Ia - NAPOLÉON ET L'EUROPE

2. VIE SENTIMENTALE ET FAMILLE

2.2. Joséphine de Beauharnais

Vicomtesse de Beauharnais, impératrice de France, reine d’Italie et duchesse de Navarre. Née dans une famille de riches colons aux Trois-Îlets en Martinique, Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie gagne la France en 1779 pour y épouser le vicomte Alexandre de Beauharnais. Elle lui donne deux enfants, Eugène (1781-1824) et Hortense (1783-1837), mais le mariage n’est pas heureux. Alexandre la trompe et dilapide la fortune familiale au jeu ; la séparation se fait dans des conditions difficiles (1785). Rose parfait son éducation à l’abbaye de Penthemont où elle trouve refuge, puis s’installe avec ses enfants chez son beau-père, le marquis de Beauharnais, à Fontainebleau. À la Révolution, Alexandre devient député aux États généraux, puis, en 1791, président de l’Assemblée constituante ; intégré à l’Armée du Rhin contre la Prusse, il est accusé d’avoir provoqué la chute de Mayence, écroué à la prison des Carmes et guillotiné en juillet 1794, quatre jours avant la mort de Robespierre. Rose, également emprisonnée pour avoir sauvé des royalistes, échappe par miracle à la guillotine. Séduisante, jouant de ses charmes, de son élégance naturelle et de ses amitiés (notamment avec Thérésa Tallien), la jeune veuve démunie devient la maîtresse de Barras et s’émancipe rapidement dans les cercles influents du Directoire. Barras, déjà marié, lui présente un officier en disponibilité de vingt-sept ans, Napoléon Bonaparte, dont les capacités pourraient lui apporter stabilité financière et position. Napoléon s’éprend follement d’elle, la rebaptise Joséphine et l’épouse à la hâte, civilement, le 8 mars 1796. À défaut de succomber, Joséphine pressent que son jeune général corse a de l’avenir.
Les premières années conjugales sont orageuses en raison des infidélités chroniques de Joséphine avec Hippolyte Charles ; en revenant d’Égypte, Napoléon la jette à la porte et entame une procédure de divorce, mais, bouleversé par l’intervention d’Eugène et de Hortense, il pardonne. Toutefois, le couple ne fait plus chambre commune et Napoléon ne répugne désormais pas à prendre des maîtresses dans l’entourage immédiat de son épouse. Joséphine joue un rôle prépondérant dans les préparatifs du coup d’État du 18 brumaire. Le couple s’installe au château de Malmaison. Ne pouvant plus avoir d’enfants, Joséphine tente de régler le problème dynastique qui s’annonce avec l’Empire en faisant adopter par Napoléon le fils qu’Hortense a donné à son mari Louis Bonaparte, mais ce dernier s’y oppose catégoriquement. Le 2 décembre 1804, Napoléon pose lui-même la couronne impériale sur la tête de son épouse et la proclame impératrice (après un mariage religieux célébré la veille par le cardinal Fesch). Restée royaliste de cœur, Joséphine assume ses fonctions de « première dame » de France avec une aisance qui charme les cours d’Europe. Cependant, Napoléon doit asseoir son pouvoir en fondant une dynastie et se voit contraint de répudier sa femme cinq ans plus tard, en décembre 1809. Il lui permet néanmoins de conserver le titre d’impératrice douairière en lui donnant l’Élysée, la Malmaison et son domaine de 800 hectares, ainsi que le château de Navarre près d’Évreux. La séparation ne sera jamais totale : le couple reste en contact permanent (lettres, visites), à l’insu de Marie-Louise. Extrêmement dépensière et coquette (elle possède des centaines de robes), Joséphine continue, après son divorce, de bénéficier des largesses de Napoléon qui, en dix ans, lui a donné plus de trente millions et apuré cinq ou six fois ses comptes en faillite. Passionnée de botanique, elle contribue à introduire de nombreuses espèces florales en France, en particulier des plantes d’origine subtropicale destinées à la Côte d’Azur. Au printemps 1814, alors que Napoléon part en exil à l’île d’Elbe, elle accueille à la Malmaison toutes les têtes couronnées d’Europe. Le 29 mai, elle décède des suites d’un refroidissement après avoir montré son jardin au tsar de Russie. « Incomparable Joséphine, écrira Napoléon, par quel art as-tu su captiver toutes mes facultés, concentrant en toi mon existence morale ? Je n’ai pas passé un jour sans t’aimer, je n’ai pas passé une nuit sans te serrer dans mes bras, je n’ai pas pris une tasse de thé sans maudire la gloire et l’ambition qui me tiennent éloigné de l’âme de ma vie. »
Eugène et Hortense de Beauharnais sont adoptés par Napoléon. Eugène, devenu l’un des plus fidèles et plus talentueux généraux de l’Empire (retraite de Russie), sera vice-roi d’Italie et prince de Venise. Marié à Augusta-Amélie de Bavière, il se réfugiera en 1814 auprès de sa belle-famille Wittelsbach à Munich, où il décédera. Hortense, qui a épousé Louis Bonaparte, sera reine consort de Hollande et s’établira après les Cent-Jours au château d’Arenenberg en Suisse orientale. Ses deux fils seront respectivement Napoléon III et le duc de Morny.
1909The Life Drama of Napoleon Bonaparte and Empress Josephine of France / Incidents in the Life of Napoleon and Josephine (Napoléon et Joséphine) (US) de James Stuart Blackton
J. Stuart Blackton, Albert A. Smith/Vitagraph Co. of America, 875 ft./303 m. – av. WILLIAM JONATHAN HUMPHREY (Napoléon), Julia Arthur (Joséphine de Beauharnais), Edwin R. Phillips, John G. Adolfi, Charles Kent, James Young (?), Ralph Ince (?).
C’est le pendant de Napoleon, The Man of Destiny de J. Stuart Blackton, tourné simultanément dans les studios Vitagraph de Flatbush à Brooklyn (New York), avec les mêmes acteurs (cf. p. 3). Les deux films sont souvent exploités ensemble, notamment en France.
Synopsis : Scène 1. « The Prophecy » : Dans le jardin de sa propriété à la Martinique, une créole prédit à Joséphine qu’elle « sera plus qu’une reine et survivra à sa dignité ». – Scène 2. « Napoleon Meets Josephine at Madame Tallien’s Saloon and Falls in Love with Her » : le coup de foudre de Bonaparte. – Scène 3. « Napoleon’s Departure to Take Command of the Army of Italy Three Days After His Marriage to Josephine ». – Scène 4. « Napoleon Having Been Crowned Emperor of France, Longs for a Son to Perpetuate His Name and Contemplates Divorce From Josephine ». – Scène 5. « The Public Proclamation of Divorce Between Napoleon and Josephine in the Grand Salon of the Tuileries ». – Scène 6. « The Parting of Napoleon and Josephine After the Divorce » : Napoléon est abattu de tristesse dans sa chambre à coucher, son valet cherche à le consoler. Joséphine entre, l’adieu est pathétique, elle s’éloigne en titubant. – Scène 7. « Josephine at Malmaison After the Divorce. Memories of Napoleon » : Assise dans son salon, Joséphine voit Napoléon en vision, traverse la pièce, caresse un buste de son ex-époux, joue de la harpe. Comme la vision disparaît, elle étend les bras, désespérée, et s’effondre. – GB : Napoleon and the Empress Josephine, DE : Das Lebensdrama von Napoleon Bonaparte und Kaiserin Josephine von Frankreich ; Napoleon und Josephine.
1911[La Nuit de Rivoli (1796) / Mars, Vénus et Monsieur Désiré / Le Vainqueur du monde et le carlin de Joséphine (FR) Établissements Gaumont S.A. (Paris). – Milan en août 1796. Bonaparte a souvent écrit à Joséphine, la suppliant de venir le rejoindre, ils sont séparés depuis six mois, le lendemain de leur mariage. Sur le point de se mettre au lit, Joséphine est bien trop occupée par son petit chien Désiré, un caniche tyrannique, pour recevoir l’aide de camp qui annonce l’arrivée impromptue du général victorieux et couvert de gloire. Bonaparte rejoint sa femme au lit, mais se heurte à la résistance obstinée de Désiré qui finit par lui planter ses crocs dans le mollet. Le futur empereur reprend ses habits et se sauve. – Comédie burlesque annoncée par Gaumont, mais peut-être jamais tournée. Fortuné, le carlin envahissant de Joséphine, mordit effectivement le mollet du général.]
1912Giuseppina Beauharnais (Joséphine de Beauharnais) (IT) d’Enrico Guazzoni
Società Italiana Cines, Roma (série « Princeps »), 385 m. (1 bob.)/15 min. – av. Gianna Terribili-Gonzales (Joséphine de Beauharnais), VITTORIO ROSSI-PIANELLI (Napoléon), Emilio Ghione (Klemens Wenzel von Metternich).
De l’enfance à la Martinique au premier mariage avec le vicomte de Beauharnais, les prisons de la Terreur, puis le grand amour avec Napoléon (on évacue les petites infidélités du début), suivi de la répudiation, lorsque le mielleux Metternich propose à l’Empereur la main de l’Autrichienne. Restée seule à la Malmaison, Joséphine apprend avec douleur la naissance de l’Aiglon. Film tourné dans les décors de Madame Roland (1912) qui réunissait déjà Guazzoni, Ghione et la diva Terribili-Gonzales, « statuesque et voluptueuse » selon la presse de l’époque. – GB, US : Josephine.
1912Joséphine impératrice et reine (FR) de Henri Pouctal (ou André Calmettes)
Charles Delac/Le Film d'Art-Société Générale de Cinématographie (Paris), 2 parties/640 m. – av. Nelly Cormon (Joséphine de Beauharnais), RENÉ FAUCHOIS (Napoléon), le prince Sylvio de Broglie (ltn. Hippolyte Charles).
« L’histoire intime et douloureuse de la passion de Napoléon. ( ...) Le Corse aux mains fines et nerveuses qui devait conduire le Monde était en laisse aux pieds de la charmeuse qui le quittait vite pour son carlin, ses robes et les galanteries. Parfois, il a voulu secouer le joug, mais elle, avec un regard et un baiser, sortait de la lutte victorieuse et plus dominatrice ... » (publicité). Du théâtre photographié que Jean Mitry attribue à Pouctal et Cinémagazine à Calmettes, tous deux engagés simultanément au Film d’Art. Le scénario d’Henry Nine se base sur un sujet de l’écrivain et dramaturge René Fauchois (on lui doit Boudu sauvé des eaux, filmé par Renoir en 1932) qui reprend des éléments de Rivoli, sa pièce en quatre actes et huit tableaux créée par Antoine à l’Odéon à Paris le 28 mars 1911 ; Maxime Desjardins y jouait Bonaparte, Lucienne Guett faisait Joséphine et Colas son amant Hippolyte Charles. Fauchois y décrit comment le général apprend l’infidélité de son épouse pendant la campagne d’Italie, qu’il découvre en elle « une brune coquette qui joue de l’éventail et qui essaye de distraire ses petits ennuis de jolie femme aimable et adulée » (Fauchois). Furieux, il se concentre entièrement sur la chose militaire et remporte une victoire éclatante à Rivoli. Fauchois poursuit ici la carrière de Joséphine jusqu’à son divorce et interprète lui-même Napoléon. À en croire la prose publicitaire de l’époque, la conclusion du film (perdu) vire à l’élégie kitsch : « Les jours passent tristes, à la Malmaison, où s’est retirée l’abandonnée ... Après les victoires de l’Empereur, ce sont ses désastres. Joséphine les apprend sans pouvoir y croire. Et, dans un dernier élan d’amour, le plus sincère peut-être de toute sa vie, elle salue l’’image du géant abattu, et s’offre au ciel en holocauste pour le sauver ... » Fauchois jouait déjà dans L’Aiglon en 1900 au Théatre Sarah-Bernhardt et fera Chateaubriand dans Le Destin fabuleux de Désirée Clary de son ami Sacha Guitry (1942, cf. p. 40).
1913® Rigadin Napoléon (FR) de Georges Monca. – av. Pepa Bonafé (Joséphine).
1914® Napoleone (IT) d’Edoardo Bencivenga. – av. Eugenia Tettoni (Joséphine).
1920® Madame Récamier (DE) de Joseph Delmont. – av. Johanna Mund (Joséphine).
1921® Un drame sous Napoléon (FR) de Gérard Bourgeois. – av. Yvonne Miéris (Joséphine).
1922® L’Aiglonne (FR) d’Emile Keppens, René Navarre. – av. Célia Clairnet (Joséphine).
1922/23A Royal Divorce (GB) d’Alexander Butler
Napoleon Film Company (London)-G. B. Samuelson Film Co. & S. W. Smith Production, 8 bob./3048 m. – av. GWYLIM EVANS (Napoléon), Gertrude McCoy (Joséphine de Beauharnais), Lillian Hall-Davis (Stéphanie de Beauharnais), Gerald Ames (Anne-Claude, marquis de Beaumont), Mary Dibley (Marie-Louise d’Autriche), Jerrold Robertshaw (Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord), Mercy Peters (le Roi de Rome), Tom Reynolds (Grimand).
Le récit des amours de Napoléon et de Joséphine, de leur première rencontre chez Barras à l'épisode avec Hippolyte Charles et au divorce en 1809, un scénario de Walter Summers tiré de la pièce éponyme de W. G. Wills et G. G. Collingham alias Mary Helen White (1891). À la naissance du roi de Rome, Napoléon, toujours amoureux, amène son fils à la Malmaison afin que Joséphine le bénisse. Une production relativement ambitieuse d’un cinéaste anglais fasciné malgré lui par les méfaits de « Boney », tournée en décembre 1922 en collaboration avec la France : les costumes sont fabriqués à Paris et le réalisateur canadien Alexander Butler installe son équipe à Fontainebleau pour les extérieurs, animés par 900 figurants du cru. D’autres scènes sont enregistrées dans le Midi (le château Grimaldi à Cagnes-sur-Mer, Villeneuve-Loubet, Nice). Butler recrée les appartements de la Malmaison, des Tuileries, de Fontainebleau et de Saint-Cloud aux studios de la British Super Film à Isleworth, que dirige G. B. Samuelson, grand amateur du film à costumes. La presse signale même de brèves reconstitutions de la bataille de Waterloo (à Aldershot, dans le Hampshire) et de la retraite de Russie. La comédienne américaine Gertrude McCoy (Joséphine) campera une délicieuse Lady Hamilton dans Nelson de Walter Summers en 1926. Quant à Gwylim Evans, son travail au cinéma se résume à ce Napoléon décidément trop rondouillard. – US : Napoleon and Josephine, DE : Napoleon und Josephine.
1923Empress Josephine or Wife of a Demigod (GB) d’Edwin Greenwood
British & Colonial Kinematograph Co., série « Wonder Women of the World » no. 6, 609 m. (env. 30 min.). – av. Janet Alexander (Joséphine de Beauharnais), CHARLES BARRATT (Napoléon), Reginald Bach (Joseph Fouché).
1925® Destinée ! ou Ceux de l’An IV (FR) d’Henry Roussel. – av. Ady Cresso (Joséphine).
1925® Madame Sans-Gêne (US/FR) de Léonce Perret. – av. Suzanne Talba (Joséphine).
1927® Napoléon (FR) d’Abel Gance. – av. Gina Manès (Joséphine).
1927® The Fighting Eagle / Brigadier Gerard (US) de Donald Crisp. – av. Julia Faye (Joséphine).
1928® Napoleon’s Barber (US) de John Ford. – av. Natalie Golitzen (Joséphine).
1928® Madame Récamier (FR) de Gaston Ravel, Tony Lekain. – av. Ady Cresso (Joséphine).
1928The Lady of Victories (US) de Roy William Neill
Herbert T. Kalmus Prod./Colocraft Pictures Corp.-Technicolor Motion Picture Corp./Metro-Goldwyn-Mayer (série « Great Events in Technicolor »), 2 bob./1597 ft. (env. 40 min.) – av. OTTO MATIESEN (Napoléon), Agnes Ayres (Joséphine de Beauharnais), George Irving (Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord).
La destinée de Joséphine, de sa jeunesse à la Martinique en 1779 jusqu'à sa mort à la Malmaison en 1814 (à Sainte-Hélène, Napoléon se souvient d’elle avec mélancolie), résumée dans un film muet expérimental en Technicolor bichrome tourné du 21 au 26 novembre 1927 aux Tec-Art Studios à Hollywood.
1929® El barbero de Napoleón (US) de Sidney Lanfield. – av. Nelly Fernández (Joséphine).
1934Not tonight, Josephine (US) d’Edward F. Cline
Vitaphone Corp.-Warner Bros., 2 bob. – av. ROBERT BARRAT (Napoléon), Florence Roberts (Joséphine de Beauharnais), Kitty Kelly (Louise), Frank McHugh, Clarence Nordstrom.
Un guide de musée s'endort sous le portrait de Napoléon et Joséphine et assiste en rêve à une scène de ménage du couple impérial. Comédie burlesque de Larry Trivers et Ed Joseph filmée en Technicolor. Le titre, « Pas ce soir, Joséphine », provient de la pièce A Royal Divorce de W. G. Wills (cf. 1923) et d’une chanson de Seymour Furth datant de 1911.
1934® So endete eine Liebe (DE) de Karl Hartl. – av. Erna Morena (Joséphine).
1935[projet inabouti: La Vie privée de Napoléon (FR) de Julien Duvivier. – Acteur pressenti : Charles Boyer (Napoléon). – Un projet annoncé par MM. Davis et A. Krikorian, directeurs de la Transat-Film à Paris, qui prévoient une double version anglaise et française. Le scénario aurait été « écrit par un historien très connu qui désire garder l’anonymat. ( ...) Le film ne comportera ni batailles, ni défilés militaires » (La Cinématographie française, 23.3.35). Sans suite. Boyer sera Napoléon deux ans plus tard à Hollywood dans « Conquest ».]
1937® Les Perles de la couronne (FR) de Sacha Guitry. – av. Jacqueline Delubac (Joséphine).
1937(tv) De deux choses l’une (GB) de Jan Bussell
épisode du programme « Three Epic Dramas », BBC Television (BBC 2.11.1937), 30 min. – av. FRANK BIRCH (Napoléon), Judith Gick (Joséphine de Beauharnais), Don Gemmell (narration). – Épisode imaginé par Stephen Leacock pour marquer les débuts de la télévision britannique (production de Jan Bussell).
1938A Royal Divorce (GB) de Jack Raymond
Imperator Film Productions Ltd.-Herbert Wilcox Productions, 85 min. – av. Ruth Chatterton (Joséphine de Beauharnais), PIERRE BLANCHAR (Napoléon), Frank Cellier (Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord), Carol Goodner (Thérésa Tallien), Auriol Lee (Madame Mère, Laetitia Bonaparte-Ramolino), George Curzon (Paul Barras), John Laurie (Joseph Bonaparte), David Farrar (Louis Bonaparte), Lawrence Hanray (Klemens Wenzel von Metternich), Allan Jeayes (Joachim Murat), Rosalyn Boulter (Hortense de Beauharnais), Romilly Lunge (Andoche Junot), Jack Hawkins (ltn. Hippolyte Charles), Morant Caplat (Eugène de Beauharnais), Hubert Harben (Antoine, comte Destutt de Tracy), Sonia Carol (Élisa Bonaparte), Tamara d’Etter (Pauline Bonaparte), Ivy Shannon (Caroline Bonaparte), Julian Somers (Lucien Bonaparte), Miles Malleson.
Malgré son titre, il ne s’agit pas d’un remake parlant du film de 1923 (même s’il en reprend les principaux épisodes), mais de l’adaptation du roman non publié Joséphine de Jacques Théry, écrite par Miles Malleson, un auteur dramatique et comédien occasionnel (le sultan dans Le Voleur de Bagdad de Michael Powell, 1940). Cherchant à éclairer le ménage Napoléon-Joséphine, le récit, mi-comédie mi-mélo, débute en août 1794 à la prison des Carmes où la vicomtesse de Beauharnais échappe à la guillotine en s’évanouissant lorsqu’on appelle son nom. Libérée le lendemain (ses enfants Hortense et Eugénie l’attendent à la sortie), elle fréquente Tallien et Barras qui s’en débarrasse en la refilant à Bonaparte, « le chat botté » (Pussy in Boots). Celui-ci lit son avenir d’impératrice dans la paume de sa main ; Joséphine le séduit en interprétant un chant créole au clavecin, pouffant de rire en apprenant son prénom (« comment faire carrière avec un nom pareil ! ») et, Barras étant occupé ailleurs, accepte d’épouser le chétif militaire pour caser ses enfants, au grand dam de la belle-famille corse. La nuit de noces est désastreuse, l’affreux cabot de Joséphine fait fuir Napoléon qui se réfugie dans la pièce voisine. Au matin, Napoléon lui annonce qu’il part en guerre pour un temps indéterminé : il sait qu’elle ne l’aime pas, et il veut conquérir son respect et son admiration en écrasant les Autrichiens en Italie, puis en « étalant son amour pour elle à travers toute l’Europe ... ». Tandis qu’il guerroie en Égypte, elle s’exhibe avec Hippolyte Charles au théâtre, le général entame une procédure de divorce. Pleurs, réconciliations, conseils utiles : elle lui suggère de placer sa main droite dans l’ouverture de son gilet, l’attitude lui donnera plus d’autorité face à sa famille. Au soir du couronnement (la toile de David reconstituée), le couple fête en aparté sa victoire, champagne et couronne de travers, mais l’héritier se fait désirer. Metternich et Talleyrand préparent l’hyménée avec Marie-Louise, Napoléon se confie à Joséphine (« que va-t-il m’arriver, maintenant ? »). Ils souffrent, elle le console (« je suis ta bonne étoile, je serai toujours là pour toi »). En 1813 à la Malmaison, Napoléon lui présente le petit Roi de Rome qu’elle bénit.
Tourné de juin à août 1938 aux studios de la London Films à Denham, cette bande pratiquement sans extérieurs vaut un bref coup d’œil pour Pierre Blanchar, un comédien français très admiré outre-Manche en Raskolnikoff (Crime et châtiment de Pierre Chenal, 1933) ; il parle l’anglais avec un léger accent (ce qui rappelle l’accent corse de son modèle) et fait un Bonaparte passablement crédible, anguleux, romantique et ombrageux. La catastrophe, hélas, c’est Ruth Chatterton, la vedette (et coscénariste). Cette actrice new-yorkaise fut la coqueluche de Broadway dès 1914 et passa à Hollywood, où son rôle le plus marquant reste Nan, l’épouse insupportablement blasée et égoïste de Dodsworth (William Wyler, 1936). A Royal Divorce est son chant du cygne à l’écran, mais elle a mal choisi son rôle : sa Joséphine de 46 ans (l’authentique en avait 33 en 1796) n’est qu’une pimbèche guindée et mondaine affichant la fausse élégance des parvenues, une matrone issue d’une comédie satirique d’Oscar Wilde. Rien ici de la douceur et de l’indolence naturelle de la Créole qui envoûta Napoléon. Les effusions finales manquent gravement d’émotion et de sincérité. On peut du reste s’étonner de l’opportunité commerciale d’un pareil film en Grande-Bretagne (de surcroît pro-napoléonien), mais le conflit des têtes couronnées entre devoir et amour et les problèmes dynastiques font ici forcément écho à l’authentique scandale de la famille royale britannique en 1936, le roi Edward VIII (le duc de Windsor) abdiquant par passion pour l’Américaine Wallis Simpson, deux fois divorcée. La crise politique qui a secoué l’Empire britannique est dans toutes les mémoires quand sort ce film produit par Wilcox, dont l’attachement pour la couronne a été amplement démontré (Victoria the Great/La Reine Victoria, 1937). Une autre crise, internationale celle-là, – celle des Sudètes – bloque des extérieurs prévus en France, et la bande, annoncée dans l’Hexagone (Paris-Omnia Film) pour septembre 1938 sous le titre de La Vie privée de Napoléon et Joséphine, y restera inédite. Le ratage et l’échec public du film en Angleterre-même y sont sans doute aussi pour quelque chose. – IT : Napoleone e Giuseppina Beauharnais.
1938® La sposa dei re (IT) de Duilio Coletti. – av. Norma Nova (Joséphine).
1938® The Romance of Louisiana (US) de Crane Wilbur. – av. Suzanne Kaaren (Joséphine).
1941® Le educande di Saint-Cyr (IT) de Gennaro Righelli. – av. Maria Jacobini (Joséphine).
1942® Le Destin fabuleux de Désirée Clary (FR) de Sacha Guitry. – av. Lise Delamare (Joséphine).
1942® Notre-Dame de Paris (FR) de René Hervouin. – av. Lise Donat (Joséphine).
1944® Paméla ou l'énigme du Temple (FR) de Pierre de Hérain. – av. Gisèle Casedeus (Joséphine).
1950(tv) The Buster Keaton Show (US) d'Arthur Hilton (?)
Clyde Bruckman/Consolidated Television Productions-Crown Pictures International (KTTV Los Angeles). - av. BUSTER KEATON (Napoléon), Marcia Mae Jones (?) (Joséphine de Beauharnais).
Dans un épisode de cette série télévisée partiellement perdue et dont il n'existe à ce jour pas de recensement (diffusée entre le 22.12.49 et le 6.4.50), Napoléon-Keaton et Joséphine vivent une scène de ménage. Des moments de l'épisode napoléonien figurent dans le documentaire que Peter Bogdanovich a consacré au grand comique, The Great Buster (2018).
1951® Napoleone (IT) de Carlo Borghesio. – av. Marisa Merlini (Joséphine).
1951/52[projet inabouti: N­apoléon unique (FR) de Léo Joannon. – Distribution pressentie : Pierre Fresnay (Napoléon) et Yvonne Printemps (Joséphine de Beauharnais). – Adaptation de la comédie épique en trois actes de Paul Raynal, créée en novembre 1936 au Théâtre de la Porte Saint-Martin par Jacques Copeau, avec Henri Rollan et Annie Ducaux. En automne 1809, Joséphine reçoit Fouché avant le lever de Napoléon ; le ministre de la Police souhaite le divorce impérial, et elle essaie de s’en faire un allié pour éviter sa répudiation. Puis elle tente sa dernière chance : à force de mensonges et de flatteries, elle obtient l’appui passager de Madame Mère, mais Napoléon survient. Le soir, les époux s’avouent leur amour, toujours aussi grand. Mais l’avenir de l’Empire commande. Joséphine se retire pour attendre de l’Empereur une ultime nuit d’amour. Demeuré seul, repris par son travail, Napoléon compulse ses rapports et n’entend pas venir sa femme qui, désespérée, s’évanouit.]
1953(tv) Napoleon’s Love Letters / The Love Story of Napoleon (US) de Norman Lloyd (?)
« Omnibus » no. 14, William Spier/Ford Foundation (CBS 8.2.53), 20 min. – av. JAMES MASON (Napoléon), Pamela Mason (Joséphine de Beauharnais), Alistair Cooke (hôte).
James Mason et son épouse Pamela dans un échange illustré des fameuses lettres d’amour écrites par Napoléon et Joséphine.
1953/54[épisode:] Femmina / The Love of Three Queens / I cavalieri dell’illusione / L’eterna femmina – 2. Napoleon and Josephine (IT/FR/[US]) de Marc Allégret [et Edgar G. Ulmer]
Hedy Lamarr, Victor Pahlen/Hedy Lamarr Productions-Cino Del Duca Produzioni Cinematografiche Europee (P.C.E.)-Antares Film (Amato Pennesilico), 97 min. (US)/89 min. (IT) – av. Hedy Lamarr (Joséphine de Beauharnais), GÉRARD OURY (Napoléon), Milly Vitale (Marie-Louise d’Autriche), Carlo Giustini (Hippolyte Charles), Franco Coop, Patrizia Della Rovere, Enno Girolami.
Une désastreuse coproduction à épisodes, financée par Hedy Lamarr et réalisée en Technicolor à Cinecittà et à Montegelato, en Italie (été-automne 1953), dans laquelle la star américaine interprète tour à tour Geneviève de Brabant, Joséphine de Beauharnais et Hélène de Troie. Le point de départ du récit est une troupe de théâtre ambulante dont la vedette fait revivre sur scène – et pour la caméra – le sort de ces trois dames (Roger Vadim, Salka Viertel, Aeneas MacKenzie et Vittorio Nino Novarese participent à la genèse chaotique du scénario). Initialement, Hedy Lamarr a engagé Edgar Ulmer (qui l’a dirigée avec succès dans The Strange Woman en 1946) pour relancer sa carrière, et un premier projet conjoint, le péplum biblique « Esther » en 1952, produit par la star, n’aboutit pas. Mais l’idée de se voir en reine fait son chemin. Le film est d’abord prévu en 3D et Stereocolor, cependant les essais ne sont pas concluants ; Ulmer abandonne le tournage après s’être querellé avec Hedy Lamarr – il ne réalise que l’épisode sur Geneviève de Brabant – et c’est Marc Allégret qui reprend les rênes, manifestement sans enthousiasme (c’est un titre de sa filmographie qu’il préfère oublier). Le film (initialement d'une durée de trois heures) ne fait qu’une mini-carrière en Europe, puis à la télévision américaine, l’épisode de Troie étant exploité séparément en salle sous le titre de L’amante di Paride.
La seconde partie, intitulée Napoleon and Josephine, dure 18 minutes : Italie en 1796. Joséphine congédie son amant Hippolyte Charles et rejoint son illustre époux, qui lui fait une terrible scène de jalousie ; elle parvient à l’attendrir par ses pleurs (« Tu crois ce que disent mes ennemis ! Je trouve un général au lieu d’un mari ! Pour toi, l’Histoire est plus importante que l’amour ! », etc.). Huit ans plus tard, Joséphine essaie la couronne d’impératrice devant son miroir ; Napoléon veut un héritier, mais « son ambition a tué tout amour sauf celui qu’il porte à sa propre personne ... ». En 1809, l’Empereur demande le divorce (« je ne supporte plus l’humiliation d’être le seul monarque d’Europe sans enfants ! »). Joséphine s’effondre, quitte les Tuileries, dîne seule à la Malmaison et entend de sa fenêtre les vingt-deux coups de canon annonçant la naissance du Roi de Rome. Un produit entre roman-photo et Reader’s Digest, frisant le ridicule et platement illustré, l’unique souci de Hedy Lamarr étant de s’exhiber dans sa beauté (indéniable) et ses nombreuses toilettes. Gérard Oury – futur réalisateur de La Grande Vadrouille (1966) – mime une deuxième fois Napoléon, après Sea Devils (La Belle Espionne) de Raoul Walsh en 1953 (cf. p. 265). Rien de mémorable. – AT : Frauen, ES : Fémina.
1954® Désirée (US) de Henry Koster. – av. Merle Oberon (Joséphine).
1954® Napoléon (FR) Sacha Guitry. – av. Michèle Morgan (Joséphine).
1954® (tv) Her Kind of Honor (US) Schlitz Playhouse of Stars. – av. Pamela Mason (Joséphine).
1957® The Story of Mankind (US) d’Irwin Allen. – av. Mary Windsor (Joséphine).
1958® (tv) L’Exécution du duc d’Enghien (FR) de Stellio Lorenzi. – av. Anne Caprile (Joséphine).
1960® Austerlitz (FR/IT) d’Abel Gance. – av. Martine Carol (Joséphine).
1960Not Tonight, Henry (US) de W. Merle Connell
Foremost Films, 75 min. – av. HANK HENRY (Napoléon), Joanne Berges (Joséphine de Beauharnais). – Episode d’une comédie semi-pornographique en Eastmancolor.
1961® (tv) Napoléon für drei Tage (DE) d’Alexander Arnz. – av. Elsa Kalista (Joséphine).
1962® Vénus impériale (FR/IT) de Jean Delannoy. – av. Micheline Presle (Joséphine).
1964® (tv) I grandi cameleonti (IT) d’Edmo Fenoglio. – av. Valentina Cortese (Joséphine).
1964® (tv) Une journée de l’Empereur (FR) de Jean Pignol. – av. Claude Nollier (Joséphine).
1964® (tv) Napoleon greift ein (DE) de Frank Lothar. – av. Mady Rahl (Joséphine).
1966® Surcouf, le tigre des sept mers (FR/IT/ES) de Roy Rowland. – av. Mónica Randall (Joséphine).
1966® Tonnerre sur l’Océan Indien (Le Retour de Surcouf) (FR/IT/ES) de Roy Rowland. – av. Mónica Randall (Joséphine).
1967® (tv) My Master, Napoleon’s Buddy (US) de Claudio Guzmán. – av. Danielle De Metz (Joséphine).
1967® (tv) Le Sacre de Napoléon (FR) d’Alain Boudet. – av. Françoise Fabian (Joséphine).
1967(tv) Josephine (DE/AT) de Korbinian Köberle
ZDF-ORF (ORF 25.10.67 / ZDF 15.11.67), 70 min. – av. Sonja Ziemann (Joséphine de Beauharnais), UDO VIOFF (Napoléon), Edwin Noël (Eugène Beauharnais), Gerhard Geisler (Paul de Barras), Charles Regnier (François-Joseph Talma), Walter Janssen (l’abbé Brébillon), Karin Heym (Louise), Marianne Wischmann (Larose), Franz Kutschera (cpt. Moustache), Fritz Haneke (l’ambassadeur), Peter Neusser (le colonel [= Hippolyte Charles]).
Adaptation d’une pièce viennoise de Hermann Bahr, Josephine. Ein Spiel in vier Akten (publiée à Munich en 1895 et créée sur scène deux ans plus tard (en 1918 à Broadway, en 1934 à Londres dans une adaptation d’Emlyn Williams). Initiateur du mouvement « Jeune Vienne », proche de Schnitzler, Klimt, Hofmannsthal, Mahler et Zweig, Bahr imagine une comédie dans le style de George Bernard Shaw qui tente d’expliquer pourquoi Bonaparte s’est transformé de jeune rêveur romantique doté d’une inclination pour la poésie (Rousseau, Ossian, Werther) en un conquérant insatiable, ivre de puissance. Fraîchement mariée mais plus frivole que jamais, Joséphine presse son ancien amant Barras d’éloigner au plus vite Bonaparte en Italie afin qu’elle puisse retrouver sa liberté et ses amants. Fou d’amour, tourmenté par la jalousie, le futur empereur se jette sur ses cartes et l’organisation de ses campagnes militaires ... pour impressionner son épouse et s’assurer son admiration. Mais bientôt, Joséphine se plaint : suroccupé, le Premier Consul (qui apprend la gestuelle et les poses héroïques auprès de Talma) ne s’intéresse plus à elle, sauf quand elle fait des dettes.
1970® (tv) Napoleon I. (ES) de Jaime Azpilicueta. – av. Berta Riaza (Joséphine).
1970® (tv) Der Polizeiminister Joseph Fouché (DE) de Günter Gräwert. – av. Karin Anselm (Joséphine).
1971® (tv) El primer amor de Desirée (ES) de Manuel Aguado. – av. Elvira Quintillá (Joséphine).
1971-73® (tv) Les Nouvelles Aventures de Vidocq (FR) de Marcel Bluwal. – av. Françoise Giret (Joséphine).
1972® (tv) Les Fossés de Vincennes (FR) de Pierre Cardinal. – av. Lucie Arnold (Joséphine).
1972® (tv) Le Comte de Lavalette (FR) de Jean-Pierre Decourt. – av. Sylvie Favre (Joséphine).
1973® (tv) Buttons (GB) de Gordon Flemyng. – av. Merdelle Jordine (Joséphine).
1974® (tv) Cadoudal (FR) de Guy Seligman. – av. Daisy Amias (Joséphine).
1974® (tv) Karriere N (DE-RDA) de Werner W. Wallroth. – av. Sonja Hörbing (Joséphine).
1974(tv) Napoleon and Love – 1. Rose – 2. Josephine (GB) de Reginald Collin (1) et Jonathan Alwyn (2)
Reginald Collin/Thames Colour Television Production (ITV 5.3.74 et 12.3.74), 2 x 60 min. – av. IAN HOLM (Napoléon), Billie Whitelaw (Rose dite Joséphine de Beauharnais), T. P. McKenna (Paul Barras), Wendy Allnutt (Thérésa Tallien), Peter Bowles (Joachim Murat), Tim Curry (Eugène de Beauharnais), Tony Anholt (ltn. Hippolyte Charles), Sorcha Cusack (Hortense de Beauharnais), Janina Faye (Caroline Bonaparte), Peter Jeffrey (Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord), Karen Dotrice (Désirée Clary), Lorna Heilbron (Julie Clary), Edward De Souza (Joseph Bonaparte), Christopher Neame (Jean-Andoche Junot), Maxine Audley (Panoria Permon), Ian Trigger (Raguideau), Jonathan Elsom (Antoine-Vincent Arnault), Janet Key (Louise Compoint), Jay Neill (Antoine-Marie-Romain Hamelin), David Calder (Auguste Viesse de Marmont), Robert East (Jean-Baptiste Muiron), Christopher Neame (Jean-Andoche Junot), Brian Ralph (l’assistant de Barras), Jason James (le tailleur), Ronald Goodale (le chapelier).
Dans cette télésérie britannique sur la vie sentimentale de Napoléon (analyse globale, cf. p. 25), Joséphine joue évidemment un rôle prépondérant, notamment dans les trois premiers épisodes. Elle apparaît ici sous les traits de Billie Whitelaw, comédienne de la National Theatre Company, interprète favorite et collaboratrice proche de Samuel Beckett pendant vingt-cinq ans ; on l’a aperçue au cinéma dans Frenzy d’Hitchcock (1972) et dans le rôle terrifiant de la gardienne de l’enfant maléfique de The Omen (Richard Donner, 1976). Elle entoura également Napoléon à Sainte-Hélène dans Eagle in a Cage (1969, cf. p. 644), où elle campait la peu commode maréchale Bertrand. Sa Joséphine est une femme tout sauf naïve, c’est une aventurière expérimentée et manipulatrice, une intrigante doublée d’une menteuse éhontée, parfois affectée et geignarde, qui devient néanmoins émouvante dans ses tentatives désespérées de retenir auprès d’elle l’impérial époux qu’elle a fini par aimer – et la jeunesse qui lui échappe. Une interprétation assez cohérente à défaut d’être totalement fidèle au personnage.
Le premier épisode, intitulé Rose (le véritable prénom de Joséphine), relate la montée de Bonaparte à Paris, son introduction dans les salons de Barras (juin 1795) et l’écrasement des royalistes sur le parvis de l’église Saint-Roch. Barras a payé la maison et remboursé les dettes de Joséphine ; en contrepartie, il lui demande de charmer le jeune « général Vendémiaire » auquel il la présente comme une fervente admiratrice de ses talents d’artilleur. Bonaparte l’ennuie avec ses exploits à Toulon. Après avoir fait l’amour, Barras dicte à sa maîtresse une lettre d’invitation à Bonaparte pour un souper fin. Le général est raide et coincé, elle le perturbe. Au lit, elle lui raconte son premier hymenée et la Terreur. Le lendemain, Joséphine ment à Barras en lui faisant croire qu’ils n’ont pas couché ensemble, mais le Directeur, nullement dupe, est déterminé à se défaire de cette « mercenaire » des salons : « Toi et Thérèse (Tallien), vous êtes les femmes les plus ruineuses du monde, une me suffit, je romps avec la plus âgée des deux, à savoir toi. » Pour se venger, Joséphine fait croire à Bonaparte que Barras aurait essayé de la violer, le général envisage la vendetta, puis se raisonne. Le mariage est plus urgent : de Corse, il deviendra réellement Français et sera accepté par le Directoire. Une fois Bonaparte en Italie (deuxième épisode), Joséphine se jette dans les bras de Charles. Elle tente également de séduire Murat, volage et vaniteux, quand celui-ci enquête sur son comportement dans la capitale et se fait passer pour enceinte afin de retarder son départ forcé.
Le troisième épisode (Pauline, consacré à Pauline Fourès, cf. p. 107) se déroule partiellement en Égypte en 1798. Auparavant, Bonaparte fait une scène à Joséphine qui le ruine en bijoux et en robes. Au Caire, il réalise qu’elle le trompe abondamment depuis deux ans – et qu’il est le dernier à l’apprendre ! (Un raccourci scénaristique, puisque Bonaparte était au courant bien avant son retour d’Italie.) Dorénavant, déclare-t-il après une spectaculaire crise d’apoplexie, il ne croit plus en l’amour romantique, et, s’il en avait le pouvoir, il ferait interdire en France tous les romans véhiculant des idées fallacieuses à ce sujet. À Paris, Joséphine, euphorique, veut divorcer pour s’unir à Charles, mais Barras le lui interdit et, douche froide, son bel amant s’y oppose également, car qui serait-elle sans Bonaparte ? Joséphine commence à réaliser l’ampleur de sa faute, mais il est trop tard : sur le plan amoureux, son mari s’est détaché d’elle ...
Joséphine ne disparaît bien sûr pas des six parties suivantes, mais n’y joue plus qu’un rôle épisodique. Le Premier Consul estime que sa compagne mérite bien la couronne d’impératrice, même si elle ne lui a toujours pas donné d’héritier. Prévoyante, elle convainc le pape Pie VII d’exiger auparavant un mariage religieux pour assurer sa position à la Cour en tant qu’épouse légitime (épis. 4). Elle fait espionner Napoléon par ses domestiques, renvoie ses propres dames de compagnie qui ont partagé la couche de son mari, s’époumonne en crises de jalousie suivies d’abattement en sentant l’âge venir (épis. 5). En 1808, lorsque des contacts sont pris avec Saint-Pétersbourg en vue d’un remariage de Napoléon avec une des sœurs du tsar, Joséphine, s’agrippant à sa position, sabote les prises de contact en confirmant auprès du prince de Mecklembourg la rumeur selon laquelle son époux serait impuissant. Peine perdue, elle s’évanouit, Napoléon lui promet qu’il sera toujours son ami (épis. 7). Joséphine est persuadée que son ex-mari ne pourra pas faire d’enfant à l’« Autrichienne » et se réjouit d’apprendre, parmi d’autres ragots, que quinze cardinaux ont refusé de participer à ce mariage qu’ils estiment illégitime (épis. 8). Lorsque la France est envahie, en 1814, Joséphine reste à la Malmaison pour assurer l’avenir d’Hortense et d’Eugène, organise des réceptions, reçoit le tsar Alexandre, tombe malade et meurt entourée de ses deux enfants. Après Waterloo, Napoléon rumine sa défaite à la Malmaison, dans la chambre à coucher de Joséphine : « Elle est morte, j’en ai fini avec l’amour » (épis. 9).
1974(tv) Amoureuse Joséphine (FR) de Guy Lessertisseur
ORTF (TF1 13.4.74), 105 min. – av. Evelyne Dandry (Joséphine de Beauharnais), PIERRE ARDITI / WILLIAM SABATIER (Bonaparte / Napoléon), François Maistre (Paul Barras), Michel Beaume (le comédien Charles de La Bussière), Françoise Dorner (Laure Junot), Jacques Castelot (Joseph Fouché), François Marie (Joseph Bonaparte), Viviane Elbaz (Thérésa Tallien), Catherine Arditi (Hortense de Beauharnais), Roland Menard (Jacques-Louis David), André Dumas (Emmanuel-Joseph Sieyès), Jean-Pierre Andréani (ltn. Hippolyte Charles), Roger Pelletier (Colin Lacombe), Jacques Garrand (Régis de Cambacères), Raymond Danjou (le cardinal Joseph Fesch), Raoul Reiger (le pape Pie VII).
En 1809, retirée à la Malmaison après son divorce, l’impératrice Joséphine se souvient avec mélancolie de son passé tantôt frivole, tantôt prestigieux. Une évocation de facture classique imaginée par André Castelot, qui vaut surtout pour la double interprétation du jeune Pierre Arditi et de William Sabatier. La mise en scène est signée par un disciple de Stellio Lorenzi, Lessertisseur. Presque tous sont d’anciens compères de la légendaire série « La Caméra explore le temps ». Sabatier a déjà fait Napoléon dans Marie Walewska et L’Éxécution du duc d’Enghien de Lorenzi en 1957-58 et dans la série Vidocq en 1967 ; quant à Pierre Arditi, encore à ses débuts, il vient de retenir l’attention sous les traits de Blaise Pascal dans le téléfilm de Roberto Rossellini (1972) ; sa sœur Catherine fait ici Hortense.
1975® Le avventure e gli amori di Scaramouche (IT/FR) d’Enzo G. Castellari. – av. Ursula Andress (Joséphine).
1978® (tv) L’Attentat de la rue Saint-Nicaise (FR) de Victor Vicas. – av. Evelyne Dandry (Joséphine).
1978(tv) Quatre dans une prison (FR) de Jean-Paul Carrère
série « Les Amours sous la Révolution » no. 2 (TF1 8.2.78), 85 min. – av. Martine Amarande (Joséphine de Beauharnais), Gérard Chambre (gén. Louis Lazare Hoche), Véronique Jannot (Delphine de Custine), Jean Vince (Alexandre de Beauharnais), Dany Saval (Thérésa Tallien), Roland Rodier (Paul Barras), Denis Savignat (Antoine de Lavalette), Martin Trévières (Tachereau), Alain Nobis (Jérôme), Pascale Roberts (Mme du Châtelet), Louise Conte (Mme de Crégu).
À la prison des Carmes à Paris, sous la Terreur : les amours croisées de Joséphine de Beauharnais qui flirte avec le général Hoche, écroué pour avoir déplu à Robespierre en raison de son « modérantisme », tandis qu’Alexandre de Beauharnais aime passionnément Delphine de Custine. Cette dernière est sauvée par un maçon amoureux, Jérôme, qui fait disparaître son dossier d’accusation ; Alexandre de Beauharnais est moins heureux : il est exécuté – à la place de sa femme, dit-on – le 23 juillet 1794, quatre jours avant la chute de Robespierre. La « veuve Beauharnais » sera libre d’épouser le jeune général Bonaparte. Un scénario de Jacques Chabannes.
Daniel Mesguich, saisissant en Bonaparte comme en Napoléon (Joséphine ou La Comédie des ambitions, tv 1979). © INA
1979**(tv) Joséphine ou La Comédie des ambitions (FR/CH/ES) de Robert Mazoyer
Parties : 1. La Prison des Carmes (avril-août 1794) – 2. La Chaumière de Mme Tallien (hiver 1795-11 mars 1796) – 3. L'Aventure italienne (mars 1796-décembre 1797) – 4. La Marche du Sacre (avril 1799-décembre 1804) – 5. La Répudiation (5 mai 1807-2 juin 1814)
Roger Deplanche/TF1-SSR-TVE-Telfrance (TF1 19.12.79 -9.1.80), 5 x 95 min. – av. DANIEL MESGUICH (Napoléon), Danièle Lebrun (Joséphine de Beauharnais), Claire Vernet (Thérésa Tallien), Jacques Destoop (Paul Barras), Jean-Luc Moreau (Jean-Lambert Tallien), Antoine Bourseiller (Joseph Fouché), Paola Borboni (Madame Mère, Laetitia Bonaparte-Ramolino), Maria Rosaria Omaggio (Pauline Bonaparte), Dirce Funari (Élisa Bonaparte), Mony Dalmès (Mme de Renaudin), Catherine Salviat (Caroline Bonaparte), Véronique Delbourg (Hortense de Beauharnais), Georges Caudron (Eugène de Beauharnais), José Luccioni (Gonthier), Fabrizio Jovine (Joseph Bonaparte), José Ruiz Lifante (Louis Bonaparte), Raymond Acquaviva (Lucien Bonaparte), Marcello Di Falco (le cardinal Joseph Fesch), François-Eric Gendron (ltn. Hippolyte Charles), Jean-Paul Schintu (Fauvelet de Bourrienne), Robert Rimbaud (Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord), Philippe Roussel (Jean-Andoche Junot), Max Douchin (gén. Louis-Alexandre Berthier), Igor de Savitch (Louis-Alexandre de Launay, comte d’Entraigues), Christian Bujeau (Joachim Murat), Claude Dereppe (Lazare Carnot), Jean-Paul Farré (Maximilien de Robespierre) Jean Martinelli (le marquis François de Beauharnais), Bruno Raffaelli (le vicomte Alexandre de Beauharnais), Erik Colin (gén. Lazare Hoche), Madeleine Ozeray (Mme de Krény), Christine Kaufmann (Mme Hosten-Lamothe), Vernon Dobtcheff (Emmanuel-Joseph Sieyès), Fedor Atkine (le tsar Alexandre Ier), Christian Roy (Regnault de Saint-Jean d’Angély), Rachel Cathou (Aglaé Ney-Auguié, duchesse d'Elchingen), Fernand Kindt (Louis-Jérôme Gohier), Jean-Jacques Moreau (Michel Duroc), Catherine de Seynes (la duchesse d’Aiguillon), Anne-Marie Philippe (Delphine de Custine), Mony Dalmes (Désirée Renaudin-Tascher de la Pagerie), Fernando Hilbeck (le banquier Gabriel-Julien Ouvrard), Robert Murzeau (marquis Gabriel-Louis de Caulaincourt), Fernand Berset (Marc-Guillaume-Alexis Vadier), Blanche Rayne (Louise Compoint), Gisèle Grimm (Mme de Saint-Huberty), José Bruguera (l’huissier de Barras), Franco Diogène (le cocher), Henri Tisot (Ferdinand Hamelin), Bruno Balp (M. de Montglas), Bernard Sury (Robbé de Lagrange), Elisabeth Tamaris (Claire Élisabeth de Vergennes, comtesse de Rémusat), Christian Roy (Regnault de St. Angély).
Qu’on ne s’y trompe pas : sous ses apparences chatoyantes et enjouées, bercée par une délicieuse musique de Georges Delerue, cette scrupuleuse évocation historique du couple mythique de Joséphine et Napoléon n’a rien de la collection « Arlequin » et se situe même aux antipodes de toutes les autres restitutions en la matière (notamment le kitschissime Napoleon and Josephine : A Love Story de Richard T. Heffron, cf. infra, 1987). Romancier à ses heures, son auteur, le téléaste Robert Mazoyer, s’est auparavant fait remarquer avec deux séries de qualité, des chroniques familiales fortement ancrées dans l’histoire turbulente des XIX e et XX e siècles, Les Gens de Mogador d’après Élisabeth Barbier (1971) et Au plaisir de Dieu d’après Jean d’Ormesson (1976), ce dernier travail couronné du Prix de l’adaptation littéraire. D’une durée de huit heures trente, le présent ouvrage sur Joséphine a été de bout en bout conçu, écrit et réalisé par Mazoyer en coproduction avec la Suisse et l’Espagne. Mais le point de vue acidulé de cette « comédie » ne plaira pas à tout le monde, car à travers le destin d'une adorable courtisane et celui de son impérial époux, Mazoyer conte l'inexorable installation au pouvoir de la bourgeoisie, son pourrissement par l'argent et l’ambition débridée.
Comme l’indiquent les titres des différentes parties, le premier chapitre se déroule en majorité dans la prison des Carmes et relate les amours de Joséphine avec le général Hoche et de Beauharnais (séparé de son épouse depuis dix ans) avec la jeune Delphine de Custine (cf. supra, Quatre dans une prison, 1978) ; les retrouvailles au cachot n’empêchent ni les scènes de ménage ni même les pugilats. Au Comité de salut public, Robespierre est isolé, les commissaires qu’il a choisis pour écraser les foyers royalistes sont allés trop loin dans la répression sanglante et tandis que l’Incorruptible tente d’imposer un modèle de société « vertueuse », son entourage ne cherche que puissance et richesse : désormais, l’ambition mène le monde, un leitmotiv qui balise toute la narration ; les discours à la Convention sont creux et répétitifs, scandés par des chants ou des slogans révolutionnaires auxquels on feint de croire encore. En janvier 1794, ayant appris qu’Alexandre risque la guillotine pour avoir abandonné la ville de Mayence aux Prussiens, Joséphine s’est donnée au Conventionnel Tallien dans le fol espoir de sauver ainsi la vie du père de ses deux enfants. Mais, suspect lui-même, Tallien enfonce publiquement Alexandre pour sauver sa propre tête (en mars), et Joséphine, qui a aidé quelques royalistes, est écrouée à son tour ; elle échappe miraculeusement à l’échafaud. Pas son mari. Quatre jours plus tard, le 9 thermidor, Robespierre et ses bourreaux sont éradiqués par une clique de notables cupides, la corruption légalisée remplace le couperet, on danse dans les prisons, l’hédonisme cynique s’installe alors que dans la rue, le peuple en loques, privé de pain, se fait bastonner. Un chanteur ambulant plaint ce « Paris misère » peuplé de crève-la-faim, car « c’est toujours toi qui es cocu, toujours toi qui es vaincu ... ».
Le deuxième chapitre affine le spectacle édifiant d’une société délabrée, détroussée de ses repères, menacée de l’intérieur comme de l’extérieur, cherchant à survivre à tout prix et au sein de laquelle émerge une classe de redoutables profiteurs, presque tous d’anciens massacreurs tels que Tallien, Fouché et Barras, acoquinés avec banquiers et affairistes véreux. Beauharnais père reproche à sa belle-fille d’avoir survécu à son rejeton et la met à la porte. Bien décidée à ne pas sombrer dans la misère, Joséphine place ses enfants, emprunte sur sa fortune à la Martinique (qui n’existe pas) et, parée comme une princesse, se rend au bal de Mme Tallien à laquelle elle confie ses déboires. La belle Thérésa, « reine du Directoire » au cœur royaliste, à présent Mme Tallien (on ne saurait être assez prudente), devient sa complice, maîtresse ès-intrigues de salons ; Hoche étant marié et refusant de la revoir, Joséphine fait des ravages parmi la gent masculine, séduit le vieux marquis de Caulaincourt et offre ses charmes à Barras, l’homme fort du moment dont elle obtient la « protection ». Tout est ici calcul et plaisirs des sens : sans le sou, le jeune Napolione Buonaparte fait gauchement la cour à la riche Thérésa que Barras veut ravir à Tallien ; Barras se débarrasse de Joséphine en la jetant dans les bras de ce « sauvage corse » mal dégourdi auquel on a fait croire qu’elle était fortunée. Les deux consentent, non sans réticences, à s’unir devant la loi. Au lendemain d’une lune de miel éclair, Bonaparte se réveille amoureux fou alors que Joséphine s’impatiente de le voir tourner les talons et se couvrir de gloire loin d’elle, à l’étranger – perspective qui lui permettra de rassurer ses nombreux créanciers, s’enrichir par un marché illégal de fournitures militaires, festoyer à volonté et s’enivrer dans les bras de l’irrésistible lieutenant aux hussards Hippolyte Charles, la coqueluche de ces dames. Le scénario, qui s’en tient rigoureusement aux faits avérés, juxtapose la naïveté envahissante et la possessivité de l’époux cocufié à l’infantilisme narcissique et la rouerie de sa Martiniquaise, nostalgique de l’Ancien Régime (« j’ai épousé un parvenu ! ») et qui omet de ménager sa réputation : des images de la campagne d’Italie (qu’accompagnent en off les célèbres lettres d’amour du général) contrastent avec les bacchanales adultérines dans la capitale. Finalement, sur un chantage de Barras – car Bonaparte menace de déposer son commandement –, Joséphine se résigne à gagner Mombello, au nord de Milan (Charles l’escorte), où le général victorieux découvre l’infidélité de sa conjointe qui s’ennuie à longueur de journée. Dès lors, le ton change. Bonaparte est entièrement absorbé par sa carrière, tandis que, laissée seule et ébranlée, Joséphine subit les attaques féroces de son acariâtre belle-famille, Laetitia en tête ; tous l’appellent « la vieille ».
Après l’Égypte (partie 4), la relation Joséphine-Napoléon se mue en amitié complice (« Je crois que j’aime mon mari », avoue-t-elle un peu surprise à Thérésa) et c’est ensemble qu’ils complotent désormais pour assurer leurs acquis ; Joséphine se révèle habile tacticienne et alliée des vues de son époux. S’étant enrichie sur le dos de l’armée d’Italie, elle rompt avec Charles, décidément « trop petit ». Les caisses d’État sont vides, le Directoire est divisé et courroucé par le retour prématuré de l’encombrant militaire, tandis que Talleyrand mise discrètement sur ce dernier, seul capable (pour l’instant) d’assainir la politique du pays. Une fois Tallien éliminé de l’échiquier, Barras lance une campagne de diffamation contre Bonaparte (accusé d’avoir déserté son armée au Caire) et « vend » Thérésa au banquier Ouvrard en échange de son appui financier dans le coup d’État qu’il fomente, préparant secrètement le retour des Bourbons. Thérésa, à son tour, se venge en dirigeant le banquier (qu’elle a épousé) dans les rets de Talleyrand : le 18 brumaire, Napoléon s’arroge le titre de Premier Consul à la pointe de ses grenadiers. Exit Barras. La trop intrigante Thérésa aussi, dont le nouveau maître de la France ne veut plus entendre parler. Joséphine découvre un mari de plus en plus autoritaire et isolé à mesure que son pouvoir s’affirme ; elle est horrifiée par l’exécution « nécessaire » du duc d’Enghien après l’attentat de Saint-Nicaise, mais se plie à la logique de son époux. La perspective du sacre l’angoisse, doublée de celle de ne pouvoir, le cas échéant, donner un héritier au trône ; Fouché, qui a tout deviné, souhaite sa mort. La cabale de la mère et des sœurs Bonaparte pour l’éloigner du sacre échoue. Joséphine arrange le mariage de sa fille Hortense avec son beau-frère, Louis Bonaparte : Napoléon pourrait ainsi adopter leur progéniture, mais Louis s’oppose violemment à cette succession d’emprunt.
Le dernier chapitre parcourt l’Empire au pas de charge. Fouché et Talleyrand préparent Joséphine à l’inévitable répudiation ; son mari est de plus en plus absent à la guerre : « Les Français, clame-t-il, détestent en moi cet amour de la grandeur, ces boutiquiers ne comprennent pas que les frontières de ce pays m’étouffent. C’est l’Europe, maintenant, que je veux ! » À Erfurt (automne 1808), Napoléon est encensé (« La bassesse n’a jamais montré autant de génie, tout le monde flatte la crinière du lion », commente Talleyrand) ; l’Empereur discute littérature avec Goethe, tandis que son ministre des Affaires étrangères le trahit sans vergogne avec le tsar (« Le peuple français est civilisé, son souverain ne l’est pas, sauvez l’Europe ! »). À Paris, Fouché se dit « fatigué des soldats ... et la France aussi », puis prend contact avec Wellington avec l’assentiment secret des banquiers, car « une fois l’impératrice partie, rien n’arrêtera [Napoléon] avant qu’il ne soit le maître de l’Europe. » Joséphine tente de fléchir son époux, se rebelle, crie, pleure, se résigne en détaillant ses rides dans le miroir ; Napoléon, déchiré mais inflexible, impose le divorce pour le bien de l’Empire (« Il fallait aimer Bonaparte quand il en était encore temps ! »). En 1814, les coalisés sont aux portes de Paris. Joséphine est angoissée pour son ex-mari et prête à le suivre sur l’île d’Elbe ; la tentative manquée de suicide de l’Empereur la panique, elle se rend de nuit à Fontainebleau, mais on ne la laisse pas entrer. Louis XVIII l’invite à la cour, elle décline. Le tsar Alexandre lui rend souvent visite (Hortense obtient de lui des cadeaux qui laissent subodorer une liaison). Aux Tuileries, la « comédie des ambitions » reprend de plus belle, les courtisans se pressent dans l’antichambre du roi pour obtenir titres et pensions : des anciens maréchaux d’Empire, Barras, Fouché, les propres enfants de Joséphine. Thérésa, à qui le roi a refusé audience, prend congé de Joséphine à la Malmaison avant d’entrer dans les ordres. L’impératrice reste seule, Napoléon habite toutes ses pensées : « Nos amours se sont croisés. Aujourd’hui il m’appartient, nous nous parlons d’un exil à l’autre. » Elle décède d’une pneumonie le 29 mai. Le film se clôt sur un champ parsemé de cadavres (Waterloo ?) et les propos en off du marquis de Sade : « Ce n’est pas notre faute si nos tableaux sont chargés des couleurs de l’immoralité, de la perfidie et de l’intrigue ; nous avons peint les hommes d’un siècle qui n’est plus. Puisse celui-ci en produire de meilleurs et prêter à nos pinceaux les charmes de la vertu ... »
Aucune production du grand ou du petit écran n’aura éclairé cette période charnière de manière aussi pertinente, sans pour autant renoncer au plaisant emballage romanesque fourni par l’Histoire même et ses protagonistes hauts en couleur. Les dialogues de Mazoyer (documentés pour la plupart) sont intelligents, élégants, acérés ; le pittoresque anecdotique (le « chat botté ») et l’imagerie d’Épinal ont été écartés au profit des manœuvres et pirouettes de boudoirs, d’alcôves ou de salons, les vrais lieux de la politique, loin des champs de bataille. Mais c’est la vérité intrinsèque des personnages qui frappe d’abord le spectateur, doublée d’un casting d’un rare bonheur. Premier prix de Conservatoire, épouse de Marcel Bluwal (pionnier de l’ORTF), la comédienne Danièle Lebrun a déjà brillé sur le petit écran avec Marivaux, Dostoïewski, Racine, Schnitzler, Wedekind (Loulou en 1978), souvent sous la direction de son mari ; elle incarna également la troublante baronne-espionne de Saint-Gély dans la série des Vidocq (1971-73) (cf. p. 193) et campera Laetitia Bonaparte dans le téléfilm Madame Sans-Gêne de Philippe de Broca en 2002 (cf. p. 179). Sa Joséphine, gracieuse, est stupéfiante de coquetterie volage et égoïste, à la fois sincère et rouée ; c’est une amoureuse innocemment perverse, une femme-enfant sans méchanceté, charitable même, mais dont le mensonge semble être devenu une seconde nature et qui, au fil des péripéties, se lasse de sa propre comédie, acquiert de l’étoffe, de l’humanité et, à la chute de l’Empire, une indéniable noblesse. On peut certes discuter de la justesse du portrait, mais l’actrice sait le rendre convaincant du début à la fin. Face à elle, Daniel Mesguich, un metteur en scène réputé de théâtre et d’opéra qui fut déjà Bonaparte à la télévision dans Lazare Carnot en 1978 ; la ressemblance physique est troublante. Il sait émouvoir dans sa passion et terrifier dans ses décisions (« Je le veux ! » répète-t-il à tout propos), partagé entre sa tendresse et sa soif progressive de pouvoir. « Et après avoir soumis l’Europe ? » lui demande Talleyrand. – « Les Indes, l’Afrique, l’Amérique du Sud, le reste, tout le reste ... » Cette réponse, insensée, inventée de toutes pièces par Mazoyer, veut démontrer que les motivations de Napoléon ne sont pas aussi nobles que le voudrait sa légende. Sa silhouette chétive, son profil d’aigle, son regard embrasé par un curieux mélange d’ambition, de douceur et de mélancolie prédestinent Mesguich à interpréter le jeune Bonaparte, mais jouant avec une prothèse dans la bouche pour gonfler le visage et un faux ventre pour lui donner du poids, l’acteur réussit aussi une composition poignante en Empereur, victime de ses conquêtes. À ses côtés, Jacques Destoop et Claire Verne, tous deux de la Comédie-Française, sont magnifiquement typés en Barras et Mme Tallien.
Pareille réussite incite à pardonner de légères baisses de tension et les limitations inhérentes aux produits cathodiques, quoiqu’on n’ait pas lésiné sur les moyens : le tournage s’est déroulé au château et au parc de Malmaison, à Fontainebleau, au palais du Luxembourg, au jardin des Tuileries, à Bordeaux (vieille ville, Grand Théâtre), aux châteaux de Haut Bacalan près de Pessac et de Branaire-Ducru (Gironde), dans la ville haute et la ville basse de Bergame, sur les rives du lac de Côme et à la Villa Visconti Borromeo Arese Litta à Brescia (Lombardie) ; responsable des décors, Reine Mazoyer fait un admirable travail de reconstitution. Couronné du « Prix du Mémorial de Corse de Joséphine de Beauharnais », la télésérie obtient un succès enviable à l’audimat. – Nota bene : Dix ans plus tard, Mazoyer retrouvera Jean d’Ormesson, Daniel Mesguich (en Napoléon) et Danièle Lebrun (en Céleste de Chateaubriand) pour le biopic Chateaubriand/Mon dernier rêve sera pour vous (tv 1989) (cf. p. 201).
1981(tv) Napoleon (CA) de Tom O’Neill
série « Titans » (épis. 1), Lisa Smith, Moses Znaimer/CBC Television-Citytv-Titans Television Limited (CBC 3.7.81), 30 min. – av. DAVID CALDERISI (Napoléon), Patrick Watson (l’interviewer et hôte). – Interviewé par Patrick Watson, Napoléon parle de son ambition et de son épouse infidèle (tourné dans une villa de Rosedale, Toronto).
1983® (tv) Stuck on you (US) de Michael Herz, Lloyd Kaufman. – av. Barbie Kielian (Joséphine).
1987(tv) Napoleon and Josephine : A Love Story (Napoléon et Joséphine : une histoire d’amour) (US) de Richard T. Heffron
Alfred R. Kelman, Suzanne Wiesenfeld, David L. Wolper, Bernard Sofronski/David L. Wolper Production-Warner Bros. Television (ABC 10.-12.11.87), 3 x 90 min. – av. ARMAND ASSANTE (Napoléon), Jacqueline Bisset (Joséphine de Beauharnais), Anthony Perkins (Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord), Jean-Pierre Stewart (Paul Barras), Jane Lapotaire (Madame Mère, Laetitia Bonaparte-Ramolino), Leigh Taylor-Young (Germaine de Staël), Ione Skye (Pauline Bonaparte), Nickolas Grace (Lord Horatio Nelson), Stephanie Beacham (Thérésa Tallien), Sally Davis/Emma Harbour (Hortense de Beauharnais enfant/adulte), Nolan Hemmings/Stephen Schwartz (Eugène de Beauharnais enfant/adulte), Anthony Higgins (Joseph Bonaparte), Patrick Cassidy (ltn. Hippolyte Charles), William Lucking (Pierre Dupont de l'Etang), John Vickery (Fauvelet de Bourrienne), Geoffroy Beevers (Bussière), Paul Brooke (Jean-Androche Junot), Colin Bruce (Lucien Bonaparte), Jeremy Brudenell (Louis Bonaparte), Jacques Ciron (Achille Valois), Paul Geoffrey (Joachim Murat), Julie Graham (Caroline Bonaparte), Jane Gurnett (Elisa Bonaparte), Paul Herzberg (Jean-Gabriel Marchand), Marc de Jonge (Maximilien de Robespierre), Patrice Le Bazadet (cpt. François Fourès), Valérie Steffen (Jeannette [= Pauline] Fourès), Philip Bowen (Hardy), Sophie Carle (Claudine), James Coombes (Roland), Jean-Claude Deret (cardinal italien), William Doherty (un médecin), Natalie Forbes (Yvonne Grande), Andrew Hawkins (Drummond), Richard Heffron (Père Duchesne), Simon Chandler (Charles Leclercq, officier d’état civil), Stephen Jenn (Joseph Fouché), Peer Howell (le comte Athénase Walewski), Peter Hudson (le duc d’Enghien), Sam Jenkins (Georgette), Dominic Jepphcott (M. de Villefort), Charles Millot (le pape Pie VII), Jean-Paul Solal (Poudray), Wendy Stokle (Maria Walewska), Isabelle Gardien (Marie-Louise d’Autriche), Ken Starcevic (Gian Carlo), Natalie Forbes (Yvonne Grande), Dominique Hulin (le Mamelouk géant), Mustafa Titi (officier égyptien), Jeffrey Kine (capitaine des dragons), Jerry Di Giacomo.
« Napoleon goes soap » ... Une série glamour dans laquelle non seulement tout sonne faux – mais presque tout est faux. Qu’on en juge : En juillet 1794, alors que sévit la Terreur, la garde républicaine autour de la guillotine porte les bonnets noirs en poils d’ours (les « oursons ») des grenadiers de la Garde impériale, introduits douze ans plus tard ... Bonaparte (en costume de Premier Consul) s’insurge publiquement contre le traitement brutal des condamnés, un bourreau le menace de son sabre, mais cède sous l’intensité de son regard. Écroués dans un couvent, les aristocrates dansent le menuet en attendant la mort ; une enfant est guillotinée pour avoir sucé le lait du sein d’une royaliste ! Robespierre félicite Bonaparte pour Toulon et lui propose de sévir en Vendée. Le général refuse et l’Incorruptible le fait emprisonner, mais il est à son tour arrêté par Barras dans son bureau. Chez Barras, Bonaparte conte fleurette à Joséphine sur le quintette de Boccherini, puis, une fois la dame épousée (elle refuse d’abord, ne l’aimant point), il gagne l’Italie pour affronter les Austro-Piémontais. Surprise : les soldats de l’An Deux ne sont pas des va-nu-pieds en guenilles, ça fait mauvais genre : la production s’est arrangée avec Dino De Laurentiis et, rien n’étant trop beau pour illustrer Montenotte, Arcole ou Lodi, on a emprunté les plus spectaculaires séquences de Waterloo de Bondartchouk (1970) et de Guerre et Paix de King Vidor (bataille de la Moskova, 1956) : la confusion des étendards et des uniformes (anglais, russes, etc.) est à son comble ! Joséphine succombe au charme d’Hippolyte Charles, mais son époux lui pardonne, le visage baigné de larmes. À Mantoue, Joséphine tombe dans un guet-apens des Autrichiens, un autre bel officier la sauve au prix de sa vie. Terrassé par une crise d’épilepsie (ah, Alexandre, ah, César !), Bonaparte s’effondre à l’instant où il veut faire fusiller Charles pour trafic illicite sous les yeux de Joséphine. Pleurs, réconciliation. À l’insu de son époux, Joséphine fait une méchante chute dans les escaliers : las, elle ne pourra plus avoir d’enfants. En Égypte, Bonaparte combat sous les Pyramides (avec l’appui d’une cinquantaine de cavaliers du roi du Maroc) ; lorsque ses soldats le traitent de « cocu » derrière son dos, il fait, de rage, massacrer huit mille Mamelouks prisonniers, s’enivre et prend une maîtresse. Nelson détruit la flotte française à Aboukir (plans extraits du film Captain Horatio Hornblower de Raoul Walsh, 1951). Réconciliation conjugale à Paris. Ennemi du Premier Consul, le duc d’Enghien allume personnellement la mèche de la machine infernale qui dévaste la rue Saint-Nicaise et, une fois enlevé, commande lui-même son peloton d’exécution ... de quoi atterrer tous les légitimistes du continent. (Rappelons en outre que l’affaire de la rue Saint-Nicaise date de fin décembre 1800, et celle du duc d’Enghien de mars 1804.) À Notre-Dame en 1804, l’intéressé proclame à haute voix : « Je me couronne moi-même Napoléon I er ! », et en Pologne, il culbute Mme Walewska en plein air, au sol, après une joyeuse bataille de boules de neige. Le divorce prononcé, Joséphine, maternelle et généreuse, propose à son inconsolable ex-conjoint d’épouser ... Marie-Louise. En 1814 aux Tuileries, Talleyrand fait signer au « général Bonaparte » l’acte d’abdication (l’armée d’occupation russe parade déjà sous sa fenêtre). Joséphine, bien malade, est prête à s’offrir à Talleyrand si celui-ci renonce à envoyer son chéri à Sainte-Hélène, et, entre deux quintes de toux, elle lui suggère plutôt l’île d’Elbe. Napoléon fait une ultime déclaration d’amour à Joséphine (à bout de forces dans son lit) avant de partir en exil : ils ne se reverront plus.
Tout spectateur averti ne peut que s’étrangler de rire devant pareil étalage d’incongruités, fabriqué, semble-t-il, en priorité pour un public yankee. La mini-série, au demeurant fort luxueuse, a été entièrement tournée en été-automne 1987, pendant 13 semaines, en extérieurs en France (à Blois, à Senlis, à Fontainebleau, aux châteaux de Villennes-sur-Seine, de Vincennes, de Ferrières-en-Brie, de Nandy, de Chantilly et de Guermantes), au Maroc (pour l’Égypte), en Espagne et en Grande-Bretagne, avec des techniciens surtout français (photo de Jean Tournier, costumes de Michel Fresnay, cascades de Claude Carliez, etc.). En revanche, le casting est presque exclusivement anglo-saxon. Quand il ne hurle pas ses ordres, Armand Assante, qui avait déjà campé Napoléon sur scène à Broadway (Kingdoms d’Edward Sheehan, 1981), est un séduisant beach boy, sexy, un peu ahuri, hésitant et maladroit, mais dont n’émane ni l’énergie frémissante ni les qualités qui feront du Petit Caporal le maître de l’Europe. Jacqueline Bisset se contente d’être voluptueuse, pavoisant dans une garde-robe plus proche de la série Dallas que du Directoire. Les ressemblances physiques sont au diapason du script de James Lee : Talleyrand (Anthony Perkins paie ses impôts) boitille sans perruque et n’aime pas les femmes, tandis que Fouché est grand, chauve et célibataire, le général Junot un obèse volubile, Barras un opportuniste gay, etc. Ce salmigondis a été produit par David L. Wolper, plus connu pour ses téléséries sur l’histoire américaine (Roots/Racines en 1977, North and South en 1985) et dirigé par Richard T. Heffron, un honnête technicien qui se fera presque pardonner deux ans plus tard en cosignant pour Antenne 2 La Révolution française avec Robert Enrico (partie 2 : Les Années terribles). Nominé pour deux Emmy Awards (musique et costumes). – AT, DE : Napoleon und Josephine : Eine Liebesgeschichte, IT : Napoleone e Giuseppina : Una storia d’amore, ES : Napoleón y Josefina : una historia de amor.
1988® (tv) Napoléon – Lama (FR) de Jean-Jacques Sheitoyan. – av. Christine Delaroche (Joséphine).
1989(tv) Madame Tallien / La Rose blanche de Tallien (FR) de Didier Grousset
Canal Plus, série « Les Jupons de la Révolution » no. 6 (C+ 10.6.89), 90 min. – av. Catherine Wilkening (Thérésa Cabarrus, marquise de Fontenay, Mme Tallien), Jean-Claude Adelin (Jean-Lambert Tallien), Philippe Dormoy (Maximilien de Robespierre), Caroline Chaniolleau (Joséphine de Beauharnais), Redjep Mitrovitsa (François Héron).
Emprisonnée en 1793, puis en 1794, la belle Mme Tallien alias Thérésa Cabarrus, marquise de Fontenay, se lie d’amitié avec Joséphine de Beauharnais. Après leur libération, les deux amies deviendront les plus célèbres « Me(r)veilleuses » du Directoire et feront oublier la tourmente révolutionnaire par l’éclat de leurs toilettes et de leur beauté.
1990® (tv) Napoléon et l’Europe (FR/DE) de Pierre Lary, etc. – av. Béatrice Agenin (Joséphine).
1993® Kaspar Hauser (DE/AT) de Peter Sehr. – av. Barbara Lukesová (Joséphine).
1995® Muz v pozadí [= L’Homme de l’ombre] (CZ) de Pavel Hása. – av. Lenka Stopalová (Joséphine).
1998® Sucre amer (FR/GP) de Christian Lara. – av. Lydie Denier (Joséphine).
2000® (tv) Jack of All Trades (Jack le vengeur masqué) (US/NZ) de Josh Becker, etc. – av. Celia Nicholson (Joséphine).
2002® (tv) Napoléon (FR/DE/IT) d’Yves Simoneau. – av. Isabella Rossellini (Joséphine).
2006® (tv) Adyutanij lyubi (RU) de Boris Rabel, etc. – av. Irina Sholazar (Joséphine).
2006(tv) Joséphine (BE/FR) de Jean-Marc Vervoort
Série « Grandes figures féminines de l’Histoire », Jean-Luc Delarue, Jean-Philippe Laroche/Réservoir Prod.-Gallery TV-France 2-RTBF (RTBF1 29.12.06), 90 min. – av. Astrid Veillon (Joséphine de Beauharnais), YANNIS BARABAN (Napoléon), Alexandra Goncalves (Joséphine enfant), Jennifer Decker (Hortense de Beauharnais), Sören Prévost (Paul Barras), Serge Noël, Christian Ameri, Vincent Deniard, Tchewk Essafi, Cyril Dubreuil, Wilfred Benaïche, Jean-Louis Barcelona, Olivier Ythier, Sava Lolov, Charlotte Boimare, Marc Citti, Jean Luc Fabre, Benaïssa Ahaouari, Joby Valente, Cyliane Guy.
Les multiples facettes de Joséphine et ses quatorze années de vie commune avec Napoléon, de leur mariage de raison à leur divorce de raison, en passant par quelques belles années de grand amour. Un docu-fiction écrit par Jean-Michel Caradec’h, Yann Le Gall et J.-M. Vermont, pilote d’une série sur les femmes célèbres, leurs vies vues par le petit bout de la lorgnette. Le Belge Jean-Marc Vervoort tourne son film à Paris, utilisant pour son puzzle original reconstitutions, extraits de longs métrages plus anciens, images actuelles, animations, etc. Production inédite sur les chaînes françaises.
2012(tv) À la recherche de Joséphine (FR) d’Eric Ellena
French Connection Films (Ian Ayres, Eric Ellena)-Quasar Multimedia (Marta Zaccaron)-Vosges Télévision (Dominique Renauld) (Histoire 12.12.12), 2 parties/103 min. – av. Delphine Samson / Baghfera Poulin / Messua Wolff / Olivia Mimouni (Joséphine de Beauharnais, 32 à 51 ans/21 à 31 ans/13 à 21 ans/3 ans), Ian Ayres (Joseph-Gaspard de Tascher de La Pagerie), FRANK SAMSON (Napoléon), Morgane Mimouni (Rose Claire de Tascher de La Pagerie), Melodie Husquin (Catherine-Désirée de La Pagerie), Marie-Jeanne Mallet (Marie-Françoise de La Pagerie), Jean-Edouard Lippa (Alexandre de Beauharnais), Irène Bellot (Mme de Renaudin), Arnaud Mimouni (Maître Joron), Mahdi Khene (gén. Lazare Hoche), Laetitia Durand (Delphine de Custines), Matthew Rochat (le prince de Salm-Krybourg), Julien Vialon (Paul Barras), Gwendolyn Gourvenec (Thérèse Tallien), Guillaume de Ginestel (Jean-Lambert Tallien), Olivier Roussille (Etienne Calmelet), Christophe Lechartre (Michel Duroc, grand maréchal du palais), Anne Delage (Marie-des-Neiges Duroc, son épouse), Jean-Pierre Mir (maréchal François-Joseph Lefebvre), Annick Mir (Catherine Lefebvre, son épouse [Mme Sans-Gêne]), Jacques Mahieu (gén. de division Jean Rapp), Josette Mahieu (Barbe Joséphine Rosalie Rapp, son épouse), Carole Rossignol (Mlle d’Avrillion, femme de chambre de Joséphine), François Laburthe (le tsar Alexandre Ier), Nicolas Crécy (Eugène de Beauharnais), Isabelle Laburthe (Germaine de Staël), Dorothée Mallet (Hortense de Beauharnais), Pierre Laburthe (Louis-Napoléon), Octave Samson (Napoléon-Charles), Robin Rive (l’abbé Bertrand), Paolo Foramitti (Francesco Melzi D’Eril), Graziella Bourgeois (la nourrice de Rose), Alain Nice (le commissaire révolutionnaire), Eric Prunier (l’officier d’état-civil), Tara Shaff (la sorcière), Elodie Andrews Richard (la maîtresse de M. de La Pagerie).
Un intéressant docu-fiction commenté en voix off, parfois par Joséphine elle-même, comportant reconstitutions (maladroites, hélas) et rôles muets. L’ensemble est filmé sur les lieux où vécut l’impératrice, des plantations de la Martinique à la Malmaison, en passant par Strasbourg, Milan, Venise et Udine. Les propos cocasses, pimentés et acérés de Joséphine, extraits de sa correspondance à ses enfants, à Napoléon ou à Thérèse Tallien, jettent une lumière inédite sur les événements, contribuant à réhabiliter sa personne, dont le rôle politique (notamment à Venise pendant la campagne d’Italie et lors de la préparation du 18-Brumaire) a longtemps été sous-estimé. Son éducation aristocratique, sa douceur et sa gentillesse font passer la rudesse apparente de son époux, compensent ses maladresses en société. « Elle a embelli quinze années de ma vie », dira Napoléon d’elle lors du divorce, en 1809. Pour les dernières années, le téléfilm relève son activité de botaniste émérite, reconnue par les savants de l’époque.
2018(tv) Napoleons verstossene Liebe - Joséphine de Beauharnais (Joséphine de Beauharnais, impératrice des Français) / The Emperor's Darling, Joséphine de Beauharnais (DE) de Mathias Unterburg et Jobst Knigge
Jasmin Gravenhorst/docstation-ZDF-Arte (Arte 24.3.18), 52 min. - Docu-fiction avec comédiens anonymes dans les rôles de Joséphine Napoléon et le tsar Alexandre. Le rôle joué par Josephine dans l'ascension de son époux: les deux ont grandi et ont disparu ensemble, la descendance de Joséphine se retrouve dans diverses familles royales d'Europe.
2019(tv) Joséphine, l'atout irrésistible de Napoléon (FR) de Benjamin Lehrer (fict.) et David Jankowski (doc.)
Série "Secrets d'Histoire" présentée par Stéphane Bern (saison 12, épis. 1), Laurence Menec, Jean-Louis Remilleux/Société Européenne de Production-France Télévisions (FR2 24.4.18), 109 min. - av. Garance Thenault (Joséphine de Beauharnais), GUILLAUME GAUDFRIN (Napoléon), Olivia Gotanègre (Pauline Bonaparte), Nina Lopata (Hortense Bonaparte), Benoît Michaud (le tsar Alexandre Ier), Anne Paris (Caroline Bonaparte).
Docu-fiction avec reconstitutions tourné sur les lieux historiques.