I - LA FRANCE

7. LA RÉVOLUTION FRANÇAISE (1789 à 1795)

L’ouverture des États généraux de 1789 pour résoudre la crise financière endémique aboutit à l’autoproclamation de l’Assemblée nationale par le Tiers État. La Prise de la Bastille (14 juillet 1789) marque le début d'une guerre civile qui se transforme progressivement en révolution. En octobre, la foule envahit la résidence de Versailles et exige le transfert de la famille royale au Palais des Tuileries, en plein centre de Paris. Les 20 et 21 juin 1791, Louis XVI, sa femme Marie-Antoinette et leur famille immédiate tentent de rejoindre le bastion royaliste de Montmédy, à partir duquel le roi espère lancer une contre-révolution avec l'appui des régiments de la Meuse, Sarre et Moselle du marquis de Bouillé. La fuite est un échec, la famille royale est arrêtée à Varennes, le roi accusé de trahison. Un an plus tard, l’assaut des Tuileries (10 août 1792) entraîne la chute de la monarchie et la fin de l’Ancien Régime. Création du Tribunal révolutionnaire et instauration du règne de la Terreur sous la dictature du Comité de salut public dirigé par Maximilien de ROBESPIERRE et ses partisans jacobins (17 mars 1792). Le 21 janvier 1793, Louis XVI est exécuté. Les journées de Thermidor (juillet 1794) qui voient Robespierre et ses proches guillotinés, signifie la fin de la dictature des sans-culottes. La Première coalition européenne contre la France dure de 1792 à 1797.
Le bilan des victimes de la Révolution française est surprenant: selon les registres, de 1792 à 1794, 16'600 personnes ont été guillotinées dans l'Hexagone. A ces morts, il faut ajouter quelque 3000 prêtres massacrés, les prisonniers exécutés par la foule de septembre 1792, les populations vendéennes et les 50'000 citoyens tués dans les émeutes à Lyon, à Nantes ou dans la plaine des Brotteaux. Au total, on estime que près de 200'000 Français ont été victimes de la Révolution (soit 0,7% de la population). La répartition des victimes par classes sociales bouleverse les clichés des manuels: 8,5% du total des exécutés sont des nobles (la majorité a échappé au pire en fuyant le pays), 6,5% sont des membres du clergé, 25% de la bourgeoisie (qui a pourtant mené la Révolution de 1789), 28% des paysans; ce sont les ouvriers, artisans, commerçants, le petit peuple prolétarisé des villes qui sont les plus frappés en représentant 31% des victimes - soit deux ou trois fois leur poids démographique. (cf. "Histoire/hors-série Point de vue", avril 2012)