Dossier « Roméo et Juliette au village »

(interviews de Hans Trommer, Valérien Schmidely et Conrad A. Schlaepfer, production, tournage et réception, filmographies, bibliographies)
in : « Travelling » no. 48 / « Documents Cinémathèque suisse » no. 9, Lausanne, hiver 1976, pp. 3-88

« Le mariage de la revue romande « Travelling » et des « Documents de la Cinémathèque suisse » continue de porter ses fruits. La troisième publication, née de cette union affirme un style et une orientation qui faisaient cruellement défaut en Suisse jusqu'à maintenant et qui consiste à jeter sur la production cinématographique de notre pays un regard d'historien. Car ce que l'on appela, il y a dix ans déjà, « le jeune cinéma suisse » n'est pas tout le cinéma puisque la Suisse alémanique surtout, compta bien avant des cinéastes de talent, trop souvent oubliés aujourd'hui. Après le numéro spécial consacré à Leopold Lindtberg, la dernière parution propose deux sujets bien différents, une analyse des plus complètes de Roméo et Juliette au village de Hans Trommer et Valérien Schmidely (1941) ainsi qu'une évocation très minutieuse du passage en Suisse d'Eisenstein en 1929. Roméo et Juliette au village, encore trop souvent ignoré du grand public demeure un des chefs d'œuvre du cinéma suisse. Pourtant, ce film ne rencontra qu'incompréhension et misère. Sorti durant la guerre, son ton pessimiste (sa fin surtout) éloigna le public. Les difficultés du tournage et les problèmes multiples qui se posèrent alors font de ce film une sorte de cas particulier que H. D. analyse d'une manière très systématique. L'association de Trommer, directeur artistique et Schmidely, réalisateur a toujours posé le problème de la paternité effective de Roméo et Juliette au village. L'interview des trois intéressés, c'est-à-dire Trommer, Schmidely et Schlaepfer, le producteur, résout enfin cette question. Un dossier complet du film (fiche technique, sujet, réalisation, tournage, accueil, carrière ultérieure, etc.) permet enfin de posséder un document de base sur ce film. »
Claude Chuard, La Liberté (Fribourg), 8.1.1977