I - LA FRANCE

7. LA RÉVOLUTION FRANÇAISE (1789 à 1795)

L’ouverture des États généraux de 1789 pour résoudre la crise financière endémique aboutit à l’autoproclamation de l’Assemblée nationale par le Tiers État. La Prise de la Bastille (14 juillet 1789) marque le début d'une guerre civile qui se transforme progressivement en révolution. En octobre, la foule envahit la résidence de Versailles et exige le transfert de la famille royale au Palais des Tuileries, en plein centre de Paris. Les 20 et 21 juin 1791, Louis XVI, sa femme Marie-Antoinette et leur famille immédiate tentent de rejoindre le bastion royaliste de Montmédy, à partir duquel le roi espère lancer une contre-révolution avec l'appui des régiments de la Meuse, Sarre et Moselle du marquis de Bouillé. La fuite est un échec, la famille royale est arrêtée à Varennes, le roi accusé de trahison. Un an plus tard, l’assaut des Tuileries (10 août 1792) entraîne la chute de la monarchie et la fin de l’Ancien Régime. Création du Tribunal révolutionnaire et instauration du règne de la Terreur sous la dictature du Comité de salut public dirigé par Maximilien de ROBESPIERRE et ses partisans jacobins (17 mars 1792). Le 21 janvier 1793, Louis XVI est exécuté. Les journées de Thermidor (juillet 1794) qui voient Robespierre et ses proches guillotinés, signifie la fin de la dictature des sans-culottes. La Première coalition européenne contre la France dure de 1792 à 1797.
Le bilan des victimes de la Révolution française est surprenant: selon les registres, de 1792 à 1794, 16'600 personnes ont été guillotinées dans l'Hexagone. A ces morts, il faut ajouter quelque 3000 prêtres massacrés, les prisonniers exécutés par la foule de septembre 1792, les populations vendéennes et les 50'000 citoyens tués dans les émeutes à Lyon, à Nantes ou dans la plaine des Brotteaux. Au total, on estime que près de 200'000 Français ont été victimes de la Révolution (soit 0,7% de la population). La répartition des victimes par classes sociales bouleverse les clichés des manuels: 8,5% du total des exécutés sont des nobles (la majorité a échappé au pire en fuyant le pays), 6,5% sont des membres du clergé, 25% de la bourgeoisie (qui a pourtant mené la Révolution de 1789), 28% des paysans; ce sont les ouvriers, artisans, commerçants, le petit peuple prolétarisé des villes qui sont les plus frappés en représentant 31% des victimes - soit deux ou trois fois leur poids démographique. (cf. "Histoire/hors-série Point de vue", avril 2012)
Les journées de Thermidor vues par Abel Gance (« Napoléon », 1927).

7.1. Généralités et anecdotes diverses

1908Sous la Terreur (FR) d’Albert Capellani 
SCAGL-Pathé Frères, 154 m. – av. Jacques Grétillat, Henri Desfontaines. – En 1780, le marquis de Lucemy a accordé la vie au braconnier Morin. Devenu commissaire au gouvernement en 1792, son fils gracie à son tour le marquis condamné à la guillotine et épouse sa fille.
1908L’eroe di Walmy (Le Héros de Valmy) (IT) de Romano Luigi Borgnetto 
Itala Film, Torino, 120 m.
1908Un matrimonio sotto il Terrore / Vittima del Terrore / Un dramma sotto il Terrore (IT)
Itala Film, Torino, 287 m.
1908Scene della Rivoluzione / Scene rivoluzionarie francesi (Scènes de la Révolution française) (IT)
Rossi & C., Torino, 201 m.
1908Le Fou de la falaise (épisode de la Révolution française) (FR) de Gérard Bourgeois 
Lux Film, 254 m.
1909Le Petit Tambour de 92 (FR) de Louis Feuillade ; Gaumont, 162 m. – Le tambour de Valmy.
1909Thermidor An II (FR) de Maurice de Féraudy ; Gaumont, 183 m. – av. Mme Bertin, Millet, Charpentier, Donelly. – D’après une nouvelle d’Anatole France.
1909La Légende de Gamelle (FR) de Louis Feuillade (?) 
Gaumont, 126 m.
1909Nursing a Viper (Le Serpent dans le nid) (US) de David Wark Griffith 
Biograph, 920 ft. – av. Florence Lawrence, Arthur Johnson, Marion Leonard, Billy Quirk. – Des sans-culottes font la chasse à des aristocrates débauchés ; un libertin trouve refuge chez un noble dont il tente de séduire l’épouse. Son hôte le livre aux révolutionnaires.
1909La Citoyenne (FR) d’Etienne Arnaud (?) 
Gaumont, 174 m.
1910Sous la terreur (FR) d’Albert Capellani 
SCAGL-Pathé Frères, 280 m. – av. Jacques Grétillat, Henri Desfontaines.
Grâce à l’intervention des enfants du malheureux et de sa propre fillette, Lucile, le marquis de Lucenay relâche le paysan braconnier Morin, condamné à la corde. Quinze ans après, sous Robespierre, le marquis et sa fille sont désignés pour l’échafaud. Georges, le fils Morin, doit les arrêter. Pour sauver celui qui accorda jadis la vie à son père, il épouse Lucile, une alliance réparatrice entre le peuple et la noblesse acceptée par le gouvernement révolutionnaire. Un prêtre sanctionne leur union au pied de la guillotine.
1910Mademoiselle de Sombreuil (FR) d’Etienne Arnaud 
Gaumont, 210 m. – Mlle de Sombreuil est obligée de boire un verre de sang pour épargner la guillotine à son père.
1910La Conspiration du comte de Fargas (FR)
Pathé Frères, 295 m. – Le comte de Fargas, conspirateur royaliste, possède une imprimerie secrète qu’il a longtemps pu dissimuler grâce à un savant mécanisme, échappant ainsi aux fouilles du citoyen Roussot. Trahi, il est arrêté avec son épouse, mais Roussot, qui s’est épris de la comtesse, les fait évader et paie son geste de sa vie.
1910Lâcheté 1793 (FR)
Le Film d’Art-Pathé Frères, 260 m. – av. Walter, Jeanne Provost, Clément. – En 1793, la marquise de Beaulieu recueille le commandant Martial, blessé au combat, le soigne et s’en éprend. Les républicains arrêtent l’aristocrate, mais Louise, la domestique, se sacrifie en se faisant passer pour elle. Martial dénonce la marquise qui est restée insensible au sacrifice de Louise et se suicide.
1910La Dot de la forêt (FR) d’Etienne Arnaud 
Gaumont, 124 m. – Une jeune aristocrate ruinée épouse un riche républicain grâce à la découverte d’une cassette remplie d’or dissimulée dans la forêt.
1910La Reddition de Verdun (FR) d’André Calmettes 
Film d’Art, 290 m. – av. Philippe Garnier (le lieutenant-colonel Nicolas-Joseph Beaurepaire), Georges Dorival (cdt. Valeau). – Le 2 septembre 1792, Verdun est pris par les Autrichiens et Beaurepaire se suicide pour échapper à la honte.
1910The Oath and the Man. A Story of the French Revolution (Le Serment et l’Homme, une histoire de la Révolution française) (US) de David Wark Griffith 
Biograph, 997 ft./17 min. – av. Henry B. Walthall (Henri Prévost, le parfumeur), Florence Barker (son épouse), W. Chrystie Miller (le prêtre), Claire McDowell, George O. Nicholls, Charles H. West, Francis J. Grandon.
Sa femme le trompant avec un aristocrate, un parfumeur fomente une révolte des paysans qui s’emparent du château. Un prêtre intervient en faveur des amoureux, et le parfumeur les aide à échapper à la vindicte populaire. Tourné à Patterson, New Jersey.
1910L’Évadé des Tuileries (Une journée de la Révolution) (FR) d’Albert Capellani 
SCAGL-SAPF-Pathé Frères, 320 m. – av. Georges Grand (marquis de Champcenetz), Gabrielle Robinne (Grace Elliott), Jean Chameroy, Jean Garat, Henry Bosc, Suzanne Avril, Jeanne Brindeau, Georges Chameroy.
Après l’assaut des Tuileries, Grace Darlymple Elliott (1758-1823), une jeune Écossaise établie à Paris, sauve son ami proche du roi, le marquis de Champcenetz (gouverneur des Tuileries) en le dissimulant entre les deux matelas de son lit. L’épisode figure également dans « L’Anglaise et le duc » d’Eric Rohmer (2001).
1910® La Fin d’une royauté (FR) d’André Calmettes ; Film d’Art. – av. Blanche Dufresne (Marie-Antoinette), Clément (Simon), Berthe Bovy. – cf. Louis XVI (6).
1910Fra le spire della Rivoluzione Francese (IT)
Aquila Films, Torino, 244 m.
1911Les Six Petits Tambours / Messidor An II (1794) (FR) d’Albert Capellani ; SCAGL-Pathé Frères, 385 m. – av. Jean Kemm, Dupont-Morgan, le petit Colsi. – Suspectés de prélever des machandises sur le terrain, six tambours risquent le peloton d’exécution, mais les enfants sont graciés par leur colonel.
1911Pour la Patrie (FR)
Film d’Art, 292 m.
1911Ritratto vendicatore (IT)
Itala Film, Torino, 306 m. – av. Emilio Ghione.
1911Giovanna la pallida / Due matrimoni (IT) de Mario Caserini 
Cines, Roma, 505 m. – av. Maria Righelli, Gennaro Righelli. – Mélodrame situé à Tours entre 1780 et 1792 : Octave, duc de Landon, se fiance avec Jeanne qu’il confie à son ami officier, Salviati. Celui-ci, une canaille, trompe son ami en discréditant Jeanne, puis se suicide. Le duc, qui s’est marié avec Jeanne, cherche en vain à profiter de la confusion que la Révolution a fait régner dans les bureaux de l’état civil pour rétablir la vérité (d’après « Jeanne la pâle », une œuvre de jeunesse d’Honoré de Balzac, 1837).
1911Giuramento di un Giacobino (IT)
Aquila Films, Torino, 172 m. – Le jacobin Darville fait fuir le comte de Loresy dont il aime la fille et finit en prison.
1911La Rivoluzione del settembre 1793 (IT) de Romolo Bacchini 
Vesuvio Film, Napoli, 230 m. – Ami du prince de Condé, le marquis de Favras est arrêté, mais son épouse Marie promet au tribunal de livrer le nom des principaux conjurés contre la clémence pour le marquis. Lorsqu'il apprend le prix à payer, celui-ci détruit la liste des noms et s'enfuit avec son épouse. Ils sont capturés. Le couple est libéré par les hommes de Condé qui prennent la prison d’assaut aux cris de "à bas les sans-culottes!".
1912The Days of Terror / In the Reign of Terror (US) de Charles Kent 
Vitagraph Co. of America, 1 bob. – av. Julia Swayne Gordon, Charles Kent, Leah Baird, Leo Delaney, Maurice Costello.
1912Sotto Robespierre (Au temps de Robespierre) (IT)
Cines, Roma, 317 m. – av. Amleto Novelli, Aurelia Cattaneo. – Blanche du Loup livre à Robespierre les noms des conjurés qui complotent contre lui pour sauver son époux, leur chef. Quand celui-ci, libéré, apprend le geste de sa femme, il se suicide.
Affamée, la population gronde dans les rues de Paris (« Danton » d’Andrzej Wajda, 1982).
1912Eroica riconoscenza (IT)
Savoia Films, Torino, 350 m. – av. Fede Sedino, Bonaventura W. Ibañez. – En Argonne, des royalistes dirigés par le marquis d’Euriseul préparent l’évasion de Louis XVI. Beujard, un domestique, les trahit et fait envahir le château. Seule Blanche, la marquise, peut se sauver avec l’aide du fidèle Bernard, et elle venge son époux en piègant Beujard et ses sans-culottes dans une cabane en feu.
1912[épisode] Le Mort Vivant – La Cassette de l’émigrée (FR) de Louis Feuillade 
Gaumont, 570 m. – av. Renée Carl (Marie-Jeanne), René Navarre (Roussot), Edmond Bréon (Poyen). – Feuilleton historique : une servante cache les bijoux de sa maîtresse obligée d’émigrer.
1912Adottato dal re (IT) de Romolo Bacchini 
Vesuvio Film, 800 m. – av. Maria Righelli (Madame Dubarry), Gennaro Righelli (Louis XV). – Mme Dubarry surprend dans son boudoir un jeune ramoneur, Renzo, qui s’est endormi. Elle assure sa tutelle, le fait page et l’envoie étudier au collège. Lorsque sa bienfaitrice est condamnée à mort par la Révolution, Renzo tente vainement de la sauver et va à l’échafaud dans la même charrette qu’elle.
1913Par l'amour (FR) de Léonce Perret
Établissement L. Gaumont, 1254 m. (3 parties). - av. Emile André (le duc d'Albano), Rose Dione (lacomtesse Maddalena), Pelisse (Ginetta), Jean Aymé (le lieutenant de police), René Cresté (Danielo Langeli).
Pendant la Révolution française (?), le duc d'Albano parvient à échapper à ses sujets révoltés grâce à l'aide d'une jeune fille, Ginetta, à laquelle il remet un anneau qui pourra lui rendre service plus tard. Il revient trois ans après et réintègre son château, mais Danielo Langeli, chef des insurgés et fiancé de Ginetta, est arrêté comme conspirateur et condamné à mort. Ginetta montre son anneau au duc, et celui-ci fait fusiller Danielo avec des armes chargées à blanc avant de quitter à jamais le duché. Scénario Gaumont du 6.8.13 filmé à Marseille aux Forts St. Nicolas et St. Jean.
1912La Légende du miroir (FR)
SCAGL-Pathé Frères, 315 m. – av. Berthe Bovy. – En 1793, un messager secret des royalistes et le jeune noble qui l’a caché sont dénoncés par un espion et condamnés à mort.
1912Le Sphinx (FR)
Société Française des Films Eclair, 588 m. – av. Charles Krauss, Olga Demidoff, Suzanne Crosnier, Josette Andriot.
1912The Peasant Girl’s Revenge (GB) de Warwick Buckland 
Hepworth Mfg. Co., 975 ft. – av. Flora Morris (Aline), Alec Worcester (le marquis de St. Grise). – En 1789, une paysanne dénonce son séducteur aristocrate au tribunal.
1913Le Dévouement de Lucile (FR)
Gaumont. – Une actrice sauve un bel aristocrate, qu’elle avait dénoncé par jalousie, de la guillotine.
1913Noktyurn Shopena [Nocturne de Chopin] (RU) de Yakov Protazanov 
Thiemann & Reinhardt, 2 bob. – av. Ekaterina Geltser (comtesse de La Tour), Vassilii Tikhomirov. – Le comte de La Tour échappe aux sans-culottes du commissaire du peuple Malavolta. Souhaitant revoir une dernière fois son épouse et son jeune fils Alfred avant de partir en exil, il convient avec elle par lettre qu’elle jouera le « Nocturne » de Chopin si la voie est libre. Mais la lettre est interceptée, et le commissaire se met au piano pour attirer le comte dans un piège. Quoique blessé, Alfred prévient son père du danger et celui-ci dupe ainsi une deuxième fois les vilains révolutionnaires. Petit détail qui semble avoir échappé au cinéaste russe : les « Nocturnes » de Frédéric Chopin ont été composés entre 1827 et 1846.
1913The Lady of Lyons (GB) de Léon Bary 
Hepworth Mfg. Co.-Cooperative Cinematograph Co., 1260 m. – av. Cecil Mannering (Claude Meliotte). – France en 1795, un homme revient de la guerre à temps pour empêcher sa femme d’en épouser un autre qui lui a fait croire que son mari était mort (adapté librement d’après la pièce d’Edward Bulwer-Lytton, 1838).
1914The Dead Heart (GB) de Hay Plumb 
Hepworth Mfg. Co., 1044 m. – av. Alice de Winton (Catherine), Lionelle Howard (Saint-Valéry), Claire Pridelle (Cerisette), Harry Gilbey (Robert Landy), Edward Lingard (comte de Saint-Valéry), William Felton (l’abbé Latour), John MacAndrews (Jocrisse).
En 1795, un vétéran abusé, héros de la prise de la Bastille, veut se venger sur le fils voué à la guillotine de son ancien amour et de son offenseur, le comte Saint-Valéry ; mais il change d’avis et se sacrifie à la place du jeune homme (d’après la pièce « The Dead Heart : A Story of the French Revolution » de Watts Philips, 1889).
1915Vive la nation – 1792 (FR)
Edit. Aubert Films, 1000 m. – av. Devalence, Champagne, Hubert, Gay (gén. François Kellermann), Mlle Dorléac. – Épisode de la bataille de Valmy.
1916Il quadrifoglio rosso [Le Trèfle à quatre feuilles rouge] (IT) de Mario Roncoroni
Savoia Film, Torino, 1108 m. - av. Adriana Costamagna, Arturo Garzes, Virgilio Fineschi, Vasco Creti, Amalia Colombo. - En pleine tourmente révolutionnaire, une mère retrouve sa filleule, Espérance, qu'elle cherche à protéger des avances sexuelles de son propre frère. Du gros mélo.
1918La cavalcata dei fantasmi - 1. I tre incogniti / I giorni del terrore – 2. L’atavismo attraverso i secoli / La ghigliottina). (IT) de Giovanni Zannini
Zannini-Film, 2292 m. – av. Lina Pellegrini, Sergio Mari, Paolo Wullmann, Jaroslawo Tarnawa, Giovanni Mayda. – Les tribulations de la famille du marquis de Donville pendant la Révolution, contées par un romancier à son éditeur d’abord réticent, puis enthousiaste.
1919[épisode :] **Blade af Satans bog (Feuilles arrachées au livre de Satan) (DK) de Carl Theodor Dreyer 
Ole Olsen/Nordisk Film Kompagni. – av. Tenna Kraft (Marie-Antoinette), Emma Wiehe (comtesse de Chambord), Elith Pio (commissaire révolutionnaie), Helge Nissen (Satan), Jeanne Tramcourt (comtesse Geneviève).
Le troisième des quatre épisodes de l’intolérance au cours des âges selon Dreyer (avec des réincarnations successives de Satan) se déroule sous la Révolution : le diable excite la haine des Jacobins contre la reine Marie-Antoinette et la concupiscence d’un commissaire de la République contre la suivante de la reine, la comtesse de Chambord. Deuxième long métrage du grand cinéaste danois. Tournage aux studios de Valby.
Ancienne favorite de Louis XV, la comtesse Du Barry est guillotinée (« Madame Dubarry » d’Ernst Lubitsch, 1919).
1919® **Madame Dubarry (DE) d’Ernst Lubitsch. - av. Pola Negri (Jeanne Vaubernier, devenue Mme du Barry). – Jeanne Lubitsch passe du décès de Louis XV directement à la Révolution, et sa Madame Dubarry est aimée-détestée par un de ses chefs. Son exécution est un des grands moments du film (commentaires cf. 5).
1919The Brand of Judas (US) de Lillian Howarth
(aussi scénario), Brooklyn. – Gazelle Pasca, une Américaine du Maryland, détruit le ménage de sa meilleure amie et gagne la France où elle s’amourache d’un officer français, puis d’un duc, et marche avec ce dernier vers la guillotine.
1920Il principe mascherato (IT) de Vitale De Stefano
Proteus-Film/Fulgor-Film Milano, 1190 m. – av. Suzanne Armelle, Vitale De Stefano, Lavinia Gallini, Margherita Boccardi, Edmondo Annone, Giuseppe De Grazia. – La vengeance d’Albert de Chareun, dont le château familial à été incendié pendant la Révolution.
1921® Orphans of the Storm (Les Deux Orphelines) (US) de David Wark Griffith. – av. Monte Blue (Danton), Sidney Herbert (Robespierre), Lee Kohlmar (Louis XVI). – Plutôt que le mélodrame si populaire d’Ennery et Cormon, Griffith voulait faire un film sur la Révolution française avec Lillian Gish et Monte Blue. Il décide donc de déplacer l’intrigue de la pièce de 1784 à la veille de la Révolution. – Cf. Louis XVI (6.7).
1922Es leuchtet meine Liebe (DE) de Paul Ludwig Stein 
PAGU-Ufa, 2165 m. – av. Wilhelm Dieterle (Saint-Just), Mady Christians (Jeanne, marquise de Châtelet), Hans Heinrich von Twardowski (Lucien, duc de Gramont), Olga d’Org-Belajeff (Germaine, princesse de Soubise), Theodor Loos (comte Biron), Lia Eibenschütz (Antoinette), Harry Hardt, Ilka Grüning (mère de Saint-Just).
Les derniers mois et la condamnation de Saint-Just, d’après la nouvelle « Malmaison » (1921) d’Annemarie von Nathusius. Tourné aux studios Ufa-Union de Berlin-Tempelhof.
1922Il fabbro del convento (IT) de Vincenzo Denizot 
Milano Film, 8156 m. (6 épisodes). – av. Valentina Frascaroli (Toinon), Paolo Raviglia (le forgeron Dagobert), Lisetta Paltrinieri (Aurore), G. M. De Vivo (Polyte), Gabriel Moreau.
Une action rocambolesque située durant les années 1780-1789 et 1793. Jeanne, persécutée par le clan arrogant et cupide des Mazures, est à l’abri dans un couvent, protégée par sa demi-sœur, l’aristocrate Aurore. Sous la Terreur, les deux sœurs sont menacées de la guillotine ; le capitaine Dagobert, un forgeron, sauve Aurore de l’échafaud et l’épouse ; il devient général sous le Directoire et punit les ennemis des sœurs. Feuilleton d’après « Le forgeron de la Cour-Dieu » de Ponson du Terrail (1869).
1923Kinder der Revolution (AT) de Hans Theyer 
Sascha Film Wien, 2600 m. – av. Carl Heinz Fischer, Oskar Beregi, Albert Kersten, Lucie Deraine.
1923Le dernier des Capendu (FR) de Jean Manoussi 
AGC-Nicaea Films. – av. Jean Dehelly (Cyrille de Capendu), Victor Perny (comte Emmanuel de Capendu), Arlette Strazzi (comtesse Aglaé de Capendu), Raymond Brèthes (Antoine Caron), Laurette Claudy (Claudie).
Villers-Cotteret en 1789. Fils du comte de Capendu, Cyrille aime sa sœur de lait, Claudie, une roturière, émigre à Coblence pendant la Terreur, puis, devenu patriote, s’enrôle dans les armées de la République où il trouve la mort (d’après le roman d’Eugène Barbier, 1923).
L’assaut des Tuileries, un tableau magnifiquement éclairé du « Scaramouche » de Rex Ingram (1923)
1923® Scaramouche (US) de Rex Ingram. – av. George Siegman (Danton), De Garcia Fuerburg (Robespierre), Roy Coulson (Marat), Edwin Argus (Louis XVI), Clotilde Delano (Marie-Antoinette), Slavko Vorkapitch (lieut. Napoléon Bonaparte). – Dans sa magnifique version du roman de Sabatini, Ingram reconstitue avec faste la prise des Tuileries. Cf. Louis XVI (6.6).
1925® Madame Sans-Gêne (US/FR) de Léonce Perret. – av. M. Vicherat (Marie-Antoinette), Louis Sance (Louis XVI), José Roland (Robespierre). – cf. Napoléon : Empire.
1926/27***Napoléon (vu par Abel Gance) (FR) d’Abel Gance [et Victor Tourjanski, Alexandre Volkoff] 
Wengeroff-Stinnes-Société générale de films, 12’800 m. – av. Albert Dieudonné (Napoléon Bonaparte), Gina Manès (Joséphine), Albert Alberty (Jean-Jacques Rousseau), Paul Amiot (Fouquier-Tinville), Robert de Ansorena (Desaix), Antonin Artaud (Marat), Pierre Batcheff (Hoche), Beaulieu (Beaumarchais), Alexandre Bernard (gén. Dugommier), Beuve (Dr Guillotin), Roger Blum (Talma), Boudreau (La Fayette), Daniel Burret (Robespierre), G. Cahuzac (vicomte de Beauharnais), Sylvio Caviccia (Lucien Bonaparte), Roger Chantal (Jérôme Bonaparte), Guy Favière (Fouché), Fleury (Carnot), Abel Gance (Saint-Just), Jean Gaudray (Tallien), Georges Hénin (Eugène de Beauharnais), Philippe Hériat (Salicetti), Koubitzky (Danton), Harry Krimer (Rouget de Lisle), Georges Lampin (Joseph Bonaparte), Raphaël Liévin (Fabre d’Eglantine), Martin (Voltaire), Ernest Maupin (Washington), Maxudian (Barras), Genica Missirio (Murat), Fernand Rauzena (Louis Bonaparte), Pierre Régnier (Diderot), Philippe Rolla (Masséna), Vladimir Roudenko (Napoléon enfant), Saint-Allier (le peintre David), Edmond van Daële (Robespierre), Vaslin (Benjamin Franklin), Robert Vidalin (Camille Desmoulins), Louis Vonelly (André Chénier), Suzanne Bianchetti (Marie-Antoinette), Eugénie Buffet (Laetitia Bonaparte), Yvette Dieudonné (Elisa Bonaparte), Chakatouny (Pozzo di Borgo), Maurice Schutz (Paschal de Paoli), Marguerite Gance (Charlotte Corday), Simone Genevois (Pauline Bonaparte), Pierrette Lugan (Caroline Bonaparte), Janine Pen (Hortense de Beauharnais), André Standard (Thérèsa Cabarrus/Mme Tallien), Suzy Vernon (Mme Récamier), Alexandre Bernard (Collot d’Herbois), Raoul Villiers (Boissy d’Anglas), Viguier (Couthon), Daniel Mendaille (Fréron), Francine Mussey (Lucile Desmoulins). – La carrière du Corse, de sa scolarité à Brienne, dès décembre 1783, jusqu’aux premières escarmouches de la campagne d’Italie, à Montenotte en mars 1796. – Commentaires, cf. XIXe s. : Napoléon (films diachroniques).
1931Madame Guillotine (GB) de Reginald Fogwell 
R. Fogwell Productions-Mansfield Markham, 74 min. – av. Madeleine Carroll (Lucille de Choisigne), Brian Aherne (Louis Dubois), Henry Hewitt (vicomte d’Avesnes), Frederick Culley (marquis Héricourt de Choisigne), Hector Abbas (Leblanc), Ian MacDonald (Jacques), J. Fisher White (Lefarge).
Rouen en 1789, Louis Dubois, un avocat jacobin, aime sans espoir Lucille, fille du marquis de Choisigne que ce dernier destine au vicomte libertin d’Avesnes. Quand éclate la Révolution, le père et le fiancé échangent Lucile contre leur liberté à Dubois, devenu chef du Tribunal révolutionnaire. Dubois épouse Lucile pour lui sauver la vie, échappe à la guillotine et s’enfuit avec sa femme en Angleterre. Tourné aux Worton Hall Studios à Isleworth, en extérieurs à Worton Hall et Adelphi Arches.
La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, vue par Robert Enrico dans « La Révolution française » (1989)
1934® Napoléon Bonaparte (FR) d’Abel Gance (version sonore). – av. Boudrau (marquis de La Fayette), Roger Blum (Talma).
1935Fiordalisi d’oro (Pour la reine) (IT) de Giovacchino Forzano 
Forzano Film-Renaissance Prod., 83 min. – av. Marie Bell (comtesse Anne-Marie de Beaulieu), Fosco Giachetti (comte André de Beaulieu), Silvana Jachino (Agnès de Fitz-James), Gino Sabbatini (Roland Delaunay), Annibale Ninchi (Danton), Pio Campa (duc de Fitz-James), Pierre Alcover (Samson), Annibale Biano (Couthon).
En 1793, le conventionnel Roland Delaunay, épris de la comtesse de Beaulieu, découvre que le comte, arrêté et guillotiné, participait avec Agnès de Fitz-James à un complot pour faire évader Marie-Antoinette. Il aide les deux femmes à fuir en Angleterre. Tourné aux studios Pisorno à Tirrenia, près de Pise, et à Marlia (Villa Reale) à Lucca, d’après la pièce Fleur de Lys de Forzano (1924).
1935Sous la Terreur (Pour la reine) [version française du précédent] (FR/IT) de Giovacchino Forzano et Marcel Cohen 
Renaissance-Forzano, 77 min. – av. Marie Bell (Anne-Marie de Beaulieu), Rolla Norman (André de Beaulieu), Simone Bourday (Agnès de Fitz-James), Henri Rollan (Roland Delaunay), Pierre Alcover (Samson), Philippe Richard (Danton).
1936*The Marriage of Corbal / US : Prisoner of Corbal (GB) de Karl Grune [et Frederic Brunn]
Max Schach-Capitol Film (GFD), 93 min. – av. Nils Asther (Varennes), Hugh Sinclair (marquis de Corbal), Hazel Terry (Cléonie), Noah Beery (sergent), Ernst Deutsch (le fugitif), Davy Burnaby (Pierre), Clifford McLaglen (Jan), Tully Comber (Joseph), Betty Thumling (Hortense).
La jeune aristocrate Cléonie est sauvée de la guillotine par l’officier révolutionnaire Varennes, qui l’aime et la déguise en tambour. Le couple se réfugie dans la chapelle du marquis de Corbal dont Cléonie tombe amoureuse. Varennes se suicide, Cléonie et Corbal fuient la France. Un film d’émigrés allemands qui ont fui le Troisième Reich (Grune, Brunn, Schach, Deutsch), tiré du roman The Nuptials of Corbal de Rafael Sabatini (1927) et tourné aux studios d’Elstree, à Cannes, à Nice et à Madeira (Portugal).
Un assaut des Tuileries bien gentillet dans « La Marseillaise » de Jean Renoir (1937)
1936*La Marseillaise. Chronique de quelques faits ayant contribué à la chute de la monarchie (FR) de Jean Renoir, [Jacques Becker] 
Compagnie Jean Renoir-SEDIF-CGT-Société La Marseillaise, 135 min – av. Pierre Renoir (Louis XVI), Lise Delamare (Marie-Antoinette), Germaine Lefébure (Madame Elisabeth, sœur du roi), Jaque Catalain (capt. Langlade), Louis Jouvet (Pierre-Louis, comte Roederer), Aimé Clariond (M. de Saint-Laurent), William Aguet (La Rochefoucauld), Andrex (Arnaud), Elisa Ruis (princesse de Lamballe), Marie-Pierre Sordet-Dantès (le Dauphin), Charles Blavette/Edmond Ardisson (Bomier), Paul Dullac (Javel), Léon Larive (Picard), Nadia Sibirskaïa (Louison), Edouard Delmont (Cabri), Edmond Beauchamp (le curé), Gaston Modot et Julien Carette (deux volontaires).
1789, après la chute de la Bastille, le fort Saint-Nicolas à Marseille est pris sans effusion de sang, cinq cents fédérés marseillais gagnent Paris pour faire respecter la volonté du peuple et défendre la frontière. Ils soulèvent l’enthousiasme à leur passage et adoptent comme chanson de route « La Marseillaise ». Ils arrivent à Paris le 30 juillet. Le manifeste de Brunswick, signé par un roi réticent, provoque la fureur du peuple qui, le 10 août 1792, prend les Tuileries d’assaut. La famille royale est évacuée. Aux frontières, des volontaires se préparent pour la bataille de Valmy…
Conçue dans l’euphorie de la victoire du Front Populaire dont elle se veut une métaphore, l’œuvre – « un film de l’union de la nation française contre une minorité d’exploiteurs » – est financée par une souscription lancée dans les milieux syndicaux et ouvriers à l’initiative de la C.G.T. (« un film pour le Peuple et par le Peuple ! »), puis récupérée par une société de production (avec le soutien secret du Komintern, principal pourvoyeur de fonds). Renoir, qui a flirté passagèrement avec le parti communiste, semble l’homme tout désigné pour la tâche. Louis Aragon commente toutes les étapes de la réalisation dans sa chronique hebdomadaire. Des comédiens formés par Pagnol et le caf’conc jouent les volontaires marseillais, une entité collective assez véridique. Le tout est filmé sur le ton du reportage au jour le jour, familier, intimiste, comme une sorte de « montage d’actualités (reconstituées) de la Révolution française » (François Truffaut), mais une Révolution un peu angélique que Renoir traite en humaniste populaire, étrangement lavée de son sang. Prudent, consensuel, le cinéaste évite tout élément pouvant donner l’impression d’une guerre civile entre Français : les seuls adversaires du « peuple » sont les Gardes suisses, ces « étrangers », ces derniers défenseurs de la monarchie qui baragouinent un français entaché d’allemand: le roi est réduit à s'appuyer sur ceux qui ne sont pas ses sujets, n'accorde sa confiance qu'à ceux sur qui il ne règne pas. Comme le rappelle Marc Ferro, son film – en fin de compte un des rares à être ouvertement favorable aux révolutionnaires – omet de mentionner que lors de la prise des Tuileries, plus de sept cents Suisses lâchés par le roi furent massacrés par quelque 20'000 insurgés, leurs cadavres souillés et leur général, Mandat, froidement exécuté. L’assaut du palais est en quelque sorte aseptisé, la jubilation et la bonne humeur cachent la boucherie. « Renoir a guillotiné la guillotine », s’exclamera Henri Jeanson (furieux d’avoir été écarté du projet), « il a rendu les émigrés sympathiques et transformé les prêtres en sans-culottes. » En fait, le cinéaste (généreux, mais roublard, naïf et surtout idéologiquement brouillon) livre une peinture en creux de la France du Front Populaire. Les grandes figures comme Marat, Danton ou Robespierre sont laissées de côté, et le film évite la dramaturgie convenue de la fresque spectaculaire. La première partie est assommante par sa propagande martelée de discours sur la nation et la révolution, la deuxième frappe par son portrait émouvant et assez équitable de Louis XVI – Pierre Renoir est remarquable – et de la famille royale, dépassée par les événements. « Renoir ne pose pas la question du bon camp, mais écrit en historien les espoirs des uns et l’incompréhension des autres » (Paul Vecchiali), plaçant au centre du débat un personnage rare au cinéma, le comte Roederer. En réalité, Renoir a été, au cours de ses propres recherches, pris de sympathie pour le monarque avec lequel il se découvre même des affinités, ce qu’il n’ose avouer en 1937 ; il en dresse donc un portrait favorable tout en louvoyant avec ses commanditaires.
Le tournage se fait aux studios de Billancourt (Paris-Studio-Cinéma), en extérieurs au château de Fontainebleau (la prise des Tuileries avec trois mille figurants bénévoles de la CGT), à Paris (place du Panthéon), en Alsace (Colmar), au château d’If à Marseille, en Haute-Provence, à Pégomas, à Antibes et à Tain-l’Hermitage. Assistant de Renoir, Jacques Becker réalise seul des extérieurs en Alsace et les scènes du parcours des Marseillais remontant la vallée du Rhône. Le succès critique est très mitigé (excepté chez les promoteurs du film, Aragon et à « L’Humanité »). « La Marseillaise » est un échec public retentissant, et il n’y aura pas d’exploitation en dehors de l’Hexagone où le film est d’ailleurs présenté dans une version écourtée de onze bobines au lieu des quatorze tournées. Une copie quasi complète ne sera retrouvée qu’après-guerre en URSS. Le film y aurait eu un accueil triomphal (sept millions de spectateurs en deux semaines à Moscou). Inégal, mais du Renoir quand même.
1937/38Il conte di Bréchard (IT) de Mario Bonnard 
EIA-Amato Film, 95 min. – av. Amedeo Nazzari (François de Bréchard), Luisa Ferida (Marie), Ugo Céseri (Pérault), Camillo Pilotto (Licurge), Tina Lattanzi (Marie-Antoinette), Carlo Tamberlani (vicomte de Bréchard).
Les domaines des Bréchard sont confisqués par la Révolution et François, le jeune comte, est contraint d’épouser Marie, la fille d’un de ses anciens domestiques, pour rester en vie. Il finit par s’éprendre d’elle et échappe de justesse à l’échafaud lorsque Robespierre est guillotiné. La Terreur vue par Giovacchino Forzano, un auteur dramatique un temps proche de Mussolini. Filmé aux studios Pisorno à Tirrenia, près de Pise.
1939Les Trois Tambours / Vive la Nation (FR) de Maurice de Canonge 
PFC-Atlantic Film, 90 min. – av. Jacques Brécourt (Armand Pierre, le jeune tambour), Madeleine Soria (sa mère), Yvonne Broussard (Marie Laport), Jean Yonnel (l’abbé Antoine Pessonneaux), Daniel Mendaille (gén. Kellermann), André Carnège (Durand-Fargue), Pierre Magnier (marquis de Baynes), Maurice Marsay (François Ducoureau), Elina Labourdette.
L’abbé lyonnais Pessonneaux (1761-1835) écrit le septième couplet de « La Marseillaise », ses élèves galvanisés combattent à la bataille de Valmy où tombe Armand, un des trois petits tambours. Un scénario de circonstance – en été 1939, la mobilisation est dans l’air – signé Henry Dupuy-Mazuel, d’après une pièce radiophonique de René Jeanne et Pierre Mariel. Tournage à Champigny avec 800 figurants (l’enrôlement des volontaires pour Valmy).
1946The Laughing Lady (La Dame en bleu) (GB) de Paul L. Stein 
Louis H. Jackson-British National Pictures, 92 min. – av. Anne Ziegler (Denise Tremayne), Webster Booth (André de Lorraine), Felix Aylmer (Sir Felix Mountroyal), Francis L. Sullivan (Sir William Tremayne), Peter Graves (prince de Galles), Ralph Truman (Lord Mandeville), Chili Bouchier (Louise), Charles Goldner (Robespierre), George de Warfaz (Fouquier-Tinville), Anthony Nicholls (William Pitt), Claire Lindsay (duchesse de Lorraine), Laurence Archer (Saint-Just), Dorothy Hammond (duchesse de Bayonne).
Robespierre échange la vie de la duchesse de Lorraine contre un précieux collier de perles sorti illégalement de France et qui est à présent propriété du prince de Galles à Londres. Le fils de la condamnée s’engage à le lui ramener, mais s’éprend de Denise Tremayne qui porte les perles à son cou... Une opérette falote tournée en Technicolor aux British National Studios à Elstree, d’après la pièce d’Ingram D’Abbes.
1947Escape Dangerous / House of Doctor Belhomme (GB) de Digby Smith 
DS Films, 62 min. – av. Mary Stone (Jacqueline Fabre), Beresford Egan (docteur Belhomme), Lily Lapidus (Mme Angéline), Peter Noble (Michael Fournier), Daphne Day (Blanche de Vigny).
La pension Belhomme en 1793 : un médecin aide des artistocrates contre de l’argent et les livre ensuite au « rasoir national ».
Robespierre instaure la « Terreur » : une scène de cauchemar de « The Black Book » d’Anthony Mann (1949).
1949**The Black Book / Reign of Terror (Le Livre noir) (US) d’Anthony Mann 
Walter Wanger/Eagle Lion Prod., 88 min. – av. Robert Cummings (Charles d’Aubigny), Arlene Dahl (Madelon), Beulah Bondi (grand-mère Blanchard), Richard Basehart (Robespierre), Richard Hart (Barras), Jess Barker (Saint-Just), Norman Lloyd (Tallien), Wade Crosby (Danton), Wilton Graff (marquis de Lafayette), Shepperd Strudwick (Napoléon Bonaparte [voix]). -
1793, la Terreur sévit. Barras charge Charles d’Aubigny de s’emparer du livre noir où Robespierre consigne les noms de ses futures victimes. Après un chassé-croisé à couper le souffle, le jeune homme réussit à porter le document accablant à la Convention qui renverse l’« Incorruptible ». Le 10 thermidor, alors que Robespierre est guillotiné à son tour, Fouché croise un jeune lieutenant qui lui déclare : « La grande qualité d’un homme politique, c’est d’être capable de prévoyance. » Son nom ? Bonaparte…
Évocation historique aberrante (avec des connotations anti-staliniennes), mais tournée comme un thriller haletant par le jeune Anthony Mann, qui s’est spécialisé dans le policier (avant de signer les plus beaux westerns des années cinquante). Comparant la dictature sanguinaire de Robespierre et de son clan à l’activité criminelle des gangsters américains, Mann utilise une éblouissante technique de « film noir », cadrages inusités, photo contrastée, montage serré, tandis que son décorateur-producteur William Cameron Menzies érige un quartier parisien à Chatsworth et dans les restes du décor de « Joan of Arc » (1948) de Victor Fleming. Sa Place de la Révolution/Concorde avec guillotine et tricoteuses est aussi macabre qu’hallucinante ; l’ingéniosité des trucages optiques oblitère la modicité du budget, on a l’impression que des milliers de personnes assistent aux exécutions. Topographiquement, c’est de l’imagination pure, mais cette réinterprétation des lieux entre dans la logique du cauchemar visée par Mann et son brillant chef-opérateur John Alton : l’atmosphère de peur et de paranoïa restitue très adéquatement ce qu’on pu ressentir les victimes de la Terreur jacobine. D’autres extérieurs sont filmés à Sherwood Forest alias Bidwell Park (Calif.). Richard Basehart, qui fait Robespierre, incarnera Hitler dans le film de Stuart Heisler en 1962. Une œuvre moderne, à l’humour sec, sur un monde devenu fou de violence et de corruption. Un petit bijou et un des films préférés de son auteur. Mais c’est la dernière fois que Hollywood évoque ou illustre la Révolution française – sujet trop brûlant en période de décolonisation et de contestations sociales – avant plusieurs décennies.
1950/51Caroline chérie (FR) de Richard Pottier 
François Chavane, Alain Poiré/Cinéphonic-Gaumont, 140 min. – av. Martine Carol (Caroline de Bièvre), Jacques Dacqmine (Gaston de Sallanches), Pierre Cressoy (le chouan Pont-Bellanger), Jacques Clancy (Georges Berthier), Marie Déa (Mme de Coigny), Paul Bernard (M. de Boismussy), Jacques Varennes (marquis de Bièvre), Jacques Bernard (Henri de Bièvre), Jane Marken (la nourrice).
Frasques polissonnes et mésaventures érotico-amoureuses d’une jeune aristocrate qui a fêté ses 16 ans le 14 juillet 1789. Désargentée mais plutôt libérée (« dix amants, un seul amour ! »), elle traverse les tourmentes révolutionnaires des derniers jours de l’Ancien Régime à la chute de Robespierre en juillet 1794, en passant par un séjour chez les Chouans : foncièrement apolitique, la midinette à particule sauve sa tête en changeant de lit, puisque « mieux vaut être basculée dans le talus que raccourcie. » Apprenant que son premier amour, Gaston de Sallanches, a une maîtresse, Caroline épouse de dépit un politicien, Georges Berthier, qui ne survivra pas à la Terreur. Veuve, Caroline peut jurer un éternel amour à son Gaston, dont l’intervention devant les tribunaux jacobins a été plus d’une fois salutaire.
Une dédramatisation coquine de la Révolution, bienvenue dans les années d’après-guerre, et qui érige Martine Carol en reine absolue du box-office français des années 1950 (recettes : 64 millions de FF). A l’origine de l’entreprise, il y a les romans-fleuve de Cécil Saint-Laurent, alias le romancier, académicien et éditeur Jacques Laurent (directeur du journal « Arts »), publiés dès 1949, et adaptés ici à l’écran par l’auteur lui-même et Jean Anouilh. Partisan de l’Action française de Charles Maurras dans sa jeunesse, fonctionnaire sous Pétain, puis devenu anarchiste de droite, Laurent s’attaquera à Sartre, à Malraux et à de Gaulle (dont il désapprouve la politique algérienne) avant de se suicider en 2000. Tournage à Senlis, à Beynes et aux studios de Boulogne-Billancourt. Ce premier volet sera suivi de « Un caprice de Caroline chérie » de Jean Devaivre (1952, cf. infra, première campagne d’Italie), de « Le fils de Caroline chérie » de Jean Devaivre (1954, cf. Napoléon : guerre d’Espagne) et du remake « Caroline chérie » de Denys de la Patellière en 1967 (cf. infra).
1952[épisode :] Les Belles de nuit (FR/IT) de René Clair. – av. Gérard Philipe (Claude), Magali de Vendeuil (Suzanne), Raymond Cordy. – Comédie poétique : au XXe siècle, Claude, un obscur professeur de musique, rêve que Suzanne, la fille adorée du garagiste, est une aristocrate gagnée aux idées révolutionnaires en 1793. Elle est arrêtée ; ayant tenté de la sauver, Claude finit enfermé avec les condamnés à mort : le rêve devient cauchemar.
1952(tv) Reign of Terror (US) de William Corrigan 
« Hallmark Hall of Fame » (CBS 18.5.52). – av. Sarah Churchill (Eliza Monroe), Wesley Addy (James Monroe), Margaret Allworthy (Adrienne de La Fayette), Jonathan Harris (Legendre), Ruth White (Mme Beauchet), Maurice Tarplin (L’Oise), William Podmore (Colombel), Harry Mehaffey (gouverneur Morris), Clem Fowler, John Grainger. – Épouse du Ministre américain des Affaires étrangères en France, Eliza Monroe sauve Adrienne La Fayette de la guillotine et obtient sa libération.
1955® Si Paris nous était conté (FR) de Sacha Guitry. – av. Gilbert Moryn (Danton), Maria Nelson (Charlotte Corday), Jacques Bertrand (Mirabeau), Guy Rapp (Marat), Fernand Bellan (Fouquier-Tinville), Jacques Sancerre (Camille Desmoulins), Edith Piaf (une femme du peuple).
1955(tv) Marceau ou Les Enfants de la République (FR) de René Lucot
(1e Ch. RTF 30.4.55). – av. Marc Cassot (gén. François-Séverin Marceau), Françoise Spira (Geneviève de Beaulieu), Claude Bertrand (Napoléon Bonaparte), Paul Crauchet, Raymond Danjou, Marion Delbo.
La pièce d’Auguste Anicet-Bourgeois (1863), d’après « Blanche de Beaulieu », nouvelle signée par Alexandre Dumas (1826). En 1790, sur le Champ de Mars, Talma, Chénier, Marceau, l’abbé Pascal, Bonaparte et Geneviève de Beaulieu (fille d’un Vendéen) se lient d’amitié. Leurs chemins se croisent en 1793, 1984 et 1796, à travers les vicissitudes de la Révolution. Le général François-Séverin Marceau (1769-1796), vainqueur des Chouans et « pacificateur » de la Vendée en 1793, aime Geneviève qu’il ne peut sauver de la mort.
1956(tv) Dr. Pinel Unchains the Insane (May 24, 1793) (US)
série « You Are There » no. 18 (CBS12.2.56), 30 min. – av. Peter Brocco (Dr. Philippe Pinel), Lewis Charles, Michael Ross, Gene Roth, Ernest Sarracino. – L’œuvre de l’aliéniste Philippe Pinel (1745-1826) qui s’engage pour l’humanisation du traitement des malades mentaux.
1958(tv) I fiordalisi d’oro (IT) de Guglielmo Morandi 
(RAI 22.8.58), 80 min. – av. Mila Vannucci, Giancarlo Sbragia, Olinto Cristina, Francesca Benedetti, Edmondo Corsi. – D’après Giovacchino Forzano, cf. film de 1935.
1958(tv) O diálogo das Carmelitas (BR) de Càndida Teixeira
Geraldo Vietri/"Grande Teatro Telespark" (Tupi 24.11.58). - av. Vera Souza Aguiar, Emilio Di Biasi, Yola Mené, Maria Célia Camargo, Cecilia Carneiro, Danielle Weil, Edith Mondego, Renata Helena Tricá, Jade Pirsteles, Suzana Campos Barreto, Eliane Sabag, Adauto Lopes, Laerte Morrone, Paulo Pinheiro.
Le drame de Georges Bernanos traduit par Renato Alvim Correa et Aníbal Machado et joué par la troupe du Grupo de Teatro dos Jovens Independentes (Teatro Leopoldo Fróes).
1958(tv) Bürger Jeantet (DE-RDA) de Ludwig Friedrich
Deutscher Fernsehfunk der DDR (Ost-Berlin) (DFF 18.5.58), 34 min. - av. Peter Friedrich (Jantet), Joachim Gläser (Blaise Renard), Horst Jonischkan (Marmotte), Gertrud Adam (Aliwe), Rainer R. Lange (Gavard), Ralf Bregazzi (M. de Pontanice), Gustav Wehrle (marquis de La Rouerie), Paul Streckfuss (sergent), Reinhold Schäfer (un valet).
Adaptation pour la jeunesse du roman Citoyen Jantet - le Club des Incorruptibles de l'écrivain communiste Pierre Castex. À Paris en 1792, deux adolescents, Jantet et Blaise, déjouent un complot contre la Révolution ourdi par le marquis de La Rouerie.
1959*Le Dialogue des Carmélites / I dialoghi delle Carmelitane (FR/IT) de Philippe Agostini et Raymond Léopold Bruckberger 
Champs-Elysées-Titanus, 112 min. – av. Jeanne Moreau (Mère Marie de l’Incarnation), Alida Valli (Marie-Thérèse de St. Augustin), Madeleine Renaud (Mme Lidoine, la Prieure), Pascale Audret (Blanche de la Force), Pierre Brasseur (commissaire du peuple), Jean-Louis Barrault (Le Mime), Georges Wilson (l’aumônier), Anne Doat (sœur Constance de St.-Denis), Claude Laydu (chevalier de la Force), Judith Magre (Rose Ducor), Pierre Bertin (marquis de la Force), Renaud Mary (Fouquier-Tinville).
1789-1794, le martyr d’un groupe de religieuses illustre avec force la persécution du clergé sous la Terreur. Au moment où éclate la Révolution, le Carmel de Compiègne est dissous sous prétexte d'avoir accordé l’asile d’une nuit au chevalier de la Force, frère d’une des religieuses ; décidées à subir ensemble le martyr, les sœurs sont toutes condamnées à la guillotine. Seule Mère Marie et l'aumônier échappent à la mort pour continuer et transmettre en secret la vocation de l'ordre. – D’après la nouvelle La Dernière à l’échafaud (Die Letzte am Schafott) de Gertrud von Le Fort (1931) et le scénario qu’en ont tiré le Révérend Père Bruckberger et Agostini, dialogué par Georges Bernanos, destiné à l'origine en 1947/48 à un film jamais réalisé de Robert Bresson. Tournage en noir/blanc et Dyaliscope à Compiègne (l’échafaud sur la place du château), à Senlis (Oise), dans la région parisienne et au studio de Boulogne-Billancourt. Une interprétation prestigieuse, une reconstitution onéreuse (des centaines de figurants), une photo belle mais académique au service d'une réalisation émouvante quoique peu inspirée et parfois théâtrale. Grand Prix 1960 de l’Office Catholique International du Cinéma. Remake télévisuel en 1984 par Pierre Cardinal, version opéra de Francis Poulenc mise en scène par Marthe Keller en 1999 (cf. captation).
1959*(tv) Les Loups (FR) de Marcel Bluwal
(1e Ch. RTF 27.10.59), 97 min. – av. André Valmy (Quesnel), Michel Etcheverry (Teulier), Jacques Castelot (D’Oyron), Robert Dalban (Verrat), Albert Dinan (Chapelas), Georges Géret (Vidalot).
Mayence en 1793, au Palais Ducal, quartier général des troupes françaises : les armées de la République sont assiégées par les Prussiens, la dispute parmi le commandement est orageuse, surtout entre le démagogue Verrat et l’ancien noble, D’Oyron, qu’une fausse lettre des aristocrates émigrés compromet. Il est exécuté malgré les révélations de Teulier qui l’innocentent. Dramatique d'après une pièce difficile et bavarde, mais passionnante de Romain Rolland (1898) écrite en réaction à l'affaire Dreyfuss: en ces temps troublés, mieux vaut condamner un noble innocent qu'un homme du peuple coupable. Une mise en scène exigeante mais très réussie.
1960(tv) The Inn of the Flying Dragon (US) de Paul Nickell 
série « Dow Hour of Great Mysteries » (NBC 18.10.60), 60 min. – av. Farley Granger (Richard Beckett), Hugh Griffith (cpt. Harmonville), Barry Morse (comte St. Alyre). – France en 1793, sous la Terreur, d’après une nouvelle de Sheridan Le Fanu, cf. infra, « The Sleep of Death » (1980).
1961(tv) Marceau ou Les Enfants de la République (FR) de René Lucot
(1e Ch. ORTF 11.3.61). – av. Jacques Destoop (Marceau), Robert Bousquet (Talma), Roger Trécan (André Chénier), Raymond Danjou (abbé Pascal), Denis Manuel (Napoléon Bonaparte), Danielle Volle (Geneviève de Beaulieu), André Weber (Beaujency), Jean-Marc Tennberg (Fauvel), Bernard Woringer (général Kléber), François Marié (Robespierre), – Remake de 1955.
1961Le prigioniere dell’isola del Diavolo / L’Île des filles perdues (IT/FR) de Domenico Paolella 
Documento Film-Le Louvre Film, 90 min. – av. Guy Madison (cpt. Henri Vallière), Michèle Mercier (Martine Foucher), Federica Ranchi (Jeanette Foucher), Paul Muller (ltn. Lefèvre), Roldano Lupi (cpt. de pirates Francis Bart), Tullio Altamura (Dubois).
Au lendemain de la Révolution, de jeunes aristocrates son envoyées au pénitencier de l’île du Diable à la Guyane, où le pirate Henry Vallière règle son compte au cruel lieutenant Lefèvre et libère les femmes torturées. (Totalscope et Eastmancolor.)
1962(tv) Arme Bitos (NL) de Joris Diels
AVRO Television (AVRO 11.10.62). - av. Cas Baas (Deschamps / Camille Desmoulins), Leo de Hartogh (Julien / Danton), Paul Steenbergen (Bitos / Robespierre), Gijsbert Tersteeg (Brassac / Tallien), Frans van der Lingen (Maxime / Saint-Just), Broes Hartman (Charles), Anne-Marie Heijligers (Lucile Desmoulins), Jan Van Ees (Vulturne / Mirabeau), Arlette van Embden (Amanda / Mme Tallien), Do van Stek (Ula / Marie-Antoinette). – « Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes », une pièce grinçante de Jean Anouilh (1956).
1962(tv) *I Giacobini (IT) d’Edmo Fenoglio
(RAI Progr. nazionale 11.3.-15.4.62), 6 x 60 min. – av. Serge Reggiani (Robespierre), Warner Bentivegna (Saint-Just), Alberto Lupo (Camille Desmoulins), Sylva Koscina (Lucille Duplessis), Lia Zoppelli, Franco Volpi, Carlo Giuffrè, Tino Bianchi, Valeria Ciangottini, Warner Bentivegna.
Un sujet de Federico Zardi, romancier et auteur dramatique, qui aborde pour la première fois à la télévision italienne la Révolution française et tente de réhabiliter Robespierre. En pleine Guerre froide, la télésérie provoque quelques remous dans la Péninsule, le parti communiste italien ayant vanté ses qualités « révolutionnaires ». La pièce de Zardi a d’abord été mise en scène par Giorgio Strehler au Piccolo Teatro de Milan (1955), puis transformée en pièce radiophonique en 1960.
1962(tv) I grande processi della storia – 1. Processo a Luigi XVI (Luigi l’ultimo) – 2. Processo a Maria Antonietta – 3. Processo a Danton (IT) de Carlo Lodovici
(RAI 4.1.62). – av. Ivo Garroni (Louis XVI), Aldo Silvano (l’avocat Malherbes), Raoul Gras silli (Saint-Just), Antonio Battistella (Robespierre), Carlo D’Angelo. – Les grands procès de l’Histoire : Louis XVI, Marie-Antoinette et Danton.
1963(tv) Die Wölfe (DE) de Falk Harnack 
Zweites Deutsches Fernsehen (ARD 12.6.63), 90 min. – av. Max Haufler (Quesnel), Thomas Holtzmann (Teulier), Martin Hirthe (Verrat), Kurd Pieritz (D’Oyron), Klaus Miedel (Chapelas), Günter Meisner (Buquet). – La pièce « Les Loups » (1898) de Romain Rolland enregistrée aux ateliers Ufa à Berlin-Tempelhof, cf. dramatique de 1959.
1963/64La Tulipe noire / Il tulipano nero / El tulipán negro (FR/IT/ES) de Christian-Jaque 
Georges Cheyko, José Luis Dibildos/Méditerranée Cinéma (Paris)-Flora & Mizar Films (Roma)-Agata Films (Madrid), 115 min. – av. Alain Delon (Julien et Guillaume de Saint-Preux), Virna Lisi (Caroline Plantin), Dawn Addams (Catherine de Vigogne), Francis Blanche (Plantin), Robert Manuel (prince de Grassillac), Akim Tamiroff (marquis de Vigogne), Adolfo Marcillach (baron La Mouche), Georges Rigaud (l’intendant général), Lucien Callamand (Frontin), Laura Valenzuela (Lisette).
En juin 1789 dans le Roussillon, Guillaume de Saint-Preux, un aristocrate masqué signant ses forfaits « la Tulipe noire », dépouille les nobles au nom du peuple. Mais Guillaume est en réalité un débauché à qui les troubles prérévolutionnaires servent d’alibi pour s’enrichir. Le lieutenant de police La Mouche l’attire dans un traquenard et le marque d’une balafre à la joue. Guillaume charge alors son frère et sosie, l’idéaliste républicain Julien, de le remplacer dans la société, en particulier chez le marquis de Vigogne dont l’épouse est sa maîtresse. Ayant appris les projets du prince de Grassillac qui veut monter à Paris avec une armée privée pour réprimer le peuple, Julien se déguise en justicier masqué, car Guillaume refuse de se mouiller. Aidé de Plantin et sa fille Caroline, Julien sabote un pont, passage obligé de la troupe, et enlève le prince. La Mouche découvre le repaire de la « Tulipe noire », capture Julien et le condamne à mort. Pris de remords, Guillaume fait évader Julien, mais, blessé lors de la fuite, il est pendu à la place de son frère. Julien le venge en mettant les aristocrates en déroute, puis épouse Caroline. Le lendemain, on apprend la prise de la Bastille.
Conseillé par le maîtres d’armes Claude Carliez, Alain Delon feraille et galope avec désinvolture, entre Zorro et Fanfan la Tulipe, démontrant qu’il est capable de damer le pion à Jean Marais dans le registre « cape et épée » et d’échapper à ses sempiternels rôles de truand solitaire (il incarnera aussi Zorro 11 ans plus tard). Du bon cinéma populaire pour les salles du samedi soir. Toutefois, malgré la mention explicite au générique, le film n’a strictement aucun rapport avec le roman éponyme d’Alexandre Dumas (qui se déroule en Hollande un siècle plus tôt, en 1672, pendant la guerre de Louis XIV contre les Provinces-Unies, cf. III : 1.2), mais plutôt avec « La Rose rouge » du même Dumas (cf. infra, « Rose rosse per Angelica » en 1965). Tourné en Eastmancolor et CinemaScope 70 mm en Espagne (studios Sevilla à Madrid, Trujillo et Caceres en Estremadure, à Valsaín près de Ségovie, à La Canaleja dans les restes des décors de "The Fall of the Roman Empire" d'Anthony Mann), dans les Alpes-Maritimes (Gréolières, Séranon) et aux studios de la Victorine à Nice. Opération réussie : trois millions de spectateurs dans l’Hexagone. Depuis sa sortie, le record absolu des diffusions télévisuelles - 24 fois - sur les chaînes nationales gratuites.
1964(tv) The Reign of Terror / USA : The French Revolution (GB) de Henric Hirsch 
série « Doctor Who » no. 8 (BBC 8.8.64), 6 x 25 min. – av. Laidlaw Dalling, Neville Smith, Keith Anderson (Robespierre), John Law (Barras), Tony Wall (gén. de brigade Napoléon Bonaparte). – Science-fiction : voyage dans le temps.
1965Rose rosse per Angelica / El caballero della rosa roja / El aventurero della rosa roja / Le Chevalier à la rose rouge (IT/ES/FR) de Steno [=Stefano Vanzina] 
Bercol Films-Flora-West-Llama-Kalender-Cineurop, 110 min. – av. Jacques Perrin (le chevalier Henri de Verlaine), Raffaella Carrà (Angélique), Michèle Girardon (Antoinette La Flèche), Carlos Estrada (baron La Flèche), Jacques Castelot (comte d’Artois), José Maria Caffarel (Louis XVI).
En 1789, un justicier aristocrate combat ses pairs qui veulent faire disparaître Necker et défend la cause du peuple à l’aube de la Révolution [d’après la nouvelle « Blanche de Beaulieu ou La Rose rouge » d’Alexandre Dumas, 1831]. De l'ouvrage de routine, tourné en Eastmancolor dans le Latium, à Rome (studios IN.CI.R.-De Paolis), à Versailles (Parterre d'eau) et à Madrid (Villalba, Villaviciosa de Odón, studios Cinearte).
1965(tv) Le Printemps de la liberté (Récit de la Révolution de 1789 par un bourgeois de Paris) (FR) de Jean Pignol 
série « L’Histoire pittoresque » (2e Ch. 30.10.65), 40 min. – av. Raymond Baillet (Charpentier), Roger Rudel (Fabre d’Eglantine), Roger Crouzet (Camille Desmoulins), Hervé Sand (Danton), Claude Morin (Antoinette Charpentier), Maurice Travail (Robespierre), Paul Barre (Marat), Dominique Labourier (Lucile Desmoulins).
1965(tv) I fiordalisi d’oro (IT) de Leonardo Cortese
(RAI 8.10.65), 91 min. – av. Bianca Toccafondi, Silvano Tranquilli, Aldo Reggiani, Luciano Melani, Leonardo Severini (docteur Guillotin). – D’après Giovacchino Forzano, cf. film de 1935.
1965(tv) Poor Bitos (GB) de Donald McWhinnie 
série « Theatre 625 » (BBC 7.2.65), 90 min. – av. John Neville (Saint-Just), Anne Cunningham (Mme Tallien), Patrick Allen (Danton), Geoffrey Chater (Mirabeau), James Villiers (Tallien), Nicholas Pennell (Camille Desmoulins), Peter Woodthorpe (Robespierre). – « Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes », une pièce grinçante de Jean Anouilh (1956).
1966® (tv) Les 60 000 fusils de Beaumarchais (FR) de Marcel Bluwal ; série « Hommes de caractère » (TF1 27.9.66). – av. Bernard Noël (Pierre Augustin Caron de Beaumarchais), Bernard Fresson (Danton), Paul Gay (La Hogue), Alian McMoy (Dumauriez), Geo Wallery (Mongolfier). – 1792-1796, Beaumarchais s’efforce de fournir aux armées de la révolution un lot de fusils autrichiens, commentaires cf. Louis XVI.
1966I due sanculotti (IT) de Giorgio Simonelli 
Flora Film-Variety Film, 90 min. – av. Franco Franchi (Franco La Capra/comte d’Artois, frère du roi), Ciccio Ingrassia (Ciccio La Capra), Barbara Carroll (Virginie), Heidi Hansen (Louise), Umberto D’Orsi (Deville), Giustino Durano (docteur Joseph-Ignace Guillotin, 1738-1814), Oreste Lionello (Napoléon Bonaparte).
Une médiocre pitrerie du tandem Franco & Ciccio filmée en Eastmancolor à Cinecittà. En juillet 1789, Franco et Ciccio travaillent dans l’atelier du docteur Guillotin. Des aristocrates utilisent Franco, sosie parfait du comte d’Artois, frère de Louis XVI, pour tromper les Révolutionnaires tandis que celui-ci se rend à Vienne demander de l’aide. Franco et Ciccio sont arrêtés par les « sans-culottes », puis sauvés par le Mouron Rouge. Ils finissent généraux dans l’armée de Bonaparte.
1966/67(tv) Valmy ou la Naissance de la République (Chronique de l’été 1792) (FR) d’Abel Gance, Jean Mauduit et Jean Chérasse 
série « Présence du passé », ORTF (TF1 27.3., 3.4. et 10.4.67), 3 x 60 min. – av. Georges Chamarat (Dr. Guillotin), Maria Laborit (princesse de Lamballe), Pierre Bertin (Dr. Luis), Colette Castel (Manon Roland), Jean-Louis Bihoreau (Buzot), Jean-Pierre Dougnac (Camille Desmoulins), Aram Stephan (Louis XVI), William Sabatier (Danton), Bernard Dheran (Robespierre), Henri Virlojeux (Marat), Julien Bertheau (Dumouriez), Christian de Tillière (Hébert), Maurice Barrier (marquis de La Fayette), Jean Yonel (prince de Kannitz), Jacques Castelot (Restif de la Bretonne), Marc Eyrand (Jean-Jacques Rousseau), Serge Gainsbourg (marquis de Sade), Renaud-Mary (Choderlos de Laclos), Georges Ulmer (Brunswick), Robert Manuel (Kellermann), Jean-Paul Thibout (duc de Chartres, futur Louis-Philippe), André Reybaz (abbé Grégoire).
Gance se jette sur ce projet télévisuel après l’abandon forcé de son épopée sur « *Les Volontaires de l’An II ». Des séquences de la bataille de Valmy sont reconstituées sur les lieux mêmes. Le film est toutefois repris et terminé en studio par son producteur Jean Chérasse, Gance, 77 ans, s’avérant trop fatigué, trop perfectionniste et impressionnant trop de pellicule, sans tenir compte du scénario : Chérasse veut un traitement plus réaliste, Gance opte pour un récit plus imagé. (Conseiller historique : Jean Tulard.)
1967La Révolution française ou Mademoiselle Mimi / La ghigliottina (Mimi), épisode de Le plus vieux métier du monde (L’Amour à travers les âges) / L’amore attraverso i secoli / Das älteste Gewerbe der Welt (FR/IT/DE) de Philippe de Broca 
Films Gibé-Francoriz-Rizzoli-Rialto Berlin. – av. Jeanne Moreau (Mimi Guillotine), Jean-Claude Brialy (Philibert), Jean Richard (Antoine), Jacques Monod, Catherine Samie.
Philibert ruse pour coucher gratuitement avec une prostituée surnommée « Mimi Guillotine », dans une mansarde donnant sur la place des exécutions capitales. Comédie à sketches dont les autres épisodes « historiques » sont tournés par Franco Indovina (préhistoire), Mauro Bolognini (Rome), Michael Pfleghar (Belle Epoque), Claude Autant-Lara (présent) et Jean-Luc Godard (futur).
1967/68Caroline Chérie / Caroline Cherie / Caroline Chérie : Schön wie die Sünde (FR/IT/DE) de Denys de la Patellière 
Jacques-Paul Bertrand/Cineurop-Norddeutsche Filmproduktion GmbH Hamburg-Alvaro Mancori (Rome), 105 min. – av. France Anglade (Caroline de Bièvre), François Guérin (Gaston de Sallanches), Vittorio de Sica (le comte de Bièvre), Bernard Blier (Georges Berthier), Karin Dor (Isabelle de Loigny), Charles Aznavour (Jules, le postillon), Gert Fröbe (le docteur Belhomme), Jean-Claude Brialy (le comte de Boimussy), Isa Miranda (la duchesse de Bussez), Pierre Vernier (Napoléon Bonaparte), Henri Virlojeux (le docteur Guillotin).
Lors d’une partie de campagne au bois de Vincennes, alors que la prise de la Bastille est imminente, Gaston de Sallanches entreprend d’éduquer Caroline de Bièvre en matière de sentiments et de caresses. Mais obéissant à son père, elle épouse peu après l’ennuyeux Georges Berthier, avocat et député girondin : un « roturier riche ». Le père de Caroline choisit l’exil, elle-même risque la guillotine et n’hésite pas à se servir de ses charmes pour éviter la mort, accueillant une pléiade d’hommes qui, pour lui sauver la vie, la caressent dans le sens de l’Histoire. Elle se fait notamment culbuter par un postillon astucieux à culotte souffre (Charles Aznavour, qui interprète aussi la chanson du générique). Dès la fin de la Terreur, Caroline retrouve son Gaston servant dans l’armée de Bonaparte en Italie. Elle est arrêtée. Le jeune général ordonne à Gaston, promu en grade, d’interroger cette dangereuse espionne, quitte à y passer la nuit, ou plusieurs si le cœur lui en dit… « Et quand le soleil de Bonaparte se lèvera sur Campoformio, les seins de Caroline généreusement décolletée par la mode nouvelle viendront recueillir la tête couverte de lauriers du colonel de Sallanches » (publicité).
Remake en Eastmancolor et Franscope du film de Richard Pottier en 1950, mais qui reprend également (dans les cinq dernières minutes) quelques images de la campagne d’Italie évoquée dans le film suivant, « Un caprice de Caroline Chérie » de Jean Devaivre (1953). Cécil Saint-Laurent alias Jacques Laurent, l’auteur du roman, en signe personnellement le scénario, qu’il souhaite original grâce à l’introduction de séquences inédites (les Chouans passent à la trappe) et d’un ton de pastiche résolument plus moderne : la charmante ingénue interprétée par France Anglade est bien une créature « libérée » des années soixante. Tourné en deux versions, française et anglaise, aux studios d’Epinay (le premier réalisateur assigné, Jean Aurel, a été remplacé par Denys de la Patellière), le film cherche surtout à innover en récusant tout réalisme historique, notamment au niveau des décors hyperstylisés de Jean André, un collaborateur de Jean Renoir (« French Cancan ») et Roger Vadim. André conçoit d’immenses salons de style chinois (selon le goût de l’époque) ornés de tentures aux couleurs psychédéliques, une symphonie de mousseline colorée, des salles aux dominantes or et bleu profond que hantent des hôtes morbides voués à la guillotine. La fumée est violette, les carrosses sont jaune canari, les jupons azur, les robes orange pâle : le tout a un côté « Parapluies de Cherbourg » accompagné au clavecin, et mis en valeur par la photo léchée de Sacha Vierny, le chef-opérateur attitré d’Alain Resnais (il vient de travailler sur « Belle de Jour » de Luis Buñuel). Mais ce parti-pris de joliesse artificielle, avec jeux de silhouettes sur fond rouge sang et poses sciemment théâtrales (peu de figurants, un maximum d’intérieurs), tombe à plat : le propos reste insignifiant et la mise en scène de la Patellière manque singulièrement d’entrain, de pétulance et de rythme : à défaut de spectaculaire, il aurait fallu de l’imagination. Un échec public.
1968(tv) Madame Thérèse (FR) d’Abder Isker
(1e Ch. RTF 9.3.68). – av. Régine Blaess, Jacqmine, Claudine Berg, Jean Clarieux, Raoul Marco, Germaine de France. – 1792, à la bataille d’Arnstadt, une vivandière de l’armée de la Moselle est sauvée par un médecin allemand.
1968(tv) Le Réquisitionnaire (FR) de Georges Lacombe
(TF1 14.5.68). – av. Alice Sapritch (comtesse de Day), Jacques Dacqmine (Bridot), Sylvie Vaneck (Brigitte de Fossey), Paul Barge, Jean Simon Prévost. – En 1793, la comtesse de Day se réfugie à Darnac (Normandie), berceau de la famille, pour y attendre son fils évadé de prison. Mais il est repris et elle meurt au moment où il est fusillé (d’après une nouvelle de Balzac).
1969* (tv) I lupi (IT) de Vittorio Cottafavi
(RAI 11.11.69), 73 min. – av. Corrado Pani (Quesnel), Mario Piave (Teulier), Giacomo Piperno (Vernat), Giorgio Piazza (D’Oyron), Claudio Dal Pozzolo (Chapelas), Alessandro Haber (Vidalot), Giovanni Brusatori (Buquet), Valentino Macchi (Jean-Amable), Salvatore Furnari (l’espion).
Mayence 1793. Dramatique librement adaptée par Cottafavi et Lorenzo Ostuni d’après « Les Loups » de Romain Rolland, cf. 1959. Tournage aux studios de télévision de Turin. Une mise en scène télévisuelle très originale qui est couverte de lauriers par la critique italienne.
1969(tv) Les Suisses (FR) de Pierre Sabbagh
(1e Ch. ORTF 30.12.69). – av. Jacques Fabbri, Raoul Billerey, Charles Charras, André Gille, Annick Alane, Arlette Gilbert. – En 1792, Hans de Bumplitz et Latoison d’Yverdon, deux gardes suisses ayant survécu au bain de sang des Tuileries et aux chasses à l’homme organisées dans les rues de Paris tentent de regagner leur pays natal, havre de paix. Accompagnés d’une blanchisseuse, ils traversent la France en pleine ébullition, un voyage-odyssée où se succèdent les situations les plus cocasses. D’après une pièce de Pierre-Aristide Bréal (1967) mise en scène au théâtre par Jacques Fabbri.
1970Start the Revolution Without Me (Commencez la Révolution sans nous) (US) de Bud Yorkin
Norbud Pictures-Warner Bros., 90 min. – av. Gene Wilder (Claude/Philippe), Donald Sutherland (Charles/Pierre), Hugh Griffith (Louis XVI), Billie Whitelaw (Marie-Antoinette), Victor Spinetti (duc d’Escargot), Helen Fraser (Mimi), Rosalind Knight (Hélène de Sisi), Orson Welles (narration).
Farce burlesque « hystérico-parodique » qui mêle allégrement la trame dumasienne des « Frères Corses » (Gene Wilder dans un rôle double) à celle de « A Tale of Two Cities » de Dickens, en passant par le Masque de Fer. La cathédrale de Notre-Dame et le quai de Montebello à Paris, le château de Vaux-le-Vicomte (Seine-et-Marne) et la forteresse médiévale de Rochefort à Asnières en Montagne servent de décor à cette joyeuse loufoquerie.
1970(tv) Una coccarda per il Re (IT) de Dante Guardamagna 
série « I giorni della storia » (RAI 13.10.70), 2 épis. – av. Mario Valgoi (Louis XVI), Anna Miserocchi (Marie-Antoinette), Alessandro Sperli (Mireabeau), Gastone Moschin (Jacques Necker), Paolo Graziosi (Desmoulins), Adriano Amidei Migliano (Charles d’Artois), Mariolina Bovo (Mme Necker), Franco Interlenghi (Armand Polignac), Dario Penne (La Fayette), Carlo Reali (Sièyes), Marzia Ubaldi (Mme de Polignac), Antono Pierfederici (Lavoisier).
Chronique (signée Flavio Nicolini) de la Convention de l’assemblée des États-Généraux en mai 1789 jusqu’à l’arrivée de Louis XVI à Paris.
1970® (tv) Der Polizeiminister – Joseph Fouché (DE) de Günter Gräwert. – av. Otto Kurth (Robespierre), cf. XIXe s. : Napoléon.
1971(tv) Le Voyageur des siècles (FR) de Jean Dréville 
ORTF (TF1 7-28.8.71), 4 x 90 min. – av. Robert Vattier (prof. d’Audigné), Hervé Jolly (Philippe d’Audigné), Raymond Baillet (Brunot), Michel Le Royer (La Fayette), Roger Carel (Napoléon Bonaparte), Pierre Mirat (Louis XVI), André Var (Louis-Antoine Fauvelet de Bourrienne), Lucien Fegis (Gamain, serrurier du roi).
Inventeur d’une machine à voyager dans le temps, d’Audigné cherche à sauver une aïeule morte sur l’échafaud pendant la Révolution. À cet effet, il modifie le cours de l’histoire : Louis XVI meurt dans son lit, Louis XVII lui succède et Napoléon exerce la profession de bonnetier. Une uchronie pleinement réussie, d’après un scénario et des dialogues de Noël-Noël.
1973(tv) Histoire de la Révolution (FR) de Nat Lilienstein 
série « Les cent livres des hommes », Claude Santelli-François Verny-ORFT (1e Ch. 30.7.73). – av. Philippe Adrien (Robespierre), Alexandre Arcady (Saint-Just), Martin Trévières (Mirabeau), Hélène Vallier (Mme Roland). – D’après « L’histoire de la Révolution française » de Michelet.
1974(tv) Farkasok (Les Loups) (HU) de Miklós Hajdufy
65 min. – av. Imre Sinkovits, Géza Tordy, József Madaras, Zsigmond Fülöp. – 1793 à Mayence : les troupes françaises sont assiègées par les Prussiens (d’après la pièce de Romand Rolland), cf. dramatique de 1959.
19741789 / Dix-sept cent quatre-vingt-neuf (FR) d’Ariane Mnouchkine 
Les Films Ariane, 150 min. – av. Geneviève Peuchenat, René Patrignani, Louba Guertchikof et la troupe du Théâtre du Soleil.
1975(tv) Joseph Agricol Viala (FR) d'André Bonnardel
émission "Histoire des enfants", Claude Couderc, Thierry Nolin/ORTF-France Régions 3 Lyon (FR3 18.9.75), 18 min. - av. Claude Couderc et Thierry Nolin (présentateurs).
Une des figures de héros-enfants les plus connues de la Révolution. Grâce à des reconstitutions auxquelles participent les enfants du lycée Frédéric Mistral d'Avignon, cette première émission de la série raconte l'histoire et la mort du petit Viala, 13 ans, engagé dès 1789, commandant de la garde nationale des jeunes Avignonnais et luttant contre les insurgés royalistes marseillais en juillet 1793. Il est tué à Avignon en tentant de détruire le pont qui permet à l'ennemi de franchir la Durance et de marcher sur Lyon.
1975(tv) Le Docteur noir (FR) de Gérard Vergez
(A2 29.11.75). – av. Robert Hirsch, Christine Pascal, Pierre Doris, Denise Gence, Philippe Chemin. – L’amour tragique d’un médecin noir pour une jeune marquise.
1976(tv) La Grande Peur de 1789 (FR) de Michel Favart
(TF1 14.7.76). – av. Gérard Desarthe, Monique Melinand, Fred Ulysse, Michel Peyrelon, André Thorent, Yves Gasc. – Brive en juillet 1789 : les prisons s’ouvrent, des bandits rôdent, des agents du fisc poursuivent les paysans insolvables.
1976(tv) On croit rêver / Monsieur de France (FR) de Pierre Sabbagh (tv), Jacques François (th)
(TF1 16.4.76). – av. Jean-Pierre Aumont, Claude Dauphin, Lise Delamare, Madeleine Barbulée, Catherine Salvat. – En 1790, un vicomte français fuyant la Révolution débarque en Ecosse.
1976(tv) Savine ou les prêtres révolutionnaires (FR) de Gérard Vergez
(TF1 16.6.76). – av. Robert Rimbaud, Louise Conte, Annick Alane, Patrick Raynal, Philippe Laudenbach. – Monseigneur de la Font de Savine, évêque de Viviers, prêtre révolutionnaire, est un des quatre évêques à signer la constitution civile du clergé en février 1791. Sa famille le fera interner dans un asile.
1977(tv) Les Amants de Thermidor (FR) de Jean-Paul Carrère 
série « Les Amours sous la Révolution » (TF1 21.6.78). – av. Maria Mauban (Marie-Adélaïde d’Orléans, épouse de Philippe-Egalité), Dominique Paturel (député Jean-Marie Rouzet), Jacques Dynams (Malepeste), Gabriel Cattand (Stanislas Fréron), Jacques Tyczka (Philippe d’Orléans), Gisèle Casadesus (comtesse de Choiseul), Jacques Monod (Belhomme).
1978(tv) Quatre en prison / Quatre dans une prison (FR) de Jean-Paul Carrère 
série « Les Amours sous la Révolution » (TF1 8.2.78). – av. Amarande (Joséphine de Beauharnais), Gérard Chambre (gén. Hoche), Véronique Jannot (Delphine de Custine), Jean Vince (Alexandre de Beauharnais), Dany Saval (Térésa Tallien), Roland Rodier (Barras), Denis Savignat (La Valette), Martin Trévières (Tachereau), Alain Nobis (Jérôme), Pascale Roberts (Mme du Châtelet), Louise Conte (Mme de Crégu). – Prison de Carmes, sous la Terreur : les amours croisés de Joséphine de Beauharnais et le général Hoche, d’Alexandre de Beauharnais et de Delphine de Custine.
1978(tv) Lazare Carnot ou Le Glaive de la Révolution (FR) de Jean-François Delassus 
« Les samedis de l’Histoire » (FR3 7.1.78), 95 min. – av. Alain Mottet (Lazare-Nicolas-Maguerite Carnot), Marco Perrin (Barère), Manuel Bonnet (gén. Hoche), Maxence Mailfort (Armand de Saint-Just), Michel Favory (Robespierre), Jean-Pierre Bernard (Barras), Bernard Salvage (Billaud-Varennes), Michel Modo (Couthon), Christian Bouillette (Collot-d’Herbois), Daniel Mesguich (Napoléon Bonaparte), Jean-Louis Grinfeld (Hébert).
Nommé Ministre de la Guerre et « organisateur de la victoire », le preux jacobin Lazare Carnot fait de Hoche un général à vingt-cinq ans et confie à Bonaparte l’armée d’Italie. Parti d'une idée du ministre Michel Debré, le scénario présente un Carnot gaulliste à la Debré avant la lettre, empreint de jacobinisme, de sens de l'ordre et de l'efficacité: un homme politique qui a la volonté de continuer seul contre tous dans la ligne choisie. Une bonne leçon d'histoire révolutionnaire, mais qui suppose connus des spectateurs bien des faits ou des caractères: le manque de moyens ne permet pas de donner à la reconstitution toute l'ampleur et le relief souhaités.
1978® (tv) 1788 (FR) de Maurice Failevic. – av. Georges Gouvert (Joseph Coquard). – cf. Louis XVI (6).
1978(tv) Un Ennemi du peuple, ou Le Bonheur que nous vous proposions (FR) de Bernard Rothstein
(FR3 9.6.78), 70 min. – av. Roger Planchon (Louis-Pierre Croissy, curé d’Etalon), Georges Staquet (Hadingue), Jean Badin (Cochet), Emmanuel Stochl, André Marcon (paysans), Jean Dautremay, Roland Amstutz, Fred Personne, Jean O’Cottrell.
Dénoncé comme adversaire de la Révolution et fanatique religieux, L.-P. Croissy, curé d’Etalon (Somme), est exécuté le 9 juin 1794 parce qu’il prend les préceptes révolutionnaires au mot, après que les paysans, inspirés par les idées de Gracchus Babeuf, aient collectivisé et redistribué les biens communaux. La scénariste Michèle Raoul-Davis choisit un épisode situé en Picardie, où les luttes paysannes et le sentiment communautaire sont particulièrement ancrés, mais aussi où la division est bien marquée entre les riches paysans et les prolétaires de la terre. Un sujet passionnant coulé par une approche inutilement brechtienne, souvent hermétique, statique et résolument anti-réaliste.
1979(tv) La Nuit de l’été (FR) de Jean-Claude Brialy
(TF1 3.9.79), 110 min. – av. Marina Vlady (Marie-Antoinette), Henri Tisot (Louis XVI), Maia Simon (Mme de Tourzel), Romain Velier (le Dauphin), Eva Swann (Mme Elisabeth), Sandrine Lanno (Mme Royale), Michel Herbault (duc de Choiseul), Gérard Chambre (Axel Fersen). – En 1791, la nuit de Varennes, dramatisée par Didier Decoin.
1980*(tv) La Fin du marquisat d’Aurel (FR) série de Guy Lessertisseur 
Antenne 2 (A2 2.-10.5.80), 4 x 53 min. – av. Pierre Vaneck (le marquis Palamède d’Aurel), Maxime Lombard (Benoni), Armand Meffre (Lopis), Marguerite Lafore (Barbe), Jacques Serres (Testanière), Jean Deschamps (Saint-Christol), Nathalie Lombard (Chrétienne), Pierre Negre (Maître Arnavon).
En 1798 à Aurel, un village du sud-est du Comtat Venaissin (Provence), le marquis, seigneur du lieu, meurt dans un piège à loup. Son fils Palamède revient de Paris peu après la prise de la Bastille pour s’apercevoir qu’une grande partie de ses terres ont été vendues à son fermier Lopis, que certains villageois se montrent fort irrespectueux, se laissent influencer par les idées révolutionnaires et surtout braconnent. Il en vient à leur livrer une guerre du gibier en détruisant systématiquement pour la vendre la faune sauvage de la région, puis rejoint les partisans royalistes et émigre afin de combattre la République. Entre-temps, Lopis et le notaire Arnavon rachètent les biens de l’Église confisqués par l’État…
Une saga familiale d'une belle rigueur historique qui s’étend de 1789 à la Restauration en 1815, tirée très librement du roman éponyme d’Henry de La Madelène (1878). En illustrant les profonds bouleversements de la société française - de la Révolution au Directoire, puis de l'Empire à la Monarchie constitutionnelle - et le pouvoir qui passe de l’aristocratie à la bourgeoisie, ce feuilleton de qualité, filmé sur place et rédigé par le comédien Armand Meffre, démontre que la Révolution n’a en fait profité qu’à la bourgeoisie sans pour autant améliorer la condition du petit peuple. Un discours lucide, trop rare dans le cinéma français.
1980[épisode :] The Sleep of Death / Ondskans Värdshus [L’Auberge de la Canaille / L’Auberge du Dragon Volant] (IE/SE) de Calvin Floyd 
The Dragon Co.-Aspekt Telefilm-National Film Studios of Ireland, 90 min. – av. Curd Jürgens (comte de St. Alyre), Patrick Magee (marquis d’Harmonville), Per Oscarsson (colonel Gaillarde), Marilú Tolo (comtesse Elga de St. Alyre), Brendan Price (Robert Terence), Niall Toibin (Sean).
Récit à suspense : une série de morts inexpliquées en France en 1793, sous la Terreur, puis en Angleterre en 1815. D’après « The Room in the Dragon Volant », une nouvelle de Joseph Sheridan Le Fanu (1872, publiée en 1929 dans le recueil « In A Glass Darkly »). Déjà adaptée à la télévision en 1960 (« The Inn of the Flying Dragon »). Tournage en Irlande.
1981(vd) The French Revolution : The Bastille – The Terror (GB/US) de Victor Vicas 
série « The History Makers / The Shaping of the Western World », Learning Corporation of America (ITV 16.12.81), 2 x 25 min. – Docu-fiction avec reconstitutions et comédiens muets.
1982(tv) Malesherbes, avocat du Roi (FR) d’Yves-André Hubert
(TF1 25.3.82), 90 min. – av. Henri Virlojeux (Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, 1721-1794), Christian Colin (Fouquier-Tinville), David Brecourt (Louis de Ronsabo), Jacqueline Jolivet (Louise de Rosanbo), Régis le Rohellec (Hervé-Louis de Tocqueville), Roland Oberlin (Jean-Baptiste de Chateaubriand), Thierry Fortineau (Saint-Just), Alain Ollivier (Robespierre), Gérard Caillaud (Louis XVI), Pierre Arditi (Desèze).
1982**La Nuit de Varennes / Il mondo nuovo / Flucht nach Varennes (FR/IT) d’Ettore Scola 
Renzo Rossellini, Lise Fayolle/Gaumont-France 3-Opera Film Produzione-TeleMünchen, 150 min. – av. Hanna Schygulla (comtesse Sophie de La Borde), Jean-Louis Barrault (Restif de la Bretonne), Marcello Mastroianni (Giacomo Casanova), Harvey Keitel (Tom Paine), Jean-Louis Trintignant (M. Sauce), Daniel Gélin (François de Wendel), Jean-Claude Brialy (M. Jacob), Andréa Fereol (Adélaïde Gagnon), Michel Vitold, Laura Betti, Michel Piccoli (Louis XVI), Eléonore Hirt (Marie-Antoinette).
Une nuit de 1791 qui fait basculer le monde, réunissant dans un même voyage sur la route de Verdun le réactionnaire Casanova, Restif de la Bretonne, chroniqueur de la Révolution, l’industriel François de Wendel, et le libéral américain Tom Paine, dont la diligence croise celle du couple royal en fuite, rattrapée à Varennes. Chaque étape de changement de chevaux est « une occasion de faire de nouvelles connaissances, d’approcher de cette masse qui vient de prendre conscience qu’elle est le peuple » (E. Scola). Un regard lucide et intelligent sur les bouleversements historiques qui marquent la fin de la « douceur de vivre », à travers le jugement désabusé d’un Casanova vieilli, et un monde en pleine mutation (le final un peu longuet où Restif arpente le Paris du XX e siècle ne s’imposait en revanche pas). Une très belle photo d’Armando Mannuzzi. Tourné à Senlis (Oise), à Varennes (Meuse) et à Cinecittà.
1984Liberté, égalité, choucroute (FR/IT/DE) de Jean Yanne 
Producteurs Associés, 113 min. – av. Michel Serrault (Louis XVI), Jean Yanne (Marat), Jean Poiret (le califre Shazaman al-Rachid), Catherine Alric (Shéhérazade), Ursula Andress (Marie-Antoinette), Mimi Couteiller (Charlotte Corday), Jacques François (Necker), Roland Giraud (Robespierre), Olivier de Kersauzon (Danton), Gérard Darmon (Mirabeau), Georges Beller (Camille Desmoulins), Philippe Castelli (Dr. Guillotin), Rick Battaglia (La Fayette), Darry Cowl (Rouget de Lisle).
Pastiche, gaudriole et dérision à la Jean Yanne : le calife de Bagdad décide de remplacer le supplice du pal par une nouvelle invention française, la guillotine. Accompagné de Shéhérazade, il se rend à Paris où il assiste médusé aux bouleversements politiques auxquels il finit mêlé malgré lui. Soignant son accent suisse-alémanique, Ursula Andress fait l’« Autrichienne ». Tournage ruineux à Versailles (Cour d'Honneur), aux Écuries du château de Chantilly (Oise), au Maroc et à Cinecittà. Un cuisant échec qui sonne le glas de la carrière de réalisateur de Jean Yanne.
1984(tv) Die Witwe Capet [La Veuve Capet] (DE-RDA) de Gerd Keil 
Deutscher Fernsehfunk (DFF1 8.7.84), 115 min. – av. Ursula Karusseit (Marie-Antoinette), Matthias Günther (Saint-Just), Wolfgang Greese, Günter Naumann, Wilfried Pucher. – Le procès de Marie-Antoinette et la justification idéologique de Saint-Just, d’après la pièce de Lion Feuchtwanger (1956).
1984(tv) Dialogues des Carmélites (FR) de Pierre Cardinal
ORTF, 115 min. – av. Nicole Courcel (Mère Marie de l’Incarnation), Madeleine Robinson (Mme Lidoine, la Prieure), Suzanne Flon (Mme de Croissy), Anne Caudry (Blanche de la Force), Marie-Christine Rousseau (sœur Constance de St.-Denis). – Un téléfilm en couleurs d’une rare qualité, cf. film éponyme de 1959.
1986(tv) Le Cœur du voyage (FR) de François Leterrier
(TF1 15.2.86). – av. Thierry Tremouroux (Roland Magnier), Martin Lamotte (Zéphirin), Isabel Otero (Isabelle Margaillan), Julie Ravix (Anna Magnier), Elisabeth Margoni (Léontine).
En Provence en 1789, après la prise de la Bastille : le premier grand voyage (une centaine de kilomètres en quinze jours) d’un jeune homme qui sera pour lui, au fil des rencontres, un véritable éveil au monde. Scénario et roman de Pierre Moustiers.
1986(tv) La Patrie en danger ou l’enfance d’Arago (FR) de Michel Carrier 
« L’Histoire en marche » de Stellio Lorenzi (A2 17.12.86), 95 min. – av. Pierre Santini (le futur physicien Dominique-François-Bonaventure Arago, 1786-1853), Sylvain Joubert (Pierre Sicre), Paul Barge (Joseph Cassanayes, député de la Convention), Guillaume Lucas (François Arago), Stella Henry (Ailis Sicre), François Gamard (Pujol), Magali Clément (Marie Arago).
Mars 1793 dans les Pyrénées orientales : la Convention ayant déclaré la guerre au roi d'Espagne, les troupes espagnoles entrent dans le Roussillon. Le jeune Arago (futur physicien et l'une des figures politiques marquantes de la Deuxième République, en 1848) voit comment les paysans catalans prennent les armes contre les Castillans qu’ils haïssent. Un épisode d'une série retraçant à travers des péripéties régionales la naissance de la nation française, réalisé par Michel Carrier, longtemps assistant de Lorenzi, et qui porte la griffe du maître.
1988(tv) Au nom du peuple français : Le procès de Louis XVI (FR) de Maurice Dugowson
(TF1 12.12.88). – av. Marcel Maréchal (Louis XVI), Pierre Dux (Malesherbes), Jean-Pierre Kalfon (Billaud-Varenne), Fabrice Luchini (Robespierre), Laurent Malet (Danou), Patrick Sébastien (Danton).
1988/89(tv) La Grande Cabriole (FR) de Nina Companeez
(A2 4.1.89), 4 x 90 min. – av. Fanny Ardant (Laure-Adélaïde de Chabrillant), Bernard Giraudeau (Augustin Bardou), Francis Huster (Armand Gailois), Robin Renucci (Alexandre de Chabrillant), Ludmilla Mikael (Camilla Paradisi), Yann Babilée (Saint-Alban), Philippe Laudenbach (Jules de Chabrillant), Jean Paradès (Barante), Facundo Bo (Nicola Tramonti).
Période 1789-1796. La comtesse de Chabrillant rompt avec son amant et amour d’enfance, Augustin Bardou, un bourgeois infidèle, tandis que la Révolution est en marche. Au fil des événements, elle s’exile à Cremonte, tandis que ses proches vivent dans l’émigration à Coblence, et retrouve son amant devenu colonel durant la campagne d’Italie. Une saga de femmes comme les aime Nina Companeez, joliment costumée, mais aux personnages futiles et superficiels malgré un casting de luxe. Première émission à inaugurer le bicentenaire de la Révolution à la télévision.
1989(tv) Histoire de la Révolution (FR) d’Agnès Delarive
(A2 1.1.89), 60 min. – av. Claudine Coster (Marie-Antoinette), Ronny Coutteure (Louis XVI), Françoise Dorner (Manon Roland), Michel Fortin (Mirabeau), Sylvain Rougerie (Camille Desmoulins), Didier Flamand (Sièyes), Yves Beneyton (Talleyrand), Yves Lecoq (Robespierre), Nicolas Silberg (Billaud-Varenne), Claude Brosset (Danton), Jean-Luc Boutté (Fouquier-Tinville), Michel Galabru (un passant). – Résumé des grands moments révolutionnaires dans leur chronologie.
1989(tv) Un volcan au bout du lac (CH) de Jacques Senger et Frank Pichard
(TSR 15.2.89). – av. Dominique Catton (un patricien fusillé). – Docu-fiction avec reconstitutions : pendant la nuit du 25 juillet 1794, un coup d’Etat à Genève téléguidé par Robespierre conduit à l’exécution de onze prisonniers patriciens.
1989(tv) France images d’une révolution (FR) d’Alec Costandinos
(+ prod.) ; UGC, 40 min. – av. Jean-Claude Sachot (Mirabeau), Claude Brosset (Louis XVI), Pierre Massimi (Napoléon Bonaparte), Jean-Philippe Chatrier (Deux-Brèze), Charles Gérard (le cardinal), Claude Rich (narrateur). – Un docu-fiction construit à partir de scènes clés de la Révolution française et autour d’extraits de discours de Mirabeau, recoupant l’histoire de la France, de la prise de la Bastille au lancement de la fusée Ariane.
1989(tv) 1788, Mémoire de Benoît Perrin (CH) d’Antoine Bordier 
« Viva » (TSR 21.2.89). – La Révolution vue depuis Montagnieu, un village de l’Isère non loin de Genève, en 1782-1798, épisodes recréés sur place par une société d’amateurs. C’est dans le Dauphiné qu’ont lieu les premiers troubles révolutionnaires : le paysan Benoît Perrin est condamné aux galères pour avoir participé à la révolte contre le marquis.
1989(tv) L’Été de la Révolution (FR) de Lazare Iglesis
(A2 26.4.+3.5.89), 2 x 90 min. – av. Bruno Devoldère (Antoine Barnave), Guy Tréjan (Jacques Necker), Bernard Fresson (Mirabeau), Brigitte Fossey (Marie-Antoinette), Bruno Crémer (Louis XVI), Alain Mottet (Mounier), Claude Winter (Mme Necker), Hervé Bellon (comte d’Artois), Anthony Debaeck (duc d’Angoulème), Anne de Broca (Mme de Montmorint), Yolande Folliot (Mme de Polignac), Denise Chalem (Germaine Necker).
Des fastes de Versailles à la démission de Necker, puis aux tumultes de la prise de la Bastille, la Révolution vue au jour le jour. Tourné au château de Chantilly et à Crépy-en-Valois (Oise).
1989® (tv) La Comtesse de Charny (FR) de Marion Sarrault. – av. Anne Jacquemin (Andrée de Taverney, comtesse de Charny), Patrice Alexandre (Philippe de Maison-Rouge), Jacques Duby (Marat), Pierre Marzin (Robespierre), Bernard Farcy (Danton), Laurent Broomehead (Dr Guillotin). – 1770-1792 : les mésaventures de la mère du chansonnier satiriste Ange Pitou, une demoiselle d’honneur de Marie-Antoinette qui périt pendant la Révolution (d’après le roman d’Alexandre Dumas). Commentaires cf. Louis XVI (6).
1989(tv) Blut für die Freiheit [Du sang pour la liberté] (DE) de Hans-Werner Schmidt 
ZDF-ORF (ZDF 13.7.89), 120 min. – av. Lambert Hamel (Louis XVI), Gaby Dohm (Marie-Antoinette), Michael Degen (Robespierre), Wilfried Baasner (Danton), Burkhard Heyl (Saint-Just), Claude-Olivier Rudolph (Santerre), Günter Mack (Roland), Daphne Wagner (Manon Roland), Till Weinheimer (Christian), Robert Atzorn (Brissot), Günter Mack (Roland), Peter Fricke (Vergniaud).
« Un livre d’images sur la Révolution française », présenté par le célèbre journaliste politique Peter Scholl-Latour, avec reconstitutions (procès et mort de Louis XVI), extraits de films et débat.
1989(tv) Les Nuits révolutionnaires (FR) de Charles Brabant 
FR3-La Sept [d’apr. Nicolas Restif de La Bretonne] (FR3 5.10.89), 7 x 60 min. – av. Michel Aumont (Restif de la Bretonne/Le Hibou), Bernard Fresson (Danton), Michel Bouquet, Maria Casarès, Fabrice Luchini, Daniel Mesguich, Jean-Pierre Sentier (Choderlos de Laclos), Marcel Maréchal (Sébastien Mercier), Gérard Desarthe (Renaud de la Grimière). – Chronique des événements révolutionnaires, 1789-1793.
1989(tv) Les Vagabonds de la Bastille (FR) de Michel Andrieu
(A2 29.10.89). – av. Matthieu Roze, Julie-Anne Rauth, Vincent de Bouard, Bénédicte Loyen. – Les événements de 1789 vus par trois adolescents normands en quête de travail à Paris.
1989(tv) Liberté, libertés (FR) de Jean-Dominique de La Rochefoucauld
(FR3 21.11.89), 2 x 95 min. – av. Sophie de La Rochefoucauld (Marguerite Chauvel), Pierre Gérard (Michel Bastien), Aurélien Recoing (Fréteau), Didier Sandre (le député Chauvel), Jean-Marie Winling (Maître Jean). – L’Histoire vue et vécue par des gens ordinaires : les tiraillements politiques d’un député élu du Tiers-Etat et de sa fille, du printemps 1789 à la veille de Valmy.
1989(tv) Un citoyen sans importance (FR) de Guy Jorré 
série « Cinéma 16 » (FR3 5.12.89). – av. Roger Souza (Charles-Hippolyte La Bussière), Bernadette Le Saché, Jean-Marie Fertey (Robespierre), Henri Labussière (Mareux), Paul Rieger (Faugeaud), Frédéric Girard (Collot d’Herbois), Paul Savatier (Fouquier-Tinville). - 1794 : un subalterne fausse la liste des condamnations à mort de Robespierre.
1989(tv) La Nuit miraculeuse (FR) d’Ariane Mnouchkine
(FR3 20.12.89). – av. Simon Abkarian, Myriam Azencot, Baya Belal, Silvia Bellei, Georges Bigot. – 1789, l’Assemblée Nationale élabore la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen.
1989(tv) Olympe de nos amours (FR) de Serge Moati
(TF1 25.12.89). – av. Marie-France Pisier (Olympe), Pascale Rocard (Cillette), Catherine Seylac (la comtesse), Jean-Claude Drouot (Lajuinais), Daniel Gélin (le supérieur), Gérard Klein (Defermon), Edward Hastings (Philippe), Frédéric Pellegeay (l’abbé Jean).
La Bretagne en 1789 : les amours et ardeurs révolutionnaires d’une comédienne (d’après le roman « Les Chapellières : une terre, deux destins en pays chouan » de Pierre Péan, 1987).
1989*J’écris dans l’espace / I Write in Space (FR/CA) de Pierre Étaix 
Big Films-Flach Film-Canadian Museum of Civilization-SEM les Productions La Géode-Futuroscope-Lavalin Communications, 40 min. – av. Mac Ronay (Claude Chappe), Roger Trapp, Sergio Mendes, Valeria Bruni Tedeschi, Dimitri Jourdre, Mael Davan, Grégory Herpe, Luc Delhumeau, Jason Tonnoire.
L’histoire du télégraphe optique inventé par les frères Chappe, un système de communication par sémaphores utilisé pour la première fois dans les Flandes le 6 novembre 1792 pour avertir la Convention de la victoire remportée à Jemmapes sur les Autrichiens. Le premier film de fiction tourné en procédé Imax-Omnimax, un moyen métrage interprété par des élèves de l’École nationale du cirque, d’après un scénario d’Étaix, Jean-Claude Carrière et Denis Guedj. Tournage à Senlis (Oise) et en Aude.
L’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793 (« La Révolution française » de Robert Enrico et Richard T. Heffron, 1989).
1989*(tv+ciné) La Révolution française. – 1. Les Années lumière – 2. Les Années terribles / La rivoluzione francese / Die französische Revolution - 1. Jahre der Hoffnung - 2. Jahre des Zorns (FR/IT/DE/CA) de Robert Enrico (1), Richard T. Heffron (2) 
Alexandre Mnouchkine/Les Films Ariane-Laura Films-Antea Cinematografica-Alcor Films-Productions Alliance (A2 25.10.+22.11.89 / RAIuno 30.9.+8.10.90), 170 + 164 min. – av. Klaus Maria Brandauer (Danton), Jane Seymour (Marie-Antoinette), François Cluzet (Camille Desmoulins), Jean-François Balmer (Louis XVI), Andrzej Seweryn (Robespierre), Marianne Basler (Gabrielle Danton), Sam Neill (La Fayette), Peter Ustinov (Mirabeau), Vittorio Mezzogiorno (Marat), Gabrielle Lazure (princesse de Lamballe), Claudia Cardinale (duchesse de Polignac), Christopher Lee (Sanson, le bourreau), Michel Duchaussoy (Jean-Sylvain Bailly), Marianne Basler (Gabrielle Danton), Raymond Gérôme (Jacques Necker), Jean-François Stévenin (Louis Legendre), Christopher Thompson (Saint-Just), Massimo Girotti (envoyé du pape), Michel Galabru (abbé Maury), Philippine Leroy-Beaulieu (Charlotte Corday), Marc de Jonge (Antoine Santerre), Marie Bunel (Lucile Desmoulins), Serge Dupire (Billaud-Varenne), Hanns Zischler (J. W. von Goethe), Yves Beneyton (Fouquier-Tinville), Jean-Yves Berteloot (Axel de Fersen), Henri Serre (Bertrand de Launay), Hans Meyer (duc de Brunswick), Jacques Ciron (Joseph Guillotin), Dominique Pinon (Jean-Baptiste Drouet), Michel Subor (Marc Vadier), Daniel Langlet (Sauce), Jacques Penot (Jean-Joseph Mounier).
De 1788 à 1794, les six années qui redéfinissent la France, sa conception de la politique et le rôle prépondérant de son peuple : du serment du Jeu de Paume à la prise de la Bastille, de la Déclaration des Droits de l’Homme aux massacres du Champ-de-Mars. Un livre d’images somptueux (coûts: 300 millions de francs) et pédagogique, une vulgarisation artistique plutôt réussie mais qui pèche un peu par son exaltation unilatérale et quasi « religieuse » de la Révolution (bicentenaire oblige), et par de petites inexactitudes : ainsi, Valmy ne fut pas « une grande victoire », puisque ce fut plus une escarmouche qu’une vraie bataille. Son côté manuel d'histoire illustré, corseté par la nécessité des grandes scènes à faire, fait que l'ouvrage nage un peu dans l'académisme, mais le casting souvent remarquable compense le manque d'audace et d'idées : loin des scènes de foule convenues, François Balmer en monarque pusillanime, Jane Seymour en garce perruquée et complotante, Brandauer en Danton orgiaque et opportuniste, François Cluzet en Camille Desmoulins passionné emportent l'adhésion.
La fresque nécessite 185 jours de tournage, 200 rôles, 30’000 figurants, 40’000 costumes. Musique entraînante de Georges Delerue. Le tournage simultané des deux parties, en version anglaise et française, se déroule à Paris, Senlis, Bordeaux, Tarascon (Bouches-du-Rhône, pour la Bastille), aux châteaux et écuries de Chantilly (Oise), à Versailles (parc, Opéra Louis XV) et près de Nevers pour la bataille de Valmy. Dernier film réalisé aux studios de Joinville avant leur destruction. Pressenti, le réalisateur John Guillermin est remplacé par le téléaste américain Richard T. Heffron. Un gros échec commercial, probablement en raison de la pléthore d’hommages audiovisuels qui ont inondé le petit et grand écran en 1989.
1989Treffen in Travers (Rendez-vous à Travers) (DE-RDA) de Michael Gwisdek 
DEFA, 101 min. – av. Hermann Beyer (Georg Forster), Corinna Harfouch (Therese Forster), Uwe Kockisch (Ferdinand Huber), Astrid Krenz, Andreas Schneider, Hark Bohm.
Le poète et naturaliste germano-polonais Johann Georg Adam Forster (1754-1794), collaborateur de James Cook et ami de Benjamin Franklin, se sépare de sa femme Thérèse pour gagner Paris où il participe à la Révolution. En 1793, devenu délégué de la Convention nationale, il se rend en Suisse où il discute avec Thérèse (qui est accompagnée de leurs deux fillettes et de son amant, le journaliste Huber) des conditions de leur divorce. Elle reprendrait la vie commune, mais Forster ne parvient pas à sacrifier son engagement révolutionnaire à son bonheur personnel. Déclaré hors-la-loi à Mayence, il mourra à Paris deux mois plus tard, à l’âge de 39 ans (d’après un récit de Fritz Hofmann).
1990® L’Autrichienne (FR) de Pierre Granier-Deferre. – av. Ute Lemper (Marie-Antoinette), Patrick Chesnais, Daniel Mesguich (Fouquier-Tinville) – 1793 le procès de la reine, cf. Louis XVI (6).
1990Les Amusements de la vie privée / I divertimenti della vita privata (FR/IT) de Cristina Comencini 
Solaris-Titanus-Cinemax-RAIdue, 89 min. – av. Delphine Forest (Mathilde Seurat/Julie Renard), Christophe Malavoy (Honoré de Dumont), Vittorio Gassman (le marquis), Giancarlo Giannini (Charles Renard), Roberto Infascelli (Jean-Jacques Renard).
Paris en 1792 : un marquis libertin octogénaire, emprisonné avec son valet, parie avec lui que, malgré son âge, à sa sortie de prison, il parviendra à séduire une femme. Entre-temps, le baron Honoré de Dumont, jeune et beau, reçoit la visite d’une beauté qui se fait passer pour Julie Renard, l’épouse d’un député à la Convention, Charles Renard. En vérité, il s’agit de Julie Renard, une comédienne au Palais Royal et prostituée payée par Julie pour la remplacer hebdomadairement. Comédie de mœurs d’après un sujet de Cristina Comencini.
1990(tv) Almanach des adresses des demoiselles de Paris (FR) de Walérian Borowczyk 
« Série rose », Pierre Grimblat/Hamster Prod.-France 3 (FR3 3.3.90), 28 min. – av. Jean Grimaud (François-Félix Dorté), Allan Wenger (le libraire), Rose-Marie Peluso (Dame Le Large), Jean Mylonas (Marquis de Sade), Gérard Villain (l’hôtelier).
Conte libertin tiré d’un recueil anonyme de 1791. Alors que la Révolution gronde, un jeune aristocrate trouve chez un libraire un almanach qui recense les plus belles et les plus curieuses prostituées de Paris. Il entreprend une épuisante course à travers la capitale – et n’est pas déçu.
1996® (tv) Je m’appelais Marie-Antoinette (FR) de Marion Sarraut (tv), Robert Hossein (th). – av. Caroline Sihol (Marie-Antoinette), Paul Le Person (Fouquier-Tinville), Jean Négroni (Robespierre), Yvan Bonny (Saint-Just). – Reconstitution du procès de Marie-Antoinette (spectacle Robert Hossein), cf. Louis XVI (6).
1999(tv-mus) Dialogues des Carmélites (FR) de Marthe Keller (th), Don Kent (tv)
156 min. – av. Anne-Sophie Schmidt (Blanche de la Force), Valérie Millot (Mme Lidoine), Nadine Denize (Mme de Croissy), Patricia Petibon (sœur Constance de St.-Denis), Hedwig Fassbender (Mère Marie de l’Incarnation), Didier Henry (marquis de la Force), Laurence Dale (chevalier de la Force), Allison Cook (sœur Mathilde, Léonard Pezzino (l’aumônier).
Captation de l’opéra en trois actes de Francis Poulenc d’après Georges Bernanos, enregistré à l’Opéra national du Rhin à Strasbourg (janv.. 1999). Une première et superbe mise en scène lyrique de la comédienne Marthe Keller, avec l’Orchestre philharmonique de Strasbourg sous la direction de Jan Latham-Koenig. Cf. film éponyme de 1959.
1999Δ Sofies verden (NO) d’Erik Gustavson. – av. Christian Skolmen (Robespierre).
2001***L’Anglaise et le Duc (FR) d’Eric Rohmer 
Françoise Etchegaray/Pathé Image-Compagnie Eric Rohmer, 125 min. – av. Jean-Claude Dreyfus (Philippe Egalité, duc d’Orléans), Lucy Russell (Mrs. Grace Elliott, 1760-1823), Léonard Cobiant (Champcenetz, gouverneur des Tuileries), Charlotte Véry, François Marthouret (gén. Dumouriez), Alain Libolt (duc de Biron), François-Marie Banier (Robespierre), Marie Rivière, Caroline Morin.
Paris et Meudon 1790-1793 : mise en images et en paroles des « Mémoires » authentiques de Grace Darlymple Elliott (1760-1823), la maîtresse écossaise du duc d’Orléans sous la Terreur. Inconséquent, lâche, richissime, le duc, député jacobin à la Convention, vote la mort de son cousin Louis XVI, vote qui fait basculer la décision de l’Assemblée en faveur d’une exécution immédiate. La tension grandit à mesure que la guillotine fait des ravages et que Philippe Egalité suit son cousin sur l’échafaud. Graciée de justesse par Robespierre, Grace Elliott est témoin d’une France qui sombre dans le cauchemar d’une dictature sanglante de style stalinien : irruptions nocturnes des gardes chez des particuliers, emprisonnements arbitraires, condamnations sur de factices soupçons, procès truqués : « la terreur est d’autant plus pernicieuse qu’elle est pratiquée au nom d’un idéal » (Rohmer). Simultanément, le cinéaste montre l’ambiguïté et les compromissions propres à chacun, dès lors que le sentiment s’en mêle. Tournage partiel au château de Champs (Seine et Marne). Rohmer opte surtout pour une stylisation visuelle, faisant évoluer ses personnages sur un fond peint : pour les extérieurs, ils sont incrustés sur 37 tableaux style XVIII e siècle réalisés exprès par Jean-Baptiste Marot, les intérieurs (avec mobiliers, tableaux et bibelots) sont en toile peinte, crées par Antoine Fontaine. Déroutant, superbe et totalement crédible. Non retenu au Festival de Cannes 2001, présenté hors compétion à la Mostra de Venise (Lion d’Or spécial pour la carrière de Rohmer). Le personnage de Grace Elliott apparaît également dans « L’Évadé des Tuileries » (1910) d’Albert Capellani.
2003(tv) La Révolution française (FR) de Franck Chaudemanche 
série « Quelle aventure ! » (FR3 2.3.03), 52 min. – av. Franck Cahduemanche, Christine Pignet, Hélène Alexandridis. – Des révoltes paysannes de 1789 à la Terreur en 1792.
2003(tv) A World in Arms (GB) de Peter Nicholson, Andrew Quigley 
3BM Television (Channel 4 18.3.03), 150 min. – av. Martin Hodgson (Robespierre), Robert Whitelock (William Pitt), Denis Lawson (narration). – Docu-fiction sur les enjeux idéologiques de la France de 1789 à 1815.
2005(tv) The French Revolution (US) de Doug Shultz 
Partisan Pictures-The History Channel (History Channel 17.1.05), 100 min. – av. George Ivascu (Robespierre), Rodica Lazar (Marie-Antoinette), Tomi Cristin (Danton), Phillip Levine (Marat). – Docu-fiction avec comédiens et reconstitutions infographiques fabriqué dans les studios MediaPro à Bucarest, en extérieurs en Roumanie et en France.
2005(tv) Der Tag X – 14. Juli 1789 : Der Sturm auf die Bastille (Jour J – 14 juillet 1789 : La prise de la Bastille) (DE) de Christian Twente 
« Der Tag X », ZDF (Arte 9.7.05), 53 min. – av. Milan Duchek (Bertrand de Launay, gouverneur de la Bastille), Viktor Hlobibl (Ludwig von Flühe, officier suisse). – Docu-fiction avec reconstitutions infographiques : que serait-il advenu si le gouverneur de la Bastille n’avait pas déposé les armes et avait fait sauter la forteresse, comme il le menaçait ?
2006(tv) David (GB) de Clare Beavan 
BBC-Thirteen-WNET (BBC2 10.11.06), 55 min. – av. Aubrey Wakeling (Jacques-Louis David), Gregoire Bonnet (Figaro), Tim Frances (Danton), Oliver McLelland (David jeune), Tom Godwin (Robespierre), Nigel Nevinson (le maire Bailly), Steven Matthews (Marat), Mercedes Grower (Charlotte Corday).
Le peintre David (1748-1825), fils d’un quincaillier, est orphelin à sept ans (son père est tué dans un duel) ; il est formé par un cousin, le peintre Boulanger, se rallie à la Révolution (robespierriste inconditionnel), puis devient plus tard le peintre de la cour sous Napoléon. Il est exilé à Bruxelles à la Restauration. C'est le premier peintre engagé des temps modernes, qui se place au service aveugle de l'idéologie du moment: un précurseur talentueux du réalisme soviétique.
2009(tv) Ce jour-là, tout à changé : L’évasion de Louis XVI (FR) d’Arnaud Sélignac 
Boréales-AB Productions-Télécran (FR2 24.2.09), 92 min. – av. Antoine Gouy (Louis XVI), Estelle Skornik (Marie-Antoinette), Catherine Aymerie (Mme de Tourzel), Adélaïde Bon (Mme Elisabeth), Sophie Nounouhi (Madame Royale), Erick Deshors (duc d’Orléans), Franck de la Personne (Danton), Xavier Aubert (Léonard), Patrice Juiff (marquis de La Fayette), Pierre-Arnaud Juin (Sauce), Loïc Houdré (Drouet), Renaud Garnier-Fourniquet (Robespierre), Franck Victor (Camille Desmoulins), Ophélia Kolb (Lucile Desmoulins).
La fuite de Louis XVI le 21 juin 1791 et la nuit de Varennes, filmées à Paris (Hôtel de Sully), à Provins et aux châteaux de Fontainebleau, Courances et Vaux-le-Vicomte.
2010(tv) Les Diamants de la victoire (FR) de Vincent Monnet 
Exilène Films-France 3-TV5 (FR3 18.9.10), 87 min. – av. Lorànt Deutsch (Théophile, vicomte de Chandrilles), Julie Judd (Graciane), Judith Davis (Audine de Chandrilles), Pierre Laplace (Danton), Eric Naggar (le duc de Mauresquiel), Sébastien Libessart (marquis de Kersaint), Guillaume de Tonquedec (comte de Jobourg), Pierre Niney (Bolvin de Bièvre), Gérard Loussine (Belette, le voleur).
En septembre 1792, après la prise des Tuileries, Louis XVI est détrôné et la France est menacée par l’invasion des Prussiens. Tard dans la nuit, à l’instigation secrète de Danton, ministre de la Justice, quelques individus grimpent le long d’une corde et pénètrent dans le salons du Garde-Meuble national où sont rassemblés les joyaux de la Couronne de France. Danton compte ainsi acheter la clémence du duc de Brunswick, commandant des armées prussiennes (et la victoire à Valmy). Une farce plaisante, basée sur des faits authentiques (scénario : Didier Decoin).
2012/13(vd-mus) 1789 - Les Amants de la Bastille (FR) de Giuliano Peparini
Dove Attia, Albert Cohen/TF1 Vidéo, 180 min. - av. Louis Delort (Ronan), Camille Lou (Olympe), Rod Janois (Camille Desmoulins), Roxane Le Texier (Marie-Antoinette), Nathalia (Solène), Sébastien Agius (Robespierre), Matthieu Carnot (Lazare), David Ban (Danton), Yamin Dib (Auguste Ramard, le mouchard).
Captation du musical donné au Palais des Sports de Paris à partir de septembre 2012, un grand spectacle kitsch animé par la musique de Rod Janois, Jean-Pierre Pilot, Olivier Schultheis, William Rousseau et Dove Attia (paroles de D. Attia et Vincent Baguian) qui va faire le tour de la France. - Au printemps 1789, alors que le royaume est dévasté par la famine, la cour à Versailles dépense sans compter. Jeune paysan révolté que les injustices ont privé de ses terres, Ronan monte à Paris et y fait la connaissance d'Olympe, dame de compagnie et gouvernante des enfants de Marie-Antoinette. "Dans le tourment de la Révolution française, les deux amants vivent une idylle aussi belle qu'interdite, connaissent les intrigues les plus folles et les plus romantiques... avec une promesse de Liberté et de fraternité entre les hommes" (publicité). Les tourtereaux croiseront Camille Desmoulins, "journaliste fougueux", ou Jacques Necker, "l'austère ministre du roi", pour aboutir, au matin du fatidique 14 juillet, "au pied d'une des prisons les plus sombres et les plus mystérieuses de Paris". (D'autant plus "mystérieuse" qu'elle était pratiquement vide!) Que veut le peuple?
2013* (tv) Une femme dans la Révolution - 1. Le Peuple en scène - 2. Le Bruit et la Fureur (FR) minisérie de Jean-Daniel Verhaeghe
Patrice Onfray, Jean Nainchrik/Septembre Productions-France Télévisions (FR3 21.+22.12.13), 109 min.+107 min. - av. Gaëlle Bona (Manon), Cyril Descours (Benjamin Lecure), Grégory Gadebois (Danton), Alex Lutz (Robespierre), Thierry Hancisse (Sanson, le bourreau de Paris), Nicolas Marié (Morel, l'aubergiste), Julien Beramis (Joseph Marie Pasteur), Alexis Joret (Camille Desmoulins), Julien Tortora (Gabriel Sanson), Nadine Marcovici (Mme Sanson), Rose Caprais (Sylva), Nicolas Vaude (Jaques-Louis David), Marc Robert (Landreau), Félicien Juttner (Saint-Just), Alexandre Brasseur (Barère), Quentin Ogier (Fouché), Yann Tregouet (Fouquier-Tinville), Pascal Elso (Mirabeau), Frédéric van den Driessche (le vicomte de Valbreuse), Isabelle Renauld (Mme de Valbreuse), Mathieu Spinosi (Alexandre de Valbreuse, leur fils), Thierry Gibault (Carrier), Emilie Piponnier (Lucile Desmoulins), Françoise Gillard (Mme David), Laurence Cordier (Charlotte Robespierre), Valérie Jacquet (Mme Duplay), Marie Clément (Louise Danton), Marc Fayet (Père Frédéric), Nicolas Rompteaux (Jérôme Lenfant), Fabrice Pruvost (abbé Grégoire), Thomas Sagols (Napoléon Bonaparte), Jacques-Yves Dorges (Hubert de Méricourt), Hélène Stadnicki (Charlotte Corday), Thierry Nenez (père de Manon), Sophie Artur (mère de Manon), Jacques-Yves Dorges (Hubert de Méricourt), Alexandre Zloto (l'accusateur Guignard), Pascal Germain (Saint-Linaire), Laurent Péan (président Herman), Xavier Gojo (président Convention).
Obligée de fuir la ferme vendéenne où le vicomte de Valbreuse abuse d'elle depuis trop longtemps (avec le consentement tacite de ses parents impuissants), Manon gagne Paris en juin 1789 avec l'aide du Père Frédéric. Au cours de son voyage en diligence, elle fait la connaissance de Benjamin Lecure, jeune député du Tiers état vendéen qui part défendre ses idées à Versailles. Elle quitte son premier emploi de modèle chez le peintre David pour être embauchée comme serveuse dans un restaurant du Palais-Royal tenu par Lebel. Sanson, le bourreau de la ville de Paris, l'héberge; son fils Gabriel est amoureux d'elle. Manon assiste à l'appel de Camille Desmoulins pour que le peuple s'empare de la Bastille et à l'expédition des femmes qui ramènent Louis XVI à Paris. Elle fait la connaissance de Mirabeau, de Danton, de Robespierre, se lie d'amitié avec Camille et Lucile Desmoulins et s'engage pour la cause des femmes dans la tourmente, "afin que les citoyennes deviennent des citoyens comme les autres". Grâce à l'appui de Marat, l'énergique paysanne sans-culotte dénonce le vicomte de Valbreuse qui doit fuir le pays, laissant son épouse et son fils dans la misère. Benjamin lui fait un enfant, mais l'insouciance de la jeunesse la quitte brutalement quand son petit garçon meurt lors du massacre du Champ-de-Mars, renversé par une charge de cavalerie; Manon le fait ensevelir en Vendée par le Père Frédéric. De retour à Paris, elle fonde avec Benjamin un journal politique, "La Gazette du Champ-de-Mars". Robespierre le fait saisir, la flamme des Lumières vacille, la Terreur s'installe. Benjamin s'engage dans l'armée, combat à Valmy, est envoyé en Vendée où la contre-révolution s'installe. Les Vendéens sont massacrés par les Bleus, le Père Frédéric, devenu un Chouan, et Benjamin sauvent à tour de rôle Manon de l'arrestation, puis de l'exécution au prix de leurs vies. Manon retourne dans la capitale, protégée par Joseph, un ancien esclave créole de Saint-Domingue qui obtient la citoyenneté française et devient son amant. Ensemble, ils échappent de justesse aux persécutions jacobines, Robespierre et le Comité de Salut public sont mis hors d'état de nuire, le peintre David échappe de justesse à la guillotine en se cachant. Gabriel Sanson meurt à l'armée. Joseph retourne combattre auprès des siens à Saint-Domingue tandis que Manon retourne en Vendée avec leur petit garçon mulâtre. "J'espère que l'histoire ne se souviendra pas que des morts. Ces hommes ont jeté les bases d'une société nouvelle", commente David, l'artiste opportuniste.
De l'injustice des premiers jugements expéditifs à la mort du roi, de l'égorgement de la duchesse de Lamballe (amie de Marie-Antoinette) par les sans-culottes aux viols dans les prisons jacobines, de la guerre civile vendéenne (génocides, noyades en masse) à la perte de ses amis révolutionnaires guillotinés les uns après les autres, de la contradiction entre les idées qui vont changer l'avenir du pays pour plusieurs siècles (droits de l'homme, laïcité, l'école pour tous, droit de vote, divorce) et la tragédie de la violence pour les faire naître, Manon sera devenue en cinq ans une jeune femme fatiguée... qui accueille au restaurant un jour de printemps 1794 un client maigre et sauvage; il dit s'appeler Bonaparte... Un excellent scénario d'Olivier Dutaillis et Jean Nainchrik qui, à travers des péripéties facilement rocambolesques, s'applique à éclairer les motivations de tous les antagonistes et multiplie avec adresse les points de vue idéologiques. Le regard d'une féministe avant l'heure vivant sous le toit du bourreau de Paris (qui la protège des brutes de tous bords), ne manque pas de piquant. Cette fille-mère révolutionnaire qui a participé à tous les bouleversements du pays doit finalement constater que les femmes sont restées exclues du pouvoir et des organes d'État: *Les droits de chacun ont progressé. Pas ceux des femmes, qui n'ont gardé que le droit de se faire guillotiner, comme Olympe de Gouges ou Charlotte Corday"... Le résultat est un peu scolaire et romanesque mais se laisse voir avec plaisir, grâce à une mise en scène habile, réaliste dans de nombreux détails (costumes, éclairages, décors naturels) et présentant au passage quelques portraits bien brossés (le Robespierre névrosé d'Alex Lutz). Tournage à Dinan (château, tour du Bignon, porte du Jerzual), en Bretagne (cap d'Erquy, îlot Saint-Michel, Léhon), au Mans, au château de Champs-sur-Marne, au château de Fontainebleau et en région parisienne. En plein tournage, l'interprète du rôle principal, Louise Grinberg, est remplacée par Gaëlle Bona; plusieurs scènes doivent être refaites.
2016Les Visiteurs: La Révolution (FR) de Jean-Marie Poiré
Sidonie Dumas, Jean-Marie Poiré/Gaumont-Ouille Prod.-Nexus Factory-Okko Prod.-TF1 Films Production, 110 min. - av. Christian Clavier (Jacquouille la Fripouille / Jacquouillet / Edmond Jacquart), Jean Reno (Godefroy Amaury de Malfête, comte de Montmirail, Franck Dubosc (Gonzague de Montmirail / François de Montmirail), Karin Viard (Adélaïde de Montmirail), Sylvie Testud (Charlotte Robespierre / Geneviève Carraud-Robespierre), Nicolas Vaude (Maximilien Robespierre), Cyril Lecomte (Joseph Fouché), Mathieu Spinosi (Saint-Just), Christian Hecq (Jean-Paul Marat), Marie-Anne Chazel (Prune), Ary Abittan (Lorenzo Baldini, marquis de Portofino), Alex Lutz (Robert de Montmirail), Stéphanie Crayencour (Victoire-Eglantine de Montmirail), Pascal Nzonzi (Philibert).
Prisonniers des couloirs du temps, Godefroy et Jacquouille (héros des "Visiteurs" en 1993, cf. Moyen-Age français) se retrouvent en pleine Révolution française, en 1793, sous la Terreur. Accusés d'espionnage au profit de l'Angleterre, ils sont condamnés à être guillotinés. Ils parviennent à s'échapper, sont mêlés à un complot pour libérer le Dauphin, trouvent refuge dans l'immeuble où résident Marat et Charlotte Robespierre et quittent précipitamment le XVIIIe siècle pour se retrouver en 1940 au château de Montmirail occupé par les nazis.
Troisième volet de l 'éprouvante saga spatio-temporelle des "Visiteurs", tourné dans la citadelle de Namur en Belgique et en République Tchèque (Prague, studios Barrandow). Pas de quoi perdre la tête: la bouffonnerie ne fait rire personne, la critique fulmine, le public boude.
2018*Un peuple et son roi (FR/BE) de Pierre Schoeller
Denis Freyd, Didier Lufer, Delphine Tomson/Archipel 35-France 3 Cinéma-Les Films du Fleuve-StudioCanal, 121 min. - av. Gaspard Ulliel (Basile), Adèle Haenel (Françoise), Olivier Gourmet (l'oncle), Louis Garrel (Robespierre), Denis Lavant (Marat), Laurent Lafitte (Louis XVI), Maëlia Gentil (Marie-Antoinette), Niels Schneider (Saint-Just), Louis-Do de Lencquesaing (Louis XIV), Patrick Préjean (Henri IV), Serge Merlin (Louis XI), Rodolphe Congé (l'abbé Sieyès), Miléna Monod (Madame Royale), Jean-Charles Clichet (Pétion de Villeneuve), Olivier Bonnaud (Muguet de Nathou), Pierre Poirot (Roederer), Etienne Beydon (Camille Desmoulins), Vincent Deniard (Danton), John Arnold (Condorcet), Gérald Cesbron (Philippe Égalité), Izïa Higelin (Margot), Noémie Llovsky (Solange), Céline Sallette (Reine Audu), Johan Libéreau (Tonin), Andrzej Chyra (Lazowski), Julia Artamonov (Pauline Léon), Stéphane De Groodt (le curé Norbert Pressac).
"Cette vie du peuple, explique le cinéaste Pierre Schoeller, c'est le coeur du film. Le pari, c'était que ce passé révolutionnaire, on le vivre au présent, non pas dans le présent d'aujourd'hui mais dans l'énergie de l'époque, celle d'un peuple en train d'écrire l'histoire. Trop peu présente sur les écrans français, la Révolution française aurait dû devenir un genre cinématographique à part entière, tel le western aux États-Unis +... ("Télérama", 10.10.18). - Paris 1789. La Bastille a été prise et un vent de liberté anime les rues. Françoise, une jeune lavandière et Basile, un vagabond sans nom ni famille découvrent ensemble l'enthousiasme de la révolution et l'amour. Avec leurs camarades et la classe ouvrière de Paris, ils participent au mouvement d'émancipation qui se dessine à la nouvelle Assemblée où ils assistent en témoins pleins d'espérance, mais aussi de doutes, à la création d'un nouveau régime politique. Les débats publics et la colère des rues décident du sort du roi. La liberté a une histoire. - Présenté hors compétition à la Biennale de Venise 2018, le film divise la critique: les uns (la presse de gauche) saluent une oeuvre dont la lecture est conforme à l'esprit et à la lettre de 1789, les prémices de la démocratie, la Révolution filmée à hauteur d'hommes et de femmes (rappel de "La Marseillaise" de Jean Renoir en 1936), une très vivante galerie de Parisiens, la vie quotidienne du petit peuple dans un quartier près de la Bastille, enfin, dans un deuxième temps, les débats passionnés à l'Assemblée, historiquement exacts. On y magnifie la révolte des petites gens en insistant sur le rôle déterminant des femmes. Les autres déplorent l'habituel catéchisme révolutionnaire, un survol trop superficiel, sommaire voire parfois confus, d'où ressort, paradoxalement, la personne de Louis XVI, loin des caricatures habituelles, en qui s'allient la superbe, la morgue et le courage. Il faudra en effet plus de trois ans pour que l'idée du régicide fasse son chemin et même si la colère gronde, le roi reste sacré: un réprouvé comme Basile, qui a connu le pilori et le fer rouge, s'agenouille spontanément devant le monarque quand il le croise à Varennes.
2018Un violent désir de bonheur / [version courte:] 1792, à l'ombre des chapelles (FR) de Clément Schneider
Alice Bégon, Clément Schneider/Les Films d'Argile, 75 min. - av. Quentain Dolmaire (Gabriel / François), Grace Seri (Marianne), Francis Leplay (l'abbé), Franc Bruneau (un colporteur), Vincent Cardona (le capitaine), Étienne Durot, Ilias Le Doré, Guillaume Compiano (des soldats).
En 1792, isolé dans l'arrière-pays montagneux, loin de l'épicentre des événements, le couvent du jeune moine Gabriel est occupé et réquisitionné comme caserne par une troupe de soldats révolutionnaires et Marianne, la jeune femme noire silencieuse qui les accompagne. Une cohabitation forcée entre moines et soldats s'ensuit, qui ne laisse pas Gabriel indifférent aux idées nouvelles. Il se transforme au fil des événements, son parcours interrogeant les engagements mis à l'épreuve du réel et des évidences du désir: d'abord religieux, sûrement plus par nécessité que par foi; puis soldat révolutionnaire afin de sauver les arbres du monastère qu'il aime tant, et finalement dénudé pourla découverte de l'amour avec Marianne. Un film modeste, au canevas simple comme un épure, intimiste dans la lignée de Robert Bresson et Éric Rohmer. Sélectionné au Festival de Cannes 2018, primé au Festival du Film Européen de Séville.
2020(tv) La Révolution (FR) série de Jérémie Rozan, Edouard Salier et Julien Trousselier
François Lardenois, Aurélien Molas/John Doe Production (Netflix 16.10.20), saison 1: 8 x 45 min. - av. Marilou Aussilloux (Elise de Montargis), Coline Beal (Ophélie), Amir El Kacem (Joseph Ignace Guillotin), Lionel Erdogan (Albert Guillotin), Julien Frison (Donatien de Montargis), Amélia Lacquemant (Madeleine), Doudou Masta (Oka), Jérémy Gillet (Justin), Benoît Allemane [voix] / Ian Turiak (Louis XVI), Laurent Lucas (Charles de Montargis), Dimitri Storoge (Edmond de Pérouse).
En 1787, sous Louis XVI, alors que le peuple s'abîme dans la misère, le médecin Guillotin (qui donnera son nom à la guillotine) est chargé d'enquêter sur de mystérieux meurtres et découvre ainsi l'existence d'un virus inconnu, le "sang bleu". Il s'agit d'un mystérieux dérèglement organique qui transforme les membres de l'aristocratie en monstres assoiffés de sang... Une métaphore politique qui vire au cauchemar. Morbide, sanglant, gore voire horrifique, cette relecture fantastique et uchronique des événements serait déconseillée à la jeunesse. Si le coeur vous en dit... Tournage aux reconstitutions remarquables dans le Vexin en Val-d'Oise, à Rambouillet en Yvelines et à Barneville-Carnerel. - Épisodes: 1. "Les Origines" - 2. "Le Revenant" - 3. *Les Innocents" - 4. "Les Bourreaux" - 5. "Le Sang bleu" - 6. "L'Alliance" - 7. "Le Dilemme" - 8. "La Révolte".
2021** (tv) Révolution ! - 1. Entre peur et espérance (1789-1791) - 2. De l'ardeur à l'effroi (1792-1795) (FR) de Jacques Malaterre (fict.) et Hugues Nancy (doc.)
Patricia Boutinard Rouelle/Nilaya Productions-CuriosityStream-France Télévisions-Toute l'Histoire (FR2 13.7.21), 117 min./2 parties. - av. Samuel Dupuy (Jones Lebigant), Augustin Bonhomme (Athanase Lamoureux), Sabaya Lelouch (Gabrielle Pecheloche), Frédéric Sauzay (Juste Coupigny), Ludovic Pinette (l'abbé Jean Bouvreuil), Bruno Flender (Barbizon), Sylvie Batby (Rosalie Coupigny), Gaëlle Battut (Pauline Coupigny), Abel Lacoste (Jean-Jean, enfant), Anthony Cochin (Jean-Paul Rabaud Saint-Étienne), Xavier Lafitte (Camille Desmoulins), Arnaud Frémont (Jean-Paul Marat), Thomas Espinera (Maximilien Robespierre), Franck Beckmann (Georges Jacques Danton), Philippe Torreton (narration).
La Révolution en direct: une fiction documentaire originale sur la chute de la plus ancienne monarchie d'Europe, construite comme un reportage, une téléréalité qui déroule les faits historiques, une immersion en caméra embarquée au coeur des soubresauts de l'Histoire en s'appuyant sur des personnages fictifs comme Athanase Lamoureux et Gabrielle Pecheloche, habitants du faubourg Saint-Michel de l'époque, ou réels comme Robespierre ou Danton; ceux-ci sont interviewés (avec noms et fonctions en incrustation) au cours de reconstructions ultraréalistes (la réunion des Gobelins), soutenues par des gravures d'époque. Cette approche factuelle et pédagogique (filmée en octobre 2019 à Sarlat) permet aussi d'aborder des thèmes souvent inexploités comme la place importante des femmes dans cette insurrection populaire ou la violence inhérente au pouvoir - tout en perpétuant certaines contre-vérités, comme affirmer que la noblesse et le clergé ne payaient aucun impôt sous l'Ancien Régime. Une plongée dans le temps qui permet de partager les doutes, les peurs, les joies, mais aussi les contradictions, les manipulations, les dérives ou la férocité des mouvements révolutionnaires (les massacres de Lyon dirigés par Fouché, l'anéantissement génocidaire de la Vendée qui fit 300'000 morts). On regrettera juste que le film oublie de rappeler qu'après des années de chaos, de guerre civile et de ruine financière, la Révolution a logiquement ouvert la voie aux militaires et au général Bonaparte, sommés de contenir l'invasion des armées étrangères. - GB/US: The French Revolution.
2023/24(tv) La Guerre des trônes - La véritable histoire de l'Europe : 1. Révolution, trois femmes dans la tourmente - janvier-juillet 1789 - 2. Théroigne de Méricourt, l'amazone de la Révolution (juillet 1789-février 1791) - 3. Marie-Antoinette, l'Europe pour seul secours (juin-septembre 1791) - 4. Aux armes citoyennes! (août 1791-août 1792) - 5. Louis Capet, face au peuple (août 1792-janvier 1793) - 6. Louis XVII, l'enfant de l'Europe (février 1793-juin 1795) (FR) de Vanessa Pontet, Bertrand Goujard et Samuel Collardey
Série présentée par Bruno Solo (saison 6), Samuel Dissous, Josette D. Normandeau/Pernel Media-France Télévisions-Histoire TV (FR5 21.+28.12.23, 4.1.24), 6 x 52 min. - av. Christophe Truchi (Louis XVI), Marina Delmonde (Marie-Antoinette), Balthazar Jakob (Louis XVII), Fabian Wolfram (Axel de Fersen), Sophie Verbeeck (Théroigne de Méricourt), Lou Howard (Pauline Léon), Islande Giovangigli (Catherine II de Russie), Nicolas Amen (Carlos IV d'Espagne), Romain Deroo (le comte d'Artois, futur Charles X), Damien Jouillerot (le comte de Provence, futur Louis XVIII), Gaël Cottat (Camille Desmoulins), Arnaud de Montlivault (le duc de Broglie), Jean Schatz (François II d'Autriche), Maxime Bailleul (Friedrich Wilhelm III de Prusse), Stéphane Bern (George III d'Angleterre), Tom Neal (Gustaf III de Suède), Renaud Hezeques (La Fayette), Matthias Kellermann (Leopold II d'Autriche), Stéphane Russel (Jacques Necker).
Convoqués en 1789 pour remédier à la grave crise financière qui secoue la France, les représentants du peuple (clergé, noblesse, Tiers état) se révoltent en partie et prennent le nom d'Assemblée nationale lors du Serment du Jeu de paume. Alors que Marie-Antoinette plaide pour utiliser la force afin de faire rentrer dans le rang les députés rebelles du Tiers état, Théroigne de Méricourt milite pour accorder le droit de vote aux femmes, appuyée par la chocolatière Pauline Léon qui, après la prise de la Bastille, marche sur Versailles afin de réclamer du pain et ramène la famille royale aux Tuileries. Menacée par les royalistes, Théroigne de Méricourt fuit le pays et est arrêtée en Autriche. En juin 1791, la famille royale en fuite est arrêtée à Varennes, la population ne lui fait plus confiance. Libérée, Théroigne de Méricourt est célébrée comme une héroïne à Paris et tente de créer une "phalange d'amazones" pour défendre la patrie en danger. Les frères de Louis XVI poussent l'Autriche et la Prusse à déclarer la guerre à la France révolutionnaire, Marie-Antoinette est soupçonnée par l'Assemblée nationale de comploter avec l'ennemi et le 10 août 1792, une foule d'insurgés s'emparent du palais des Tuileries, prélude à l'abolition de la monarchie. Alors que les troupes austro-prussiennes marchent sur Paris, la famille royale est enfermée à la prison du Temple. L'ennemi est arrêté à la bataille de Valmy, on proclame la République. Louis XVI est jugé pour trahison, Pauline Léon signe une pétition réclamant la mort du roi (contrairement à Théroigne de Méricourt), qui est guillotiné le 21 janvier 1793. Enfermée à la Concierge à Paris, Marie-Antoinette est exécutée à son tour, la France sombre dans la Terreur. Pauline Léon est arrêtée. L'Espagne et l'Angleterre s'allient à la Prusse et à l'Autriche pour former une coalition et mettre l'enfant Louis XVII sur le trône de France. Néanmoins, celui-ci, malade, meurt dans sa cellule.