III - L’ITALIE

9. RÉCITS SANS RÉFÉRENCES HISTORIQUES PRÉCISES (XIe-XVIe s.)

1907Il telefono nel Medio Evo (Le téléphone au Moyen Age) (IT) d'Ernesto Maria Pasquali
Società Anonima Ambrosio (Torino), 75 m. - Un amoureux trouve moyen de roucouler discrètement avec sa bien-aimée au moyen d'un long tuyau, mais le père de la damoiselle y verse de l'eau et Roméo se fait doucher.
1908Episodio medioevale (Épisode du Moyen Age) (IT)
Itala Film, Torino, 180 m.
1908Amore d'altri tempi (Amours d'autrefois) (IT)
Società Anonima Ambrosio (Torino), 280 m. - Un châtelain brutal veut posséder une servante et la séquestre. Son fiancé le poignarde et les amoureux prennent le large. - US : Love Affair of the Olden Days.
1908Il menestrello (Le Ménestel) (IT)
SAFFI-Comerio, Milano, 210 m. - Un ménestrel fait la cour à la fille du roi. Il est incarcéré, mais un page le libère tandis que la princesse est enfermée dans un couvent. Le ménestrel la sauve, les deux vivent heureux dans la forêt. Lors d'une chasse, le roi se fait agresser par un ours et le ménestrel lui sauve la vie. Tout est pardonné. - GB : The Minstrel.
1908Leggenda medioevale (IT) de Mario Caserini
Società Anonima Ambrosio, Torino, 151 m.
1909Dramma medioevale (IT) de Mario Caserini
Società Italiana Cines (Roma), 134 m. - av. Amleto Novelli. - Déguisée en moine, la femme d'un forgeron se rend au château pour y rencontrer secrètement le prince qui lui a déclaré son amour. Le forgeron la suit, il est démasqué et incarcéré. Son épouse repentante le libère, mais il n'a pas pardonné l'adultère et la tue.
1909Fra Vincenti (FR) d'Étienne Arnaud
Société des Établissements Léon Gaumont S.A. (Paris), 268 m. - av. Georges Wague, Alice Tissot, Christiane Mandelys, Maurice Vinot.
1910Leonardo (Lionard, le serf fidèle) (IT)
Aquila Films, Torino, 245 m.
1910La fucina / L'andata alla fucina (La Forge de Schiller) (IT) de Luigi Maggi
Società Anonima Ambrosio, Torino, 265 m. - av. Mary Cléo Tarlarini (la comtesse), Alberto A. Capozzi, Romilde Nigra (le page), Luigi Maggi, Serafino Vité, Paolo Azzurri, Leo Ragusi.
Situé au XIIe s. Ayant été repoussé par l'épouse du comte de Saverna, le comte Roberto se venge en insinuant que sa femme le trompe avec un page. Les deux ordonnent à leurs sbires de jeter le malheureux dans la fournaise d'une forge, mais le page est au chevet de sa fille malade, et Roberto, pris pour le faux coupable, finit victime de son propre piège tandis que Saverna constate l'innocence de son épouse. - Scénario d'après la ballade Der Gang nach dem Eisenhammer de Friedrich Schiller (1797) dont le contexte est italianisé. - GB, US : The Iron Foundry, DE : Der Gang nach dem Eisenhammer, ES : La fragua.
1910Il segreto del lago (IT) d'Arrigo Frusta
Società Anonima Ambrosio, Torino, 182 m. - Ivanhoe (sic), la belle épouse d'un seigneur tyrannique se laisse séduire par les chansons d'un ménestrel. Le mari les surprend, les fait enfermer dans une cellule dont il jette la clé au fond du lac. - GB, US : Secret of the Lake.
1910Il ritorno del crociato (Le Retour du croisé) (IT)
Società Italiana Cines, Roma, 260 m. - Iseult, la fille d'un comte orgueilleux, aime Gérard, un page. Le comte somme Gérard de se faire un nom avant de pouvoir prétendre à la main de sa fille. Le page part aux croisades. Manfred, le cousin, également amoureux d'Iseult, travestit son valet en croisé qui annonce au château la mort de Gérard en Terre sainte. Ce dernier rentre juste à temps pour empêcher les noces de l'usurpateur avec sa bien-aimée. - GB : The Crusader's Return.
1910Il soldato della Croce (Le Soldat de la Croix) (IT)
Itala Film, Torino, 275 m. - Avant de partir aux croisades, un propriétaire terrien confie son épouse à son beau-père et son domaine à son meilleur ami. Mais l'ami est un faux frère qui séduit l'épouse et le beau-père le provoque en combat singulier. Lorsque le croisé revient de Palestine, il trouve son ami mourant. Un prêtre lui explique que son beau-père a fait enfermer l'épouse dans un monastère jusqu'à ce qu'elle ait expié son péché d'adultère. - GB : Soldier of the Cross.
1910Dopo la battaglia - Azione medioevale (Après la bataille) (IT)
Aquila Films, Torino, 249 m. - av. Lydia Quaranta (la belle paysanne). - Gravement blessé sur le champ de bataille, le prince Boémond est sauvé et guéri par un paysan suisse, mais, ingrat, il s'éprend de l'épouse de ce dernier. Il fait incarcérer son sauveur et veut violer la femme, mais le paysan parvient à se libérer, l'étrangle et le couple s'enfuit. - GB : After the Battle.
1910Il falconiere (Le Fauconnier) (IT) d'Oreste Mentasti
Itala Film, Torino, 246 m. - La jeune châtelaine de Roccanera aime le fauconnier, mais son vieux père le met à la porte. Lorsqu'un seigneur voisin attaque le château et exige d'épouser la jeune femme, le fauconnier revient, endosse l'armure d'un chevalier mort, réunit les survivants du siège, pénètre dans les lieux par un souterrain et libère le châtelain et sa fille après avoir terrassé les agresseurs. - GB, US : The Falconer.
1910L'ultimo dei Savelli (Le Dernier des Savelli) (IT)
Società Italiana Cines (Roma), 237 m. - av. Adele Bianchi Azzariti. - Renaissance : le vieux duc Mario Savelli souhaite que son fils unique Antonio épouse la marquise Marguerita del Vasto, mais celui-ci aime la paysanne Aricina, déjà mariée. Le paysan cocufié surprend Antonio dans sa ferme et le tue. - GB, US : Last of the Savelli.
La jeune fille (Blanche Sweet) à l’affût de son amoureux (« Heart Beats of Long Ago »).
1911Heart Beats of Long Ago (US) de David Wark Griffith
Henry Marvin/American Mutoscope & Biograph Co. (New York), 997 ft./14 min. - av. Wilfred Lucas (l'amoureux), Blanche Sweet (la jeune femme), George Nichols (son père), Francis J. Grandon (le fiancé officiel), Donald Crisp et Adolph Lestina (des courtisans), Kate Toncray (la demoiselle d'honneur), Linda Arvidson, Kate Bruce, Jeanie Macpherson, J. Jiquel Lanoe (des invités au bal), Guy Hedlund, William J. Butler et Alfred Paget (trois gardes). - Un noble italien organise une réception avec bal en l'honneur d'un riche visiteur dont il espère faire son beau-fils, mais sa fille aime secrètement le rejeton d'une famille ennemie. Ce dernier risque sa vie en s'introduisant dans la villa et son amoureuse le cache dans une cellule. Mais le rival a surpris la manœuvre et maintient la porte du local fermée jusqu'à ce que le jeune homme s'effondre mort, étouffé. - Le grand Griffith tourne un de ses premiers mélos en costumes dans les nouveaux studios Biograph en Californie.
1911La leggenda della Passiflora / La passiflora (IT) de Roberto Troncone
Partenope Film, Napoli, 250 m. - Sur point de partir aux croisades, un jeune chevalier s'éprend d'une mystérieuse beauté rencontrée dans les bois. Ils s'aiment, se jurent éternelle fidélité. Quand il revient de Terre sainte, il apprend le décès de la belle et se suicide sur sa tombe.
1911La maschera tragica / La maschera della Morte Rossa (IT) d'Arrigo Frusta
Società Anonima Ambrosio, Torino, 218 m. - Situé à Naples, où le roi et sa cour se réfugient vainement dans un château loin de la ville, lorsque qu'une épidémie de peste éclate. Trame vaguement inspirée du conte fantastique The Masque of the Red Death d'Edgar Allan Poe (1842), cf. film de Roger Corman en 1964. - US : The Mask of the Red Death, DE : Tragische Maske.
1911Il Cavaliere Fantasma (Le Chevalier fantôme) (IT) de Mario Caserini
Società Italiana Cines (Roma), 334 m. - av. Maria Gasparini (Leontina d'Aroldo, reine de Hongrie). - Légende située au XIIIe siècle. Leontina, la fille du comte Aroldo, aime secrètement le jeune écuyer Teofilo, encouragée en cela par un mystérieux Chevalier fantôme qui veille sur sa destinée. À l'immense désespoir de la jeune femme, son père donne sa main au roi de Hongrie de visite dans son château. Des années plus tard, Leontina revoit Teofilo et ne peut réfréner sa passion. Ils sont supris et condamnés à mort quand surgit le Chevalier fantôme qui libère sa protégée, tue le monarque et couronne Teofilo. - DE : Die Ritter-Erscheinung, ES : El caballero fantasma / Leontina, reina de Hungría.
1912La corda dell'arco (IT) de Mario Caserini
Società Anonima Ambrosio, Torino, 322 m. - av. Mario Bonnard (l'archer), Fernanda Negri-Pouget (sa femme), Vitale De Stefano, Ernesto Vaser (le bouffon nain). - Un despote trouve la femme de l'archer de sa garde à son goût, et son bouffon lui suggère de couper la corde de son arc pour l'empêcher d'interférer au moment critique. Le couple se venge lorsque le satrape s'égare à la chasse en forêt. L'archer utilise la chevelure de sa femme pour transpercer le félon d'une flèche mortelle.
1912Lo spione (L'Espion) (IT) de Mario Caserini
Società Italiana Cines (Roma), 739 m./2 bob. - av. Amleto Novelli (le comte Rossi), Leah Gillami (Beatrice), Carlo Maestro (Antonio, son père), Augusto Mastripietri (Ludovico). - Au XVIe siècle, le comte Malpieri, chef d'une conspiration mais blessé, se réfugie dans la maison de Beatrice et de son père Antonio. Elle soigne le fugitif, mais son père le dénonce au gouverneur qui l'incarcère dans son château. Dégoûtée, Beatrice quitte la demeure familiale et tente de sauver le comte avec l'aide de son amoureux Ludovico, mais elle se fait tuer par erreur par son propre père. - GB : The Daughter of the Spy.
1912[The Plague-Stricken City] (FR)
Société des Établissements L. Gaumont S. A. (Paris). - Un châtelain cruel refuse d'abriter la population en fuite devant la peste et s'enferme dans son palais avec sa cour et ses gens pour faire la fête. Comme le capitaine de sa garde ne partage pas l'hilarité générale à l'intérieur des murs, il l'incite à faire venir son épouse et ses deux filles. Il violente l'une des filles et tue le capitaine qui a pris sa défense. La veuve et sa fille aînée passent la nuit à soigner les villageois pestiférés, retournent au château au petit matin, transmettent la mort au seigneur des lieux ainsi qu'à son entourage, puis incendient le château. Une trame vaguement inspirée du conte fantastique The Masque of the Red Death d'Edgar Allan Poe (1842), cf. film de Roger Corman en 1964.
1912Fior d'amore e fior di morte / La vendetta del paggio (Fleur d'amour et fleur de mort) (IT)
Società Italiana Cines (Roma), Roma, 678 m. - av. Amleto Novelli (le baron), Lea Giunchi (la baronne), Ledy Gys (Elsa, la soeur du page). - Amoureux de la châtelaine, le page Renaud dépose chaque soir une fleur à sa fenêtre. Le baron le surprend et le tue d'un coup d'épée. Elsa, la soeur du défunt, jure de le venger et se déguise tantôt en paysanne, tantôt en page, tournant la tête du baron comme de la baronne. Celle-ci tue son mari, puis, découvrant l'identité d'Elsa, elle succombe à une crise cardiaque. - GB : Flower of Love and Flower of Death, US : The Flower of Destiny.
1913Satana - 2. Il Distruttore (IT) de Luigi Maggi
Società Anonima Ambrosio, Torino, 1960 m. - Mary Cléo Tarlarini (la courtisane Fiametta), Oreste Grandi (l'alchimiste Gerberto), Mario Voller Buzzi, Cesare Zocchi, Ercole Vaser, Armando Pouget, Filippo Costamagna.
Les méfaits de Satan au Moyen-Age, où un alchimiste s'éprend d'une belle courtisane (la première partie se joue à l'époque du Christ).
1913Le Sire de Vincigliata / Le Sire de Vincigliata (IT/FR) d'Alfredo Robert
Alfredo Robert/Robert Films (Firenze)-Série d'Art Pathé Frères (SAPF, Paris), no. 5734, 280 m. - av. Alfredo Robert. - Afin de terminer la guerre qui les divise, les sires de Vincigliata et de Miniato décident d'unir leurs enfants, Beatrix et Jacopo. Le mariage est claironné dans tout le pays. Mais Beatrix a un faible pour un troubadour que son père condamne à la pendaison. La noble fiancée soudoie un geôlier pour le délivrer et les deux s'enfuient tandis que le comte de Vincigliata succombe à une attaque d'apoplexie.
1914Cuttica nel Medioevo (IT)
Società Italiana Cines (Roma), 239 m. - av. Primo Cuttica (Cuttica). - Le comique Cuttica se ridiculise en armure.
1921Con l'amore e con l'ala (IT) de Giulio Donadio, A. Mazzucotelli
Zanotta-film, Torino, 2095 m. - av. Giulio Donadio, Rina Maggi, Mario Tedeschi, Paolo Colaci, Lina Biraghi, Enrico Pierotti, Sergio Mari, Nino Poli, Valentino Brombara. - Une légende médiévale à propos d'un amour menacé par les pirates et les Sarrasins.
1924L'Arzigogolo (IT) de Mario Almirante
Alba Film (Torino), 2419 m. - av. Italia Almirante-Manzini (Monna Violante), Annibale Betrone (le bouffon Spallatonda), Alberto Collo (le comte Giano), Oreste Bilancia (Floridoro), Vittorio Pieri (le prince de Carpi), Felice Minotti.
Violante, la fille apathique du prince de Carpi, refuse tous les prétendants et son père menace de l'enfermer dans un couvent. Pour échapper à ce sort, Violante choisit Floridoro, un marchand obèse, puis flirte avec le comte Giano, un ancien amoureux et se laisse finalement séduire par le bouffon Spallatonda qui élimine ses rivaux et s'enfuit avec la belle. - Comédie fofolle tirée du " poème bouffon " en 4 actes de Sam Benelli (1922), un grand succès populaire également à l'écran.
1945El monje blanco [Le Moine en blanc] (MX) de Julio Bracho
CLASA Films Mundiales, 112 min. - av. Maria Félix (Gálata Orsina), Tomás Perrín (le comte Hugo del Saso / frère Paracleto), Julio Villarreal (le prêtre, père Provincial), Consuelo Guerrero de Luna (la comtesse Próspera Huberta), María Douglas (Mina Amanda), José Pidal (frère Matías), Marta Elba (Anabella), Ernesto Alonso (frère Can), Felipe Montoya (Marco Leone), Paco Fuentes (Capolupo).
Synopsis : Au XIIIe s. en Italie. La vie de la belle Galata Orsino est ruinée lorsqu'elle succombe aux avances du comte Hugo del Saso qui l'héberge dans son château, la couvre de robes précieuses et lui fait un enfant. Comme elle quitte les lieux enceinte afin de se réfugier dans la hutte paternelle, le comte, amoureux fou, l'enlève et tente même de tuer l'enfant illégitime. Un prêtre l'en empêche. Les années passent. Déguisée en moine, Galata se rend en pèlerinage dans un monastère et y confesse son passé à un aumônier, le père Provincial, tandis que, dans un autre recoin du monastère, le comte, à présent frère Paraclet, se morfond en regrets et se confesse à son tour. Au même moment, la statue de la Vierge qu'il a sculptée prend vie et raccommode ses humbles vêtements. Les deux ex-amants se retrouvent et récupèrent leur fils. - Un gros mélo religieux tiré d'une pièce du romancier catalan Eduardo Marquina (1930), alourdi par les divers flash-backs mais superbement photographié par Alex Philips (Robinson Crusoe de Luis Buñuel, 1954, The Wonderful Country de Robert Parrish, 1959). Prix de consolation : Maria Felix a rarement été aussi belle. - US : The White Monk.
1951Il capitano nero (Le Capitaine noir / Marco la bagarre) (IT) de Giorgio Ansoldi et Alberto Pozzetti
Federico D'Avack, Michelangelo Frieri/Cooperativa Tecnici Cinematografici (C.T.C.)-Associati Produttori Indipendenti (A.P.I.), 91 min. - av. Steve Barclay (le comte Marco Adinolfi), Marina Berti (Barbara Vivaldi), Mario Ferrari (le duc Fabrizio Riano di Corvara), Marisa Merlini (la courtisane Lucrezia Adinolfi), Paul Müller (le spadassin Giuliano Garlandi), Carlo Borelli (le gouverneur Lancisi), Fedele Gentile (Prospero Venturini), Roberto Risso (Paolo Adinolfi), Andrea Checchi (le frère de Marco et de Lucrezia), Silvana Muzi (Silvana Adinolfi), Leo Garavaglia (le père Oliviero), Lucio Berretti, Mario Danieli, Nando Di Claudio, Franco Fantasia, Riccardo Foti, Giorgio Gold, Armando Guarnieri, Franco Jamonte, Sergo Merolle, Corrado Nardi.
Au XVIe siècle, après une longue absence, le comte Marco Adinolfi apprend que le protégé et vassal du puissant duc de Corvara, l'impitoyable Giuliano Garlandi, a abusé de sa sœur et tué ses deux frères dans un guet-apens. Marco est incarcéré, mais il parvient à s'évader, à terrasser les félons et à épouser Barbara Vivaldi, la belle nièce du gouverneur et la fiancée involontaire du duc. Aventures routinières de cape et épée animées par quelques duels farouches et tournées entre autres à l'église de San Giovanni Battista dei Genovesi à Rome. - DE-RDA (tv) : Vendetta, die Rache des Bruders.
Errol Flynn et Gina Lollobrigida dans « Crossed Swords » (1954).
1954* Il maestro di Don Giovanni / Crossed Swords (Le Maître de Don Juan) (IT/US) de Milton Krims
Vittorio Vassarotti, J. Barrett Mahon, Errol Flynn/Vi-Va Film-Errol Flynn Productions-Mahon Prod.-United Artists, 86 min. - av. Errol Flynn (Renzo/Don Giovanni), Gina Lollobrigida (Francesca), Cesare Danova (Raniero), Nadia Gray (Fulvia), Roldano Lupi (Pavoncello), Pietro Tordi (le vieux duc de Sidona).
Synopsis : En revenant dans le duché (fictif) de Sidona au XVIe siècle, Renzo, aristocrate aventurier et incorrigible coureur de jupons, et son ami Raniero, le fils du duc, se heurtent à une nouvelle loi édictée par le ministre Pavoncello qui oblige tous les hommes de vingt ans à se marier pour renforcer par les naissances la force militaire du duché ; s'y opposer est puni de mort. Épouvantés, les deux amis prennent la fuite ; auparavant, Renzo a eu l'occasion de conter fleurette à Francesca, la sœur de Raniero, mais celle-ci l'a repoussé en raison de sa déplorable réputation. Déclarés hors-la-loi, les jeunes gens échappent aux coupe-jarrets envoyés à leurs trousses, puis apprennent que Pavoncello a pris le pouvoir et fait emprisonner le vieux duc et sa fille. Soutenu par le peuple, Renzo organise la résistance, envahit le palais ducal, tue l'usurpateur en duel et libère le duc. Celui-ci abdique en faveur de Raniero qui, lui, abdique à son tour en faveur de sa sœur. Francesca, à présent duchesse de Sidona, épouse Renzo, assagi par l'amour.
Un des derniers films de cape et épée d'Errol Flynn, qui a quitté la Warner Bros. après dix-sept ans pour donner la réplique au sex-symbol montant, Gina Lollobrigida (lancée aux Etats-Unis comme la " Marilyn Monroe italienne "). A la mise en scène, Milton Krims, scénariste rôdé de la Warner depuis 1931 dont ce sera l'unique réalisation (Vittorio Vassarotti figure à ses côtés dans le générique italien). Le tournage - sous le titre de Teacher of Don Juan - se fait à Cinecittà et en extérieurs dans le château et au village de Lauro, sur une colline à 70 km de Naples, le tout superbement photographié en Pathécolor par le légendaire Jack Cardiff, champion du film en couleur. Le travail doit être interrompu en février 1953 lorsque Flynn s'effondre devant les caméras, terrassé par une crise d'hépatite aigüe. Imbibé de vodka, le malheureux (qui se sait condamné à moyen terme, son foie étant détruit par l'alcool) joue son rôle avec une certaine auto-dérision, moitié Don Juan, moitié Robin des Bois, en plus d'une touche de commedia dell'arte et passablement d'humour, en particulier pendant les nombreuses scènes d'escrime, très dynamiques et brillament réglées. Vexé de ne pas pouvoir séduire Gina Lollobrigida, Flynn la traite en permanence de " vierge professionnelle ". C'est un succès modéré, sans rapport avec les légendaires " swashbucklers " de Flynn à la Warner. L'intrigue et la mise en scène ne pèchent pas par excès d'originalité, mais l'ensemble se consomme avec plaisir. La direction artistique est assumée par le réalisateur polonais Michal Waszynski (auteur du fameux Dibbouk, chef-d'œuvre du cinéma yiddish en 1937), un ami proche de Milton Krims avec lequel il a travaillé en Italie à Prince of Foxes (1949, cf. Cesare Borgia, chap. 5.2), puis, tout récemment à Roman Holiday de William Wyler. Un échec public aux Etats-Unis, United Artists ne faisant aucun effort pour le distribuer. C'est pendant ce tournage que la star décide de produire en Italie The Adventures of William Tell avec Waszynski et d'en confier la réalisation à son chef opérateur Cardiff, projet malchanceux qui l'acculera presque à la faillite. - DE/AT : Gekreuzte Klingen, ES : Espadas cruzadas.
1955Il principe dalla maschera rossa (L'Aigle rouge) (IT) de Lepoldo Savona
Giovanni Addessi/Trionfalcine, 78 min. - av. Frank Latimore (Masuccio dit l'Aigle Rouge alias Filippo Della Scala), Maria Fiore (la gitane Isabella), Yvonne Furneaux (Laura), Livio Lorenzon (Monaldo), Elio Steiner (cpt. Alberico), Vincent Barbi (Nicolò), Alfio Caltabiano (Alfio), Maria Gambarelli (Giselda), Camillo Pilotto (Ser Gaspare), Pablo, Luciano Benetti, Sergio Cantoni, Mario Saile, Sante Simeone.
Au XVIe s., le capitaine Albéric, chef de la garde du comte Filippo Della Scala, livre le château au duc d'Altichieri après avoir poignardé son propriétaire. Le jeune fils du comte, Filippo, échappe au massacre. Dix ans plus tard apparaît l'Aigle Rouge, un justicier qui défend les opprimés contre les exactions d'Albéric. Grâce à l'aide de sa bien-aimée Isabelle, il fait échec au tyran, mais il est dénoncé par Laura qui l'aime elle aussi. Pour lui éviter la pendaison, Isabelle accepte d'épouser Albéric. Laura se rachète au prix de sa vie et libère Philippe, qui prend la tête des insurgés et renverse les félons. - Cape et épée de routine filmé modestement dans les studios Scalera-Titanus à Rome et autour du château de Torrechiara (Val Parma) ; les séquences de foule et d'assaut du château proviennent de Condottieri (1937) de Luis Trenker.
1955(tv) La Belva [La Bête] (FR) de René Lucot
Série " Mélodrames d'hier et d'aujourd'hui " (1e Ch. RTF 23.7.55), 100 min. - av. Catherine Le Couey (La Belva), Jacques Duby, Charles Denner, Jean-Marc Tennberg, Bruno Balp, André Charpak, Raymond Danjou, Étienne de Swarte, Jacques Galland, Alain Janey, Sophie Leclair, Raymond Pelissier.
Dramatique. Sujet tiré d'une chronique espagnole en trois actes de Joseph-Bernard Rosier, Maria Podilla (1838), et transposé par Louis Chavance dans le cadre de la Renaissance italienne. - La ville (fictive) de Spaccone subit le joug d'un tyran, le duc Ugo, et de sa favorite, " La Belva ", aventurière sans scrupules. Elle est secrètement éprise du demi-frère d'Ugo qui n'est, lui-même, pas insensible aux charmes de la douce Béatrice, femme d'Ugo. Le crime et le poison font leur œuvre.
1958Capitan Fuoco (La Flèche noire de Robin des Bois) (IT) de Carlo Campogalliani
Transfilm (Roma), 94 min. - av. Lex Barker (Pietro, dit Capitan Fuoco), Rossana Rory (Elena di Roccalta), Massimo Serato (le baron Oddo di Serra), Herbert A. E. Boehme (le comte Gualtiero di Roccalta), Anna Maria Ferrero (Anna), Paul Muller (Rusca), Carla Calò (Teresa) Dante Maggio (Civetta), Piero Lulli (Lupo), Livio Lorenzon (cpt. Manfredo), Luigi Cimara (l'ermite).
L'action se situe en Italie au XIIIe siècle dans le massif des Apennins, entre les domaines fictifs de Roccalta et Serra. Le comté de Roccalta est convoité par la baronie voisine de Serra, que dirige un tyran cruel et avide. Il fait assassiner le comte Gualtiero de Roccalta et accuser un archer insolent, Pietro, du crime. Celui-ci entre dans la clandestinité avec ses compagnons d'infortune, prouve son innocence et occit le seigneur félon. (En France, Robin des Bois oblige, le distributeur local déplace l'action en Angleterre, dans deux autres domaines imaginaires, Rockwood et Surrey). Une version très libre du roman The Black Arrow de R. L. Stevenson, filmée en Ferraniacolor avec l'Américain Lex Barker (un des ex-Tarzan). - US, GB : Captain Falcon, DE : Rebell ohne Gnade, ES : El capitan Fuego.
1958Il cavaliere del castello maledetto (Le Chevalier du château maudit) (IT) de Mario Costa
Fortunato Misiano/Romana Film, 80 min. - av. Massimo Serato (Ugone/Ugo di Collefeltro), Irene Tunc (Fiamma), Pierre Cressoy (le bouffon Duccio alias Astolfo), Luisella Boni (Isabella), Carlo Tamberlani (le comte Oliviero, son père), Livio Lorenzon (Guidobaldo Fortebraccio), Luciano Marin (le ménestrel Giannetto), Aldo Bufi Landi (Duccio).
Synopsis : Dans le duché (fictif) de Valgrado vers l'an 1100, Ugone di Collefeltro emprisonne le duc Olivero, légitime seigneur de la contrée. Pour affermir son pouvoir, Ugone décide d'épouser Isabella, la fille du duc et sa cousine. A cette dernière qui revient chez elle sans retrouver son père, Ugone explique qu'il a été obligé de prendre en mains les destinées du pays pour mâter une révolte populaire menée par le mystérieux Chevalier Noir. Celui-ci n'est autre qu'Astolfo, l'ami d'enfance et l'amour secret d'Isabella ; il a pris le nom de Duccio, a été nommé bouffon de l'usurpateur et passe à la cour pour un poltron notoire. Au milieu de la cérémonie nuptiale d'Ugone et d'Isabella, le Chevalier Noir démasque et châtie Ugone. - Produit de routine écrit par Sergio Corbucci, puis filmé en Totalscope et Ferraniacolor aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome et en extérieurs au château Caetani à Sermoneta et à Allumiere (Latium). - DE, AT : Mit Feuer und Schwert, US : Cavalier in the Devil's Castle.
1959L'arciere nero (L'Archer noir / Le Masque de la terreur) (IT) de Piero Pierotti
Dino Santambrogio/Diamante Film, 92 min. - av. Gérard Landry (Corrado de Sant'Elia), Federica Ranchi (Ginevra), Livio Lorenzon (Lodrisio Roccanera), Erno Crisa (Lodovico), Carla Strober (Ubaldina), Franco Fantasia (Raniero), Fulvia Franco (la tzigane), Jolanda Addolori (Bianca), Tom Felleghi, Andrea Fantasia et Renato Navarrini (les frères Lorenzo).
Synopsis : Le vieux comte Ippolita de Sant'Elia est tué par les séides d'Ubaldina dite l'Archer noir. Cette redoutable sicaire masquée travaille pour les compte des cousins Lodrisio Roccanera et Ludovico, les deux neveux du seigneur féodal Alvise qu'ils veulent renverser. Corrado, le fils du comte assassiné, réussit à se sauver, aidé par la bohémienne Oretta. Ayant découvert le refuge de Corrado, les deux cousins lui racontent que son père a été tué par leur oncle Alvise. Ils emprisonnent ce dernier et sa fille Ginevra dans le château de Roccanera et chargent Corrado de les surveiller. Corrado s'éprend de Ginevra et découvre qu'il a été dupé ; il libère ses prisonniers. Grâce à l'intervention d'Oretta (qui périt d'une flèche d'Ubaldina), Corrado vient à bout des conspirateurs, Lodrisio et Ubaldina sont tués lors du combat pour la possession du château-fort d'Alvise. - Filmé en Ferraniacolor et Vistavision à Rocca di Papa (Villa del Cardinale, couvent du Palazzolo), aux cascades de Monte Gelato (Valle del Treja) et aux studios romains de l'Istituto Nazionale LUCE. - US : The Black Archer.
1959/60Il terrore della maschera rossa (La Terreur du Masque Rouge) (IT) de Luigi Capuano
Jacopo Comin/Ionia Film-IN.CI.R.-De Paolis (Roma), 77 min. - av. Lex Barker (Marco), Chelo Alonso (la gitane Karima), Livio Lorenzon (le tyran Astolfo), Liana Orfei (Jolanda), Marco Guglielmi et Riccardo Billi (Ivano et Fanello, les camarades de Marco), Franco Fantasia (Egidio), Ugo Sasso (le chef des rebelles), Bruno Scipioni.
Synopsis : Le justicier au masque rouge qui combat le tyran Astolfo au château de Roccarosa est une femme, Jolanda, la nièce et unique survivante de la famille du duc Ulderico qu'Astolfo a éliminé jadis pour s'emparer du pouvoir. Désoeuvré, le vaillant mercenaire Marco et ses deux compagnons, Ivano et Fanello, s'engagent dans les gardes du tyran en lequel Marco a aussi reconnu l'assassin de son père. Il rejoint secrètement les rebelles du Masque Rouge mais est trahi par la gitane Karima, maîtresse d'Astolfo. Il survit à la prison et à la torture. Jolanda et ses compères prennent le château d'assaut tandis que Marco et ses deux amis anéantissent la garde rapprochée du tyran ; Karima, qui a tenté de s'échapper en se déguisant en Masque Rouge, est poignardée par Astolfo qui, à son tour, périt de la main de Marco. - Cape et épée de routine, tournage en automne 1959 en Totalscope et Eastmancolor aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome. - DE : Das Geheimnis der roten Maske, US : Terror of the Red Mask.
1960Il cavaliere dai cento volti (Le Retour de Robin des Bois) (IT) de Pino Mercanti
Fortunato Misiano/Romana Film-Titanus, 93 min. - av. Lex Barker (le comte Riccardo D'Arce), Liana Orfei (Zuela), Livio Lorenzon (le comte Fosco di Vallebruna), Herbert A. E. Boehme (le duc Ambrogio di Pallanza), Anny Alberti (Bianca di Pallanza), Tina Lattanzi (Ausonia), Alvaro Piccardi (Ciro di Pallanza), Dina De Santis (Cinzia), Franco Fantasia (le Chevalier d'Argent), Gérard Landry (cdt. de la garde), Nello Pazzafini.
Synopsis : Accusé à tort d'avoir tué son ami Ciro, fils du duc de Pallanza, le comte Riccardo D'Arce a été banni et tous ses efforts de se justifier sont sabotés par son ennemi, le comte Fosco Di Vallebruna, rival en amour pour la belle Bianca di Pallanza, sœur de Ciro. Riccardo fait justice lors d'un grand tournoi organisé pour déterminer qui sera l'époux de Bianca et où il démasque Fosco comme le véritable assassin du fils du duc. La canaille est exécutée tandis que Riccardo sauve de justesse Bianca, désemparée, qui allait se suicider. - La synchronisation française transforme l'ensemble en une aventure de Robin des Bois, allez savoir pourquoi ! Une bande qui ne se prend pas trop aux sérieux, montée pour mettre en valeur la vedette américaine Lex Barker (ex-Tarzan et mari d'Anita Eckberg), tournée en Totalscope et Eastmancolor en juin-juillet 1960 dans les studios Titanus à Rome, au château Caetani à Sermoneta, à Ronciglione (Viterbe) et aux cascades de Monte Gelato vers Mazzano (Latium). - DE : Die Rache des roten Ritters, Der Kavalier mit den hundert Gesichtern (tv), ES : El caballero de los cien rostros, US : Knight of 1000 Faces.
1961Spade senza bandiera (IT) de Carlo Veo
Lello Luzi/Arte Decima (A.D.) Cinematografica, 91 min. - av. Folco Lulli (Diego Benvenuti di Pianora), Leonora Ruffo (Gigliola), Renato Speziali (l'écuyer Cino), Claudio Gora (le duc de Belvarco), Gérard Landry (Costanzo), Piero Lulli (Benedetto), José Jaspe (le prêtre), Mara Berni (Isabella), Ivano Staccioli (le bouffon, ami de Cioni), Roberto Ceccacci, Enzo Doria, Dina De Santis, Gianni Perelli, Nadia Lara, Fedele Gentile.
Dans une vallée des Appenins en 1360. La belle Gigliola résiste à son père adoptif, le seigneur de Pianora, qui la destine à un prince âgé, car elle aime Cino, un humble écuyer. Lorsque ce dernier tue le prétendant qui l'a agressé, il est condamné à mort, mais ses amis le sauvent. Gigliola le supplie de l'emmener et tous deux rejoignent les rebelles qui cherchent à libérer le pays des tyrans. Cino devient le chef d'une armée de vagabonds qui vivent en pillant les riches et les puissants. La situation profite au duc de Belvarco dont les paysans ont obtenu leur liberté. Le duc crée un conflit entre les hors-la-loi et ses anciens serfs jusqu'à ce que ces derniers soient contraints de demander l'aide des milices du seigneur féodal. Belvarco fait alors attaquer par ses soldats le refuge des bandits, Cino périt dans un piège tandis que Gigliola meurt aux mains de son tuteur, qui finit tué à son tour par le lieutenant du malheureux écuyer-rebelle. - Un film atypique (avec une fin tragique) réalisé en scope et Eastmancolor par un scénariste qui fait ici ses débuts dans la mise en scène (il signera une poignée de films insignifiants, parfois sous le pseudonyme de Charlie Foster). À l'écran, Leonora Ruffo, remarquée en 1953 dans I vitelloni de Federico Fellini. - US : Sword without a Country.
1961Una spada nell'ombra (L'Épée du châtiment) (IT) de Luigi Capuano
Fortunato Misiano/Romana Film, 95 min. - av. Tamara Lees (la comtesse Ottavia Della Rocca), Gaby Farinon (Lavinia, sa fille), Livio Lorenzon (cpt. Mellina), Mario Valdemarin (Fabrizio d'Altavilla), Germano Longo (Braccio), Gianni Rizzo (Giorgio), Tullio Altamura (le duc Ercole d'Altavilla).
Synopsis : La comtesse Ottavia Della Rocca s'est emparée du château des Altavilla qu'elle a tous fait massacrer, et adopté le jeune bâtard du duc d'Altavilla, Braccio, tandis que le fils légitime miraculeusement sauvé, Fabrizio a été recueilli par des gitans. Quinze ans plus tard, les gitans reviennent sur place, un vol de chevaux met en présence les deux frères dans un combat auquel participe le séide dévoué d'Ottavia, le cpt. Mellina. La fille de la comtesse, Lavinia, s'éprend de Fabrizio. Braccio surprend le couple et arrête Fabrizio, dont l'identité est révélée. Braccio tue la comtesse tandis que les gitans délivrent Fabrizo qui abat Braccio. - Cape et épée de routine en Totalscope et Eastmancolor sur un scénario de Gino De Santis et Sergio Sollima (ami de Sergio Leone, Sollima se distinguera comme réalisateur de " spaghetti westerns " à caractère politique). - DE : Tödliche Rache / Die Rache des Ritters, ES : Un espada en la sombra, US : Sword in the Shadows.
1962Il segno del vendicatore (Le Chevalier masqué) (IT) de Roberto Mauri
Tiziano Longo/Buona Vista Produzione Italiana, 70 min. - av. Gabriele Antonini (le comte Antonio Arvedi), Dorothee Blanck (la duchesse Diomira), Robert Hundar [Claudio Undari] (le duc d'Altavilla), Graziella Granata (Velia), Alfredo Rizzo (le père Giovanni), Vincenzo Musolino (Fernando, le forgeron), Luigi Batzella (Niccolò), Franco Jamonte (le capitaine de la garde), Paolo Solvay, Laurence Gallimard, Armando Guarnieri, Carla Foscari.
Zorro déplacé de la Californie du XIXe siècle à la Renaissance italienne au XVe siècle : le cruel et tyrannique duc d'Altavilla se plaît à humilier le jeune comte Antonio Arvedi dont il a tué jadis le père et qui semble composer d'aimables musiques alors qu'il s'entraîne en secret au maniement des armes avec ses amis conspirateurs chez Fernando le forgeron. Bientôt, un mystérieux chevalier masqué soulage la population opprimée et marque les sbires d'Altavilla d'un signe au visage. Altavilla emprisonne Velia qu'aime Antonio ; celui-ci prend le château du duc d'assaut et tue le félon. - Routine de cape et épée en Eastmancolor et écran panoramique, tourné dans les parages de Gubbio (Palazzo dei Consoli), en Ombrie.
La Mort Rouge, la peste qui dévaste l’Italie vue par Roger Corman et Edgar Allan Poe (1964).
1964** The Masque of the Red Death (Le Masque de la mort rouge) (GB/US) de Roger Corman
Roger Corman, George Willoughby, David Deutsch/Alta Vista Productions-Anglo Amalgated-American International, 89 min. - av. Vincent Price (le prince Prospero), Hazel Court (la princesse Giuliana), Jane Asher (Francesca), David Weston (Gino, son fiancé), Nigel Green (Ludovico, père de Francesca), Patrick Magee (Alfredo), Paul Whitsun-Jones (Giovanni Scarlatti), Jean Lodge (son épouse), Julian Burton (Señor Veronese), David Davies (le chef des villageois), Skip Martin (Quasimodo/Hop Toad), Gaye Brown (Señora Escobar), Verina Greenlaw (Esmeralda), Doreen Dawn (Annamaria), Brian Hewlett (Lampredi), Sarah Brackett (la grand-mère), Harvey Hall (Rivoli), Fred Wood (le prisonnier), Robert Brown (un garde), John Westbrook (la Mort Rouge), Michael Aldridge (la Mort Blanche), Arnold Diamond (la Mort Jaune).
Synopsis : L'Italie au XIVe siècle. Adepte de Satan, le pervers prince Prospero administre ses domaines dans la province de Catane avec une impitoyable cruauté. La prophétie d'une vieille femme annonce que " le jour de la délivrance est proche " car la peste dévaste la contrée, semant la terreur parmi les serfs ; certains défient même le prince. Après avoir enlevé la jolie paysanne Francesca, emprisonné son père et son fiancé et fait incendier leur village, Prospero invite tous ses amis - parmis lesquels figurent les ducs de Bergame, de Vérone et de Florence - à se réfugier dans son château pour échapper au terrible fléau tout en participant à son bal masqué annuel. Les quidams qui s'approchent des remparts sont achevés à l'arbalète. Divers convives du tyran dépravés comme Ludovico ou Alfredo font dégénérer les festivités en orgie. Humiliés, les nains Hop Toad et Esmeralda se vengent en enflammant la fourrure d'Alfredo qui s'est déguisé en gorille et qui se consume sur place. Jalouse, Giuliana, l'actuelle compagne de Prospero, s'adonne à des rites sataniques pour s'assurer la fidélité de son amant qui cherche à pervertir l'âme chrétienne de Francesca ; un rapace surnaturel la tue. Auparavant, elle a organisé la fuite de sa rivale. Francesca parvient à sortir Gino et Ludovico de la salle des tortures, mais la tentative d'évasion échoue ; Prospero soumet les prisonniers à une épreuve cruelle qui coûte la vie au père de Francesca tandis que son bien-aimé est renvoyé à son village pestiféré. Saisi d'épouvante, Prospero découvre alors dans la salle des fêtes la présence de la Mort Rouge qui, démasquée, a son propre visage. " Tu as créé ton propre enfer " lui dit l'intrus, et même le diable, son maître, ne peut le sauver. Tous les invités, courtisans, maîtresses et domestiques périssent avec lui. La Mort Rouge et ses six acolytes des Ténèbres - les Morts noires, jaunes, mauves, orange, bleues et blanches - quittent le pays, laissant derrière eux six survivants : Francesca et son fiancé, les deux nains, un enfant et un vieillard...
Le légendaire Roger Corman, producteur-réalisateur indépendant de Hollywood, à la fois incroyablement prolifique, ultra-économe et rapide, saint patron de la série B et du cinéma d'horreur, mentor de Coppola, Scorsese, Demme, Dante, Bogdanovich, découvreur de Jack Nicholson et Robert De Niro, a enthousiasmé les cinéphiles européens dès 1960 avec une suite de sept films inspirés d'Edgar Allan Poe et interprétés en majorité par Vincent Price. Avant-dernier de la liste, The Masque of the Red Death jouit d'une réputation particulière, étant " l'un des rares films fantastiques dont la conclusion soit à la hauteur des prémisses, la réalisation à la hauteur des intentions, et où la beauté dépasse le décoratif " (Bertrand Tavernier, J.-P. Coursodon, 50 ans de cinéma américain, Paris, 1995), cela grâce aussi à la splendide photo de Nicolas Roeg (l'opérateur de François Truffaut et David Lean, futur cinéaste de Don't Look Now) en Panavision et Pathécolor. Corman est en effet le tout premier cinéaste américain à utiliser l'écran large et la couleur pour un film d'horreur, de l'ouvrage magnifié par l'exubérance byzantine de sa palette chromatique, par ses effets lyriques insolites et ses renvois imagés au Septième sceau d'Ingmar Bergman (cinéaste que la société de Corman, New World Pictures, distribue officiellement aux États-Unis). Tournant exceptionnellement en Grande-Bretagne pour profiter des avantages fiscaux concédés par Londres, Corman et son décorateur Daniel Haller (autre réalisateur en herbe) filment de novembre 1963 à janvier 1964 - sur cinq semaines au lieu de trois alloués aux autres Poe - dans les studios d'Elstree à Borehamwood en réutilisant grâce à d'astucieux aménagements les immenses décors médiévaux de Becket érigés par Peter Glenville.
Giuliana et le prince Prospero dans "The Masque of the Red Death" (1964).
 Paru en 1841, le conte fantastique Le Masque de la Mort Rouge a déjà fait l'objet de deux films muets en 1911 et 1912 (cf. supra) et sera à nouveau porté à l'écran en 1989. La présente localisation de l'action - Catane/Catania en Sicile - est bien sûr arbitraire, Poe ne mentionnant aucun lieu précis en Italie. La datation, en revanche, est correcte : la grande peste a sévi en Italie entre 1348 et 1350 et a fait en Europe environ 25 millions de victimes. Les scénaristes ont inséré dans leur intrigue celle de Hop-Frog, bref récit de Poe (1849) décrivant la vengeance d'un bouffon nain et qui s'inspire d'un incident mortel survenu en 1393 à la cour de France sous Charles VI, lors d'un bal où les costumes de quatre courtisans prirent feu, drame surnommé plus tard " le Bal des Ardents ". Par ailleurs, le film traduit bien la vision cormanienne de Poe, un univers hanté par la mort et perçu à travers les lorgnons du docteur Freud, avec des personnages à l'esprit fangeux, victimes et bourreaux à la fois, se barricadant au sein de demeures qui deviennent leur prison et leur tombeau. Le cinéaste greffe sur ce paysage - reflet de l'âme de ses héros - quelques considérations sur la corruption des élites et la souffrance des petites gens. Sous ses dehors parfois racoleurs et naïfs, son film parvient ainsi à imposer un univers arbitraire et oppressant comme un cauchemar, une danse macabre où la Mort philosophe avec ses victimes. Cette approche " intellectuelle " handicape toutefois le succès en salle, malgré une presse généralement très élogieuse : les friands en sanguignolences n'y trouvent pas leur compte et les mandarins de la culture estiment l'emballage indigne de leurs attentes. Aujourd'hui un classique, restauré par Martin Scorsese en 2020. - DE : Die Maske des roten Todes / Satanas - Das Schloss der blutigen Bestie, AT : Die Maske des Hexenjägers, IT : La maschera della morte rossa, ES : La máscara de la muerte roja.
Brancaleone, l’incorrigible fanfaron (Vittorio Gassman) et son armée de va-nu-pieds (1966).
1966** L'armata Brancaleone / L'Armée Brancaleone / La Armada Brancaleone (IT/FR/ES) de Mario Monicelli
Mario Cecchi Gori, Mario Monicelli/Fairfilm (Roma)-Les Films Marceau (Paris)-Vertice Film (Madrid), 128 min. - av. Vittorio Gassman (Brancaleone da Norcia), Catherine Spaak (Matelda), Gian Maria Volontè (Teofilatto dei Leonzi), Folco Lulli (Pecoro), Barbara Steele (Teodora, la pestiférée), Maria Grazia Buccella (Vedova), Carlo Pisacane (Abacuc, marchand juif), Ugo Fangareggi (Mangold), Gianluigi Creszenzi (Taccone), Alfio Caltabiano (Arnolfo Mano-di-ferro), Pippo Starnazza (Piccioni), Pablo Tito Garcia (Filuccio), Luis Induni (Luigi di Sangi), Enrico Maria Salerno (Zenone, chef des pèlerins), Luigi Sangiorgi (Manuc), Fulvia Franco (Luisa), Joaquín Díaz (Guccione), Carlos Ronda (Enrico di Andrea), Juan C. Carlos (Aldo di Scaraffone), Philippa de la Barre de Nanteuil (Isadora).
Synopsis : En l'an 1100, le chevalier Arnolphe Main-de-Fer, en route pour le sud de l'Italie où il doit prendre possession du fief de Casteldoro (ou Aurocastre), est attaqué par une poignée de crève-la-faim, dépouillé, laissé pour mort et jeté dans une rivière. En possession du parchemin d'investiture du fief, Albacuc, un vieux marchand juif autoproclamé chef des brigands, choisit un imposteur pour prendre la place d'Arnolphe : un fanfaron qui se fait orgueilleusement appeler Brancaleone de Nurcie, chevalier incapable, maladroit, déshérité et affublé d'une rossinante jaune particulièrement peu coopérative. Commence une longue errance au cours de laquelle les pouilleux de la pitoyable " armée Brancaleone " sont plus soucieux de sauver leur peau que de monter au combat. Parmi leurs nombreuses rencontres, on trouve le chevalier byzantin Theophilas ; Brancaleone s'arrange avec lui, feint de croiser le fer, puis le rend à son père contre une rançon qu'ils partagent ensemble. Ils " conquièrent " une cité désertée où une femme voluptueuse s'offre à Brancaleone jusqu'au moment où celui-ci apprend que la peste a ravagé la ville ; la bande détale à toute vitesse ! Pas de chance : à peine les gueux sont-ils installés dans la forteresse de Casteldoro que celle-ci est prise d'assaut par les Sarrasins. Alors que Brancaleone et ses amis vont être empalés, les Sarrasins sont mis en déroute par les cavalieres d'Arnolphe Main-de-Fer, miraculeusement échappé à la noyade. Prisonniers dans une cage suspendue, Brancaleone et ses loqueteux sauvent leurs têtes en acceptant de grossir la troupe qui se dirige vers la Terre Sainte.
Mario Monicelli, le plus drôle mais aussi le plus caustique des cinéastes italiens de l'après-guerre, a été marqué en 1954 par un film méconnu de Luigi Malerba et Antonio Marchi, Donne e soldati, bande néoraliste et antimilitariste qui conte sur un ton très rabelaisien le siège d'une petite ville (cf. chap 2.1). À partir de 1958, après le triomphe public de I soliti ignoti (Le Pigeon), le réalisateur romain songe à transférer ses paumés et dérisoires cambrioleurs guidés par Vittorio Gassman au Moyen Age, le tout pimenté d'un zeste de Don Quichotte et de commedia dell'arte. Ainsi naît l'idée d'une parodie située sous Otton IV de Brunswick (1198/1218) où un fort en gueule s'improvise chevalier et devient le chef d'une troupe dépenaillée assoiffée de cet " héroisme " idiot et inutile que Monicelli dénonce avec tant de férocité dans La grande guerra (La Grande Guerre) en 1959. Le projet de Brancaleone date de 1961, quand Luigi Comencini, Monicelli et leurs scénaristes Age & Scarpelli se lancent dans la production indépendante en fondant la coopérative " film-5 ", mais son premier film (A cheval sur le tigre de Comencini) est un cinglant échec commercial qui entraîne le glas du projet Brancaleone à la veille du tournage ; la société est dissoute, Dino De Laurentiis refuse de s'engager dans une bouffonnerie hors des chemins battus. Cinq ans plus tard, le producteur Mario Cecchi Gori entre timidement en matière mais, sans illusions quant au tiroir-caisse, il exige que Monicelli participe aussi au financement. Monicelli et son tandem de scénaristes ont étudié à fond l'histoire de l'Italie, constatant que les XIIe-XIIIe siècles y furent une époque de grande misère pour le petit peuple qui souffrait d'épidémies, de manque d'hygiène et de famines, avec d'interminables et absurdes guerres locales, un univers où la cruauté l'emportait largement sur l'amour courtois. Ils optent pour une comédie à la fois loufoque et sans complaisance. Irrévérent incorrigible, Monicelli tourne tout en ridicule : religiosité, paysannerie, chevalerie, coutumes matrimoniales, etc., sont montrés sous un angle peu flatteur. Mais en dépit de crudités et d'outrances alors peu communes dans le cinéma occidental (véritable matrice du cinéma des Monty Python), ses laissés-pour-compte qui tentent vainement de se hisser au-dessus de leur condition sont souvent plus crédibles que les stéréotypes " médiévaux " créés au XIXe siècle, avec leurs troubadours et leurs pages proprets. En fait, la satire picaresque de Monicelli, à la fois énorme et d'un grand raffinement, ne manque pas de tendresse et son héros en titre n'est pas dépourvu de grandeur d'âme. Théâtral à outrance, Vittorio Gassman est particulièrement à l'aise en matamore, tantôt grandiose tantôt pitoyable, engoncé dans un costume moitié samouraï japonais moitié va-nu-pieds latin. Tourné en Technicolor aux studios de Cinecittà, puis en extérieurs à Anzio (Castello di Torre Astura), Torrechiara, Monticelli Terme, Montechiarùgolo (Emilie-Romagne), à Arrone et Ferentillo (Ombrie), à Capo Rizzuto et Le Castella (Calabre), à Viterbe (Ronciglione, Nepi) et Monte Soratte (Latium), L'armata Brancaleone remporte un succès phénoménal en Italie (classé 3e au box-office national avec une recette de 1,878 milliards de lire). Il est projeté au Festival de Cannes 1966 et récolte trois " Rubans d'argent " à Rome pour la photo, la musique et les costumes. Jugé " martien " pour le public français de l'époque (Jean Marais et Bourvil représentent la chevalerie bon ton à l'écran), le film ne bénéficie en revanche que d'une diffusion confidentielle dans l'Hexagone. Quatre ans plus tard, Monicelli et Gassman serviront Brancaleone alle crociate (Brancaleone aux croisades), cf. infra. Pour l'anecdote, signalons enfin l'existence d'un condottiere du nom de Giovanni Brancaleone, mort en 1525 pendant les guerres d'Italie. - DE : Die unglaublichen Abenteuer des hochwohllöblichen Ritters Branca Leone, US : Branceleone's Army / For Love and Gold.
1969-1971
(tv+ciné) Tre nel mille / 3 nel 1000 / [version tv 1973 :] Storie dell'anno mille (IT) film et mini-série de Franco Indovina
Giorgio Patara/Nexus Film-RAI Radiotelevisione Italiana TV, 99 min. (ressortie en mini-série : RAI 18.1.-15.2.73), 5 x 66 min./330 min. - av. Carmelo Bene (Pannocchia), Giancarlo Dettori (Carestia), Franco Parenti (le chevalier Fortunato), Folco Lulli (le roi), Cosimo Cinieri, Marina Berti, Federico Boido, Cosimo Cinieri, Veriano Ginesi, Gabriella Giorgelli, Philippe Hersent, John Karlsen, Anna Maestri, Gordon Mitchell.
Trois vagabonds en l'an mil, une tentative qui se voudrait comique, voire satirique de raconter la vie quotidienne médiévale - une sarabande de crétins - et qui fait surtout ressortir les clichés les plus grotesques de l'imaginaire et de l'historiographie du XXe siècle, très médiocrement illustrés (script de Luigi Malerba et Tonino Guerra). Le chevalier Fortunato et deux soldats, Pannocchia et Carestia, seuls survivants d'une bataille, se déguisent en ecclésiastiques pour tenter de survivre tant bien que mal au chaos guerrier, social et religieux du temps. Ils échappent de justesse au bûcher (condamnés pour hérésie) et à la démence d'un tyran obsédé par la fin du monde, annoncée pour minuit au dernier jour de l'an. Fortunato retrouve enfin sa maison où il espère finir ses jours en paix, mais sa femme ne l'a pas attendu et s'est remariée. Il poursuit donc son vagabondage avec ses deux pitoyables compagnons... Produit pour la télévision en 1969 sur la lancée de L'armata Brancaleone de Mario Monicelli, massacré par la censure, sorti sans succès en salle en 1971, puis diffusé sous forme de mini-série en 1973. Grimé en mercenaire, le cinéaste et metteur en scène Carmelo Bene est méconnaissable. Tournage aux châteaux de l'Abbadia di Vulci (Canino, Viterbe) et de Caetani à Sermoneta, aux cascades de Monte Gelato.
Bohémond de Sicile et le chevalier Brancaleone (Vittorio Gassman) dans la satire de Mario Monicelli (1970).
1970***Brancaleone alle crociate (Brancaleone aux croisades / Brancaleone s'en va-t-aux croisades) (IT/DZ) de Mario Monicelli
Mario Cecchi Gori/Fair Film s.p.a., Roma-O.N.C.I.C., Alger, 2h13 min. - av. Vittorio Gassman (Brancaleone da Norcia), Adolfo Celi (Bohémond, roi normand de Sicile), Sandro Dori (Rustaud [Rozzone]), Stefania Sandrelli (Tiburzia da Pellocce, la sorcière), Beba Loncar (la princesse Berthe d'Avignon), Luigi Proietti (le pénitent Immondice/Saint Colombin le Stylite/la Mort), Gianrico Tedeschi (l'anachorète Romito Pantaleo/l'homme des cavernes), Paolo Villaggio (Thorz, le sicaire), Renzo Marignano (Finocamo), Augusto Mastrantoni (le pape Grégoire VIII), Enrico Ribulsi (l'antipape Clément III), Norman David Shapiro (le moine Zénon), Christian Alegny (Notarius), Franco Balducci (l'évêque Spadone), Lino Toffolo (Panigotto), Edda Ferronau (le témoin " volontaire " au procès), Orazio Stracuzzi (le lépreux), Remo Bonarota (l'aveugle), Pietro De Vico (l'abbé au tribunal), Alberto Plebani (l'évêque du pape Grégoire), Abou Djamel (le cheikh Omar).
Synopsis : Poussé par Zénon, un moine fanatique, le chevalier Brancaleone de Nurcie s'embarque pour la Terre sainte à la tête d'une bande de gueux faméliques, d'éclopés braillards, de masochistes illuminés et de pénitents trop crédules. Ils traversent un lac sicilien embrumé qu'ils prennent pour la Méditerranée, puis, partisans du pape Grégoire VIII, ils sont attaqués par les adeptes de l'antipape Clément III. Zénon est décapité. Après avoir rencontré la Mort à laquelle il a demandé une fin glorieuse, Brancaleone continue sa route avec quatre survivants, dont un aveugle, un unijambiste et un lépreux, et sauve du bûcher la belle sorcière Tiburzia. Le lépreux est en réalité une femme, Berthe, veuve du prince Gaultier d'Avignon, qui s'est déguisée pour mettre fin aux incessants viols collectifs dont elle était la victime. Le chevalier recueille aussi Thorz, un mercenaire versatile allemand chargé par le prince félon Turone de tuer Childéric, le nourrisson du roi normand Bohémond de Sicile, son frère. Brancaleone emmène l'enfant, héritier du trône, en Terre sainte pour le confier à la garde paternelle. Devant Jérusalem qui résiste à leurs assauts, les croisés se demandent si Dieu ne serait pas du côté de Mahomet... Le cheikh Omar propose à Bohémond un tournoi de cinq chevaliers chrétiens contre cinq Sarrasins. Brancaleone, auquel le roi a promis en échange la main de Berthe d'Avignon, en tue trois, mais, jalouse, la sorcière court-circuite le duel final contre le traître Turone. Tous les chrétiens sont massacrés, sauf Bohémond et Berthe. Jérusalem reste arabe. Brancaleone poursuit la sorcière dans le désert où l'attend la Mort. L'ultime combat s'engage, l'épée contre la faux, mais la sorcière se sacrifie à sa place, puis, changée en pie, se pose sur les épaules du chevalier errant qui s'enfonce dans les dunes. - Nota bene : L'existence de Bohémond de Sicile (1153-1181 ?) est contestée et le stylite Colombin n'a laissé aucune trace. En revanche, le pape Grégoire VIII lance la Troisième croisade en 1187, et Clément III (Guibert de Ravenne) est antipape de 1080 à 1100. Sans chercher de sérieuses bases historiques, le film se déroule donc vraisemblablement à cette époque.
Alors qu'ils ont horreur des " sequels ", l'immense succès public de L'armata Brancaleone (L'Armée Brancaleone) en 1966, avec Vittorio Gassman dans le rôle d'un chevalier aussi fanfaron que bête, Monicelli et ses inséparables scénaristes Age et Scarpelli se décident à mettre en chantier une suite. Suite fignolée si minutieusement qu'elle prend quatre ans à voir le jour, au désespoir du producteur Cecchi Gori, mais qui surpasse l'original en bouffonnerie, en humour noir, en irrévérence et surtout en dérision. Avec une dimension fantastique qui en amplifie le propos. Une fois de plus, Monicelli s'insurge contre la déformation générale d'une époque qu'il juge très barbare, du moins en Italie au XIe siècle, car " la civilisation était beaucoup plus développée dans les pays arabes, du côté de l'Islam ", précise-t-il (L'Humanité, 24.11.77). Ce tableau en réduction picaresque de l'humanité, avec ses folies et ses tares, accentue la tonalité baroque, grotesque du film. À la fin du premier massacre dogmatique entre partisans papaux, on retrouve tous les morts d'un camp enterrés la tête en bas, les jambes sortant de terre, car " les schismatiques qui inversent la vérité meurent à l'envers " déclare un imbécile fanatique ... Parmi la trentaine de pendus qui ornent un gigantesque chêne se trouvent un juif, un savant, un couple adultère et un malheureux " qui a mangé du saucisson un vendredi ". Pour déterminer lequel est le vrai pape, Grégoire VIII fait de Brancaleone son champion après l'avoir " purifié " de tout péché ; le matamore marche pieds nus sur des braises ardentes pour remettre une colombe blanche au Saint Père, puis, hurlant de douleur, il plonge dans une rivière où il coule à pic, ne sachant pas nager, etc. Le pouvoir est un fléau, dit le film, et l'application à la lettre de codes et doctrines incompris génère un chaos dont la collectivité entière fait les frais. Le siège final de Jérusalem, où les personnages sont vêtus comme des figurines de jeux de cartes, réduit les péripéties et l'hécatombe qui s'ensuit à un stupide jeu de société.
Les deux Brancaleone s'inscrivent dans le courant particulièrement dynamique de la comédie italienne des années 1950/60 consacré aux " leçons d'Histoire pour apprendre à en rire ", fruit du naufrage des idéologies récentes, nationalistes, fascistes ou autres. Dénonçant toute forme d'intolérance et de luttes politico-religieuses stériles, Monicelli parsème son film de renvois cinéphiliques : les joutes avec la Mort et sa grande faux rappellent celles du Septième Sceau d'Ingmar Bergman (1957), tandis que les papes ennemis qui s'excommunient mutuellement au pied de la colonne du stylite renvoient au Buñuel de Simon du désert (1965) et de La Voie lactée (1969). Le dernier tiers du film, écrit en octosyllabes, en rimes suivies, est directement inspiré du théâtre de marionnettes sicilien, l'" opera dei puppi " à tradition épico-satirique (avec commentaires sous forme d'intertitres). Pour leurs dialogues, Age et Scarpelli ont inventé un dialecte médiéval fait de latin de cuisine, de patois romain et, à la fin, d'antique dialecte sicilien en vers. Au comble du cabotinage, Gassman s'en donne à cœur joie, maniant la grandiloquence en histrion total, tour à tour lâche, généreux, vantard et courageux, ne triomphant de ses ennemis que par des ruses peu reluisantes ou des coups bas. Mélange de plusieurs siècles, armures et costumes sont extravagants et la photographie en Technicolor d'Aldo Tonti (le chef-opérateur de Fellini, Rossellini, Visconti, Huston) est superbe. Monicelli tourne cette coproduction italo-algérienne dans le Latium près de Rome (Canale Monterano, Cerveteri, Lago di Vico), dans la province de Viterbe (Capodimonte, Ronciglione, Soriano nel Cimino, Tuscania, Canino, bastions de Cavatèra et Castello Borgia à Nepi, Civita Castellana, Fabrica di Roma), à Orvieto, à Vitorchiano, à Arrone, sur l'île de Capo Rizzuto à Crotone et en Algérie. Son film, pourtant brillamment mis en scène, inventif, drôle et amer, ne récolte pas le succès public du premier Brancaleone, plus porté sur la rigolade, moins dérangeant, et sort en France avec un retard de sept ans. Gassman reçoit le prix du meilleur acteur au Festival de San Sébastien en 1971, l'œuvre elle-même obtient en 1977 le Grand Prix du Festival du film d'humour de Chambrousse. - DE : Brancaleone auf Kreuzzug ins Heilige Land, GB : Brancaleone at the Crusades, ES : Brancaleone en las cruzadas.
1970Una spada per Brando (Vierges pour Satana) (IT) d'Alfio Caltabiano
Luigi Rovere, Renato Panetuzzi/Regal Film, 98 min. - av. Paul Winston [=Riccardo Salvino] (Brando), Karin Schubert (Samanta), Tano Cimarosa (le Frère avide), Furio Meniconi (le grand Frère), Sandro Dori (Frère Gisippo), Alfio Caltabiano (le comte Flavio), Gianna Zingone, Dange Maggio, Consalvo Dell'Arti, Paolo Magalotti, Giorgio Dolfin, Ivano Staccioli.
Synopsis : Brando, jeune homme éduqué dans un monastère, sauve deux jolies damoiselles des griffes d'une secte d'adorateurs du diable, puis, aidé par trois frères encapuchonnés, il lutte contre les méfaits des criminels qui terrorisent le village et finit par démasquer leur chef, le comte Flavio, seigneur des lieux. - De médiocres aventures policières à caractère semi-fantastique, filmées en Technicolor et Techniscope à Cinecittà et au château Caetani à Sermoneta. Hélas, M. Caltabiano n'est pas Mario Bava... - US: A Sword for Brando, DE: Robin Hood ... und ewig stechen die Räuber, Robin Hood und die Dämonen des Satans.
1972Sotto a chi tocca ! / Besos para ella... puñetazos para todos (Quien a buen árbol se arrima...) / Vier fröhliche Rabauken (À qui le tour ?) (IT/ES/DE) de Frank Kramer [=Gianfranco Parolini]
Tullio Marsili/International Film Company-Futuramik, 101 min./93 min. - av. Dean Reed (Straccio), Ignazio Spalla (Pietro), Aldo Canti (Gatto Mammone), Sal Borgese (Bitonto), Mario Braga (le tyran Fregonese), Fany Sakantanis (Hazel/Edna), Marcello Di Falco (Gastaldo l'eunuque), Carlo Tamberlani (le prieur du monastère), Manuel Serrano (Murieta), George Wang (Koyo), Franco Ukmar, John Bartha, Salvatore Billa, Ermelinda De Felice.
Straccio, un jeune acrobate, veut libérer sa fiancée Hazel, qui est prisonnière au château du tyrannique Fregonese, grâce à l'aide de ses amis saltimbanques et d'une poignée de mercenaires. Une fois le tyran éliminé, il instaure une forme de démocratie et paie ses mercenaires avec le trésor ducal, mais constate que la cupidité de ses concitoyens pour l'or du tyran les pousse à se combattre mutuellement... Un joyeux (?) festival de coups de poings et de massues filmé en Technicolor en Émilie-Romagne (San Leo, l'église et le couvent de Sant'Igne) et aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome.
1976(tv) The Masque of Mandragora (Le Masque de Mandragore) (GB) mini-série de Rodney Bennett
Série " Doctor Who ", épisode 86, Philip Hinchcliffe/BBCtv (BBC One 4.-25.9.76), 4 x 25 min. - av. Tom Baker (le Docteur), Elisabeth Sladen (Sarah Jane Smith), Jon Laurimore (le comte Federico), Gareth Armstrong (le duc Giuliano), Tim Pigott-Smith (Marco), Norman Jones (l'astrologue Hieronymus), Robert James (le prêtre), Anthony Carrick (cpt. Rossini). - Épisode d'une série de science-fiction pour la jeunesse diffusé en quatre parties : à bord du " Tardis ", une machine spatio-temporelle, le Docteur et son assistante Sarah Jane Smith atterrissent dans l'Italie de 1492, à San Martino (il existe une trentaine de lieux portant ce nom dans la Péninsule...) où le comte Federico tente de détrôner son neveu, le jeune duc Giuliano. Celui-ci est un idéaliste attiré par les sciences que le comte cherche à empoisonner avec la complicité de l'astrologue Hieronymus... Tournage aux studios BBC à Londres et au village de Portmeirion dans le pays de Galles, en utilisant des costumes fabriqués en 1953/54 pour Romeo and Juliet de Renato Castellani.
1984* Non ci resta che piangere [Il ne nous reste plus qu'à pleurer] (IT) de Massimo Troisi, Roberto Benigni
Mauro Berardi, Ettore Rosboch, Gaetano Daniele/Best International Film-Yarno Cinematografica, 145 min./113 min. - av. Massimo Troisi (Mario), Roberto Benigni (Saverio), Iris Peynado (l'archère maure Astriaha), Amanda Sandrelli (Pia), Carlo Monni (Vitellozzo), Livia Venturini (Parisina, sa mère), Nicola Morelli (le bourreau Ugolone), Elisabetta Pozzi (Locandiera), Paolo Bonacelli (Leonardo da Vinci).
Synopsis : Leur voiture étant tombée en panne, Mario et Saverio, deux amis enseignants du XXe siècle, se voient forcés de passer la nuit dans une auberge de campagne. Ils se réveillent en 1492 dans un village toscan du nom de Frittole. Le premier, historien passionné, est enthousiaste tandis que le second est terrifié par le fanatisme, la violence et le manque d'hygiène de ce " nouveau " ancien monde. Mario entame une liaison avec Pia, fille d'une riche famille qu'il séduit avec des airs des Beatles, tandis que Saverio tente d'écrire une lettre à Girolamo Savonarola pour obtenir la libération de Vitellozzo, le fils de leur aubergiste. En France, ils rencontrent Léonard de Vinci qui ne comprend rien à leurs explications scientifiques et en Espagne, ils ratent Christophe Colomb qui vient de prendre la mer alors qu'ils voulaient l'empêcher de découvrir l'Amérique et éviter ainsi l'anéantissement des Amérindiens et l'avènement de la pop-culture... Les confrontations des deux amis avec des mentalités, des personnalités et des conditions de vie radicalement différentes font le sel de cette comédie uchronico-fantastique, fort sympathique mais peu connue malgré ses deux acteurs vedettes alors au début de leurs carrières, le Toscan Roberto Benigni (Oscar pour La vita e bella, 1997) et le regretté Napolitain Massimo Troisi (décédé après Il postino en 1994), chacun s'exprimant dans son dialecte respectif. Un scénario de Beninigni et Troisi et Giuseppe Bertolucci (frère de Bernardo), filmé à Cinecittà et en extérieurs à Tolfa (Castello di Rota), Viterbe (Capranica, lac Pellicone à Vulci) et au Parco dell'Uccellina à Grosseto (Toscane). Un énorme succès en Italie (version film et version télévisée), inconnu en France. - DE (tv): Die Lucky Boys, US: Nothing Left to Do But Cry.
1989The Masque of the Red Death (Le Masque de la mort rouge) (US) de Larry Brand
Roger Corman, Sally Mattisono, Adam Moos/Concorde Pictures (Los Angeles), 83 min. - av. Adrian Paul (le prince Prospero), Patrick Macnee (Machiavel, la mort), Clare Hoak (Giulietta), Jeff Osterhage (Claudio), Tracy Reiner (Lucrezia), Kelly Ann Sabatsso (Ornelia), Maria Ford (Isabella), Paul Michael (Benito), Michael Leopard (Paolo), Daryl Haney (Fabio), Gregory P. Alcus (Andrea), Richard Keats (Leonardo), Marcelo Tubert (Augusto), Charles Zucker (Marcello), Patrick McCord (Antonio), George Derby (le tortionnaire), Nicholas Rappatoni (Prospero jeune), Mei M. Metcalfe III (Marco), Kim Versteeg McKean (Portia).
Lorsque la peste envahit le pays, le prince Prospero, alerté par un cauchemar alors qu'il dort aux côtés de sa sœur Lucrezia, invite tous ses amis à se réfugier dans son château-fort, tandis que ses serfs et paysans doivent rester à l'extérieur. Pour animer cette retraite forcée, le débauché incestueux envoie son ami Claudio collecter de gré ou de force les villageoises les plus appétissantes, dont Giulietta, une paysanne innocente qui réveille la jalousie de Lucrezia et la concupiscence du prince. Ceux qui s'approchent des remparts pour demander protection sont aspergés d'huile bouillante. Or un étrange individu masqué du nom de Machiavel (sic) s'invite à la fête : la mort... La trame de Larry Brand est bien sûr vaguement inspirée du conte fantastique The Masque of the Red Death d'Edgar Allan Poe, mais le résultat, enregistré comme un mauvais téléfilm (à Los Angeles), avec lenteurs et effets macabres gratuits, n'arrive pas à la cheville de l'extravagante version de 1964 (cf. supra). Son seul intérêt tient à la présence au générique du producteur Roger Corman, qui a réalisé la première version avec Vincent Price, et celle de Patrick Macnee qui fut le détective John Steed dans la fameuse série The Avengers (Chapeau melon et bottes de cuir). Notons que cette même année sort encore une autre version du conte, au même titre, signée Alan Birkinshaw, mais celle-ci se déroule dans le présent au cœur d'un château en Bavière. - IT : La maschera della morte rossa, ES: La máscara de la muerte roja, DE : Die Maske des roten Todes.
2008The Knight (IT) d'Antonello Belluco
FilmArt Studio (Padova), 9 min. - av. Adriano Fornasiero (le chevalier), Emilia Vecchi (son épouse), Caterina Belluco (sa fille Kate), Marina Bartoli (sa concubine), Francesco Giannini et Nicola Giannini (ses fils), Orazio Pasqualotto et Matteo Spina (ses écuyers), Pete Herron (la voix du chevalier). - Méditation désabusée (en voix off) d'un chevalier vieillissant, aimant sa famille mais tourmenté par sa faiblesse pour une amante, défié par sa fille adorée qui manie l'épée aussi bien que lui. Il quitte son castel, monte à cheval et part au combat en sachant qu'il ne reviendra pas. Court métrage en format panoramique réalisé au château Cini di Monselice à Padoue.