II - L’EMPIRE BRITANNIQUE

A Capetown, les Boers se heurtent à l’hostilité des Zoulous (« Untamed » de Henry King, 1955)

8. AFRIQUE DU SUD

En 1806, à la faveur des guerres napoléoniennes, les Anglais enlèvent la colonie du Cap aux Hollandais qui s’y étaient installés en 1652 et font entériner leur possession au traité de Paris en 1814, possession leur permettant de contrôler la route vers les Indes. Fuyant l’administration britannique (forte immigration anglaise, menace de l’autonomie religieuse et culturelle, abolition de l’esclavage), quelques 12’000 Boers, des fermiers hollandais, se mettent en route vers le nord, à la recherche de nouvelles terres (le « grand trek ») et commencent à organiser une République du Natal, d’autres une République du Transvaal et l’État libre d’Orange. Dans leur progression vers l’intérieur du pays, les Blancs se heurtent à la résistance farouche et organisée des Bantous (Zoulous), notamment du roi Cetewayo. Après la défaite des Zoulous en 1879, les Boers déclenchent une révolte contre les Britanniques qui ont annexé le Transvaal. Cette Première Guerre des Boers (1880/81) aboutit à une relative et très provisoire indépendance du gouvernement boer. Mais la découverte d’importants gisements de diamants au Kimberley et d’or au Transvaal attire les convoitises et pousse l’Angleterre à l’intervention progressive. Premier ministre de la colonie du Cap, Cecil Rhodes entreprend alors l’étranglement méthodique des colonies boers au profit de la couronne d’Angleterre, manœuvres menant à la Seconde Guerre des Boers (1899/1901).
Surnommé le « Napoléon noir », le roi zoulou Cetewayo tient tête aux Anglais (« Zulu Dawn » de D. Hickox, 1979)

8.1. LE « GRAND TRECK » DES BOERS AU NATAL ET LES GUERRES ZOULOUES

La Grande Migration (« Groot Trek ») des Boers vers le nord, dans les années 1836 à 1855, consiste en un groupe de quelque vingt mille fermiers, les « Voortrekkers », regroupés en longs et lourds convois, composés chacun de dizaines de chars bâchés conduits par plusieurs paires de bœufs. Leur marche se produit alors même que descend vers le sud un peuple noir aux redoutables vertus guerrières, les Zoulous. Leurs combats successifs contre l’envahisseur boer, puis britannique sont menés d’abord par Dingaan/Dingane, le frère de l’énergique et inflexible TCHAKA (SHAKA) (1786-1828), qui a unifié par le sang et organisé militairement sa nation ; en deux décennies, Tchaka s’est constitué au nord de la rivière Orange un royaume aussi vaste que la France. En 1838, Dingaan fait massacrer le chef afrikaaner Piet Retief, qui s’est présenté sans armes dans son camp pour négocier, et ses 60 compagnons. Andries Pretorius organise une expédition punitive qui, protégée par ses 64 chariots en cercle, parvient à écraser l’armée zouloue grâce aux armes à feu lors de la bataille inégale dite de « la Rivière de sang ». Symbole de la naissance de la nation afrikaaner, l’événement sera commémoré chaque année jusqu’à la fin de l’apartheid. Le Natal est envahi par les Anglais en 1843. En 1872, le roi CETEWAYO /CETSHWAYO kaMpande (v. 1826-1884), le neveu de Shaka surnommé « le Napoléon noir », installe sa nouvelle capitale à Ulundi, renforce son armée (« impi »), la modernise en l’équipant de fusils, bannit les missionnaires européens et incite les populations noires à se soulever contre les Blancs. L’Angleterre lui déclare la guerre. Cetewayo anéantit l’armée britannique à Isandhlwana, mais il est finalement vaincu à Ulundi en juillet 1879. Intégré dans les troupes britanniques d’Afrique australe, le propre fils de Napoléon III, le prince impérial Louis-Napoléon Bonaparte, est tué dans une embuscade près d’Ulundi un mois plus tôt. Un protectorat britannique est établi sur le Zoulouland.
1908The Zulu’s Heart (US) de David Wark Griffith 
Biograph, 250 m. – av. Charles Inslee, George Gebhardt, Harry Solter, Florence Lawrence, Gladys Egan.
1915The Shulamite (GB) de George Loane Tucker 
London, 1556 m. – av. Norman McKinnel, Manora Thew, Gerald Ames, Mary Dibley, Gwynn Herbert. – Drame familial chez des Boers fanatiques.
1916De Voortrekkers / The Great Trek / Winning a Continent (ZA) de Harold M. Shaw 
African Film Production Ltd., 6 bob. – av. Dick Cruickshanks (Piet Retief), Caroline Frances Cook (Mrs. Retief), Percy Marmont, Edna Flugrath, Harold M. Shaw, Goba.
Le « Great Trek » des Boers du Cap au Natal, la mort de Piet Retief et la bataille funeste de la « Rivière de sang » (Blood River/Ncome) que livre Andries Pretorius contre les Zoulous de Dingaan, le 16 décembre 1838. Film distribué aux USA en 1924 par Arrow Film Corp. (« Winning a Continent »).
1918Symbol of Sacrifice (ZA) d’I. W. Schlesinger, Joseph Albrecht, Dick Cruickshanks 
African Film Production Ltd. – av. Dick Cruickshanks, Johan Colenbrander (Lord Chelmsford), Mabel May.
La défaite britannique d’Isandhlwana contre les Zoulous de Cetawayo (1979), la mort du prince Napoléon-Eugène-Louis Bonaparte, tombé dans une embuscade zouloue le 1.6.1879 et la bataille de Rorke’s Drift, Ulundi, le tout reconstitué sur les lieux historiques.
1922Swallow (ZA) de H. Lisle Lucoque 
African Film Prod. – av. Dick Cruickshanks, Ena Soutar, Joan Morgan, Hayford Hobbs, M. A. Wetherell, Gladys Atkins. – Des Boers affrontent les Zoulous dans le Natal (d’après le roman de H. Rider Haggard).
1937/38They Built a Nation (Salute to Pioneers) / Die Bou van ‘n Nasie / Building a Nation (ZA) de Joseph Albrecht, A. A. Pienaar 
African Film Production Ltd. – av. Alfred Holtzer (Bartholomew Diaz), George Vollaire (Johan van Riebeeck), Valda Adams (Maria van Riebeeck), Jack Bligh (Simon van der Sel), C. de W. Marais (Willem Adriaan van der Stel), M’Badinile Ngcobo (le roi Shaka Zulu), Myles Bourke (Piet Retief), Anne Immink (vers. africaans)/Madge Fabian (Mrs. Retief), A. M. Sadie (vers. afr.)/Dick Cruickshanks (Paul Kruger), Bobby Matthews (Paul Kruger enfant), H. J. Oberholzer (Louis Trichardt), D. Odendaal (Gerrit Maritz), Henry Miles (Sir George Napier), Langalake Ngcobo (roi Dingaan), Tom Johnson (Andries Pretorius), Eric Carter-Johnson (Sir Alfred Milner).
Les étapes historiques de l’Afrique du Sud, du « Great Trek » (1836) à la guerre des Boers (1900), filmées à grand frais dans les paysages authentiques pour célébrer le centième anniversaire de la « grande traversée ».
1951Trek to Mashomba (GB) de Vernon Sewell
Mary Field/Children's Entertainment Films (C.E.F.)-Gaumont British Instructional, 56 min. - av. Dick Martin (le garçon), Ivor Bowyer, Joan Carol, Hamilton Humphries, Bruce Meredith Smith.
Film pour la jeunesse. Lors d'un trek des mines d'or du Transvaal jusqu'à à la vallée de Mashomba (Mashonaland) en 1892, les familles sont attaquées par des indigènes armés de fusils de la tribu des Matabeles, mais une tribu amicale les sauve et les conduit en Rhodésie.
1955*Untamed (Tant que soufflera la tempête) (US) de Henry King 
William A. Bacher-Bert E. Friedlob-Gerd Oswald/20th Century-Fox (Darryl F. Zanuck), 111 min. – av. Tyrone Power (Paul van Riebeeck), Susan Hayward (Katie O’Neill Kildare), Richard Egan (Kurt Hout), John Justin (Shawn Kildare), Agnes Moorehead (Aggie), Paul Thompson (Shaka), Rita Moreno (Julia), Hope Emerson (Maria DeGroot), Brad Dexter (ltn. Christian), Henry O’Neill (le comte O’Neill), Charles Evans (Sir George Gray).
1847-50, la grande famine de pommes de terre en Irlande pousse Katie O’Neill Kildare et son mari Shawn à émigrer en Afrique du Sud. Katie y retrouve Paul van Riebeck, qu’elle a aimé brièvement autrefois, et qui lutte pour la création d’un Dutch Free State. Arrivés à Capetown, les Kildare se joignent à un treck de Boers en route pour le nord, mais la caravane est attaquée par les Zoulous, Paul et sa troupe armée les sauvent, Shawn est tué. Paul s’établit avec Katie à Hoffen Valley, mais il est repris par son activité politique et quitte la maison sans savoir que Katie porte son enfant. Abandonnée, Katie découvre une mine de diamants sur son terrain, se défend contre les assiduités amoureuses de son contremaître Hout, qui devient un hors-la-loi, l’enlève et cherche à la dépouiller. Paul revient à temps pour remettre de l’ordre et reprendre sa place.
Une sorte de « Gone With The Wind » africain (« it’s Africolossal » dit la publicité...), grand mélodrame épique fabriqué sur mesure pour Susan Hayward (dans une imitation de l’indomptable Scarlett O’Hara), mais handicapé par un scénario prévisible et déséquilibré, car le peu d’action se cantonne surtout dans la première partie. Quand les choses bougent, la mise en scène du vétéran King ne manque pas de souffle : il tourne ses extérieurs (en CinemaScope et Technicolor DeLuxe) en Afrique du Sud, au Cap, dans le Natal, à Durban et à Cape Town, où 3500 Zoulous participent aux impressionnantes scènes de bataille contre le treck ; les stars du film restent toutefois à Hollywood, aux studios Fox de Century-City, travaillant avec des transparences. Robert Mitchum était initialement envisagé pour le rôle de Paul, et Victor Mature pour celui de Kurt, face à Joan Crawford ou Lana Turner. Le dernier film de Tyrone Power à la Fox après dix-neuf ans sous contrat. Film interdit en Inde en raison de l'image négative qu'il donne de l'Afrique et des Africains.
1961The Fiercest Heart (Les Révoltés du Cap) (US) de George Sherman 
G. Sherman/20th Century-Fox, 91 min. – av. Stuart Whitman (Steve Bates), Juliet Prowse (Francina), Michael David (Barent Beyer), Ken Scott (Harry Carter), Raymond Massey (Willem Prinsloo), Eduard Franz (Hugo Baumon), Geraldine Fitzgerald (tante Maria), Edward Platt (Madrigo), Alan Caillou (major Adrian).
En 1837, un treck de Boers auquel se joignent Bates et Carter, deux déserteurs britanniques, fuient les Anglais et se heurtent aux Zoulous du roi Dingaan. Tourné en CinemaScope et DeLuxe Color avec des stock-shots sud-africains tirés de « Untamed » (1955), cf. supra.
Les Zoulous de Cetaway s’en prennent à la mission de Rorke’s Drift (« Zulu » de Cy Enfield, 1964)
 
Attaque de la mission de Rorke’s Drift par les guerriers de Cetewayo (« Zulu » de Cy Enfield, 1964)
1964***Zulu. The Battle of Rorke’s Drift (Zoulou) (GB) de Cyril Endfield 
Diamond Films (Stanley Baker, Cyril Endfield)-Joseph E. Levine/Embassy-Paramount, 138 min. – av- Stanley Baker (ltn. John Chard), Jack Hawkins (le révérend suédois Otto Witt), Ulla Jacobsson (Margareta Witt, sa sœur), James Booth (Henry Hook), Michael Caine (ltn. Gonville Bromhead), Nigel Green (sgt. Frank Bourne), Glynn Edwards (caporal William Allen), Paul Daneman (sgt. Maxfield), Neil MacCarthy (Thomas), David Kernan (Fred Hitch), Dickie Owen (caporal Christian Ferdinand Schiess), Dafydd Havard (Howards), Mangosuthu Gatsha Buthelezi (Cetewayo, roi des Zoulous), Richard Burton (introduction).
Au lendemain de la grande victoire zouloue d’Isandhlwana, Dabulamanzi, le frère du roi Cetewayo, et ses quatre mille guerriers attaquent la petite mission isolée de Rorke’s Drift (Natal), le 22/23 janvier 1879. Celle-ci est défendue héroïquement par cent cinquante-trois Anglais sous le commandement du lieutenant John Chard, qui parviennent à repousser l’ennemi après deux journées de carnage. Avant de se retirer, les Zoulous saluent la valeur de leurs adversaires.
Un épisode authentique (17 morts du côté anglais) que la presse britannique de l’époque va exploiter au maximum pour détourner l’attention de l’opinion publique de la défaite sanglante d’Isandhlwana. Le film est coproduit par le comédien Stanley Baker (Diamond Productions) et Cyril Raker Endfield, un cinéaste américain « blacklisté » que Baker a approché sur recommandation de Joseph Losey. Le tournage en Technicolor et Super Technirama 70 mm a lieu dans le Natal, à une centaine de kilomètres de Rorke’s Drift (parc national de Ukhahlamba Drakensberg, Tendeli Camp, KwaZulu), ainsi qu’aux studios anglais de Twickenham (coûts : 3,5 millions $). Un très grand succès international (engrangeant le quadruple de ses frais), parfois incompris par une certaine critique qui oubliait ou ignorait les antécédents politiques et l’engagement pacifiste d’Endfield et, faute de discours explicite dans le film même, jugeait celui-ci raciste et belliciste. Alors qu’il s’agit d’une ode au courage, d’où qu’il soit, et à l’héroïsme involontaire du combattant. Pas d’explications historiques sur les enjeux ou l’importance stratégique des événements. Si le film ne porte pas non plus de jugement sur la présence peu justifiable des Anglais dans le Natal (là n’est pas le sujet), il relève les antagonismes de classe dans l’armée britannique, le désarroi du simple trouffion perdu loin de son pays et montre un respect alors hors du commun pour la culture, les mœurs et le courage zoulous. L’armée de Cetewayo manifeste une discipline, une vaillance et une intelligence tactique remarquable, une tenue qui n’a rien à envier à celle des régiments de l’envahisseur britannique. Le regard du film ne comporte ni condescendance ni haine, et durant la production, en plein apartheid, les cinéastes surent habilement contourner les vetos de Pretoria qui ne souhaitait ni contacts suivis avec les indigènes ni leur rémunération. Mangosuthu G. Buthelezi, qui interprète Cetewayo à l’écran, est l’arrière-petit-fils du grand roi, et deviendra Premier ministre du Kwazulu. Les scènes de bataille du film (avec 700 Zoulous), qui totalisent une heure et quart du film, sont admirablement chorégraphiées, en respectant les moindres détails des manœuvres militaires des Zoulous. Aujourd’hui un classique dans le genre « film de guerre », brillamment dirigé, dense, témoignant d’un vrai sens épique et d'une étonnante violence graphique. Premier grand rôle de Michael Caine. Film jadis interdit aux Noirs en Afrique du Sud « pour ne pas les inciter à la rébellion ». Nominé aux BAFTA Awards pour les décors.
En 1879, Cetewayo et ses guerriers zoulous annihilent l’armée britannique à Isandhlwana (« Zulu Dawn », 1979)
1979***Zulu Dawn (L’Ultime Attaque) (GB/US/NL) de Douglas Hickox [et Peter MacDonald] 
Nate Kohn/Samarkand Prod. (Nate Kohn, Barrie Saint Clair)-Reisman-Lamitas, 117 min. – av. Burt Lancaster (col. Anthony William Durnford), Peter O’Toole (Frederic Augustus Thesiger Lord Chelmsford), Simon Ward (William Vereker), John Mills (Sir Bartle Frere), Nigel Davenport (col. George Hamilton-Brown), Denholm Elliott (ltn.-col. Henry Burmester Pulleine), Peter Vaughan (Bloomfield), James Faulkner (ltn. Melvill), Simon Sabela (Cetewayo, roi des Zoulous).
En janvier 1879, à Pietermaritzburg, capitale du Natal, le haut-commissaire Sir Bartle Frere, et le commandant en chef des armées britanniques, Lord Chelmsford, déclarent la guerre au roi zoulou Cetewayo. Peu après, les troupes anglaises et des volontaires Boers entrent en territoire zoulou. Des désaccords surgissent au sein de l’état-major, entre le colonel Durnford, qui redoute à raison une attaque surprise, et Lord Chelmsford qui (comme le lui fait croire Cetewayo) est persuadé que le gros de l’armée ennemie est concentré à l’est. Insensible aux indices que lui signalent des éclaireurs, Chelmsford continue d’avancer, laissant 1300 hommes et de l’artillerie à Islandhlwana. Le 22 janvier, 25’000 guerriers zoulous déferlent sur le camp anglais. Il n’y a pas de survivants : Cetewayo inflige à l’Angleterre la plus sanglante défaite de toute son histoire coloniale.
Sorti pour le centenaire de la bataille, ce film sur Isandhlwana est un vieux rêve du comédien Stanley Baker qu’il voulait porter à l’écran avec son compère, le réalisateur de « Zulu » (cf. supra) en 1974, sous le titre de « A Washing of Spears ». Il décède peu après du cancer et Endfield se retire du projet après avoir écrit le scénario de « Zulu Dawn » (avec Anthony Storey), transformé ensuite en roman. Le prince Mangosuthu Gatsha Buthelezi (qui jouait Cetewayo dans « Zulu ») sert ici de conseiller. Le financement est dû partiellement à des investisseurs iraniens (coûts : 12 millions $). Le tournage se fait en Technicolor et Panavision au Natal (Babanango, Isphezi Mountain, Pietermaritzburg) avec la participation record de quelque 6000 figurants zoulous (pour lesquels la participation au « massacre » devant les caméras est une revanche spectaculaire). Responsable de la deuxième équipe, Peter MacDonald filme les séquences du Kraal. Cette « Aube des Zoulous » – qui se situe chronologiquement une journée avant l’assaut de Rorke’s Drift – apporte, elle, un éclairage politique explicitement « révisionniste » : la brillante tactique militaire zouloue parvient à berner la plus forte armée du monde. L’arrogance, le sens de la supériorité et d’invincibilité des Blancs conduit au désastre, la rigidité imbécile de la hiérarchie empêche tout ravitaillement suivi en munition, etc. Les moindres étapes de la bataille sont scrupuleusement rendus (la contre-attaque et la mort de Durnford, la tentative désespérée de sauver les couleurs à Fugitive’s Drift). Le constat final est d’une rare amertume, ce qui pourrait expliquer l’échec total du film au box office, malgré ses vedettes (Lancaster, O’Toole), malgré son honnêteté, son authenticité et le savoir-faire manifeste du réalisateur Douglas Hickox, un ami d’Endfield dont la carrière est brisée (il passera à la télévision). Première au festival de Cannes 1979. Evening Standard British Film Award 1981 pour l’acteur Denholm Elliott.
1986-89*(tv) Shaka Zulu (AU/DE/IT/US/ZA/DE/CA) de William C. Faure 
Harmony Gold-SABC-Tele München (KCOP 24.11.86-29.7.89), 5 x 120 min. / 300 min. – av. Edward Fox (ltn. Francis Farewell), Robert Powell (Dr. Henry Francis Fynn), Henry Cele (le roi Shaka, fondateur du royaume Zoulou, 1787-1828), Trevor Howard (Lord Charles Somerset, gouverneur), Fiona Fullerton (Elizabeth Farewell), Christopher Lee (Lord Bathurst), Roy Dotrice (George IV), Conrad Magwaza (Senzagakona, père de Shaka, †1816), Nomsa Xaba (Sitayi), James Irwin (gén. Chelmsford), Khumbulani Cele (Shaka, 6-11 ans), Glen Gabela (Shaka, 15-19 ans), Alex Heyns (Vegte), Winston Gama (Mzilikazi), Erica Rogers (la reine Victoria), Sean Taylor (le prince de Galles).
Natal v. 1816 : la fondation et l’expansion surprenante du royaume guerrier zoulou par Shaka (1818/1828†), les dévastations perpétrées par son armée de plus de cent mille hommes chez les Ngonis du Natal, les Soazis, les Sothos du Sud et les Xhosas inquiètent les Anglais. Shaka périt assassiné par ses frères. Une fresque souvent violente, nantie de moyens importants (24 millions $) et d’un casting international, impliquant en partie des acteurs issus d’authentiques tribus zouloues.
1986 [diff. 1989](tv) Bonne Espérance / Reap the Whirlwind / Die Frauen von Bonne Espérance (FR/GB/DE/IT/LX/ZA) de Philippe Monnier, Pierre Lary 
Paul Kemp/Telecip-TF1-Primetime-TV60-Reteitalia-Elmo de Witt AV-RTL-CNC-PPI (TF1 6.11.-18.12.89 / ZDF 7.7.90), 7 x 117 min./13 x 50 min. – av. Jean-Pierre Bouvier (Jacques Beauvilliers), Constance Engelbrecht (Emily Beauvilliers), Trish Downing (Clara Beauvilliers), Agnès Soral (Prudence Beauvilliers)), Jocelyn Broderick (Suzanne Beauvilliers), Meryl Stoltenkamp (Eva), Sylvia Zerbib (Emily jun.), Xavier Deluc (Jack Marsden), Philip Godawa (Lored Marsden), Kevin Smith (Jean-Jacques), Annette Crosbie (Miss Thurtson).
Descendant de huguenots français et propriétaire d'un vaste domaine viticole au Cap, Jacques Beauvilliers a une liaison avec une esclave noire, Eva, qui lui donne un fils, Jean-Jacques, pour lequel le père va lutter afin qu’il ait les mêmes droits que les Blancs. Emily, l'épouse de Jacques, et ses trois filles (Clara, Prudence et Suzanne) conspirent pour empêcher que le petit Jean-Jacques, seul héritier masculin, ait la jouissance du domaine. Grande saga familiale s’étirant sur trois générations (années 1820-1881) et illustrant notamment les problèmes raciaux et les tensions croissantes entre Boers et Anglais. D’après le premier roman de la comédienne britannique Luanshya (alias Pamela) Greer paru en 1988, et qui sera suivi d'un second, Retour à Bonne Espérance (Shadows in the Wind) en 1993. Dans un souci d’ouverture et de conciliation, le gouvernement sud-africain autorise ce projet assez osé (tourné pendant neuf mois dans la province du Cap), parce que situé dans un passé lointain.
1999(tv) Zulu Wars – 1. Shaka, King of the Zulus – 2. Blood River – 3. Red Coat, Black Blood (ZA) de Richard Charles Wawman 
SABC-The Learning Channel, 156 min. – av. Bethuel Biyela, Comani Biyela, Dan Dunn, Joshua Dufass, Ryan Vermaak, Gary Upfold, Nonhlanla Sithole, Gomazi Nndlovo, Mark Haveman, Neville Hellgreen, Ray Ghisnell, Douglas Ashington, John Hurt (narration).
Docu-fiction avec de nombreuses reconstitutions. Episodes : 1. Naissance et mort de Shaka (1786-1828), brillant stratège et fondateur de l’empire Zoulou, assassiné par son demi-frère Dingaan. – 2. Affrontement avec les Boers et la bataille de Blood River (1838) où Praetorius repousse les Zoulous de Dingaan ; 32 ans de paix sous M’tandi ; Lord Chelmsford impose la guerre à Cetewayo ; le massacre des Anglais à Isandhlwana. – 3. Défense de Rorke’s Drift, mort du prince impérial Napoléon et défaite définitive des Zoulous à Urundi (1879), décès de Cetewayo en 1884. Filmé sur place en Afrique du Sud.
2000(tv) Shaka Zulu : The Citadel / Shaka Zulu : The Last Great Warrior / Der Krieger – Shaka Zulu (ZA/NL/DE/US) de Joshua Sinclair 
SABC-Global Entertainment-Kaleidoscope-Victory Media, 179 min. – av. Henry Cele (Shaka Zulu), David Hasselhoff (Mungo Prentice), Karen Allen (Katherine Farewell), James Fox (capt. Farewell), Grace Jones (la reine), Omar Sharif (le roi), Ken Marshall (Dr. Henry Francis Fynn), Roger Alborough (Hawkins), Peter Marinker (Cowley), Richard Rowlands (gén. Wilshire).
Shaka tombe aux mains de marchands d’esclaves, un ami britannique le sauve. Filmé à Charlestown (Cornouailles), à Rome, au Maroc et en Afrique du Sud. Le réalisateur est un des scénaristes de la série « Shaka Zulu » (1984).
2001® The Pharaoh Project (US) de Brad Tanenbaum. – av. Giacomo Knox (Shaka Zulu).
2003(tv) Zulu : The True Story (Zoulous, le défi guerrier) (GB) de Tim Robinson 
série « Timewatch », History Channel UK (BBC2 24.10.03), 48 min. – av. Michael Praed (narration). – La bataille d’Isandhlwana et ses répercussions politiques dans l’Angleterre victorienne, le rôle de la propagande britannique qui camoufle la débâcle derrière une petite victoire obtenue le même jour à quelques kilomètres de là (Rorke’s Drift). Docu-fiction avec comédiens anonymes (la reine Victoria, Lord Chalmsford, Disraeli), des reconstitutions passablement sanglantes des combats de Cetewayo contre les Anglais et des extraits de la télésérie « Disraeli » (1978) de Claude Whatham.