Ia - NAPOLÉON ET L'EUROPE

4. LE DIRECTOIRE (1795 à 1799)

4.1. La fulgurante ascension du citoyen Bonaparte

1919The Spirit of Lafayette (US) de James Vincent
J. Vincent Prod., 10 bob. – av. Earl Schenck (Gilbert du Motier, marquis de La Fayette), Marion Barney (Adrienne de La Fayette). – Emprisonné par les Autrichiens dans la forteresse d’Olmutz en Moravie, La Fayette est libéré en septembre 1797 à la demande de Bonaparte, dans le cadre du traité de Campo-Formio. Mais il ne pourra retourner en France qu’en 1800 et, démocrate convaincu, se tiendra à l’écart de la vie publique jusqu’à la chute de l’Empire.
1927® Napoléon (FR) d’Abel Gance. – av. ALBERT DIEUDONNÉ (Napoléon Bonaparte), Gina Manès (Joséphine de Beauharnais), Georges Hénin (Eugène de Beauharnais), Janine Pen (Hortense de Beauharnais), Max Maxudian (Paul Barras), Jean Gaudray (Jean-Lambert Tallien), Pierrette Lugan (Caroline Bonaparte), Genica Missirio (Joachim Murat), Andrée Standard (Thérésa Cabarrus, Mme Tallien), Suzy Vernon (Juliette Récamier), Roger Blum (François-Joseph Talma). – Parties V (1h30) : les salons et les fêtes du Directoire, la rencontre et le mariage avec Joséphine de Beauharnais (détails, cf. p. 6).
1938[projet inabouti: Le Grand Réveil (FR) d’après l’ouvrage L’Ascension de Bonaparte de Louis Madelin, de l’Académie française (1937). – Interprète pressenti (et initiateur du projet, avril 1938) : Albert Dieudonné en Bonaparte. Le script commence au retour de la campagne d’Italie et s’achève le 19 brumaire au soir, au début de l’ère de la restauration nationale. Sans suite.]
1944/45Δ Paméla ou L’Énigme du Temple (FR) de Pierre de Hérain ; SPC-Films C. Tramichel, 109 min. – av. JEAN CHADUC (gén. Napoléon Bonaparte), Gisèle Casedeus (Joséphine de Beauharnais), Yvette Lebon (Thérésa Tallien), Fernand Gravey (Paul Barras). – En juin 1795, après la chute de Robespierre, Thérésa Tallien et Joséphine de Beauharnais conspirent avec la modiste Pamela et les cercles royalistes en Vendée pour faire évader le Dauphin prisonnier du Temple. Hautement improbable. Auréolé de ses exploits à Toulon, le général Bonaparte fait une brève apparition dans les salons de Barras, l’homme fort du régime, où il courtise Joséphine.
1954Δ Cadet Rousselle (FR) d’André Hunebelle ; PAC-Pathé, 105 min. – av. François Périer (Cadet Rousselle), JEAN-LOUIS JEMMA (Napoléon Bonaparte), Dany Robin (Violetta Carlino), Bourvil (Jérôme Baguindet). – Les aventures farfelues du héros populaire sous la Royauté, la République et l’Empire. Il se distingue pendant la première campagne d’Italie et sert de garde à Bonaparte lors du coup d’État du 18-Brumaire ; à la fin du film, en 1805, le général de hussards Rousselle part avec la cantinière Violetta et Jérôme, son compère de toujours, promu colonel, en direction d’Austerlitz.
1964*(tv) I grandi camaleonti [= Les Grands Caméléons] (IT) d’Edmo Fenoglio
RAI (Progr. Nazionale 11.10.-29.11.64), 8 x 60 min./ 13 x 45 min.– av. GIANCARLO SBRAGIA (Napoléon Bonaparte), Raoul Grassilli (Joseph Fouché), Tino Carraro (Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord), Valentina Cortese (Joséphine de Beauharnais), Mario Pisu (Paul Barras), Umberto Orsini (Jean-Lambert Tallien), Serge Reggiani (Maximilien de Robespierre), Antonio Battistella (Lazare Carnot), Warner Bentivegna (Armand St. Just), Mario Bardella (Gracchus Babeuf), Angela Cavo (Germaine de Staël), Tino Bianchi (Emmanuel-Joseph Sièyes), Giorgio Bandiera (Constant), Piero Vivaldi (Barère), Ileana Ghione (Bonne-Jeanne), Roberto Paoletti (Jean-Marie Collot d’Herbois), Paul Muller (Carrier), Rosella Spinelli (Thérésa Cabarrus), Marina Boratto (Juliette), Raffaella Carra (Hortense de Beauharnais), Nino Fuscagni (Eugène de Beauharnais), Franco Giacobini (Joseph Bonaparte), Regina Bianchi (Laetitia Bonaparte), Paola Dapino (Élisa Bonaparte), Germana Monteverdi (Julie Bonaparte), Gabriella Giorgelli (Pauline Bonaparte), Piera Vidale (Caroline Bonaparte), Claudia Baiz (Désirée Clary), Franca Badeschi (Christine), Roberto Bisacco (Lucien Bonaparte), Gianni Musy (Stanislas Fréron), Giuseppe Pagliarini (Jean-Charles Pichegru), Enzo Cerusico (Louis Bonaparte), Maria Monti (la cantatrice), Franco Odoardi (Grisel), Piero Vivaldi (Bertrand Barère), Antonio Meschini (Jean-Baptiste Bernadotte), Tullio Valli (Fauvelet de Bourrienne), Giancarlo Maestri (Louis-Alexandre Berthier), Ivano Staccioli (Anne-Jean Savary), Maurizio Merli (Hippolyte Charles), Gianni Solaro (Pierre Augereau), Aldo Barberito (André Masséna), Gino Negri (comte Francesco Melzi d’Eril), Loris Gizzi (Jean-Gabriel Rocques de Montgaillard), Carlo Montini (Félix-Pascal Baciocchi), Carlo Enrici (Charles-Victoire Leclerc), Bruno Smith (Latourneur), Consalvo Dell’Arti (Jean-François Reubell), Carlo Lombardi (Louis-Marie La Reveillère), Giulio Girola (Osselin), Valeria Moriconi (Godelieve [= Pauline Fourès]), Lucio Rama (Roger-Ducos), Elio Jotta (Louis-Jérôme Gohier), Giuseppe Chinnici (Jean-François Moulin), Glauco Onorato (Joachim Murat), Aleardo Ward (Duplay), Titti Tomaino (Éléonore), Gino Rumor (le cardinal Hercule Consalvi), Gigi Proietti (Jean-Victor Moreau), Adolfo Spesca (François Barthélemy), Mimo Billi (Régis de Cambacérès), Warner Bentivegna (Michel Duroc), Pina Cei (Charlotte de Robespierre).
Cette production se veut une sorte de suite à la télésérie I Giacobini (Les Jacobins) diffusée en 1962, réalisée également par Fenoglio d’après un sujet de l’auteur dramatique Federico Zardi (un proche de Giorgio Strehler), et qui avait causé quelques remous politiques dans la Péninsule ; le parti communiste italien en avait vanté les mérites « révolutionnaires » (réhabilitation de Robespierre) en pleine guerre froide. Par les « grands caméléons », Zardi désigne les principaux politiciens du Directoire, Barras, Fouché, Talleyrand et Bonaparte : tous ont détourné les idéaux révolutionnaires à leur profit, trahi l’esprit de 1789 pour conquérir le pouvoir qui s’est ensuite consolidé dans les mains d’un seul homme : Napoléon. Le scénario se plaît à décrire avec férocité les manœuvres politiques, la mesquinerie et l’arrivisme de ces « caméléons ». Il suit en cela les étapes balisées, la rencontre de Bonaparte et de Joséphine dans les salons de Barras, les affaires juteuses du Directoire, les détournements de fonds, Fouché fait sa fortune, le clan Bonaparte prend ses aises à Paris, Napoléon harangue ses va-nu-pieds en Italie qui restent sceptiques et ricanent tandis qu’à Paris, les politicards attendent impatiemment sa déconfiture et que Joséphine le trompe à tort et à travers ; Gracchus Babeuf est exécuté pour conjuration, Bonaparte éloigné sur les rives du Nil où il prend pour maîtresse Pauline Fourès (rebaptisée ici Godeleive) ; suivent, au pas de charge (faits rapportés en conversation mais pas montrés) le coup d’État du 18 brumaire, l’attentat de la rue Saint-Nicaise (1800), la détention de Toussaint Louverture, l’exécution du duc d’Enghien, Cambacérès annonçant que le Sénat attribue au Premier Consul le titre d’Empereur. Napoléon convoque peintres et artistes divers pour célébrer sa personne. La série s’achève sur la nouvelle que la Grande Armée marche sur Ulm (1805). Avant de la rejoindre, Napoléon, sur conseil de Fouché, octroie une aide périodique à Charlotte de Robespierre, la sœur de l’Incorruptible tombée dans la misère. Elle se jette à ses pieds et lui souhaite « bonheur et gloire pour le bien de la France et de l’humanité », propos suivis des images d’une charge de cavalerie...
Quoique indéniablement ambitieuse dans son ampleur (huit heures) comme dans sa démonstration des rouages de la « république des bourgeois », la production souffre de décors exigus (tout en studio, l’Égypte comprise) et d’une mise en scène forcément très statique, avec, surprise, trois rares minutes d’extérieurs dynamiques pour illustrer les batailles de Trento, Bassano, Rivoli et Arcole où Bonaparte, jouant au courageux, saisit un drapeau, glisse, tombe à l’eau et doit être sauvé de la noyade ! Giancarlo Sbragia, l’interprète de Bonaparte, fera un Charles I er très convaincant dans le téléfilm Oliver Cromwell de Vittorio Cottafavi en 1969. Mais c’est la Joséphine de Valentina Cortese qui sort du lot, sexy, provocante, maniérée et fêtarde.
1967(tv) My Master, Napoleon’s Buddy (US) de Claudio Guzmán
Série « I Dream of Jeanie (Jeanie de mes rêves) », Sidney Sheldon Prod.-Screen Gems Television (NBC 3.4.67), 30 min. – av. Barbara Eden (Jeanie), ARAM KATCHER (Napoléon Bonaparte), Danielle De Metz (Joséphine de Beauharnais), Booth Colman (gén. Charles Pichegru), Larry Hagman (major Anthony Nelson).
Comédie spatio-temporelle : Jeannie envoie Anthony Nelson à Paris en 1795, à l’époque où le jeune Bonaparte courtise Joséphine, afin d’avertir cette dernière du danger que constitue pour elle Marie-Louise d’Autriche (à ce moment encore une enfant). Bonaparte tente de le faire exécuter comme espion. Filmé aux Sunset Gower Studios de la Columbia, Hollywood.
1974(tv) Karriere N (DE-RDA) de Werner W. Wallroth
Fernsehen der DDR (DFF 2.3.74). – av. HEINZ RENNHACK (Napoléon Bonaparte), Sonja Hörbing (Joséphine de Beauharnais), Harry Merkel (Tallien), Bodo Krämer (Junot), Werner Tietze (Paul Barras), Gerd Funk (Rivoire), Horst Friedrich (Gonthier), Peter Friedrichson (Henri Camier), Ezard Haussmann (Fréron), Henrich Schramm (Louis).
Les débuts fulgurants du jeune Bonaparte dans les salons du Directoire, imaginés sous l’angle de la comédie satirique par Alexander Kent, d’après la pièce de Ludwig Achtel.
1975Le avventure e gli amori di Scaramouche / La Grande Débandade / On m’appelle Scaramouche / Opération Scaramouche / Scaramouche, der Teufelskerl / Skaramus u ratu i ljubavi / (IT/FR/DE/YU) d’Enzo G. Castellari [= Enzo Girolami]
Federico Aicardi/Epee Cinematografica-Zefilm-Lisa Film-Jadran Film-AVCO Embassy Pictures, 101 min. – av. Michael Sarrazin (Scaramouche), Ursula Andress (Joséphine de Beauharnais), ALDO MACCIONE (gén. Napoléon Bonaparte), Giancarlo Prete (Fischio/Pichard, le barbier), Michael Forest (Danglar), Romano Puppo (Rostand, le Mamelouk), Salvatore Borgese (Chagrin, le conspirateur).
Paris 1795: Joséphine trompe son époux avec Scaramouche, un coureur de jupons et grand bretteur qui devient barbier de Bonaparte, évente un complot contre ce dernier (il transportait à son insu une bombe déposée par un conjuré) et participe à la campagne d’Italie ; sa maladresse provoque une guerre entre l’Autriche et la Russie ... Une pantalonnade d’assez bas étage, avec un Bonaparte grotesque, bedonnant et mentalement attardé, une Josephine hautaine, nymphomane et voluptueusement déshabillée, le tout filmé en Telecolor panoramique à Rome, aux cascades de Montegelato et à Zagreb pour les scènes militaires (Croatie). Sans aucun rapport avec le roman Scaramouche de Rafael Sabatini ni, évidemment, avec le chef-d’œuvre éponyme de George Sidney (1952). – US : The Loves and Times of Scaramouche.
1978Δ (tv) Lazare Carnot ou Le Glaive de la Révolution (FR) de Jean-François Delassus (FR3 7.1.78). 95 min. – av. Alain Mottet (Lazare Carnot), DANIEL MESGUICH (Napoléon Bonaparte), Jean-Pierre Bernard (Paul Barras), Manuel Bonnet (gén. Lazare Hoche). – Mathématicien, physicien, jacobin bon teint peu apprécié par Robespierre mais néanmoins nommé ministre de la Guerre, Lazare Carnot (1753-1823) confie l’armée d’Italie à Bonaparte en 1796. à la chute du Directoire (dont il fait partie), Carnot revient au Ministère de la guerre, puis, opposé au consulat à vie comme à l’Empire, il se retire de la politique en 1802. Ce n’est qu’après la campagne de Russie en 1812 et devant l’invasion en 1814 qu’il reprend du service en tant que général (la défense d’Anvers). Il est ministre de l’Intérieur pendant les Cent-Jours. Accusé de régicide par les Bourbons après la chute de Napoléon, il est de nouveau contraint à l’exil et va mourir à Magdebourg. – Une dramatique de FR3 créée sur une idée de Michel Debré.
2007(tv) The Story Behind the Count of Monte Cristo (The Three Dumas) (GB) d’Esther Anderson et Gian Godoy
E. Anderson, G. Godoy/Trenhorne Films-BBCtv (BBC 11.11.07), 180 min. – av. Joakim Latzko (Alexandre Dumas), Ismael Colombel (Dumas enfant), Tibere Colombel (Dumas adolescent), Maria Schneider/Ghita Benabdeljalil (Marie-Louise Labouret, sa mère), Hind Benhirahim (Marie-Alexandrine, sa sœur), Peter Eyre (Thomas-Alexandre Davy de La Pailleterie, son père), Juan Carlos Echeverry (général Thomas-Alexandre Dumas, son père à l’armée) José de Barahona (le marquis Alexandre-Antoine Davy de La Pailleterie, son grand-père), Natalia Corzo (Marie Dorval), PANDORA CHOUCHANA (Napoléon Bonaparte), Esther Anderson (Toussaint L’Ouverture), Sidney Wernicke (Alexandre Dumas fils), Boris Ventura-Diaz (Charles Nodier), Anna (Mlle Rachel), Philippa Heimann (Elisabeth Vigée Lebrun), Simon Harrison (gén. Paul Ferdinand Stanislas Dermoncourt), Nyasha Hatendi (gén. Henri Christophe, futur roi de Haïti), Caterine Milinaire (duchesse de Luynes).
Docu-fiction sur « les trois Dumas », le grand-père marquis, le père militaire et l’écrivain. Fils d’un noble normand du pays de Caux établi à Saint-Domingue, le marquis de La Pailleterie, et de son esclave africaine Marie-Césette Dumas, le général républicain Thomas-Alexandre Dumas (1762-1806) fut le premier général ayant des origines afro-antillaises de l’armée française. Il fit la campagne de Belgique, la guerre de Vendée, la guerre des Alpes et, avec Bonaparte, la campagne d’Italie (au Tyrol) et celle d’Égypte. Bonaparte choisit celui que les Autrichiens appelaient « le diable noir » pour commander la cavalerie de l’armée d’Orient contre les Mamelouks ; Murat, Davout et Leclerc étaient sous ses ordres à la bataille des Pyramides en 1798. Il prit sa retraite en 1802, après deux ans de captivité éprouvante à Naples.