V - L’ESPAGNE, LE PORTUGAL ET LEURS COLONIES D’AMÉRIQUE

8. L'ESPAGNE AUX XVIIe ET XVIIIe SIÈCLE

sans autre précision
1910Don Juan de Serrallonga / Los bandoleros de las Guillerías (ES) de Ricard de Baños, Alberto Marro 
Hispano Films [d’apr. Victor Balaguer], 1200 m. – av. Cecilio Rodriguez de la Vega. – Les amours d’un bandit célèbre pour ses multiples évasions.
1918Tiefland (AT) de Friedrich Rosenthal
Wiener Kunstfilm-Industrie-Ges.mbH (Wien), 1990 m./5 actes. - av. Wilhelm Klitsch (Don Sebastian, marquis de Roccabruna), Marie Marchl (Martha), Anny Grimm (Martha enfant), Anton Edthofer (Pedro), Josefine Joseffy (la mère), Egon Brecher (le père), Eduard Sekler (le marieur). - L'opéra d'Eugen d'Albert et Rudolf Lothar (1903). Cf. le remake sonore de Leni Riefenstahl (1940-44).
1919[épisode] *Blade af Satans bog (Pages arrachées au livre de Satan) (DK) de Carl Theodor Dreyer 
Ole Olsen/Nordisk Films Kompagni Film, 87 min. – av. Johannes Meyer (Don Fernandez), Ebon Stradin (Isabella). – A Séville au XVIIe siècle, un moine s’éprend d’Isabella, la fille d’un noble passionné d’astrologie, mais ne pouvant conquérir son cœur, il la livre à l’Inquisition.
1921L’Infante à la rose (FR) d’Henry Houry 
Dal-Film, 1800 m. – av. Gabrielle Dorziat (Olive de Romanin), Georges Lannes (Don Luis, marquis d’Arbona), Denise Legeay (Fanette de Colombo), Emilio Portès (Don Ramirez), A. Gargour (Colombo), Berthe Jalabert (tia Maria). – Espagne au XVIIe siècle : Fanette fuit un mari jaloux et brutal et trouve protection auprès d’un marquis espagnol (d’après le roman de Gabrielle Réval, 1920). Tournage à Nanterre, à Séville, à Grenade, à l’Alcazar et à l’Alhambra.
1926El médico a palos (ES) de Sabino Antonio Micón 
Ediciones Garrido. – av. Erna Bécker, Maria Torres, Carmen Rico, Faustono Bretaño, Luis Echaide, Javier de Rivera. – Adaptation du « Médecin malgré lui » de Molière située en Castille au XVIIIe siècle.
1928Los misterios de la imperial Toledo (ES) de José Buchs 
Ediciones Forns-Buchs (Madrid). – av. Manuel Soriano (Alberto de Monteazul), Cándida Suárez (Ana), Alicia Espinel (Angelina), Fernando Diaz de Mondoza y Serrano (le duc). – Film de cape et d’épée situé à Tolède au XVIIe s.
1940-44 [sortie : 1954]Tiefland (DE) de Leni Riefenstahl [et Harald Reinl, Mathias Wieman] 
Tobis-Filmkunst, 98 min. – av. Leni Riefenstahl (Marta), Bernhard Minetti (Don Sebastian, marquis de Roccabruna), Aribert Wäscher (Camillo), Franz Eichberger (Pedro), Louis Rainer (Nando), Maria Koppenhöfer (Amelia), Karl Skraup (le bourgmestre, son père). – Espagne, dans les Pyrénées au XVIIIe siècle : le marquis de Roccabruna ordonne le mariage entre le berger Pedro et la danseuse gitane Marta, puis fait de cette dernière sa maîtresse. Pedro tue le tyran. Mélodrame inspiré librement de l’opéra d’Eugen d’Albert (1903), tourné à Berlin, à Prague et dans les Dolomites (achevé après-guerre par Reinl et Wieman).
1954*La nave delle donne maledette (Le Navire des filles perdues) (IT) de Raffaello Matarazzo 
Alfredo De Laurentiis/Excelsa Films, 100 min.. – av. Kerima (Rosario), Ettore Manni (Pedro Da Silva), May Britt (Consuelo), Tania Weber (Isabella de Silveira), Elvy Lissiak (Carmen), Luigi Tosi (capitaine Fernandez), Romola Costa (marquis Don Manuel de Haviland), Gualtiero Tumiati (marquis de Silveira), Edoardo Ciannelli (Miguel Carballo/le père Alfonso). – Au début du XVIIIe siècle, Isabella de Silveira, une aristocrate, commet un infanticide et l’innocente Consuelo, demoiselle de compagnie, est condamnée à sa place et déportée avec l’accord complice du clan Silveira ; les prisonnières à bord du navire se révoltent, les officiers sont tués, l’orgie règne. Faute de pilote, le navire sombre au cours d’un terrible orage ; seuls Consuelo et son avocat amoureux, Da Silva, peuvent se sauver. Consuelo sera innocentée à son retour en Espagne. – Film mutilé par la censure en Italie. Ado Kyrou, chantre du surréalisme au cinéma, discerne dans ce film-culte porté aux nues par les cinéphiles macmahoniens à Paris la quintessence du « mélo-navet dadaïste ». Selon Claude Beylie ("Avant-Scène du Cinéma"), "la dernière demi-heure entraîne héros et héroïnes, tous pourpoints dehors, gorges déployées et jupes au vent, dans une fantastique sarabande maritime, où l'on ne sait bientôt plus qui viole qui, des galériens en rut, des amoureux transis dans l'entrepont, de l'équipage mutiné, du méchant capitaine croulant sous le nombre, l'ensemble suggérant, le rythme de la réalisation aidant, une sorte de "Potemkine" porno." L’extravagant Matarazzo, parangon du mélodrame pur jus italien, tourne son film en Gevacolor aux studios Ponti-De Laurentiis de la Vasca Navale à Rome et en extérieurs à Palo Laziale (Castello Odescalchi) dans le faux navire construit pour « I tre Corsari » de Mario Soldati (cf. Pirates : Salgari, 2.3), d’après le roman « Histoire de cent trente femmes » de Léon Gozlan (1860). Film présenté en 2009 à la Mostra de Venise dans une version restaurée aux couleurs flamboyantes.
1960El pequeño coronel (Le Petit Colonel) (ES) d’Antonio del Amo 
Cesáreo González/Suevia Films, 93 min. – av. Joselito (Don José Alvear), Carlos Larrañaga (ltn. Eduardo Aranda), María Mahor (Teresa), Tomás Blanco, Jesús Tordesillas, Fernando Sancho. – Les malheurs d’un orphelin d’origine aristocratique, en Andalousie à la fin du XVIIIe siècle : film pour enfants, avec des chansons gnangnan du redoutable Joselito.
1963Golia e il cavalière mascherato (Goliath et le chevalier masqué) (IT) de Piero Pierotti 
Fortunato Misiano/Romana Film, 84 min. – av. Alan Steel (Paco/Golia), Mimmo Palmara (Juan), José Greci (Blanca de Valverde), Pilar Cansino (Estrella, reine de gitans), Arturo Dominici (Don Ramiro), Renato Navarrini (Don Francisco de Valverde), Dina De Santis (Dolores). – Espagne au XVIIe siècle. Le prince de Valverde cherche à sauver ses domaines en donnant sa fille Blanca au fourbe Don Ramiro, alors que celle-ci aime son cousin Juan. Ramiro s’empare du château des Valverde, tue Don Francisco et séquestre Blanca, mais Juan, allié à des gitans et au puissant Paco, règlent son compte. Nanar de cape et d’épée filmé en Totalscope et Eastmancolor aux studios IN.CI.R-De Paolis à Rome.
1963Zorro contro Maciste (Maciste contre Zorro) (IT/ES) d'Umberto Lenzi
Fortunato Misiano/Romana Film, 92 min. - av. Pierre Brice (Ramón/Zorro), Alan Steel [=Sergio Ciani] (Maciste), Moira Orfei (Malva), Maria Grazia Spina (Isabella de Alazon), Andrea Aureli (Rabek), Massimo Serato (Garcia de Higuera), Attilio Dottesio (gén. Saavedra), Loris Gizzi (Don Alvarez), Antonio Corevi (Don Manuel).
À la mort de Felipe IV, les cousines princières du souverain, l'ambitieuse noiraude Malva et la blonde vertueuse Isabella, attendent de savoir qui d'entre elles héritera du trône. Maciste et Zorro cherchent à tour de rôle de s'emparer du testament royal pour débloquer la situation... Lenzi et son scénariste Guido Malatesta cherchent à parodier le genre en faisant de Maciste un homme spirituel et intelligent tandis que Zorro est stupide et efféminé. Fantaisie débridée en Eastmancolor et Totalscope, filmée aux studios IN.CI.R.-De Paolis (Rome), à Viterbe, sur les terrains de la Romana Film à Ronciglione (Latium) et au château Ruspoli à Vignanello.
1969Zenabel / Faut pas jouer avec les vierges / The Naked General (IT/FR/US) de Ruggero Deodato
Gemini Pictures Internationall-I.C.A.R. (Roma)-Pierson Productions (Paris), 90 min. - av. Lucretia Love (Zenabel), John Ireland (Don Alonso Imoine), Lionel Stander (Pancrazio), Mauro Parenti (Gennaro), Fiorenzo Fiorentini (Cecco), Andrea Scotti (Don Carlos), Elisa Mainardi, Luigi Leoni, Ignazio Leone. - Espagne en 1627. La belle et libre Zenabel découvre qu'elle est la fille d'un duc espagnol tué par l'infâme baron Don Alonso Imoine. Elle organise une armée d'amazones pour punir le félon. Film érotique en Eastmancolor bâclé à Bomarzo (Viterbo), à Bracciano et aux chutes de Monte Gelato, dans le Latium.
1970El diablo cojuelo (ES) de Ramón Fernández 
Molino P. C., 104 min. – av. Alfredo Landa, Diana Lorys, Rafael Alonso, Tere Velázqzez. – Conte fantastique impliquant un astrologue et le diable, situé à Madrid au XVIIe s. (d’après la pièce de Luis Vélez de Guevara).
1974(tv) The Changeling (GB) d’Anthony Page 
« BBC Play of the Month » (BBC 20.1.74), 120 min. – av. Stanley Baker (De Flores), Helen Mirren (Beatrice-Joanna Vermandero), Brian Cox (Alsemero), Alan Webb (Vermandero), T. P. McKenna (Tomazo de Piracquo), Malcolm Reynolds (Alonzo de Piracquo). – La tragédie de Thomas Middleton, cf. film de 1998.
1978El caminante (ES) de Jacinto Molina [Paul Naschy]
Horus Films, 88 min. – av. Paul Naschy (Leonardo), Sara Lezana (Doña Aurora), David Rocha (Tomás), Ana Harpo (Leonor), Blanca Estrada (Madre Elvira). – Au XVIIe siècle, un voyageur aux pouvoirs diaboliques sème la zizanie parmi les femmes.
1998Middleton’s « Changeling » [L’Enfant échangé] (GB) de Marcus Thompson 
High Times Pictures Prod.-UIP, 97 min. – av. Ian Dury (De Flores), Amanda Ray-King (Beatrice-Joanna Vermandero), Colm O Maonlai (Alsemero), Richard Mayes (Vermandero, gouverneur), Guy Williams (Alonzo de Piracquo), Campbell Morrison (Lollio), Moya Brady (Isabella). – La tragédie de Thomas Middleton et William Rowley (1624), située à Alicante au XVIIe siècle. Fille du gouverneur du château, Béatrice est fiancée à Alonzo ; elle s’éprend toutefois d’Alsemero et les rivaux vont s’affronter en duel. Craignant pour la vie d’Anselmero, Béatrice demande à un troisième soupirant, De Florès, gentilhomme pauvre et pervers, de la débarrasser de son fiancé contre de l’argent. De Florès tue Alonzo. Béatrice épouse Anselmero, mais reste liée avec De Florès, qui l’a possédée, par le crime qu’elle lui a imposé. Mis au courant, Anselmero repousse sa femme avec horreur ; De Florès poignarde sa maîtresse et se tue avant que le gouverneur ne leur fasse expier leur faute.
1999A los que aman / L’Heure des nuages (ES/FR) d’Isabel Coixet 
Sogetel-Canal Plus-Sogepag, 97 min. – av. Monica Bellucci (Valeria), Gary Piquer (Martin), Amanda García (Armancia), Olalla Moreno (Matilde), Julio Núñez, Christopher Thompson. – Récit d’une passion inassouvie, située au XVIII e siècle.
Don Juan (Errol Flynn) devant la reine Marguerite d’Autriche (Viveca Lindfors) (Vincent Sherman, 1948).

8.1. Don Juan (Don Giovanni), séducteur mythique

Un personnage imaginaire (un « fantasme féminin » selon Jacques Lacan) qui opère dans un cadre historique variant entre le XIVe et le XVIIIe siècle, selon la source littéraire ou musicale. – cf. Tirso de Molina (« El burlador de Sevilla », 1630), Molière (« Dom Juan », 1665), W. A. Mozart (« Don Giovanni », 1787), Lord Byron (1819/24), Azorin (1922), Christian Dietrich Grabbe (« Don Juan und Faust », 1829), José Zorrilla y Moral (« Don Juan Tenorio », 1844), Henry de Montherlant ("La Mort qui fait le trottoir", 1956), Max Frisch ("Don Juan oder die Liebe zur Geometrie", 1953/1961), etc. – Pour les "Don Juan" de Tirso de Molina et José Zorrilla y Moral ("Don Juan Tenorio"), cf. aussi Moyen Age & Renaissance: Espagne, chap. 4.4 (sous Philippe II). - La liste des captations télévisuelles n'est pas exhaustive.
1898Don Juan Tenorio (MX) de Salvador Toscano
Salvador Toscano Prod., 7 min.
1904Don Juan (FR) Pathé no. 740, 225 m.
1908Don Juan (FR) d’Albert Capellani ; Pathé no. 2140 [d’apr. Molière], 330 m. – av. Paul Capellani (Don Juan), Henri Desfontaines (Sganarelle).
1908Don Juan Tenorio (ES) de Ricardo de Baños et Alberto Marro
Hispano Films (Barcelona), 15 min. – av. Cecilio Rodriguez de la Vega (Don Juan) [d’apr. José Zorrilla].
1908Juanito Tenorio (ES) de Fructuoso Gelabert. – Parodie de la pièce de José Zorrilla.
1911La Fin de Don Juan (FR) de Victorin Jasset ; Société Française des Films Eclair, 292 m. – av. Claude Garry (Don Juan), Maurice Chambreuil (le Commandeur), Jacques Vandenne (Sganarelle), Madeleine Céliat (Doña Anna), Olga Demidoff (Doña Elvira). - Un film aux décors luxueux érigés aux studios d'Épinay-sur-Seine, "grand film artistique inspiré de la légende espagnole" (publicité). Après avoir tué en duel le Commandeur dont il a séduit la femme, Doña Anna, Don Juan épouse Doña Elvira. Deux mois plus tard, dans une église, il aperçoit la statue du Commandeur et, par dérision, l'invite à souper. Au soir, la statue du Commandeur pénètre dans son salon et l'emporte dans les enfers. Don Juan s'avance sur les flots du Styx dans la barque de Caron. Au bord de la grève l'attendent la multitude de femmes qu'il a séduites et abandonnées et qui se jettent sur lui pour le déchiqueter.
1911La Dernière Conquête de Don Juan (FR) de Louis Feuillade ; Gaumont, 206 m. – av. Georges Wague (Don Juan), Renée Carl, Bréon, Louise Lagrange.
1911La Conquête de Don Juan (FR) de Jean Durand ; Gaumont, 1 bob. – av. Gaston Modot. – Burlesque.
1913Il patto di Don Giovanni (Le Pacte de Don Juan) (IT) Milano Films, 650 m. [d’apr. Marlowe, Goethe et Byron].
1913Don Juan (NL) de Léon Boedels ; Film-Fabriek Franz Anton Nöggerath, 3 actes. – av. Willem van der Veer (Don Juan), Caroline van Dommelen, Tilly Lus, Constant van Kerckhoven.
1919Don Juan (AT) d’Edmund Loewe ; Hugo-Held-Film, 6 bob. – av. Hugo Held (Don Juan), Maria Mayen, Lina Woiwoode, Grete Bukovica.
1920 ?El señor Don Juan Tenorio (ES) de Juan Andréu. – av. José Benitez – Pastiche.
1922*Don Juan Tenorio / El castigador castigado (ES) de Ricardo de Baños 
Royal Films, Barcelona, 8 bob./[54 min.] – av. Fortunio Bonanova (Don Juan), Inocencia Alcubierre (Doña Inés de Ulloa), Jaime Planas (Don Luis Mejías), Ramón Bañeras (Don Gonzalo de Ulloa), Antonia Ramos (Brigida), Ramón Quadreny (Ciutti), Ricardo Fusté (cpt. Centellas), Pablo Prou de Vendrell (Don Rafael de Avellaneda), Conchita Huerta (Doña Ana de Pantoja).
D’après la pièce de José Zorrilla, située à Séville en 1545 : Don Juan retrouve son ennemi Luis Mejía pour régler un pari au sujet du nombre de leurs aventures amoureuses respectives. Se retrouvant à égalité, ils se lancent un nouveau défi dont l’objet est la conquête de Doña Inés de Ulloa qui est sur le point de rentrer au couvent. Don Juan en tombe amoureux et change de vie. – Une production espagnole ambitieuse, tournée aux ateliers Galeria de Studio Films à Barcelone, sonorisée en 1936 avec des dialogues de Ramón Caralt et redistribuée sous le titre de « El castigador castigado ».
1922Don Juan (GB) d’Edwin J. Collins ; Master-Gaumont [d’apr. Mozart], 325 m. – av. J. R. Tozer (Don Juan), Vivian Gibson (Zerlina), Kathleen Vaughan (Doña Elvira), Lillian Douglas.
1922Don Juan (Ein Spiel aus verklungenen Zeiten) (DE) d’Albert Heine et Robert Land ; Vera-Filmwerke AG (Hamburg), 2290 m. – av. Hans Adalbert von Schlettow (Don Juan), Margarethe Lanner (Doña Anna), Hermann Wlach (Don Octavio), Vilma von Aknay (Conchita), Inez Allegri (Doña Elvira), Hans Hermann Schaufuss (Leoporello), Williy Favart (Don Diego), Margit Barnay (la princesse), Julius Falkenstein (le prince), Emil Mamelok (Comtur). – Scénario original de Willy Rath.
1922*Don Juan et Faust (FR) de Marcel L’Herbier 
H. L’Herbier/Gaumont, série « Pax », 2000 m. – av. Jaque Catelain (Don Juan), Vanni Marcoux (Faust), Marcelle Pradot (Doña Anna), Johanna Sutter (Doña Elvira), André Daven (Velazquez), Philippe Hériat.
Les destins du séducteur et du savant alchimiste inféodé à Satan se croisent pour le cœur de Doña Anna, dont Don Juan, adolescent et timide, a accidentellement tué le père, le Commandeur de Castille. Faust, qui convoitait la belle, avait révélé l’idylle au père courroucé. Anna repousse désormais Don Juan et celui-ci décide de se venger de toutes les femmes. A la fin de sa vie, dégoûté, il se retire dans un couvent, fait sa confession publique et reçoit le baiser du pardon que lui donne une religieuse : Anna, son ancienne fiancée. – Des « aventures romanesques en deux parties » établies à partir de la tragédie « Don Juan und Faust » de Christian Dietrich Grabbe (1829) et le « Don Juan » de Nikolaus Lenau (1844), servies par de superbes images, une abondance de recherches visuelles, des décors originaux, des costumes de Claude Autant-Lara (entre cubisme et Velazquez). Un film au coût exorbitant (650’000 francs), source de gros conflits avec Léon Gaumont et avec la censure (pour ses « effets de nudité »). Tournage en Espagne (Ségovie) et dans les studios de La Villette.
1925Les Cinquante ans de Don Juan / Le Réveil de Maddelone (FR) d’Henri Etievant ; Films Stefan Markus. – av. Léon Mathot, Simone Vaudry, Charles Vanel, Geneviève Cargèse.
1926® **Don Juan (US) d’Alan Crosland ; Warner Bros., 10018 ft./10 bob – av. John Barrymore (Don Juan de Marana), Estelle Taylor (Lucrèce Borgia), Warner Oland (César Borgia). – Premier film sonorisé. Action transposée à la cour des Borgia au XVe s, cf. Renaissance : Italie.
1927El señor Don Juan Tenorio (ES) de Juan Andreu Moragas. – av. Carmen Navarro et José Benitez. – Parodie de la pièce de José Zorrilla.
1929Δ Seven Faces (US) de Berthold Viertel. – av. Paul Muni (Don Juan).
1934*The Private Life of Don Juan (La Vie privée de Don Juan / La Dernière Aventure de Don Juan / La Fin de Don Juan) (GB) d’Alexander Korda 
London Film, 90 min. – av. Douglas Fairbanks (Don Juan), Melville Cooper (Leporello), Merle Oberon (Antonita), Binnie Barnes (Rosita), Benita Hume (Doña Dolores), Gina Malo (Pepita), Gibson Gowland (Don Alfredo).
Comédie satirique dont l’action est située en 1650 à Séville. Don Juan (comme Fairbanks) a vieilli : 50 ans, empâté, frileux, fatigué et irritable, mais la fascination que son nom exerce sur les femmes reste intacte. Chacune rêve d’un Don Juan pour elle seule. Accompagné de Leporello, le séducteur légendaire rentre incognito à Séville après un séjour à l’étranger. Entre-temps, un sosie l’a précédé et sème la terreur parmi les époux ; un mari jaloux le surprend et le tue. Enterrement spectaculaire de Don Juan, deuil national parmi la gent féminine. L’authentique séducteur assiste à son propre enterrement, puis disparaît enchanté, suivi secrètement par son ancienne maîtresse Dolores (qui a payé toutes ses dettes derrière son dos et est de connivence avec Leporello). Il vit incognito sous le pseudonyme de Capitaine Mariano quand sort le livre « The Private Life of Don Juan » qui devient un bestseller. Antonita s’autoproclame « veuve » et entretient culte et légende de son « époux ». Furieux, Don Juan retourne à Séville, interrompt un spectacle théâtral sur ses exploits pour crier la vérité et se faire reconnaître, le public s’esclaffe, il est ridiculisé par la foule, traité de fou puis arrêté par la police. Dolores le fait libérer discrètement et lui permet d’escalader son balcon où elle se fait demander en mariage…
Troisième volet des « vies privées » produites par Korda, après celle de Hélène de Troie (1927) et de Henry VIII (1933). Dernier rôle, autoparodique et un peu morose, du grand Douglas Fairbanks, les d’Artagnan, Robin des Bois, Voleur de Bagdad et Zorro du Hollywood muet, d’après la pièce « L’Homme à la Rose » d’Henry Bataille (1920). Tournage aux British and Dominion Studio à Elstree, dans de superbes décors de Vincent Korda. Soigné mais académique. Un échec public. La pudibonde censure américaine (Production Code Administration) exige de très nombreuses coupures et le film est interdit d’exploitation en Australie ainsi que dans certaines provinces du Canada (Alberta, British Columbia, Québec).
1937Don Juan Tenorio (MX) de René Cardona ; Cinematografia Excelsior [d’apr. José Zorrilla]. – av. René Cardona (Don Juan), Gloria Morel (Doña Inés de Ulloa), Alberto Marti (Don Luis Mejia), Jesús Graña, Consuelo Segarra, Miguel Arenas.
1942Don Giovanni / Gli amori di Don Giovanni (IT) de Dino Falconi ; Scalera Film, 85 min. – av. Adriano Rimoldi (Don Juan Tenorio), Dina Sassoli (Anna de Ulloa), Paolo Stoppa (Sganarelle), Elena Zareschi (Doña Elvira), Piero Carnabuci (marquis Consalvo de Ulloa). – Un scénario original de Falconi qui reprend l’intrigue (et l’accompagnement musical) de W. A. Mozart, tourné dans les studios Scalera à Rome.
1948/49** Adventures of Don Juan (Les Aventures de Don Juan) (US) de Vincent Sherman 
Jerry Wald/Warner Bros., 110 min – av. Errol Flynn (Don Juan de Maraña), Alan Hale (Leporello), Viveca Lindfors (la reine Marguerite d’Autriche), Romney Brent (Philippe III), Robert Douglas (le duc de Lorca), Pedro de Cordoba (Francisco Pacheco, peintre de la Cour), Ann Rutherford (Doña Elena), Robert Warwick (Don José, comte de Polan), Jerry Austin (Don Sebastian), Douglas Kennedy (Don Rodrigo), Jean Shepherd (Doña Carlotta), Mary Stuart (Catherine), Helen Westcott (Lady Diana), Fortunio Bonanova (Don Serafino Lopez), Aubrey Mather (Lord Chalmers), Una O’Connor (la duègne), Raymond Burr (le capitaine Alvarez), Leon Belasco (Don de Cordoba), David Bruce (le comte d’Orsini), Monte Blue (Turnkey), Nora Eddington (la dame dans le carrosse), Barbara Baites (la fille de l’aubergiste). Kate Drain Lawson (la femme de l’aubergiste).
Au cours d’un séjour en Angleterre, Don Juan est jeté en prison après un duel contre un mari trompé. L’ambassadeur d’Espagne à la cour d’Elizabeth Ire obtient sa libération sous condition qu’il regagne Madrid et entre au service de la reine Marguerite d’Autriche, épouse du nouveau roi, Philippe III, au titre de maître d’armes du palais. Il se heurte bientôt à l’inimitié du duc de Lorca, Premier ministre du royaume et partisan d’une reprise de la guerre contre l’Angleterre. Lorca domine le roi évanescent, cherche à museler son épouse et prépare un coup d’État pour s’emparer du trône. Don Juan déjoue le complot, en avertit la reine et, au dernier moment, investit le palais avec l’aide de ses élèves de l’Académie royale des armes. Il tue l’usurpateur en duel. La reine tombe sous son charme, amoureuse, mais Don Juan – qui voit en la souveraine la femme « intouchable » de sa vie - se retire galamment et choisit la voie de la sagesse en quittant la capitale et ses souverains. Il va désormais se consacrer à l’étude à l’université de Lisbonne, dit-il, mais en cours de route, il croise le carrosse d’une belle voyageuse et repart pour de nouvelles aventures...
Mis en chantier dès 1943, le film est commencé en noir et blanc par Robert Florey en octobre 1944 (scénario de Florey et Herbert Dalmas), réalisateur remplacé ensuite par Raoul Walsh (et Jean Negulesco ?). Walsh doit interrompre un début de tournage deux mois plus tard suite à une grève générale des studios. Le projet est repris deux ans plus tard, cette fois en Technicolor et sous la férule de Vincent Sherman (à la demande de Flynn), aux pieds d’une reine aussi royale que d’une troublante vulnérabilité incarnée par la Suédoise Viveca Lindfors, récemment débarquée de Stockholm et sur le point d’épouser Don Siegel. Malgré des dépassements de budgets considérables, la dépression suicidaire latente et l’alcoolisme encore maîtrisé de Flynn, malgré des mesures d’économie (on renonce à la grande scène du bal) et divers rapiéçages, le résultat surprend très agréablement. C’est une réussite savoureuse, racée, rythmée, avec 113 décors et des costumes somptueux, et le dernier grand rôle d’Errol Flynn, 39 ans, incorrigible séducteur devant et derrière l’écran, d’une agilité et d’une habileté à la rapière sans pareil. Son âge lui permet d’interpréter un homme ayant mûri et pris ses distances avec l’hédonisme de sa jeunesse, mais cette étiquette facile qui lui colle à la peau ne fait que renforcer l’autodétestation de la star captive de son image publique et du studio qui l’exploite sans vergogne. Un superbe duel (réglé par Fred Cavens, jadis le maître de Douglas Fairbanks) sur les escaliers géants du palais clôt le récit. Le scénario astucieux et intelligent de Harry Kurnitz – auquel aurait collaboré William Faulkner - s’offre quelques égratignures historiques comme la description du souverain espagnol (fils de Philippe II, 1598/1621) appelé « le Pieux (El Piadoso) », un homme faible, sexuellement vierge et naïf comme le décrit aussi le film El rey pasmado/Le roi ébahi d’Imanol Uribe (1991) ; son portrait le plus connu est effectivement signé par Francisco Pacheco (1564-1654), peintre qui apparaît à l'écran. L’ouverture du film, quand Flynn-Don Juan parodie ses rôles et sa réputation de bourreau des cœurs est particulièrement jouissive. Le tournage a lieu d’octobre 1947 à avril 1948 aux studios Warner de Burbank, en extérieurs au Warner Ranch de Calabasas, dans les parages de Los Angeles (Lasky Mesa, Providencia Ranch) et à Balboa Park, San Diego, avec réutilisation des décors du château de Windsor érigés pour The Private Life of Elisabeth and Essex de Michael Curtiz (1939) et ses images de foule pour l’entrée à Londres et une scène de cavalcade-poursuite issue de The Adventures of Robin Hood (1938) de Curtiz et William Keighley pour la première séquence ; le tout a été budgété à 2 millions de $, un gros investissement pour l’époque, et David Butler dirige quelques plans en l’absence de Sherman. Alan Hale est pour la douzième et dernière fois le complice de Flynn à l’écran, il décédera l’année suivante. La dame du carrosse à la fin est Mme Errol Flynn au civil. Pour la musique, Max Steiner remplace avec beaucoup de panache Erich Wolfgang Korngold, prévu en 1945 mais qui vient de prendre sa retraite à Vienne. Don Juan récolte l’Oscar 1949 des meilleurs costumes (15 robes pour Viveca Lindfors créés par Leah Rhodes et Travilla, le costumier de Marilyn Monroe), et une nomination méritée pour les meilleurs décors de l’année. Le succès est mitigé au box-office américain, mais ce film trépidant séduit les foules en Europe, avec près de quatre millions de spectateurs en France et une exploitation simultanée dans cinq salles à Madrid. Aujourd’hui un classique incontournable des films de cape et d’épée qui n'a pas pris une ride. – ES : El burlador de Castilla, IT : Le avventure di Don Giovanni, DE : Die Liebesabenteuer des Don Juan, PT : As aventuras de D. Juan, GB : The New Adventures of Don Juan.
1949Don Juan Tenorio (AR) de Luis César Amadori [d’apr. José Zorrilla] ; Argentina Sonor Film, 106 min. – av. Luis Sandrini (Don Juan), Tita Merello, Jorge Salcedo, Virginia Luque, Ricardo Galache.
1950*Don Juan / Le Plus Bel Amour de Don Juan (ES/FR) de José Luis Saénz de Heredia 
Chapalo Films, 124 min. – av. Antonio Vilar (Don Juan), Maria Rosa Salgado (Doña Inés de Ulloa), Annabella (Doña Ontiveras), Enrique Guitart (Don Luis Mejía), Santiago Rivero (Don Gonzalo de Ulloa), Maria Rosa Salgado.
En 1556, à la fin du règne de Charles Quint, le vieux Don Diego Tenorio, père du séducteur, apprend par son ami Don Gonzalo que Don Juan a déserté l’armée espagnole et s’est réfugié à Venise. Tournage en extérieurs à Madrid, à l’Escorial, à Séville et aux studios Ballesteros (Madrid), d’après la pièce de José Zorrilla.
1952[Il maestro di Don Giovanni / Crossed Swords (Le Maître de Don Juan) (IT/US) de Milton Krims ; United Artists. – av. Errol Flynn, Gina Lollobrigida. – cf. Renaissance, Italie.]
1952Don Juan Tenorio (ES) d’Alejandro Perla ; Mezquiriz Prod. [d’apr. José Zorrilla], 93 min. – av. Enrique A. Diosdado (Don Juan), Maria Carmen Diaz de Mendoza (Doña Inés), Gaspar Campos (Don Diego), José Maria Rodero (Don Luis). – Captation d’une mise en scène de Luis Escobar (avec décors et costumes signés Salvador Dali) au Teatro Nacional Maria Guerrero.
1953(tv) The Last Night of Don Juan (US) « Omnibus » no. 19 (CBS 15.3.53), 50 min. – av. Fredric March (Don Juan), Joseph Schildkraut. – D’après la pièce « La dernière nuit de Don Juan » d’Edmond Rostand (1911).
1953Δ Les hommes ne pensent qu’à ça (FR) d’Yves Robert. – av. Jean-Marie Amato (Don Juan).
1955Don Juan / El amor de Don Juan (FR/ES/IT) de John Berry 
Films du Cyclope-Prod. Benito Perrojo-DaMa-CEA, 84 min. – av. Fernandel (Sganarelle), Erno Crisa (Don Juan), Roland Armontel (Gouverneur), Simone Paris (Doña Maria), Carmen Sevilla (Serranilla), Christine Carère (Doña Inès), Micheline Dax (Doña Elvira), Armontel (le gouverneur de Tolède), Fernando Rey (Don Iñigo), José Sepúlveda (Don Ramon).
Situé à Tolède au XVIe siècle. Afin de rendre service à son maître, Leoporello-Sganarelle se fait passer pour Don Juan, suborneur de toutes les femmes de la région et condamné à être brûlé vif. Alertées par Serranilla, les femmes de la cité l’arrachent au bûcher. – Une comédie fabriquée sur mesure pour Fernandel, mais qui s’essoufle rapidement malgré quelques excellents moments de pastiche du film de cape et d’épée hollywoodien (Sganarelle se duelle contre dix-neuf adversaires). Envolée également la réflexion sur le mythe que promettait l’entrée en matière (« le nom et le costume font le séducteur »). Tourné en Technicolor, extérieurs à Feucherolles v. Poissy (pour le village d’Andalousie), intérieurs aux studios de la C.E.A. à Madrid et à Billancourt. Un gros succès populaire avec 3,4 millions de spectateurs en France. Réalisateur initialement pressenti : Henri Decoin, remplacé par l’Américain exilé John Berry, victime du maccarthysme.
1955Don Juan / Don Giovanni (AT) de H. Walter Kolm-Veltee ; Josef A. Vesely/Akkord-Film GmbH (Wien), 90 min. – av. Cesare Danova (Don Giovanni), Josef Meinrad (Leporello), Marianne Schönauer (Doña Anna), Fred Hennings (Komtur), Jean Vinci (Don Octavio), Lotte Tobisch (Doña Elvira). – L’opéra de Mozart filmé en Agfacolor à Vienne.
1955Don Giovanni (GB) de Paul Czinner et Alfred Travers ; Harmony-Festival de Salzbourg [d’apr. l’opéra de Mozart], 160 min. – av. Cesare Siepi (Don Juan), Otto Edelmann (Leporello), Elizabeth Grummer (Doña Anna), Lisa Della Casa (Doña Elvira), Erna Berger (Zerlina), Deszo Ernster (Commandeur).
1957(tv) The 1000th Night of Don Juan (La 1000ème nuit de Don Juan) (US/GB) de Lawrence Huntington 
Marcel Leduc, Norman Williams/Inter-TV Prod.-Motley Films, série « The Errol Flynn Theatre » no. 10 (29.12.56), 25 min. – av. Errol Flynn (Don Juan), Jean Kent (Henrietta), Thomas Duggan (marquis Luigi), Reginald Beckwith (Leporello), Judy Wyler (Maddalena), Alexander Gauge (son amoureux).
Errol Flynn reprend sur le tard son rôle de Don Juan, qui doit ici prouver son amour à une beauté de la cour, seulement voilà : « il est nettement plus âgé qu’autrefois, et il est le seul à ne pas l’avoir encore remarqué », commente ironiquement Flynn. Son Don Juan ne conquiert pas Maddalena, qui fugue avec un autre amoureux, et le séducteur retourne auprès de sa fidèle Henrietta, qu’il finit par épouser. Filmé aux studios de Bray (Berkshire).
1958(tv) Don Juan Tenorio (ES) de Juan Guerrero Zamora
Série "Fila Cero", Radiotelevisión Española. - av. Valeriano Andrés (Don Juan Tenorio), Maruchi Fresno, Jos Vivó, Conquita Velasco. - La pièce de José Zorrilla.
1958Don Juan legutolsó kalandja [La Dernière Aventure de Don Juan] (HU) de Márton Keleti ; Hunnia, 92 min. – av. Zoltán Várkonyi (Don Juan), Antal Páger (Leporello), Margit Bara, György Pálos, Imre Apáthi, Tibor Benedek.
1960(tv) Don Juan in Hell (US) de Don Richardson [d’apr. G. B. Shaw] (WNTA Newark 15.2.60). – av. Hurt Hatfield (Don Juan), Siobhan McKenna (Doña Anna), Dennis King (Commandeur), George C. Scott (le diable), Marc Connelly.
1962(tv) Don Juan Tenorio (ES) de Federico Ruiz
Radiotelevisión Española. - av. José María Seoane, Marías del Puy. - La pièce de José Zorrilla.
1963(tv) Don Juan Tenorio (ES) de Juan Guerrero Zamora
Série « Gran Teatro » [d’apr. José Zorrillo] (TVE 27.10.63), 90 min. – av.Javier Armet (Don Juan), Maite Blasco (Doña Inés), Mara Cruz, Sancho Gracia, Antonio Acebal, Irene Daina, Maruchi Fresno.
1965(tv) **Dom Juan ou le Destin de pierre (FR) de Marcel Bluwal 
ORTF (1e Ch. RTF 6.11.65), 107 min. – av. Michel Piccoli (Dom Juan), Claude Brasseur (Sganarelle), José Steiner (Charlotte), Angelo Bardi (Pierrot), Anouk Ferjac (Doña Elvira), Yves Arcanel (Dom Alonse), Lucien Nat (Dom Luis), Josée Steiner (Charlotte), Françoise Caillaud (Mathurine), Michel Etcheverry (le commandeur).
Le drame de Molière, une des grandes réussites de la télévision française, magnifiquement interprétée par Michel Piccoli. Un mélange de révérence et d'audace, des décors constamment surprenant (le manège de chevaux, l'hôtel, la plage, l'antre du commandeur), des costumes atemporels, un phrasé moderne. Bluwal n'a jamais fait mieux.
1965(tv) Don Juan oder Die Liebe zur Geometrie (DE) de Michael Kehlmann
Bayerischer Rundfunk (BR 21.10.65), 120 min. - av. Helmuth Lohner (Don Juan), Hertha Martin (Miranda), Greta Zimmer (Doña Elvira), Fritz Schulz (Don Gonzalo, contour de Séville), Ina Peters (Doña Inez), Dieter Rupp (Don Rodrigo). - La comédie de Max Frisch.
1966(tv) La locura de Don Juan (ES) série « Novela » (TVE 21.2.66), 50 min. – av. Carlos Lemos, Ana de Leyva, Mayrata O’Wisiedo.
1966(tv) Don Juan Tenorio (ES) de Gustavo Pérez Puig
Série « Estudio 1 » [d’apr. José Zorrillo] (TVE 2.11.66), 140 min. – av. Francisco Rabal (Don Juan), Concha Velasco (Doña Inés), Fernando Guillén (Don Luis Mejía), José María Escuer (Don Gonzalo Ulloa), Tota Alba (Brigida), Antonio Almorós (cpt. Centellas), Ana María Vidal (Doña Ana de Pantoja), Antonio Almorós, Irene Daina, Manuel de Blas, Francisco Dumont, Maruchi Fresno, Julio Goróstegui, Carmen Luján.
1967(tv) Don Giovanni (IT) de Vittorio Cottafavi [d’apr. Molière] (RAI 5.5.67). – av. Giorgio Albertazzi (Don Juan), Franco Parenti, Sergio Tofano.
1968(tv) Don Juan revient de guerre (FR) de Marcel Cravenne ; ORTF (1e Ch. 10.9.68). – av. Jean Rochefort (Don Juan), Françoise Bertin, Jacqueline Piereux, Michelle Marquis, Reine Bartève, Sylvie. – La pièce d’Ödön von Horvath.
1968(tv) El Burlador (ES) de Juan Guerrero Zamora
Série "Novela", Radiotelevisión Española (Madrid) (TVE 11.11.68), 50 min. - av. José Luis Lespe (Don Juan), Antonio Queipo (Don Diego), Maruchi Fresno (la mère), Elisa Ramiorez (Jeronima), Tomás Blanco (Cuellar), Pilar Muñoz (Francisca), Charo Soriano (Isabella). - La pièce de Tirso de Molina.
1968(tv) Don Juan Tenorio (ES) de Pedro Amalio López ;
Série « Estudio 1 » [d’apr. José Zorrillo] (TVE 5.11.68), 140 min. – av. Juan Diego (Don Juan), María José Goyanes (Doña Inés), Ramón Ballesteros (Don Luis Mejía), Luis Peña (Don Gonzalo de Ulloa), Pilar Muñoz (Brigida), Pedro Sempson (Don Diego Tenorio), Verónica Luján (Doña Ana de Pantoja).
1970Le calde notti di Don Giovanni / Los amores de Don Juan (La Vie sexuelle de Don Juan) (IT/ES) d’Al Bradley [=Alfonso Brescia] ; Fenix-Luis, 110 min. – av. Robert Hoffman (Don Juan), Barbara Bouchet, Ira de Fürstemberg, Pepe Calvo, Maria Montez, Edwige Fenech.
1970(tv) Don Juan Tenorio (ES) de Luis Escobar ; série « Estudio 1 » [d’apr. José Zorrilla] (TVE 13.11.70), 140 min. – av. Carlos Larrañaga (Don Juan), Emma Cohen (Doña Inés), Ismael Merlo (Don Gonzalo de Ulloa), Pedro Osinaga (Don Luis Mejía), Mari Carmen Prendes (Brigida).
1970(tv) A hódítás iskolája, avagy Don Juan bünhödése [L'Ecole de la conquête ou La Punition de Don Juan] (HZ) de László Nemere
Magyar Televízió Zrt. (MTV), 90 min. - av. László Sinkó (Don Juan), Judit Halász (Miranda), Gyula Benkö (Don Gonzalo), Zsuzsa Zolnay (Doña Elvira), Ilona Béres (Doña Ana). - Le script de Tamás Békés s'inspire de Tirso de Molina, de Max Frisch, de Molière, de Pouchkine et d'Henry de Montherlant (La Mort qui fait le trottoir - Don Juan, 1956).
1970Don Giovanni (IT) de Carmelo Bene (+ prod.), 80 min. – av. Carmelo Bene (Don Juan), Salvatore Vendittelli (Commandeur), Lydia Mancinelli, Gea Marotta.
1971Don Juan v Tallinje (Don Juan à Talline) (SU) d’Arno Kruusement ; Tallinfilm, 69 min. – av. Hunta Virkava (Don Juan), Lembit Ulfsak, Julia Sooster, Jaak Tamlecht, Ants Eskola. – Une femme déguisée en homme se fait passer pour Don Juan.
1973(tv) Don Juan (DK) de Leon Feder [d’apr. Molière] ; Danmarks Radio, 93 min. – av. Henning Moritzen (Don Juan), Ole Ernst (Sganarelle), Pute Schaufuss (Doña Elvira), Henning Palner, Finn Storgaard.
1973(tv) Don Juan Tenorio (ES) de José Antonio Páramo
Série « Estudio 1 » [d’apr. José Zorrilla] (TVE 2.11.73), 140 min. – av. Fernando Guillén (Don Juan), Maria José Goyanes (Doña Inés), José Martin (Don Luis Mejía), Julia Caba Alba (Brigida), Belinda Corel (Doña Ana de Pantoja), Carlos Lemos (Don Gonzalo Ulloa).
1974(tv) Don Juan (ES) d’Antonio Mercero 
TVE [d’apr. José Zorrilla], 34 min. – av. Pedro Osinaga (Don Juan), Agata Lys (Doña Inés), José Martin, Andrés Mejuto, Carmen Maura, Paco Cecilio, Antonio Medina, Maria Garralón, José Vidal, Luis Ciges, Ketty de la Cámera. – Parodie musicale.
1976(tv) El burlador de Sevilla (ES) de Gustavo Pérez Puig
Série "Teatro estudio", Radiotelevisión Española (Madrid) (TVE) 28.11.76), 120 min. - av. Javier Escrivá (Don Juan), Inma de Santis (Doña Ana), María Luisa Merlo, Anna María Vidal, José Calvo, José María Escuer. - La pièce de Tirso de Molina.
1976(tv) Don Juan o el amor a la geometría (ES) d'Antonio Chic
Série "Teatro Club", Radiotelevisión Española (Madrid) (TVE 19.12.76), 90 min. - av. Joaquín Kremel (Don Juan), Montserrat García Sagués (Doña Ana), Montserrat Carulla (Doña Elvira), Mario Gas (Don Rodrigo), Joaquim Cardona (Leporello). - La pièce de Max Frisch.
1977Viva/muera, Don Juan Tenorio (ES) de Tomás Aznar
Cinévisión-Alborda P.C., 99 min. - av. Llorenç/Lorenzo Santamaría (Don Juan), Angela Molina, Juan Simone, Jesús Fernández, Paquita Rico, Massiel, Raquel Rodriguo, María Elena Flores.
Comédie parodique: l'incorrigible séducteur ne combat pas seulement les maris trompés, mais aussi la tyrannie de l'Inquisition et la corruption de l'administration royale.
1977(tv) Don Juan és a kövendég [Don Juan et l'invité] (HU) d'András Rajnai
Magyar Televízió, Budapest (MTV 1.12.78), 6 min. - av. Jácint Juhász (Don Juan), Marianna Moór (Doña Isabel), Edit Szalay (Tisbea), Judit Miklósy (Doña Ana).
1979***Don Giovanni (GB/FR/IT) de Joseph Losey 
Daniel Toscan du Plantier/Gaumont-Camera One-Opera-Janus, 176 min. – av. Ruggero Raimondi (Don Giovanni), John Macurdy (Commandeur), Edda Moser (Doña Anna), Kiri Te Kanawa (Doña Elvira), Kenneth Riegel (Don Ottavio), José van Dam (Leporello), Teresa Berganza (Zerlina), Malcolm King (Masetto).
Une adaptation visuellement et musicalement stupéfiante de l’opéra de Mozart, une superproduction de prestige dont l’action est transposée au XVIIIe s. Toutefois, la perfection esthétique de l’ensemble étouffe un peu l’émotion musicale. Tournage à Venise (Église du Rédempteur), dans les lagunes de Vénétie et à Vicenza (Villa Rotonda de l’architecte Palladio).
1979(tv) Don Juan, épisode de Malenkiye tragedij [Petites tragédies] (SU) de Mikhail Schvejtser [d’apr. Pouchkine] ; Gosteleradio-Mosfilm, 240 min. – av. Vladimir Vysotsky (Don Juan), Leonid Kuravlyov (Leporello), Natalia Belokhvostikova (Doña Anna).
1980(tv) Le Fourbe de Séville (FR) d'Édouard Logereau (tv) et Jacques Rosny (th)
ORTF (TF1 3.7.80). - av. Jean-Pierre Bouvier (Don Juan), Jean Leuvrais (Don Pedro/Don Diègue), Daniel Dhubert (Ripio), Monique Nevers (Isabelle), Paul-Émile Deiber (le commandeur), Yves Pignot (Cathalinon). - Tirso de Molina adapté par Marcelle Auclair et Alain Prévost, captation du Festival de Sarlat.
1983(tv) Don Juan Tenorio (ES) de Miguel Narros
Série « Estudio 1 » [d’apr. José Zorrilla] (TVE 1.11.83), 140 min. – av. Fermi Reixach (Don Juan), Nuria Gallardo (Doña Inés), Manuel de Blas (Don Gonzalo de Ulloa), Helio Pedregal (Don Luis Mejía), Isabel Mestres (Doña Ana de Pantoja).
1985Iskoucheniye Don-Zhuana [La tentation de Don Juan] (SU) de Grigori Koltunov, Vassili Levin ; Odessa Film Studios, 91 min. – av. Ivars Kalnins (Don Juan), Yelena Finogeyeva (Doña Anna), Stanislav Sadalski (Sgagnarelle), Yelena Tonounts (Doña Dolores), Giri Tokhadzé (le roi). – D’après une pièce de Lesya Ukrainka.
1987(tv) Don Juan (SE) de Ragnar Lyth [d’apr. Molière] ; STV, 110 min. – av. Thorsten Flinck (Don Juan), Mats Bergman (Sganarelle), Charlotta Larsson (Doña Elvira), Agneta Ekmanner, Gösta Bredefeldt.
1988Don Juan, mi querido fantasma (ES) d’Antonio Mercero ; BMG Films, 103 min. – av. Juan Luis Galiardo (Don Juan), Maria Barranco (Doña Inès), José Sazatornil Saza, Verónica Forqué, Rossi De Palma, Loles León. – Don Juan s’échappe du Purgatoire et s’égare au XXe siècle.
1989® (tv) Giovanni oder die Fährte der Frauen (DE) de Jochen Richter. – av. Juraj Kukura (Don Juan), Jörg Richter (Leporello), Anja Kruse (Doña Anna).
1990Don Juan / Monologue (FR) d’Alexi Rimbaud, 20 min. – av. Grégory Herpe (Don Juan).
1991Don Juan en los infiernos (ES) de Gonzalo Suárez ; Ditirambo-Rocabruno-RTVE, 98 min. – av. Fernando Guillén (Don Juan), Mario Pardo (Sganarelle), Charo Lopez (Doña Elvira), Hector Alterio (père de Don Juan), Ana Alvarez (Chiquilla India), Iñaki Aierra (le roi Philippe II), Oleg Fedorov.
1997(tv) Don Juan Tenorio (Don Juan, séducteur d’une nuit) (ES) de José-Luis García-Berlanga ; RTVE-Galanber-Gonafilm (TVE 29+30.10.97), 2 x 90 min. – av. José Coronado (Don Juan Tenorio), Andrea Occhipinti (Don Luis Mejia), Silvia Abascal (Doña Iñes de Ulluoa), Carlos Tristancho (Ciutti), Francisco Casares (Don Alonso), José Manuel Cervino (Don Gonzalo de Ulloa). – Don Juan est un capitaine espagnol désoeuvré qui sévit à Naples en paix en 1550 (d’après le drame de José Zorrilla).
1998**Don Juan (FR/ES/DE) de Jacques Weber
France 3 Cinéma-Mate-Tornasol-Road Movies, 104 min. – av. Jacques Weber (Don Juan), Michel Boujenah (Sganarelle), Arnaud Bédouet, Emmanuelle Béart (Doña Elvire), Danis Lavant, Jacques Frantz.
Molière tourné en décors naturels, sous un soleil écrasant au Sud de l’Espagne. Une réussite majeure, dynamisée par des chevauchées, un rythme soutenu et un Don Juan moderne, éternel révolté, las, grisonnant, qui séduit par habitude et sait sa mort proche.
2001Amor y morir en Sevilla / Don Juan Tenorio (ES) de Victor Barrera [d’apr. José Zorrilla] ; Gamiani Enterprises, 90 min. – av. Antonio Doblas (Don Juan), Ana Ruiz (Doña Iñes de Ulloa), Alfonso Rosso, José Luis Garcia Perez (Don Luis Mejia), Cuca Esribano (Doña Ana de Pantoja), Paco León (Ciutti).
2001(tv) Don Juan oder Die Liebe zur Geometrie (AT/DE) de Thomas Birkmeir
ZDF-ORF. - av. Herbert Föttinger (Don Juan), Sandra Cervik, Petra Morzé, Eugen Stark. - La pièce de Max Frisch, captation du Theater an der Josefstadt à Vienne.
2010® Io, Don Giovanni (Don Giovanni, naissance d’un opéra) (IT/ES) de Carlos Saura. – av. Borja Quiza (Don Giovanni), Sergio Foresti (Leporello), Ketevan Kemoklidze (Doña Elvira), Francesca Inaudi (Costanza), Carlo Lepore (Commendatore). – La genèse romancée de l’opéra, cf. Autriche : Mozart (6.1).