II - L’EMPIRE BRITANNIQUE

9. LES INDES BRITANNIQUES (« THE RAJ »)

9.6. Événements divers se déroulant en Inde britannique

1912La Grotte des supplices (FR) d’Alfred Machin 
Série d’Art Pathé Frères, 565 m. – av. Jean Dax (capt. Kennedy), Jacques Normand (Atharvan, le grand prêtre), Germaine Lécuyer (Kâli), la panthère Mimir.
Bravant le léopard sacré, la prêtresse Kâli rejoint son amoureux, un officier anglais, Kennedy, et l’épouse. Les brahmanes la retrouvent plus tard, enlèvent son enfant et enferment Kâli dans une grotte pour être dévorée par les fauves. Mais Kennedy surgit à temps.
1921The Broken Road (GB) de René Plaissette 
Stoll Pictures, 1690 m. – av. Harry Ham, Mary Massart, Tony Fraser, June Putnam, Robert English. – Trois generations d’une famille anglaise cherchent à construire une route malgré l’opposition du maharaja local (d’apr. un roman d’A. E. W. Mason).
1921The Place of Honour (GB) de Sinclair Hill 
Stoll, 1640 m. – av. Hugh Buckler, Madge White, Pardoe Woodman, Luther Miles, M. Gray Murray. – Mélodrame dans une garnison britannique.
1936East Meets West / Hands Off (GB) de Herbert Mason 
Gaumont British Picture, 75 min. – av. George Arliss (sultan de Rungay), Lucie Mannheim (Marguerite Carter), Godfrey Tearle (Sir Henry Mallory), Romney Brent (Dr. Shagu), Ballard Berkeley (Nazim), Ronald Ward (Neville Carter), Norma Varden (Lady Mallory). – Courtisé par les Anglais et les Orientaux, le sultan d’un territoire autonome mais stratégiquement important négocie avec tous les partis en tenant compte de l’amour de son fils pour une Européenne. Tourné aux studios de Shepherd’s Bush à Londres. Un rôle sur mesure pour George Arliss.
1949Song of India (La Révolte des fauves) (US) d’Albert S. Rogell 
Columbia Pictures, 77 min. – av. Sabu (Ramdar), Gail Russell (princesse Tara), Turhan Bey (Gopal), Anthon Caruso (major Doraj), Fritz Leiber (Nanaram), Robert Barrat (maharaja de Ramjat).
Prince d’une tribu de la jungle indienne, Ramdar combat le maharaja de Gopal qui traque des animaux sauvages pour le compte des autorités britanniques.
1953The Hindu / Sabaka / Gunga Ram (US) de Frank Ferrin 
United Artists, 81 min. – av. Boris Karloff (gén. Pollegar), Nino Marcel (Gunga Ram), Lou Krugman (maharah de Bakore), Reginald Denny (Sir Cedric), Victor Jory (Ashok), June Forey (Marku Ponjoy, la grande prêtresse de Sabaka), Lisa K. Howard (Indria), Jay Novello (Damji).
Une secte d’adorateurs du feu sème la terreur dans les villages de l’Inde ; ni le maharaja ni le général britannique s’en offusquent. Aidé par ses amis, un éléphant et un tigre, Gunga Ram, un jeune cornac (sur le modèle de Sabu alias « Elephant Boy ») dont les parents ont péri dans les flammes par la faute de ces criminels, découvre leur lieux de culte et tue la grande-prêtresse. Une fois de plus, les religions de l’Inde sont démonisées par Hollywood. Une bande maladroite tournée en Technicolor dans l’Etat de Mysore, au sud de l’Inde, par un producteur de radio qui reprendra les aventures de Gunga Ram dans la télésérie « Andy’s Gang » (1955) avec Nino Marcel et Lou Krugman. Les scènes avec Karloff ont été rajoutées pour vendre le film.
1957(tv) English Family Robinson (GB) de Hal Burton, Andrew Osborn
(BBC 13.10.-3.11.57), 4 x 90 min. – av. Patrick Barr (major Scott), Glyn Houston (John Robinson), Olegario Frank (Havildar Dil), Peter Elliott (Jamadar Mandrali), Olaf Pooley (Havildar Khan), Marie Ney, Cyril Shaps, Ewen Solon (Subadar-Major Prithvi Saraswati), William Lucas, Jay Robinson, Peter Bryant, Eric Porter.
Quatre générations d’une famille anglaise en Inde, depuis la mutinerie des Cipayes (d’après Iain MacCormick). – Episodes : 1. « Free Passage Home » – 2. « The Third Miracle » – 3. « Night of the Tigers » – 4. « The Little World ».
1960Kohinoor (IN) de S. U. Sunny 
V. N. Sinha-Republic Film Corp. (Hindi). – av. Dilip Kumar, Meena Kumari, Jeevan Kumkum, Mukri, Kumar, Leela Chitnis, Wasi Khan. – Histoire du célèbre diamant des Moghols, enlevé par Nâdir Shâh de Perse en 1739, repris par Ranjit Singh, puis par les Anglais qui l’ajoutent aux joyaux de la Couronne en 1849.
1960Kadu Makrani (IN) de Manhar Raskapur 
Sadhana Chitra Prod., 148 min. (Gujarati). – av. Arvind, Shalini, Champsibhai Nagda, Mahesh Desai, Babu Raje, Bhudo Advani, Sulochana, Upendra Trivedi. – Le clan royal des Makranis de Junagadh défie le pouvoir britannique ; l’un d’eux, Qadir Bukhsh Rind Baloch ou Kadur Baksh dit Kadu Makrani, devient hors-la-loi et finit pendu à Karachi en 1887.
1973Kadu Makrani (IN) de Manu Desai (Gujarati). – Remake de 1960.
1973-74(tv) The Regiment (GB) d’Eric Hills (13, 16, 20), Pennant Roberts (14, 19, 23), Brian Farnham (15, 17, 18, 22) 
Terence Dudley/BBCtv (BBC1 23.2.73-5.4.74), 11 x 50 min. – av. Christopher Cazenove (capt. Richard Gaunt), Denis Lill (major Alfred Slingsby), Bernard Brown (major Rupert Saunders), Michael Brennan (col.-sgt. Bright), Terence Bayler (gén. Sir Herbert Kitchener), Michael Brennan (RSM Bright), Frederick Treeves (col. Cranleigh-Osborne), Virginia Balfour (Mrs. Cranleigh-Osborne), Penelope Lee (Mary Gaunt), Michael Elwyn (ltn. Henry Percival), Marc Zuber (Chandra), David Graham (Mehta), Madhav Sharma (maharaja), Jagdish Kumar (Dutta), Ajit Chauhan (Nappy-Wallah), Saeed Jaffrey (Punkah-Wallah), Howell Evans (Dilawar Khan), Nik Zaran (Dost Mohammed Khan).
Le destin de deux familles liées dans le cadre du Cotswolds Regiment, de 1895 à 1904, dont la progéniture est mobilisée en Afrique du Sud (cf. supra, guerre des Boers), puis en Inde. – Episodes ayant trait à l’Inde : 13. « Ambush » – 14. « Depot » – 15. « Courtship » – 16. « Troopship » – 17. « Settling In » – 18. « Cholera » – 19. « Riot » – 20 « Famine » – 21. « Women » – 22. « Heat » – 23. « North West Frontier ».
1975Conduct Unbecoming (GE) de Michael Anderson 
Individual-Lion International-Crown, 107 min. – av. Michael York (ltn. Arthur Drake), Richard Attenborough (major Lionel Roach), Trevor Howard (col. Benjamin Strang), Stacy Keach (adjudant), Christopher Plummer (major Alastair Wimbourne), Susannah York (Marjorie Scarlett), James Donald (le médecin), James Faulkner (ltn. Edward Millington), Rafiq Anwar (Pradah Singh).
Inde en 1890 : la veuve d’un officier décoré et admiré pour son héroïsme a été violée, le régiment du 20th Indian Light Horse est sous le choc, un tribunal militaire enquête, le lieutenant Drake défend le suspect numéro un, Millington, toujours peu respectueux des traditions de l’armée (d’après la pièce de Barry England, 1970). Filmé en Panavision et Technicolor à Islamabad (Pakistan) et aux studios de Shepperton. National Board of Review Award (USA) 1975 (« Top Ten Films »).
1975Hamsa Geethe / The Swan Song (IN) de Ganapathy Venkatramana Iyer 
Ananthalakshmi Films, 150 min. – av. Anant Nag (Bhairavi Venkata Subbaiah, célèbre chanteur carnate), Rekha Rao, Narayana Rao, Mysore Mutt, G. S.Rama Rao, Prema Karanth. – La quête artistique d’un musicien au royaume de Mysore, sous le protectorat britannique.
197922 June 1897 (IN) de Nachiket Patwardhan, Jayoo Patwardhan 
Sanket, 121 min. (Marathi). – av. Prabhakar Patankar, Ravindra Mankani, Udayan Dixit, Rod Gilbert, John Irving, Sadshiv Amarapurkar.
Puna 1897, le militant fanatique Bal Gagadhar Tilka assassine Rand qui a imposé la loi martiale à cause d’une épidémie de peste ; il est pendu avec ses frères qui ont cherché à le venger.
1987Swathi Thirunal (IN) de Lenin Rajendran 
Seven Arts Film, 133 min. – av. Anant Nag (Swathi Thirunal), Shrividya (Sugandhavalli), Ambika, Ranjini, Nedumudi Venu. – La vie de Swathi Thirunal Rama Varma, maharaja de Travancore au Kerala (1813-1846), protecteur des arts sous la houlette du colonel Munro (British East India Company).
2001Chhelebelah / My Boyhood Days (IN) de Sukanta Roy 
Tirumala Movies, 122 min. – av. Sahe Bhattacharya (Rabindranath Tagore enfant), Jishu Senjupta (Tagore adolescent), Manas Bhowmick (Jyotirindranath Tagore), George Baker, Indrani Halder, Dolon Roy, Ranjit Mallick (Debendranath Tagore, son père). – La jeunesse du poète et futur Prix Nobel Tagore (1861-1941) à Calcutta pendant les années 1873 à 1890.
2001***Lagaan : Once Upon a Time in India (Lagaan) (IN) d’Ashutosh Gowariker 
Aamir Khan-Jhamu Sughand Prod., 223 min. – av. Aamir Khan (Bhuvan), Gracy Singh (Gauri), Rachel Shelley (Elizabeth Russell), Paul Blackthorne (cpt. Andrew Russell), Suhasini Mulay (Yashodamai), Kolbhushan Kharbanda (rajah Puran Singh), Raghuvrr Yadav (Bhuzra), Rajendra Gupta (Mukhiya), John Rowe (col. Boyer), David Gant (major Warren), Jeremy Child (major Cotton).
En 1893, les habitants de Champaner, un village fictif du centre de l’Inde (Madhya Pradesh, Gujarat), attendent en vain la mousson, les récoltes sont maigres et ils doivent s’acquitter du « lagaan », l’impôt annuel payé aux occupants britanniques sur la récolte des céréales. Afin d’humilier les villageois, le capitaine Russell veut doubler cet impôt alors qu’ils sont au bord de la famine. Sur intervention du rajah local, Russell revient sur sa décision et propose un marché : si les Indiens battent les Britanniques au cours d’un match de cricket, ils seront exonérés du lagaan pendant trois ans ; par contre, s’ils perdent, ils devront s’acquitter du triple impôt – ce qui signifie misère et mort. Bhuvan, avec lequel Russel a un contentieux, relève le défi, constitue une équipe mélangeant castes et religions et l’entraîne durement sous les regards narquois, insultants ou méprisants de la garnison britannique. Il est conseillé par Elizabeth Russell, la sœur du capitaine, choquée par l’iniquité du traitement infligé aux indigènes et sensible au charme du jeune villageois. Suit un match épique de trois jours qui s’achève par la victoire in extremis des Indiens, la déconfiture des arrogants adversaires, la disgrâce de Russell (forcé par la Couronne de payer lui-même les taxes de toute la province et transféré en Afrique centrale) – et l’arrivée des pluies.
Une œuvre jubilatoire, qui maintient la tension jusqu’à la dernière minute, et ce malgré une deuxième partie essentiellement consacrée aux péripéties spectaculaires du match de cricket (sport auquel le public international n’est pas coutumier), ce qui constitue déjà en soi un tour de force et témoigne de la maîtrise narrative de Gowariker. Une superproduction (5,5 millions de $) atypique de Bollywood, avec un scénario politisé, entièrement tourné en extérieurs (un village de 56 huttes et un petit temple sont érigés près de Bhuj, dans le district de Kutch, au Gujarat) et sans vedettes (hormis Aamir Khan, le producteur), agrémentée d’airs musicaux très entraînants d’A. R. Rahman et de stupéfiants numéros dansés. Une œuvre qui montre que l’Inde n’a rien oublié des humiliations colonialistes du passé, mais néanmoins fortement fédératrice (contre les préjugés de race, de religion et de caste) et un parfait exemple de cinéma à la fois populaire et d’excellente tenue artistique. Nomination aux Oscars 2002 comme meilleur film étranger. American Choreography Award, Los Angeles ; 9 International Indian Film Academy Awards ; European Film Award ; Huit Filmfare Awards à Bombay (film, réalisation, scénario, musique, Aamir Khan, etc.). Champion du box office 2001. Festivals de Locarno (prix du public), Sundace, Portland (prix du public), Le Caire, Stockholm, Helsinki et Toronto. Classé parmi les 100 meilleurs films du monde par le magazine « Empire », doublé en Italie, record de recettes en Chine.
2021Edge of the World (GB/US/MY/CN) de Michael Haussman
Margate House Films-852 Films, 104 min. - av. Jonathan Rhys-Meyers (Sir James Brooke), Dominic Monaghan (col. Arthur Crookshank), Josie Ho (Mme Lim), Hannah New (Elizabeth Crookshank), Ralph Ineson (Sir Edward Beech), Bront Palarae (gouverneur Pengiran/prince Indera Mahkota), Samo Rafael (Pengiran/prince Badruddin), Wan Hanafi Su (sultan Omar Ali Saifuddin II), Atiqah Hasiholan (princesse Fatimah), Charles Brooke (Charles Brooke, neveu et successeur de Sir James).
Le destin de Sir James Brooke (1803-1868), aventurier britannique qui devint le premier rajah blanc du Royaume indépendant de Sarawak (au nord-ouest de l'île de Bornéo), couronné par le sultan de Brunei en 1841. Il régna pendant 26 ans, mit fin à la piraterie, à l'esclavage et aux trafic des têtes coupées tout en résistant aux manœuvres et pressions britanniques pour annexer son territoire riche en matières premières. Ses aventures inspirèrent Conrad et Kipling. - Un sujet en or, de magnifiques paysages (tournage en Malaisie), de l'imagerie léchée, le tout gâché par une mise en scène brouillonne, un scénario confus et un rythme languissant.