Ia - NAPOLÉON ET L'EUROPE

3. ENFANCE, JEUNESSE ET PREMIERS FAITS D’ARMES (1769 à 1795)

3.1. Films sur l’enfance et la jeunesse

1911Fra’ Bernardino (IT)
Società Italiana Cines, Roma, 245 m. – Le comte Bernardo Ferrante est entré jeune dans l’armée du roi de Sardaigne et y fait carrière jusqu’au jour où, suite à une rivalité amoureuse pour une actrice, il tue en duel le vicomte Gaston. Il se retire au couvent d’Algaiola dans sa patrie, la Corse, sous le nom de frère Bernardino. Lorsque la République de Gênes, chassée en Corse et criblée de dettes, vend l’île à Louis XV le 15 mai 1768, Pascal Paoli s’insurge contre l’« envahisseur ». Bernardino devient aumônier et conseiller militaire de l’armée corse. Il tombe le 8 octobre lors de l’assaut de Borgo. Onze mois plus tard naît Napoléon, citoyen français.
1912Δ La Marseillaise (FR) d’Émile Chautard ; Films éclair. – av. ÉMILE DRAIN (Napoléon Bonaparte). – Alors que Rouget de Lisle (George Wague) chante son hymne apparaît brièvement, au-dessus de sa tête, en surimpression, le jeune général Bonaparte entraînant ses troupes au combat. C’est la première fois qu’Émile Drain l’interprète.
1923Δ Scaramouche (US) de Rex Ingram ; Metro Pictures, 132 min. – av. SLAVKO VORKAPICH (le lieutenant Napoléon Bonaparte), Ramon Novarro (Scaramouche alias André Moreau). – Vers la fin du film (tiré du best-seller de Rafael Sabatini), Bonaparte, jeune officier d’artillerie en permission, fait une brève apparition en assistant perplexe à l’assaut des Tuileries en 1792. D’origine serbe, Slavko Vorkapich deviendra monteur, réalisateur de seconde équipe et directeur des effets spéciaux à la Metro-Goldwyn-Mayer.
1927® Napoléon (FR) d’Abel Gance. – av. VLADIMIR ROUDENKO (Napoléon enfant), ALBERT DIEUDONNÉ (Napoléon Bonaparte), Eugénie Buffet (Laetitia Bonaparte), Sylvio Caviccia (Lucien Bonaparte), Acho Chakatouny (Carlo Pozzo di Borgo), Léon Courtois (gén. Jean-François Carteaux), W. Percy Day (l’amiral Sir Samuel Hood), Yvette Dieudonné (Élisa Bonaparte), Paul Franceschi (le professeur de géographie), Antonin Artaud (Marat), Abel Gance (Saint-Just), Marguerite Gance (Charlotte Corday), Simone Genevois (Pauline Bonaparte), Jean Henry (sgt. Jean-Andoche Junot), Alexandre Koubitzky (Danton), Léon Larive (le Supérieur de l’École de Brienne), Pierrette Lugan (Caroline Bonaparte), Louis Monfils (un cuisinier à Brienne), Fernand Rauzena (Louis Bonaparte), Louis Sance (Louis XVI), Maurice Schutz (Pascal de Paoli), Edmond van Daële (Robespierre). – Parties I à IV (3h25) : l’adolescence de Bonaparte à Brienne (la bataille de boules de neige), le Club des Cordeliers et la Terreur à Paris, les Bonaparte chassés de Corse, le siège de Toulon et la fin de Robespierre (détails, cf. p. 6).
1942Vendetta (US) de Joseph M. Newman
Série « John Nesbitt’s Passing Parade » no. 33, Jack Chertok/Metro-Goldwyn-Mayer, 11 min. – av. Stephen McNally (Carlo Pozzo di Borgo), JOE KIRK (Napoléon), James Seay (le tsar Alexandre), Herbert Evans, Tommy Rall, John Nesbitt (narration).
La Corse : la vengeance de Carlo Andrea Pozzo di Borgo (1764-1842), un ami d’enfance de Napoléon et de Joseph Bonaparte qui, allié à Pasquale Paoli, devient leur ennemi le plus acharné lorsqu’il refuse le diktat de la Convention et l’annexion de l’île par la France républicaine. Pozzo et Paoli acceptent l’aide étrangère pour chasser les Bonaparte de l’île et, de 1794 à 1796, lors du protectorat anglais sur la Corse, Pozzo est président du Conseil d’État sous Sir Gilbert Eliott (le gouverneur de l’éphémère Royaume de Corse). Exilé à Londres en 1796, passé au service des Habsbourg puis ambassadeur du tsar Alexandre, Pozzo di Borgo poursuivra Napoléon d’une haine tenace jusqu’au Congrès de Vienne. Un docu-reportage écrit par DeVallon Scott.
1949Δ The Black Book / Reign of Terror (Le Livre noir/BE : Sous la Terreur) (US) d’Anthony Mann ; Eagle Lion, 88 min. – av. SHEPHERD STRUDWICK (la voix de Napoléon Bonaparte), Arnold Moss (Joseph Fouché), Richard Hart (François Barras), Norman Lloyd (Tallien). – Le 10 thermidor, la Terreur prend fin, Robespierre est guillotiné à son tour. à la fin de l’exécution, Fouché croise un jeune lieutenant (montré de dos seulement) qui lui déclare: « La grande qualité d’un homme politique, c’est d’être capable de prévoyance. » – Son nom ? « Napoléon Bonaparte... »
1952Δ Scaramouche (US) de George Sidney ; MGM, 118 min. – av. ARAM KATCHER (Napoléon Bonaparte), Eleanor Parker (Léonore), Stewart Granger (Scaramouche alias André Moreau). – À la fin du chef-d’œuvre de Sidney, délaissée par Moreau qui se marie avec Aline de Gavrillac, la comédienne Léonore se tourne vers son nouvel amant, le jeune Bonaparte (en costume d’empereur, alors que nous sommes en 1789 !), au son de la Marseillaise. Ce gag final sera coupé lors de la première distribution du film en France. Le comédien-réalisateur turc Aram Katcher campera à nouveau Napoléon dans la télésérie I Dream of Jeanie, épisode My Master, Napoleon’s Buddy (1967).
1955Δ (tv) Marceau ou Les Enfants de la République (FR) de René Lucot (1re Ch. RTF 30.4.55). – av. CLAUDE BERTRAND (Napoléon Bonaparte), Marc Cassot (gén. François-Séverin Marceau). – En 1790, sur le Champ de Mars à Paris, Talma, Chénier, Marceau, l’abbé Pascal et Bonaparte se lient d’amitié. Leurs chemins se croisent en 1793, 1784 et 1796, à travers les vicissitudes de la Révolution.
1961Δ (tv) Marceau ou Les Enfants de la République (FR) de René Lucot (1re Ch. ORTF 11.3.61). – av. DENIS MANUEL (Napoléon Bonaparte), Jacques Destoop (gén. François-Séverin Marceau), Robert Bousquet (François-Joseph Talma), Bernard Woringer (gén. Jean-Baptiste Kléber). – Remake de 1955.
1964Δ (tv) The Reign of Terror / US: The French Revolution (GB) de Henric Hirsch, John Gorrie (BBC 8.8.64), 25 min. – av. TONY WALL (gén. de brigade Napoléon Bonaparte), John Law (Paul Barras). – Science-fiction de la série Doctor Who : des voyageurs dans le temps tentent de sauver des victimes de Robespierre.
1966Δ (tv) Reign of Terror (US) de Sobey Martin (ABC 18.11.66), 50 min. – av. JOEY TATA (ltn. Napoléon Bonaparte). – Science-fiction de la série The Time Tunnel (Au cœur du temps) : voyage dans le temps, en l’occurrence à Paris en octobre 1793. Les aventuriers du XX e siècle parviennent à faire évader le Dauphin à bord d’un navire en partance pour l’Angleterre. Auparavant, ils croisent le lieutenant d’artillerie Bonaparte qui contrôle l’accès au port et détournent son attention en lui prédisant un avenir glorieux.
1966Δ I due sanculotti (IT) de Giorgio Simonelli ; Flora-Variety, 90 min. – av. ORESTE LIONELLO (Napoléon Bonaparte). – Pitrerie filmée à Cinecittà : Paris en 1789, les frères Franco (Franco Franchi) et Ciccio (Ciccio Ingrassia) entrent au service du docteur Guillotin, sont enrôlés de force dans l’armée républicaine, sèment la pagaille dans le régiment que commande Bonaparte contre des factions royalistes, et échappent à la guillotine grâce à l’intervention du Mouron Rouge.
1971(tv) Le Voyageur des siècles : Le Bonnetier de la rue Tripette (FR) de Jean Dréville
ORTF (TF1 7-28.8.71), 4 x 90 min. – av. Robert Vattier (prof. d’Audigné), Hervé Jolly (Philippe d’Audigné), Raymond Baillet (Brunot), Michel Le Royer (La Fayette), ROGER CAREL (Napoléon Bonaparte), Pierre Mirat (Louis XVI), André Var (Louis-Antoine Fauvelet de Bourrienne), Lucien Fegis (Gamain, serrurier du roi).
Inventeur d’une machine à voyager dans le temps, d’Audigné cherche à sauver une aïeule morte sur l’échafaud pendant la Révolution. À cet effet, il modifie le cours de l’histoire : Louis XVI meurt dans son lit, Louis XVII lui succède et Napoléon exerce la profession de bonnetier (épisode no. 4). Une uchronie pleinement réussie, d’après un scénario et des dialogues de Noël-Noël.
1982(tv) Le Voyageur imprudent (FR) de Pierre Tchernia
ORTF (A2 2.1.82), 83 min. – av. Thierry Lhermite (Pierre Saint-Menoux), Anne Caudry (Annette Essaillon), Jean-Marc Thibault (Noël Essaillon), Michel Berreur (M. de Saint-Menoux, l’aïeul), OLIVIER KOROL (gén. Napoléon Bonaparte), Nicolas Guiraud (le petit tambour), Gillian Gill (la cantinière), Jean Le Mouel (le lieutenant), Jean Guiraud (le tambour).
Science-fiction uchronique d’après le roman de René Barjavel (1943), adapté par Pierre Tchernia : le mathématicien Saint-Menoux, un voyageur dans le temps, débarque au moment du siège de Toulon en 1793 et entreprend d’assassiner le jeune Bonaparte afin de voir si un autre général prendra sa place, refaisant ainsi l’Histoire, et prouvant que le destin de l’humanité est scellé ; l’assassinat permettrait accessoirement d’éviter à l’humanité les vingt ans de guerres qui suivront. Au dernier moment, un soldat s’interpose et meurt à la place du futur empereur. Seulement voilà, ce soldat n’est autre que l’aïeul de Saint-Menoux : en mourant, sa descendance disparaît et Pierre est précipité dans le néant de l’Histoire. Un sujet original gâté par un ton trop gentillet et un manque manifeste de moyens.
1989Δ (tv) France, images d’une révolution (FR) d’Alec Costandinos ; UGC, 40 min. – av. PIERRE MASSIMI (Napoléon Bonaparte). – Un docu-fiction construit à partir de scènes clés de la Révolution française.
2004(tv) Nabuliò Buonaparte, la jeunesse d’un chef (FR) de Daniel Peressini
Saint Louis Productions-France 3 Corse-France 5-Planète (Arte 12.4.04), 51 min. – av. UGO PERESSINI (Napoléon enfant), Francis Aiqui (James Boswell, écrivain et avocat écossais, 1740-1795), Pierre Salasca (le hussard), Antoine Marc Luciani, Marien et Florent Tavera, José Fogacci, Elodie Naquino et les voix de Robin Renucci et François Nativi.
La jeunesse à Ajaccio du petit Nabuliò di Buonaparte, deuxième fils d’un avocat de petite noblesse, est indissociable de la Corse, de sa mère Laetitia, de la notion de clan et d’exil. Lorsqu’à neuf ans, Nabuliò quitte l’île pour embrasser l’École royale militaire de Brienne-le-Château (Aube), il ne parle pas un mot de français. Désireux de reconnaissance sociale, son père Charles Marie a demandé au comte de Marbeuf, commandant en chef des troupes françaises en Corse et protecteur de la famille Bonaparte, de permettre à ses fils de poursuivre leurs études dans des écoles du royaume fréquentées par la noblesse. Favorable à la Révolution, Napoléon, de retour en Corse et nommé colonel de la garde d’Ajaccio en 1792, se heurte à Pasquale Paoli. Dépité, il doit fuir en France avec sa famille ... Un docu-fiction original qui décripte la personnalité et les tourments du jeune Corse au moyen de reconstitutions effectuées sur place et des extraits du film d’Abel Gance, avec la participation du prince Charles Napoléon, de Robin Renucci et du Chœur d’hommes de Sartène dirigé par Jean-Paul Poletti.
2007(tv) Napoleon (Napoléon : La Naissance d’un stratège) (GB) de Nick Murphy
Série « Heroes & Villains (Chefs de guerre) » ; Mark Hedgecoe/BBCtv-Discovery Channel-Pro Sieben-Temple of Time (BBC1 12.11.07), 59 min. – av. TOM BURKE (cpt. Napoléon Bonaparte), Rob Brydon (Stanislas Fréron), Richard McCabe (Paul Barras), Laura Greenwood (Pauline/Paoletta Bonaparte), Alice Krige (Laetitia Bonaparte-Ramolino), Alex Lowe (sgt. Jean-Andoche Junot), Kenneth Cranham (gén. Jean-François Carteaux), Gina Bellman (la générale Catherine Carteaux), Darren Queralt (Vivant Denon), Roger Ashton-Griffiths (gén. François Amédée Doppet), Anthony Higgins (gén. Jacques François Dugommier).
Synopsis : En août 1793, les royalistes s’insurgent à Toulon et invitent les Anglais dans la ville ; la flotte anglo-espagnole, 21 navires de ligne, tient la rade de Toulon et menace d’envahir la France par le sud ; les Espagnols font pression depuis les Pyrénées, les Autrichiens, les Piémontais et les Napolitains approchent à l’est. La ville doit être reprise, mais les troupes de la Convention commandées par le général Carteaux (et son épouse) sont impuissantes. À Marseille, le clan des Bonaparte, des réfugiés corses, se sent méprisé dans cette France guillotineuse qui est devenue « l’enfer sur terre ». Maman Laetitia vomit la nouvelle société jacobine et somme son fils de « se faire un nom pour le bien de la famille ». Le Comité de Salut Public à Paris promeut le capitaine de vingt-quatre ans commandant d’artillerie du district de Toulon (septembre-décembre 1793). Bonaparte propose d’attaquer d’abord la rade en canonnant les navires anglais depuis la péninsule, puis d’assaillir la ville de nuit pour limiter l’efficacité du tir ennemi ; personne ne l’écoute. Il risque la cour martiale en contrevenant aux ordres du ménage Carteaux et en défiant le sournois conventionnel Fréron qui le menace plus d’une fois du « Rasoir National », car Bonaparte ose affirmer que « le pouvoir ne se partage pas avec le peuple, il se vole, comme sous l’Ancien Régime » !
Le téléfilm de Nick Murphy est l’unique fiction consacrée au siège de Toulon, si l’on excepte l’époustouflante séquence mise en scène par Abel Gance pour la partie III de son Napoléon (1927). C’est là son unique mérite. Tourné dans les fortifications de Malte, le film cherche vainement à reconstituer la première victoire militaire du jeune Bonaparte, sujet massacré par la maladresse et la confusion permanente de la mise en scène (la tactique du siège est incompréhensible), par les approximations du script, sans parler de l’inanité de l’interprétation. L’assaut final sous la pluie battante (Bonaparte y est blessé à la cuisse) nous est offert avec moult ralentis et violons. Quant au jeune Corse joué par Tom Burke, c’est un dadais chevelu légèrement empâté, au sourire niais et montrant autant d’autorité qu’un koala.
2013Δ (tv) Une femme dans la Révolution (FR) de Jean-Daniel Verhaeghe (FR3 21.12.13). – av. THOMAS SAGOLS (Napoléon Bonaparte), Nicolas Vaude (Jacques-Louis David), Quentin Ogier (Joseph Fouché). – Un jour de printemps 1794, Manon, l’héroïne vendéenne de cet ambitieux téléfilm en deux parties, accueille dans le restaurant où elle travaille un client maigre et sauvage, jeune général de la République qui vient de se distinguer à Toulon ; il dit s’appeler Bonaparte. Plus tard, David dessine le portrait du « nabot à l’accent corse » (Fouché).