V - LE SAINT EMPIRE ROMAIN GERMANIQUE

Le futur empereur Maximilien Ier de Habsbourg et Marie de Bourgogne dans la télésérie d’Andreas Prochaska (2017).

4. MOYEN ÂGE TARDIF ET RENAISSANCE (XIVe-XVIe s.)

pour CHARLES QUINT / KARL DER FÜNFTE / KARL V.
empereur allemand (et roi d’Espagne) de 1519 à 1556, cf. aussi partie IV : ESPAGNE et PORTUGAL.

4.1. Conflits et inventions à l’aube des temps modernes

1908/09Die Jüdin : Arie des Eleazar Halevy - Kardinalsarie – Fluch des Kardinals (DE)
Curt Harzer/Deutsche Mutoskop und Biograph Gesellschaft m.b.H. (Berlin-Lankwitz), 80 m. et 55 m. – Tableaux sonores (« Ton-Bilder » par disque) des airs d’opéra de La Juive de Jacques Fromental Halévy (1835) chantés par des artistes locaux. Cf. commentaires infra, s. 1918.
1910La Fin d'une dynastie (FR)
Pathé Frères S.A. (Paris), no. 3677, 190 m.
Derniers représentants de l’ancienne et jadis puissante dynastie des Quitzow, les frères Dietrich (1366-1417) et Konrad von Quitzow, des chevaliers pillards, s’entretuent lorsqu’en 1417 Friedrich/Frédéric Ier de Hohenzollern, élu Margrave du Brandebourg, assiège leur forteresse et parvient à détruire ses remparts avec la toute première bombarde utilisée en Occident.
1910L’Héritière (FR) d’Henri Pouctal
Paul Gavault/Le Film d’Art (Paris). – av. Mlle Gillman (Marie de Bourgogne), Paul Mounet (Louis XI), Henri Rollan (Jacques d’Armagnac, duc de Nemours), Julien Clément (Tristan), Philippe Garnier, Jacques Volnys, Berthe Bovy, Henri Etiévant. - En 1477, à la mort de son père Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne, 20 ans, est la plus riche héritière d’Europe. Elle représente un danger pour Louis XI, car, courtisée de toutes parts, Marie pourrait s’allier aux ennemis de la couronne, parmi lesquels Jacques d’Armagnac, duc de Nemours. Ce dernier se fait piéger par le roi, tandis que Marie échappe aux soldats de Louis XI en épousant Maximilien de Styrie (Autriche), un habsbourgeois, futur empereur du Saint-Empire romain germanique. – Cf. films de 1924 (Yolanda) et 2017 (Maximilian) et 2021.
1913The Dove in the Eagle’s Nest (US) de Lawrence Marston
Edwin Thanhouser/Thanhouser Film Corporation (New Rochelle, N.Y.), 2 bob. - av. James Cruze (le comte Eberhard von Alderstein, dit l’Aigle/The Eagle), Marguerite Snow (Christine Sorel, dite la Colombe/The Dove), Marie Eline (Ermyntrude von Alderstein, la sœur de l’Aigle), David Thompson (le serviteur de l’Aigle), Justus D. Barnes, Victory Bateman.
Synopsis : En Allemagne à la fin du XVe siècle, sous l’empereur Maximilien Ier. Le comte Eberhard von Alderstein vit de rapines, pillant les caravanes de marchands qui s’aventurent près de son château. Son unique affection va pour sa petite sœur, Ermyntrude, qui tombe gravement malade. Elle est soignée en vain par Christine Sorel, une pieuse et jolie villageoise dont le comte s’éprend. À la mort de sa sœur, il épouse Christine et renonce à sa vie de brigandage. Le couple a deux fils. Eberhard doit suivre son empereur à la guerre ; il est capturé par Schlangenwald, un baron ennemi, et vendu comme esclave-galérien. Le baron félon s’empare du château, annonce la mort au combat de son propriétaire et cherche à se marier avec Christine. Celle-ci refuse obstinément les avances de l’intrus, mais renonce aussi à le faire disparaître dans une oubliette. Aidé par un serviteur fidèle, Eberhard parvient à s’échapper des galères et à libérer les siens. - Le roman de Charlotte Mary Yonge (1866) est réduit à un quart de son volume et filmé dans les studios Thanhouser à New Rochelle (New York), avec le futur réalisateur James Cruze en jeune premier devant la caméra.
1914Berthold Schwartz ou l’homme qui inventa la poudre (FR)
Société des Établissements L. Gaumont S.A. (Paris). – Situé au XIVe s. : le chimiste Bertold le Noir (Fribourg en Breisgau, v. 1318-v. 1384), personnage en partie ou entièrement imaginaire, est un temps considéré comme celui qui redécouvrit les secrets de la poudre noire en Occident, explosif dont parla Marco Polo à son retour de Chine. – GB : Berthold Schwartz, discoverer of Gunpowder.
1918Die Jüdin (La Juive) (AT) de Jacob Fleck et Luise Fleck
Jacob Fleck, Luise Fleck-Kolm, Anton Kolm/Wiener Kunstfilm (Huppmann), 1573 m./5 actes/76 min. – av. Eugenie Bernay (Rachel/Recha), Josef Recht (l’orfèvre Eleazar, son père), Karl Ehmann (le cardinal Francesco de Brogni), Max Neufeld (le prince Léopold), Marie Marchal (la princesse Eudoxie), Roland von Benda (l’empereur Sigismond Ier de Luxembourg).
Synopsis : À Constance (Bad-Wurtemberg) lors du concile de 1414 convoqué par l’empereur Sigismond Ier et l’antipape Jean XIII, présidé par le cardinal Jean Allarmet de Brogny. Ce concile déclare hérétiques les réformateurs John Wyclif, Jan Hus et Jérôme de Prague et condamne ces deux derniers à être brûlés vifs. L’animosité entre chrétiens et juifs se reflèta dans les lois : si une personne juive et une personne chrétienne entretiennent une liaison charnelle, le chrétien est excommunié, le juif est tué. Banni de Rome en tant que juif, Eléazar avait vu ses fils brûlés comme hérétiques par le comte Francesco de Brogni ; en route pour la Suisse, il avait trouvé et recueilli un bébé sur le point de mourir à l’extérieur d’une villa incendiée par des brigands. Éléazar adopta le nourrisson et lui donna le nom de Rachel tandis que, traumatisé par ce qui est arrivé à sa famille, Brogni entra dans les ordres et devint ultérieurement un puissant cardinal. Bijoutier, Éléazar vit à présent à Constance avec Rachel, amoureuse d’un jeune homme qu’elle prend pour un peintre juif du nom de Samuel alors qu’il s’agit du prince Léopold, neveu de l’empereur et fiancé à la princesse Eudoxie. Apprenant qu’elle a été abusée, Rachel le dénonce comme son amant. Celui-ci est gracié et condamné à l’exil. Rachel est, comme Éléazar, condamnée à périr, jetée vivante dans une cuve d’airain chauffée par un gigantesque brasier. En marchant vers le supplice, Éléazar révèle au cardinal inquisiteur Brogni qu’il vient de faire tuer sa propre fille Giulietta, disparue depuis son enfance. – Transposition (muette) de l’opéra en 5 actes La Juive de Jacques Fromental Halévy et Eugène Scribe (livret) sorti à Paris en 1835. Grand succès à sa sortie, l’opéra est aujourd’hui rarement joué et encore moins filmé (cf. les « Tonbilder » de la Deutsche Mutoskop en 1908/09, deux films d’une bobine de la Vitaphone en 1927 avec Giovanni Martinelli (Éléazar) et Louis d’Angelo (Brogni) dans un extrait de 6 minutes du IVe acte, enfin cf. la captation de 2003).
1919/20Monica Vogelsang (DE) de Rudolf Biebrach
Oskar Messter/Messter-Film GmbH, Berlin-Ufa, 2094 m. - av. Henny Porten (Monica Vogelsang), Gustav Botz (Jacokus Martinus Vogelsang, Ratsherr zu Baldersgrü, ihr Vater), Paul Hartmann (le peintre Amadeo Vaselli), Julius Sachs (Giacomo Vaselli, ihr Hauslehrer), Ilka Grüning (la veuve Walterspiel), Ernst Deutsch (Johannes Walterspiel, son fils), Wilhelm Diegelmann (l’archevêque Josephus Hammerschmied), Paul Moleska (Heinrich von Köln), Elsa Wagner (Ursula Schwertfeger).
Chronique d’un amour tragique à Baldersgrün en l’an 1550 : la belle Monica Vogelsang, fille du maire de la ville, aime un jeune peintre, Amadeo Vaselli, mais, pour se défendre, celui-ci poignarde accidentellement le vaurien jaloux Johannes, employé à la mairie qui a vainement tenté de séduire Monica. Le peintre est condamné à la pendaison. Un an plus tard, Monica meurt sur la tombe de son bien-aimé. - Le script de Hanns Kräly (scénariste d’Ernst Lubitsch) est tiré d’une nouvelle mélodramatique de Felix Philippi (1913), le tournage a lieu en août-septembre 1919 aux Ufa-Messter-Atelier à Berlin-Tempelhof (studio) et dans la vieille ville médiévale de Rothenburg ob der Tauber. Un rôle en or pour Henny Porten, star numéro un du cinéma allemand, qui pleure et souffre beaucoup.
1919/20Kord Kamphues, der Richter von Coesfeld (DE) de Richard Kirsch
Cela-Film GmbH (Berlin), 2152 m./5 actes. - av. Karl Bernhard (le juge Kord Kamphues), Max Kaufmann (le juge Bernhard von Merfelde), Helene Macedonska (Margreth Lohausen), Kurt Middendorf (Friedrich Kamphues), Käthe Roeven (Margarethe Kamphues), Clementine Plessner (Johanna Lohausen), Anna Margolin, Gustav May, Paul Moleska, Richard Senius.
Kort Kamphues (1530-1578), le puissant juge municipal de Coesfeld, est un homme colérique qui se fait beaucoup d’ennemis. Il s’adonne au pillage et à l’intidimation avec son clan, tombe en disgrâce et finit décapité sur la place publique. Un épisode de la chronique judiciaire du XVIe s. mis en roman par Felix Ernst Corsepius et tourné sur place à Coesfeld (Nordrhein-Westfalen).
Un mariage qui va changer le cours de l’histoire européenne : Marion Davies dans « Yolanda » (1924).
1924Yolanda (Idylle princière / Yolande) (US) de Robert G. Vignola
Cosmopolitan Corporation (W. R. Hearst)-Metro-Goldwyn Pictures, 3455 m./11 bob./74 min. - av. Marion Davies (Yolande alias Marie de Bourgogne), Ralph Graves (Maximilien de Styrie, futur empereur Maximilien Ier de Habsbourg), Holbrook Blinn (Louis XI), Lyn Harding (Charles le Téméraire), Theresa Maxwell Conover (Marguerite d'Écosse), Johnny Dooley (le dauphin, futur Charles VIII), Gustav von Seyffertitz (Olivier le Daim), Maclyn Arbuckle (l’évêque Jean de La Balue), Ian MacLaren (Nicola di Monforte, comte de Campobasso), Arthur Donaldson (l’évêque), Roy Applegate (Sire Karl Pitti, précepteur de Maximilien), Martin Faust (le comte Calli), Paul McAllister (le comte Jules d’Humbercourt), Thomas Findley (le père d’Antoinette), Mary Kennedy (Antoinette Castleman), Leon Errol (l’aubergiste).
Synopsis : Bruges en 1477. Opposé au mariage avec Marie de Bourgogne que souhaite ses parents, le prince Maximilien d’Autriche (Styrie), voyage incognito à travers l’Europe. En même temps, Marie de Bourgogne, l’unique fille de Charles le Téméraire, a obtenu d’un marchand ami qu’il la fasse passer pour sa nièce Yolande et l’emmène à la foire de Bâle pendant l’absence de son père. Elle y rencontre Maximilien qui s’en éprend tout en ignorant sa véritable identité. Il l’accompagne jusqu’au château du Téméraire, repoussant l’assaut de brigands, mais le duc, qui le prend pour un simple prétendant de sa fille, le fait emprisonner. Il est libéré à la demande de Marie, mais doit affronter le comte Calli, ennemi du Téméraire, dans un duel judiciaire sous forme de tournoi à mort, dont il sort vainqueur. Entre-temps, le duc a promis sa fille au dauphin de France, un faible d’esprit. Maximilien, déguisé, l’enlève. A quelques jours de là, Charles le Téméraire est battu par les Suisses et tué à Nancy, et les amoureux peuvent enfin convoler.
Une fantaisie historique sur la plus riche héritière européenne du XVe siècle (cf. L’Héritière de Pouctal, 1910), produite par le multimillionnaire William Randolph Hearst, le redoutable magnat de la presse qui servira de modèle au Citizen Kane wellesien. La matière est tirée d’un livre du romancier-juriste américain Charles Major intitulé Yolanda : Maid of Burgundy, paru en 1905. Passionné de Renaissance anglaise, Major est alors un auteur coté, en particulier pour ses deux bestsellers, When Knighthood Was in Flower (1898) et Dorothy of Vernon Hall (1902) qui se déroulent tous deux à la cour des Tudors. Le premier vient justement d’être porté à l’écran à grand frais par Robert G. Vignola pour Hearst et sa protégée Marion Davies, le deuxième par la compagnie de Mary Pickford à Hollywood. Le romancier affectionne en particulier la destinée des épouses, concubines ou filles des grands de ce monde, femmes maltraitées dont il décrit les misères et la lutte pour être reconnues dans un monde foncièrement « machiste ». Ce n’est toutefois pas le souci majeur de Hearst qui cherche, une fois de plus, à placer sa Marion adorée au cœur d’une débauche barnumesque de luxe et de meubles anciens, préfiguration inconsciente de celle de son (futur) château personnel à San Simeon, le phénoménal Hearst Castle sur la côte californienne, dont la construction a commencé cinq ans plus tôt. Le décorateur attitré de la société, le Viennois Joseph Urban (disciple des Wiener Werkstätte, il œuvre à la Metropolitan et à Broadway pour les spectacles de Ziegfeld) métamorphose les studios Tec-Art de la Cosmopolitan sur Jackson Avenue (Bronx) en France médiévale. Curiosité amusante : la grande salle de banquet ressemble furieusement à celle de San Simeon, baptisée « Gothic Suite » ! Quatre mille figurants se réunissent devant le château du Téméraire - le palais du Coudenberg à Bruxelles (où est née Marie/Yolanda), Bruges, Péronne ou Malines, ses résidences quand il n’était pas en campagne - , avec pont-levis. L’édifice a été partiellement érigé sur les terrains du principal studio de la Cosmopolitan Films à Manhattan (angle 127th Street/Second Avenue) et passe alors pour être le plus grand décor de cinéma jamais construit sur la côte est : le bâtiment fait 183 sur 76 mètres, avec une tour d’une hauteur de 35 mètres ; les douves mesurent 92 mètres, surmontées de remparts de 12 mètres. Gretl Urban Thurlow, l’épouse du décorateur, fait fabriquer costumes et dentelles à Paris sur des modèles vus aux musées de Cluny ou du Louvre. Les dépenses sont telles que Hearst se sépare d’Urban. William Frederick Peters compose une partition musicale originale. Comme d’habitude, Hearst engloutit une fortune - en l’occurrence, 650’000 dollars - pour mettre en valeur l’actrice, qui n’en demande pas tant, elle qui rêve de rôles comiques (le magnat avouera plus tard que ses films lui permettaient surtout des défalcations d’impôt). Cette opulence ostentatoire ne masque pas les déficiences d’un script languissant et d’une facture de pure routine : une superproduction un peu vaine qui n’attire guère les foules et sombre bientôt dans un triste oubli.
Cela dit, l’authentique Marie de Bourgogne (1457-1482) n’a pas vingt ans quand son père décède. Menacée par les armées de Louis XI, elle épouse effectivement Maximilien de Styrie, futur empereur du Saint-Empire romain germanique, le 18 août 1477 et lui apporte en dot les Pays-Bas bourguignons. Elle mourra lors d’une chute de cheval à l’âge de vingt-cinq ans. Ce que le film se garde bien de préciser, c’est que Louis XI a profité du décès de son cousin et ennemi favori pour confisquer brutalement toutes les provinces françaises appartenant à l’orpheline du Téméraire, la Bourgogne comprise. Refugiée auprès de son prince d’Empire, Marie ne pardonnera jamais au roi de France. Son petit-fils Charles Quint fera la guerre à François Ier pour en réclamer la restitution, déclenchant une rivalité entre la maison de France et les Habsbourg qui va déchirer l’Europe pendant des siècles. Mais ce sont là des broutilles dont Hearst n’a que faire. - IT : Iolanta.
1926/27** Der Meister von Nürnberg – Ein Hans Sachs-Film (Les Maîtres-chanteurs de Nuremberg) (DE) de Ludwig Berger
Phoebus-Film AG (Berlin), 2910 m./8 actes, 116 min. - av. Rudolf Rittner (le poète Hans Sachs), Max Gülstorff (Veit Pogner), Maria Matray [=Maria Solveg] (Evchen Pogner), Gustav Fröhlich (Walther von Stolzing), Julius Falkenstein (le municipal Sixtus Beckmesser), Veit Harlan (David, l’apprenti de Sachs), Elsa Wagner (Magdalena), Hans Wassmann (le conseiller municipal), Hermann Picha (le gardien de nuit), Adele Sandrock (la tante de Stolzing), Paul Henckels (le barbier).
Synopsis : Nuremberg vers 1525. Sixtus Beckmesser, le très respecté greffier municipal, veut épouser Evchen (la petite Eve), la fille de l’orfèvre Veit Pogner auquel il promet en contrepartie le poste de bourgmestre qui est au concours. Mais Evchen ne supportant pas les benêts lunetteux, elle fait la proposition à première vue hautement invraisemblable d’épouser Hans Sachs (1494-1576), maître cordonnier, ami de Martin Luther et poète renommé mais beaucoup plus âgé qu’elle. Étant amoureux de la jolie Evchen depuis longtemps, le quinquagénaire accepte avec joie pareille proposition. Mais Beckmesser a aussi une autre forte concurrence en la personne d’un apprenti de Sachs, un inconnu qui n’est autre que le chevalier Walther von Stolzing, issu d’une famille de rang. Lui aussi a les yeux rivés sur la sage petite bourgeoise et comme elle, il cherche à éviter un mariage non désiré avec l’affreuse damoiselle Edeltrudis que veulent lui imposer les siens. Lorsqu’il décide de s’enfuir avec Evchen, il est arrêté. Le conseil municipal décrète qu’une grande compétition publique de poèmes sur Evchen et sur Nuremberg devra déterminer qui pourra épouser la belle. Hans Sachs remporte sans peine le concours de poésie, mais il transmet discrètement ses vers au jeune Walther en voyant l’amour qui unit le jeune couple.
On pourrait croire à une version muette de l’opéra Die Meistersinger von Nürnberg de Richard Wagner (1868) dont on reconnaît vaguement le titre, la trame et les personnages (cf. infra s. 1969 et diverses captations). Metteur en scène raffiné formé par Max Reinhardt, musicologue accompli passionné de ballet, de féeries et d’opéra, Ludwig Berger est aussi co-auteur du scénario avec l’acteur Rudolf Rittner (Rüdiger dans les Nibelungen de Fritz Lang) ; son film ne se veut qu’un clin d’œil malicieux à Wagner, sans plus (la musique d’accompagnement est de Willy Schmidt-Gentner) – un manque de respect qui mettra en fureur la clique des wagnériens antisémites à Nuremberg, qui hurlent au « complot », au sabotage de l’œuvre la plus « authentiquement germanique » du répertoire national. Placé au cœur du récit, le Meistersinger Hans Sachs (célébré par Goethe) s’avère amoureux transi mais aussi fin diplomate, le chevalier Stolzing et Evchen sont d’amusants coquins, le niais Beckmesser perd la dimension tragique que lui confère Wagner tandis qu’en général, bourgeois et nobles locaux perdent sérieusement de leur dignité. Sans doute Berger s’est-il aussi inspiré de l’opéra-comique Hans Sachs d’Albert Lortzing (1840). Tourné de décembre 1926 à avril 1927 dans les studios de Grunewald et Phoebus, cette farce poétique aux images veloutées bénéficie aussi de l’apport original du frère du cinéaste, le décorateur Rudolf Bamberger (assassiné à Auschwitz) qui collabore à un ensemble visuel proche de la gravure sur bois d’Albrecht Dürer, allégé par la douce ironie d’un Carl Spitzweg. Hélas, malgré toutes ses qualités et une presse assez favorable, le film est un échec public et Berger entame une carrière cosmopolite entre Hollywood, Berlin, Londres, Paris et Amsterdam. Curiosité : le cinéaste Veit Harlan, futur protégé de Goebbels, fait ici sa première apparition à l’écran comme acteur. - ES: Los maestros cantores de Nuremberg, US: The Master of Nuremberg.
Heinrich George et Kristina Söderbaum dans “Das unsterbliche Herz” de Veit Harlan (1939).
1938/39Das unsterbliche Herz / Der Titan (Cœur immortel) (DE) de Veit Harlan
Gerhard Staab/Tobis-Filmkunst GmbH (Berlin), 107 min. - av. Heinrich George (Peter Henlein), Kristina Söderbaum (Ev Henlein, son épouse), Raimund Schelcher (Konrad Windhalm), Paul Wegener (Dr. Schedel), Auguste Prasch-Grevenberg (Barbara Henlein, mère de Peter), Paul Henckels (Güldenbeck), Michael Bohnen (le cartographe Martin Behaïm), Franz Schafheitlin (Burghauptmann Zinderl), Eduard von Winterstein (le juge Sixtus Heith), Jakob Tiedtke (Schöffe Weihrauch), Bernhard Minetti (Martin Luther), Fred Köster (l’empereur Maximilien Ier de Habsbourg), Klaus Detlef Sierck [fils de Douglas Sirk] (un jeune homme à l’enterrement).
Synopsis : Nuremberg – alors le centre du monde - à l’époque d’Albrecht Dürer et du célèbre cartographe et voyageur Martin Behaïm (1459-1507), créateur de la première mappemonde sous forme de globe. Inventeur infatigable, négligeant épouse et maison, le serrurier-horloger Peter Henlein (v.1485-1542) cherche quant à lui un moyen de rendre les balles de fusil plus précises en leur donnant une forme pointue plutôt que ronde. Tandis qu’il soude deux boules ensemble pour créer une forme oblongue avec pointe, il remarque que son assistant Konrad Windhalm essaie d’attirer sa très jeune femme Ev dans son lit. Une bagarre s’ensuit, au cours de laquelle le nouveau projectile frappe Henlein à la poitrine. Il est grièvement blessé et le médecin, ne réalisant pas qu’il y a deux balles distinctes logées dans le corps de l’inventeur, n’en retire qu’une. Tolérant désormais une sorte de « ménage à trois » dans sa maison, Henlein ignore sa souffrance physique et, suivant une intuition soudaine, décide de fabriquer une horloge à ressort transportable. Pour y parvenir, il refuse toute opération, au risque de perdre la vie. Visant à empêcher ce suicide, sa femme le dénonce comme partisan de Martin Luther, en vain. Henlein s’enferme dans un donjon et ce n'est que lorsqu’il a terminé sa montre à gousset surnommée l’« œuf de Nuremberg » qu’il retourne à son atelier. Il remet son invention révolutionnaire à Behaïm, car elle sera d’une importance capitale pour la navigation, et meurt paisiblement, après avoir béni Konrad et sa future veuve Ev. « L’homme qui donne sa vie pour accomplir un devoir élevé, dit-il, a le droit de tout lui sacrifier, même son amour. » L’empereur Maximilien ordonne des obsèques solennelles.
Veit Harlan, cinéaste numéro un du régime hitlérien, se penche sur l’invention attribuée à Henlein en se basant sur la pièce de théâtre de son père Walter Harlan, L’œuf de Nuremberg (Das Nürnbergisch Ei), sortie en 1913 sans trop tenir compte des faits historiques : la fameuse Taschenuhr (montre de poche) qui pouvait marcher pendant 40 heures avant de devoir être remontée - d’où le titre du film - fut élaborée dans les années 1504 à 1508, soit trois décennies avant le décès de son inventeur présumé ! La production procure un rôle en or pour la nouvelle épouse de Harlan, Kristina Söderbaum (qui apparaît à moitié nue quand elle cherche vainement à détourner son mari de sa « mission sacrificielle pour l’humanité »), et l’occasion de célébrer une fois de plus le génie industrieux de l’homo germanicus. Le tournage budgété à 1,7 millions de Reichsmark a lieu de juillet à décembre 1938 aux ateliers de la Tobis à Berlin-Johannesthal, en extérieurs à Nuremberg (Nürnberger Burg, l’église Sankt Lorenz) avec une figuration impressionnante, à Binz auf Rügen et à Swinemünde, sur les rives de la Baltique où Harlan filme non sans risques le spectaculaire naufrage d’un navire égaré en pleine mer, drame imputable à la carence de ses pendules. Le résultat à l’écran n’est pas négligeable (musique : J. S. Bach), soigné à défaut d’être inspiré, et satisfait tout le monde, en salle comme en haut lieu. Ainsi que le signalent Francis Courtade et Pierre Cadars, avec Das unsterbliche Herz, « il ne s’agit plus, en 1939, d’endoctriner les masses en leur présentant des héros contemporains, mais plutôt d’entretenir leur patriotisme en recherchant dans l’Allemagne éternelle, proche ou lointaine, des modèles et des répondants » (Histoire du cinéma nazi, Paris 1972, p. 103).
1969(tv-mus) Die Meistersinger von Nürnberg (Les Maîtres-chanteurs de Nuremberg) (DE) de Leopold Lindtberg (th) et Joachim Hess (tv)
Rolf Liebermann/Staatsoper Hamburg-Polyphon Film- und Fernsehgesellschaft, 245 min. – av. Giorgio Tozzi (Hans Sachs), Richard Cassilly (le chevalier Walther von Stolzing), Arlene Saunders (Eva Pogner), Toni Blankenheim (Sixtus Beckmesser), Ernst Wiemann (David), Gerhard Unger (Veit Pogner), Ursula Boese (Magdalene).
Synopsis : Nuremberg au XVIe siècle Le jeune chevalier Walther von Stolzing apprend qu’Eva, la fille du riche bourgeois Veit Pogner dont il est amoureux et aimé, est promise au gagnant du concours de chant qui se tiendra le lendemain. Or Walther ignore tout de cet art. Sixtus Beckmesser, prétentieux greffier de la ville également candidat, veut obtenir la main d’Eva. David, l’amoureux de Magdalene (nourrice d’Eva), est un jeune apprenti du célèbre poète et cordonnier Hans Sachs, qui, lui connaît les styles et codes immuables des Maîtres chanteurs pour composer mélodies et vers. C’est donc à lui que s’adresse Walther, mais malgré le soutien de Sachs, il échoue une première fois et Eva projette de s’enfuir avec lui, tandis que sa nourrice prend sa place sur le balcon pendant que Beckmesser lui chante la sérénade. Contraint de terminer une paire de chaussures, Sachs massacre le chant de ce dernier à coups de marteau et réveille tout le voisinage. Walther s’est réfugié dans l’échoppe de Sachs où inspiré par un rêve merveilleux, il compose une mélodie d’amour sous la vigilance attendrie du poète. Beckmesser récupère sa partition mais en déforme les paroles et se ridiculise devant toute l’assemblée. L’interprétation qu’en fait ensuite Walther lui donne la victoire, la main d’Eva et le titre de Maître chanteur, gardien de l’art « noble et allemand » du chant. - Captation de l’opéra en 3 actes de Richard Wagner (1868) (cf. aussi supra, le film muet Der Meister von Nürnberg de Ludwig Berger en 1927). Il est ici mis en scène par le cinéaste austro-suisse Leopold Lindtberg (Die letzte Chance, 1945). – Nota bene : l’opéra a fait l’objet de plusieurs captations vidéo ou télévisuelles dont nous signalons ici qu’une petite sélection.
1974(tv) Durero – La busqueda de la identidad (ES) de Ramon Gomez Redondo
Television Española, série « Los pintores del Prado » (TVE 1.5.74), 35 min. - Antonio Canal (Albrecht Dürer), Julietta Serrano (Agnes Frei, son épouse), Teofilo Calle (Wilhelm Pirkheimer), William Layton, Luis Barbero, Mariano Ozores, Maria de la Riva. – Épisodes de la vie du peintre et graveur Albrecht Dürer (1471-1528) à Nuremberg.
1978(tv) Schwarz auf Weiss (DE-RDA) d’Uwe-Detlev Jessen
Deutscher Fernsehfunk der DDR, Ost-Berlin (DFF1 22.10.78), 76 min. – av. Wolfgang Sasse (Johannes Gutenberg), Peter Reusse (Peter Schöffer), Manfred Borges (Arnolt Gelthus), Horst Weinheimer, Harald Halgarth. – Mayence v. 1450, Gutenberg invente l’imprimerie.
1979(tv) Barbara de Lichtenberg (FR) de Paul Planchon
FR3 Strasbourg (FR3 11.5.79), 55 min. - av. Danièle Gueble (Barbara Vogel), André Pomarat (le comte Jacques de Lichtenberg), Yvette Stahl (Maria Kuntz), Paul Sonnendrucker (Dom Michel), Michel Martine (Wolff Sepp), Martine Gspann (la servante), Jacques Schmitt (l’honorable maître), Eve Ledig (Agathe), Lydie Roumegous (Aurelia), Josiane Fritz (Anna Boch), Jean Zahnd (le prévôt), Eric de Dadelsen (Louis Lichtenberg), Henri Muler (le prédicateur).
Alsace au XVe siècle. Éperdu de solitude et d’ennui, le comte Jacques de Lichtenberg s’éprend d’une jeune servante, Barbara Vogel et, profondément amoureux de cette femme lucide, lui confie la direction des affaires en son absence. Laissée seule, Barbara est accusée d’avoir fait un pacte avec le diable, les récoltes sont anéanties, la disette règne, les paysans se révoltent. Barbara est condamnée comme sorcière. Les scénaristes Paul Sonnendrucker et Paul Planchon décrivent l’horreur d’une justice truquée, fondée sur des superstitions habilement entretenues.
1982(tv) The Mysterious Stranger / Der geheimnisvolle Fremde (US/AT/DE) de Peter Huls Hunt
William P. Perry, Jane Iredale, Kurt J. Mrkwicka/The Great Amwell Company-MR Filmproduktion-Nebraska Educational Televison-Taurus Film-ORF (PBS 11.10.82), 90 min. - av. Chris Makepeace (August Feldner), Bernhard Wicki (Heinrich Stein), Herbert Fux (Hans Katzenyammer), Christoph Waltz (Ernst Wassermann), Bernd Stephan (Doangivadam), Vanessa Knox-Mawer (Marget), Harry Hornisch (Adam Binks), Erwin Steinhaer (Gustav Fischer), Fred Gwynne (Balthasar Hoffman). - Un roman posthume et inachevé de Mark Twain (1916) revu par Julian Mitchell : un apprenti imprimeur rêve qu’il aide Gutenberg à imprimer la Bible. Filmé au château de Moosham à Salzbourg.
1983(tv) Vom Webstuhl zur Weltmacht / Fugger aus Augsburg (DE) série de Heinz Schirk
Elan-Bayrischer Rundfunk (ARD 25.7.-29.8.83), 345 min./6 x 60 min. – av. Ernst Jacobi (Jakob Fugger der Reiche), Rolf Becker (Ulrich Fugger), Vladimir Matejcek (Andreas Fugger), Joseline Gassen, Ernst-Fritz Fürbringer (l’empereur Frédéric III de Habsbourg), Klausjürgen Wussow (l’empereur Maximilien Ier de Habsbourg), Karl Friedrich (le duc Sigmund von Tirol), Dieter Traier (Hans Fugger, né en 1367).
L’ascension sociale spectaculaire des Fugger, une modeste famille de paysans-tisserands qui s’établit à Augsbourg en 1368, jusqu’en 1560. En seulement trois générations, la maison des Fugger devient un des commerces et une des banques les plus puissantes d’Europe. L’argent de la puissante dynastie fait couronner des empereurs, mais suscite aussi jalousies, haines et intrigues, Fugger der Reiche est connu pour son manque de scrupules. Au XVIe siècle, l’empire des Fugger s’effondre. – Une série très bien documentée, écrite par l’auteur dramatique munichois Leopold Ahlsen et produite par Studio Hamburg. - Episodes : 1. “Stadtluft macht frei” – 2. “Der Schatz im Berge” – 3. “Jakob der Reiche” – 4. “Ein Kaiser wird gemacht” – 5. “Beherrscher des Marktes” – 6. “Nichts unter der Sonne”.
1991Surmatants [Danse macabre] (EE/RU) de Tönu Virve
Feyja Film-Sojuztelefilm, 140 min./125 min. – av. Evald Hermaküla (Berndt Notke), Sulev Luik (le peintre Schiekel Kalt), Mikk Mikiver (Hermen Rode), Peeter Volkonski (le peintre Mikeli Sittow), Kärt Tomingas (Marta, sa femme), Margus Varusk (Mikeli Sittow jeune), Kai Mihkelson (Margaret Sittow/Isabelle la Catholique, reine d’Espagne), Raivo Trass (Diederek von Katwijk), Piret Kalda (Anneke, fille de Berndt Notke / Dorothea), Heino Mandri (Andreas Geverdes, maire de Lübeck), Rudolf Allabert, Mati Klooren et Aïn Lutsepp (ses confrères), Jüri Järvet (le maire de Tallinn), Rocher Orro (son confrère), Aarne Üsküla (le père de Marta), Hendrik Toompere jr. (le Titien), Alexandre Eelmaa (le trésorier de la Maison Royale), Maria Avdysko (Hildegarde), Lutin d’Eero (le bourreau), Vaino Lae (l’évêque Albert Krummedik), Paul Lasic (un voleur).
Fresque estonienne autour des peintres baltes Bernt Notke (né v.1440 en Poméranie, décédé à Lübeck en 1509), artiste gothique tardif, et Mikeli Sittow (appelé aussi Maître Michiel ou Melchior Alemán, 1469-1525), peintre et sculpteur sur bois à la vie aventureuse, deux artistes dont le parcours est lié à l’occasion du transport de leur gigantesque fresque « La Danse macabre » de Lübeck à Tallinn. Celle-ci est considérée comme la plus connue et l’une des œuvres d’art médiévales les plus précieuses d’Estonie, elle est aujourd’hui exposée dans l’église Saint-Nicolas (créée entre 1463 et 1466, la peinture mesurait à l’origine 2 mètres de haut et près de 30 mètres de large). Les sources historiques étant quasi inexistantes, le scénario de Tönu Virve, dont c’est la première réalisation, se permet des libertés. – Notke a terminé une Danse macabre commandée par la municipalité de Lübeck. Les commandes de l’étranger pleuvent, notamment de Tallinn, dans sa patrie, où l’autel de l’église du Saint-Esprit est en construction. Notke est entouré de jeunes élèves comme Mikeli Sittow qu’il envoie étudier auprès du maître brugeois Hans Memling, puis gagne la Cour d’Espagne où il peint le portrait d’Isabelle la Catholique. Il seconde ensuite Notke (qui vient de perdre sa fille Anneke) sur une autre Danse macabre, à présent en travail à Tallinn - où la peste fait des ravages. Tandis que Mikeli gagne l’Italie pour y rencontrer le Titien et se ranger du côté de Martin Luther, Notke est témoin du pillage des églises allemandes, d’un désordre social, politique et spirituel qui se reflète dans son art.
1993(tv-mus) Die Meistersinger von Nürnberg (DE) de Götz Friedrich (th) et Brian Large (vd)
Deutsche Staatsoper Berlin, 270 min. – av. Wolfgang Brendel (Hans Sachs), Gösta Winbergh (le chevalier Walther von Stolzing), Eva Johannson (Eva Pogner), Wilm Schulte (Sixtus Beckmesser), Victor von Halem (Veit Pogner), Uwe Peper (David), Lenus Carlson (Fritz Kothner), Ut Walther (Magdalene). - L’opéra de Richard Wagner (1868) - cf. supra, captation de 1969).
2001(tv-mus) Die Meistersinger von Nürnberg (US) de Peter McClintock (th) et Brian Large (vd)
Otto Schenk/Metropolitan Opera New York, 270 min. – av. James Morris (Hans Sachs), Ben Heppner (le chevalier Walther von Stolzing), Karita Mattila (Eva Pogner), Thomas Allen (Sixtus Beckmesser), René Pape (Veit Pogner) Matthew Polenzani (David), Jill Grove (Magdalene). - L’opéra de Richard Wagner (1868) - cf. supra, captation de 1969).
2002(tv-df) Die Schwarzburger – Spuren vergangener Macht (DE) de Konrad Herrmann
Série « Die Geschichte Mitteldeutschlands » (saison 4, épisode 4), Ottonia Media GmbH-Mitteldeutscher Rundfunk (MDR 10.11.02), 45 min. – av. Kiera Bahl (la comtesse Katharina von Schwarzburg-Blankenburg). - Évocation de la puissante dynastie hessoise fondée par Catherine de Schwarzbourg-Blankenbourg (1473-1514) et de son époux, le comte Reinhard IV de Hanau-Münzenberg (1473-1512), un ennemi du fameux Götz von Berlichingen célébré par Gœthe. Tournage au cloître de Jerichow, à Querfurt, Merseburg et Tilleda (Saxe-Anhalt), dans le massif de Kyffhäuser (Thuringe) et à Milan.
2003(tv-mus) Die Jüdin (AT) de Karina Fibich (tv) et Günter Krämer (th)
Wiener Staatsoper-Deutsche Grammophon. – Krassimira Stoyanova (Rachel), Neil Shicoff (Eleazar), Jianyi Zhang (le prince Léopold), Boaz Daniel (Ruggiero), Walter Fink (le cardinal Francesco de Brogni), Simina Ivan (la princesse Eudoxie), Janusz Monarcha (Albert), Martin Müller (l’officier), Hacik Bayvertian, Johannes Gisser. – Captation viennoise de l’opéra en 5 actes La Juive de Jacques Fromental Halévy et Eugène Scribe (livret) sorti à Paris en 1835. Commentaires cf. film de 1918.
2005(tv-df) Kunz von Kaufungen – Der Prinzenräuber von Altenburg [Kunz de Kauffungen – Le Voleur des princes d’Altenburg] (DE) von André Meier
Série « Die Geschichte Mitteldeutschlands » (saison 7, épisode 2), Ottonia Media GmbH-Mitteldeutscher Rundfunk (MDR 23.10.05), 45 min. – av. Falk-Willy Wild (Kunz von Kaufungen), Andreas Leupold (le prince-électeur Frédéric II de Saxe), Lukas Markert (le prince Albrecht), Alban Mondschein (le prince Ernst), Marcus Schinkel (le duc Guillaume II), Hilmar Eichhorn (l’évêque Caspar von Schönberg), Thomas Tucht (Hans Schwalbe, cuisinier).
Kunz von Kaufungen (ca. 1410-1455), chevalier allemand et commandant militaire qui a combattu dans les guerres hussites et s’est battu pour Frédéric II, électeur de Saxe, pendant la guerre fratricide saxonne. En 1455, il enlève les princes Ernst et Albrecht (14 et 11 ans), ce dernier futur fondateur des länder de Thuringe et de Saxe, afin de contraindre leur père Frédéric II de Saxe à compenser ses pertes territoriales. En vain, Kaufungen est capturé et décapité. – Docu-fiction tourné à Altenburg, Eisenberg, Gera (Thuringe), Burg Kriebstein, Burg Stein, Freiberg, château de Rochlitz (Saxe) et Naumburg (Saxe-Anhalt).
2009(tv-mus) Die Meistersinger von Nürnberg (DE/AT) d’Otto Schenk
Wiener Staatsoper-UNITEL-Classica, 274 min. – av. Falk Struckmann (Hans Sachs), Ain Anger (Veit Pogner), Adrian Eröd (Sixtus Beckmesser), Johan Botha (le chevalier Walther von Stolzing), Michael Schade (David), Ricarda Merbeth (Eva Pogner), Michaela Selinger (Magdalene). - L’opéra de Richard Wagner (1868) - cf. supra, captation de 1969).
2010(tv-df) Karl IV. und der Schwarze Tod [Charles IV et la Mort Noire] (DE) de Christian Twente (fict.) et Robert Wiezorek
Série « Die Deutschen II » (saison 2, épis. 4), Peter Arens, Guido Knopp/Gruppe 5 Filmproduktion Köln-Castel Film Romania-ZDF (ZDF 23.11.10), 45 min. – av. Christoph Jacobi (l’empereur Charles IV). - Docu-fiction tourné à Bucarest. – Le règne de Charles IV (1316-1378), roi de Bohème, comte de Luxembourg et empereur germanique à partir de 1347. traverse une des époques les plus dramatiques d’Europe, plus d’un tiers des Allemands périssent de la peste, entraînant de nombreux pogroms. En tant qu’empereur, il est à l’origine de la Bulle d’or (1356) qui va rester la constitution du Saint-Empire romain germanique jusqu’à sa dissolution en 1896.
« La Catin », une Angélique allemande du XVe siècle (2010).
2010(tv) Die Wanderhure (La Catin) (DE/AT/HU) de Hansjörg Thurn
Andreas Bareiss, Sven Burgemeister, Gloria Burkert/Sat.1-TV-60 Filmproduktion (München)-ORF-Sat.1 GmbH (Berlin) (Sat.1 26.5.11), 121 min. – av. Alexandra Neidel (Hannah alias Marie Schärer), Bert Tischendorf (Michel Adler), Julian Weigend (Ruppertus von Keilburg), Nadja Becker (Hiltrud), Michael Brandner (le comte Heinrich von Keilburg), Miguel Herz-Kestranek (Matthis Schärer, père de Marie), Elena Uhlig (la comtesse Mechthild von Arnstein), Thure Riefenstein (le comte Dietmar von Arnstein), Götz Otto (le roi Sigismond de Luxembourg), Alexander Beyer (Jodokus von Arnstein/Ewald von Marburg), Gregor Seberg (Hunold), Adelene Neuhauser (tante Mina), Lili Gesler (Madeleine), Thomas Morris (le prince palatin Ludwig II), Klaus Ofczarek (le juge Honorius von Rottlingen), Daniel Roesner (le petit soldat), Blerim Destani (Giso), Andreas Guenther (Linhart Merk), Attila Arpa (Utz Kaffli).
Synopsis : Au printemps 1414 à Constance. Marie Schärer, fille d’un notable, est victime d’un complot la veille de son mariage forcé avec l’avocat Ruppertus Splendidus, le bâtard du comte Heinrich von Keilburg, qui n’en veut qu’à sa dot et qu’elle n’aime pas. Elle doit pour cela renoncer à son amour de jeunesse, Michel Adler, trop pauvre aux yeux de son père. Des hommes de main de Ruppertus accusent Marie d’avoir monnayé ses charmes pour des bijoux ; elle est violée par trois hommes en prison et après un procès de mascarade, condamnée au fouet et à l’exil. Bannie, bafouée et passée pour morte, elle va tout faire pour retrouver son rang, sa fortune et venger son honneur, quitte, pour y arriver, à devenir une « catin », une prostituée itinérante sous le nom de Hannah, aux côtés de Hiltrud qui l’a recueillie moribonde. Lorsque, à l’occasion du Consile de Constance, la comtesse Mechthild von Arnstein sélectionne Marie-Hannah comme compagne de son époux Dietmar, celle-ci voit la possibilité d’approcher le roi Sigismond de Luxembourg (1368-1437), futur empereur, et de mettre en œuvre sa vengeance. De retour dans sa ville natale, elle retrouve Michel Adler, à présent un militaire important. Ensemble, ils parviennent à réunir des preuves et à dénoncer Ruppertus devant le roi. Ruppertus et ses acolytes sont exécutés, Marie est innocentée et Michel Adler devient maître du château de Hohenstein.
Grande fresque romanesque et historiquement fantaisiste, une franchise télévisuelle sur les traces d’Angélique, marquise des Anges qui récolte un énorme succès d’audimat lors de sa diffusion sur Sat.1 (près de 10 millions de téléspectateurs), ce premier volet d’une trilogie adaptée des trois best-sellers éponymes d’Iny Lorentz (nom de plume collectif d’Ingrid/Iny Klocke et d’Elmar Wohlrath) paru entre 2008 et 2010). Le produit séduit au premier abord par le faste des décors et costumes, son écriture qui ménage habilement le suspense, son personnage féminin frondeur et déterminé. L’épisode est tourné en Autriche (Schloss Tratzberg à Jenbach, Burg Rappottenstein dans le Waldviertel) et à Budapest. Prix Filmpreis Diva. - Titre internat. : The Whore, IT : La cortigiana, ES : La ramera errante.
2011(tv) Die Rache der Wanderhure / Die Kastellanin (La Catin 2 : La Châtelaine) (DE/AT/CZ) de Hansjörg Thurn
Andreas Bareiss, Sven Burgemeister/TV60 Filmproduktion GmbH (München)-ORF-Aichholzer Filmproduktion-Wilma Film-Filmové Studio Barrandov-SevenOne International-Sat.1 GmbH (Berlin) (Sat.1 28.2.12), 120 min.– av. Alexandra Neidel (Marie Schärer-Adler), Bert Tischendorf (Michael Adler), Julian Weigend (Janus Supertur, Grand Inquisiteur papal), Johannes Krisch (le chevalier Falco von Hettenstein), Esther Schweins (Isabelle de Melancourt), Götz Otto (le roi Sigimond de Luxembourg), Ill-Young Kim (Marat), Michael Markfort (Nepomuk), Helmut Berger (le comte Sokolny), Nadja Becker (Hiltrud), Daniel Roesner (Thomas), Xenia Georgia Assenza (Janka), Jutta Dolle (Brunhild).
Suite du précédent (toujours inspirée par un roman d’Iny Lorentz) : Marie vit heureuse entourée de son mari, Michel, et de leur fille au château de Hohenstein. Mais en 1419, Michel doit partir à la guerre contre les Hussites sur ordre de l'empereur Sigismond de Luxembourg. Marie ignore que Ruppertus est toujours vivant et intrigue dans l'ombre pour faire tuer son époux et la récupérer à tout prix. Bientôt la nouvelle tombe comme un couperet : Michel serait mort au combat. Marie se rend en Bohême et retrouve son conjoint amnésique. Sa quête l’entraîne au-devant de divers périls (menace de lynchage, incursion d’une séduisante rivale), durant lesquels, après le soutien des prostituées, elle trouve des religieuses en guise d’alliées face au Grand Inquisiteur qui la convoite. – Du mélo en costume, un spectacle efficace, routinier et sans prétention tourné d’août à octobre 2011 en République tchèque (Prague, Krivoklat, Kokorin) et en Autriche. - IT : La Cortigiana – Parte seconda, ES : La venganza de la ramera errante.
2012(tv) Das Vermächtnis der Wanderhure (Le Testament de la Catin) (DE/AT/CZ) de Thomas Nennstiel
Andreas Bareiss, Sven Burgemeister, Bernhard Natschläger, Patrick Noel Simon/TV60 Filmproduktion GmbH-Sat.1 Film-ORF-Wally Film (Prag-Barrandov) (Sat.1/ORF1 13.11.12), 121 min. - av. Alexandra Neidel (Marie Adler), Bert Tischendorf (Michel Adler), Julie Engelbrecht (Hulda von Hettenheim), Michael Steinocher (Andrej Grigorjewitsch), Götz Otto (le roi Sigismond de Luxembourg). Ill-Young Kim (Marat), Florence Kasumba (Alika), August Schmölzer (Wolfram von der Aue), Michael Fuith (Bernhard von der Aue), Nadja Becker (Hiltrud), Gennadi Vengerov (Terbent Khan), Talessa Allegra Scheithauer (Trudi), Erwin Leder (Hettenheim).
Suite du précédent (toujours inspirée par un roman d’Iny Lorentz) : En 1427 à Nuremberg. Depuis leur retour de Bohême, Michel a été adoubé Premier Chevalier du roi, tandis que Marie rayonne à la cour et attend un second enfant. Mais Hulda von Hettenheim, maîtresse du roi Sigismond, intrigue dans l'ombre pour venger la mort de son mari. Elle pactise avec les ennemis du souverain, les Tartares, afin de faire enlever Marie, lui voler son bébé et la faire enfermer à tout jamais dans un harem. Michel est chargé de mener la guerre contre les Tartares. Assistée d’Andrej, fils du Tartare Terbent Khan, Hulda s’empare du nouveau-né de Marie et le présente comme son fils, désormais héritier du trône. Elle gouverne en absence de son royal concubin, Marie est vendue comme esclave dans un harem tartare. En séduisant Andrej, elle parvient à sauver son enfant, son couple et le royaume menacé par l’invasion mongole. – Tournage en avril-juin 2012 en Tchéquie, à Prague (studios Wally Film, Prag-Barrandov), Krivoklat, Kost, Ralsko et Tocnik. - IT : La Cortigiana – Parte terza, ES : El legado de la ramera errante.
2013(tv-mus) Die Meistersinger von Nürnberg (DE) de Stefan Herheim (th) et Hannes Rossacher (vd)
Salzburger Festspiele-UNITEL, 270 min. – av. Michael Volle (Hans Sachs), Roberto Scaccà (le chevalier Walther von Stolzing), Anna Gabler (Eva Pogner), Peter Sonn (David), Georg Zeppenfeld (Veit Pogner), Markus Werba (Sixtus Beckmesser), Monika Bohinec (Magdalene). - L’opéra de Richard Wagner (1868) - cf. supra, captation de 1969).
2014(tv) Die Pilgerin (DE/AT/CZ) mini-série de Philipp Kadelbach
Benjamin Benedict/MIA Film-Zweites Deutsches Fernsehen (ZDF Mainz)-teamWork Produktion für Kino und Fernsehen GmbH (ZDF 5.-6.1.2014), 174 min. (2 parties). – av. Josefine Preuss (Tilla Willinger), Jacob Matschenz (Sebastian Laux), Volker Bruch (Otfried Willinger), Friedrich von Thun (Koloman Laux, le bourgmestre), Dietmar Bär (Veit Gürtler), Muriel Wimmer (Radegund Gürtler), Ernst Stötzner (le père Thomas), Sebastian Hülk (Rigobert Gürtler), Stipe Erceg (Gourdeville), Lucas Gregorowicz (le comte Aymer), Roeland Wiesnekker (le forgeron Ambros), Uwe Preuss (Eckhard Willinger), Laura de Boer (Felicia de Béarn), Lucas Prisor (Damian).
Synopsis : Tremmlingen en Souabe, près d’Ulm en 1386. Tilla Willinger est la fille d’Eckhardt, un marchand fortuné qui souhaite que le fiancé de cette dernière, Damian, fils du bourgmestre Laux, reprenne ses affaires. Otfried, le frère de Tilla, empoisonne secrètement son propre père, fait disparaître le testament, hérite du domaine, annule les fiançailles de sa sœur et la contraint d’épouser le marchand malhonnête Veit Gürtler, qui décède d’une crise cardiaque pendant la nuit de noces. Son père ayant souhaité sur son lit de mort que son cœur soit placé à Santiago de Compostelle, en Espagne, Tilla s’empare de l’organe, se déguise en pèlerin et prend la route du Sud, accompagnée de Sebastian Laux, le fils du bourgmestre. Otfried la fait suivre, ayant appris qu’elle transporte un document prouvant sa trahison. Après moult épisodes rocambolesques, Tilly et Sebastian retournent sains et saufs à Tremmlingen où Otfried est exécuté sur la place publique comme traître et criminel. Une adaptation sans surprise d’un best-seller paru en 2007 d’Iny Lorentz, auteure de Die Wanderhure). Tournage en République tchèque et en Hongrie. - IT : La pellegrina, ES : La peregrina.
2015(tv-df) Lucas Cranach der Jüngere – Maler, Unternehmer, Politiker [Lucas Cranach le Jeune – peintre, entrepreneur, politicien] (DE) de Gabriele Rose
Série « Die Geschichte Mitteldeutschlands » (saison 17, épis. 5), Ottonia Media GmbH-Mitteldeutscher Rundfunk (MDR 23.8.15), 45 min. – av. Markus Lerch (Lucas Cranach le Jeune), Julia Gorr (Magdalena Schurff, son épouse). - Évocation de la vie de Lucas Cranach le Jeune (1515-1586), longtemps moins connu que son père, propagateur de Luther et de la Réforme qui fit fortune à Wittemberg. Avec la guerre des religions, Cranach père doit s’enfuir et à l’occasion de sa captivité en 1550, son fils reprend son atelier et devient un des bourgeois les plus riches de la cité, occupant les postes de chancelier puis de bourgmestre, tandis que les commandes des princes de Saxe lui assurent la prospérité. - Docu-fiction tourné dans la maison de l’humaniste Thomas Melanchthon à Wittemberg.
2016/17(tv) Maximilian : Das Spiel von Macht und Liebe (Marie de Bourgogne et Maximilien) (AT/DE) série d’Andreas Prochaska
Olivier Auspitz, Andreas Kamm, Kurt J. Mrkwicka/MR-FILM Kurt Mrkwicka-Fish Blowing Bubbles-MR TV Film-Moviebar Productions-ORF-ZDF (ORF 12.12.16-2.3.-3.3.17 / ZDF 1-2-3.10.17), 3 x 90 min./270 min. v.f.: 97 min. - av. Christa Théret (Marie de Bourgogne), Jannis Niewöhner (Maximilien de Styrie, future empereur Maximilien Ier de Habsbourg), Jean-Hugues Anglade (Louis XI), Tobias Moretti (l’empereur Frédéric III de Habsbourg), Miriam Fussenegger (Johanna von Hallewyn), Stefan Pohl (Wolfgang von Polheim), André Penvern (le chancelier Guillaume Hugonet), Lili Epply (Rosina von Kraig), Aaron Friesz (Bertram), Caroline Godard (Anne de France), Alix Poisson (Margareta d’York), Fritz Karl (Adolf von Egmond), Sylvie Testud (Charlotte de Savoie), Nicolas Wanczycki (Philippe de Commynes), Raphaël Lenglet (Olivier De La Marche), Johannes Krisch (Haug von Werdenberg), Harald Windisch (George Rudolfer), Thierry Piétra (Olivier Le Daim), Yvon Back (Guy de Brimeu), Sebastian Blomberg (Jan Coppenhole), Christoph Luser (Franchois Coppenhole), Martin Wuttke (Ulrich Fugger, banquier), Mark Zak (Matthias Corvinus), Erwin Steinhauer (M. de Hallewyn).
Synopsis : Le 5 janvier 1477, Marie de Bourgogne (1457-1482) apprend la mort de son père, Charles le Téméraire. Elle n’a pas 20 ans et devient la nouvelle duchesse de Bourgogne, l’héritière la plus riche d’Europe, mais elle ne peut pas gouverner sans mari. En France, Louis XI espère tirer profit de la situation en mariant son fils, le dauphin âgé de 9 ans, à Marie. De son côté, à Vienne, Frédéric III de Habsbourg, empereur du Saint Empire romain germanique, espère que son fils Maximilien épouse la belle pour accéder à la richesse du royaume de Bourgogne. Trop jeune et trop inexpérimentée pour résister à l’invasion française de Georges de la Trémoille et le blocus économique imposée par Louis XI, Marie contacte Vienne à travers sa dame de compagnie, Johanna von Hallewyn, en vue d’épouser au plus vite Maximilien. Le mariage se fait par procuration en 1477 avec Wolf von Polheim, l’ami fidèle de Maximilien. Ce dernier se rend à Gand et prend en main la défense des États de sa femme avec énergie, mettant en sécurité les provinces flamandes et le Hainaut ; il échappe à plusieurs tentatives d’assassinat commanditées par Louis XI. Le roi de France meurt tandis que Polheim échappe de peu à l’échafaud en raison de sa liaison avec Johanna von Hallewyn dont l’époux a exigé la mort. Au cours de la bataille de Guinegatte (27 août 1479) qui oppose les chevaliers du Dauphin de France (Charles VIII) et les troupes en minorité de Maximilien, Polheim tue Hallewyn ; les Français sont écrasés. Marie et Maximilien connaissent un mariage heureux ; ils ont deux enfants, Philippe le Beau (futur conjoint de Jeanne la Folle en Castille) et Marguerite. Marie décède accidentellement d’une chute de cheval à l’âge de 25 ans. Vingt-six ans plus tard, son époux deviendra souverain suprême du Saint-Empire romain germanique.
Une mini-série austro-allemande de prestige (coûts : 15,5 millions d’euros) tournée en automne-hiver 2015 avec 3000 figurants et 550 chevaux à Vienne (Wiener Votivkirche, Sacré Cœur Pressbau), en Autriche du Sud (Stifft Zwetti, les châteaux de Rosenburg, Rappottenstein, Kreuzenstein, Franzensburg, Dobra et Grafenegg), en Styrie, en Hongrie, en République tchèque et en Belgique. Une interprétation de qualité, de la confection très soignée mais sans surprises. La « love story » de la fille de Charles le Téméraire et du futur empereur Maximilien a déjà été portée à l’écran, sous une forme très romancée, dans L’Héritière d’Henri Pouctal en 1910 et Yolanda (Idylle princière) de Robert G. Vignola en 1924. Cf. aussi infra, 2017 et 2021.
2017(tv-df) Maximilian I. – Liebe, Geld und Macht / Der Brautzug zur Macht (Maximilien d’Autriche – Amour et pouvoir à la Renaissance) (AT) de Manfred Corrine et Michaela Ronzoni
Andreas Kamm, Oliver Auspitz, Karl Mrwicka/MR-Film (ORF1 3.3.17 / Arte 19.8.17), 51 min. – av. Johannes Silberschneider (Maximilien I. de Habsbourg âgé), Marie-Christine Friedrich (Margarete d’Autriche, sa fille), [Christa Théret (Marie de Bourgogne), Jannis Niewöhner (Maximilien jeune).
Docu-fiction : portrait de l’empereur Maximilien Ier, surnommé « le dernier chevalier », qui a œuvré toute sa vie pour renforcer l’hégémonie des Habsbourg sur l’Europe grâce à l’argent de Bourgogne, mais qui, à la fin de sa vie, après avoir mené une trentaine de guerres, se demande s’il n’a pas plus « servi le diable que le Bon Dieu ». On éclaire aussi sa vie intime, ses nombreuses liaisons et enfants illégitimes (dont sept avec la même maîtresse). Avec de nombreux emprunts à la minisérie d’Andreas Prochaska de 2016/17 (cf. supra).
2017(tv-df) Gutenberg, l’aventure de l’imprimerie / L’Énigme de Gutenberg / Gutenberg – Genie und Geschäftsmann / The Birth of Printing: The Gutenberg Revolution (FR/DE/BE/CH/AT) de Marc Jampolsky
Arte France-ZDF-SWR2-ORF-Seppia Film-Mischief Films-CFRT Productions-France Télévisions (La Trois 4.2.17 / Arte 16.4.17 / RTS2 17.4.17), 83 min. – av. Philippe Ohrel (Johannes Gutenberg), Xavier Boulanger (Johannes Fust), Cristiano Nocera (Enea Silvio Piccolomini), Marc Schweyer (Georg Dritzehn), Martin Adamec, Laurent Berecz, Julien Ditsch, Geoffroy Goudeau, Fabien Furhmann, Dominique Kling, Philippe Koa, Gabriel Micheletti, Maxime Pacaud, Raphael Scheer, Marie Schrenbock, François Small, Pierre Zeidler.
Docu-fiction à la fois édifiant et instructif, sous forme d’une véritable enquête scrupuleuse sur la vie de Gutenberg, un parcours plein d’énigmes (dates naissance et mort inconnues) qui dévoile autant les nombreux obstacles rencontrés (financement, procès, défaut de rentabilité) que les secrets de sa technique, fruit d’expérimentations acharnées pendant plus de 15 ans. L’originalité du propos réside dans la présentation de Gutenberg non pas comme un humaniste mais un entrepreneur, un homme doté d’un réel sens des affaires, capable d’optimiser ses systèmes de production en imprimant aussi bien de véritables œuvres d’art, comme la Bible, que des lettres d’indulgence, diffusées en masse. – Tournage des séquences de fiction à l’Écomusée d’Alsace à Ungersheim.
2017(tv-mus) Die Meistersinger von Nürnberg (DE) de Barrie Kosky (th) et Michael Beyer (vd)
Bayreuther Festspiele-BF Medien GmbH, 283 min. – av. Michael Volle (Hans Sachs), Klaus Florian Vogt (le chevalier Walther von Stolzing), Günther Groissböck (Veit Pogner), Anne Schwanewilms (Eva Pogner), Johannes Martin Kränzle (Sixtus Beckmesser), Daniel Behle (David), Wiebke Lehmkuhl (Magdalene). - L’opéra de Richard Wagner (1868) - cf. supra, captation de 1969).
2021(tv-df) Marie de Bourgogne : seule contre tous (FR) de Benjamin Lehrer (fict.), Dominique Leeb
Série « Secrets d’histoire » présentée par Stéphane Bern, Jean-Louis Remilleux/Société Européenne de Production-France Télévisions (FR3 26.4.21), 102 min. – av. Anthony Audoux (Maximilien de Habsbourg), Marie Beaujeux (Marie de Bourgogne), Juliette Barry (Marguerite), Louis Bernard (le chancelier Guillaume Hugonet), Hervé Dandrieux (Charles le Téméraire), Clara Huet (Isabelle), Eva Arnaud, Eric Bijon, Junon Bouteille, Bruno Desplanche, Adrien Philippon, Mathieu Theoleyre, Clément Vullion.
Grand-mère de Charles Quint et épouse de Maximilien de Habsbourg, futur empereur du Saint-Empire romain germanique, Marie de Bourgogne passe l’essentiel de ses années au pouvoir dans son duché à défendre ses droits d’héritage, disputés par Louis XI.
2021(tv-df) Dürer (Moi, Albrecht Dürer) (DE) de Marie Noëlle
Vanessa Nöcker, Benjamin Seikel/B*14 Produktion Film-Gretchenfilm GmbH-NDR-Arte (Arte 4.12.21), 89 min. – av. Wanja Mues (Albrecht Dürer), Hannah Herzsprung (Agnes Dürer, son épouse), Anima Mauer (Barbara Dürer, sa mère), Gedeon Burkhard (Albrecht Dürer père), Sascha Gersak (Willibald Perckheimer), Hellic Thalbach (Susanna), Felix Hammerer (Hans Baldung Grien), Oskar Mues (Albrecht Dürer à 13 ans), Nele Berroth, Eva Maria Dizer, Carolin Holz, Andreas Entner.
Docu-fiction de qualité sur le peintre et graveur Albrecht Dürer (1471-1528), son sens des affaires et son ascension sociale à Nüremberg où les interdits artistiques de la Réforme n’ont pas encore frappé (Hans Holbein le Jeune rejoindra l’Angleterre pour poursuivre son travail). La partie fiction romance un peu la vie privée des époux (qui ne fut pas toujours aussi idyllique) au détriment d’une oeuvre peinte assez peu montrée, les autoportraits et les aquarelles mis à part.