XII - LES ÉTATS-UNIS AU XIXe SIÈCLE

1. Les « Pères de la Nation » : l’oligarchie de la Virginie et « l’ère des bons sentiments » - THOMAS JEFFERSON 1801/1809 - JAMES MADISON - 1809/1817 - JAMES MONROE 1817/1825 - JOHN QUINCY ADAMS - 1825/1829

Le flibustier français Jean Lafitte (Fredric March) prend parti pour les Américains (« The Buccaneer », 1938)

1.6. LA SECONDE GUERRE ANGLO-AMÉRICAINE DE 1812-1815

est provoquée en juin 1812 par les visées d’annexion du président James Madison (épaulé par le chef des « faucons » Henry Clay) au Canada et en Floride espagnole, et sa volonté de rester neutre dans le conflit opposant l’Angleterre à la France napoléonienne.
Mal préparés, les jeunes Etats-Unis déclarent la guerre à l’Angleterre, attaquent sur les Grands Lacs et brûlent le parlement du Haut Canada à Toronto. Les Anglais les repoussent jusqu’à Detroit et s’emparent de la ville, puis attaquent le Maryland et incendient Washington (George Washington est fait prisonnier). Leur but est d’annihiler l’achat « illégitime » de la Louisiane à Napoléon. Lors de la bataille du Mississippi, lorsque les Anglais débarquent à la Nouvelle-Orléans en janvier 1815, ANDREW JACKSON (« Old Hickory »), nommé général de l’Armée du Sud, imite la tactique de ses pires ennemis, les Séminoles : la guérilla. Avec l’appui de Jean Lafitte (cf. infra), il bat la plus puissante armée du monde (qui tient même Napoléon en échec), ce qui lui vaut une immense popularité et initie sa carrière de futur président.

JEAN LAFITTE (1781-1854), flibustier, contrebandier et marchand d’esclaves français installé à Barataria Bay, à l’embouchure du Mississippi où il contrôle les bayous avec son frère Pierre (†1842). Il est sollicité par les Britanniques pour s’emparer de la Nouvelle-Orléans, porte de la Mississippi River Valley. Lafitte révèle les plans anglais aux Américains commandés par Andrew Jackson. Le 8 janvier 1815, Lafitte participe en tant que commandant d’artillerie à la défense de la ville. En signe de gratitude, les pirates sont amnistiés. Après la guerre, Lafitte retourne à la piraterie, mais son quartier-général sur l’île mexicaine de Galveston (Texas), baptisé « Campêche », est détruit lorsqu’il pille un navire marchand américain en 1821. On le retrouve en 1832 sous le nom de John Lafflin à Charleston, où il épouse Emma-Hortense Mortimore, de mère française. Le couple s’établit à Saint-Louis, puis à New York, où l’ancien gentleman-pirate, devenu un homme d’affaires respectable, meurt à 73 ans.
1911The Star Spangled Banner (La Bannière étoilée) (US) de J. Searle Dawley 
Edison Mfg. Col, 1 bob. – av. Guy Coombs (Francis Scott Key), Charles Ogle, Laura Sawyer, Gladys Hulette, Sidney Booth.
Francis Scott Key (1779-1843) compose l’hymne « The Star Spangled Banner » à bord d’un navire, en assistant impuissant au bombardement meurtrier de Fort McHenry par les Anglais, les 13-14 septembre 1814.
1912At Old Fort Dearborn ; or, Chicago in 1812 (US) de Frank Montgomery 
Bison-Universal, 1 bob. – av. Mona Darkfeather, Charles Bartlett.
1913The Stars and Stripes Forever (US) de Francis Ford 
Universal 101 Bison, 3 bob. – av. Francis Ford (Francis Scott Key), Alexander Gordon, Grace Cunard, Victoria Forde. – cf. supra
1914The Birth of the Star-Spangled Banner (La Naissance du drapeau) (US) de George A. Lessey 
Edison Mfg. Col., 2 bob. – av. Ben Wilson (Francis Scott Key), Charles Sutton, Warren Cook, Saul Harrison, Augustus Phillips. – cf. supra
1917The Star Spangled Banner (US) d’Edward H. Griffith 
Edison Mfg. Col, 3 bob. – av. Paul Kelly, Nellie Grant, Herbert Evans, Fred Gleason, Cyril Hughes. – cf. supra
1919[épisode :] The Millionaire Pirate (US) de Rupert Julian 
Bluebird Photoplays, 5 bob. – av. Monroe Salisbury (Jean Lafitte), Ruth Clifford, Lillian Langdon, Harry Holden, Jack Mower, Clyde Fillmore. – Pour avoir fait exécuter son fiancé, une femme maudit le flibustier Lafitte et sa descendance.
1926Eagle of the Sea / Captain Sazarac (Le Corsaire masqué) (US) de Frank Lloyd 
Famous Players-Lasky, 73 min. – av. Ricardo Cortez (cpt. Sazarac [=Jean Lafitte]), Florence Vidor, George Irving (gén. Andrew Jackson), Sam De Grasse, Andre Beranger.
Nouvelle-Orléans en 1815, Lafitte et Jackson sont impliqués dans un complot pour faire évader Napoléon de Sainte-Hélène et vendre la ville aux Espagnols.
1936The Song of a Nation (US) de Frank McDonald 
Vitaphone, 2 bob. – av. Donald Woods (Francis Scott Key), Claire Dodd, Joseph Crehan, Addison Richards, Carlyle Moore Jr. – cf. supra, « The Star Spangled Banner » (1911).
Lafitte (Fredric March) entouré de Dominique You et Gretchen (« The Buccaneer » de Cecil B. DeMille, 1938)
1938*The Buccaneer (Les Flibustiers) (US) de Cecil B. DeMille 
Paramount, 126 min. – av. Fredric March (Jean Lafitte), Franziska Gaal (Gretchen), Akim Tamiroff (Dominique You), Margot Grahame (Annette de Rémy), Walter Brennan (Ezra Peavey), Ian Keith (sénateur Crawford), Beulah Bondi (Tante Charlotte), Spring Byington (Dolly Madison), Hugh Sothern (gén. Andrew Jackson), Eric Stanley (gén. Ross), Douglas Dumbrille (gouv. William C. C. Claiborne), Anthony Quinn (Beluche).
Roi des marais du Mississippi, Lafitte est courtisé par les Anglais qui veulent son soutien pour la prise de la Nouvelle-Orléans. Lorsque la flotte américaine détruit son repaire à Barataria et capture les flibustiers survivants, Lafitte offre à Jackson son aide en échange de la libération de ses hommes. Les Anglais repoussés, Lafitte espère épouser une aristocrate, mais il est mis au ban de la société après la découverte d’un acte de piratage commis à son insu par des membres de son équipage. Il reprend sa vie de boucanier.
Grand spectacle mélangeant réalité historique, romanesque et humour, adapté du roman « Lafitte the Pirate » de Lyle Saxon, lui-même très fantaisiste : la destruction du vaisseau américain « Corinthia », par ex., est arrivé bien plus tard, après la guerre de 1812. DeMille met en scène la destruction de Barataria par l’artillerie américaine et le massacre des boucaniers, pourtant persuadés que les Etats-Unis leurs sont bien intentionnés. La séquence, tragique et superbement menée, aboutit à une belle boucherie. Les propriétaires terriens de Louisiane travaillent en secret pour les Anglais (c’est eux, et non les Américains, qui trahissent et conspirent dans le dos du flibustier) ; Lafitte tue leur chef en duel avec l’accord tacite de Jackson. La mobilisation massive des hors-la-loi dans les bayous, à bord de leurs barques, ne manque pas de panache, toutes les scènes de foule sont rythmées et puissantes. La bataille elle-même est toutefois anodine (plans serrés, tournés en studio), avec utilisation des fusées Congreve, l’arme secrète des Anglais. Après quelques passages languissants, la séquence finale du bal bascule à nouveau dans le drame : seule survivante du « Corinthia », Gretchen (Gaal), la petite hollandaise protégée par Lafitte, s’y est introduite en portant une robe et les bijoux familiaux d’une victime du piratage. Lafitte est presque lynché après avoir été acclamé comme sauveur (« Je vous laisse une Nouvelle Orléans américaine »). Pourtant, l’ensemble du film a mal vieilli, malgré quelques plans de bayous pittoresques et un montage souvent très dynamique. DeMille le ponctue d’appels patriotiques appuyés (on nous explique la signification de la bannière étoilée), Lafitte rêve d’appartenir à une « nation libre » (mais on ne trouvera pas un mot sur son activité de marchand d'esclaves), etc.
La chimie entre Franziska Gaal et Fredric March (que DeMille réutilise après « Sign of the Cross ») ne fonctionne pas : l’actrice n’a pas de sex appeal et minaude, tandis que March (qui joue avec un faux accent français) n’a ni la désinvolture ni la présence magnétique d’un Errol Flynn. DeMille le présente comme un Privateer féru de « respectabilité », légèrement autoparodique quand il fait le beau et se veut élégant pour fréquenter la bourgeoisie (« ai-je l’air d’un gentleman, à présent ? »). Le port de Barataria, dans le golfe de Mexique, est entièrement reconstruit sur l’île de Catalina à White's Landing (Channel Islands), et la bataille de la Nouvelle-Orléans mise en scène en partie à Baldwin Oaks (Calif.) et à Catalina. Nomination à l’Oscar pour la meilleure photo (Victor Milner).
1939® Old Hickory (US) de Crane Wilbur. – av. Hugh Sothern (gén. Andrew Jackson, dit « Old Hickory »), Georges Renavent (Jean Lafitte), John Hamilton (William C. C. Claiborne, gouverneur de la Louisiane). – cf. présidence d’Andrew Jackson
1940Captain Caution (Capitaine Casse-Cou / CH : La Frégate des mutinés) (US) de Richard Wallace 
Richard Wallace-Grover Jones/United Artists, 86 min. – av. Victor Mature (ltn. Daniel Marvin), Louise Platt (Corunna Dorman), Leo Carrillo (Lucien Argandeau), Robert Barrat (cpt. Dorman), Bruce Cabot (Lehrman Slade), Alan Ladd (Newton, un mutin), Ted Osborne (capt. Steve Decatur).
En 1812, un navire américain est saisi par les Anglais qui le transforment en prison flottante.
1950Last of the Buccaneers (Jean Lafitte, dernier des corsaires) (US) de Lew Landers 
Sam Katzman/Columbia, 78 min. – av. Paul Henreid (Jean Lafitte), Jack Oakie (sgt. Dominick), Karin Booth (Belle Summers), Mary Anderson (Swallow), Edgar Barrier (George Mareval), Peter Watkin (gouv. William C. C. Claiborne), Rusty Wescoatt (col. Parnell), Harry Cording (Cragg Brown).
Après avoir repoussé les Anglais et estimant n’avoir pas été récompensé comme il le méritait, Lafitte entre au service du Vénézuela et s’attaque à la flotte espagnole. Il établit son état-major à Galveston où il construit un château, la Maison Rouge. Un pirate ayant désobéi à ses ordres et pillé un navire américain, la Nouvelle-Orléans envoie une flotte pour détruire son repaire, mais Lafitte parvient à prendre le large avec ses trésors et sa fidèle compagne, Belle. - Placé sur la liste grise des Maccarthystes, Paul Henreid ("Casablanca") survit avec ce type de série B filmée en Technicolor. Des scènes maritimes colorisées sont empruntées à Fortunes of Captain Blood de Gordon Douglas (1950).
1951(tv) The Buccaneer (US)
« The Pulitzer Prize Playhouse » [d’apr. Maxwell Anderson] (ABC 15.6.51), 60 min. – av. Brian Aherne (Jean Lafitte), Nina Foch.
1951® Brave Warrior (US) de Spencer Gordon Bennet. – av. Jay Silverheels (Tecumseh), Michael Ansara (le Prophète, son frère), James Seay (gouv. William Henry Harrison). – En 1812, alors que le conflit couve entre les Etats-Unis et l’Angleterre, le gouverneur Harrison cherche une alliance avec les Shawnees de Tecumseh qui l’aident à remporter la victoire de Tippecanoe. cf. Guerres indiennes : Shawnees.
1952*Mutiny (Mutinerie à bord) (US) d’Edward Dmytryk 
King Bros.-United Artists, 77 min. – av. Mark Stevens (cpt. James Marshall), Angela Lansbury (Leslie), Patric Knowles (cpt. Ben Waldridge), Gene Evans (Hook), Rhys Williams (Redlegs).
Le capitaine Marshall est chargé de se rendre secrètement à Paris pour ramener un chargement de dix millions de dollars en or remis par des sympathisants français avec l'appui de Napoléon, trésor destiné à financer la guerre américaine contre les Anglais. À Paris, un des officiers, l'ex-Britannique Waldridge, récupère son épouse Leslie, une femme cupide et perfide qui l'avait quitté pour un autre. Mais sur le chemin de retour, Leslie persuade son mari de fomenter une mutinerie à bord, de s'emparer du navire et de sa cargaison et de tuer Marshall. Waldridge abandonne toutefois le capitaine sur un canot, et ce dernier est sauvé par une frégate américaine. Marshall organise l'abordage de son navire pour le récupérer, la majorité des mutins périssent lors de l'assaut; Waldridge abat sa femme et se rachète en se sacrifiant pour faire sauter un navire de guerre britannique qui bloquait le port.
Un film archi-fauché des King Brothers mais assez dynamique et joliment ficelé que Dmytryk, à peine sorti de prison (il figurait sur la "liste noire" en tant qu'ancien communiste), est contraint d'accepter pour survivre (salaire: 5000 $). Le tout est filmé en Technicolor en dix-huit jours aux Samuel Goldwyn Studios, West Hollywood, avec une partition endiablée de Dimitri Tiomkin.
1952Yankee Buccaneer (Les Boucaniers de la Jamaïque) (US) de Frederick De Cordova 
Howard Christie/Universal-International, 86 min. – av. Jeff Chandler (cdt. David Porter), Scott Brady (ltn. David Glasgow Farragut), Suzan Ball (Doña Margarita), Joseph Calleia (comte Domingo Del Prado), George Mathews (Link), Rodolfo Acosta (Poulini), David Janssen, Michael Ansara, Jay Silverheels.
En 1815, la frégate « Essex » sous les ordres du futur commodore David Porter (1780-1843) reçoit à bord le jeune David Glasgow Farragut (1801-1870), futur amiral, avec l’ordre de délaisser les Anglais pour contrer les pirates qui cherchent à s’emparer de la famille royale portugaise exilée au Brésil, ainsi que du trésor des émigrés. Filmé en Technicolor à Universal City, sur le vaisseau et dans les décors de "Against all Flags" de George Sherman (1952).
1953(tv) The Birth of a National Anthem (September 1814) (US) de Sidney Lumet 
série « You Are There » no. 26 (CBS 27.9.53), 30 min. – Francis Scott Key compose le « Star Spangled Banner ».
1953(tv) The Arrow and the Bow (US)
série « Cavalcade of America » no. 8 (NBC 7.1.53), 60 min. – av. Sean McClory (gén. Andrew Jackson), Booth Coleman (Jean Lafitte), Eleana Verdugo, O. Z. Whitehead.
1953(tv) The Pirate’s Choice (US) de William J. Thiele 
série « Cavalcade of America » no. 18 (NBC 27.5.53), 60 min. – av. William Bishop (Jean Lafitte), Rhys Williams, Morris Ankrum, Donna Martell, Mario Siletti,Sig Arno. – Lafitte décide de soutenir Andrew Jackson dans la défense de la Nouvelle-Orléans en 1815.
1954(tv) Lafitte and Jackson at New Orleans (December 17, 1814) (US) de Sidney Lumet 
série « You Are There » (NBC 19.12.54), 30 min.
1955(tv) The Pirate and the Lawyer / A Tribute to Edward Livingston (US) d’Albert McCleery 
série « The Hallmark Hall of Fame » no. 147 (NBC 13.3.55), 60 min. – av. Ray Danton (Jean Lafitte), Herbert Rudley (Edward Livingston), Douglass Dumbrille (gouv. William C. C. Claiborne), Loretta King (Louise Livingston), G. Thomas Duggan (gén. Andrew Jackson), Liam Sullivan (cpt. Nicholas Lockyer), William Justine (Dominique You).
L’amitié de Jean Lafitte et d’Edward Livingston, aide de camp du général Andrew Jackson en 1812.
1956(tv) The Rescue of Dr. Beanes (US) de Sobey Martin ;
série « Cavalcade of America » (ABC 21.6.55), 30 min. – av. Donald Murphy (Francis Scott Key), Paula Raymond (Polly Key), Christopher Dark (Richard West), Griff Barnett (Dr. Beanes), Byron Palmer, Anthony Eustral, Barry Bernard.
Avocat de Baltimore, Francis Scott Key opère secrètement derrière les lignes anglaises et compose « The Star Spangled Banner ».
1957® (tv) The Adventures of Jim Bowie (US) de Lewis R. Foster (ABC), 25 min. – av. Peter Mamakos (Jean Lafitte), Leslie Kimmell (gén. Andrew Jackson). – Episodes « A Horse for Old Hickory » (4.1.57), « Master at Arms » (24.1.57), « The Captain’s Chimp » (8.3.57) et « Mexican Adventure » ( 20.12.57).
Jean Lafitte explique à Andrew Jackson comment défendre la Nouvelle-Orléans (« The Buccaneer », 1958)
1958The Buccaneer (Les Boucaniers) (US) d’Anthony Quinn [supervision : Cecil B. DeMille] 
Henry Wilcoxon/Cecil B. DeMille-Paramount, 121 min. – av. Yul Brynner (Jean Lafitte), Claire Bloom (Bonnie Brown), Charles Boyer (Dominique You), Henry Hull (Ezra Peavey), Ted De Corsia (cpt. Rumbo), Charlton Heston (gén. Andrew Jackson), E. G. Marshall (gouv. William C. C. Claiborne), Inger Stevens (Annette Claiborne), Barry Kelley (commodore Patterson).
Lafitte au secours de Jackson, son amour pour la fille du gouverneur de la Louisiane à laquelle il doit renoncer après la révélation des méfaits de ses hommes. Remake de 1938 dont la réalisation est confiée à l’acteur Anthony Quinn, alors gendre de DeMille (il campait un lieutenant de Lafitte dans la première version). La réalisation était initialement prévue pour Yul Brynner qui doit se contenter du rôle-titre. Le remake reprend non seulement l’intrigue, mais plus de 50% des dialogues de 1937, mais les acteurs ont des personnalités beaucoup plus fortes que dans la version précédente.
Le film commence par « Old Hickory » (Jackson) qui surprend une jeune sentinelle inattentive (anecdote souvent rattachée à Napoléon, puis à Lincoln). Heston refait son numéro de père de la nation, général isolé, autoritaire, volontaire, entêté, entouré de ses trappeurs à la Davy Crockett (il a déjà campé Jackson dans « The President’s Lady » de Henry Levin, 1953). Brynner a une belle voix et de la prestance, assis de travers sur son « trône », perruqué et moustachu ; il fait les doux yeux à la fille du gouverneur Claiborne (l’authentique pirate eut en réalité une liaison avec la femme du gouverneur). Claire Bloom surjoue dans le rôle de la sauvageonne Bonnie, la fille d’un pirate pendu sur ordre de Lafitte pour avoir coulé le « Corinthian » sans son autorisation : garçon manqué, haineuse et hargneuse, combattante redoutable, féline et butée. Boyer en fait des tonnes, mal dirigé dans le rôle d’un ancien caporal de Napoléon, autoproclamé général, mais son personnage est intéressant : désabusé, il ne croit plus en les drapeaux ni en les Etats, et n’aspire pas à posséder un « chez soi », une terre. Seul rescapé du « Corinthian » et témoin embarrassant du massacre, un petit garçon et son chien. On peut regretter une pusillanimité un peu hypocrite: la prise du "Corinthian" et la tuerie n'est pas montrée, pas un seul cadavre à l'image. De même, lorsque le responsable du drame est pendu sur ordre de Lafitte, la caméra se détourne. La destruction de Barataria par la flotte US n’est pas montrée non plus : Lafitte découvre ruines et cadavres en revenant de New Orleans, une trahison des autorités de la ville. Les affairistes et politicards lâches de la Louisiane qui veulent se rendre à l’ennemi, portent des noms français. Chez les boucaniers, on parle français, allemand, anglais, espagnol, on dénote la présence d’Indiens, d’Asiatiques et de Noirs.
La VistaVision et le Technicolor apportent un « plus » considérable, les images sont aérées, quoique affublées de ce bariolage intense à la DeMille qui réduit tout effet du réel à néant : ce sont des tableaux baroques. 90% du tournage est effectué dans les studios Paramount à Melrose Avenue, sans aucun plan authentique en Louisiane ou dans les bayous ; seul le port de Barataria est en extérieurs réels, et quelques images de la mer, les navires sont visiblement de petites maquettes. La bataille de la Nouvelle-Orléans dans le brouillard des marais est visuellement intéressante (les uniformes rouges dans la brume), Lafitte utilise un Indien et ses flèches pour diriger le tir de ses hommes contre l’ennemi invisible, et doit à son tour affronter les roquettes anglaises Congreve qui impressionnent passagèrement les Américains ; le déroulement du combat reste compréhensible, mené avec un réel sens du suspense. Ce remake surpasse la version 1937, malgré son intrigue vieillotte, ultraromantique et prévisible, malgré ses mensonges historiques (une constance chez DeMille) et des stars qui cabotinent un peu trop. Nomination à l’Oscar pour les meilleurs costumes. Insatisfait du travail de Quinn et Wilcoxon, DeMille reprend les rênes en dépit de sa santé défaillante (c’est son dernier film).
1960(tv) Ghost of Lafitte (US)
série « The Man from Blackhawk » (ABC 26.2.60), 30 min. – av. Tom Rettig, Amanda Randolph, Richard Miles (François Lafitte), Robert Foulk (Hoag Lafitte).
1964(tv) The Pirate and the Patriot (US) de Philip Leacock 
série « The Great Adventure » no. 26 / John Houseman Prod. (CBS 1.5.64), 60 min. – av. Ricardo Montalban (Jean Lafitte), Frank Silvera (gén. Andrew Jackson), Kent Smith (Grymes), John McGiver (William C. C. Claiborne, gouv. de Louisiane), Paul Picerni (Paul Lafitte, frère de Jean), Henry Corden (Dominique Yeu), Paul Picerni.
1964(tv) The Gentleman from New Orleans (US) de Don McDougall 
série « Bonanza » (NBC 2.2.64), 60 min. – av. John Dehner (Jean Lafitte), Sheldon Allman, Jean Willes, Harry Swoger, Bern Hoffman.
1966(tv) The Last Patrol (US) de Sobey Martin 
série « The Time Tunnel », Irwin Allen-th Century-Fox (ABC 7.10.66), 50 min. – av. James Darren, Robert Colbert, Carol O’Connor (gén. Southall), Michael Pate (cpt. Hotchkiss), John Napier (cpt. Jenkins). – Capturés par les Anglais avant la dernière bataille de 1812 (voyage dans le temps).
1966A Question of Identity : The War of 1812 / La Guerre de 1812 (CA)
National Film Board of Canada (NFB), 28 min. – av. James Edmond, Chris Wiggins, Roy Wordsworth. – Film pédagogique : les Canadiens repoussent une tentative d’invasion par les Américains.
1976(tv) Jean Lafitte (US) de Harry Harris 
série « Swiss Family Robinson », Irwin Allen-20th Century-Fox (ABC 1+8.2.76), 60 min. – av. Frank Langella (Jean Lafitte), Neville Brand, Martin Milner, Pat Delaney, Cameron Mitchell. – Lafitte déterre un trésor sur l’île des Robinsons suisses pour venir en aide au général Jackson.
1982(tv) Old Hickory and the Pirate (US) de Peter Crane, Ernest Pintoff 
Universal, série « Voyagers ! » (NBC 28.11.82), 50 min. – av. James Carroll Jordan (Jean Lafitte), Lance LeGault (gén. Andrew Jackson), George Innes (Black Bill Scroggins), Andra Akers (Lizzie Palmer), Eric Mason (Pierre Lafitte), Robert Feero (Scar), Bill McLaughlin (Merriwether Lewis), Michael Bond (William Clark), Jon-Erik Hexum (Phineas Bogg), Meeno Peluce (Jeffrey Jones). – Voyage dans le temps (science-fiction).
1984(tv) 1812 / The Chronicle of 1812 (CA) d’Allan Levine 
CHCH-TV-Emmeritus Productions. – av. Simon Clery (ltn. Gibbons), Craig Williams (sgt. Marshall), Simon Henri (Don Carlos).
1999(tv) The War of 1812 (CA) de Brian McKenna 
Canadian Broadcasting Company (CBC 2.4.01) 4 x 60 min. – av. Richard Clarkin (gén. Andrew Jackson), Danielle Desormeaux (Dolly Madison), Richard Fitzpatrick (président James Madison), Walter McMullan (William Hull), Dennis O’Connor (Sir George Prevost), Karl Pruner (Isaac Brock), Denis Roy (Charles de Salaberry), Raoul Trujillo (Tecumseh), Billy Merasty (John Norton, chef indien), Juno Mills Cockell (Ann Prevost), Karl Pruner (Isaac Brock).
Les Américains font face aux Britanniques, aux Canadiens et aux Indiens, mais leur tentative d’envahir le Canada échoue. Docu-fiction à grande figuration (les batailles).
2000(tv) The Battle of New Orleans (US) de Gary L. Foreman
Série "Frontier: The Decisive Battles", Gary L. Foreman Productions-Native Sun Films ("History Channel"), 45 min. - av. Timothy Pickles (Sir Edward Pakenham), Benton Jennings (col. Robert Dale), Peter Coyote (narration).
2004(tv) First Invasion : The War of 1812 (US) de Gary L. Foreman 
Native Sun Prod. (History Channel 12.9.04), 280 min. – av. Mark D. Hutter (président James Madison), Sally E. Bennett (Dolly Madison), Dave Fagerberg (gén. Andrew Jackson), H. David Wright (gén. Samuel Smith), Craig Fisher (major George Armistead), Victor Suthren (amiral Alexander Cochrane), William Rachel (cpt. Edward Codrington), Ray Gardner (gén. John Armstrong), Dave Lamb (Steve Brazelton), Cynda Carpenter-Abolt (Mary Pickersgill), Alan Gephardt (Francis Scott Key), Harold R. Raleigh (gén. Robert Ross), Doug DeCroix (cpt. George Glieg), Dave Jurgella (gén. John Stricker), Timothy Pickles (Sir Edward Packenham), Peter Twist (col. Robert Rennie), Jay Eben (gén. John Gibbs).
Grand docu-fiction avec scènes reconstituées, nominé à l’Emmy Award 2005 pour décors et costumes.
2007® (tv) Andrew Jackson (Andrew Jackson – Un fils du peuple à la Maison Blanche) (US) de Jim Lindsay, Harlan Glenn. – av. Peter Kiklowicz (gén. Andrew Jackson), Ulf Björlin (Jean Lafitte), John Kamaunu (Dominique You), Raoul Contreras (Renato Beluche), Sam Couchman Sr. (Raymond Ranchier), Bruce Childs (Jules Thibideaux), John Francis Wolf (maj. gén. Sir Edward Michael Pakenham), Andy Hnilo (major Duncan MacDougal). – Docu-fiction (cf. infra, Andrew Jackson).
2011(tv) The War of 1812 (US) de Diane Garey, Lawrence Hott
Florentine Films (WNED-TV Channel 17: 10.10.11), 120 min. - av. Craig Williams (gén. Hull), Christopher Kozak (William Hull), Joe Mantegna (narration). - Docu-fiction avec de nombreuses reconstitutions.
20111812 (CA) de Rick Coulombe
Dalles Boyes Prod., 11 min. - av. Todd Doldersum (Richard), Marty Stelnick (William), Peter Shilio (capitaine américain). - Après l'anéantissement de leur bataillon, deux soldats britanniques doivent traverser les lignes ennemies pour rejoindre leur armée.
2012(vd) 1812 Love Letter (CA) de Mike McVittie
Randy Brown Prod., 2 min. - av. Wayne V. Johnson (col. Davies), Greg van de Mark (pvt. Brown), Randy Brown (narration). - Un colonel anglais écrit à son épouse avant la bataille.
2012(tv) The War of 1812 on the Chesapeake: Home of the Brave (US) de W. Drew Perkins
W. Drew Perkins, Midge Rinn Yost/Rubicon Productions (Maryland TV 4.6.12), 60 min. - av. Timothy Pickles (gén. Robert Ross), Jim Kochan (amiral George Cockburn), Charles Fitthian (Commander Joshua Barney), Matt Brenckle (cpt. John Wainright), Nick Carter (aide-de-camp du gén. Ross).
Les principaux faits de guerre dans le Maryland, des affrontements à Tangier Island à la bataille de Caulk's Field dans le comté de Kent. Docu-fiction commémoratif tourné à Havre de Grace, Olney, Baltimore et Chestertown (Maryland).
PREMIÈRES DÉPORTATIONS DES AMÉRINDIENS :
LA GUERRE DES CREEKS 1813-1814
LA GUERRE DES SEMINOLES 1817-1819
LA RÉSISTANCE DES SAUX-ET-FOX 1832
LA « PISTE DES LARMES » DES CHEROKEES (1838)
– cf. infra, Guerres indiennes