VI - L’ITALIE

1. L’ITALIE SOUS LE JOUG AUTRICHIEN DE LA « SAINTE-ALLIANCE »

1.3. « La Chartreuse de Parme », roman de Stendhal (1839)

Fabrice, fils du marquis Del Dongo (un Milanais partisan de l’Autriche), s’enthousiasme pour Napoléon (épisodes de 1796 et de Waterloo, 1815), puis se réfugie à Parme où il devient la victime des cercles réactionnaires de la cour.
1947*La Chartreuse de Parme / La certosa di Parma1. L’ombra del patibolo – 2. Amanti senza speranza (FR/IT) de Christian-Jaque ; Excelsa Film-Les Films André Paulvé-Scalera Film, 175 min. (Italie : 2 parties). – av. Gérard Philipe (Fabrice Del Dongo), Renée Faure (Clélia Conti), Maria Casarès (Gina, duchesse de Sanseverina), Louis Salou (Ernesto IV, prince de Parme), Tullio Carminati (comte Mosca), Aldo Silvani (gén. Conti), Louis Seigner (Grillo). – Soigné et ambitieux, remarquablement interprété, mais, dans l’adaptation de Pierre Véry, Pierre Jarry et Christian-Jaque, le roman est très fortement élagué et trahi sur ses points les plus délicats (les amours du jeune abbé, la passion adultère de l’archevêque). Le film débute à Parme en 1821 et ne fait que mentionner l’époque napoléonienne. Et pour cause: le film est le plus long métrage français de l'époque. Il obtient un succès international considérable, jusqu'en URSS. Tournage à Rome (aux studios Scalera et à Tivoli), à Milan et au bord du lac de Côme, avec des décors somptueux de Jean d’Eaubonne. Pour la séquence de l'évasion, Gérard Philipe refuse d'être doublé et descend lui-même 40 mètres de corde. Le film fait l’impasse sur Waterloo (la séquence est tournée près de Rome, mais coupée au montage).
1981**(tv) La Chartreuse de Parme / La certosa di Parma / Die Kartause von Parma (FR/IT/DE) de Mauro Bolognini ; Roberto Levi/France 3-I.T.F.-Polytel Italiana-Telemünchen-RAI (FR3 26.12.81-27.1.82 / RAI 12.9.-18.10.82), 6 x 55 min. – av. Marthe Keller (Gina, duchesse de Sanseverina), Gian-Maria Volonté (comte Mosca), Andrea Occhipinti (Fabrice Del Dongo), Georges Wilson (Ernesto IV, prince de Parme), Pascale Raynaud (Clelia Conti), Lucia Bosè (marquise Del Dongo), Nelly Borgeaud (Marie-Louise de Bourbon-Parme), Heiner Lauterbach (le comte Pietranera). – Une adaptation à la fois scrupuleuse. esthétisante et élégante du roman (sans doute la plus satisfaisante à ce jour, tant sur le plan du scénario que sur celui de la réalisation), dont les épisodes 1 et 2 se déroulent respectivement lors de l’arrivée de Bonaparte en Italie en 1796 et à Waterloo en 1815. Tournage à Colorno, Mantoue, Parme, Torrechiara, Soragna (Emiliano Romagnola) et au monastère de Sabbioneta. Prédominance du comte Mosca de Gian-Maria Volonté.
2012(tv) La certosa di Parma / La Chartreuse de Parme (IT/FR) de Cinzia Th. Torrini ; Roberto Levi/Prime Group-RAI Fiction-Tangram Film-France 3-JNB France Films (RAI 4.+5.3.12 / FR3 29.+30.12.12), 101 min. + 103 min. – av. Rodrigo Guirao Díaz (Fabrice Del Dongo), Marie-Josée Croze (Gina, duchesse de Sanseverina), François Berléand (Ernesto IV, prince de Parme), Anna Ferruzzo (marquise Del Dongo), Alessandra Mastronardi (Clelia Conti), Ralph Palka (gén. Conti), Hippolyte Girardot (comte Mosca), Ruggero Cara (Grillo), Valentina Reggio (Marietta), Matteo Ripaldi (marquis Creszenzi), Dora Romano (Faustina), Mattia Sbragia (marquis Del Dongo). – La téléaste florentine Torrini a réalisé auparavant pour la RAI le feuilleton romantico-historique immensément populaire « Elisa di Rivombrosa » (2003), qui se déroule en Italie du Nord à la même époque. Tourné à Parme, à Soragna, à la forteresse de Torrechiara (Val Parma), au Palazzo Albergati à Zola, à Rocca Sanvitale di Fontanellato, à Reggia di Colorno, Rocca Meli Lupi à Soragna, au château de Rivalta, à Bologne et à Milan (Teatro alla Scala). Brève séquence à Waterloo (2 min.), où Fabrice est pris dans le feu, avec une trentaine d’infanteristes, aperçoit Napoléon et son état-major en train de fuir, est blessé d’une éraflure à l’épaule. Un peu doucereux, très léché et kitsch (scènes d'amour), l’accent est mis sur les rapports entre la duchesse Sansaverina et son neveu Fabrice. Le casting est déplorable: Rodrigo Guirao Diaz est joli garçon, mais pas à la hauteur de son rôle