XIII - AMÉRIQUE DU NORD

4. LA GUERRE D'INDÉPENDANCE 1776-1783 ET LA FONDATION DES ÉTATS-UNIS

4.3. La Fayette: les Français à la rescousse

Marie-Joseph Motier, marquis de LA FAYETTE (1757-1834) et Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de ROCHAMBEAU (1725-1897) se mettent au service des indépendantistes américains (les « insurgents ») avec l’hésitante bénédiction de Louis XVI.
1919[épisode de 1776] The Spirit of Lafayette (US) de James Vincent 
Pilgrim. – av. Earl Schenck (marquis de La Fayette), Violet de Biccary/Marion Barney (Adrienne de Noailles, future Adrienne de La Fayette). – Film de propagande sorti après la fin des hostilités : les Américains paient leur dette envers La Fayette sur les champs de bataille en France en 1916/18.
1952® (tv) Reign of Terror (US) de William Corrigan. – av. Sarah Churchill (Eliza Monroe), Wesley Addy (James Monroe), Margaret Allworthy (Adrienne de La Fayette). – Epouse du Ministre américain des Affaires étrangères en France, Eliza Monroe sauve Adrienne La Fayette de la guillotine et obtient sa libération. – cf. France : Révolution (7).
1954(tv) The Plume of Honor (US) de George Archainbaud 
Armand Schaefer, « Cavalcade of America » (ABC 9.2.54), 30 min. – av. Maurice Marsac (marquis de La Fayette), Richard Bauman (Francis Huger), Larry Winter (Erich Bollman), John Banner, Gabor Curtiz, Henry Rowland. – L’Américain Francis Huger, étudiant en médecine, et Erich Bollman, un jeune physicien allemand, tentent de faire évader La Fayette d’une prison autrichienne en 1794.
1954(tv) Lafayette for Freedom (US) d’Albert McCleery 
« The Hallmark Hall of Fame » no. 109 (NBC 25.4.54).
« La Fayette » de Jean Dréville (1961).
1961La Fayette / La Fayette, una spada per due bandiere (FR/IT) de Jean Dréville 
Maurice Jacquin/Les Films Copernic (Paris)-Cosmos Film (Rome), 160 min. – av. Michel Le Royer (marquis de La Fayette), Pascale Audret (Adrienne de La Fayette), Liselotte Pulver (Marie-Antoinette), Edmund Purdom (Sileas Deane), Georges Rivière (Vergennes), Vittorio de Sica (Bancroft), Orson Welles (Benjamin Franklin), Jack Hawkins (gén. Cornwallis), Jean-Roger Caussimon (Maurepas), Folco Lulli (capt. Borsalino), Albert Rémy (Louis XVI), Howard Saint-John (George Washington), Henri Tisot (Philippe d’Orléans, frère du roi), Wolfgang Preiss (le baron Kolb), Renée Saint-Cyr (duchesse d’Ayen), Jacques Castelot (duc d’Ayen).
La guerre contre l’Angleterre de Georges III semble perdue : les « insurgents » américains sont épuisés, indisciplinés et essuient défaite sur défaite. Agent secret de George Washington, Sileas Dean se rend à Paris pour collecter des fonds et des armes. Abandonnant son rang, ses privilèges et l’armée royale, le marquis de La Fayette, chaud partisan des idées de Voltaire et de Rousseau, part en 1777 avec son ami Kolb combattre aux côtés des insurgés américains. Lors de la bataille décisive de Yorktown (1781), où il commande un corps expéditionnaire français, La Fayette pousse Cornwallis à la capitulation.
Alors que Darryl F. Zanuck à la 20th Century-Fox annonce la mise en chantier d’un grand film sur le Débarquement de juin 1944 (« The Longest Day »), le cinéma de l’Hexagone cherche à démontrer que la France est pour quelque chose dans la naissance de la première puissance mondiale. Le scénario a été rédigé par la comédienne Suzy Prim (sous le pseudonyme de Suzanne Arduini) d'après un texte initial de l'écrivain François Ponthier, André Maurois fonctionne comme conseiller historique. Le rôle-titre est confié à un pensionnaire de la Comédie-Française, Michel Le Royer, plutôt qu'à Jacques Charrier, envisagé par les producteurs mais qui possède moins de prestance. Le tournage se déroule aux studios de la Victorine à Nice, à Paris, au château de Versailles, dans les châteaux de la Loire, sur la côte d’Azur, à Pontchartrain (Yvelines), en Auvergne, à Bordeaux, en Espagne, puis pour dix semaines en Yougoslavie (Yorktown reconstitué près de Belgrade), avec quelque 10’000 figurants. C’est le premier film français réalisé en Super Technirama 70 mm et Technicolor.
Et pourtant, malgré les moyens considérables engagés (un milliard trois cent millions de francs) ainsi qu’un casting international impressionnant, toute l’entreprise se résume à un coup d’épée dans l’eau : dès l’ouverture, le scénario bascule dans la bande d’aventures à la Errol Flynn (La Fayette se bat au sabre dans une taverne contre la police du ministre Maurepas, pro-anglais) en criant "liberté, égalité" et peine à créer une certaine dynamique : la première moitié du film se passe en France, où le héros, psychologiquement sous-développé, manœuvre pour convaincre la cour à Versailles (Louis XVI étant perpétuellement indécis), ou tente d’échapper aux pièges des hommes du roi venus l’arrêter, selon les schémas éculés du cinéma d’aventures. Les costumes sont justes, mais le souffle de l’Histoire n’est jamais au rendez-vous, les moindres scènes sentent le factice, la routine du cinéma-bis et le manque d’imagination, sinon même l’indifférence. Dréville ne semble savoir que faire de ses milliers de soldats yougoslaves sur écran panoramique ; ses batailles font de fort jolis tableaux mais leurs déroulement reste incompréhensible. Et la fameuse tactique d’harcèlement appliquée par le Français pour faire basculer le sort de la guerre est absente à l’écran. Enfin, La Fayette arrose le spectateurs de déclamations pompeuses (« La liberté est française, mais c’est l’Amérique qui lui a appris à marcher ») qui voudraient faire passer tout ce que l’image n’est hélas pas capable de montrer ou de faire sentir. Cette bande dessinée décevante remplit néanmoins les salles de l'Hexagone, avec 3,8 millions de spectateurs, et se hisse en quatrième position au box-office annuel. Il est lancé en grande pompe sur le paquebot "La France", puis à l'Opéra de Paris. Mais le producteur ayant stupidement refusé de s'associer à des partenaires américains, l'exploitation du film outre Atlantique reste confidentielle. Un comble pour La Fayette !
1976(tv) La Destinée de Monsieur de Rochambeau – 1. Cinq mille Français en Amérique – 2. La Longue Marche vers Yorktown (FR) de Daniel Le Comte
FR3 Lille (FR3 2.+9.7.76), 2 x 50 min. – av. Marc Cassot (Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau), Tommy Duggan (George Washington), Jean-Noêl Dalric (marquis de La Fayette), Yan Brian (Alex de Fersen), André Torrent (Chastelux), Eric Laborey (vicomte de Rochambeau), Paul Pavel (Noailles), Claude Bertrand (amiral de Grasse), Marc Dejonge (M. de Lauzun), Jean Le Boulbar (Berthier). – Rochambeau commande les troupes françaises destinées à Washington et fait capituler Cornwallis à Yorktown. Filmé avec la participation des cavaliers et fantassins de la Garde Républicaine.
2010(tv) Lafayette : The Lost Hero (La Fayette, un héros méconnu) (US) d’Oren Jacoby 
Storyville Films-Documentary Group LLC (WETA 13.9.10), 55 min. – av. Matthew Keagle (marquis de La Fayette), Albane Renault-Sablonière (Adrienne de Noailles-La Fayette), Andrew Gregory (La Fayette jeune), Dean Malissa (George Washington), Mark Hilliard, Bryan Stefancyk, John Cullum (narration). – Docu-fiction.
2011® (tv) Louis XVI, l’homme qui ne voulait pas être roi (FR) de Thierry Binisti. – av. Romain Deroo (marquis de La Fayette).