II - LE ROYAUME D’ANGLETERRE

16. MARY TUDOR, DITE « BLOODY MARY » (1553 à 1558)

Née en 1516, fille aînée d’Henry VIII et de Catherine d’Aragon, demi-sœur catholique d’Elizabeth la protestante qui lui succèdera. Mariée au prince Philippe, futur Philippe II d’Espagne, fils de Charles Quint et roi consort d’Angleterre. Mary Tudor est la première femme à régner en son propre nom et par voie de succession sur les terres anglaises, préparant ainsi l’arrivée de sa demi-sœur, Elizabeth. Elle est reine d’Angleterre et d’Irlande (royaume créé par son père) et reine consort d’Espagne, de Sicile et de Naples. C’est une femme meurtrie par la tyrannie et les humiliations de son père, qui lui a retiré son titre d’héritière légitime avant de l’exiler loin de sa mère et de la cour, puis de la nommer dame d’honneur de la princesse Elizabeth à Hatfield Palace (Hertfordshire) avec le seul titre de « Lady ». Catholique d’une intransigeance absolue, mais obstinée et rusée, Mary est marquée par son ascendance espagnole et cherche à ramener le royaume d’Angleterre « égaré dans le péché » dans la légitimité pontificale. C’est par sa seule ténacité qu’elle réussit à s’emparer du trône, à trente-sept ans. Sur ses ordres, le catholicisme romain est réinstauré de force et les protestants sont impitoyablement persécutés malgré les conseils de Philippe d’Espagne qui l’incite à la prudence. La loi sur l’hérésie est réinstaurée tandis que le cardinal Reginald Pole, légat du pape, orchestre les « persécutions mariales » et multiplie les autodafés. L’archevêque Thomas Cranmer qui a permis le divorce de ses parents, vieux et faible, abjure sa foi protestante pour rester en vie, mais Mary ne lui fait pas confiance et le condamne aux flammes. Elle doit son surnom de « Bloody Mary » au supplice qu’elle fait infliger à plus de 280 réformateurs et dissidents brûlés vifs pour leur foi, tandis que près de mille réformés prennent le chemin de l’exil. Le récit de ces supplices alimentant la haine contre Rome sont recueillis dans un Livre des Martyrs de John Foxe qui allait figurer, à côté de la Bible, dans toutes les maisons anglaises. Pour empêcher la protestante Elizabeth de lui succéder au trône, Mary doit engendrer un héritier. Vieille fille ardente, elle éprouve un réel amour pour le beau prince d’Espagne (qui ne parle pas l’anglais), mais celui-ci conçoit son union sous un angle politique, le concours de l’Angleterre lui étant utile pour préserver sa domination sur les Pays-Bas éloignés de son royaume. Le mariage, extrêmement impopulaire, a lieu en 1454, Philippe s’engageant à ne pas porter le titre de roi d’Angleterre tant que la reine vivrait et à renoncer à tout droit territorial à la mort de celle-ci. Mary ayant fait une grossesse nerveuse, Philippe, déçu, quitte Londres pour combattre les Français en Flandres avec sept mille soldats anglais tandis que son épouse sombre dans une profonde dépression. Il revient en 1557, sur les supplications de sa femme et à présent couronné roi d’Espagne, mais la grossesse annoncée par la suite s’avère à nouveau inexistante. De santé fragile, Mary s’éteint l’année suivante à l’âge de 42 ans, durant une épidémie de grippe qui emportera également son cousin, le cardinal Pole. Elle meurt presque seule, toute la cour s’étant groupée autour d’Elizabeth (que Mary détestait car sa mère avait pris la place de la sienne auprès du roi). Le pape Paul IV lui-même prend parti contre elle et contre l’Espagne. Mary Tudor, qui voulait la restauration du catholicisme en Angleterre, en aura été la destructrice.
1909The Tower of London (GB) de James Williamson
Williamson Productions (Brighton), 365 m.
En 1553, Mary Tudor monte sur le trône et les protestants sont persécutés, incarcérés et torturés à la Tour de Londres avant de subir le bûcher. – Pionnier de la cinématographie britannique depuis 1898, l’Écossais James Williamson filme ses tableaux dramatiques dans son studio vitré de Western Hove Road à Brighton (East Sussex), avec des membres de sa famille devant la caméra. Il se retire du cinéma après ce film.
1911Maria Tudor (IT) de Giuseppe De Liguoro
Milano Films, 280 m. – av. Maria Brioschi (Marie Tudor), Giuseppe De Liguoro (Fabrino, son favori).
« Marie la cruelle » est promise à Philippe II d’Espagne, le neveu d’Isabelle la Catholique et de Ferdinand II d’Espagne. Le favori de Mary, Fabrino (=Fabiano Fabiani), s’oppose à cette union, mais lorsque l’ambassadeur d’Espagne (=Simon Bernard de Bermont) découvre que ce-dernier s’est aussi secrètement épris de la dame de compagnie de Mary (=Jane Talbot), il l’accuse d’outrage à la reine et obtient sa condamnation à mort. Afin de le sauver discrètement, Mary le transfère dans une autre prison et fait exécuter un prisonnier (=Gilbert) à sa place. L’ambassadeur ayant prévu le coup, il empêche la substitution de Fabrino et Mary, effondrée devant le cadavre de son amant, se résigne à épouser le roi d’Espagne. – Une variante du drame de Victor Hugo (synopsis, cf. le film de 1914/17), filmée aux nouveaux studios de la Milano Films dans le quartier de Bovisa, par Giuseppe De Liguoro, grand spécialiste des sujets culturels et historiques (Homère, Dante). – GB : Mary Tudor.
1911® Regina per quindici giorni [Lady Jane Grey] (IT) de Mario Caserini. – av. Maria Gasparini (Mary Tudor).
La Marie Tudor de Victor Hugo dans la superproduction d’Albert Capellani (1914).
1914[sortie : 1917] Marie Tudor (FR) d’Albert Capellani
Pathé Frères S.A. (Paris)-SCAGL, 1600 m. (dont 1321 m. colorés au pochoir). – av. Jeanne Delvair (Mary Tudor), Léon Bernard (Simon Renard de Bermont, légat du prince d’Espagne à Londres), Romuald Joubé (Gilbert le ciseleur), Paul Capellani (Fabiano Fabiani), Andrée Pascal (Jane Talbot), Léa Piron (Catherine d’Aragon, la mère de Mary Tudor), Henri-Amédée Charpentier.
Une adaptation du drame en cinq actes de Victor Hugo (1833) par Michel Carré qui en reprend fidèlement l’intrigue. Synopsis : À Londres en 1553. Amante plus que femme, femme plus que reine, Mary Tudor a perdu la tête pour un jeune et séduisant aventurier sans scrupules, Fabiano Fabiani, honni de tous, et en particulier de la noblesse qui souhaite au plus vite sa chute. Le premier parmi eux est Simon Renard de Bermont, l’ambassadeur de Charles Quint officiellement chargé d’arranger le mariage de la reine avec le fils de l’empereur, le futur Philippe II d’Espagne. (Nota bene : le personnage du favori Fabiani est une pure invention de Hugo, il est peu vraisemblable que la petite-fille d’Isabelle la Catholique, bigote à l’excès, ait connu d’hommes avant son royal époux ibérique ; hormis la reine elle-même et Simon Renard de Bermont, tous les autres protagonistes du drame sont inventés.) Libertin, Fabiani séduit la belle Jane, une jeune orpheline recueillie par un ouvrier-ciseleur nommé Gilbert qui, l’ayant adoptée, s’apprête à l’épouser. Or Fabiani apprend que Jane serait la fille héritière d’un duc, Lord Talbot, décapité après avoir été forcé de céder tous ses biens à la souveraine. Pour empêcher le mariage de Jane et garder les terres des Talbot qui lui ont été offertes par sa royale maîtresse (qui ignore qu’une héritière existe), le favori révèle à l’ouvrier qu’il est l’amant de Jane. Blessé, Gilbert ne pense plus qu’à se venger et devient l’instrument de Simon Renard de Bermont. L’ambassadeur d’Espagne obtient à Gilbert une audience auprès de la reine à laquelle celui-ci révèle l’origine noble de Jane et demande qu’elle soit rétablie dans ses droits afin de pouvoir épouser Fabiani ; il donne sa vie en échange. Ulcérée par la trahison de son amant, Mary le fait incarcérer sur-le-champ et ordonne l’arrestation de Gilbert : tous deux sont accusés d’avoir fomenté un complot de lèse-majesté. Cependant, toujours amoureuse de son bel Italien, Mary ne cesse de différer la date de son exécution. Elle rencontre Jane, sa rivale candide, et la charge de faire évader Fabiani, mais la jeune fille, éprise de Gilbert, libère celui-ci au lieu de l’aventurier dont le peuple, excité par Simon Renard de Bermont, réclame à grands cris la tête. Désespérée, la reine tente de substituer son favori à l’ouvrier-ciseleur pendant la nuit, mais l’ambassadeur d’Espagne parvient à contrer la manœuvre. Au matin, Mary Tudor découvre le cadavre de son amant et se résigne aux nécessités de la raison d’État.
À sa création en 1833, ce « drame en prose en trois journées », une tragédie de l’amour et de la mort psychologiquement embrouillée et peu crédible, connaît un échec retentissant ; on siffle bruyamment la démesure romantique d’Hugo. Il ignore par ailleurs le contexte politico-religieux de la trame, passant sous silence les persécutions des Protestants et le fanatisme des papistes, facteurs qui auraient pu heurter ses contemporains. Le cinéma muet ne peut que réduire la verbosité et les excès du dramaturge. La Société Cinématographique des Auteurs et Gens de Lettres (SCAGL) est une unité de production au sein de Pathé chargée de produire des adaptations de la littérature française. Son directeur artistique, Albert Capellani, seul metteur en scène de cette unité à transposer au cinématographe les grandes œuvres de la littérature, passe pour un spécialiste de Victor Hugo : on lui doit Le Roi s’amuse (Rigoletto) en 1909, Notre-Dame de Paris en 1911, Les Misérables en 1913 et, juste après Marie Tudor, Quatre-vingt-treize en 1914 (sorti en 1921). Connu pour son souci innovateur de réalisme en matière de décors et d’accessoires, il n’acquiert pas moins de 300 costumes. C’est son avant-dernier film français, Capellani poursuivra sa carrière aux Etats-Unis après le déclenchement de la guerre en août 1914. Produite en janvier-mars 1914 aux studios Pathé de Vincennes mais sortie en salle en juin 1917 seulement, la bande offre un rôle en or, son plus célèbre à l’écran, à Jeanne Delvair, sociétaire de la Comédie-Française : « Le regard hautain, le geste autoritaire, c’est bien là une reine devant qui tous s’inclinent en tremblant, prêts à satisfaire ses moindres caprices, craignant sa colère et sa rancune », rapporte Le Courrier cinématographique (5.5.17). Est-il besoin de dire que la Marie Tudor d’Hugo est très éloignée de l’authentique reine d’Angleterre, que l’ambassadeur de la Sérénissime, Giacomo Soranzo, décrivait ainsi : « Elle est d’une taille plutôt petite, très maigre, d’une carnation blanche, mêlée de rouge. Elle a les yeux gros et gris, les cheveux roux et la figure ronde, avec le nez un peu bas et large ». – US : Queen and Adventurer.
1920Maria Tudor (DE) d’Adolf Gärtner et Willi Wolff (direction artistique)
Ellen Richter-Film GmbH Berlin, 5 actes/2056 m. – av. Ellen Richter (Mary Tudor), Hans Adalbert Schlettow (Fabiano Fabiani), Eduard von Winterstein (Simon Renard de Bermont), Friedrich Wilhelm Kaiser (Gilbert), Hanni Reinwald (Jane Talbot), Carl Neissner.
Productrice et star des films de sa propre société, la Viennoise Ellen Richter confie la mise en scène et les scénarios de ses productions à son époux, Willi Wolff, jadis un auteur d’opérettes. Elle interprète ainsi divers personnages historiques comme la courtisane Marion Delorme (Der rote Henker, d’après Victor Hugo), Madame Sans-Gêne ou la tsarine Catherine II. Cette adaptation du drame de Victor Hugo bénéficie de décors impressionnants signés par le jeune Hans Dreier qui deviendra à Hollywood l’incontournable « art director » d’Ernst Lubitsch, de Cecil B. DeMille, de Josef von Sternberg, de Frank Borzage et de Billy Wilder. Les extérieurs sont tournés au château de Tangermünde (Saxe-Anhalt). Synopsis, cf. film d’Albert Capellani (1914/17). – US : Judgment.
1936® Tudor Rose (GB) de Robert Stevenson. – av. Gwen Ffrancon Davies (Mary Tudor).
1937® Les Perles de la couronne (FR) de Sacha Guitry. – av. Yvette Pienne (Mary Tudor).
1953® Young Bess (US) de George Sidney. – av. Ann Tyrrell (Mary Tudor).
1953(tv) The Young Elizabeth (GB) de Michael Henderson (tv) et Charles Hickman (th)
BBC Television (BBC 12.1.53), 45 min. – av. Mary Morris (la princesse Elizabeth), Joseph O’Conor (Lord Thomas Seymour), Peggy Thorpe-Bates (Mary Tudor), Margaretta Scott (Catherine Parr), Beryl Andrews (Katherine Ashley), Eric Dodson (l’évêque Stephen Gardiner), John Crocker (Sir Thomas Wyatt), Roy Dean (Sir Francis Verney), Basil Dignam (Lord Robert Tyrwhitt), Betty England (Lady Elizabeth Tyrwhitt), John French (Sir Peter Carew), Godfrey Kenton (William Cecil, baron Burghley), Alan Wilson (Abel Cousins), Michael Plant (un page).
La vie turbulente de la jeune Elizabeth de 1547 à 1558, soit du décès de son père Henry VIII à l’accession au trône, en passant par les règnes de son demi-frère Edward VI et de sa demi-sœur Mary Tudor. La pièce éponyme en deux actes des Américains Jenette Dowling Letton et Francis Letton (1952) est diffusée en captation live du Criterion Theatre à Londres (extraits). Cf. dramatique de la BCC de 1964.
1955® (tv) The Last Day of an English Queen (US) série "You Are There". – av. Jeanette Nolan (Mary Tudor).
1960® (tv) The Prince and the Pauper (US) de David Greene. – av. Julie Sommars (Mary Tudor).
1960(tv) Arden de Faversham (FR) de Marcel Bluwal
ORTF (1e Ch. 23.2.60), 136 min. – av. Pierre Mondy (Thomas Arden de Faversham), Jean-Pierre Marielle (Pierre Franklin), Nicole Coourcel (Alice de Faversham), Jean-Marie Bory (Richard Mosby), Paul Gay (Adam), Marcel Bozzuffi (Shakebag, un tueur), André Weber (Dick Reed), Jean-Loup Reynhold (le marin), Pierre Debauche (Michel), Robert Porte (Clarke), Georges Geret (Richard Greene), Albert Rémy (Bradshaw), Daniel Sorano (Black Will, un tueur), Sylvie Favre (Susan, sœur de Mosby), Jean Rochefort, Jean Carmet.
The Lamentable and True Tragedy of Master Arden of Faversham est un drame élisabéthain publié anonymement en 1592, mais souvent considéré comme une création apocryphe (au moins partielle) de William Shakespeare, complétée par Thomas Kyd ou Christopher Marlowe ; la dramatique en direct se base sur une traduction française de Marcel Bluwal. Il s’agit de la première tragédie représentée sur une scène qui soit tirée d’un fait divers réel (mentionné dans The Newgate Calendar) et dont les protagonistes ne sont ni des princes, ni des rois, mais des bourgeois et des gens du peuple. L’action de la pièce se déroule à Londres en été-hiver 1551, sous le règne de Mary Tudor. Il y va d’un gentilhomme, Thomas Arden, que son épouse Alice et l’amant de celle-ci, Mosby, ont décidé d’assassiner : ils s’allouent les services de diverses personnes, un valet, un peintre, une femme de chambre, un fermier qui lui-même engage deux bandits, Black Will et Shakebag. Richard Greene, un fermier spolié dont les terres ont été données à Arden par Henry VIII, devient également leur complice. Mais régulièrement, Arden en réchappe, jusqu’au moment où l’étau se resserre dans sa propre maison : il est poignardé par les bandits, Greene, puis sa propre femme. Tous les coupables seront châtiés. Une étude en coupe de la société tudorienne qui dit la vilenie, la rouerie et l’avidité se cachant chez les puissants comme chez les misérables. Dans les faits, Thomas Arden (1508-1551) était un homme d’affaires ayant profité de la confusion régnant pendant la Réforme religieuse anglaise pour acquérir de manière plus ou moins légale des propriétés près de Faversham (Kent) ; Mosby fut pendu et Alice fut brûlée vive.
1964(tv) The Young Elizabeth (GB) de Charles Jarrott
« Thursday Theatre », Cedric Messina/BBCtv (BBC 24.12.64 / 17.12.67), 95 min. – av. Valerie Gearon (la princesse Elizabeth Tudor), Katherine Blake (Mary Tudor), Gwenn Cherrell (Catherine Parr), Scott Forbes (Thomas Seymour), Cyril Luckham (l’évêque Gardiner), Rolf Lefebvre (Lord William Howard), Michael Johnson (Robert Dudley), Newton Blick (Thomas Parry), Hugh Paddick (Lord Robert Tyrwhitt), Douglas Milvain (William Cecil), Patricia Samuels (Amy), Madeleine Christie (Katherine Ashley), Michael Johnson (Robert Dudley), Newton Blick (Thomas Parry), Margaret Denyer (Lady Tyrwhitt), Victor Winding (Sir Thomas Wyatt), Michael Graham (Sir Francis Verney), Michael Lynch (Sir Peter Carew).
Les années de jeunesse de la future reine, de 1547 (mort de Henry VIII) à 1558 (accession au trône d’Elizabeth), selon la pièce des auteurs dramatiques américains Jennette Dowling et Francis Letton, parue en 1952 (cf. supra, dramatique de 1953). Le décès du roi force sa veuve Catherine Parr à quitter la cour et à s’installer à Chelsea avec son amant Thomas Seymour, frère du duc de Somerset (protecteur du royaume durant le bref règne d’Edward VI). Elizabeth les rejoint, sa liaison avec Seymour provoque un scandale et l’exécution de ce dernier. Mary Tudor devient reine, souveraine contestée en raison de ses options religieuses et politiques, et une menace constante pour sa demi-sœur Elizabeth. – C’est après avoir vu cette dramatique que le producteur américain Hal B. Wallis donne à Charles Jarrott sa chance de réaliser un premier long métrage, Anne of the Thousand Days (1969) sur Anne Boleyn, qui sera suivi de Mary, Queen of Scots (1971), sur Mary Stuart.
Mary Tudor (Françoise Christophe), reine fanatique et cruelle, s’est éprise du jeune Fabiano Fabiani (Pierre Massimi) favori qui la trahira dans le téléfilm d’Abel Gance.
1965** (tv) Marie Tudor (FR) d’Abel Gance [et Jean Chérasse]
1. Le Secret des Talbot / Henri VIII – 2. Justice est faite / La Vengeance de Marie Tudor
« Théâtre de toujours », Jean Chérasse/ORTF Télévision (1e Chaîne 23.+30.4.66), 102 min. et 99 min. – av. Françoise Christophe / Caty Fraisse (Mary Tudor / Mary à 13 ans), Colette Bergé (Jane Talbot), Pierre Massimi (Fabiano Fabiani), Michel de Ré (Henry VIII / Simon Renard de Bermont, ambassadeur de Charles Quint à la cour d’Angleterre), Robert Porte (Thomas Howard, duc de Norfolk), Marc Cassot (Gilbert, ciseleur à la cour), Lucien Raimbourg (Joshua), Bernard Dhéran (John Dudley, duc de Northumberland), Michel Ferre (Maître Énéas Dulverton), Gabriel Jabbour (le mendiant juif), Jacques Maire (le peintre Hans Holbein), Édouard Francomme (Osley), Michel Etcheverry / Jean Ozenne (Thomas Cranmer, archevêque de Canterbury), Jean-Louis Durer (Lord Montagu), Jean-Claude Houdinière (Lord Anthony Brown), Samson Fainsilber (Lord Clinton), Pierre Stéphen (Lord Chandos), Tony Jacquot (Lord Talbot), Joëlle Picaud (Lady Talbot), Michel Thomas (le batelier), Pierre Duncan (Dermick), Jean-Claude Abadie (Peter), R. Roc Hongar (Butts, médecin du roi), F. Bercher (Gardiner), R. Dadies (Bridges), Jean-Louis Durher (Montaigu).
Après l’échec public navrant de son Cyrano et d’Artagnan, Abel Gance, 76 ans, baptisé jadis « le Victor Hugo du cinéma », doit renoncer à son art et à ses grands projets de polyvision. Le petit écran constitue toutefois pour lui une expérience nouvelle et valorisante : la nouvelle ORTF, créée en 1964, lui propose de transférer à la télévision la tragédie romantique de Victor Hugo (synopsis cf. le film de Capellani, 1914/17). Sifflée en 1833, celle-ci a été réhabilitée en juillet 1955 grâce à la mise en scène mémorable de Jean Vilar dans la Cour d’honneur du Palais des Papes en Avignon (TNP) qui offrit à Maria Casarès un de ses plus grands rôles, aux côtés de Philippe Noiret en Renard. Au lieu de s’en tenir à enregistrer respectueusement la pièce d’Hugo (qu’il juge mineure et trop bavarde), Gance n’hésite pas à la marquer de sa forte personnalité, en supprimant un bon tiers du texte, en modifiant le dénouement par un happy end et en lui ajoutant un prologue de son cru, plein de cris et de fureur, afin de mieux expliquer la personnalité de « Marie la Sanglante », ce « prototype de Néron femelle », cette « fille d’Hitler ». Il s’agit pour le cinéaste de consolider l’ensemble en lui donnant des soubassements psychologiques. Cette introduction, construite en flash-backs répétitifs, se déroule sous Henry VIII, lorsque celui-ci rompt avec Rome et persécute les ‘papistes’. Marie hérite des défauts de son géniteur, de sa cruauté, de son indifférence à la douleur humaine, explique Gance. « A l’inverse de lui, elle est très catholique, mais elle se comporte avec le même fanatisme et elle applique à ses passions amoureuses le même despotisme que dans les affaires d’État. (…) A travers l’intrigue à rebondissements, la lutte de la reine et de Jane, qui veulent chacune sauver un homme aimé, j’ai voulu montrer comment le pouvoir absolu et les excès d’un tempérament marqué par l’atavisme conduisent au mal. Marie Tudor est donc un film sur la dictature » (Le Monde, 21.4.66). Dans le prologue gancien, Joshua, guichetier à la sinistre Tour de Londres – où un échafaud et un bûcher sont préparés en permanence, sans parler des soixante-dix potences qui servent sans relâche, d’abord au supplice des catholiques, à présent à celui des protestants – évoque ses terrifiantes années de service. (Hugo, lui, ne s’est pas attardé sur les persécutions religieuses.) Le cinéaste introduit également des personnages historiques inexistants dans la pièce comme Hans Holbein le Jeune, Thomas Cranmer ou John Dudley. Ces modifications font que la reine en titre n’apparaît qu’après une heure et vingt minutes de film. A la fin du téléfilm, la souveraine en pleurs murmure, tandis qu’Henry VIII émerge en surimpression : « Non, père cruel, je ne te ressemblerai plus jamais ! », ordonne la libération immédiate de tous les condamnés de la Tour de Londres, bénit Jane et Gilbert (« Nous avons joué, Dieu a gagné, soyez heureux en Irlande »), décrète la liberté totale des différentes confessions, l’abolition de la peine de mort et annonce son mariage à venir avec Philippe de Castille ; un chargement d’or, cadeau de mariage de Charles Quint, sera distribué au peuple. Puis en pensée, Marie se dit : « J’effacerai par mes pleurs les taches de sang qui me masquaient la belle devise de notre blason des Tudor, ‘Honni soit qui mal y pense’. »
Enfant (Caty Fraisse), la petite Mary vit sous l’emprise tyrannique de son père (Michel de Ré), mais devenue adulte (Françoise Christophe), elle n’aura de cesse de fomenter ses vengeances.
 Le tournage aux studios de la Maison de l’ORTF, exceptionnellement long pour la télévision, se fait en trente-huit jours, du 27 septembre au 12 novembre 1965. Gance parie sur une stylisation en décadrage complet avec la tendance naturaliste des films ou feuilletons d’aventures, une artificialité revendiquée de la scénographie peinte, sombre, très évocatrice et rehaussée par un procédé de son invention, le « Pictoscope » ou « Magiscope », qui consiste à filmer ses personnages dans des décors photographiques réduits à l’aide d’une caméra à quatorze lentilles ; les prisons imaginaires de Giovanni Piranesi sont une référence picturale constante. Le fog londonien est recréé à coup d’air liquide, de pastilles d’encens et de bombes fumigènes. « Chaque plan est ciselé comme un tableautin en forme de coup de chapeau à Méliès » admire Raphaël Bassan dans Le Monde (27.6.90), même si cette démarche irréaliste ne cadre pas toujours avec le prologue psychologisant. La vision simpliste du tandem Hugo/Gance est largement sublimée par l’interprétation des comédiens, Françoise Christophe, douloureuse et royale, et Michel de Ré, à la fois inquiétant et bizarre (Gance avait souhaité Orson Welles pour camper Henry VIII, mais le monstre sacré n’était pas libre). Partant d’un mélo populaire où le meilleur flirte avec le pire, Gance crée une dramatique inhabituelle, forte, visuellement originale et frémissante de vie, qui est accueillie avec enthousiasme par les téléspectateurs. Elle est projetée en avant-première mondiale à la Cinémathèque d’Henri Langlois juste avant sa diffusion sur le petit écran. À la demande de l’ORTF, le producteur-réalisateur Jean Chérasse (non crédité au générique) assiste Gance durant toute la réalisation et le montage, fonction qu’il assumera également deux ans plus tard pour le dernier téléfilm de Gance, Valmy, qu’il co-signera. Le Marie Tudor de Gance sera diffusé une décennie plus tard à la RAI Due en version doublée basée sur la traduction italienne d’Alberto Toschi (1.+8.8.75, durée : 87 et 81 min.).
Les décors imaginés par Abel Gance pour son téléfilm Marie Tudor (1965).
1967(tv) María Tudor (ES)
« Teatro de siempre », Radio-Televisión Española (TVE 15.12.67). – av. Amaro Pamplona (Mary Tudor), Juan Diego, Julio Goróstegui, Pablo Sanz.
La tragédie de Victor Hugo. Synopsis, cf. film d’Albert Capellani (1914/17).
1967® (tv) The Young Elizabeth (GB) de Charles Jarrott. – av. Katharine Blake (Mary Tudor).
1968(tv-mus) Der Günstling oder Die letzten Tage des grossen Herrn Fabiano (DE-RDA) de Wolfgang Kersten (th) et Jürgen Brill (tv)
Deutscher Fernsehfunk der DDR (Ost-Berlin) (DFF 1.1.68), 102 min. – av. Jaroslav Kachel (Fabiano Fabiani), Ruth Schob-Lipka (Mary Tudor), Sylvia Geszty / Roxandre Horodny (Jane, une orpheline), Uwe Kreyssig (Uwe), Herbert Rössler (le ministre Simon Renard), Adolf-Peter Hoffmann (Erasmus), Hertha Thiele, Helmut Fink, George Helge, Walter Naveau, Franz Olschowsky, Walter Staps.
Les derniers jours de l’aventurier Fabiano Fabiani, le favori (« Günstling ») de la reine, selon l’opéra en 3 actes du compositeur germano-roumain Rudolf Wagner-Régeny, créé en février 1935 à Dresde avec Martha Fuchs (direction musicale : Karl Böhm). Après la guerre, le compositeur devient un des musiciens officiels de la RDA, proche de Brecht, et son opéra historique jouit d’une certaine popularité, d’où cette mise en scène par la télévision est-allemande. Le livret de Caspar Neher s’inspire du Marie Tudor de Victor Hugo, traduit en allemand par Georg Büchner. Londres en 1553, la population souffre des abus et de la tyrannie de Fabiani auquel Mary Tudor a laissé la bride sur le cou. Le ministre Simon Renard trouve sur les rives de la Tamise un homme qui pourra convaincre la reine de l’infidélité de son amant et précipiter ainsi sa chute.
1969® Anne of the Thousand Days (Anne des mille jours) (GB/US) de Charles Jarrott. – av. Nicola Pagett (Mary Tudor).
1971® (tv) Elizabeth R (GB) de Claude Whatham. – av. Daphne Slater (Mary Tudor), Peter Jeffrey (Philippe II).
1974® (tv) La Reine galante (FR) de Michel Roux. – av. Mireille Delcroix (Mary Tudor).
Mary Tudor (Nadine Alari) et son favori Fabiani (Pierre Arditi, à dr. avec Benoît Brione) (1975).
1975(tv) Marie Tudor (FR) de Claude Dagues (tv) et Guy Vassal (th)
(FR3 15.+16.11.75) (2 parties). – av. Nadine Alari (Mary Tudor), Pierre Arditi (Fabiano Fabiani), Benoît Brione (Gilbert), Jean Davy (Simon Renard de Bermont), Catherine Davenier (Jane Talbot), Christian Bouillette (Lord Chandos), Bernard Sancy (Lord Clinton), Jean-Claude Sachot (Maître Énéas Dulverton), Yves Bureau (Joshua), Gilles Léger (le Juif / le Chancelier), Guy Vassal (Lord Montagu), Gérard Abela, Vincent Audat, Sophie Guerche, Catherine Léger, Christophe Mabin, Roger Meignier, Jean-Luc Palies, Jean-Paul Racodon, Christian Silhol.
La tragédie de Victor Hugo dans une mise en scène de la Compagnie Guy Vassal présentée au Festival théâtral d’Albi (initialement au Festival d’Aigues-Mortes le 5.8.75). Les riches costumes de Christiane Coste ajoutent à la beauté visuelle du spectacle. Synopsis, cf. film d’Albert Capellani (1914/17).
1977(tv) Die Liebe und die Königin [L’Amour et la Reine] (DE-RDA) de Martin Eckermann
Deutscher Fernsehfunk der DDR (Ost-Berlin) (DFF1 2.1.77), 102 min. – av. Inge Keller (Mary Tudor), Renate Blume (Jane Talbot), Otto Mellies (Gilbert, fiancé de Jane), Gojko Mitic (Fabiano Fabiani), Norbert Christian (Simon Renard de Bermont), Peter Sturm (Joshua), Wolfgang Dehler (Äneas Dulverton), Wolfgang Greese (le mendiant juif), Herwart Grosse (Lord Clinton), Manfred Müller (Lord Chandos), Harald Halgardt (Lord Montagu).
La télévision de l’Allemagne communiste accapare le drame de Victor Hugo (1833) pour révéler la « véritable nature du régime absolutiste dans toute sa monstruosité ». Devenu grâce à la reine un des hommes les plus riches et influents du royaume, Fabiano Fabiani, assoiffé de pouvoir et sans scrupules, trompe Mary avec une « fille du peuple » orpheline (Jane) qui est fiancée à un « travailleur » (Gilbert). L’adaptation en couleurs du téléaste et comédien Eckermann se base sur la fameuse traduction de Georg Büchner (1835). Synopsis, cf. film d’Albert Capellani (1914/17).
Le rebelle gallois Thomas Jones (John Ogwen) fait le pitre pour berner le vicaire cruel de Mary Tudor.
1978(tv) Hawkmoor (GB) minisérie de Christopher King et George P. Owen
George P. Owen/BBC Cymru/Wales (BBC1 29.1.-26.2.78), 5 x 50 min. – av. John Ogwen (Thomas Jones alias Twm Siôn Cat), Jane Asher (Lady Joanne Williams), Meredith Edwards (Sir Tom Williams), Jack May (le shériff anglais John Stedman), Philip Madoc (le vicaire catholique Davyd), Godfrey James (Shanco), Tom Owen (Young Stedman), Rachel Thomas (Agnes), Richard Bebb (Sir John Price), Gareth Lewis (Wil Ap Cradoc), Dillwyn Owen et Hubert Rees (deux voyageurs), Myfanwy Talog (une paysanne), Terence Davies (Red Owain), Dewi Morris (Ieuan Rogers), Dyfed Thomas (Dewi), Stewart Jones (Steward), Guto Roberts (Jenkyn Tyler), Alun Owen (Ianto), Elliw Haf (Maid), Roger Jones (Cati Elen), Ronnie Williams (Lewys Ddu), Gillian Elisa Thomas (Elinor), Huw Ceredig (Rhys), Gareth Armstrong (Robin), Beryl Hearne (Mrs. Davyd), Jackie Scarvellis (paysan), Glyn Williams (William Ap Rhys), Charles Williams (Meredydd), Bryn Williams (le forgeron), Phillip Clayton-Gore (comédien), Michael Cunningham (l’armurier), Dyfed Thomas (DeWl).
Dans le pays de Galles du XVIe siècle. Le Cardiganshire est une région loin de Londres, sauvage et sans lois. Déjà terrorisés les brigands qui rôdent, les paysans y sont à la merci de propriétaires terriens sans scrupules et, pour obtenir justice, ils se tournent vers un mystérieux et insaisissable héros populaire du nom de Twm Siôn Cati, alias Thomas Jones, une sorte de Robin des Bois ou Thyl l’Espiègle gallois. Les principaux ennemis de la population galloise sont le shérif anglais John Stedman à Tregaron, dans le comté de Ceredigion, et son vicaire catholique romain Davyd, un intriguant cruel au service de la reine Mary Tudor. Thomas Jones parvient toutefois à s’assurer un transport d’armes à feu dans les bas-fonds de Londres et à se débarrasser du shérif comme du vicaire. – Une série pour la jeunesse écrite par Griffith Parry d’après le livre Hawkmoor – The Adventures of Twm Siôn Cati de Lynn Hughes (1977) et tournée sur place à Tregaron en octobre-novembre 1976. Jane Asher, qui joue Lady Joanne Williams, a été remarquée dans The Masque of the Red Death (1964) de Roger Corman et Deep End (1970) de Jerzy Skolimowski. Personnage du folklore gallois, Twm [Tom] Siôn Cati (v.1530-v.1620) était un rebelle protestant de Tregaron contraint au brigandage pour survivre et échapper à son principal ennemi, le shérif anglais de Carmarthen ; il trouva refuge dans la Genève de Calvin en 1557 et fut officiellement pardonné deux ans plus tard par Elizabeth Ire. Il termina sa vie comme barde et généalogiste de la gentry galloise.
1985® (tv) Lady Jane (GB) de Trevor Nunn. – av. Jane Lapotaire (Mary Tudor).
1993® (tv) King & Queens [of England] (GB) de Graham Holloway. – av. Mary MacDonald (Mary Tudor).
1994(tv) Marie Tudor (FR) de Robert Mazoyer (tv) et Daniel Mesguich (th)
Michel Vermoesen/France 3-Le Cercle Bleu (Lille)-La Métaphore (Lille) (FR3 25.8.94). – av. Christèle Wurmser (Mary Tudor), Odile Cohen (Jane Talbot), Hervé Furic (Gilbert, fiancé de Jane), Bernard Yerles (Fabiano Fabiani), Laurent Natrella (Lord Chandos), Jean-Damien Barbin (Simon Renard), Philippe Noël (Joshua Farnaby, Frédéric Cuif, Pierre Cassignard.
Le drame de Victor Hugo (synopsis, cf. film d’Albert Capellani, 1914/17). Captation de la mise en scène inaugurale de Daniel Mesguich à La Métaphore/Théâtre national de Lille, le 4 octobre 1991. En été 1993, Mesguich obtient l’accord de la direction de France 3 pour réaliser une « recréation » de son spectacle nécessitant cinq jours de tournage dans les très ingénieux décors signés Édouard Laug (en hauteur sur trois niveaux) et remontés pour l’occasion (budget : 600'000 €), avec la même distribution. Robert Mazoyer, qui a dirigé Daniel Mesguich en Napoléon dans sa remarquable télésérie Joséphine ou la comédie des ambitions (1979), est chargé d’enregistrer le travail, mais le résultat au petit écran est assez conventionnel, gommant toute l’originalité de la mise en scène. Restent les prestations des comédiens, notamment Christèle Wurmser en Mary Tudor, « folle et perdue », que Mesguich a choisi de montrer « à demi vêtue, comme une poupée en kit, qui rageusement enlève ses manches gigot ; une reine, une femme en chemise sur laquelle on enfile les attributs de son pouvoir, une amante éperdue dont on va clouer le corps sous le brocart. Et qui, cheveux dénoués, devra pleurer son destin sans recours » (Le Nouvel Observateur, 18.8.94).
1998® Elizabeth (GB) de Shekhar Kapur. – av. Kathy Burke (Mary Tudor).
2005® (tv) The Virgin Queen (GB) de Coky Giedroyc. – av. Joanne Whalley (Marie Tudor).
– (tv) Edward and Mary : The Unknown Tudors (GB) de Rachel Bell et Lucy Swingler
1. Edward VI: The Boy King – 2. Mary I: The First Virgin Queen
Rachel Bell, Mark Fielder/Granada Television (Channel Four 7.+14.11.02), 48 min.+49 min. – av. Tim Wright (Edward VI), Rachel Jenkins (Mary Tudor), Emily Smith (Mary enfant), David Starkey (présentation).
Premier enfant d’Henry VIII, Mary est pendant vingt ans la fille adorée du roi et l’héritière désignée du trône. Mais lorsque naît son demi-frère Edward, futur Edward VI, elle est rejetée dans l’ombre, ignorée par son géniteur et déclarée illégitime. Edward monte sur le trône à l’âge de neuf ans, brutalement séparé de sa sœur bien-aimée qui est une catholique fervente alors qu’il est protestant. Il décède à quinze ans et, après avoir éliminé Jane Gray, Mary Tudor monte sur le trône, épouse Philippe d’Espagne et fait brûler sur le bûcher des centaines de protestants qui refusent de renoncer à leur foi. Docu-fiction sans relief commenté par l’historien David Starkey.
2005(tv) Monarchy with David Starkey – 8. The Shadow of the King (The Children of Henry VIII) (GB) de David Hutt
Granada Pictures-Channel Four (C4 26.9.05), 55 min. – av. Tony Cottrell, Gail Felton, Katy Finn-Bar, Matthew Ford, Gerard Hayling, Darrell Heath, Claire Jennings, Angela Kelly, Nina Maffey, Stuart Powell.
Docu-fiction d’après David Starkey. L’Acte de succession de 1544 autorise les trois enfants d’Henry VIII à accéder au trône. Edward veut imposer le protestantisme, Mary Tudor le catholicisme, Elisabeth impose la modération dans le domaine religieux.
2007-2010® (tv) The Tudors (Les Tudors) (GB/CA/IE/US) de Ciarán Donnelly, etc. – av. Blathnaid McKeown et Sarah Bolger (Mary Tudor).
2008® The Other Boleyn Girl (Deux Sœurs pour un roi) (US/GB) de Dustin Chadwyck. – av. Constance Stride (Mary Tudor).
2008(vd) The Twisted Tale of Bloody Mary (GB) de Chris Barnard
Chris Barnard, Norman Thomas/TV Choice Productions, 104 min. – av. Miranda French (Mary Tudor), Simon Kirk (John Dudley, duc de Northumberland), Jorge Balça (Philippe II d’Espagne), Jason Sharp (Henry VIII), Lizzie Rees (Mary Tudor jeune), Lisa Marie Kennedy (Anne Boleyn), Sean Rees (Simon Renard de Bermont), Glenn Salvage (Thomas Howard, duc de Norfolk), Burtie Welland (Sir Thomas Cromwell, comte d’Essex), Daniel Polanco (l’ambassadeur d’Espagne), Sarah Finigan (une servante), Allan Williams (un conseiller).
« From Fairy Tale to Horror Story » annonce la publicité de ce produit bricolé et décevant, aussi dénué de nuances que son slogan. Le conte de fées de son enfance se mue en effet en cauchemar dès l’entrée à la cour d’Anne Boleyn (et la naissance d’Elizabeth, puis celle d’Edward). De menace pour la succession protestante du trône, Mary devient un désastre pour l’Angleterre comme, psychologiquement, pour elle-même en s’acharnant à recatholiser le royaume contre son gré. Un cas pathétique et monstrueux. Tournage en été 2005 à Allington Castle (Kent), Eltham Palace (Londres), Haddon Hall à Bakewell, Weald & Dowland Open Air Museum à Singleton (West Sussex) et en intérieurs à Bolebroke Castle (Easst Sussxe), Deal Castle (Kent), Ingatestone Hall (Essex), Old Palace School (Croydon, London), et au château de Ségovie en Espagne.
2011(vd) Marie Tudor (FR) de Pascal Faber
Théâtre Lucernaire-L'Harmattan-Compagnie 13 (Paris), 111 min. - av. Pierre Azéma, Florence Cabareet, Stéphane Dauch, Pascal Guignard, Frédéric Jeannot, Florence Le Corre, Sacha Petronijevic, Flore Vannier-Moreau. - Mise en scène du drame de Victor Hugo (captation vidéo).
2015® (tv) Wolf Hall (Dans l’ombre des Tudors) (GB) série de Peter Kosminsky. – av. Lily Lesser (Mary Tudor).
2019® (tv) La Guerre des trônes : Jeu de dames (1542-1559) (FR) série d’Alain Brunard et Vanessa Pontet. – av. Vanessa Valens (Mary Tudor), Alix Heurmont (Elizabeth jeune), Daphné Bonneton-Suner (Mary Stuart jeune).
2019(tv) Marie la Sanglante sur le trône d’Angleterre (FR) de Benjamin Lehrer (fict.) et Xavier Lefebvre (doc.)
Série « Secrets d’Histoire » présentée par Stéphane Bern (saison 13, épis. 6), Laurent Menec, Jean-Louis Remilleux/Société Européenne de Production-France Télévisions (FR3 28.10.19), 112 min. – av. Florence Coste (Mary Tudor), Manon Hoffmann (Anne Boleyn), Charlotte Aftassi (Catherine d’Aragon), Hubert Roulleau (Henry VIII), Mathurin Voltz (le duc de Bavière), Aubry Houiliez (le prince Philippe).
Docu-fiction tourné sur les lieux historiques avec reconstitutions.
2022© (tv) Becoming Elizabeth (GB) de Justin Chadwick, etc. - av. Romola Garai (Mary Tudor).