XII - LES ÉTATS-UNIS AU XIXe SIÈCLE

8b. LE CRÉPUSCULE DE LA NATION ROUGE - 1862/1892

Destruction des populations indigènes et concentration forcée des survivants dans des réserves, après plus de 200 escarmouches, batailles et massacres.
A la fin de la guerre de Sécession, l’armée américaine est transformée en « Indian Fighting Army », corps d’armée assisté de détachements d’éclaireurs indiens Pawnee, Crow, Shoshone et Rees. Commandant en chef : général ULYSSES S. GRANT, futur président des Etats-Unis. Chef d’état-major : général WILLIAM TECUMSEH SHERMAN (« The only good Indian is a dead Indian »). Chef du Département de l’Ouest : général PHILIP H. SHERIDAN. Principaux officiers actifs dans la « pacification » des Peaux-Rouges : George Crook, Ranald Slidell Mackenzie, Nelson A. Miles, E. R. S. Canby, Oliver O. Howard, Alfred H. Terry, John Gibbon, Wesley Merritt et George Armstrong Custer (cf. Sioux). Les troupes de Sherman et Sheridan mènent une guerre totale contre les Indiens, déterminées de détruire leur résistance et leur culture en dépit des multiples promesses de Washington et plus de 40 traités non respectés.

Au XVIIe siècle, le philosophe anglais Thomas Hobbes (1588-1679), dont les théories sur la conceptualisation de l'état de nature et du contrat social marqueront la philosophie politique moderne, dit à propos des Amérindiens "Ce peuple sauvage vit à la manière des brutes, comme des chiens de meute, des singes, des ânes, des lions, des barbares et des sangliers" (M. Hodgen, Early Anthropology in the Sixteenth and Seventeenth Centuries, University of Pennsylvania Press, 2011, vol. 1014, p. 22). Professeur réputé d'anatomie et de physiologie à Harvard, Oliver Wendell Holmes (1809-1894) trouve naturel que le Blanc haïsse l'Indien et le "pourchasse comme une bête sauvage de la forêt", afin que "cette esquisse au crayon rouge soit effacée et que la toile soit prête pour un homme un peu plus à l'image de Dieu" (cf. D. E. Stannard, American Holocaust: The Conquest of the New World, Oxford University Press, 2008, p. 243). Comme le rappelle judicieusement Aimé Césaire dans son Discours sur le colonialisme (Paris, 1955), l'auteur de Mein Kampf aura l'outrageuse insolence d'appliquer exactement cette politique à l'Occidental. En 1886, le futur président des États-Unis Theodore Roosevelt déclare, quant à lui: "Je ne vais pas jusqu'à penser que les seuls bons Indiens sont des Indiens morts, mais je crois que c'est le cas de neuf sur dix d'entre eux, et, en ce qui concerne le dixième, je n'aimerais pas y regarder de trop près." (H. Hagedorn, Roosevelt in the Bad Lands, Houghton Mifflin Co., 2010, p. 354.) Ceci explique cela.
Nations : Sioux, Cheyennes, Arapahos, Comanches, Kiowas, Apaches, Navajos, Mescaleros, Hopis, Nez-Percés, Modocs, Poncas, Ojibwas, Crees, Shoshones et Winnebago


Un soldat déserteur se fait initier à la chasse aux bisons (« Dances with Wolves » de et avec Kevin Costner, 1990)

8b.1. Les SIOUX (Lakota)

SITTING BULL (=Tatanka Yotanka, Sioux Hunkpapa, ca. 1831-1890), chef de guerre et chef spirituel des Sioux, guerre des Black Hills qui culmine avec la victoire de Little Big Horn (1876/77), se constitue prisonnier après l’exil au Canada en 1881, il périt assassiné par des policiers lors du « Buffalo Bill’s Wild West Show » auquel il est forcé de participer.
RED CLOUD – Nuage Rouge (=Makhpiya-Luta, Sioux Oglala, 1822-1909), chef de l’insurrection victorieuse de 1866-68 à Bozeman Trail (« Red Cloud War »), principal médiateur avec Washington (visite au président Grant, 1868), se retire au Nebraska en 1871 et meurt dans la réserve de Pine Ridge.
CRAZY HORSE – Cheval Fou (=Tashunca-Uitco, Sioux Oglala-Brûlé, ca. 1841-1877), le plus grand chef de guerre des Sioux, célèbre pour sa férocité en bataille, défenseur acharné des traditions Lakota, vainqueur contre Fetterman (1866), à Powder River, à Rosebud et à Little Big Horn (1876) contre les gén. Crook et Custer. Cheval Fou refuse de suivre Sitting Bull au Canada, mais harassé par les troupes du gén. Miles et affamé, il se rend en mai 1877. Il est assassiné en captivité à Fort Robinson, Nebraska. Seul chef indien de renom à n’avoir jamais été photographié. - N.B. Son nom ne signifie pas "Cheval Fou", mais "Ses chevaux ont le feu sacré".
GALL (=Pizi, Sioux Hunkpapa, ca. 1840-1894), participe aux campagnes de Red Cloud et à Little Big Horn, puis suit Sitting Bull au Canada en 1877. Reddition en 1880, devient juge de l’Indian Court à la réserve de Standing Rock, Dakota.
SPOTTED TAIL (=Sinte-Galeska, Sioux Brûlé, 1823-1881), beau-frère de Crazy Horse, sait lire et écrire en anglais, dirige la bataille de Julesburg (janv. 1865) pour venger l’assassinat de Black Kettle, participe avec Red Cloud aux négociations à Washington (1870) et à Black Hills en 1875, parqué avec les siens après 1876 à Rosebud Agency, Southwest Dakota. Tué par Crow Dog, un ennemi politique.
RAIN-IN-THE-FACE (=Itomagaju, Sioux Hunkpapa, 1835-1905), participe à l’attaque de Fort Totten (1866) et de Fort Phil Kearny (1868), un des vainqueurs de Little Big Horn, où il affirme avoir personnellement tué Custer. Décédé dans la réserve de Standing Rock, North Dakota.
AMERICAN HORSE ou IRON SHIELD (=Wasechun-Tashunka, Sioux Oglala, 1840-1908), participe à la défaite de Fetterman en 1866, visites et discours à Washington en 1868 et 1891. Lutte pour l’éducation et la scolarisation de sa race.
LITTLE CROW (=Taoya-Teduta, Sioux Dakota/Santees, ca. 1810-1863), chef des Mdewakantons, mène l’insurrection des Sioux de 1862 dans le Minnesota, attaque le ville de New Ulm et assiège Fort Ridgely ; réfugié au Canada, il retourne au Minnesota l’année suivante où il sera tué par un colon.
BIG FOOT / SPOTTED ELK (=Si Tanka, Sioux Miniconjou, ca. 1825-1890), habile négociateur, un des premiers Indiens à cultiver le blé (Cheyenne River Reservation), massacré à la mitrailleuse à Wounded Knee.

La Guerre des Plaines – 1866/1877
Le conflit généralisé avec les Sioux (la « Guerre des Black Hills ») débute en 1866, lorsque Red Cloud attaque les troupes du colonel Henry B. Carrington qui construisent en territoire indien, sans autorisation, des forts militaires sur la piste Bozeman, le long de Yellowstone River, de Big Horn River et de Powder River (Wyoming). Défaite du capitaine WILLIAM J. FETTERMAN (ca. 1833-1866), qui est tué avec ses 80 hommes, anéantis par Crazy Horse vers Fort Phil Kearny. Le traité de Fort Laramie en 1869 accorde aux Sioux le droit exclusif de rester sur leurs terres, et les divers forts sont abandonnés l’année suivante. Mais lorsqu’on découvre de l’or dans les Black Hills (Dakota du Sud), terre sacrée des Amérindiens dont les non-Indiens sont exclus, les mineurs se lancent en 1876 dans une vaste ruée vers l’or, en violation du traité de Fort Laramie, et que l’armée est incapable de contenir. Cette intrusion déclenche la Guerre des Black Hills (1876/77) menée par les Sioux et leurs alliés.
Après s’être illustré pendant la guerre de Sécession (où il obtient le grade temporaire de major-général), le lieutenant-colonel GEORGE ARMSTRONG CUSTER (1839-1876) devient l’adversaire le plus acharné et le plus impitoyable des Peaux-Rouges, qui le surnomment « Cheveux Jaunes » (« Hae’stae ») ou « tueur de femmes et d’enfants ». Custer découvre de l’or dans les Black Hills (French Creek) lors d’une expédition qu’il dirige personnellement. Il ordonne le massacre d’un camp de Cheyennes à Washita River (1868), mais, trop sûr de lui-même et trahi par deux de ses officiers (le major Reno et le capitaine Benteen qui refusent d'intervenir avec leurs 380 hommes retranchés et leur stocks de munition), il succombe aux Sioux et aux Cheyennes à LITTLE BIG HORN, au Montana. Le 25 juin 1876, Sitting Bull, Crazy Horse, Gall, Dull Knife, Two Moon et mille cinq cents guerriers annihilent son régiment de la 7th Cavalry (263 hommes), ne laissant aucun survivant. L'état-major américain organisera une véritable campagne de désinformation pour cacher la trahison de ses officiers et salir exclusivement Custer. La plus grande victoire des Amérindiens sur l’envahisseur blanc (au prix de lourdes pertes: quelque 250 guerriers) restera sans lendemain, les tribus réunies pour l’occasion se dispersent, affamés et poursuivis sans trêve par l’armée. – Le grand soulèvement des Sioux et des Cheyennes s’achève par le massacre de WOUNDED KNEE le 29 décembre 1890, où les 370 Sioux Lakotas désarmés de Big Foot, avec femmes et enfants, sont achevés à la mitrailleuse Hotchkiss par un détachement de la cavalerie américaine sous les ordres du colonel James Forsyth.
1908Red Cloud, the Indian Gambler (US)
Kalem Co., 880 ft.
1909On the Little Big Horn or Custer’s Last Stand (US) de Frank Boggs Selig Polyscope Co., 1 bob. – av. Hobart Bosworth, Betty Harte, Tom Mix, Paul McCormick, Jr. (col. George Armstrong Custer).
Première d’une longue lignée d’hagiographies cinématographiques de Custer, héroïquement « massacré » avec ses braves par des sauvages en plumes (version colportée par la presse populaire et les « dime novels »).
1910On the Little Big Horn (US)
Nestor Film (David Horsley), 1 bob.
1910Custer’s Last Stand (US)
Chicago Film, 2 bob.
1911Red Cloud’s Secret (US) de Gaston Méliès 
Star Film, 1000 ft.
1912Custer’s Last Raid / Custer’s Last Fight (Le Dernier Combat du lieutenant) (US) de Francis Ford 
Universal 101 Bison-Thomas H. Ince, 2 bob. – av. Francis Ford (col. George Armstrong Custer), Anna Little, Grace Cunard, William Eagle Shirt, J. Barney Sherry, Charles K. French. - Tourné à Inceville.
1912The War on the Plains (US) de Thomas H. Ince 
101 Bison, 2 bob. – av. Francis Ford, William Eagleshirt, Ray Myers, Miller Brothers 101 Ranch Wild West Show, J. Barney Sherry, Howard Davies.
1912*The Invaders (Les Envahisseurs) (US) de Francis Ford et Thomas H. Ince 
Kay-Bee Pictures/New York Motion Picture, 3 bob./41 min. – av. Francis Ford (col. James Bryson), Ethel Grandin (sa fille), Anna Little (Sky Star), Art Acord (télégraphiste), Ray Myers (ltn. White), William Eagle Shirt (chef Sioux), Luther Standing Bear.
Un des premiers grands westerns traitant de l’extinction des Peaux-Rouges (les « envahisseurs » du titre sont les Blancs) : un traité brisé, des militaires réfractaires qui font la sourde oreille aux récriminations indiennes et chargés par Washington de combattre les Sioux et les Cheyennes [fiction]. Tournage à Inceville avec des Sioux Oglalas de la réserve de Pine Ridge, Dakota du Sud.
1913The Big Horn Massacre (US) de William H. West 
Kalem Co., 2 bob. – av. William H. West, Marin Sais, Jack Hoxie, Paul Hurst, Billie Rhodes, Edward Clisbee.
1913Campaigning with Custer (US)
Universal 101 Bison Motion Pictures, 2 bob. – av. William Clifford (cpt. Clifford, aide de camp de Custer), Sherman Bainbridge (Wolf Fang), Clarence Burton (ltn. Burton), Ralph E. Cummings (Black Hawk), Stanley Fritz (Swift Foot), Winnie Brown (Neesha), Phyllis Gordon et Gertrude Short (les nièces de Custer), Winnie Brown (Neesha).
1914Colonel Custard’s Last Stand (US)
Universal Frontier, 1 bob. – av. Lloyd V. Hamilton, Elizabeth Burbridge, James Douglas, Harry Russell. – Burlesque.
1914Sitting Bull, the Hostile Sioux Chief (US)
American Rotograph, 5 bob.
1914The Indian Wars / The Last Indian Battles or From the War Path to the Peace Pipe (US) de Theodore Wharton, Vernon Day 
Col. William F. Cody (Buffalo Bill) Historical Picture Co.-Essanay Film Mfg., 5 bob. – av. William F. Cody, Nelson Appleton Miles, Josse M. Lee, Frank D. Baldwin, Marion P. Maus, col. H. G. Sickles, Charles King, Short Bull, Dewey Beard.
Docu-fiction avant l’heure, avec reconstituion des principales batailles des guerres sioues, Summit Springs (1869), Warbonnet Creek (1876), Battle of the Mission (1890), Wounded Knee (1890) et la capture de Big Foot.
1915Custer’s Last Scout (US) de Henry McRae 
Universal Bison, 2 bob. – av. William Clifford, Marie Walcamp, Scott Chapman.
1916Britton of the Seventh (US) de Lionel Belmore
Vitagraph, 4 bob. – av. Darwin Karr, Ned Finley (George Armstrong Custer), Harry S. Northrup (cpt. Granson), Lionel Belmore, Logan Paul (Rain-in-the-Face).
1921Bob Hampton of Placer (US) de Marshall Neilan 
First National. – av. James Kirkwood, Weseley Barry, Marjorie Daw, Dwight Crittenden (col. George Armstrong Custer). – Un officier accusé à tort de meurtre se réhabilite et rejoint Custer en route pour Little Big Horn.
1924® Wide Open Spaces / Wild Bill Hiccup (US) de George Jeske (c.m.). – av. Bille Engle (gén. Philip H. Sheridan), Al Forbes (col. George Armstrong Custer).
1925Warrior Gap (US) d’Alvin J. Neitz 
Davis Pictures, 5 bob./4900 ft. – av. Ben Wilson, Neva Gerber, Robert Walker, Len Haynes (Red Cloud), Jim Welch. – Première révolte des Sioux de Red Cloud, en 1868 sur le Bozeman Trail.
1925The Scarlet West (US) de John G. Adolfi 
First National. – Robert Frazer, Clara Bow, Robert Edeson (col. George Armstrong Custer), Ruth Stonehouse (Mrs. Elizabeth Bacon Custer). – Un Peau-Rouge dans l’armée de Custer participe à Little Big Horn.
1926The Flaming Frontier (US) d’Edward Sedgwick 
Universal, 8828 ft./9 bob. – av. Hoot Gibson, Anne Cornwall, Dustin Farnum (col. George Armstrong Custer), Noble Johnson (Sitting Bull), Walter Rodgers (présid. Ulysses S. Grant), George Fawcett (sénateur Stanwood), Joe Bonomo (Rain-in-the-Face). – Un officier survit à Little Big Horn, bataille présentée comme un piège, le complot de vils profiteurs et de Sitting Bull pour contrer Custer.
1926General Custer at Little Big Horn (US) de Harry L. Fraser 
Sunset Prod. – av. Roy Stewart, Helen Lynch, John Beck (col. George Armstrong Custer).
1926The Last Frontier (US) de George B. Seitz 
Metropolitan. – av. William Boyd, Marguerite De La Motte, Jack Hoxie (Buffalo Bill), William Desmond (col. George Armstrong Custer). – Histoire d’un scout de Custer.
1926® Hands Up ! (US) de Clarence Badger. – av. Noble Johnson (Sitting Bull).
1926*3 Bad Men (Trois Sublimes Canailles) (US) de John Ford 
Fox Film Corp., 8710 ft. – av. George O’Brien, Olive Borden, J. Farrell MacDonald, Tom Santschi, George Irving (gén. Neville).
Dans la première partie de son film, Ford reconstitue la spectaculaire « ouverture » aux chercheurs d’or du Dakota et des Black Hills en 1876 (filmée à Victorville, Calif.), une course sauvage et désordonnée à la terre sacrée des Sioux, une charge de centaines de chariots qui rappelle la ruée sur l’Oklahoma de 1889 (cf. « Cimarron », supra). Aucune mention n’est faite de la réaction des Indiens, absents du film.
1927Sitting Bull at the “Spirit Lake Massacre” (US) de Robert North Bradbury 
Sunset Film Corp. – av. Bryant Washburn, Ann Schaeffer, Jay Morley, Chief Yowlache (Sitting Bull), James O’Neill (Little Bear).
1927*Spoilers of the West (Les Écumeurs de la prairie) (US) de Woody S. Van Dyke 
David O. Selznick/Metro-Goldwyn-Mayer, 4784 ft./6 bob. – av. Tim McCoy, Marjorie Daw, William Fairbanks, Chief Big Tree (Red Cloud), Charles Thurston (col. George Armstrong Custer).
Un officier est chargé par le général Sheridan d’évacuer des colons blancs installés en territoire Sioux, afin d’éviter un conflit avec Red Cloud. Tournage dans le Wyoming avec des Arapahos et Shoshones encadrés par leur ami, le colonel Tim McCoy alias White Eagle. Une approche des Indiens plus authentique et sympathique que d’habitude, et une compréhension de leur point de vue.
1927Custard’s Last Stand (US) d’Al Herman 
Bray Productions, 2 bob. – av. Wanda Wiley, Lew Sargent, Henry Rocquemore. – Burlesque sur la fin de Custer à Little Big Horn.
1931® Battling with Buffalo Bill (US) de Ray Taylor. – av. Chief Many Treaties (Big Foot).
1932® End of the Trail (US) de D. Ross Lederman. – av. Chief White Eagle (Red Cloud).
1932® The Last Frontier (US) de Spencer Gordon Bennett (serial). – av. William Desmond (col. George Armstrong Custer).
1933® The World Changes (US) de Mervyn LeRoy. – av. Clay Clement (col. George Armstrong Custer).
1935® Annie Oakley (US) de George Stevens. – av. Chief Thunderbird (Sitting Bull).
1935® North of Arizona (US) de Harry S. Webb. – av. Artie Ortego (Red Cloud), Budd Buster (Grey Wolf).
1935® Fighting Pioneers (US) de Harry Fraser. – av. Guate Mozin (Crazy Horse).
1936Custer’s Last Stand (Les Vengeurs de Buffalo-Bill) (US) d’Elmer Clifton 
Weiss-Mintz, Stage & Screen (sérial), 15 x 2 bob. / 84 min. (long métrage). – av. Franklin McGlynn Jr. (col. George Armstrong Custer), Rex Lease, William Farnum, Ruth Mix (Mrs. Elizabeth Bacon Custer), Franklyn Farnum (major Markus Reno), Lafe McKee (cpt. Frederick W. Benteen), Ted Adams (Buffalo Bill Cody), Howling Wolf (Sitting Bull), Allen Greer (Wild Bill Hickok), High Eagle (Crazy Horse), Chick Davis (Rain-in-the-Face), Chief Thundercloud (Young Wolf), Helen Gibson (Calamity Jane), Josef Swickard (major Trent). – Sérial sans surprises, également exploité sous forme d’un long métrage.
1936The Glory Trail (US) de Lynn Shores 
Crescent Pictures, 65 min. – av. Tom Keene, Joan Barclay, E. H. Calvert, William Royle (cpt. William Fetterman), Walter Long. – En 1886, Fetterman se fait écraser par Red Cloud et Crazy Horse, des régiments sudistes et nordistes se réconcilient pour repousser les Sioux.
1936® The Plainsman (Une aventure de Buffalo Bill) (US) de Cecil B. DeMille. – av. John Miljan (col. George Armstrong Custer). – Le général Custer en héros de la « civilisation en marche ».
1937® Goofs and Saddles (US) de Del Lord. – av. Ted Lorch (gén. Muster [=G. A. Custer]), Curly Howard (Buffalo Billious), Moe Howard (Wild Bill Hicup). – Parodie.
1938® Outlaw Express (US) de George Waggner. – av. Chief Many Treaties (Red Cloud).
1938® Flaming Frontiers (US) d’Alan James, Ray Taylor (sérial). – av. Chief Many Treaties (Big Bear / Spotted Elk).
1939® Oregon Trail (US) de Ford L. Beebe, Saul A. Goodkind (sérial). – av. Roy Barcroft (col. George Armstrong Custer), Warner Richmond (gén. William Sherman), Kenneth Harlan (gén. Alfred Terry).
1940® Wyoming / Bad Man from Wyoming (US) de Richard Thorpe. – av. Paul Kelly (col. George Armstrong Custer).
1940® Santa Fe Trail (La Piste de Santa Fe) (US) de Michael Curtiz. – av. Ronald Reagan (George Armstrong Custer). – La carrière de Custer de Westpoint en 1854 au début de la guerre de Sécession.
1941® Badlands of Dakota (US) d’Alfred E. Green. – av. Addison Richards (col. George Armstrong Custer).
Une vision très romantisée de Custer : Errol Flynn écrit sa dernière lettre (« They Died with their Boots On », 1941)
1941***They Died with their Boots on (La Charge fantastique) (US) de Raoul Walsh 
Hal B. Wallis, Robert Fellows/Warner Bros., 140 min. – av. Errol Flynn (ltn.-col. George Armstrong Custer), Olivia de Havilland (Elizabeth Bacon Custer), Anthony Quinn (Crazy Horse), John Litel (gén. Philip Sheridan), Joseph Crehan (président Ulysses S. Grant), Sidney Greenstreet (gén. Winfield Scott), Gene Lockhart (Sanmuel Bacon, Esq).
La vie de Custer, de son entrée à West Point (1857), sa charge à Gettysburg, puis la fin à Little Big Horn. Excepté les noms et les lieux, tout ici est non seulement romancé, mais proprement fantaisiste. Ce sont des politiciens corrompus du gouvernement Grant qui forcent Custer à combattre les Indiens. En 1941, les Etats-Unis ont besoin de héros à l’écran face à l’invasion japonaise dans le Pacifique, et la Warner Bros. s’aligne sur cette exigence. C'est la Chanson de Roland à l'américaine, fabriquée, comme Turold au XIIe siècle pour les Croisades, en falsifiant toutes les données historiques. Panache, rythme, humour, lyrisme : Walsh (qui remplace Michael Curtiz dont Errol Flynn ne voulait plus) montre un aventurier de la gloire séduisant et romantique en diable. Résultat, son film est un spectacle enthousiasmant, chef-d’œuvre du cinéma d’aventures sans le moindre rapport avec les faits authentiques, les motivations politiques ou la psychologie des protagonistes. Custer n’était pas ce fringuant officier, simple, farceur et droit, mais une nature instable, terriblement orgueilleuse, narcissique et maniaco-dépressive. Le terrible massacre de Washita River est ignoré, Crazy Horse (Anthony Quinn dans son x-ième rôle d’Indien) négocie avec Custer – lui qui a toujours refusé de négocier avec des Blancs ! – et Custer lui promet même de protéger la terre sacrée des Black Hills contre l’avidité des colons (alors que c’est Custer lui-même qui a révélé la présence d’or sur ces terres). La topographie de Little Big Horn est archifausse, la tactique sioux ignorée (les Blancs furent pris en tenaille entre les fantassins de Gall et la cavalerie de Crazy Horse), et le véritable Custer, d'une grave incompétence en tant que stratège, ne fut certainement pas le dernier homme de son régiment à périr (ce fut un sergent du nom de Butler). Quant au capitaine Reno et au major Benteen, responsables de la défaite, ils n'existent même pas à l'écran…
Walsh n’ayant pu mobiliser que 16 Sioux (importés du Dakota), les Indiens de Little Big Horn en plans généraux sont joués par des figurants philippins. Filmé entièrement en Californie pour 2,2 millions de $, à Agoura (Lasky Ranch), Chatsworth (Iverson Ranch), Padadena (Busch Gardens), Calabasas et aux studios Warner à Burbank. En partant livrer sa dernière bataille, le fringuant Custer déclare: "La gloire a un avantage sur l'argent: on l'emporte avec soi en mourant..." Le constat vaut pour Errol Flynn, pas pour le colonel qu'il incarne.
La fin de Custer à la bataille de Little Big Horn (« They Died with their Boots on » de Raoul Walsh, 1941)
1944® Buffalo Bill (US) de William A. Wellman. – av. Chief Thundercloud (Crazy Horse), Anthony Quinn (Yellow Hand, chef Cheyenne). (cf. 9a.2)
1945Law of the Badlands (US) de Jack Scholl 
Gordon Hollingshead/Warner Bros., 20 min. – av. Warren Douglas (col. George Armstrong Custer), Robert Shayne (cpt. Robert Tate Fleming), Angela Greene (Karen Tate), Trevor Bardette, Norman X. Willis. – Renvoyé de l’armée pour meurtre, Fleming rejoint la 7e de Custer à Little Big Horn.
1948® Fort Apache (US) de John Ford. – av. Henry Fonda (ltn. col. Thursday [=G. A. Custer]), John Wayne (cpt. York [=Frederick W. Benteen]). – La défaite de Little Big Horn transposée en Arizona contre Cochise, cf. Apaches (8b.5).
1950*Tomahawk / GB : Battle at Powder River (Tomahawk) (US) de George Sherman 
Leonard Goldstein/Universal-International, 82 min. – av. Van Heflin (Jim Bridger), Yvonne De Carlo (Julie Madden), John War Eagle (Red Cloud), Alex Nicol (ltn. Robert Nancy), Preston Foster (col. Henry B. Carrington), Arthur Pace (cpt. William J. Fetterman), Susan Cabot (Monahseetah, fille de Black Kettle), Ann Doran (Mrs. Carrington), Rock Hudson (Burt Hanna), Jack Oakie (Sol Beckworth [=James Beckwourth, métisse noir devenu chef de guerre des Crow]).
Scout et topographe réputé, Jim Bridger (cf. 4.2) est mêlé à la guerre de Red Cloud et Crazy Horse sur la Piste Bozeman qui se clôt par la défaite de Fetterman en 1866 et le fameux traité de paix de Fort Laramie dont on sait qu’il fut de courte durée (Custer le rompit). Bridger, que les Sioux appellent Tachahngpe, c’est-à-dire Tomahawk, est accompagné de la squaw cheyenne Monahseetah, fille de Black Kettle et une des rares survivantes du massacre de Sand Creek commis par le colonel Chivington en 1864 ; sa propre épouse a été tuée par la soldatesque à cette occasion (Van Heflin est parfait en éclaireur ombrageux et traumatisé). Nancy, le lieutenant névrosé et haineux du film, a jadis secondé Chivington à Sand Creek, et c’est ici lui qui pousse le capitaine Fetterman à attaquer les Sioux et à tomber dans un piège qui lui sera fatal.
Un film à petit budget qui sympathise ouvertement avec la cause des Indiens, fait très inhabituel pour un simple produit de série, mais qui s’inscrit dans la demi-douzaine de westerns pro-Indiens du sous-estimé George Sherman (cf. notamment « Chief Crazy Horse », 1955, et « Reprisal / La Vengeance de l’Indien », 1956). Dès l’ouverture du film, Bridger traite les représentants de Washington qui discutent de haut avec Red Cloud de « négociateurs obtus et menteurs ». Le script de la scénariste progressiste Silvia Richards fait parler les Sioux dans leur language, sans sous-titres, et opère un amalgame avec l’« expédition de Powder River » de 1865 contre les Arapahos, les Sioux et les Cheyennes, au cours de laquelle le général Patrick Connor ordonna de traquer les Indiens « comme des loups », repousser les ouvertures de paix et tuer tous les mâles de plus de douze ans. Tourné en Technicolor dans les Black Hills (South Dakota) avec une certaine inventivité et un remarquable sens du paysage. En fait, Bridger n'a pas participé aux guerres indiennes, il était trop vieux.
1950® Annie Get Your Gun (US) de George Sidney. – av. J. Carroll Naish (Sitting Bull).
1951® Warpath (Le Sentier de l’enfer) (US) de Byron Haskin. – av. James Millican (col. George Armstrong Custer).
1951*Little Big Horn / The Fighting Seventh (La Rivière de la mort) (US) de Charles Marquis Warren 
Carl K. Hittleman/Bali Prod.-Lippert Pictures, 86 min. – av. Lloyd Bridges (cpt. Phillip Donlin), John Ireland (ltn John Haywood), Marie Windsor (Celie Donlin), Reed Hadley (sgt. maj. Peter Grierson), Jim Davis, Wally Cassell.
La défaite de Custer par les Sioux vécue indirectement par les simples soldats d’une patrouille de Fort Lincoln que dirigent deux rivaux en amour, Philip Donlin et son subordonné Haywood (avec lequel Mme Donlin voudrait refaire sa vie). Les hommes effectuent une course désespérée contre la montre à travers les collines du Montana pour mettre le général en garde contre le piège que lui préparent les Sioux. La mission de cette "patrouille perdue" est doublement vouée à l'échec (puisque le 7e régiment fut massacré), car avant même d'arriver sur les lieux du drame, les militaires sont tués les uns après les autres par les flèches d'un ennemi invisible. (Une contre-vérité historique: les Sioux furent réellement surpris par l'attaque de leur campement sur la Little Bighorn River.) Le script brode à partir d'un incident peu connu: deux mois après Little Big Horn, à une dizaine de kilomètres de la bataille, on découvrit neuf tombes d'un détachement mené par le capitaine Frederic K. Giddleren (=Donlin) et le lieutenant Charles Larin (=Haywood).
Le premier film de l'énigmatique réalisateur-scénariste et écrivain Charles Marquis Warren (un filleul de F. Scott Fitzgerald): une série B très originale, au suspens soutenu, doublé d'une étude de caractères intéressante (l'interprétation de Bridges et d'Ireland est remarquable), un récit compact, funèbre, claustrophobique (nombreuses scènes de nuit où l'angoisse est permanente, l'irruption de la violence traumatisante), dans lequel n'apparaissent ni Custer ni Little Big Horn. Filmé à Iverson Ranch, Chatsworth (Calif.).
1952Bugles in the Afternoon (Les Clairons sonnent la charge) (US) de Roy Rowland 
William Cagney/Warner Bros., 85 min. – av. Ray Milland (Kern Shafter), Hugh Marlowe (cpt. Edward Garnett), Forrest Tucker (Donavan), Helena Carter (Josephine Russell), Sheb Wooley (col. George Armstrong Custer), Nelson Leigh (major Markus Reno), Walter Coy (cpt. Benteen), Charles Evans (gén. Terry).
La défaite de Custer présentée comme l’œuvre d’un subalterne indiscipliné et sournois, le capitaine Garnett, ennemi personnel du capitaine dégradé Kern Shafter qu’il cherche vainement à faire tuer par les Indiens. C’est lui qui tombe sous les flèches indiennes, tandis que Kern sauve la garnison de Fort Lincoln. Une adaptation paresseuse et proprement aberrante du roman éponyme d'Ernest Haycox, qui élimine Custer de l'action. De splendides paysages filmés en Technicolor dans l’Utah (Aspen Mirror Lake, Strawberry Valley, Kanab Canyon) et au Warner Ranch à Calabasas.
1952Oh ! Susanna (The Golden Tide) (La Revanche des Sioux) (US) de Joseph Kane 
Republic Pictures, 84 min. – av. Rod Cameron (cpt. Webb Calhoun [=Frederick W. Benteen]), Forrest Tucker (ltn. col. Unger [=George Armstrong Custer]), Lorna Gray (Lia Wilson), Chill Wills (sgt. Barhydt), William Ching (cpl. Donlin). – Un officier opportuniste et égocentrique meurt vaillamment en combattant contre les Sioux. Amalgame des épisodes de Fetterman et de Little Big Horn filmé en Trucolor à Corriganville, Simi Valley.
1952® Jack MacCall Desperado (US) de Sidney Salkow. – av. Jay Silverheels (Red Cloud), Eugene Iglesias (Grey Eagle, son fils).
1952The Savage (Le Fils de Géronimo [sic]) (US) de George Marshall
Mel Epstein/Paramount Pictures, 95 min. - av. Charlton Heston (James 'Jim' Aherne / War Bonnet), Susan Morrow (Tally Hathersall), Ian MacDonald (Chief Yellow Eagle {FR: Géronimo !]), Peter Hansen (ltn. Weston Hathersall), Joan Taylor (Luta), Richard Robert (cpt. Arnold Vaugant), Don Porter (Running Dog), Ted de Corsia (Iron Breast).
Jim Aherne, un jeune garçon blanc, seul survivant d'une famille exterminée par les Indiens Crow, est adopté par Yellow Eagle, un chef de tribu Sioux. Il grandit parmi sa tribu adoptive, mais lorsqu'un conflit menace entre cette dernière et la cavalerie US, Jim doit choisir son camp et sert d'intermédiaire. Un film modeste qui marche sur les pas de "Broken Arrow" de Delmer Daves, mais dont les bons sentiments pro-indiens masquent mal l'hypocrisie. Extérieurs tournés en juin-juillet 1951 en Technicolor au Dakota du Sud. En France, Yellow Eagle est rebaptisé Géronimo, le célèbre chef des Apaches - les distributeurs français et le public du samedi soir ne faisant pas la différence
1953The Great Sioux Uprising (L’Aventure est à l’Ouest) (US) de Lloyd Bacon 
Albert J. Cohen/Universal-International, 79 min. – av. Jeff Chandler (Jonathan Westgate), Faith Domergue (Joan Britton), Lyle Bettger (Stephen Cook), Stacy Harris (Uriah), John War Eagle (Red Cloud).
Episode en marge du soulèvement de Red Cloud contre Carrington en 1866, tourné en Technicolor à Pendleton, en Oregon : à Laramie Junction, Westgate, un vétérinaire démasque un commerçant véreux qui revend à l’armée des chevaux volés aux Sioux, provoquant (presque) la guerre.
1963® Jack McCall, Desperado (US) de Sidney Salkow. – av. Jay Silverheels (Red Cloud).
1953® Fort Vengeance (US) de Lesley Selander. – av. Michael Granger (Sitting Bull).
J. Carrol Naish en « Sitting Bull » (1954)
Victor Mature en Cheval Fou (« Chief Crazy Horse », 1955)
1954*Sitting Bull (US/MX) de Sidney Salkow 
W. R. Frank Prod.-Tele-Voz/United Artists, 105 min. – av. J. Carrol Naish (Sitting Bull), Iron Eyes Cody (Crazy Horse), Dale Robertson (major Robert Parrish), Mary Murphy (Kathy Howell), John Litel (gén. Wilford Howell), Douglas Kennedy (George Armstrong Custer), John Hamilton (présid. Ulysses S. Grant).
Ce western pro-Indien, suscité par le succès inattendu de « Broken Arrow » de Delmer Daves (1950, cf. Apaches) relate les prémisses de la bataille de Little Big Horn dont Custer, fourbe et haineux, est pour la première fois rendu pleinement responsable. Sitting Bull, vieux sage, hésite entre coexistence ou guerre avec les Blancs (confrontation souhaitée par Crazy Horse), gagne le Canada après la défaite de la 7ème Cavalerie, puis intervient personnellement auprès du président Grant pour obtenir la grâce d’un officier qui a pris la défense de Sioux maltraités. Grant l’écoute et Sitting Bull conclut la paix pour toujours (sic)…
Un conte de fées pacifiste tourné à Iverson Ranch (Chatsworth, Calif.) et au Mexique (près de Mexico City) avec un millier de figurants, en Scope et en Eastmancolor, et qui récolte de grosses recettes (1,5 millions de $). Les enjolivures sont de poids, mais le film, banal sur le plan de la mise en scène (l'épisode à Little Big Horn est confus et répétitif), quoique assez spectaculaire, a au moins le mérite de tourner le dos au manichéisme habituel.
1954(tv) Chief Crazy Horse (US) de Joseph Kane 
série « Stories of the Century (Histoires du siècle dernier) » no. 1/15, Rudy Ralston-Studio City TV-Republic Pictures-Hollywood Television Service (Syndicated 30.4.54), 30 min. – av. George Keymas (Crazy Horse), Jim Davis (Matt Clark), Mary Castle (Frankie Adams), Alma Beltran (Black Robe Woman), Chubby Johnson (Joe Weaver), John Holland (major Digby), Jim Davis (Matt Clark), Kristine Miller (Margaret Jones). – Série tournée à Iverson Ranch, Chatsworth.
1955*Chief Crazy Horse / Valley of Fury (Le Grand Chef) (US) de George Sherman 
William Alland/Universal-International, 86 min. – av. Victor Mature (Crazy Horse), John Lund (major Twist), Suzan Ball (Black Shawl), Ray Danton (Little Big Man), James Millican (gén. George Crook [George A. Custer]), Morris Ankrum (Red Cloud / Conquering Bear), Pag Hogan (Dull Knife), Robert Warwick (Spotted Tail), David Janssen (ltn. Colin Cartwright).
Film sympathique produit sur la lancée du « Sitting Bull » de Salkow (1954), aussi en CinemaScope et Technicolor, mais concocté cette fois par un studio important, avec une grande star du cinéma épique dans le rôle-titre (« Samson and Delila », « The Robe », etc.), vedette qui garantit un accueil public favorable - et nettement plus large - en dépit d’une matière difficile à avaler par le spectateur américain lambda et qui fait passer le point de vue exclusivement indien du récit. Le budget est par ailleurs limité, les célèbres batailles étant visuellement réduites à des escarmouches. Les plans des pionniers blancs au début proviennent de "Tumbleweed" de Nathan Juran (1954). C’est à nouveau Sherman, dont le discours pro-Indien marque tous ses westerns, qui en signe la réalisation, captant la magnificence des paysages grâce à une science remarquable des plans larges. En l'occurrence, l'importance du film est plus historique qu'artistique. La noblesse du propos fait oublier quelques perruques et discours aussi rabâchés que pathétiques, car malgré ses imperfections, « Chief Crazy Horse » reste la toute première production hollywoodienne consacrée entièrement à un chef amérindien, présenté en héros « positif » bien qu’il demeure irréductiblement hostile aux Blancs. Un facteur qu'il ne faut surtout pas sous-estimer.
Tournée au Dakota (Badlands National Park, Hermosa, 777 Bison Ranch), cette hagiographie de Crazy Horse retrace sa jeunesse, ses visions qui le désignent comme chef, l’annihilation des troupes de Fetterman en 1866, ses victoires contre Cook et Custer, jusqu’à son assassinat en prison à Fort Robinson par un rival en amour, un Judas devenu éclaireur dans l’armée fédérale, appelé Little Big Man (sic), en 1877. Custer est évanescent (joué par James Millican qui avait déjà fait Custer dans "Warpath". Crazy Horse l’invaincu est ici une victime sacrificielle, tuée par l’un des siens ! En réalité, Crazy Horse fut embroché à la baïonnette par un soldat blanc, William Gentles. Un "détail" qui, en 1955, en pleine guerre froide sous Eisenhower, était encore indigeste pour la majorité WASP. D'où cette fin mensongère et implicitement raciste.
1955® White Feather (Plume blanche) (US) de Robert D. Webb. – av. Hugh O’Brian (American Horse). – cf. Cheyennes
1955The Gun that Won the West (US) de William Castle 
Columbia, 71 min. – av. Dennis Morgan (Jim Bridger), Paula Raymond, Robert Bice (Red Cloud), Michael Morgan (Afraid of Horses), Chris O’Brien, Roy Gordon (col. Henry B. Carrington).
Bozeman Trail, Wyoming en 1866. Chargé de la sécurité pendant la construction des forts et du chemin de fer en territoire Sioux, Bridger introduit la nouvelle carabine Springfield pour résister à Red Cloud.
1955Smoke Signal (Le Fleuve de la dernière chance) (US) de Jerry Hopper 
Howard Christie/Universal-International, 88 min. – av. Dana Andrews (Brett Halliday), Piper Laurie (Laura Evans), Rex Reason (ltn. Wayne Ford), William Talman, Gordon Jones.
Poursuivis par des Utes et des Sioux qui veulent venger un massacre perpétré par l’armée fédérale, un groupe de soldats tente de fuir par le fleuve (un officier déserte, écoeuré par les crimes de l’armée contre les Indiens). [fiction] Filmé en Technicolor dans l’Utah (Colorado River, Ida Gulch, Moab, San Juan River) et en Arizona (Grand Canyon National Park).
1955**The Indian Fighter (La Rivière de nos amours / L’Or des Sioux) (US) d’André De Toth 
Samuel P. Norton-William Schorr/Bryna Prod. (Kirk Douglas)-United Artists, 88 min. – av. Kirk Douglas (Johnny Hawks), Elsa Martinelli (Onahti, fille de Red Cloud), Eduard Franz (Red Cloud), Walter Abel (cpt. Trask), Lon Chaney Jr. (Chivington), Walter Matthau (Wes Todd), Alan Hale Jr. (Will Crabtree), Elisha Cook Jr. (Briggs), Harry Landes (Grey Wolf), Hank Worden (Crazy Bear).
En 1870 en Oregon, un éclaireur chargé d’établir un traité de paix avec les Sioux capture les chercheurs d’or qui ont provoqué un conflit armé avec les colons de la région, les livre à Red Cloud et épouse sa fille Onahti. Beau poème panthéiste et timidement pro-indien de De Toth, tourné en CinemaScope et Technicolor à Terrebonne, Deschutes County, et à Bend (Oregon). Première production de Kirk Douglas.
Le raciste et sa squaw (Robert Taylor et Debra Paget dans « The Last Hunt » de Richard Brooks, 1955)
1955***The Last Hunt (La Dernière Chasse) (US) de Richard Brooks 
Dore Schary/Metro-Goldwyn-Mayer, 108 min. – av. Robert Taylor (Charles Gilson), Stewart Granger (Sandy McKenzie), Debra Paget (l’Indienne), Lloyd Nolan (Jambe de bois), Russ Tamblyn (Jimmy).
Dakota en 1883. Gilson, un chasseur de bisons cruel, sadique et méprisant pour les Indiens force une Sioux à devenir sa squaw et se dispute avec son associé McKenzie qui, lui, a pris conscience qu’exterminer des bisons équivaut à acculer les Peaux-Rouges à la famine. L’Indienne fugue avec McKenzie et Gilson, hanté par le désir de tuer son rival, traque le couple fugitif dans la montagne. McKenzie le retrouve enneigé, mort de froid au petit matin. [fiction]
Brooks rappelle aux Américains le génocide des Indiens, la quasi disparition de seize millions de bisons, tués non pour manger mais pour commercialiser leurs peaux, et l’obsession maladive des armes à feu. Filmé en CinemaScope et Eastmancolor au Dakota (Custer State Park, Badlands National Park, Sylvan Lake) et à Culver City, Hollywood. Premier rôle entièrement négatif de Robert Taylor en psychopathe raciste. Film superbe et dérangeant, très en avance sur son temps, et donc un échec public retentissant.
1955**The Last Frontier (La Charge des tuniques bleues) (US) d’Anthony Mann 
William Fadiman/Columbia Pictures, 97 min. – av. Victor Mature (Jed Cooper), Anne Bancroft (Corinna Marston), Guy Madison (cpt. Glenn Riordan), Robert Preston (col. Frank Marston), James Whitmore (Gus), Manuel Donde (Red Cloud), William Calles (Big Bear / Spotted Elk), Pat Donde (Mungo).
Fort Shallan vers 1864. Obsédé par une victoire sur les Peaux-Rouges qui redorerait son blason après le massacre de 1500 hommes de son régiment pendant la guerre de Sécession (morts causés par sa faute), le colonel Marston, une ganache psychopathe surnommée le "boucher de Shiloh", refuse de suivre les conseils de Jed Cooper, un trappeur expérimenté (qui, lui, vit en paix avec les Indiens) et cherche stupidement le conflit avec les Sioux de Red Cloud. Ses troupes sont décimées dans la forêt et il perd la vie, abattu par Red Cloud. Jed parvient à sauver une quarantaine de militaires qu'il ramène au fort.
La civilisation et son hypocrisie se heurtent aux valeurs naturelles de l’Ouest indompté, et les trappeurs regagnent la solitude des forêts. Un regard impitoyable de Mann sur l’armée, ici bornée ou servile, aux antipodes des films de John Ford, qui impose un ordre social contraignant dans lequel l'homme ne peut plus vivre dans les marges, en appartenant à la fois au monde libre des Indiens, en symbiose avec la nature et l'ordre des choses, et au monde des Blancs. Ivre, le trappeur insulte les soldats au garde-à-vous et leur prédit une mort certaine. Un film méconnu mais révélateur de Mann, tourné en Technicolor et CinemaScope à Sonoma County (Calif.) et au Mexique (région entre Salazar et Amecameca). On peut ignorer ou oublier la fin – Jed Cooper entre dans l'armée comme sergent, la veuve du colonel à son bras – a été imposée par la Columbia, ce qui explique pourquoi Anthony Mann détestait ce film dont la conclusion héroïsante contredit tout le propos qui précède.
1956(tv) Custer (US) de Ted Post ; série « Gunsmoke » (CBS 22.9.56), 30 min. – av. Brian G. Hutton (Joe Trimble), Richard Keith (major Banker), James Arness (Matt Dillon), Herbert Lytton.
19567th Cavalry / The Return of General Custer (La Mission du capitaine Benson) (US) de Joseph H. Lewis 
Scott-Brown Prod.-Columbia Pictures, 75 min. – av. Randolph Scott (cpt. John Benson), Barbara Hale (Martha Kellogg), Jay C. Flippen (sgt. Bates), Michael Pate (cpt. Frederick W. Benteen), Frank Wilcox (major Markus Reno).
L’arrière-garde de Custer à Little Big Horn est injustement accusée de lâcheté par l’opinion publique pour avoir survécu au désastre. Pour se blanchir, le capitaine Benson se propose de récupérer le corps de Custer resté en territoire indien. Un mini-budget filmé néanmoins en Technicolor au Mexique (Amecameca, Durango). Le film de Lewis défend le point de vue officiel de l'armée qui empêcha toute enquête objective sur la question; l'historiographie moderne confirme que ce furent l'alcoolisme, les erreurs et la lâcheté du major Reno, et la désobéissance répétée du capitaine Benteen, un ennemi personnel de Custer, qui provoquèrent la défaite de la 7e Cavalerie. Pendant deux heures, ils refusèrent d'intervenir avec les deux-tiers du régiment retranchés, soit 380 hommes, tandis que Custer se faisait tailler en pièces avec son bataillon de 263 hommes. Sans cette double défection, Custer, tacticien habile, aurait eu de sérieuses chances de l'emporter malgré la supériorité numérique de l'adversaire. (cf. David Cornut, Little Big Horn. Autopsie d'une bataille légendaire, éd. Anovi, Turquant, 2013).
1956**Run of the Arrow (Le Jugement des flèches) (US) de Samuel Fuller 
Globe Enterprises (S. Fuller)/RKO Radio Pictures, 85 min. – av. Rod Steiger (Private O’Meara), Ralph Meeker (ltn. Driscoll), Sarita Montiel (Yellow Mocassin), Brian Keith (cpt. Clark), Jay C. Flippen (Walking Coyote), H. M. Wynant (Crazy Wolf), Frank De Kowa (Red Cloud), Tim McCoy (gén. Allen).
Le 9 avril 1865, dernier jour de la guerre de Sécession, O’Meara, un Confédéré, refuse de vivre parmi ses ennemis d’hier et rallie les Sioux de Red Cloud qui, eux, poursuivent le combat contre les Yankees. Il épouse Yellow Mocassin. Mais quand éclate la guerre, il se trouve écartelé et après avoir sauvé Driscoll, un ancien adversaire nordiste dont le détachement a été anéanti par les Sioux, de la torture en le tuant, il repart vivre parmi les gens de sa race.
Violent et lyrique, une œuvre marquante de Fuller, tournée entièrement en extérieurs dans l’Utah en Technicolor et RKO-Scope. L’épreuve terrible de la « course de la flèche » à laquelle se soumet initialement O’Meara avant d’être accepté par les Sioux (il y réussit grâce à une squaw qui le dissimule à ses poursuivants) est inspirée par un épisode réel de la vie du Mountain Man John Colter (cf. 4.7), capturé en 1808 par les Blackfeet et qui parvint à échapper aux cinq cents guerriers lancés à ses trousses.
1957® Revolt at Fort Laramie (US) de Lesley Selander. – av. Eddie Little Sky (Red Cloud).
1957® (tv) Annie Get Your Gun (US) de Vincent J. Donehue. – av. Zachary Charles (Sitting Bull).
1957(tv) The Broken Pledge (US) de Leslie H. Martinson 
Warner Bros. Television, série « Cheyenne » (ABC 4.6.57), 60 min. – av. Whit Bissell (col. George Armstrong Custer), Clint Walker (Cheyenne Bodie), Frank DeKova (Sitting Bull), John Dehner (Nagel), Jean Byron (Fay Kirby), Dean Fredericks (Little Chief), Paul Birch (col. Preston).
1957(tv) The Man Who Rode with Custer (US) de Frank McDonald 
série « Wyatt Earp », Louis F. Edelman-Wyatt Earp Enterprises (ABC 8.1.57), 25 min. – av. Mauritz Hugo, Bill Pullen, Emlen Davies, Steve Pendleton.
1958*Tonka / A Horse Named Comanche (US) de Lewis Foster 
Buena Vista-Walt Disney, 97 min. – av. Sal Mineo (White Bull), Phil Carey (cpt. Myles Keogh), Jerome Courtland (ltn. Henry Nowlan), Rafael Campos (Strong Bear), Joy Paige (Prairie Flower), Britt Lomond (col. George Armstrong Custer), Herbert Rudley (cpt. Frederick W. Benteen), John War Eagle (Sitting Bull).
Un adolescent Comanche et son mustang Tonka sont témoins involontaires de l’affrontement à Little Big Horn. Production Disney pour familles, mais la bataille est pour la première fois élaborée en détail, et les soldats n’y meurent pas dans des poses héroïques, ralliés autour de la bannière étoilée. Custer est dépeint comme un exterminateur lâche. Rediffusé dans la série « Disney Parade » (PBS 15.2.1962) sous le titre de « Comanche : The Lone Survivor of Custer’s Last Stand ».
1958(tv) The General’s Lady (US) de Frank McDonald 
série « Wyatt Earp » no. 91 (ABC 14.1.58), 25 min. – av. Dorothy Green (Mrs. Elizabeth Custer), Robert Carson (Frederick W. Benteen), Hugh O’Brian (Wyatt Earp), Bob Hopkins, Bing Russell. – La veuve du "général" Custer cherche à justifier le comportement de son époux à Little Big Horn.
1958® Flaming Frontier (CA) de Sam Newfield. – av. Larry Solway (Little Crow).
1959(tv) Twelve Hours to Crazy Horse (US) de Thomas Carr 
série « Wanted – Dead or Alive » (CBS 21.11.59), 30 min. – av. John Coucette (Crazy Horse), John Dehner, James Lydon, Dabbs Greer, Robert Brubaker.
1959(tv) Longhair (US) de William F. Claxton 
série « Yancy Derringer » (CBS 5.3.59), 26 min. – av. Grant Williams (col. George Armstrong Custer), Jock Mahoney (Yancy Derringer), Kevin Hagen (John Colton), X Brands (le Pawnee Pahoo-Ke-Ta-Wah).
1959® Yellowstone Kelly (Le Géant du Grand Nord) (US) de Gordon Douglas. – av. John Russell (Gall).
1960(tv+ciné) Gold, Glory and Custer – Prelude, suivi de Gold, Glory and Custer – Requiem - ciné: Gold, Glory and Custer (Le Massacre de la colline noire) (US) de George Waggner 
série « Cheyenne » ; Warner Bros. Television (ABC 4+11.1.60), 2 x 60 min. – av. Julie Adams, Liam Sullivan (major Markus Reno), Lorne Greene, Larry Dobkin (gén. Philip H. Sheridan), Barry Atwater (col. George Armstrong Custer), Edward Kemmer (cpt. Frederick W. Benteen), Francis McDonald (Sitting Bull), Frank De Kova (Dull Knife). - En 1962, les divers épisodes de "Cheyenne" relatifs à Custer sont réunis en un long métrage exploité en salle.
1960(tv) The River Crossing (US) de Jesse Hibbs 
série « Wagon Train » (NBC 14.12.60), 60 min. – av. Nestor Paiva (Red Cloud), Michael Keep, Charles Aidman (col. Buckner), Robert J. Wlke, Ron Harper. – L’enlèvement du jeune Red Cloud.
1960(tv) Escort Detail (US) de Lesley Selander 
série « Overland Trail » (NBC 22.5.60), 60 min. – av. William Bendix, James Best, Miriam Colon (Aloka, épouse de Crazy Horse), John Marley (Crazy Horse), Bartlett Robinson, Loren Tindall. – Vers 1877, un Indian Scout escorte l’épouse de Crazy Horse à Washington pour un traité de paix (sic).
1961The Canadians (Les Canadiens) (US) de Burt Kennedy
Herman E. Webber/Associated Producers (API)-20th Century-Fox, 85 min. - av. Robert Ryan (inspecteur William Gannon de la Police montée), John Dehner (Frank Boone), Torin Thatcher (sgt. McGregor), Burt Metcalfe (Constable Springer), John Sutton (surintendant Walker), Jack Creley (Greer), Teresa Stratas (la squaw blanche), Michael Pate (Chief Four Horns).
Après Little Big Horn, des tribus sioux trouvent refuge au Canada où le gouvernement britannique leur permet de s'établir pacifiquement. Ils se heurtent à des aventuriers blancs qui massacrent un village Lakota, mais trois agents de la Police montée parviennent à tuer les bandits et à éviter un bain de sang général. - Conte de fées pour adolescents tourné en Technicolor auf Saskatchewan (Cypress Hills).
1961(tv) Legacy of the Lost (US) de Richard C. Sarafian 
Warner Bros Television, série « Cheyenne » (ABC 4.12.61), 60 min. – av. Richard Hale (Red Cloud), Clint Walker (Cheyenne Bodie), L. Q. Jones, Peter Whitney, Peter Breck.
1963(tv) The Death of Sitting Bull (US)
John Houseman Prod., « The Great Adventure » no. 1.2 (CBS 4.10.63), 60 min. – av. Ricardo Montalban (Philip Crow), James Dunn (McLean, agent indien), Noah Beery Jr. (Jervis), Lloyd Nolan (col. Fraser [=col. James Forsyth]), Anthony Caruso (Sitting Bull), Joseph Cotten (cpt. Meehan), Miriam Colon (Sarah Crow), Kent Smith (gén. Nelson Miles), Rodolfo Acosta (Ltn. Bullhead), Eddie Little Sky (Left Hand).
Les circonstances de l’assassinat de Sitting Bull par la police, alors qu’il est engagé pour parader dans le « Wild West Show » de Buffalo Bill Cody (1890).
1963*(tv) The Massacre at Wounded Knee (US)
John Houseman Prod., « The Great Adventure » no. 1.3 (CBS 11.10.63), 60 min. – av. Ricardo Montalban (Philip Crow), James Dunn (McLean, agent indien), Noah Beery Jr. (Jervis), Lloyd Nolan (col. Fraser), Joseph Cotten (cpt. Meehan), Miriam Colon (Sarah Crow), Kent Smith (gén. Nelson Miles), Rodolfo Acosta (Ltn. Bullhead), Eddie Little Sky (Left Hand).
Suite du précédent. Seule la télévision (à l’initiative courageuse du producteur John Houseman, responsable des grands films de Mankiewicz, Ophuls, Lang, Ray, Minnelli etc.) illustre le terrible massacre des Sioux désarmés et de leurs femmes et enfants en décembre 1890.
1964® The Outlaws Is Coming (US) de Norman Maurer. – av. Murray Alper (Crazy Horse).
1964® Sette ore di fuoco (IT) de José Romero Marchent. – av. Ricardo Rodriguez (Red Cloud).
1964/65(tv) Les Indiens (FR) de Pierre Viallet 
Tipi Films (Paul de Senneville)-ORTF (1e Ch. 24.9.64+13.3.65), 26 x 13 min. – av. Alain Emery (Mato [Ours]), Rosenda Monteros (Wany), Robert Mottura (Tanka [Buffle]), Paco Camarero (Pako), Jean Sandras (Wapaka).
Le jeune guerrier Mato s’oppose au chef de tribu Tanka (fiction). Une curiosité : un feuilleton français sur les Sioux, filmé avec un réel souci d’authenticité grâce à l’indianiste Robert Mottura, fondateur de la « Vallée des Peaux-Rouges » à Senlis. Tourné en couleurs à Saint-Rémy de Provence (Alpilles, Camargue). Un flop à la tv.
1965The Great Sioux Massacre / The Custer Massacre (US) de Sidney Salkow 
Leon Fromkess/Columbia Pictures, 92 min. – av. Joseph Cotten (major Markus Reno), Phil Carey (col. George Armstrong Custer), Darren McGavin (cpt. Frederick W. Benteen), Michael Pate (Sitting Bull), Iron Eyes Cody (Crazy Horse), Nancy Kovack (Elizabeth Custer), Frank Ferguson (gén. Alfred Howe Terry), John Napier (Tom Custer), Julie Sommars (Caroline Reno).
La victoire indienne de Little Big Horn travestie à travers le témoignage de deux ex-officiers de Custer (Benteen, Reno) devant un tribunal militaire (récit en flash-back). Selon eux, Custer, modèle de tolérance raciale, serait un innocent manipulé par des politiciens corrompus et machiavéliques à Washington qui lui ont fait comprendre qu'il aurait les qualités d'un président des États-Unis et qu'une victoire à Little Big Horn lui ouvrirait les portes de la Maison Blanche ! Bref, une réhabilitation totalement hypocrite alors qu'en réalité, Benteen et Reno, couverts par l'état-major, furent les véritables fossoyeurs du régiment (refus d'assistance, lâcheté, ivresse). Benteen a beau estimer qu'il "découvrit la honte de l'Ouest" en accompagnant Custer, le tout se termine par un hommage à l'armée américaine, "vaillante dans la victoire comme dans la défaite" sur fond de stars and stripes (John Ford, hélas, ne fit pas mieux avec "Fort Apache"). Film fauché, avec réutilisation des scènes de bataille de « Sitting Bull » (1954) du même Salkow. Tournage à Old Tucson, Tucson (Arizona) et à Pendleton (Oregon).
1965*The Glory Guys (Les Compagnons de la gloire) (US) d’Arnold Laven 
Levy-Gardner-Laven Prod.-United Artists, 112 min. – av. Tom Tryon (cpt. Demas Harrod), Harvey Presnell (Sol Rogers), Senta Berger (Lou Woddard), James Caan (Anthony Dugan), Andrew Duggan (gén. McCabe [=George Armstrong Custer]).
Un officier arrogant veut défier les Indiens sur leur terrain, il meurt avec sa troupe, qui est anéantie, excepté une petit groupe de novices formé par le cpt. Harrod. En quelque sorte un remake de « Fort Apache » de Ford, sur un scénario âpre de Sam Peckinpah: comment une ganache mégalomane et psychopathe entraîne ses hommes dans la mort. Le film est bancal, la première partie, trop longue, banale, illustrant la formation des nouvelles recrues (y compris bagarres de saloon, amourettes, etc.), souvent sur un mode humoristique et sans réelle épaisseur psychologique, colle mal avec la suite très dramatique qui, elle, est souvent remarquable. Les superbes images en scope de James Wong Howe, ses éclairages subtils, donnent de l'ampleur au récit, et les batailles contre les Sioux (avec près de mille figurants) sont réglées avec maestria: dans le domaine du western, ce sont certainement les plus impressionnantes et les plus spectaculaires de la décennie. Casting initialement prévu: Charlton Heston et Angie Dickinson. Tourné au Mexique, à Durango, et aux Hal Roach Studios à Culver City. James Caan est nominé au Golden Globes 1966.
1965® Deadwood ’76 (US) de John Landis. – av. Arch Hall Jr. – Episode de Little Big Horn.
1965(tv) Old Ironpants (US)
série « F Troop » (ABC 2.11.65), 30 min. – av. John Stephenson (col. George Armstrong Custer, Ken Berry, Forrest Tucker. – Parodie.
1966(tv) Massacre at Fort Phil Kearny (US)
série « Bob Hope Chrysler Theatre » (NBC 26.10.66), 60 min. – av. Richard Egan (col. Henry B. Carrington), Robert Fuller (cpt. William J. Fetterman), Carroll O’Connor (cpt. Ted Eyck), Phyllis Avery (Margaret Carrington), Michael Sarrazine, Jeff Scott, Brandon Carroll.
Le 21 décembre 1866 sur le Bozeman Trail, les 80 hommes de Fetterman tombent dans le piège tendu par Crazy Horse et Little Wolf et sont exterminés.
1966® (tv) Miracle at Massacre Mission (US) de Bernard McEveety ; série « Laredo » (NBC 3.3.66), 60 min. – av. Eddie Little Sky (Red Cloud).
1966® The Plainsman (Les Fusils du Far West) (US) de David Lowell Rich. – av. Simon Oakland (Black Kettle), Leslie Nielsen (col. George Armstrong Custer). – cf. Wild Bill Hickok (9a.6).
1966(tv) Massacre (US) de Murray Golden 
série « Time Tunnel », Irwin Allen-20th Century Fox (ABC 28.10.66), 50 min. – av. George Mitchell (Sitting Bull), Christopher Dark (Crazy Horse), Joe Moross (col. George Armstrong Custer), Paul Comi (cpt. Frederick W. Benteen).
Bataille de Little Big Horn (voyage à travers le temps), avec des plans empruntés à « They Died with their Boots on » de Raoul Walsh.
1966(tv) Call to Glory (US) d’Allen Reisner 
série « Branded » (NBC 27.2.66), 3 x 30 min. – av. Chuck Connors, Robert Lansing (col. George Armstrong Custer), Michael Pate (Crazy Horse), Felix Locher (Sitting Bull), William Bryant (présid. Ulysses S. Grant), John Pickard (gén. Philip H. Sheridan).
1966® Red Tomahawk (US) de R. G. Springsteen. – av. Howard Keel. – A l’arrière de Little Big Horn.
1966Blade Rider. Revenge of the Indian Nations (US) de Harry Harris, Vincent McEveety, Allen Reisner
av. Robert Lansing (col. George Armstrong Custer), Felix Locher (Sitting Bull), Michael Pate (Crazy Horse). – Montage de 3 épisodes de « Branded » (1965/66).
1966Die Söhne der Grossen Bärin [Les Fils de la Grande Ourse] (DE-RDA) de Josef Mach
[d’apr. Liselotte Welskopf-Henrich] KAG « Roter Kreis »/DEFA, 98 min. – av. Gojko Mitic (Tokei-ihto), Jiri Vrstala (Red Fox), Rolf Römer, Hans Hardt-Hardtloff, Gerhard Rachold, Horst Jonischkan.
Au lieu de suivre Crazy Horse au combat, le chef Dakota Tokei-ihto obéit aux anciens de sa tribu et se rend à Fort Smith où il découvre que les Blancs cherchent un prétexte pour rompre le traité avec les Sioux et s’emparer de l’or des Black Hills. Emprisonné, il parvient à se libérer et à fuir avec les siens au Canada. Western de l’Allemagne communiste tourné en Yougoslavie, à l’instar des films RFA d’après Karl May, mais avec une charge anti-américaine prononcée.
Custer (Robert Shaw), ganache et anachronisme vivant (« Custer of the West » de Robert Siodmak, 1967)
1967*Custer of the West /A Good Day for Fighting (Custer, homme de l’Ouest) (US) de Robert Siodmak [et Irving Lerner] 
Philip Yordan/Security Pictures-Cinerama Productions Corp., 146 min. – av. Robert Shaw (col. George Armstrong Custer), Mary Ure (Elizabeth Custer), Jeffrey Hunter, Ty Hardin (major Markus Reno), Lawrence Tierney (gén. Philip H. Sheridan), Kieron Moore (Dull Knife, chef Cheyenne).
Première vision critique de Custer dans un film qui lui est entièrement consacré. Siodmak et Shaw en dressent un portrait très ambigu, à la fois ganache militaire fanatique et victime des intérêts politico-économiques de l’administration Grant à Washington (« Il n’y a pas de problème indien, il n’y a qu’un problème blanc qui se nomme corruption », affirme-t-il). Le major Reno est, à raison, rendu responsable de la débacle. Anachronisme vivant, ce Custer préfère mourir en guerrier que de vivre dans un monde sans honneur. La boucherie de Washita River est représentée comme un acte de vengeance un peu excessif à la suite du massacre de la population d’une ville voisine (une invention pure et simple du scénariste) et, curieusement, à Little Big Horn, Custer n’affronte que les Cheyennes de Dull Knife, les Sioux étant passés à la trappe... (comme si Napoléon avait été vaincu que par les Prussiens de Blücher à Waterloo). Tournage en Cinerama 70 mm (d’où certains effets visuels gratuits et des coupures dans le scénario original, jugé trop critique), en Espagne (Almeria en Andalousie, Tolède, Colmenar Viejo, studios Sevilla Films à Madrid) avec des figurants gitans déguisés en Cheyennes. Produit pour 4 millions de $, le film est salué par une bonne partie de la critique, mais c'est un désastre total au box office américain.
1967(tv+ciné) The Legend of Custer / Custer (Colonel Custer – le dernier bastion) (US) de Norman Foster 
David Weisbart-20th Century-Fox (ABC 6.9.-26.12.67), 17 x 55 min./95 min. – av. Wayne Maunder (col. George Armstrong Custer), Slim Pickens, Peter Palmer, Grant Woods (cpt. Myles Keogh), Robert F. Simon (gén. Alfred Terry), Michael Dante (Crazy Horse), Mary Ann Mobley, Alex Davion (major Markus Reno).
Ne parvenant pas à monter sa superproduction « The Day Custer Fell » (dont Fred Zinnemann était le réalisateur prévu), le producteur David Weisbart et la 20th Century-Fox se recyclent dans le téléfilm facile avec cette hagiographie concentrée surtout sur des épisodes de la jeunesse de Custer.
1967® (tv) Annie Get Your Gun (US) de Clark Jones, Jack Sydow. – av. Harry Belaver (Sitting Bull).
1968® Spur des Falkens (DE-RDA) de Gottfried Kolditz. – av. Otar Koberidse (Crazy Horse).
1970® Dirty Dingus Magee (US) de Burt Kennedy. – av. John Dehner (général George [=G. A. Custer)).
1970***Little Big Man (Les Aventures extraordinaires d’un visage pâle) (US) d’Arthur Penn 
Cinema Center Films, 147 min. – av. Dustin Hoffman, Martin Balsam, Faye Dunaway, Richard Mulligan (col. George Armstrong Custer), Jeff Corey (Wild Bill Hickok).
Reconstitution détaillée du massacre de Washita River en 1868 et de la bataille de Little Big Horn dont Penn, pour la première fois à l’écran, illustre scrupuleusement l’exact déroulement, sans fioritures romantiques. Custer, violemment caricaturé, est décrit comme un psychopathe syphilitique, carriériste sans scrupules et serviteur enthousiaste d’une guerre de conquête raciste (allusions au Vietnam). Cet illuminé représente la folie impérialiste des États-Unis. - Cf. commentaires sur les Cheyennes, infra (8b.2).
Custer délirant, ravagé par la syphilis, parmi les morts de Little Big Horn (« Little Big Man » d’Arthur Penn, 1970)
1973Touche pas la femme blanche / Non toccare la donna bianca (FR/IT) de Marco Ferreri 
Mara Films-Les Films 66-Laser CFDC-PEA, 108 min. – av. Marcello Mastroianni (col. George Armstrong Custer), Catherine Deneuve (Marie-Hélène de Boismonfrais), Michel Piccoli (Buffalo Bill), Philippe Noiret (gén. Terry), Ugo Tognazzi (Mitch, scout indien), Alain Cuny (Sitting Bull), Serge Reggiani (Crazy Horse), Darry Cowl (major Archibald, vétérinaire).
Une dénonciation grinçante et burlesque du génocide indien à l’heure de la guerre du Vietnam, tournée dans les halles de Paris avec nombre d’anachronismes recherchés. Dans ce pamphlet politique bouffon, Custer figure comme dandy égomaniaque, le président Grant est remplacé par Nixon.
1973(tv) Sitting Bull (CA) d’Arthur Veronka 
série « Witness to Yesterday », Tom Moore, Arthur Voronka/Look Hear Productions-Global Television Network (Global 15.1.74), 30 min. – av. August Schellenberg (Sitting Bull), Patrick Watson (l'intervieweur). - Sitting Bull est interviewé par un journaliste-vedette de la télévision canadienne.
1976® Buffalo Bill and the Indians, or Sitting Bull’s History Lesson (US) de Robert Altman. – av. Frank Kaquitts (Sitting Bull).
1976® Return of a Man Called Horse (US) d’Irvin Kershner. – av. Alberto Mariscal (Red Cloud).
1977® The White Buffalo (Le Bison blanc) (US) de Jack Lee Thompson. – av. Will Sampson (Crazy Horse), Ed Lauter (Tom Custer, frère du col. George Armstrong Custer). – cf. Hickok.
1977® (tv) Peter Lundy and the Medicine Hat Stallion (US) de Michael O’Herlihy. – av. Ned Romero (Red Cloud).
1977(tv) The Court-Martial of General George Armstrong Custer (US) de Glenn Jordan 
Warner Bros.TV-Norman Rosemont, « Hallmark Hall of Fame » (NBC 1.12.77), 100 min. – av. James Olson (col. George Armstrong Custer), Stephen Elliott (major-gén. John McAllister Schofield), Richard Dysart (président Ulysses S. Grant), William Daniels (major Markus Reno), J. D. Cannon (gén. William Sherman), Nicolas Coster (gén. Philip H. Sheridan), Blythe Danner (Elizabeth Custer), Ken Howard (major Asa B. Gardiner), Brian Keith (Allan Jacobson).
Fiction d’un procès contre Custer s’il avait survécu à Little Big Horn, en raison de ses supposées erreurs stratégiques. (L'historiographie moderne le blanchit sur ce point: ce serait plutôt la non intervention de Reno et Benteen pendant deux heures, avec les deux-tiers du régiment retranchés qui aurait entraîné l'anéantissement de Custer). Esquisse d’une ambition maladive, mais aussi étude un peu austère sur la difficulté de cerner la vérité.
1977® (tv) Incredible Rocky Mountain Race (US) de James L. Conway. – av. Mike Mazurki (Crazy Horse). – cf. bio Mark Twain
1979® (tv) Legend of the Golden Gun (US) d’Alan J. Levi. – av. Keir Dullea (col. George Armstrong Custer).
1981® The Legend of the Lone Ranger (Le Justicier solitaire) (US) de William A. Fraker. – av. Lincoln Tate (col. George Armstrong Custer).
1982(tv) The Legend of Walks Far Woman (US) de Mel Damski 
Raquel Welch-Lee Levinson Prod.-EMI (NBC 30.5.82), 122 min. – av. Raquel Welch (Walks Far Woman), Bradford Dillman, George Clutesi, Nick Mancuso, Eloy Phil Casados.
La vie d’une femme légendaire des Sioux Pikuni Blackfoot (1851-1953), incarnée par la « sex-bomb » Raquel Welch, au lendemain de Little Big Horn. Au Montana en 1874, Walks Far Woman, une squaw de la tribu des Blackfoot qui a tué les assassins de son époux, est ostracisée par les siens; elle se réfugie chez les Sioux, la tribu de sa mère.
1985® Annie Oakley (US) de Michael Lindsay-Hogg. – av. Nick Ramus (Sitting Bull).
1985® (tv) Hell Town (US) de Don Medford. – av. Zitto Kazann (Crazy Horse).
1990(tv) Crazy Horse and Custer : The Untold Story (US) de Norman Foster
120 min. – av. Michael Dante (Crazy Horse), Wayne Maunder (col. G. A. Custer). – Nouveau montage de la série tv « The Legend of Custer » (1967).
Rescapé de la guerre civile, un officier traumatisé découvre une autre manière de vivre (« Dances with Wolves », 1990)
1990***Dances with Wolves (Danse avec les loups) (US/GB) de Kevin Costner 
Kevin Costner, Jim Wilson/Tig Productions-Majestic Films International-Orion Pictures Corp., 183 min. / 237 min. – av. Kevin Costner (ltn. John J. Dunbar), Mary McDonnel (Stands With A Fist), Graham Greene (Kicking Bird), Rodney A. Grant (Wind in his Hair), Floyd Red Crow Westerman (Ten Bears), Tantoo Cardinal (Black Shawl), Nathan Lee Chasing His Horse (Smiles A Lot), Charles Rocket (ltn. Elgin), Maury Chaykin (major Fambrough).
Un rescapé nordiste de la guerre de Sécession qui a tourné le dos à la civilisation vit un temps isolé dans un avant-poste, se lie d’amitié avec des loups, puis est adopté par les Sioux Lakota au Dakota du Sud en 1863 qui lui donnent le nom de « Danse avec les loups ». Considéré comme traître par les siens, il assiste alors impuissant à l’avancée meurtrière des Blancs. [fiction]
Film surprenant de Costner, star du box-office d'origine irlando-germano-cherokee, qui transforme sa recherche sur les fondements de la société américaine en hommage nostalgico-amer au peuple sioux, à sa langue, à ses coutumes et à sa lutte tragique pour le survie face à l’incompréhension totale des envahisseurs blancs. Un regard quasi documentaire posé sur les grands espaces et les animaux sauvages souligne l’harmonie perdue de l’homme avec son entourage naturel. Visage pâle animé par le désir d’être Indien, le héros s’ouvre au monde, à une autre culture, et réapprend à vivre – en attendant une fin programmée. Une entreprise refusée par les producteurs hollywoodiens et que Costner doit financer pour un bon quart de sa poche, d'après le roman (1988) et le scénario de Michael Blake. Kevin Reynolds coréalise la séquence de chasse aux buffalos pour laquelle près de mille bêtes ont été réunies. Cette épopée de presque quatre heures dialoguée en lakota avec sous-titres, marquée du double sceau de l’action et de la contemplation, est une réussite totale qui devient un triomphe mondial (budget : 19 millions de $, recettes : plus de 420 millions) récompensé internationalement d’une pluie de prix : sept Oscars en 1991, dont celui du meilleur film, réalisation, photo, montage, musique de John Barry, son, scénario, et cinq nominations (Costner acteur, Graham Greene, Mary McDonnell, décors, costumes) ; neuf nominations au BAFTA Award, Golden Globe et Ours d’argent à Berlin, etc. Le film sort en salle dans sa version de trois heures, puis, l'année suivante, en salle et en vidéo dans celle de quatre heures. Filmé principalement au Dakota du Sud (Badlands National Park, Belle Fourche River, Fort Pierre, Black Hills, Interior, Rapid City, Spearfish Canyon), au Wyoming (Jackson Hole), au Nebraska et au Kansas (Fort Hays). Une longue et douloureuse méditation sur la perte.
1991(tv) Son of the Morning Star (Le Fils de l’Etoile du Matin) (US) de Mike Robe 
Mount Company-Republic (ABC 3.2.91), 4 x 60 min. – av. Gary Cole (col. George Armstrong Custer), Rosanna Arquette (Elizabeth Custer), Tim Ransom (Tom Custer), Nick Ramus (Red Cloud), Rodney Grant (Crazy Horse), Stanley Anderson (Ulysses S. Grant), George Dickerson (gén. William T. Sherman), Dean Stockwell (gén. Philip H. Sheridan), Floyd « Red Crow » Westerman (Sitting Bull), Terry O’Quinn (gén. Alfred Terry).
Biographie de Custer, bouc émissaire manipulé comme un pion par Grant, Sherman et Sheridan. Le téléfilm se perd dans l’accumulation de détails authentiques mais sans relief.
1993® (tv) Class of ’61 (US) de Gregory Hoblit. – av. Joshua Lucas (George Armstrong Custer). – cf. guerre de Sécession
1994[séquence] (tv) Lakota Woman : Siege at Wounded Knee (US) de Frank Pierson
(NBC 16.10.94), 100 min. – av. Irene Bedard, Joseph Runningfox, Nathan Bison, Eliza Morrison, Dean Norris. – La lutte des Lakota dans les années 1960 pour leurs droits civiques et territoriaux, doublée d’une évocation du massacre de Wounded Knee en 1890.
1995® (tv) Buffalo Girls (US) de Rod Hardy. – av. Russell Means (Sitting Bull), John Diehl (gén. George Armstrong Custer). – cf. Calamity Jane
1995(tv) Custer’s Next to Last Stand (US) de William Gereghty 
TL Prod.-UPL, série « Legend » (UPN 9.5.95), 60 min. – av. Alex Hyde-White (gén. George Armstrong Custer), Ashley Lawrence (Elizabeth Custer), Richard Dean Anderson, Richard Cox, Ted Parks.
1995® Last of the Dogmen (US) de Tab Murphy. – av. Eugene Blackbear (Big Bear / Spotted Elk).
1996*(tv) Crazy Horse (Crazy Horse, le plus grand d’entre nous) (US) de John Irving 
Von Zerneck-Sertner-Turner (TNT 7.7.96), 90 min. – av. Michael Greyeyes (Crazy Horse), Wes Studi (Red Cloud), Irene Bedard (Black Buffalo Woman), Jimmy Herman (Conquering Bear), Terry Bigcharles (Crazy Horse enfant), Sheri Foster (Black Shawl), Peter Horton (col. George Armstrong Custer), Craig Branham (cpt. William J. Fetterman), Daniel O’Haco (major Markus Reno).
Le combat de Crazy Horse interprété pour la première fois dans son intégralité par des acteurs amérindiens, une conséquence du succès mondial de « Dances with Wolves » (1990). Filmé dans la Black Hills (South Dakota).
1996® (tv) Boy General (US) de Norman S. Powell ; série « The Lazarus Man ». – av. David Marshall Grant (col. William T. Sherman), Maxwell Caulfield (gén. George Armstrong Custer). – cf. guerre de Sécession
1997(tv) Stolen Women, Captured Hearts (US) de Jerry London 
Vanessa Green/CBS Prod. (CBS 16.3.97), 87 min. – av. Janine Turner (Anna Brewster-Morgan), Jean Louisa Kelly (Sarah White), William Shockley (col. George Armstrong Custer), Patrick Bergin (Daniel Morgan), Michael Greyeyes (Tokalah), Saginaw Grant (Chief Luta), Kateri Walker (Manipi), Apesanahkwat (Bloody Knife).
Kansas en 1868, deux femmes blanches (dont l’une déjà mariée) sont capturées par les Sioux, puis délivrées par Custer, mais elles retournent auprès de leurs époux peaux-rouges. Un récit émouvant et inhabituel, filmé au Colorado et au Kansas (El Dorado, Flint Hills, Wichita).
2000(vd) Comanche, Treasured Hero of the 7th Cavalry (US) de Burt Kennedy
Susan Kennedy-McNutt, Bridget Kennedy/Alamar Media. - av. Gerald McRaney (col. Samuel Sturgis), Buck Taylor (cpt. Myles Keogh), Ethan Wayne (Mark Kellog), Kris Kristofferson (un sergent, le narrateur), Wilford Brimley (le docteur), Angie Dickinson, Marvin Schroeder.
Le récit émouvant du seul survivant "américain" de la bataille de Little Big Horn (1876), un cheval nommé Comanche qui avait appartenu au capitaine Miles Kehoe. Dernier film de Burt Kennedy, un remake de "Tonka" (1958).
2001® (tv) Crossfire Trail (US) de Simon Wincer. – av. James Nicholas (Red Cloud).
2003[prologue] Hidalgo (US) de Joe Johnston 
Touchstone-Hidalgo-Casey Silver Prod., 136 min. – av. Viggo Mortensen (Frank T. Hopkins), Philip Sounding Sides (Big Foot), David Midthunder (Black Coyote), George Gerdes (Major Samuel Whitside), Todd Kimsey, Ed Nah New Rider Weber, Lee Trotter, J. K. Simmons (Buffalo Bill Cody), Elizabeth Berridge (Annie Oakley).
Unique reconstitution pour le grand écran du massacre de Wounded Knee (1890) où périssent les 300 Sioux désarmés de Big Foot. En revanche, la présence du métis Frank T. Hopkins (1865-1951), ardent défenseur des mustangs, à Wounded Knee est imaginaire.
2005(tv) Into the West (Ruée vers les étoiles) (US) de Robert Dornhelm (1), Simon Wincer (2), Sergio Mimica-Gezzan (3), Michael W. Watkins (4), Timothy Van Patten (5), Jeremy Podeswa (6) 
Steven Spielberg-William Mastrosimone-DreamWorks Television-Voice Pictures-Universal (TNT 10.6.05), 552 min./6 épis. – av. Matthew Settle (Jacob Wheeler), Josh Brolin (Jedediah Smith), Tonantzin Carmelo (Thunder Heart Woman), Michael Spears (Dog Star), Beau Bridges, Graham Greene (Conquering Bear), Matthew Modine, Keri Russell, George Aguilar (Chief Big Foot), Tom Berenger (col. J. Chivington), Joshua Bryant (gén. William T. Sherman), Keith Carradine (cpt. William H. Pratt), Gerald Tokola Clifford (Black Coyote), Gabriel Folse (col. James Forsyth), Dylan Kenin (cpt. Fetterman), Nathan Lee Chasing His Horse (Sleeping Bear), Robert Maloney (John Charles Fremont), Tatanka Means (Crazy Horse), Billy Merasty (Yellow Bird), Jonathan Scarfe (col. George Armstrong Custer), Chloe Russell (Libby Custer), Eric Schweig (Sitting Bull), Arron Shiver (maj. Edward W. Wynkoop), Wes Studi (Black Kettle), Mathew Sstrongeagle (Young Running Fox), Raoul Trujillo (Red Cloud).
De 1825 à 1892, le destin d’un Indien lakota (Loved By The Buffalo), d’un jeune Américian (Jacob Wheeler) et de leurs descendances respectives, jusqu’à l’extermination progressive des Peaux-Rouges, le tout produit par Steven Spielberg : sans jamais éviter les sujets qui fâchent, un acte de répentance de neuf heures d’une nation qui s’est construite sur l’élimination d’une autre : de l’éphémère traité de paix de Fort Laramie au meurtre de Sitting Bull. Toutes les séquences avec des Indiens sont parlées lakota. Une entreprise honnête, salutaire, relevant du devoir de mémoire et qui s’adresse à un large public, baignant dans le romanesque et les flamboyances mélodramatiques, mais qui est finalement handicapé par son sentimentalisme, son humanisme bon teint, ses propos insipides (fussent-ils en lakota) et ses personnages trop prévisibles. Les épisodes 5 et 6 décrivent en particulier les combats de Little Big Horn et de Wounded Knee. Tourné au Canada (Drumheller, Alberta) et à Santa Fé (New Mexico) avec un méga-budget de 100 millions de $, doté d’un casting prestigieux avec plus de 250 rôles. Sept nominations à l’Emmy Award, Broadcast Film Critics Award pour le meilleur téléfilm de 2006, nominations au Golden Globe. Episodes : 1. « Wheel to the Stars » – 2. « Manifest Destiny » – 3. « Dreams & Schemes » – 4. « Hell on Wheels » – 5. « Casualties of War » – 6. « Ghost Dance ».
2007(tv-df) Custer’s Last Stand (GB/US) de David Stewart 
série « The Wild West », BBCtv-Discovery Channel (BBC2 23.2.07), 60 min. – av. Toby Stephens (col. George Armstrong Custer), David Enemy Shoots at Him (Sitting Bull), Alan Cox (Mark Kellogg), Stephen Billington (cpt. Frederick W. Benteen), Nigel Whitney (major Markus Reno), James Jordan (Mitch Bouyer), Moses Brings Plenty (Crazy Horse), Roger Clark (cpt. Weir), Michael Praed (narration). – Docu-fiction.
2007(tv) Bury My Heart at Wounded Knee (J’ai enterré mon cœur à Wounded Knee) (US) d’Yves Simoneau 
Clara George/HBO Films-Traveler’s Rest Films-Wolf Films (HBO27.5.07), 133 min. – av. Adam Beach (Dr. Charles Eastman), Anna Paquin (Elaine Goodale), Chevez Ezaneh (Ohiyesa / Young Charles), August Schellenberg (Sitting Bull), Aidan Quinn (le sénateur Henry Dawes), Colm Feore (gén. William T. Sherman), Fred Dalton Thompson (président Ulysses S. Grant), Nathan Lee Chasing His Horse (One Bull), Shaun Johnston (col. Nelson Miles), Brian Stollery (l’évêque Whipple), Gordon Tootoosis (Red Cloud), Morris Birdyellowhead (American Horse), Eric Schweig (Gall), Sean Wei Mah (Bull Head), J. K. Simmons (James McLaughlin), Tokola Clifford (Little Wolf), Marty Antonini (col. James Forsyth).
Malgré de bonnes intentions, une adaptation décevante, simpliste et sentimentalisée du best-seller de Dee Brown (1971), filmée au Canada (Calgary, Alberta). Broadcast Film Critics Association Award 2008 pour le meilleur téléfilm.
2009(tv-df) Custer / Custer’s Last Stand (CA)
série « What Went Down » (23.11.09), 47 min. – Docu-fiction incluant la reconstitution annuelle de la bataille à Hardin, Montana, en suivant le récit du lieutenant Edward Godfrey, un des survivants.
2011(tv-df) Sitting Bull (GB) de Kate Haddock 
série « Mystery Files » (National Geographic Ch. 10.6.11), 30 min. – av. Valencia Harris (femme Lakota), Ernie Lapointe. – Docu-fiction avec reconstitutions et acteurs anonymes.
2012(tv-df) Custer’s Last Stand (US) de Stephen Ives 
série « The American Experience » (PBS 17.1.12). – av. John Barrows, Richard L. Bickel, Robert Old Coyote Jr., John E. Dahl, James Foreman. – Docu-fiction.
2016*(tv) The American West (The West de Robert Redford) (US) de John Ealer et Johnny Saint-Ours
Robert Redford, Stephen David, Laura Michalchyshyn/Sundance Productions-Historical Wardrobe-Stephen David Entertainment-AMC Networks (AMC 18.6.-30.7.16), 8 x 43 min. - av. Will Strongheart (Crazy Horse), Mo Brings Plenty (Sitting Bull), John C. Bailey (gén. George Armstrong Custer), Michael Marunde (gén. William T. Sherman), Morgan Lund (le président Ulysses S. Grant), Jim Jackman (le président Rutherford B. Hayes), Eric Rolland (Thomas C. Durant, présid. Union Pacific Railroad).
Chronique des légendes de l'Ouest dès la fin de la guerre civile (période 1865 à 1890) qui entremêle les destinées des Amérindiens, des pistoleros, justiciers et hors-la-loi célèbres. Le massacre des Cheyennes à Washita River est évoqué dans l'épis. 2, la victoire à Little Big Horn dans l'épis. 4, et Wounded Knee dans l'épis. 8. Un docu-fiction produit par Robert Redford et comportant des interviews d'historiens et d'acteurs de westerns (James Caan, Burt Reynolds, Kiefer Sutherland, etc.). - Épisodes: 1. "America Divided (Une Amérique divisée)" - 2. "Two Front War (Une guerre sur deux fronts)" - 3. "Blood & Gold (De l'or et du sang)" - 4. "Showdown (L'Épreuve de force)" - 5. "Outlaw Rising (Les Hors-la-loi)" - 6. "The Big Killing (Escalade de la violence)" - 7. "Frontier Justice (Justice impitoyable)" - 8. "The Last Vendetta (L'Ultime Vengeance)".
2017Woman Walks Ahead (US) de Susanna White
Black Bicycle Entertainment-Potboiler Productions-The Bedford Falls Company, 101 min. - av. Jessica Chastain (Catherine Weldon), Louise Krause (Loretta), Chaske Spencer (Chaske), Ciarán Hinds (major James McLaughlin, Indian Agent), Sam Rockwell (Silas Groves), Michael Greyeyes / Mathieu Szymkowlak (Sitting Bull), Monika Crowfoot (Seen By The Nation), Rulan Tangen (Susan McLaughlin), Bill Camp (gén. Crook), Willy RunsAbove (Chief Black Bear).
Un récit authentique: dans les années 1890, Catherine Weldon (Susanna Karoline Faesch, 1844-1921), veuve et artiste américano-suisse établie à Brooklyn, gagne le Dakota pour y peindre le portrait de Sitting Bull. Elle lutte pour la cause des Sioux dans la National Indian Defense Association et devient la confidente, la traductrice et la secrétaire personnelle de Sitting Bull dans la réserve de Standing Rock au moment où les Sioux adoptent le mouvement Ghost Dance qui va créer des tensions avec la population et le gouvernement blanc. Selon le film, Catherine assiste à la mort controversée de Sitting Bull, une des très nombreuses contre-vérités du scénario, filmé au Nouveau-Mexique.
1919/20(tv-df) Battle of Little Bighorn (La Bataille de Little Big Horn. Une légende du Far West) (US) de Molly Hermann
Molly Hermann, Rob Lyall/The Biscuit Factory Production-Smithsonian Networks (Smithsonian Channel 13.1.20), 51 min. - av. Steve Alexander (gén. George A. Custer), Kirk Chapman (William F. Cody), Ron Glasgow (ltn. W. W. Cooke), Marshall Dancing Elk Lucas (Red Shirt), Bill Rini (cpt. Myles Keogh), Gary Stewart (cpt. Tom Custer). - Docu-fiction.