« Les Chevaliers de la Table Ronde à l'écran – Un mythe à l'épreuve du temps »

Éditions Guy Trédaniel (Paris) en collaboration avec la Cinémathèque suisse (Lausanne), 2018, 261 pages, 330 photos en couleurs et noir et blanc, format 22 x 31,5 cm.
ISBN 978-2-8132-1833-9

Depuis plus de mille ans, la saga pré-médiévale de la Table Ronde avec tous ses héros, le roi Arthur et son épouse Guenièvre, le magicien Merlin, les chevaliers Lancelot, Gauvain, Perceval et Galaad partis à la quête du Graal, les amants persécutés Tristan et Iseut, hantent l'imaginaire occidental. Il s'agit là du plus colossal ensemble mythique de la littérature européenne. Arthur est le modèle incontesté d'un idéal chevaleresque dont les valeurs essentielles restent profondément ancrées dans notre subconscient collectif. Si cette matière dite « de Bretagne » a été amplement disséquée et documentée sur les plans littéraire, musical (Wagner) et philologique, on s'était en revanche moins intéressé à étudier l'intégralité de sa transposition imagée à l'écran, telle qu'elle se dessine à partir du XXe siècle. Ce livre se consacre à la présentation détaillée de quelque 210 films de cinéma et de télévision illustrant l'univers de Camelot et d'Excalibur. Des produits tous publics comme des films d'auteur où apparaissent Robert Taylor, Ava Gardner, Richard Harris, Vanessa Redgrave, Sean Connery, Fabrice Luchini et les Monty Python...

Il ravivera certes des souvenirs hauts en couleur de péripéties enchantées, de frissons, de coups de cœur et d'épée. Mais la reconstitution du passé n'est jamais innocente. L'ouvrage invite donc aussi, et surtout, à des questionnements qui dépassent le plan strictement cinématographique pour aborder des enjeux civilisationnels et métaphysiques peut-être plus fondamentaux qu'il n'y paraît. Il y va de la nature des mythes et notre rapport à eux, de leur travestissement (ou « tolkienisation »), de leur instrumentalisation et marchandisation, enfin de leur métamorphose en un miroir sociétal singulièrement éloquent de notre époque. Et son reflet n'est pas toujours flatteur.

Table des matières

  • Introduction générale - La légende arthurienne
  • Filmographie raisonnée :
  1. Le roi Arthur et Merlin à Camelot
  2. Perceval et Lohengrin, gardiens du Graal
  3. Gauvain et le Chevalier Vert
  4. Tristan et Iseut
  5. « A Connecticut Yankee in King Arthur's Court », roman satirique de Mark Twain (1889)
  • Annexes : bibliographie et index

Echo critique :

« Dumont poursuit son projet fou et admirable de rendre compte de tous les films traitant de l'histoire de l'Occident depuis ses origines. En vedette cette fois, non pas l'Histoire des historiens mais celle, fantasmée, des légendes arthuriennes, non pas des faits et des biographies vérifiables, mais une somme gigantesque de plus de deux cents récits. (...) Bien plus encore que les films de fiction communément dits « d'histoire », la filmographie arthurienne invite doc à comprendre les torsions idéologiques imprimées à la légende en fonction des épouqes et des cultures, jusqu'à ce que – c'est la faute impardonnable dénoncée par Dumont – le mythe se retrouve enfin « tolkienisé », amputé des racines qui l'ancraient dans l'histoire de notre pensée, abandonnée aux syndicats d'initiative celtisants et autres concepteurs de jeux vidéo. »
Jean-Pierre Berthomé, Positif (Paris) no. 696, février 2019

« Hervé Dumont sait se lancer dans des sommes encyclopédiques tout en gardant son esprit critique. (...) Le livre prend de l'ampleur en montrant qu'un mythe s'est substitué à un autre, comme un usurpateur usurpe une royauté, la Table Ronde étant contrecarrée par Le Seigneur des anneaux, jusqu'au triomphe de Game of Thrones, avec une inversion totale des valeurs qui faisaient la quête. La dénaturation du mythe fait du Moyen Âge un âge barbare sans aucune préoccupation éthique. On s'intéresse dorénavant moins au chevalier qu'au guerrier. Le mythe dénaturé trouve les admirateurs qu'il mérite. »
Stéphane Delorme, Cahiers du cinéma (Paris), décembre 2018

« Votre livre est un enchantement. L'image y tient une place de choix (ce n'est pas le cas de tous les ouvrages sur le cinéma !) et votre commentaire de qualité fait de ce travail une référence. À vous lire, on sent vraiment que le « cinéma arthurien » constitue un sous-genre bien identifié du cinéma actuel, avec ses codes symboliques et sa rhétorique iconique. »
Prof. Philippe Walter, Université de Grenoble, 12.1.2019 (courriel)

« Hervé, je me suis rué sur ton livre et l'ai dévoré si intensément que j'en ai oublié de te remercier ! J'y ai appris beaucoup de choses. »
Bertrand Tavernier, 2.11.2018 (courriel)

« Sur les Chevaliers de la Table Ronde, Dumont a été précédé par quelques autres, dont votre serviteur (...). Mais il réussit le pari de renouveler notre attention, d'abord par une écriture vive, souvent mordante et ironique. Il en résulte un vrai plaisir de lecture. Un historien écrivant dans un style de critique, voilà comment on pourrait le définir. L'attaque du sujet est vive, très offensive contre l'ignorance des sources mythologiques et celtiques – sans parler des sources littéraires médiévales – dont le cinéma aurait fait preuve constamment, ignorance que les médias contemporains ont aggravée. (...) La position méthodologique est claire : le cinéma esst un reflet des mentalités de son époque, il en dit plus sur celle-ci que sur l'époque qu'il prétend représenter. Dumont se situe dans la lignée de Marc Ferro et de l'histoire des représentations. »
François Amy de la Bretèque, 1895 – Revue d'histoire du cinéma (Paris) no. 87, printemps 2019 

« Ce livre synthétique, remarquablement illustré, passionnera les amateurs de la légende arthurienne. Une remarquable introduction retrace la progressive constitution de la matière de Bretagne, fruit de l'acculturation du christianisme à la civilisation celtique, son apogée, son utilisation politique et sa postérité littéraire. L'auteur, qui a une connaissance universitaire de ce corpus de textes, se refuse cependant à mettre sur le même plan les productions en découlant. (...) Un livre très riche et véritablement passionnant. »
Xavier Accart, Prier (Paris), octobre 2019

« Dans un très complet beau livre recensant tout ce que les arts visuels de notre époque ont créé en s'inspirant [du Cycle arthurien], Hervé Dumont parle de « pillage », de « travestissement » (via Tolkien) et de « marchandisation ». Bienvenue au XXIe siècle. »
Jean-Christophe Buisson, Le Figaro Magazine (Paris), 12.10.1918

« Au fait, qu'on soit d'accord ou non avec Dumont importe peu devant la richesse exhaustive de l'album, fête pour les yeux aussi bien que pour l'esprit. »
L'Écran fantastique (Paris) no. 403, décembre 2018

Les Chevaliers de la Table Ronde à l'écran – Un mythe à l'épreuve du temps / couverture