II - LE ROYAUME D’ANGLETERRE

Robin des Bois (Errol Flynn) se place au service du roi (Ian Hunter, à gauche)
Dans « The Adventures of Robin Hood » de Michael Curtiz, 1938

4. RICHARD Ier CŒUR DE LION (1189 / 1199)

Né au Palais Beaumont (Oxford) en 1157, fils d’Henry II Plantegenêt et d’Aliénor d’Aquitaine. Duc d’Aquitaine dès l’âge de 14 ans, comte d’Anjou et duc de Normandie. A la mort de son père, Richard rompt sa promesse d’épouser Alix/Adèle/Alice de France (demi-sœur de Philippe II Auguste) – ex-maîtresse d’Henry II – et participe à la Troisième Croisade contre le sultan Saladin (1189-1192), tentant vainement de reprendre Jérusalem aux musulmans. Richard et Philippe II Auguste craignent mutuellement que l’autre n’usurpe ses territoires en son absence, aussi les deux rois partent-ils ensemble pour la Palestine après s’être engagés à défendre les possessions l’un de l’autre pendant qu’ils seront à la croisade. En route pour le Proche-Orient, Richard épouse Bérengère/Berengaria de Navarre à Chypre, union qui restera sans descendance. Pendant l’absence de son fils, la reine-mère Aliénor d’Aquitaine est régente du royaume, assistée de Gautier de Coutance, archevêque de Rouen.
A l’automne 1192, sur le chemin de retour de Terre Sainte et à la suite des manœuvres du roi de France, Richard est fait prisonnier par le duc Léopold V de Babenberg (qu’il a publiquement insulté pendant les croisades) au château de Dürnstein près de Vienne, puis livré à l’empereur Henri VI qui réclame une rançon exorbitante de cent cinquante mille marcs d’argent (soit deux années de recettes du royaume d’Angleterre). Contrairement à la légende, son lieu de séjour est connu et les conditions de sa captivité ne sont pas strictes, mais il ne peut pas voyager librement. En février 1194, il est libéré contre un premier versement de cent mille marcs péniblement réunis par Aliénor d’Aquitaine, qui apporte elle-même la rançon à Mayence (cf. la saga de Robin Hood, le roman Ivanhoé) ainsi qu’un serment d’allégeance de la couronne d’Angleterre à l’Empire avec le devoir de payer un tribut de cinq mille livres sterling par an. En mars 1194, Richard débarque en Angleterre pour deux mois (ce sera son deuxième et ultime séjour britannique). Il y reprend une à une les forteresses que son frère cadet, JEAN SANS TERRE (cf. 3.2), près de conquérir le trône mais résidant à ce moment-là à sa cour à Bordeaux, a investies. Retourné en France en mai, il affronte ensuite Philippe II Auguste que Jean a laissé prendre pied en Normandie et qu’il écrase passagèrement à la bataille de Fréteval en juillet, reconquérant ainsi la majeure partie de ses fiefs normands.
Très habile politicien, mais militaire médiocre parce que souvent trop téméraire et imprudent, Richard Ier est adulé par ses sujets, malgré le fait qu’il ne parle pas l’anglais et que pendant ses dix ans de règne, il n’a passé que cinq mois en Angleterre. Paradoxalement, cette absence conforte sa légende et renforce sa popularité. Il a la force généreuse, la colère terrible, une nature qui pardonne aussi facilement qu’elle s’emporte, mais qui ne soupçonne pas la ruse. Les troubadours et trouvères dont il est le mécène chantent ses hauts faits aux Croisades, vantant son courage et son sens de l’honneur. L’imagerie populaire le fait passer pour le modèle du chevalier croisé (cf. la légende de Robin Hood), image romantique que répercuteront les romanciers et poètes du XIXe siècle (Walter Scott, Alexandre Dumas). En réalité, à sa mort due à un carreau d’arbalète reçu pendant le siège de Châlus (Limousin), château appartenant à un vassal récalcitrant, Richard Ier laisse un royaume au bord de la ruine, exsangue par les guerres en France, au Proche-Orient et par l’exorbitante rançon versée pour sa libération. Jean sans Terre lui succède sur le trône. Retirée au Mans, son épouse Bérengère sera la seule reine d’Angleterre à ne jamais mettre le pied sur l’île.
Richard n’a qu’un huitième de sang britannique, n’a aucune affinité avec l’Angleterre et ne parle pas l’anglais, mais la langue d’oïl (chevalerie) et la langue d’oc (arts). A la cour à Londres, on parle normand. Rappelons encore que Jean sans Terre tenait sa propre cour à Bordeaux, Richard vivait en Aquitaine et leur mère Aliénor à Fontevraud. Enfin, signalons une erreur courante dans l’illustration des armoiries royales des Plantagenêt : Richard n’arbore pas trois lions d’or sur un écu rouge (cf. photo ci-dessus), mais seulement deux. Ce sera son frère détesté Jean qui aura trois lions pour emblème héraldique (1199), trois fauves passants qu’il fera monter sur le sceau royal.

LE CHEVALIER-ROI À L’ÉCRAN : ENTRE FICTION ET POLITIQUE

Essai paru dans : Richard Cœur de Lion. Entre mythe et réalités (ouvrage collectif), éd. Snoeck, Gand / Historial de la Vendée, La Roche-sur-Yon, 2016 (à l’occasion de l’exposition du même titre), pp. 154-167 (« A travers les films »).

Richard Cœur de Lion tel que l’écran l’a représenté depuis 1911 apparaît dans soixante-dix films et téléfilms. Le nombre est impressionnant, mais l’imaginaire collectif véhiculé par cette grande diversité de productions, de qualité et d’intentions fort variables, est forcément révélateur d’une vision éloignée de l’historiographie médiéviste. Comme on le verra, son intérêt est ailleurs, car, ne parlant jamais d’autre chose que du présent, le cinéma, fût-il en costumes, est d’abord en prise sismographique avec notre époque et ses secousses idéologiques.
On peut diviser la filmographie richardienne en trois catégories. La première englobe la jeunesse du duc d’Aquitaine, sa révolte contre un père qui ne l’a jamais aimé et a tenté jusqu’au bout de l’écarter de la succession, Henry II Plantagenêt, le meurtrier de Thomas Becket. En 1968, Anthony Harvey porte à l’écran The Lion in Winter (Un lion en hiver), d’après la pièce de James Goldman. L’intrigue se déroule à Chinon en hiver 1183, et la redoutable Aliénor d’Aquitaine (Katharine Hepburn), libérée quelques jours de sa prison à Salisbury, sort ses griffes pour protéger la vie de ses trublions de fils – Richard, Geoffroy et Jean – contre les velléités assassines de leur géniteur (Peter O’Toole). Un psychodrame familial œdipien, du Tennessee Williams en bure offrant des rôles en or à de grands comédiens, mais largement inventé pour séduire les foules de Broadway – et donc aux antipodes de la mentalité médiévale. Richard (Anthony Hopkins), 26 ans, n’a ici rien du jeune homme courtois, distingué, lettré de la légende : c’est un être agressif, lourd, brutal, aussi dénué de scrupules que ses deux frères. Des souvenirs d’inceste, de viol et d’homophilie colorent les éclats. (Remake tv en 2003 par Andreï Kontchalovski, avec Glenn Close en Aliénor.) Quant à la télésérie The Devil’s Crown / La Couronne du diable (1978), une coproduction anglo-française au titre éloquent, elle se veut une chronique des « rois guerriers angevins », du mariage d’Henry II avec Aliénor à l’octroi forcé de la Magna Carta par Jean sans Terre. Enregistrée en studio devant des décors stylisés, cette suite de violences, de trahisons et de dépravations (sur le modèle des « Rois maudits ») comporte son lot attendu de caractériels, mais finit par s’abîmer dans une théâtralité lassante.
Richard (Wallace Beery) et Robin des Bois en croisé (Douglas Fairbanks) dans « Robin Hood » d’Allan Dwan (1923).
A dr. : Saladin (Ian Keith) et Richard Cœur de Lion (Henry Wilcoxon) dans « The Crusades » de Cecil B. DeMille (1935).
La deuxième catégorie illustre le monarque dit au « cœur de lion », le preux guerrier aux croisades. Or plus on avance dans le XXe siècle, plus cet aspect du personnage est controversé : la Seconde Guerre mondiale, la décolonisation planétaire du Maghreb jusqu’en Indochine, accompagnée d’une intensification des conflits au Proche-Orient, enfin l’approche de la « Nouvelle Histoire », le succès public d’ouvrages comme Les Croisades vues par les Arabes d’Amin Maalouf (1983) et l’intervention américaine de Bush père et fils en Irak font que le regard des cinéastes varie fortement en fonction de l’année de production et de la nationalité des films. The Crusades (Les Croisades) de Cecil B. DeMille, tourné à Hollywood en 1935, est, en la matière, la production la plus célèbre d’avant-guerre, et la seule centrée sur Richard. C’est de l’imagerie naïve pour écoles du dimanche, très efficace et opulente, qui s’affaire avec un ridicule à toute épreuve à falsifier aussi bien le contexte historique que le portrait d’un roi parti en guerre contre Saladin, ce chef des « Sarrasins d’Asie » (sic) qui « dévaste Jérusalem, réduisant les chrétiens à la mort ou à l’esclavage » (resic). Le péril jaune et/ou rouge pointe. De tempérament irascible, irréfléchi, follement courageux, le Richard (Henry Wilcoxon) de DeMille est dépeint comme un souverain proche du peuple, aimé de tous, incorrigible macho, rieur, batailleur, vantard qui se mesure avec ses poings contre un forgeron et ne craint qu’une chose : le mariage, car les femmes ne l’intéressent pas. Un champion sportif américain, glabre et viril, peu porté sur l’introspection. Il fuit Alice de France, une noiraude féline et cupide, pour s’unir sans enthousiasme à la blonde Bérengère de Navarre, qu’il n’a jamais vue, en échange de vivres pour ses chevaliers affamés. Ne sachant comment se dérober à la cérémonie nuptiale, il se fait remplacer par son épée (les rites du culte sont anglicans, note ironiquement Graham Greene !). Le lendemain, ébloui par la beauté de son épouse – la délicieuse Loretta Young -, il lui ordonne de l’accompagner en Palestine. L’usurpation du trône par son frère Jean l’indiffère : amoureux fou, il n’a désormais d’yeux que pour Bérengère. Or l’Espagnole, une manipulatrice bigote, lui a fait promettre qu’il n’y aurait pas d’union charnelle entre eux avant qu’il ait « déposé son épée sur le tombeau du Christ à Jérusalem ». Vaste programme qui permet d’évacuer tout soupçon d’homosexualité du monarque. Par la suite, Richard est confronté aux complots fétides de ses confrères croisés et à « l’héroïque » prise d’Acre. Atteinte par une flèche arabe, Bérengère est recueillie et soignée par Saladin en personne, qui s’en éprend et l’emmène à Jérusalem. Elle refuse de s’unir à lui et, aussi galant que magnanime, le sultan kurde reçoit Richard dans son palais, grièvement blessé par les séides du roi de France lors du siège de la Ville sainte. Bérengère supplie son époux de conclure la paix (« nous prions le même Dieu ») et celui-ci promet de libérer tous les musulmans captifs d’Acre (sic). Saladin ouvre Jérusalem aux pèlerins chrétiens, à l’exception de Richard, interdit à jamais d’accès. Devant la ferveur soudaine de son mari humilié et pénitent, Bérengère renie son serment et se love contre lui : c’est elle qui apportera l’épée royale au Saint-Sépulcre. Finis. Arrivé à ce stade du récit, tout connaisseur de l’histoire des croisades ne peut que s’étrangler de rire ! N’empêche, le souffle épique de DeMille rivalise avec l’imbécillité du scénario, et ce mélange efficace de sentimentalisme indécent, d’humour bon enfant, de grandiloquence et de beauté plastique classe le film parmi les champions du box-office annuel. Il restera trois ans à l’affiche au Caire, les autochtones y découvrant des ancêtres capables de résister avec succès aux colonisateurs « roumis ». Qui l’eût cru : un des films chéris du jeune Gamal Abdel Nasser. The Spectator (London), 30.8.1935
Par ailleurs, Richard a surtout retenu l’attention des scénaristes au travers des cinq adaptations (dont une russe) de The Talisman, un roman filandreux de Sir Walter Scott paru en 1825. L’écrivain y narre les déboires de l’encombrant Plantagenêt que Templiers, croisés français et germaniques tentent d’assassiner après la prise d’Acre en 1191. Il agonise, blessé par une flèche « sarrasine » empoisonnée. Déguisé en médecin, Saladin s’introduit incognito sous sa tente et lui sauve la vie – en signe d’admiration et de respect. Avec un bémol fâcheux : le comportement du sultan ayyoubide s’avère nettement plus chevaleresque que celui de tous ses ennemis réunis. Dans une première version muette, Richard the Lion-Hearted (1923) de Chester Withey, l’histrion américano-suisse Wallace Beery campe – comme il le fit déjà l’année précédente dans Robin Hood de Douglas Fairbanks – un roi tapageur, énorme, truculent, le visage rubicond, qui se goinfre, lutte dans le sable avec ses soldats et ruse avec son barbier – lequel voudrait tant lui faire prendre un bain ! À la fin, il capture Saladin – on aura tout vu – et impose sa paix. Moins caricatural, plus consistant est King Richard and the Crusaders (Richard Cœur de Lion) de David Butler, distrayant produit hollywoodien en CinemaScope de 1954. Deux grands comédiens anglais s’y affrontent avec malice et un brin d’auto-parodie : en roi raffiné et sardonique, George Sanders offre un mélange de candeur butée et vaniteuse, de brutalité et d’autoritarisme aveugle ; sa cousine le traite d’« affreux belliciste, incendiaire et pillard », tandis que Saladin, plus nuancé, voit surtout en lui « un monarque incapable de régner sur ses propres passions ». Rex Harrison, le visage passé au brun de noix, joue le discret Commandeur des Croyants avec ironie et une élégance enjouée. Par sa triangulation « bon Occidental » cum « Arabe avisé » versus « mauvais Occidental », le film s’insère astucieusement dans la politique américaine du moment, proche du pétrole d’Ibn Saoud et du shah Pahlavi. La question de Jérusalem est évacuée : Richard ne se préoccupe ici ni de reprendre la Ville sainte, ni même de la contempler de loin – au soulagement des alliés d’Israël comme de la Jordanie – et les spectateurs, critiques compris, n’y voient que du feu.
George Sanders (Richard), Virginia Mayo et Rex Harrison (Saladin) dans King Richard and the Crusaders de David Butler (1954).

Passons sur la télésérie britannique Richard the Lionheart (1962/63), d’une durée de 20 heures, qui n’a d’historique que les noms portés par ses protagonistes. Autrement plus intéressante est la fresque spectaculaire Saladin (1963), signée Youssef Chahine et commanditée par Nasser pour commémorer l’agression tripartite de 1956 contre le canal de Suez. Certes, le grand cinéaste égyptien (chrétien de rite byzantin) dénonce les croisades comme une vaste opération de rapine, « une supercherie au nom de la foi pour remplir les coffres d’Europe », cependant son Richard Qalb al-Assad est un adversaire occidental impitoyable mais loyal et un partenaire potentiel pour une paix basée sur des valeurs communes. Raison pour laquelle le script met diplomatiquement l’atroce boucherie des 2500 hommes, femmes et enfants musulmans captifs à Saint-Jean-d’Acre sur le dos du roi de France Philippe II Auguste (une calomnie, mais l’Hexagone a mauvaise presse depuis la guerre d’Algérie). Précisons que, contrairement à la légende romantique que véhiculent livres, cinéma et bandes dessinées, Richard et Saladin ne se sont jamais rencontrés, ce dernier ayant toujours refusé de le voir et délégué son frère Al-Adîl comme ambassadeur à sa place : le sultan admirait la bravoure du « lion » mais se méfiait – à raison – de sa parole. Aucune paix ne fut conclue entre eux, juste une trêve de trois ans, après quoi le Plantagenêt promit de revenir avec une armée plus puissante encore. Enfin, ce fut Richard qui repoussa l’offre de se recueillir au Saint-Sépulcre, tant que la ville était en mains arabes (contrairement à ce qu’affirme DeMille dans son film de 1935).
Richard Cœur de Lion (Hamdi Geiss) dans « An-Nâsir Salâh ad-Dîn (Saladin) » de Youssef Chahine, Égypte 1963.
La troisième catégorie, celle du « roi absent », est de très loin la plus représentée à l’écran. C’est aussi celle où Richard ne fait que des apparitions minutées, en général au début et/ou à la fin du film, souvent interprété par des acteurs moins connus voire, en guise de clin d’œil, par des « guest stars ». On y découvre le point de vue d’un royaume déserté ou négligé par son roi, devenu la proie de barons rapaces, au bord de la guerre civile. Elle englobe en toile de fond la capture de Richard par le duc Léopold V d’Autriche sur le chemin du retour des croisades (automne 1192), sa captivité à Dürnstein, la tentative d’usurpation du trône par son frère Jean, la réunion de la rançon exorbitante (équivalant à deux années de recettes du royaume) exigée pour sa libération et le retour en Angleterre (mars 1194). Deux sources – essentiellement fictives et nationalistes – nourrissent ce chapitre. D’une part à nouveau un roman de Walter Scott, Ivanhoé, publié en 1820 et filmé 16 fois, et de l’autre la saga populaire de Robin Hood/Robin des Bois dont la descendance cinématographique s’élève à 80 productions de tout acabit. Les deux héros sont souvent présentés comme d’anciens croisés ayant combattu aux côtés du roi, ayant résidé dans sa proximité immédiate, et qui, symboles de la fidélité dans le malheur, s’opposent au prince Jean, cet archétype de la trahison et de l’imposture. Richard est d’autant plus idéalisé qu’il est lointain : oublié le fait qu’il n’a, de sa vie, guère séjourné plus de six mois en Angleterre et qu’il ne parlait pas l’anglais.
En 1951 sort ce qu’on peut considérer comme le paradigme du film de chevalerie hollywoodien : Ivanhoé de Richard Thorpe, une prestigieuse production en Technicolor de la Metro-Goldwyn-Mayer, élaborée à grands frais sur les terrains des studios de Borehamwood près de Londres, avec Robert Taylor dans le rôle-titre. Le film est emblématique dans la mesure où il introduit pour la première fois à l’écran le rituel complet du tournoi (un anachronisme flagrant, puisque cette forme de combat à deux ne se codifiera que trois siècles plus tard) : la lice, la parade, le défi, les deux champions armés d’une lance de joute spécifique, la charge des cavaliers dans deux couloirs séparés par une toile, etc. Ce type de passe d’armes deviendra désormais un des topoï incontournables du cinéma « médiéval ». C’est que l’œuvre de Thorpe, flamboyante, trépidante, vise à une synthèse du Moyen Age plus qu’à une reconstitution rigoureuse, et en ce sens, elle fait écho à la légende du chevalier-roi intemporel, au nouveau roi Arthur qu’incarne le souverain Plantagenêt chanté par les troubadours d’Aliénor : le monarque « disparu » mais qui « reviendra un jour »... En ouverture du récit, le film reprend à son compte l’anecdote selon laquelle le ménestrel Blondel de Nesle, parcourant l’Europe à la recherche du roi introuvable, l’aurait localisé en Basse-Autriche après avoir reconnu sa voix dans un donjon ; déguisé en trouvère, l’Ivanhoé du film obtient ainsi des informations vitales pour la libération de son suzerain. Or l’épisode ne figure pas dans le roman, pas plus que l’affaire de la rançon royale. On sait qu’afin de financer la Troisième Croisade, l’Angleterre fut traversée d’une vague de pogroms antisémites avec tueries et pillages systématiques des synagogues en 1189/90, soit au lendemain du couronnement de Richard Ier – et sur ses ordres. Le cinéma n’en a évidemment soufflé mot, mais suite à la Shoah et trois ans après la création de l’État d’Israël, les scénaristes se permettent d’évoquer – du bout des lèvres – les exactions du passé et le statut de la diaspora juive à travers le sort de la belle Rebecca (Elizabeth Taylor), dont la mère a été tuée par les chrétiens et qui sera condamnée au bûcher pour « sorcellerie », ainsi que celui de son vieux père, Isaac de York. C’est ce dernier – et non pas Robin de Bois (comme le voudrait la légende), ou la reine-mère Aliénor (comme l’attestent les historiens) – qui débloque une fortune considérable pour libérer le monarque, cumulant des contributions de toutes les communautés israélites du pays. « À condition », exige le banquier, « que Richard promette la justice à une race sans foyer ni patrie. » En 1947, le comité du Motion Picture Project américain, créé par le National Jewish Community Relations Advisory Council (NCRAC) afin de veiller à la bonne image des juifs à l’écran, a fait pression sur Hollywood pour modifier le portrait d’Isaac de York dès la première ébauche du scénario. Alors que Walter Scott fait d’Isaac un simple prêteur (dépeint avec sympathie, il est vrai), le film le transforme carrément en sauveur de la couronne d’Angleterre ; le nom d’Aliénor n’est jamais prononcé.
Ayant appris que le romancier William Thackeray avait désapprouvé la conclusion du livre et traité Scott d’antisémite, Dore Schary, le chef de la MGM, envisage même un moment le mariage d’Ivanhoé et de Rebecca, un happy-end avec la bénédiction du roi Richard ; la crainte d’irriter les inconditionnels de Scott et l’incongruité (sinon l’impossibilité) d’une telle union au XIIe siècle font que le studio renonce à trahir le livre. Le film montre brièvement Richard au début, enchaîné dans son cachot, puis le fait réapparaître en épilogue-apothéose de la joute judiciaire qui sauve Rebecca, pour récompenser les sujets loyaux et confirmer sa promesse – toute virtuelle et ô combien fantasmatique ! – de protéger les juifs (qui furent tous expulsés d’Angleterre en 1290). L’engagement, on l’aura deviné, s’adresse à la Maison Blanche des années cinquante. Il est cocasse de constater que le roi revient en arborant la croix rouge sur robe blanche de ses ennemis mortels, les Templiers (comme la cinquantaine de chevaliers qui le suivent), alors que, par ailleurs, le film ne fait aucune mention de l’Ordre. Selon Walter Scott, c’est la conspiration de Templiers fanatiques – coterie qu’il abhorrait – qui condamne la « mécréante » Rebecca au bûcher. Mais en pleine guerre froide, Hollywood ne peut noircir un ordre religieux sous peine de s’attirer l’ire de toutes les églises du continent.
Le solde des adaptations d’Ivanhoé, de 1913 à aujourd’hui, colle de près à la trame farfelue de Scott qui avait imaginé la présence – plus qu’invraisemblable – du roi, libéré de sa prison autrichienne et revenu incognito, dissimulé sous une armure noire, dans son royaume afin d’épier ce qui s’y passe ; Richard participe activement aux deux « clous » de la trame, le tournoi d’Ashby et à la prise du château de Torquilstone, mais certains accents sont déplacés. En 1982, le téléfilm britannique Ivanhoé de Douglas Camfield donne le beau rôle à Isaac de York (James Mason) tout en insistant sur les préjugés religieux et raciaux de l’époque ; à la fin, Rebecca et son père décident prudemment de s’installer à Grenade, sous la protection des musulmans. Quant à Richard, belle chimère, il bannit les Templiers d’Angleterre. Produit soviétique tourné en Ukraine, La Ballade du vaillant chevalier Ivanhoé (1983) de Sergueï Tarassov affadit l’intrigue, calibrée pour un public jeune, et escamote carrément Rebecca et son géniteur, car, actualité oblige, l’URSS bichonne ses contacts avec les nations arabes progressistes. Enfin, en 1997, la télésérie anglo-américaine de Stuart Orme questionne la gloriole du roi-chevalier et les institutions qu’il représente. Christopher Lee (« Dracula ») y joue le sinistre Grand Maître des Templiers pressé de voir brûler la « sorcière juive », Ivanhoé regrette le comportement « bestial » de Richard en Terre Sainte et la reine Aliénor reproche à ses incorrigibles rejetons d’aiguiser inutilement le conflit endémique entre Normands et Saxons.
Richard est moins présent – et encore moins actif – dans la saga de Robin des Bois, même si les exploits imaginaires du célèbre archer de Sherwood et de ses « yeomen » (paysans libres) ont, du moins depuis 1945, le plus fortement contribué au rayonnement romantico-médiatique du monarque. Personnage littéraire ou historique, la question reste ouverte : mentionné pour la première fois dans un poème de William Langland vers 1377, Robin Hood fut peut-être identique avec Robert Fitzooth, comte de Huntingdon (1160-1247 ?) qui s’opposa aux taxes et lois forestières du prince Jean, ou à Robert Hod, un fugitif du Yorkshire en 1225. D’autres sources situent ses prouesses sous le règne d’Henri III ou d’Édouard II. Une certitude : tous les éléments qui forment la légende du « prince des voleurs » véhiculée par le cinéma sont d’origine postmédiévale. Au XIXe siècle, Walter Scott, Thomas Peacock (Maid Marian, 1922), Pierce Egan (Robin Hood and Little John, 1840), Alfred Tennyson (The Foresters, 1892) fixent les grandes lignes du récit. Le retour incognito de Richard et son arrivée surprise parmi les joyeux maquisards des Midlands est une pure fiction sortie d’Ivanhoé ; en réalité, Richard débarqua le 10 mars 1194 à Sandwich en compagnie de sa mère Aliénor, régente du royaume ; à Londres, ils furent accueillis avec allégresse par le clergé et le peuple et reçus triomphalement dans la cathédrale de Saint-Paul. Richard assiégea une à une les forteresses de son frère Jean ; Nottingham fut la dernière à tomber, le 28 mars. Le lendemain, Richard mit pour la première fois les pieds dans la forêt de Sherwood pour y chasser, un banal fait divers donnant naissance à sa mythique rencontre avec le hors-la-loi (le roi quittera à tout jamais l’Angleterre deux mois plus tard). Précisons que seul un quart des films sur Robin des Bois – en général les plus élaborés – mobilisent le monarque à l’écran. Sa présence majestueuse persiste néanmoins en filigrane comme garant légitime de pardon, de réconciliation nationale, d’unité, d’ordre et de justice sociale.
La mort de Richard Cœur de Lion devant Châlus (Danny Huston dans « Robin Hood » de Ridley Scott, 2010).
L’incontournable classique de ce cycle reste bien sûr Les Aventures de Robin de Bois (1938) de Michael Curtiz, qu’incarne Errol Flynn avec un panache et un enthousiasme inégalés. Dressant les paramètres définitifs de la ballade, Curtiz montre Richard – survenu en deus ex machina – ferraillant aux côtés de Robin pour s’emparer de Nottingham et confondre son frère. Ce schéma exaltant sera repris de film en film, à deux exceptions près. En 1975, marqué par la débâcle du Vietnam, le massacre de My Lai et les révélations du Watergate qui entérinent la défiance face au pouvoir établi, Richard Lester revisite la légende dans son chef-d’œuvre automnal, Robin and Marian (La Rose et la Flèche) ; son film s’ouvre sur la mort absurde du roi devant le donjon de Châlus-Chabrol, le 6 avril 1199, lors d’une peu reluisante campagne de « pacification ». Revenu traumatisé de Terre sainte, usé, las de « tant de massacres inutiles », Robin (Sean Connery) refuse de passer par l’épée un vieillard fou et quelques femmes et enfants qui défendent le fortin où le roi soupçonne de l’or ; ivre de rage, Richard (Richard Harris) condamne son vieux compagnon à la décapitation, mais une flèche l’atteint mortellement et le roi moribond pardonne à Robin avant de rendre l’âme. Ce même épisode est repris au début du récent Robin des Bois (2010) de Ridley Scott, en plus âpre et sombre : les errements du gouvernement Bush à Bagdad ont laissé des traces. Richard, dit le texte introductif, « retourne des Croisades en Angleterre dépouillé de ses richesses et de sa gloire, en pillant tout sur son chemin ». Il est entouré de mercenaires qui l’adorent, dressés à occire sans états d’âme. Seul Robin (Russell Crowe) ose lui reprocher les crimes d’Acre, ce qui lui vaut le pilori ; à la mort de ce suzerain à la crinière de lion (Danny Huston), l’archer déserte pour rentrer chez lui, affronter le chaos qui gangrène son pays, c’est-à-dire l’héritage concret du disparu. Ainsi, en un siècle, le cinéma du chevalier-roi est passé de l’adulation au désenchantement. Signe des temps.
Comme relevé ci-dessus, Richard Cœur de Lion apparaît à l’écran principalement dans le contexte de la Troisième Croisade (cf. Royaume de France, 4.2), dans les adaptations du roman « Ivanhoé » de Walter Scott (cf. 4.1.) et dans la légende de Robin Hood/Robin des Bois (cf. 4.2).
Liste des apparitions de Richard Cœur de Lion :
1911® Il talismano / Riccardo Cuor di Leone (Le Talisman ou Richard Cœur de Lion) (IT) d’Enrico Guazzoni. – (Richard : interprète inconnu). Cf. Croisades
1912® Robin Hood (GB/US) d’Étienne Arnaud, Herbert Blaché. – av. Arthur Hollingsworth (Richard Cœur de Lion).
1913® Ivanhoe (GB/US) de Herbert Brenon. – av. Walter Scott Craven (Richard Cœur de Lion).
1913® Ivanhoe / Rebecca the Jewess (GB) de Leedham Bantock. – av. E. A. Warburton (Richard Cœur de Lion).
1913® Robin Hood (US) de Theodore Marston. – av. Walter Gibbs (Richard Cœur de Lion).
1923® Robin Hood (Robin des Bois) (US) d’Allan Dwan. – av. Wallace Beery (Richard Cœur de Lion).
1923® Richard the Lion-Hearted (L’Esprit de la chevalerie) (US) de Chester Withey. – av. Wallace Beery (Richard Cœur de Lion), Kathleen Gifford (Bérengère de Navarre). Cf. Croisades
1923® Robin Hood, Jr. (US) de Clarence Bricker. – av. Stanley Bingham (Richard Cœur de Lion).
1935® The Crusades (Les Croisades) (US) de Cecil B. DeMille. – av. Henry Wilcoxon (Richard Cœur de Lion), Loretta Young (Bérengère de Navarre), Katherine DeMille (Alice de France), Ramsay Hill (Jean sans Terre). Cf. Croisades
1938® The Adventures of Robin Hood (Les Aventures de Robin des Bois) (US) de Michael Curtiz. – av. Ian Hunter (Richard Cœur de Lion), Claude Rains (Jean sans Terre).
1946® Outlaws of Sherwood Forest / Son of the Guardsman (US) de Derwin Abrahams. – av. Robert « Buzz » Henry (Richard Cœur de Lion).
1951® Ivanhoe (Ivanhoé) (US) de Richard Thorpe. – av. Norman Wooland (Richard Cœur de Lion), Guy Rolfe (Jean sans Terre).
1952® The Story of Robin Hood and His Merrie Men (Robin des Bois et ses joyeux compagnons) (GB/US) de Ken Annakin. – av. Patrick Barr (Richard Cœur de Lion), Martita Hunt (Aliénor d’Aquitaine), Hubert Gregg (Jean sans Terre).
1954® Men of Sherwood Forest (La Revanche de Robin des Bois) (GB) de Val Guest. – av. Patrick Holt (Richard Cœur de Lion).
1954® King Richard and the Crusaders (Richard Cœur de Lion) (US) de David Butler. – av. George Sanders (Richard Cœur de Lion), Paula Raymond (Bérengère de Navarre). Cf. Croisades
1958/59® (tv) Ivanhoe (Ivanhoé) (GB) de Bernard Knowles, Lance Comfort, Arthur Crabtree et Pennington Richards. – av. Bruce Seton (Richard Cœur de Lion), Andrew Keir (Jean sans Terre).
1962® Il trionfo di Robin Hood (Le Triomphe de Robin des Bois) (IT) d’Umberto Lenzi. – av. Gérard Philippe Noël (Richard Cœur de Lion).
1962/63(tv) Richard the Lionheart (Richard Cœur de Lion) (GB) d’Ernest Morris
Danziger Photoplays Prod. (Edward J. et Harry Lee Danziger) (ITV 4.6.62-13.12.63), 39 x 28 min. (total: 19h50 min.) – av. Dermot Walsh (Richard Cœur de Lion), Ian Gregory (Blondel de Nesle, le ménestrel), Sheila Whittington (Bérengère de Navarre), Trader Faulkner (le prince Jean/Philippe II Auguste de France), Marne Maitland (le sultan Saladin), Dominic Roche (Henry II), Robin Hunter (Sir Gilbert), Glyn Owen (Hugo), Anne Lawson (Marta), Francis de Wolff (Léopold V de Babenberg, duc d'Autriche), Dominic Roche (Henri II de Champagne, roi de Jérusalem), Prudence Hyman (Aliénor d'Aquitaine), Ferdy Mayne (Merlin), Daphne Anderson (Guenièvre), Elwyn Brook-Jones (Tancrède de Sicile), Michael Peake (Conrad de Montferrat), Anton Rodgers (Sir Kenneth of the Couchant Leopard), Walter Gotell (le prince Otto), Ronald Howard (Robin Hood), Robert Perceval (Little John), Ralph Michael (le Sheriff de Nottingham), Maurice Kaufmann (Don Miguel de Navarre), Alan Hatwood (Sir Geoffrey), John Gabriel (de Glanville), John Scott (William the Lion), Ian Fleming (Lord Chancellor), Stuart Hillier (le héraut d’Ecosse), Peter Reynolds (Sir Philip), Glyn Owen (Edmond le Saxon), Jennifer Daniel (Lady Edith Plantagenêt), Tom Gill (Fitzcormac).
Synopsis: Ce feuilleton britannique de presque vingt heures et qui se déroule entre 1189 et 1194 n’a que très peu de liens avec l’Histoire, hormis les noms propres et les lieux cités. C’est, dans le meilleur des cas, le monarque de la légende ou de la littérature populaire auquel on fait appel ici, et non à l’authentique Plantagenêt. Dans le premier épisode, Richard n’a pu accourir au chevet d’Henry II, son père mourant, ayant été détourné par une princesse française que le félon Sir Philip a placée sur son chemin. Son frère, le prince Jean, tente en vain d’usurper sa place. Richard délivre sa mère Aliénor d’Aquitaine, surnommée « L’Aigle » (épis. 2), et enlevée par Jean afin de retarder le couronnement de Richard qui aura lieu à Westminster Hall (épis. 3). En gros, la série brode sur la rivalité de Richard avec son frère, un émule de Iago, sournois et jaloux, qui conspire d’épisode en épisode. Richard se bat en tournoi pour s’assurer la couronne (épis. 9), se marie avec Bérengère de Navarre (épis. 12), puis s’en va-t-en Terre Sainte reprendre Acre (épis. 16) et combattre Saladin (épis. 12-14). On reprend alors l’intrigue du Talisman de Walter Scott où Richard, victime d’un attentat perpétré par les Templiers est soigné incognito par le sultan Saladin (épis. 18-21, cf. King Richard and the Crusaders, 1954). Richard se rend compte que son rêve d’entrer à Jérusalem ne se réalisera pas (« The Vision Fades », épis. 23) et il escalade le Mont des Oliviers avec ses compagnons en murmurant : « Peut-être ne l’avons-nous pas mérité. » Le roi étant emprisonné en Autriche par le duc Léopold sur son chemin de retour (épis. 25-28), suivent les exploits connus de Robin des Bois pour payer sa rançon et le libérer à la barbe du prince Jean.
De toute évidence, les producteurs, les frères Danziger, marchent sur les pas de la série à succès Ivanhoé (1957) avec Roger Moore. Leur société est une fabrique prolifique de feuilletons à mini-budgets, mis en boîte en noir et blanc aux studios New Elstree dans le Hertfordshire, où l’on érige la façade de deux châteaux et quelques rues du Londres médiéval. C’est la compagnie de téléfilms la plus profitable de Grande-Bretagne durant les années 1950 et Richard the Lionheart, son ultime série, est aussi la plus chère (3000 costumes) et, toute proportion gardée, la plus ambitieuse (une semaine de tournage par épisode). Le rôle-titre revient à Dermot Walsh, un acteur, producteur et écrivain irlandais qui ressemble plus à un garçon-coiffeur qu'à un descendant de Guillaume le Conquérant. Déjà responsable de cinq épisodes de William Tell (1958/59), le téléaste Ernest Morris tournera encore The Spanish Sword (1962) dans les décors et avec les panoplies de la série. Le feuilleton a choisi d’ignorer travers et contradictions de Richard, mais aussi de faire croie que le monarque était adoré par la population d’Angleterre (ce qui était loin de la vérité !). On le voit surtout se quereller avec Français et Autrichiens, jeune, séduisant et glabre, toujours flanqué de son fidèle luthier Blondel (personnage qu’interprète Alan Hale dans The Crusades de DeMille en 1935). Suite téléphonée de conjurations et de coups d’épée à laquelle il manque souffle et consistance, ce feuilleton est sauvé de l’ennui grâce à Trader Faulkner, un prince Jean sarcastique, et à Francis de Wolfe qui mime un Léopold d’Autriche délicieusement monstrueux.
Episodes : 1. « Long Live the King (Vive le roi) » – 2. « The Lion and the Eagle (Le Lion et l'Aigle) » – 3. « The Robbers of Ashdown Forest (Les Bandits de la forêt) » – 4. The Wolf of Banbury (Le Renard de Banbury) » – 5. « School for a King (L'École du roi) » – 6. « Crown in Danger (La Couronne en danger) » – 7. « The Pirate King (Le Roi pirate) » – 8. « The Alchemist of Rouen (L'Alchimiste de Rouen) » – 9. « The King’s Champion (Le Champion du roi) » – 10. « King Arthur’s Sword (L'Épée du roi Arthur) » – 11. « The Challenge (Le Défi) » – 12. « The Bride (La Fiancée) » – 13. « The Strange Monks of Latroun » – 14. « The Great Enterprise (La Grande Entreprise) » – 15. « The Norman King » – 16. « When Champions Meet » – 17. « The Warrior from Scotland » – 18. « The Conjuror » – 19. « The Lord of Kerak » – 20. « The Saracen Physician » – 21. « A Marriage of Convenience » – 22. « Queen of Danger » – 23. « Prince Otto » – 24. « The Vision Fades » – 25. « The Fugitive » – 26. « Knight Errant at Large » – 27. « Guardian of the Temple » – 28. « Capture » – 29. « A King’s Ransom » – 30. « The Devil Is Unloosed » – 31. « The Little People of Lyntor » – 32. « The Raiders » – 33. « An Eye for an Eye » – 34. « The Caveman » – 35. « A Year and a Day » – 36. « The Crown Jewels » – 37. « The Man Who Sold Pardons » – 38. « The Heir of England » – 39. « The People’s King ».
1963® An-Nâsir Salâh ad-Dîn (Saladin le Victorieux) (EG) de Youssef Chahine. – av. Hamdi Geiss (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
1964® (tv) Robin Hood (GB) de Frank Pacelli. – av. Jon Cypher (Richard Cœur de Lion).
1965® (tv) The Crusade / US : The Lionheart (GB) de Douglas Camfield (série « Doctor Who »). – av. Julian Glover (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
1967/68® The Lion in Winter (Le Lion en hiver) (GB) d’Anthony Harvey. – av. Anthony Hopkins (Richard Cœur de Lion), Katharine Hepburn (Aliénor d’Aquitaine), Peter O’Toole (Henry II), Nigel Terry (le prince Jean), John Castle (le prince Geoffroy). Cf. Henry II
1968® (tv) The Legend of Robin Hood (US) d’Allan Handley. – av. Douglas Fairbanks Jr. (Richard Cœur de Lion).
1968® Noin seitsemän veljestä [=À propos des sept frères] (FI) de Jukka Virtanen. – av. Tapio Kasanen (Richard Cœur de Lion). Cf. Robin Hood
1969/70® Selâhattîn Eyyubi [=Saladin l’Ayyubide] (TR) de Süreya Duru – av. Orhan Günsiray (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
1970® (tv) Ivanhoe (GB) de David Maloney. – av. Bernard Horsfall (Richard Cœur de Lion), Tim Preece (Jean sans Terre).
1970® Robin Hood, l’arciere di fuoco / L’arciere di Sherwood / El arquero de Sherwood / La Grande Chevauchée de Robin des Bois (IT/ES/FR) de Giorgio Ferroni. – av. Lars Bloch (Richard Cœur de Lion).
1971® Up the Chastity Belt / Naughty Knights (GB) de Bob Kellett. – av. Frankie Howerd (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
1973® [Animation : Robin Hood (Robin des Bois) (US) de Wolfgang Reitherman/Walt Disney. – av. la voix de Peter Ustinov (Richard Cœur de Lion).]
1975® (tv) The Legend of Robin Hood (GB) d’Eric Davidson. – av. Michael-John Jackson (Richard Cœur de Lion), David Dickson (Jean sans Terre).
1975® Robin and Marian (La Rose et la Flèche) (US) de Richard Lester. – av. Richard Harris (Richard Cœur de Lion), Ian Holm (Jean sans Terre).
1975® (tv) Silver Giant, Wooden Dwarf (GB) de Richard Martin. – av. Clinton Greyne (Richard Coeur de Lion). Cf. Jean sans Terre
1977/78® (tv) The Devil’s Crown / La Couronne du diable (GB/FR/US/IT/CH) d’Alan Cooke, Jane Howell et Ronald Wilson. – av. Michael Byrne (Richard Cœur de Lion), Jane Lapotaire (Aliénor d’Aquitaine), Brian Cox (Henry II), Zoé Wanamaker (Bérengère de Navarre), John Duttine (le prince Jean), Paul Greenwood (le prince Geoffroy). - Chronique des Plantagenêts, cf. Henry II
1980/81® (tv) The Talisman (GB) de Richard Bramall. – av. Stephan Chase (Richard Cœur de Lion), Joanne Pearce (Bérengère de Navarre). Cf. Croisades
1982® (tv) Ivanhoe (GB/US) de Douglas Camfield. – av. Julian Glover (Richard Cœur de Lion), Ronald Pickup (Jean sans Terre).
1983® Ballada o doblestnom rytsare Ayvengo (La Ballade du vaillant chevalier Ivanhoé) (SU) de Sergueï Tarassov. – av. Romualds Ancans (Richard Cœur de Lion), Algimantas Masiulis (Jean sans Terre).
1984® (tv) The Zany Adventures of Robin Hood (Les Folles Aventures de Robin des Bois) (US) de Ray Austin. – av. Robert Hardy (Richard Cœur de Lion), Janet Suzman (Aliénor d’Aquitaine), Roddy McDowall (Jean sans Terre).
1984-1986® (tv) Robin of Sherwood / The Adventures of Robin Hood (Robin des Bois) (GB) de Ian Sharp, Richard Carpenter, Robert Young, Alex Kirby, James Allen, Garry Mill, Ben Bolt, Dennis Abbey, Christopher King et Sid Robertson. – av. John Rhys-Davies (Richard Cœur de Lion), Philip Davis (Jean sans Terre).
1986/87® Lionheart : The Children’s Crusade (Cœur de Lion : La Croisade des Enfants) (US/HU) de Franklin J. Schaffner. – av. Neil Dixon (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
1989® (tv) Maid Marian and her Merry Men (GB) de David Bell. – av. Forbes Collins (Richard Coeur de Lion).
1991® Robin Hood : Prince of Thieves (Robin des Bois, prince des voleurs) (GB/USA) de Kevin Reynolds. – av. Sean Connery (Richard Cœur de Lion).
1992® Richard-Lvinoye serdetse [=Richard Cœur de Lion] (RU) de Yevgeni Gerasimov. – av. Aleksandr Baluyev (Richard Cœur de Lion), Svetlana Amanova (Bérengère de Navarre). Cf. Croisades
1993® Rytsar Kennet [=Le Chevalier Kenneth] (RU) de Yevgeni Gerasimov. – av. Aleksandr Baluyev (Richard Cœur de Lion), Svetlana Amanova (Bérengère de Navarre). Cf. Croisades
1993® Robin Hood : Men in Tights / Sacré Robin des Bois (US/FR) de Mel Brooks. – av. Patrick Stewart (Richard Cœur de Lion), Richard Lewis (Jean sans Terre).
1994® (tv) Young Ivanhoe (CA/FR/BE) de Ralph L. Thomas. – av. Marek Vasut (Richard Cœur de Lion).
1994® (tv) Robin Hood : Prince of Sherwood (US) de James Hunter. – av. Mike Pollick (Richard Cœur de Lion).
1994® (tv) Richard the Lionheart : History Maker ((GB) de Bob Carruthers. – av. Hu Pryce (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
1994® (tv) The Crusades : The Knights of Christ and the March in the Holy Land (GB) de Bob Carruthers. – av. Hu Pryce (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
1997® (tv) Ivanhoe (GB/US) de Stuart Orme. – av. Rory Edwards (Richard Cœur de Lion), Siân Phillips (Aliénor d’Aquitaine), Ralph Brown (Jean sans Terre).
1997® (tv) Richard Cœur de Lion / Richard the Lion-Hearted (FR/GB) de Ludi Boeken. – av. Mark Healey (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
1999® (tv) Richard Löwenherz – Kreuzzug ins Abenteuer (DE) de Wolfram Giese. – (interprète inconnu). Cf. Croisades
2000® (tv) Dark Knight (La Légende d’Ivanhoé) (GB) de Mark Ezra, Terry Marcel et Keith Claxton. – av. Burt Turner (Richard Cœur de Lion), Cameron Rhodes (Jean sans Terre).
2001® (vd) Robin Hood, de musical (BE) de Gert Verhulst. – av. Ernst Van Looy (Richard Cœur de Lion).
2001Warrior Angels / Crusade of Vengeance (US/IE/LT) de Byron W. Thompson
Drotcroft Ltd.-Lietuvos Kinostudija-Weintraub/Kuhn Productions, 92 min. – av. Joanna Pacula (Elizabeth de Cooke), Molly Culver (Hunter), John Vernon (Ansgar/Baldrick), Arnold Vosloo (Luke), Rutger Hauer (Grekkor), Charlotte Avery (Eve), Geoff Parish (William), Sander Kolosov (Peter de Cooke).
En 1191, de retour de la Troisième Croisade où elle a été blessée en combattant aux côtés de Richard Cœur de Lion, Lady Elizabeth de Cooke découvre ses terres en Angleterre à feu et à sang, et son fils Peter enlevé par un satrape local, le fourbe Grekkor. Aidée de trois autres femmes (une chasseresse, une prostituée et une gitane) et du fier-à-bras Luke, elle s’affaire à arracher Peter à l’emprise d’un tyran qui considère désormais le jeune prisonnier comme son fils… Un scénario-prétexte pour des séquences d’action mal dirigées ; une curiosité fauchée, filmée à Vilnius en Lituanie, et qui a l’originalité d’être contée en flash-back.
2003® (tv) The Lion in Winter / Lionheart (Le Lion en hiver) (US) d’Andreï Kontchalovski. – av. Andrew Howard (Richard Cœur de Lion), Glenn Close (Aliénor d’Aquitaine), Patrick Stewart (Henry II), John Light (le prince Geoffroi), Rafe Spall (le prince Jean). Cf. Henry II
2003® (tv) Lionheart. The Crusade (GB) de Patrick Fleming. – (interprète inconnu). Cf. Croisades
2003® (tv) Royal Deaths and Diseases (GB) de Bill Locke, James Quinn, Srik Narayanan. – av. Lockhart Ogilvie (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
2004® (tv) Robin Hood (US) de Joanna Brame. – av. Simon Kirk (Richard Cœur de Lion).
2005® (tv) Holy Warriors : Richard the Lionheart & Saladin (Richard et Saladin) (GB/US) de Peter Miller et Richard Bedser. – av. Derek Lea (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
2005® (tv) The Crusades. Crescent & the Cross – 2. The Empire of Islam Strikes Back (Second and Third Crusade) (GB) de Stuart Elliott. – (interprète inconnu). Cf. Croisades
2005® (tv) Redemption at Lincoln (GB) de Samira Osman. – av. Daniel Rymer (Richard Cœur de Lion). – Cf. Henry II
2005® Kingdom of Heaven (US/GB/ES/FR) de Ridley Scott. – av. Iain Glen (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
2006-2009® (tv) Robin Hood (Robin des Bois, la légende revient) (GB) de Matthew Evans, Graeme Harper, Declan O’Dwyer, Richard Standeven, etc. – av. Lukács Bicskey (Richard Cœur de Lion), Lynda Bellingham (Aliénor d’Aquitaine), Toby Stephens (Jean sans Terre).
2007® Waiting for Salah-Adîn (IL) d’Ali Nassar. – av. Raida Adon (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
2008® (tv) Richard the Lionheart (Richard Cœur de Lion, un combattant pour la foi) (GB) de Nick Green. – av. Steven Waddington (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
2010® Robin Hood (Robin des Bois) (US/GB) de Ridley Scott. – av. Danny Huston (Richard Cœur de Lion), Eileen Atkins (Aliénor d’Aquitaine), Oscar Isaac (Jean sans Terre).
2010® Realms (US/FR) de Mary Beth Ross, Chris English Pittman. – av. Emmanuel Barbe (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
2011® (tv) Saladin (GB) de Ben Mole. – (interprète inconnu). Cf. Croisades
2011® Robin Hood (DE) d’Oliver Sommer. – av. Dirk Sauer (Richard Cœur de Lion).
2011® El Capitán Trueno y el Santo Grial (Prince Killian et le trésor des Templiers) (ES) d’Antonio Hernández. – av. Luis Fernando Alvés (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
2012® (vd) Robin Hood, de musical (BE) de Gert Verhulst, Stefan Staes. – av. Dennis Willekens (Richard Cœur de Lion).
2013® King John (US) de Michael Merriam. – av. James Younis (Richard Cœur de Lion), Carolyn Bishop (Aliénor d’Aquitaine), John Glosser (Jean sans Terre). Cf. Jean sans Terre
2013® Richard the Lionheart (US/IT/RU) de Stefano Milla. – av. Greg Chandler Maness (Richard Cœur de Lion), Malcolm McDowell (Henry II). Cf. Henry II
2013® (tv) Robin Hood & ich (DE) de Holger Haase. – av. Manfred Friedrich (Richard Cœur de Lion).
2015® Richard the Lionheart : Rebellion (US/IT/RU) de Stefano Milla. – av. Greg Chandler (Richard Cœur de Lion), Debbie Rochon (Aliénor d’Aquitaine), Marco Naggar (le prince Geoffroi). Cf. Henry II
2016® The Sultan and the Kings (AU) de Hassan Sonboli. – av. David Beamish (Richard Cœur de Lion). Cf. Croisades
2019/20(tv) Richard Löwenherz, ein König in der Falle (Richard Cœur de Lion, le roi pris au piège) (DE/AT) de Fritz Kalteis
Nikolaus Klingohr, Katharina Krohmann, Gabriele Wistawel, Elisabeth Faber/Interspot-ZDF-ORF-Arte (Arte 4.1.20), 53 min. - av. Philipp Hochmair (Richard Cœur de Lion), Krista Stadler (Aliénor d'Aquitaine), Dennis Cubic (le roi Philippe Auguste), Florian Feik (l'empereur germanique Henri VI), Tobias Ofenbauer (le duc Léopold V de Babenberg), Raphael von Bargen (Baudoin de Béthune), Alexander Knaipp (Jean sans Terre).
Sur le chemin de retour des Croisades, en 1192 près de Vienne, et à la suite des manoeuvres de Philippe Auguste, Richard Cœur de Lion est capturé par le duc Léopold de Babenberg qu'il a publiquement insulté en Terre Sainte, puis livré à l'empereur germanique Henri VI qui exige une rançon exorbitante pour sa libération. L'enlèvement et le chantage le plus spectaculaire du Moyen-Âge, qui se résume dans les faits à un affrontement testostéronique entre mâles alpha.
2022(tv) L'Incroyable épopée de Richard Cœur de Lion (FR) de David Jankowski, Benjamin Lehrer (fict.), Antoine de Meaux
Série "Secrets d'histoire" présentée par Stéphane Berne, Jean-Louis Remilleux/Société Européenne de Production-France Télévisions (FR3 17.1.22), 107 min. - av.Théau Courtès (Richard Cœur de Lion), Larissa Cholomova (Aliénor d'Aquitaine), Alix Blumberg dit Fleurmont (Bérangère de Navarre), Maxime Bregowy (Philippe Auguste), Louis Bernard (Mercadier), José Fumanal (Henri II), Aubry Houilliez (Jean sans Terre), Mathieu Theoleyre, Léa Swan, Nathan Buisson, Jonathan Chamand, Bruno Desplanche, Stéphane Rothenberg. - Glorification du Plantagenêt, présenté comme le roi-chevalier idéal (rôles muets).