus tard, James Ier Stuart, fils de Mary Stuart et successeur d’Elizabeth Ière, a unifié les couronnes des deux pays.
Cette superproduction de Netflix exploitée en salle comme à la télévision a coûté la bagatelle de 120 millions de $ et a été tournée – d’août à novembre 2017 – presque entièrement en Écosse (Stirling, Linlithgow Palace, église de St. Michael, châteaux de Borthwick, Doune, Craigmillar, Blackness, l’abbaye de Dunfermline, la cathédrale de Glasgow, les parcs de Muiravonside Country et Mugdock Country prés de Glasgow pour la bataille de Loudoun Hill, à Aviemore, sur l’île de Skye (Talisker, Coral Beach, Quiraing)), à Glen Coe, Loch Lomond, Gargunnock, à l’université de Glasgow et en Angleterre (le village de Berwick-upon-Tweed dans le Northumberland). C’est également un Écossais qui la réalise : David Mackenzie, auteur de Comancheria/Hell or High Water, un excellent thriller remarqué au Festival de Cannes 2016 dans la sélection « Un certain regard » et qui décroché quatre nominations à l’Oscar 2017. Mackenzie reprend la vedette de ce film de petits truands, Chris Pine, pour camper le héros en titre, tandis que Stephen Dillane (le roi Stannis Baratheon dans Game of Thrones) interprète Edward Ier. La fresque, riche en séquences spectaculaires, ne cherche pas à illustrer toute la carrière de Bruce mais s’arrête sept ans avant sa victoire à Bannockburn (juin 1314), victoire qui parachève l’indépendance du pays. On relève quelques inexactitudes au niveau du scénario : ainsi, Bruce épouse Elizabeth de Burgh trois ans avant le début du film. A Loudon Hill, les scénaristes (Bathsheba Doran et Mackenzie) fabulent quand ils placent le prince Edward à la pointe de l’armée anglaise (il n’était alors pas encore roi, son père étant en vérité décédé plusieurs mois après la bataille), qu’on le montre se mesurer personnellement à Bruce et que, battu, les vainqueurs écossais laissent repartir un pareil otage après tant d’années d’oppression et de sang versé ! L’authentique Edward II n’était ni cruel ni tyrannique, n’avait pas un tempérament belliqueux et rechignait même à assumer les responsabilités de son rang ; on vantait plutôt sa générosité avec son entourage. Quant à Bruce, dépeint comme un patriote idéaliste, c’était un homme plutôt calculateur et ambitieux. La faiblesse du film, pourtant de très bonne tenue et aux reconstitutions impeccables (historiquement bien plus sérieuses que Braveheart), tient à certaines simplifications ainsi qu’à l’angélisation excessive de Bruce et la diabolisation de ses adversaires. Les caractères ne sont pas assez développés pour émouvoir (la relation amoureuse Bruce-Elizabeth), l’ensemble paraît à la fois trop court pour restituer les méandres de l’intrigue (il y aurait matière à une minisérie) et trop spectaculaire pour le petit écran. Le film a sa première aux festivals de Toronto et de Londres et récolte des critiques mitigées mais globalement positives.
2018(tv) Rise of the Clans – 1. The Bruce Supremacy (GB) de Craig Collinson
Rachel Bell, Richard Downes/BBC Studios-Pacific Quay Productions (BBC1 Scotland 3.12.18), 59 min. – av. David Paisley (Robert the Bruce), Dòmhnall Eòghainn Mackinnon (Edward Bruce), Calum Paul (Neil Campbell), Stuart Nixon (Angus Og MacDonald), Catriona Lexy Campbell (Christiana of the Isles), Christian Zanone (John Comyn), Antony Rossell (John of Lorne), Derek Shipway (Alexander Seton), Robert Jessiman (Walter Stewart), Neil Oliver (narrateur).
Docu-fiction sur Robert Bruce, sa lutte pour la couronne d’Écosse et sa relation mouvementée sinon dramatique avec John Comyn et les divers chefs de clans des High- et Lowlands.
Sous Robert III d’Écosse, la justice entre clans se rend en lice (« Rise of the Clans », 2018).
2018(tv) Rise of the Clans – 2. Brothers at War (GB) de Craig Collinson
Rachel Bell, Richard Downes/BBC Studios-Pacific Quay Productions (BBC1 Scotland 10.12.18), 59 min. – av. Gordon Millar (Walter Stewart, comte d’Atholl), Hannah Young (la reine Joan Beaufort), Kieran Baker (James Ier d’Écosse), Prentice Cunningham (le jeune James Ier), Andrew John Noble (Murdac, duc d’Albany), Aaron Clelland (prince David), Ian Pow (Sir Robert Graham), Steve Merton (Robert, duc d’Albany), John Webster (Robert III), Charlie « Chick » Allan (le forgeron), Malin Heen-Allan (Annabella), Dòmhnall Eòghainn Mackinnon (Donald MacDonald), Charlie Smart (Robert Atholl), Josie Duncan (harpiste), Neil Oliver (narrateur).
Docu-fiction : le deuxième épisode de cette minisérie suit la montée au pouvoir du clan pas toujours très recommandable des Stewart/Stuart, clan qui va devenir la dynastie royale d’Écosse. Une ascension souvent sanglante, marquée par des dissensions constantes. Sous le roi Robert/Raibeart III (né John Stewart, 1390/1406), la justice se fait non pas au tribunal mais en lice, par l’épée : c’est une justice de clan, non une justice royale. Ainsi, en septembre 1396 dans la plaine de North Inch à Perth, la bataille qui oppose trente représentants du clan Kay/Quhele à trente du clan Chartan devant tous les dignitaires du royaume, le roi compris, qui y assistent comme à un spectacle. Quand il ne reste plus qu’un survivant du clan Kay face à onze combattants du clan Chattan, il prend la fuite. Ayant annoncé la mauvaise nouvelle aux gens de sa tribu, il est tué en châtiment de sa couardise... Un demi-siècle plus tard, en 1437, le roi James Ier est assassiné au couvent de Perth par un Stewart rival, son oncle Walter, comte d’Atholl (cf. supra, The Fate of a King, 1913). La reine veuve, l’Anglaise Joan Beaufort, survit à ses blessures, fait condamner et exécuter le comte d’Atholl après trois jours de tortures particulièrement atroces à Edimbourg, puis assure la régence d’Écosse au début de la minorité de son fils James II. – Les épisodes 1 et 3 sont consacrés respectivement à Robert the Bruce (The Bruce Supremacy) et à Mary Stuart (A Queen Betrayed).
2019Robert the Bruce (US) de Richard Gray
Angus Macfadyen, Carter Boehm, Sharon Cox, Mike Gillespie/Yellow Brick Films LLC, 124 min. – av. Angus Macfadyen (Robert the Bruce), Jared Harris (John Comyn), Anna Hutchison (Morag), Zach McGowan (Brandubh), Mhairi Calvey (Elizabeth de Burgh, épouse de Robert the Bruce), Patrick Fugit (Will), Gabriel Bateman (Iver), Shane Coffey (Finley), Kevin McNally (Seán), Daniel Portman (Angus McDonald), Jared Harris (John Comyn), Gianni Capaldi (David McDonald), Stephen Murphy (Black Comyn), Judah Nelson (Hamish), Diarmaid Murtagh (Sir James Douglas), Branndon Lessard (Carney), Anthony J. Sharpe (Jacobus Cryer), Emma Kenney (Briana), Melora Walters (Ylfa).
Après de sérieux revers contre les armées d’Edward Ier à Methven et à Dalrigh en été 1306, Robert Bruce est à présent un hors-la-loi dont la tête a été mise à prix, poursuivi dans son propre pays par des chasseurs de primes. Grièvement blessé et seul, il trouve refuge dans la ferme d’une jeune veuve, Morag, vivant avec trois enfants, son fils, son neveu adolescent et une nièce. La paysanne le cache et le soigne, bien que son clan se soit aligné sur l’Angleterre. Au contact avec ces gens simples, Bruce comprend la nature profonde du patriotisme écossais, ce qui l’incite à reprendre le combat pour la victoire et l’indépendance de son royaume.
Dirigé par l’Australien Richard Gray, le comédien Angus Mcfadyen est connu pour avoir interprété Robert the Bruce dans Braveheart de Mel Gibson (cf. 1994) et il est ici également producteur et co-scénariste. Il s’agit pour lui montrer Bruce non pas en héros mais dans toute sa vulnérabilité. Hélas, les bons sentiments ne suffisent pas à sauver ce film dont la facture manque de nerf et de vivacité. Tournage en février-mars 2019 en Écosse dans le village médiéval de Duncarron près de Falkirk et aux États-Unis dans les paysages enneigés du Montana (Yellowstone River Valley près de Livingstone).
2020/21(tv) In den Fängen der Wikinger (Prisonniers des Vikings) (DE/AT/CZ) de Stefan Ludwig
Série “Universum History”, Nikolaus et Ingrid Kingohr/ZDF-ORF-Arte-TG4-Ceská televize-Abumedia-Interspot (Arte 16.1.21), 52 min. – av. Cat Williams (Melkorka), Rickie N’Neill (Findan), Michael J. Cloke (Höskuldr), Brian Comerford (Findan vieux).
Docu-fiction : La spectaculaire expansion des Vikings entre le VIIIe et le Xe siècle repose largement sur la traite des êtres humains. Pratiqué de manière occasionnelle, elle complète les revenus des guerriers pendant les mois creux. Les esclaves (les thralls) – qui représentent jusqu’à un quart de la population – sont revendus parfois directement à leurs familles, en échange de rançons, ou échangés sur des marchés à Birka, Dublin ou Istanbul. Le film retrace l’histoire de l’Irlandais Findan ou Fintan (vers 803-878), originaire de Leinster, et de sa sœur Melkorka qui sont capturés par des Vikings et emmenés dans les îles Orcades, au nord de l’Écosse. Findan parvient à échapper à ses ravisseurs, se rend en pèlerinage à Rome, devient moine à l’Abbaye de Farfa en Italie, puis se joint à un groupe d’ermites sur une île du Rhin à Rheinau, près de Schaffhouse en Suisse où il vit volontairement emmuré pendant vingt-deux ans. Il sera béatifié par l’Église irlandaise.