V - CONFÉDÉRATION HELVÉTIQUE

1. LA SUISSE DEVIENT UN ÉTAT MODERNE

1.2. Joseph Samuel FARINET (1845-1880)

contrebandier et faux-monnayeur valaisan du Val d’Aoste, abattu dans son repaire par la police de Saxon (VS). Sa tête fut mise à prix par les autorités italiennes et valaisannes parce qu'il frappait des pièces de quatre sous parfaitement imitées. Très populaire par sa prodigalité, son audace (trois évasions) et ses nombreuses aventures féminines, ce Valdotain devint le "bandit bien-aimé" des Valaisans. Une de ses maîtresses révéla son repaire à la justice - à en croire la légende romantico-libertaire qui entoure officiellement le personnage. La vérité pourrait être plus prosaïque: le contrebandier était le chef d'une Société de Farinet à Bagnes ayant pour but la fabrication et le placement de la fausse monnaie; divers notables, négociants et hommes d'affaires étaient impliqués dans un trafic mafieux bien au-delà du Valais, or seul Farinet a été poursuivi; on découvrit son corps au bas de gorges de la Salentse. Selon la rumeur, une balle des policiers l'aurait tué... – Cf. le roman « Farinet ou la fausse monnaie » de Charles Ferdinand Ramuz (1932).
1938*Farinet / L’Or dans la montagne (FR/CH) de Max Haufler 
Charles Ferdinand Vaucher/Clarté-Film (Bâle-Paris), 91 min. – av. Jean-Louis Barrault (Joseph Samuel Farinet), Suzy Prim (Joséphine Pellanda), Alexandre Rignault, André Alerme (Romailler [=Gaspard de Sépibus, syndic de Saxon]), Janine Crispin (Thérèse Romailler), Jim Gérald (l'aubergiste Crittin), Jean Dimeray (cdt. Théodore de Sépibus), Heinrich Gretler (Charrat).
Le chant d'un désespéré qui défie l'ordre public et meurt au cri de "vive la liberté!", premier film du peintre, comédien et metteur en scène bâlois Max Haufler. Celui-ci signe une oeuvre lyrique aux relents anarchistes, mal accueillie par le public helvétique à la veille de la guerre et de la mobilisation nationale. Une coproduction par ailleurs déséquilibrée par le jeu des comédiens français qui font très peu "valaisan" (en particulier Suzy Prim), mais aux images et aux paysages remarquables (le film n'a pratiquement pas été distribué en France). La musique est d'Arthur Honegger, les dialogues suivent plus d'une fois fidèlement le texte de C. F. Ramuz dont le film se veut l'adaptation. Tournage en Valais (Granois, Saint-Léonard, Leytron, Savièse, Sion, carrières de Saxon, gorges de la Sallentze) et aux studios Filmsonor à Paris-Epinay. Un échec public qui entraîne la faillite du producteur, l'écrivain et cabarettiste neuchâtelois C. F. Vaucher, disciple de Georges Pitoëff, membre du parti communiste, ami de Brecht et ancien des brigades internationales contre Franco.
1995/96(tv+ciné) Farinet, héros et hors-la-loi (CH/FR/DE) d’Yvan Butler [et Denis Rabaglia] 
Télévision Suisse-Romande (TSR)-PCT Cinéma & Télévision S.A. (Les Productions Crittin & Thiébaud)-Septembre Productions-Magma Film-France 2-France 3 (TSR 4.11.96), 96 min. – av. Stéphane Freiss (Joseph Samuel Farinet), Jean-Marc Bory (Gaspard de Sépibus), Yan Rouiller (cdt. Théodore de Sépibus), Florence Darel (Thérèse de Sépibus), Isabelle Renaud (Joséphine Pellanda), Maurice Aufair (Augustin Farinet).
En 1880, Joseph Samuel Farinet est de retour dans son village natal de Saxon (VS), qui est sous le joug de Gaspard de Sépibus, directeur du casino et président de la commune. Ce dernier utilise son pouvoir et sa richesse pour reconstruire le domaine de ses ancêtres. De son côté, Farinet, qui doit éponger les dettes de son père et d'autres villageois, se lance dans la fabrication de fausse monnaie. Arrêté, il s'échappe et brave la bourgeoisie hypocrite en compagnie de Thérèse de Sépibus, fille du président local, mais poursuivi par les gendarmes, il est abattu et disparaît dans une cascade en hurlant "Vive la liberté!". - Une version lointainement inspiré par le roman de C.F. Ramuz, de la confection honnête mais sans surprises, tourné au Valais (Bramois, Saillon, Saxon, Sion, gorges du Durand), au Val d’Aoste (Italie) et dans les falaises de Cassis (France).