I - LA FRANCE

6. LOUIS XVI (1774 à 1792)

6.2. Pierre-Auguste Caron de Beaumarchais

(1732-1799). Fils d’horloger, horloger lui-même, musicien, professeur de harpe des sœurs de Louis XVI, auteur dramatique fêté et controversé, spéculateur, trafiquant, agent secret, Beaumarchais survit à tous les régimes.
Pour ses comédies « Le barbier de Séville » (1775) et « Le mariage de Figaro » (1784), cf. Espagne sous Charles III.
Nota Bene: Beaumarchais apparait dans la tragédie "Clavigo" de Johann Wolfgang von Goethe (1774), et donc dans toutes les captations télévisées de la pièce.
1920® Excellenz Unterrock (DE) d’Edgar Klitsch. – av. Albert Steinrück (Beaumarchais). – cf. Louis XV.
1927® Napoléon (FR) d’Abel Gance. – av. Henri Beaulieu (Beaumarchais).
1937® The Great Garrick (US) de James Whale. – av. Lionel Atwill (Beaumarchais). – cf. Angleterre (8.2).
1953® Si Versailles m’était conté (FR) de Sacha Guitry. – av. Bernard Dhéran (Beaumarchais). – Signalons que Sacha Guitry préparait pour août 1950 la superproduction « *Franklin et Beaumarchais (La France et l’Amérique) », le scénario était terminé. Guitry devait interpréter Beaumarchais, Spencer Tracy était pressenti pour le rôle de Franklin. Sans suite.
1955® Si Paris nous était conté (FR) de Sacha Guitry. – av. Aimé Clariond (Beaumarchais).
1966*(tv) Les 60 000 fusils de Beaumarchais (FR) de Marcel Bluwal 
série « Hommes de caractère » (TF1 27.9.66), 110 min. – av. Bernard Noël/Bernard Laik (Pierre Augustin Caron de Beaumarchais adulte/jeune), Bernard Fresson (Danton), Paul Gay (La Hogue), Paloma Matta (Amélie), Marcel Cuvelier (Gudin), Alian McMoy (Dumauriez), Geo Wallery (Mongolfier).
1792-1796 : L'Assemblée législative a déclaré la guerre au roi de Hongrie et de Bohème. Beaumarchais s’efforce en vain de fournir aux armées de la révolution un lot de fusils autrichiens entreposés en Hollande. Une fiction stylistiquement originale, très documentée et qui donne à voir le Beaumarchais politique, moins connu mais tout aussi vibrionnant que l'auteur de Figaro.
1969(tv) Beaumarchais – Revolutionär, Höfling und Geheimagent (DE) de Günther Meincke
(ZDF 25.7.69), 80 min. – av. Helmut Wildt (BE), Fritz Suppan (Gudin de la Brenellerie), Erland Erlandsen (Antoine de Sartine), Rolphe de la Croix (duc de la Vrillière), Lis Verhoeven (Julie), Monika Berg (Thérèse), Josef Bommer (duc de Chaulnes), Heidi Walter-Stokowa (Mme Mesnard), Willy Berling (prince Conti), Reiner Brönneke (comte de La Blache), Albrecht Schiemann (Louis XVI), Heinz Bender-Plück (Vergennes, ministre des Affaires étrangères), Karl-Heinz von Hassel (Silas Deane).
La vie de Beaumarchais, « révolutionnaire, courtisan et agent secret », d’après un scénario de Hans-Dieter Schreeb.
1972(tv) Figaro-ci, Figaro-là – 1. La Calomnie – 2. Le Nouveau Monde (FR) d’Hervé Bromberger 
ORTF (1e Ch. 16-17.6.72). – av. Jean-François Poron (BE), Marie-Christine Barrault (Julie), Yves Rénier (Gudin de la Brenellerie), Isabelle Huppert (Pauline), Alexandre Rignault (Caron, le père), Henri-Jacques Huet (duc de Chaulnes), Edmond Beauchamp (Paris-Duverney), Jacques Jansen (prince de Conti), André Oumansky (Antoine de Sartine), Jacques Bernard (comte de La Blache), Michèle André (Mme Franquet), Hubeert de Lapparent (Goetzman), Michèle Moretti (Mme Goethman), Fernand Guiot (Lepautre). – La vie de Beaumarchais.
1976® (tv) Waffen für Amerika (DE) de Heinz Schick. - av. Hans-Michael Rehberg (Beaumarchais).
1978® (tv) Ce diable d’homme (FR) de Marcel Camus. – av. Gérard Caillaud (Beaumarchais), cf. Voltaire (5.1).
1978® (tv) Clavigo (DE-RDA) de Gerd Keil [d’apr. Goethe]. – av. Gunter Schoss (Beaumarchais), Gudrun Ritter (Marie Beaumarchais). – cf. Allemagne (4.5).
1988® (tv) Le Gerfaut (FR) de Marion Sarraut. – av. Bernard Dhéran (Beaumarchais), cf. (6).
1992® (tv-mus) The Ghosts of Versailles (US) de Brian Large. – av. Håkan Hagegård (Beaumarchais).
1996*Beaumarchais l’insolent (FR) d’Edouard Molinaro 
Charles Gassot/Téléma-Canal Plus-France 2 et 3 Cinéma, 100 min. – av. Fabrice Luchini (Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais), Manuel Blanc (Gudin de la Brenellerie), Sandrine Kiberlain (Marie-Thérèse de Willer), Michel Serrault (Louis XV), Michel Piccoli (prince de Conti), Jean-François Balmer (Antoine Raymond de Sartine, chef de la police), Jean Yanne (Louis Goëzman), Dominique Besnehard (Louis XVI), Judith Godrèche (Marie-Antoinette), Jacques Weber (duc de Chaulnes), Claire Nebout (chevalier d’Eon), Evelyne Bouix (Elisabeth Vigée-Lebrun), Dominic Gould (Arthur Lee), Jean-Claude Brialy (l’abbé), Martin Lamotte (comte de La Blache), Patrich Bouchitey (Lejay), Murray Head (Lord Rochfort), Dominic Gould (Arthur Lee), Pierre Gérard (comte de Provence), Jeff Nuttail (Benjamin Franklin), Jean-Marie Besset (Desfontaines), Roland Blanche (Charles Thévenot De Morande), Isabelle Carré (Rosine), José Garcia (Figaro), Niels Dubost (comte Almaviva). –
Paris 1775-1784, Beaumarchais prend à son service le jeune Gudin, qui deviendra son conseiller, son biographe, son ami. Horloger (du roi), homme de lettres, magistrat, il est aussi grand amateur de femmes, ce qui lui vaut un duel avec un rival, le duc de Chaulnes, en plein tribunal. Embastillé, puis libéré, il prouve au cours d’un procès retentissant la corruption de ses accusateurs, le comte de La Blache et Goëzman, conseiller au Parlement. C’est là qu’il rencontre sa troisième épouse, Marie-Thérèse de Willer. Acclamé, mais déchu de ses droits civiques, de son métier et de son nom. À la proposition du prince de Conti et de Sartine, lieutenant-général de la police, le roi lui promet de le réhabiliter s’il accepte une mission secrète en Angleterre : racheter au chevalier d’Éon un document compromettant sur les plans d’invasion de l’île par les Français et un pamphlet contre le Dauphin (Les Insuffisances du Prince). Il rencontre à Londres Arthur Lee, leader du mouvement pour l’indépendance des États d’Amérique du Nord et y fait de la prison pour subversion. Il persuade Louis XVI d’intervenir en faveur des colons américains, entre en contact avec Benjamin Franklin et finance une trentaine de convois maritimes pour le transport d’armes en Amérique, à la barbe de la douane, un commerce d’armes pour lequel il ne sera jamais remboursé. Gudin le rappelle à ses devoirs d’auteur et il rédige une suite au Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro, véritable bombe politique, le public applaudit un « des actes de naissance de la Révolution française ». Colère de Louis XVI, qui le fait à nouveau embastiller passagèrement, Marie-Antoinette apprécie la pièce (elle la représentera dans son théâtre privé au Petit-Trianon, en interprétant elle-même Rosine).
Adaptation très libre d’une pièce inédite de Sacha Guitry (1950), qui montre Beaumarchais comme un escroc de charme, effronté, intelligent, un horloger « qui trouvait que les pendules de son temps retardaient dangereusement ». Un politicien visionnaire mais intéressé et peu scrupuleux en affaires, parfois lâche, un « imposteur » qui a payé chèrement sa particule, est devenu riche grâce à la mort de ses deux épouses, ni constant (en amour), ni rigoureux (au théâtre) : qui aime plus la vie que son art. Des dialogues brillants et une interprétation délectable de Luchini, comme Beaumarchais "un comédien toujours en représentation de lui-même" (Molinaro), narquois, sensible, truculent et étonnant de sobriété. Tournage en scope aux châteaux de Versailles (Cour de marbre, galerie des glaces) et de Chantilly, à Bordeaux (rues, Grand Théâtre, Palais de Justice, Château Chartrons), à La Rochelle (pour le port anglais) et à Cadillac (Gironde).
2002® (tv) L’Enfant des lumières (FR/BE) de Daniel Vigne. – av. Michel Feller (Beaumarchais), cf. (6).
2009® (tv) Nicolas Le Floch – 4. L’Affaire Nicolas Le Floch (FR) de Nicolas Picard. – av. Sébastien Thiery (Beaumarchais), cf. (5.14).
2011® (tv) Louis XVI, l’homme qui ne voulait pas être roi (FR) de Thierry Binisti. – av. Sylvain Clama (Beaumarchais), cf. (6).