V - L’ESPAGNE, LE PORTUGAL ET LEURS COLONIES D’AMÉRIQUE

La difficile initiation sexuelle de Philippe III (« El rey pasmado » d’Imanol Uribe, 1991).

1. FELIPE III "El Piadoso" - Maison des Habsbourg (1598 à 1621)

PHILIPPE III "le Pieux", né en 1578, fils de Felipe II et d’Anne d’Autriche. Roi d’Espagne et du Portugal. Reine Marguerite d’Autriche (Margarita de Austria). Leur fille Anne épouse Louis XIII de France. Expulsion massive des derniers morisquos espagnols (maures convertis au christianisme) du royaume en 1609, acquisition coloniale du Nouveau-Mexique et conquête des Philippines.
Intrigues à la cour de Philippe III (« The Adventures of Don Juan » de Vincent Sherman, 1948)
1948/49** Adventures of Don Juan (Les Aventures de Don Juan) (US) de Vincent Sherman 
Jerry Wald/Warner Bros., 110 min – av. Errol Flynn (Don Juan de Maraña), Alan Hale (Leporello), Viveca Lindfors (la reine Marguerite d’Autriche-Styrie), Romney Brent (Philippe III), Robert Douglas (le duc de Lorca [=duc de Lerma]), Pedro de Cordoba (Francisco Pacheco, peintre de la Cour), Ann Rutherford (Doña Elena), Robert Warwick (Don José, comte de Polan), Jerry Austin (Don Sebastian), Douglas Kennedy (Don Rodrigo), Jean Shepherd (Doña Carlotta), Mary Stuart (Catherine), Helen Westcott (Lady Diana), Fortunio Bonanova (Don Serafino Lopez), Aubrey Mather (Lord Chalmers), Una O’Connor (la duègne), Raymond Burr (le capitaine Alvarez), Leon Belasco (Don de Cordoba), David Bruce (le comte d’Orsini), Monte Blue (Turnkey), Nora Eddington (la dame dans le carrosse), Barbara Baites (la fille de l’aubergiste). Kate Drain Lawson (la femme de l’aubergiste).
Au cours d’un séjour en Angleterre, Don Juan est jeté en prison après un duel contre un mari trompé. L’ambassadeur d’Espagne à la cour d’Elizabeth Ire obtient sa libération sous condition qu’il regagne Madrid et entre au service de la reine Marguerite d’Autriche, épouse du nouveau roi, Philippe III, au titre de maître d’armes du palais. Il se heurte bientôt à l’inimitié du duc de Lorca, Premier ministre du royaume et partisan d’une reprise de la guerre contre l’Angleterre. Lorca domine le roi évanescent, cherche à museler son épouse et prépare un coup d’État pour s’emparer du trône. Don Juan déjoue le complot, en avertit la reine et, au dernier moment, investit le palais avec l’aide de ses élèves de l’Académie royale des armes. Il tue l’usurpateur en duel. La reine tombe sous son charme, amoureuse, mais Don Juan – qui voit en la souveraine la femme « intouchable » de sa vie - se retire galamment et choisit la voie de la sagesse en quittant la capitale et ses souverains. Il va désormais se consacrer à l’étude à l’université de Lisbonne, dit-il, mais en cours de route, il croise le carrosse d’une belle voyageuse et repart pour de nouvelles aventures...
Mis en chantier dès 1943, le film est commencé en noir et blanc par Robert Florey en octobre 1944 (scénario de Florey et Herbert Dalmas), réalisateur remplacé ensuite par Raoul Walsh (et Jean Negulesco ?). Walsh doit interrompre un début de tournage deux mois plus tard suite à une grève générale des studios. Le projet est repris deux ans plus tard, cette fois en Technicolor et sous la férule de Vincent Sherman (à la demande de Flynn), aux pieds d’une reine aussi royale que d’une troublante vulnérabilité incarnée par la Suédoise Viveca Lindfors, récemment débarquée de Stockholm et sur le point d’épouser Don Siegel. Malgré des dépassements de budgets considérables, la dépression suicidaire latente et l’alcoolisme encore maîtrisé de Flynn, malgré des mesures d’économie (on renonce à la grande scène du bal) et divers rapiéçages, le résultat surprend très agréablement. C’est une réussite savoureuse, racée, rythmée, avec 113 décors et des costumes somptueux, et le dernier grand rôle d’Errol Flynn, 39 ans, incorrigible séducteur devant et derrière l’écran, d’une agilité et d’une habileté à la rapière sans pareil. Son âge lui permet d’interpréter un homme ayant mûri et pris ses distances avec l’hédonisme de sa jeunesse, mais cette étiquette facile qui lui colle à la peau ne fait que renforcer l’autodétestation de la star captive de son image publique et du studio qui l’exploite sans vergogne. Un superbe duel (réglé par Fred Cavens, jadis le maître de Douglas Fairbanks) sur les escaliers géants du palais clôt le récit.
Le scénario astucieux et intelligent de Harry Kurnitz – auquel aurait collaboré William Faulkner - s’offre quelques égratignures historiques comme la description du souverain espagnol (fils de Philippe II, 1598/1621) appelé « le Pieux (El Piadoso) », et s'inspire pour son intrigue d'une situation particulière: le roi était un homme pâle, effacé, apathique, flegmatique et dévot. N'ayant ni la capacité, ni l'énergie pour gouverner, il se tourna vers son favori Francisco Gómez de Sandoval y Rojas, duc de Lerma, pour gouverner à sa place comme ministre pendant vingt ans. La reine s'opposa ouvertement à ce favori intriguant et corrompu qui fut destitué en 1618 et parvint à se faire nommer cardinal par le pape Paul V pour avoir la vie sauve ! Le duc de Lorca du film s'inspire clairement du duc de Lerma. Quant à la reine, elle mourut en couches en 1611 à l'âge de 27 ans, après avoir mis au monde son huitième enfant... Le portrait le plus connu de Philippe III est effectivement signé par Francisco Pacheco (1564-1654), peintre qui apparaît ici à l'écran. L’ouverture du film, quand Flynn-Don Juan parodie ses rôles et sa réputation de bourreau des cœurs est particulièrement jouissive. Le tournage a lieu d’octobre 1947 à avril 1948 aux studios Warner de Burbank, en extérieurs au Warner Ranch de Calabasas, dans les parages de Los Angeles (Lasky Mesa, Providencia Ranch) et à Balboa Park, San Diego, avec réutilisation des décors du château de Windsor érigés pour The Private Life of Elisabeth and Essex de Michael Curtiz (1939) et ses images de foule pour l’entrée à Londres et une scène de cavalcade-poursuite issue de The Adventures of Robin Hood (1938) de Curtiz et William Keighley pour la première séquence ; le tout a été budgété à 2 millions de $, un gros investissement pour l’époque, et David Butler dirige quelques plans en l’absence de Sherman. Alan Hale est pour la douzième et dernière fois le complice de Flynn à l’écran, il décédera l’année suivante. La dame du carrosse à la fin est Mme Errol Flynn au civil. Pour la musique, Max Steiner remplace avec beaucoup de panache Erich Wolfgang Korngold, prévu en 1945 mais qui vient de prendre sa retraite à Vienne. Don Juan récolte l’Oscar 1949 des meilleurs costumes (15 robes pour Viveca Lindfors créés par Leah Rhodes et Travilla, le costumier de Marilyn Monroe), et une nomination méritée pour les meilleurs décors de l’année. Le succès est mitigé au box-office américain, mais ce film trépidant séduit les foules en Europe, avec près de quatre millions de spectateurs en France et une exploitation simultanée dans cinq salles à Madrid. Aujourd’hui un classique incontournable des films de cape et d’épée qui n'a pas pris une ride. – ES : El burlador de Castilla, IT : Le avventure di Don Giovanni, DE : Die Liebesabenteuer des Don Juan, PT : As aventuras de D. Juan, GB : The New Adventures of Don Juan.
1962® Le sette spade del vendicatore / Sept épées pour le roi (IT/FR) de Riccardo Freda. – av. Gabriele Antonini (Philippe III), cf. (3.2).
1962® Zorro e i tre moschettieri (Zorro et les trois mousquetaires) (IT) de Luigi Capuano. – av. Gordon Scott (Ricardo de Villaverde/Zorro), Nazzareno Zamperla (d’Artagnan), Gianni Rizzo (Philippe III), Nerio Bernardi (Richelieu). – Zorro à la cour d’Espagne déjoue un complot contre le roi, cf. France : Louis XIII (1.8c).
1966(tv) El perro del hortelano [Le Chien du jardinier] (ES) de Pedro Amalio López ; série « Estudio 1 » (TVE 2.2.66), 140 min. – av. Mercedes Barranco, Irene Daina, Fernando Delgado, Concha Leza, Julia Trujillo. –Tombée amoureuse de son propre secrétaire Teodoro, la jeune comtesse de Belflor, Diane, ne peut se résoudre à lui avouer sa flamme parce que l’orgueil de sa classe le lui interdit. Mais elle ne veut pas davantage qu’il épouse Marcelle, une des jeunes filles de sa petite cour. Il faudra les stratagèmes du domestique Tristan pour satisfaire tout le monde... Dramatique d’après la comédie de Lope de Vega (1618).
1969(tv) La dama boba [La Fille sotte] (ES) d’Alberto González Vergel, Cayetano Luca de Tena ; série « Estudio 1 » (TVE 25.3.69), 140 min. – av. Ernesto Aura, Carmen de la Maza, Alicia Hermida, Pepe Martin, Andrés Mejuto, Juio Núñez, Lorenzo Ramirez, Berta Riaza, Dionisio Salamanca. – D’après la comédie de Lope de Vega (1617), cf. film de 2006.
1977Sobaka na sene [Le Chien du jardinier] (SU) de Jan Frid ; Lenfilm Studio, 138 min. – av. Margarita Terekhova (Diana), Mikhail Boyrskiy (Teodoro), Armen Dzhigarkhanyan (Tristan), Elena Proklova (Marcela), Zinalda Sharko (Anarda), Viktor Ilyichyov (Fabio), Igor Dmitriev (comte Federico), Nikolaï Karachentsov (marquis Ricardo). – D’après « El perro del hortelano » (1618) de Lope de Vega, cf. film de 1966.
1980(tv) La dama boba [La Fille sotte] (ES) de Cayetano Luca de Tena ; série « Estudio 1 » (TVE 28.9.80), 140 min. – av. Lola Muñoz (Nise), Rafael Navarro (Octavio), Elisa Ramirez (Finea), Manuel Tejada (Laurencio), Eduardo Martínez (Liseo), Miguel Angel (Pedro), Luisa Armenteros (Celia), José Luis Manrique (Eduardo). – D’après « La fille sotte » de Lope de Vega (1617), cf. film de 2006.
1981(tv) El perro del hortelano [Le Chien du jardinier] (ES) de Cayetano Luca de Tena ; série « Estudio 1 » (TVE 8.5.81), 140 min. –av. Concha Cuetos (Diana), Manuel Gallardo (Teodoro), Luisa Armenteros (Marcela), Francisco Portes (Tristán), Antonio Durán (comte Federico), Chelo Vivares (Dorotea), Marisa Lahoz (Anarda), Augustin Bescos (Camilo). – La comédie de Lope de Vega (1618), cf. film de 1966.
1982(tv) Le Soulier de satin (FR) de Jean-Louis Barrault (th), Jean-Pierre Granval (th), Alexandre Tarta (tv) (FR3 4.3.82), 5h30 min. – av. Jean-Louis Barrault (l’annoncier), Jean-Pierre Bouvier (Don Rodrigue), Hélène Arié (Doña Prouhèze), Michel Herbault (Don Pelage, son époux), Jean Martin (le roi), Bernard Alane (Don Camille), Jean Barney (vice-roi de Naples). – La passion contrariée de Don Rodrigue et de Doña Prouhèze. Le drame mystique de Paul Claudel (à l’origine une pièce-fleuve de sept heures), dont l’action est située entre 1588 (le désastre de l’Armada) et 1620 (la Guerre de Trente Ans) en Espagne, en Afrique et au Nouveau Monde. Jean-Louis Barrault dirigea la première du drame à la Comédie-Française à Paris en novembre 1943.
1983(tv) Lope de Vega (ES) de Josefina Molina ; Television Española, série « Paisaje con figuras » (TVE 13.12.84), 43 min. – av. José Lifante (Lope de Vega). – Docu-fiction sur la vie de l’écrivain Lope Félix de Vega Carpio (1562-1635).
1984Akelarre (ES) de Pedro Olea
Amboto Producciones Cinematográficas, 109 min. - av. Silvia Munt (Gurazi de Ochoa), Mary Carrillo (Amunia de Basterrechea), Walter Vidarte (Don Fermín de Andueza), Patxi Bisquert (Unai), Iñaki Miramón (Iñigo de Andueza), Javier Loyola (Frère Miguel), Félix Rotaeta (Juan de Areso), Sergio Menizábal (Antón), Mikel Garmendia (Don Angel), José Luis López Vázquez (Acevedo, l'inquisiteur du Saint-Office).
Dans un village de Navarre au XVIIe siècle, l'Inquisition soutenue par de puissants seigneurs locaux sévit contre des paysannes accusées à tort de s'adonner à la sorcellerie. Le conflit reflète les tensions ethniques entre catholiques castillans et la population basque attachée à ses anciennes croyances. L'intrigue est basée sur un fait divers authentique dans la vallée d'Araiz en Navarre (où le film a été tourné).
1984/85*O sapato de cetim / Le Soulier de satin (PT/FR/DE/CH) de Manoel de Oliveira ; Paolo Branco/Metro E Tal-Films du Passage-INA-WDR-SSR, 410 min. – av. Luis Miguel Cintra (Don Rodrigue de Manacor), Patricia Barzyk (Doña Prouhèze), Anne Consigny (Marie des Sept-Epées), Bernard Alane (le vice-roi de Naples), Henri Serre (Philippe II), Jean-Yves Berteloot (Philippe III). – Le drame de Paul Claudel (cf. 1982). Scrupuleusement fidèle au dramaturge mystique, Oliveira compose ses scènes en plans larges et fixes (des cadrages très picturaux à la Velazquez ou Vermeer), obligeant ses 85 comédiens, tous brillants, à une diction rigoureuse et altière. Pas pour tout le monde, mais un spectacle somptueux, entre cinéma et théâtre baroque, qui témoigne d’une rare compréhension de l’univers claudélien.
1996® El perro del hortelano (Le Chien du jardinier) (ES/PT) de Pilar Miró. – av. Emma Suárez (Diana, comtesse de Belflor), Carmelo Gómez (Teodoro), Fernando Conde (Tristan), Ana Duato (Marcela), Michel Rellán (Fabio), Juan Gea (Federico). – cf. Italie (1), action déplacée à Naples au XVIIe s., d’après la comédie de Lope de Vega (1618).
2006La dama boba [La Fille sotte] (ES) de Manuel Iborra ; Flamenco Films-De Planeta-Belén Gómez García-TVE, 97 min. – av. Silvia Abascal (Finea), José Coronado (Laurencio), Macarena Gómez (Nise), Roberto Sanbmartín (Liseo), María Vázquez, Juan Díaz (Pedro), Verónica Forque (Otavia). – Au XVIIe siècle, deux sœurs s’échappent de la société machiste de leur époque, l’une en se réfugiant dans la littérature, l’autre en jouant à l’idiote. Mais leur rivalité pour un même homme réveille leur vraie personnalité. D’après « La Fille sotte », comédie de Lope de Vega (1617). Tournage au studios d’Alicante
2009(tv) Le Soulier de satin (FR) d’Olivier Py (th), Vitold Krysinsky (tv) (Arte 1.11.-6.12.09), 6 x 110 min. – av. Jeanne Balibar (Doña Prouhèze), Philippe Girard (Don Rodrigue de Manacor), Elizabeth Mazev (Doña Isabel), Mireille Herbstmeyer (Doña Honoria), Miloud Khetib (Don Camille). – Le pièce de Paul Claudel, enregistrée dans son intégralité à l’Odéon à Paris (et diffusée sur six dimanches matin), cf. 1982.
2009(tv) Expulsados 1609, la tragedia de los moriscos (ES) de Miguel E. López Lorca
Ramón Colom Esmatges, Juan Carlos de la Hoz, Javier G. Salanova/Casa Arabe (Madrid)-Sagrera Audiovisual S.A.-Canal Historia-Televisión Española TVE-Televisiòn Autonómica de Aragón S.A.-Televisió de Catalunya (TV3 7.5.09), 85 min. - av. Ana Alonso (María Aziz), Javier Aranda (Jerónimo Cardona), Pablo Derqui (Juan), Juli Fàbregas (Miguel de Larraosana), Fernando Guillén (Diego Aziz), Gabriel Latorre (le comte d'Aranda), Laura Plano (Marta la Cabrera), Pablo Rivero (Père Domingo), Juan Carlos Vellido (Pícaro).
En 1609, 300'000 maurisques, des convertis chrétiens, sont expulsés d'Espagne à Tunis sur décret royal, sous prétexte qu'ils sont issus de familles musulmanes. 15'000 d'entre eux sont victimes de l'Inquisition. Par un constant aller-retour entre le présent et le XVIIe siècle, l'auteur de ce docu-fiction montre comment Juan, un jeune professeur d'histoire à Almonacid de la Sierra (Saragosse) découvre dans les anciennes archives familiales toute l'ampleur et l'horreur des persécutions et de l'intolérance de la société catholique espagnole d'antan.
2017(tv) El ministerio del tiempo - épisode Tiempo de esplendor (ES) d'Oskar Santos, Marc Vigil
Cliffhangers-Onza Partners-Netflix-TVE, saison 6, épis. 5 (26) (TVE 29.6.17), 70 min. - av. Hugo Silva (Pacino), Aura Garrido (Amelia Folch), Nacho Fresneda (Alonso de Entrerríos), Fernando Guillén Cuervo (duc de Lerma), Elena Rivera (Marguerite d'Autriche), Federico Aguado (Felipe III), Scott Cleverdon (Charles Howard), Nick Devlin (William Shakespeare), Pere Ponce (Miguel de Cervantes).
Valladolid en juin 1605, entouré d’intrigants et d'espions, le roi d'Espagne tarde à signer la Paix de Londres avec James Ier d'Angleterre. Série de science-fiction contant diverses tentatives de modifier l'histoire de l'Espagne en voyageant dans le temps.


2018/19® (tv) La Guerre des trônes (FR) série d'Alain Brunard et Vanessa Pontet. - av. Guillaume Beauregard (Philippe III d'Espagne). - cf. France: Louis XIII.
2020Akelarre / Les Sorcières d'Akelarre (ES/FR/AR) de Pablo Agüero
Sorgin Films-Kowalski Films-Lamia Producciones-Tita Prod.-La Fidèle-El Campo Cine, 92 min. - av. Amaia Aberasturi (Ana), Alex Brendemühl (le juge Pierre de Rosteguy de Lancre), Daniel Fanego (le conseiller), Garazi Urkola (Katalin), Yune Nogueiras (Maria), Jone Laspiur (Maider), Irati Saez de Urabain (Otala), Daniel Chamorro (le chirurgien), Asier Oruesagasti (le père Cristóbal), Daniel Chamorre (Cirujano), Elena Uriz (Sra. Lara), Lorea Ibarra (Oneka).
En 1609 au Pays basque, tandis que les hommes de la région pêchent en mer à Terre-Neuve, Ana, 20 ans, participe pour la première fois aux danses nocturnes dans les bois avec quatre les autres filles du village, des travailleuses du chanvre. A l'aube les quatre sont arrêtées et accusées de sorcellerie ("akelarre" signifie sabbat de sorcières en basque). Pierre de Rosteguy, juge français laîque de l'Inquisition, mène l'enquête et appliquant la torture. Pervers fasciné par la beauté charnelle, à la recherche de la "mauvaise femme hystérique" envoûtée par le mal, Rosteguy se laisse piéger par ses victimes: La plus intrépide, Ana, feint de s'avouer sorcière et, fausse diablesse, elle promet au juge de raconter le sabbat dans les moindres détails, avec l'espoir secret de gagner du temps pour que les pêcheurs reviennent avant le bûcher... Avec ses amies, elle invente une fable et s'en sert comme arme de résistance. Le juge imaginé par le film est en fait inspiré de Pierre de Lancre (1553-1631), inquisiteur missionné par Henri IV pour purifier le pays basque français.
Tourné au Pays basque (Guipüzcoa, Vizcaya), dans la sierra et la forêt d'Urbasa (Navarre) et à Sare (Pyrénées-Atlantiques), le film sort au festival de San Sebastian, est acueilli comme "un grand film féministe", une oeuvre saisissante qui décroche 5 prix Goya (musique, décors, costumes, maquillages, effets visuels) et des nominations pour Amaia Aberastruri et la photo. Cf. aussi le film "Akelarre" (1984).

2021(tv) La cocinera de Castamar (La Cuisinière de Castamar) (ES) minisérie de Iñaki Peñafiel et Norberto López Amado,
Atresmedia Televisión-Buendia Estudios-Antena3 (Antena3+Atresmedia Premium 21.2.-9.5.21), 12 x 60 min. - av. Michelle Jenner (Clara Belmonte), Roberto Enríquez (Don Diego de Castamar), Hugo Silva (Enrique de Arcona, marquis de Soto), Maxi Iglesias (Francisco Marlango), María Hervás (Amelia Castro), Agnès Llobet (Beatriz Ulloa), Paula Usero (Elisa Costa), Jean Cruz (Gabriel de Castamar), Oscar Rabadán (Melquíades Elquiza), Fiorella Faltoyano (Doña Mercedes, la mère de Don Diego), Mónica López (Ursula Berenguer), Pepe Ocio (Frère Juan), Silvia Abascal (la reine Isabel de Farnesio), Joan Carreras (le roi Felipe V).
Dans la Madrid de 1720, Clara Belmonte, une cuisinière douée mais agoraphobe attire l'attention d'un duc veuf inconsolable, Don Diego de Castamar, qui reprend sa place dans la société aristocratique. Clara doit surmonter un passé lourd, car son père est mort, accusé de trahison. Entourés par les intrigues de cour, Don Diego et sa cuisinière tombent amoureux mais doivent cacher leur liaison alors que le marquis de Soto et la marquise de Villamar arrangent un mariage de Don Diego avec Amelia de Castro, une jeune femme sur qui ils ont prise, mais le duc refuse. Le roi Felilpe V, lors d'une crise de dépression, confie un document secret à Clara, ce qui va la rapprocher de Don Diego... Mélo historique filmé au Palacio del Infante Don Luis, d'après le roman de Fernando J. Múñez adapté par Tatiana Rodríguez.

1.1. "Histoire de Gil Blas de Santillane" d'Alain-René Lesage

roman picaresque français (écrit entre 1715 et 1735) dont l’action se déroule sous les règnes de Philippe III et de Philippe IV d’Espagne.
1955Les Aventures de Gil Blas de Santillane / Una aventura de Gil Blas (FR/ES) de René Jolivet et Ricardo Muñoz Suay 
Vascos Films-Benito Perrojo, 94 min. – av. Georges Marchal (Gil Blas), Barbara Laage (Antonia Caldera), Suzanna Canales (Doña Aurora Mencia), Jacques Castelot (marquis de Mosquera), Marthe Mercadier (Serafine), Antonio Riquelme (Dr. Sangrado), Georgette Anys (Maria), Jean Lefebvre (Scipion), Claude May (Camille), Fernando Rey (cpt. Rolando). – En route pour Salamanque pour se préparer à la prêtrise, Gil Blas est capturé par des bandits. Il participe ainsi à l’enlèvement de Doña Aurora Mencia, l’épouse du marquis de Mosquera. Il s’en éprend tout en la respectant et s’enfuit avec elle. Après diverses intrigues à la cour d’Espagne, il finit par tuer en duel l’époux jaloux d’Aurora, déterminé à anéantir le couple, et se débarrasse également de la perverse Antonia Caldera, une comédienne réputée qui cherchait à le séparer de son amour. Tournage en Agfacolor à Billancourt (Paris-Studios-Cinéma) et en extérieurs à Tolède.
1974(tv) Gil Blas de Santillane (FR) télésérie de Jean-Roger Cadet 
ORTF (FR3 2.-25.4.74), 13 x 26 min. – av. Gérard Giroudon (Gil Blas), Michel Puterflam (le romancier Alain-René Lesage), Piermy (son valet), Guy Kerner (comte de Lirias), Jacques Dannoville (Rolando), Josée Yanne (comtesse de Lirias), Jean Puyberneau (oncle de Gil Blas), Maria Loret (mère de Gil Blas), Jean-Louis Allibert (père de Gil Blas), Marie-Lise Bomme (Doña Aurora Mencia), Jean Saudray (le Corregidor), Michel Bardinet (Don Bernardo de Castil Blazzo), Jacques Eyser (l’archevêque de Grenade), Philippe Castelli (Tonos de La Fuente), Pierre Plessis (mendiant), Bernard Dumaine, John Balmer . – Le comte de Lirias convie l’écrivain Lesage (1665-1747) dans son château. Ce dernier évoque pour lui les aventures de Gil Blas, fils d’écuyer et de duègne à Santillane, qui sauve une aristocrate des brigands et vit de multiples aventures entre Salamanque et Grenade, au service de divers gentilhommes et même de l’archevêque de Grenade. – Episodes : 1. « La route de Salamanque » – 2. « La caverne » – 3. « Le trésor du moine » – 4. « Aurore » – 5.-6. « La grange à Thomes » – 7. « Don Bernardo de Castil Blazzo » – 8-9. « Herminia » – 10. « Le licencié de Sedillo » – 11. « Gil Blas, médecin » – 12.-13. « L’archevêque de Grenade ».