II - LE ROYAUME D’ANGLETERRE

8. GEORGE II (1727 à 1760)

Le comédien David Garrick (Brian Aherne, av. Olivia de Havilland) dans « The Great Garrick » de James Whale (1937).

8.2. Le comédien David Garrick

(1717-1779), comédien-vedette du « Drury Lane Theater » v. 1740, fondateur du festival de Stratford-on-Avon et le plus important défenseur de Shakespeare sur scène. Il repose à Westminster Abbey, au pied de la statue du grand barde.
1908David Garrick (US)
Essanay Film Mfg., 871 ft. – av. Henry E. Dixey (David Garrick).
1912David Garrick (GB) de Percy Nash 
London Film Co. (Cosmo), 1150 ft./370 m. – av. Gerald Lawrence (David Garrick), Mary Dibley (Ada Ingot), Charles Rock (Simon Ingot), George Bellamy (Squire Chiveley), Jean Cadell (Araminta Brown).
En 1740, Ada Ingot tombe éperdument amoureuse de David Garrick, alors qu’il interprète Roméo au Drury Lane Theatre, au point de refuser le mariage prévu par son père avec Richard Chivy. Le père s’en plaint au comédien qui promet de l’aider, se faisant passer pour un ivrogne et un joueur invétéré ; Ada est dégoûtée. Mais son fiancé Chivy s’enivre à son tour après avoir rencontré Garrick et révèle sans s’en rendre compte le pot aux roses à Ada. Garrick, qui vient de se battre en duel pour elle, s’éprend d’Ada et lui propose le mariage avec la bénédiction de son père, tandis que Chivy, volage, séduit sa femme de chambre. D’après la comédie immensément populaire de Thomas William Robertson (1864). La trame n’a que peu de rapport avec l’histoire, Garrick ne s’étant pas marié avant 1749, et avec Eva Marie Veigel.
1913David Garrick (GB) de Hay Plumb 
Hepworth Picture Players, 4000 ft./1296 m. – av. Charles Wyndham (Garrick), Mary Moore (Ada Ingott), Louis Calvert (Simon Ingot), Hay Plumb (Billy Banter), Chrissie White, James Blakeley, Bertram Steer, T. N. Walter. – D’après la pièce de T. W. Robertson (cf. 1912).
1913David Garrick (GB) de Leedham Bantock 
Zenith Films Ltd., 2500 ft./810 m. – av. Seymour Hicks (Garrick), Ellaline Terriss (Ada Ingot), William Lugg (Simon Ingot), Nellie Dade (Arminta Brown), Jenry Kitts (Mr. Brown), Vincent Sternroyd (Lord Fareleigh). – D’après la pièce de T. W. Robertson (cf. 1912).
1914David Garrick (US) de James Young 
Vitagraph Co. of America, 2 bob. – av. James Young (David Garrick), Clara Kimball Young (Ada Ingot), Edward M. Kimball (Simon Ingot), Albert Roccardi (Smith), Kate Price (Mrs. Smith), Arthur Ashley (Chivy), Flora Finch (Aramintha), Rex Hitchcock [=Rex Ingram]. – D’après la pièce de T. W. Robertson (cf. 1912).
1916David Garrick. A Man’s Choice (US) de Frank Lloyd 
Pallas-Paramount Pictures, 5 bob. – av. Dustin Farnum (David Garrick), Winifred Kingston (Ada Ingot), Herbert Standing (Simon Ingot), Frank Bonn (Squire Richard Chivy), Lydia Yeamans Titus (Araminta Brown), Olive White (la tante d’Ada), Mary Mersch (Fanny Lacy). – D’après la pièce de T. W. Robertson (cf. 1912).
1922David Garrick (GB) de Harry B. Parkinson 
série « Tense Moments with Great Authors », Master Films Ltd., , 1300 fr. – av. Milton Rosmer (David Garrick). D’après la pièce de T. W. Robertson (cf. 1912).
1928David Garrick (GB) de George J. Banfield, Leslie Eveleigh 
série « Ghosts of Yesterday », British Filmcraft, 2046 ft. – av. Gordon McLeod (David Garrick), Gabrielle Morton (Peg Woffington), Betty Faire (Ada Ingot), Judd Green (Simon Ingot), Charles Matthews (Dr. Johnson). – D’après la pièce de T. W. Robertson (cf. 1912).
1936*Peg of Old Drury (GB) de Herbert Wilcox 
H. Wilcox Prod./British & Dominions Film Corp., 76 min. – av. Anna Neagle (la comédienne Peg Wolfington), Cedric Hardwicke (David Garrick), Margaretta Scott (Kitty Clive), Jack Hawkins (Michael O’Taffe), Maire O’Neill (Mrs. Wolfington), Arthur Sinclair (Mr. Wolfington), Dorothy Robinson (Margaret Dalloway), Robert Atkins (Dr. Samuel Johnson), Leslie French (Alexander Pope), Tom Heslewood (William Pit l’Aîné).
Un biopic romancé sur l’Adrienne Lecouvreur irlandaise, Margaret « Peg » Wolfington (1720-1760), la plus célèbre comédienne de son temps, qui fit carrière à Drury Lane à Londres. Elly y rencontre David Garrick qui devient son mentor et son amant, mais qui ignore ses problèmes cardiaques. Peg meurt dans ses bras sur scène, à la fin d’une représentation de « As You Like It » de Shakespeare où elle interprétait Rosalind. En vérité, elle s’effondra paralysée au baisser du rideau (3 mai 1757), dut renoncer au théâtre et mourut trois ans plus tard. Elle ne rêva pas non plus d’une vie bourgeoise retirée avec Garrick dans le Surrey : la vie sexuelle trépidante de l’actrice fit longtemps les gorges chaudes de Londres. Cela dit, un film qui ne manque pas de charme, grâce surtout à la fraîcheur et à l’entrain d’Anna Neagle (l’épouse du réalisateur), et qui marche visiblement sur les traces de « Nell Gwyn » (1934), autre grand succès populaire du team Wilcox-Neagle. Tourné aux studios B&D à Elstree.
1937*The Great Garrick (US) de James Whale 
Mervyn LeRoy/Warner Bros., 91 min. – av. Brian Aherne (David Garrick), Olivia de Havilland (Germaine Dupont, comtesse de la Corbe), Edward Everett Horton (Tubby), Melville Cooper (M. W. Picard), Lionel Atwill (Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais), Etienne Girardot (Jean Cabot), Lana Turner (Auber), Fritz Leiber (Horatio dans « Hamlet »), Henry O’Neill (Sir Joshua Reynolds [coupé au montage]).
Célèbre dans toute l’Europe, Garrick est invité en France par Beaumarchais afin de jouer Hamlet à la Comédie-Française. Bientôt une rumeur court selon laquelle Garrick voudrait en profiter pour donner une leçon aux comédiens français, et ceux-ci, se sentant insultés, louent l’auberge où l’acteur anglais va séjourner, remplacent le personnel par la troupe de la Comédie et se préparent à le dégoûter de son séjour français. Garrick découvre le subterfuge, mais faisant semblant de rien, il prend les acteurs à leur jeu et gagne leur sympathie. À Paris, sur scène, il retrouve dans une loge la délicieuse comtesse de la Corbe (qu’il avait courtisée à l’auberge, la prenant pour une mauvaise actrice) et joue pour elle « Don Juan ».
Ayant quitté l’Universal après l’inoubliable « The Bride of Frankenstein » et la mutilation de ce qui aurait pu être son chef-d’œuvre, « The Road Back », James Whale fait un bref saut à la Warner, dans les studios de Burbank, pour y diriger cette comédie ironique tirée d’une pièce d’Ernest Vajda (« Ladies and Gentlemen », 1937). « Supervisé personnellement par Mervyn LeRoy », le film, très fluide, abonde en mouvements de caméra, idées de mise en scène et cadrages séduisants, et Brian Aherne fait un Garrick à la fois touchant et imbu de lui-même. Une célébration exubérante, jouissive du théâtre, de ses histrions égocentriques, de son univers pittoresque (que Whale connaît bien) qui est néanmoins un échec public retentissant. A redécouvrir.
1951® The Lady and the Bandit / Dick Turpin’s Ride (Dick Turpin, bandit gentilhomme) (US) de Ralph Murphy. – av. George Baxter (David Garrick), cf. (8.6).
1969(tv) The Wicked Stage (GB)
Granada Television Prod., série « Rogue’s Gallery » (ITV 17.5.69), 60 min. – av. Diane Cilento (Lady Sarah Bellasize), Jim Dale (Lucifer Kane), Sandra Bryant (Molly Socket), Ian McShane (David Garrick). – Lucifer Kane raconte sa carrière, de pugiliste à Southwark Fair, d’acteur à Drury Lane, enfin de forçat à Newgate.
1971® (tv) Boswell’s Life of Johnson (GB) de Clarke Tait. – av. John Neville (David Garrick), cf. (9).
1983® (tv) Der blinde Richter (DE) de Vojtech Jasny. – av. Ingolf Gorges (David Garrick), cf. (8.3).