IV - ESPAGNE ET PORTUGAL

7. L’ÂGE DES CONQUISTADORS (XVe-XVIe s.)

L’autodafé des juifs convertis mais restés secrètement fidèles à leur foi (« El Santo Oficio » d’Arturo Ripstein, 1974).

7.7. La Vice-royauté de la Nouvelle-Espagne (1535)

La « Nueva España », Vice-royauté de la monarchie catholique espagnole, est instaurée sous Charles Quint en 1535 à la proposition de Hernán Cortés (et n’a disparu qu’à l’indépendance du Mexique en 1821). Le territoire s’étend à la totalité de l’actuel Mexique, à presque toute l’Amérique centrale, de la frontière méridionale du Costa Rica à plusieurs États des États-Unis (Californie, Arizona, Nouveau-Mexique, Texas) et aux Philippines. Le premier vice-roi - nommé par le roi d’Espagne - est Antonio de Mendoza, de 1535 à 1550.
Le territoire est subdivisé en plusieurs provinces : Cuba (1510), Floride (1513), Nouvelle-Galice (1531), Venezuela (1527), Mexique (1548), Saint-Domingue (1535), Yucatán (1565), Philippines (1574), Nouvelle-Biscaye (1562), Nouvelle-Navarre (1565), Nouveau-Léon (1582), Porto Rico (1582), Santa Fe de Nuevo México (1598) et Guatemala (1609).

1934Cruz Diablo (MX) de Fernando de Fuentes
Paul H. Bush/Mex-Art (Ciudad de México)-Producciones Columbia, 83 min. - av. Ramón Pereda (Diego de la Barrera, comte de Luna), Lupita Gallardo (Marcela), Julián Soler (Nostromus), Vicente Oroná Brillas (Chacho, chef des bandoleros), Rosita Arriaga (Marta), Juan José Martínez Casado (cpt. Carlos Gonzaga), Matilde Brillas (Malvina), Manuel Tamés (commandant Rocafuerte), Paco Martínez (le marquis Pedro de la Florida), Emilio Fernández (le bandolero Toparca), Carlos López Chajlán (le domestique de Nostromus).
Nouvelle-Espagne au XVIe siècle. Un Robin des Bois mexicain, redoutable spadassin masqué, vole aux riches, redistribue aux pauvres et marque d’une croix le front de ses victimes. Lui comme Chacho, le chef des bandoleros (brigands) locaux, s’entendent pour empêcher Diego Barrera, qui se fait passer pour le comte de Luna, de donner sa soi-disante fille Marcela en mariage au vieux marquis de la Florida. Celle-ci aime le capitaine Carlos Gonzaga qui est en chaînes dans les geôles et va être torturé, tandis que la mère de l’infortunée Marcela est sur le point de perdre la raison. Le mystérieux Nostromus, savant et magicien, remet à la jeune femme un élixir qui lui donne l’apparence de la mort tandis que Cruz Diablo élimine avec son infaillible rapière le malfrat Diego et ses nombreux acolytes, puis révèle son identité : il est à la fois Nostromus, l’authentique comte de Luna et père de Marcela et de son frère Chacho. Mais blessé à mort par l’usurpateur, le justicier décède tandis que Marcela se console dans les bras du capitaine Carlos. - Filmé en septembre-octobre 1934 aux studios de la Nacional Productora à Ciudad de México, réalisé avec le faste forcément limité que le jeune cinéma national peut s’offrir, le film, inspiré par les romans populaires de Michel Zévaco, est salué comme une incursion réussie dans le genre cape et épée et se hisse à la pointe du box-office national. Pour illustrer les premiers temps difficiles et tourmentés de la Nouvelle-Espagne, seuls ce type d’aventures costumées anodines ou le film religieux édifiant semblent être tolérés par la censure catholico-mexicaine (et ce jusqu’au début des années 1970) : surtout pas de conflits éthniques ou sociaux, de métissages, d’hérésies religieuses. En brigand sympathique, on reconnaît Emilio Fernández, la future supervedette du cinéma mexicain, et parmi les figurantes, une certaine Rita Cansino qui deviendra Rita Hayworth. – IT : Il segno di Robin Hood, US : The Devil’s Cross.
1941El hijo de Cruz Diablo [Le fils de Cruz Diablo] (MX) de Vicente Oroná Brillas
Vicente Oroná/Trueba Iriarte A. en P. - av. Tomás Perrin (Cruz Diablo), Lupita Gallardo, Antonio Bravo, Matilde del Pozo, Matilde Brillas, Enrique García Alvarez, José Morcillo, Alfredo Corcuera, Luis Mussot, Arturo Manrique Panseco.
Un bretteur hors-la-loi met son épée au service d’une juste cause, la population le prend pour un fantôme alors qu’il est le fils du justicier... Le comédien, scénariste et réalisateur Vicente Oroná Brillas tente vainement de faire revivre la saga de cape et d’épée initiée par le film Cruz Diablo (cf. supra, 1934) dans lequel il avait également joué ; il se fait assister par le jeune Roberto Gavaldón, bientôt un des cinéastes marquants du pays. Tourné en avril-mai 1941 aux studios de la México-Films avec un grand nombre d’acteurs espagnols émigrés qui ont fui les geôles ou les pelotons d’exécution du franquisme.
1941El capitán Centellas (MX) de Ramón Pereda
Paul Castelain/Pereda Films, 86 min. - av. Ramón Pereda (Beltrán, capitaine Centellas), Armando Soto La Marina (Bertoldino), Antonio Bravo (Nuño Cabeza de Vaca), José Morcillo (Martino), Victor Velázquez (Blas), Ofelia Guilmáin (la marquise Juana), Amparo Villegas (Dorotea, sa mère), Josefina Romagnoli (Sol), Joaquín Coss (Cleofas), Manuel Pozos (Fabrique, père de Juana), Irma Rosado (Brunhilda), Edmundo Espino (Bertoldo).
Comédie en costumes : Dans une auberge du XVIe siècle, le vil Don Nuño provoque le capitaine Centellas en duel à l’épée ; celui-ci le bat et séduit sa fiancée, la marquise Juana. Furieux, Don Nuño enferme sa nièce Sol dans son château pour la faire passer pour folle et ravir sa fortune, mais le vaillant capitaine organise un banquet au cours duquel il dénoue diverses intrigues sentimentales en tentant de les sceller par des mariages avant de s’enfuir, persécuté par la gent féminine amoureuse de son sauveur. – Une parodie de bas étage du Don Juan Tenorio de José Zorrilla, truffée d’anachronismes (téléphones, automobile, la danse de la conga, etc.) et de farces d’un goût discutable, filmée en mai 1941 aux studios Azteca à Ciudad de México.
1949Felipe de Jesús / San Felipe de Jesús / El divino conquistador (MX) de Julio Bracho
Salvador Elisondo/CLASA Films Mundiales (Mexico), 106 min. - av. Ernesto Alonso (Felipe del Alcázar), Rita Macedo (Rosalía et María), Julio Villarreal (Frère Pedro Bautista), José Baviera (Don Alonso del Alcázar), Antonio Bravo (Don Cristóbal de Villahermosa), Dolores Camarillo (Mari Juana), Rodolfo Acosta (le prince japonais Chokozabé), Francisco Jambrina (cpt. Matías de Landecho), Dolores Camarillo (Marijuana), Maruja Grifell (la mère de Felipe), Rodolfo Calvo (l’amiral Cumberland), Luis Aceves Castañeda (Iriyoshi Taikosama, empereur du Japon).
À México au XVIe s., Felipe del Alcázar, jeune et riche étudiant dans un monastère, s’éprend de Rosalía et fugue avec elle avant d’apprendre qu’elle est mariée. Le mari les surprend, elle le tue, mais Felipe se dénonce lui-même et est incarcéré. Remis en liberté conditionnelle pour servir en militaire aux Philippines, il s’y éprend de la prostituée María qui ressemble à Rosalía mais s’avère avoir la lèpre. Cette découverte provoque une grande crise spirituelle et il devient missionnaire franciscain. En route pour la Nouvelle-Espagne, son navire échoue au Japon où Felipe soigne les malades et sauve des âmes. Arrêté, il meurt en martyr, crucifié à Nagasaki avec onze autres frères. – Hagiographie très libre de Philippe de Jésus, le premier saint catholique mexicain (1572-1597, canonisé en 1862). Visiblement un travail de commande mise en scène en février-mars 1949 dans les studios CLASA à Ciudad de México, en extérieurs à Tequesquitento, El Tepozteco et Villahermosa. Le film frôle toutefois l’interdiction en insistant sur le trouble sexuel du héros pour la belle péripatéticienne, baigne parfois dans une sensualité suspecte et offre une réplique restée sagement sans réponse : un Japonais demande (en espagnol, cela va de soi) à un moine catholique outré par la persécution des siens en terre nipponne quelle serait la réaction des chrétiens si on leur envoyait des prêtres shintoïstes pour les catéchiser au Mexique ou en Castille... Le grain de sel de Julio Bracho, également scénariste ? Longtemps metteur en scène de théâtre original et audacieux (Eugene O’Neill e.a.), Bracho a vu son œuvre la plus ambitieuse, le brûlot politique et antimilitariste La sombra del caudillo (1960) interdit durant trente ans par la censure mexicaine. - IT : La grande crociata.
1955La sombra de Cruz Diablo [L’ombre de Cruz Diablo] (MX) de Vicente Oroná Brillas
Estudios Churubusco Azteca S.A.-Internacional Cinematográfica, 90 min. – av. César del Campo (le bandit Chacho alias Cruz Diablo), Marcela de Ampudia (Rosita Arenas), Enrique Rambal (cpt. Carlos Gonzaga), Yolanda Varela (la gitane), José Elías Moreno (Tormenta), Miguel Arenas (le vice-roi), Carlos Riquelme (Ordóñez), Francisco Jambrina (le duc), Matilde Brillas (Doña Mariana), Alberto Catalá (Relampago), José Pidal (un Frère), Vicente Oroná Brillas Jr., Guillermo Bravo Sosa, Antonio Bravo, Luis Aceves Castañeda.
Le retour du mystérieux spadassin masqué dans un troisième épisode de la si populaire franchise : Chacho, le fils de Cruz Diablo, vit en bandit dans les montagnes de la Nouvelle-Espagne. Sa sœur Marcela a rompu ses fiançailles avec le capitaine Carlos Gonzaga, car il est le fils du faux comte Luna tué jadis par Cruz Diablo Sr. Le puissant Ordoñez taxe illégalement les pauvres pour se remplir les poches à l’insu des inspecteurs royaux, mais Chacho et un nouveau Cruz Diablo – en réalité le capitaine Carlos – mettent fin à ce trafic et punissent les méchants. Réhabilité, Carlos peut enfin épouser Marcela. – Cape et épée vite oublié tourné en août 1954 aux studios Churubusco Azteca (Ciudad de México). - PT : A sombra do justiceiro.
1961Fray Escoba (Les Cloches ont cessé de sonner) (ES) de Ramón Torrado
Copercines-Cooperativa Cinematográfica (Madrid), 101 min. – av. René Muñoz (Frère Martín de Porrés, dit Martin de la Charité), Esther Zulema (Ana Velázquez, sa mère), Alfredo Mayo (Don Juan de Porres, son père), Jesús Tordesillas (Padre Prior), Juan Calvo (Frère Barragán), Irán Eory (Sœur Rosa), Mariano Azaña (Frère Cirilo), Roberto Rey (Mateo Pastor).
Hagiographie d’un saint péruvien mulâtre Martín de Porrés (1579-1639), dit Martin de la Charité, un immense succès populaire dans tous les pays catholiques. - À Lima au Pérou vers 1590. Martín, fils de Don Juan de Porrès, Espagnol de haute noblesse, gouverneur de Guayaquil, et d’une esclave noire libérée, Ana Velázquez, exprime le désir de devenir un moine dominicain alors qu’il a la possibilité de faire une jolie carrière. Etant enfant illégitime et de surcroît mulâtre (1579-1639), il ne peut devenir prêtre et la seule manière d’entrer dans le monastère de Santo Domingo est de se « donner », devenir l’esclave du couvent. Son habitude de balayer heure après heure tout en souriant lui vaut le surnom de « frère balais » (escoba). Son père apprend sa destinée sur le tard et le reconnaît officiellement. Après une vie chrétienne exemplaire et plusieurs miracles, Martin meurt heureux dans les ordres auxquels il tout sacrifié (il sera canonisé en 1962). – Le scénariste et comédien cubain René Muñoz va interpréter le rôle du saint péruvien trois autres fois dans le cadre de l’audiovisuel latino-américain, dans la télésérie mexicaine San Martín de Porrés (1964, 100 épisodes), le long métrage Un mulato llamado Martín (1975) et une autre télésérie, El cielo es para todos (1979, 20 épisodes) ; d’autres chaînes produisent aussi leur « telenovela » sur la même matière : El cielo es para todos (1962, 19 épisodes) en Argentine et O santo mestiço (1968, 80 épisodes) au Brésil (cf. infra). La victoire du catéchisme par l’audimat et une consolation bénite pour les populations non-blanches, héritières de siècles d’esclavage, de maltraitance et de discrimination raciale. - IT : Dal peccato alla gloria, PT : Frei Vassoura.
1962(tv) El cielo es para todos (AR) de Juan Manuel Fontanals
Série « Teleteatro Odol », Juan Manuel Fontanals, José María Funes/Canal 9 (Buenos Aires), 19 épisodes. – av. Rodolfo Salerno, María Aurelia Bisutti, Marita Battaglia, Fabio Zerpa, Irma Roy, Mario Clavier, Susy Kent, Javier Portales, María Ibarreta, Juan Carlos Palma, Nelly Beltrán, Osvaldo Pacheco, Estela Molly.
Hagiographie argentine sous forme de « telenovela » du saint mulâtre péruvien Martin de Porrès (1579-1639), inspiré par le film espagnol Fray Escoba (cf. supra, 1961).
1964Dos caballeros de espada – 1. El espadachín [Deux chevaliers de l’épée – 1. Le spadassin] (MX) d’Arturo Martínez
Raúl de Anda Jr./Estudios América S.A.-Radeant Films S.A. (Ciudad de México), 75 min. - av. Ariadna Welter (Teresa, marquise d’Olivares), Dagoberto Rodriguez (le spadassin Pedro de Araujo), Germán Robles (le comte de Pineda), Juan Antonio Edwars (le petit Carlos de Araujo), Eric del Castillo, Victor Eberg, Sergio Barrios, Antonio Raxel, Rosa María Vázquez, Guillermo Alvarez Bianchi, Pascual García Peña, Miguel Arenas, Consuelo Frank, Manuel Dondé, Jorge Mateos, Aurora Walker, Olga Millán, Fernando Saucedo, Rogelio Guerra, Luis Aragón, Yolanda Arcárraga.
Synopsis : À Tolède au XVIe siècle. Le spadassin Pedro de Araujo, célèbre pour son estocade mortelle, entre au service du sinistre comte de Pineda qui lui demande d’enlever Teresa, marquise d’Olivares, et de l’enfermer dans son château pour qu’elle ne puisse contacter son époux qui rentre de guerre, son cousin dont le comte félon a détourné la fortune et dont, ben voyons, il convoite l’épouse. Réalisant que son employeur est une canaille, Pedro refuse de tuer Luisa, la fillette du couple, et fuit le château avec elle et son propre fils Carlos. Il enlève aussi la marquise dont l’époux s’est suicidé et les quatre, poursuivis par les sbires de Pineda, gagnent le port de Séville d’où ils s’embarquent pour la Nouvelle-Espagne (à suivre).
Des aventures trépidantes de cape et épée marquées par les romans de Paul Féval (Lagardère) et Michel Zévaco (Pardaillan), très populaires au Mexique, filmées en Eastmancolor de juillet à août 1963 aux studios América à Ciudad de México et dans les ruelles de style colonial de Guanajuato (patrimoine mondial de l’UNESCO). Dans le rôle du fourbe Pineda, on trouve le très prolifique réalisateur (147 films) et comédien (126 films) d’origine cubaine René Cardona, auteur d’inoubliables navets. Premier épisode d’une franchise de cape et épée en trois films dont le premier est divisé en trois parties : 1. « El espadachín » – 2. « La persecución » – 3. « El duelo ». – US (tv) : The Fight for Glory.
1964Dos caballeros de espada - 2. [sans titre] (MX) d’Arturo Martínez
Raúl de Anda Jr., Raúl de Anda Sr./Estudios América S.A.-Radeant Films S.A. (Ciudad de México), 85 min. - av. Ariadna Welter (Teresa, marquise d’Olivares), Rosa María Gallardo (Luisa d’Olivares, sa fille), Dagoberto Rodriguez (le spadassin Pedro de Araujo), Rodolfo de Anda (Carlos de Araujo, son fils), Germán Robles (le comte de Pineda), Ofelia Montesco (Elvira, duchesse d’Alfaro), Roberto Cañedo (cpt. Ordaz), Eric del Castillo (Ganel), Sergio Barrios (le séquestreur), René Cardona (le vice-roi), Victorio Blanco (le marquis), Jorge Mateos, Angel Di Stefani, Pedro Weber, Guillermo Hernández « Lobo Negro », Fernando Saucedo.
Synopsis : suite du précédent, 15 ans plus tard à México en Nouvelle-Espagne. Pour échapper à leurs poursuivants, Teresa, marquise d’Olivares, vit cachée avec sa fille Luisa, à présent adolescente et amoureuse de Carlos de Araujo, le fils de leur sauveur Pedro. Ce dernier travaille au palais au service du vice-roi et a transmis à son rejeton tous les secrets de l’escrime. Quant à Teresa et Luisa, elles sont les couturières d’Elvira, la duchesse d’Alfaro, une dangereuse comploteuse. Lorsque le vil comte de Pineda débarque d’Espagne comme envoyé officiel de l’Inquisition, le vice-roi, ignorant tout, place Pedro sous ses ordres. Pineda s’allie secrètement à Elvira, duchesse d’Alfaro, pour renverser le vice-roi et ordonne à Pedro d’enlever Teresa et de la torturer afin qu’elle consente de lui donner sa fille Luisa en épouse. Pedro affronte son propre fils, puis, se retournant contre Pineda, le jeune Carlos le tue en duel le jour des épousailles prévues avec Teresa au cours desquelles le vice-roi devait être éliminé. La duchesse d’Alfaro est arrêtée et livrée à l’Inquisition qui la condamne à mort (à suivre). – Deuxième épisode de la franchise (cf. supra), divisé en trois chapitres : 1. « Dos caballeros de espada » - 2. « El inquisidor » - 3. « Atrapados ». - BR : As aventuras de um Espadachim.
1964Dos caballeros de espada – 3. La duquesa diabólica [La Duchesse diabolique] (MX) d’Arturo Martínez
Raúl de Anda Jr./Estudios América S.A.-Radeant Films S.A. (Ciudad de México), 80 min./66 min. - av. Rodolfo de Anda (Carlos de Araujo), Ofelia Montesco (Elvira, duchesse d’Alfaro / Lucía), Dagoberto Rodriguez (le spadassin Pedro de Araujo), Ariadna Welter (Teresa, marquise d’Olivares), Rosa María Gallardo (Luisa d’Olivares), Carlos López Moctezuma (Macrino), Roberto Cañedo, René Cardona, José Carlos Méndez, Angel Di Stefani, Sergio Barrios, Jorge Mateos, Pedro Weber, Fernando Saucedo.
Synopsis : suite du précédent (cf. supra). À México, le vice-roi de Nouvelle-Espagne restaure officiellement le statut de marquise de Teresa d’Olivares, perdu lors de sa fuite de Tolède. Entretemps, Macrino, amoureux de la maléfique Elvira, duchesse d’Alfaro, empêche son exécution par le Saint Office et lui donnant un philtre qui la fait passer pour morte ; Elvira se fait ensuite passer pour sa propre sœur, Lucía, puis enlève Teresa et sa fille Luisa afin de forcer Carlos de Araujo, qu’elle aime, de devenir son domestique. Pedro de Araujo aide son rejeton à s’enfuir des griffes de la maléfique duchesse. Jaloux, Macrino assassine cette dernière et perd ensuite la vie en tentant de s’échapper. - Troisième et dernier épisode de la franchise (cf. supra), divisé en trois chapitres : 1. « La duquesa diabólica » - 2. « El alquimista » - 3. « Muerto en vida ». - US (tv) : Furious Encounter, BR : A duqueza diabólica.
1964(tv) San Martín de Porrés (MX) télésérie d’Antulio Jiménez Pons
Valentin Pimstein/Telestistema Mexicano S.A. (Televisa SA de CV – Canal 4), 100 x 30 min. – av. René Muñoz (Martín de Porrés), Adriana Roel (Juana de Porrés), Magda Guzmán (Ana Velázquez), Jorge Mondragón (Mateo Pastor), Guillermo Orea (Frère Barragán), Augusto Benedico (Père Prieur), Yerye Beirute (Frère Felipe), Gerardo del Castillo (Alvaro), Enrique Díaz Indiano (Don Diego), Josefina Escobedo (Doña Isabel), Jorge del Campo (Rodrigo), Raúl Meraz (Juan de Porrés), Manolo García (Agustín Galán de la Magdalena), Carmita Ignarra (Francisca), Martha Zamora (Catalina), José Roberto Hill (Francisco), Carlos Pouliot (Don Juan del Villar), Carlos Cámara.
Hagiographie sous forme de « telenovela » mexicaine aussi édifiante qu’interminable – 100 épisodes, soit 50 heures ! - du saint mulâtre péruvien Martin de Porrès (1579-1639), déjà héros du film espagnol Fray Escoba (cf. supra, 1961), aussi avec René Muñoz dans le rôle-titre. La série se base sur une histoire du romancier espagnol José María Sánchez Silva, partisan inconditionnel de Franco et auteur du roman religieux qui deviendra à l’écran le fameux Marcelino pan y vino (1955).
1968(tv) O santo mestiço [Le saint métis] (BR) télésérie de David Grinberg
Fábio Sabag/Rede Globo (Rede Globo 19.2.-4.6.68), 80 épis. - av. Sérgio Cardoso (Martín de Porrés / Padre Ramiro), Rosamaria Murtinho (Teniente Isabel), Edney Giovanazzi (Gerardo), Dina Lisboa (Caroliny), Turíbio Ruíz (Tenório), Thaís Portinho (Clara Lee), Germano Filho (col. Eurípedes Pinto), Vanda Lacerca (Mère Emanuella), Ivette Bonfá (Lúcia), João Carlos Nascimento (Heitor), Isabelle Cerqueira (Tina), Lucimara Parisi (Lucimiere Los Niños), Luís Pini (Felipe), Ceiso Marques (Crispim), Tamara Restier (Renatinha).
Hagiographie édifiante du saint mulâtre péruvien Martin de Porrès (1579-1639) en 80 épisodes, version brésilienne de la « telenovela » mexicaine San Martín de Porrés (1964), elle-même basée sur le film espagnol Fray Escoba (cf. supra, 1961).
1971/72Un pirata de doce años (MX) de René Cardona Jr.
Avant Films S.A. (Ciudad de México), 98 min. – av. Hugo Stiglitz (cpt. Morgan), René Cardona III (Eric), Christa Linder (Lady Harold), Carlos Agostí (le marquis de León), Rogelio Guerra, Pancho Córdova, Gina Morett, Bruno Rey, Lindy Fields, Gerardo Zepeda, José Luis Carol.
Synopsis : En Jamaïque au cours du XVIe siècle, le navire du corsaire anglais Morgan est pourchassé et coulé par un galion espagnol. Six hommes parviennent à se sauver et à trouver refuge sur une île tropicale occupée par une garnison hispanique aux ordres du marquis de León. Impitoyable, celui-ci les fait exécuter, mais Morgan en réchappe. Il est sauvé par Eric, le jeune fils d’un autre corsaire tué par l’ennemi, et par un cacique qui connaît bien les lieux. Le trio parvient à libérer une aristocrate britannique, Lady Harold, sa nièce Lucy et son neveu Tommy détenus comme otages et, pourchassés par les soldats du vilain marquis, ils affrontent cannibales, crocodiles et sables mouvants avant d’être récupérés par un autre navire corsaire. – Un amusant cocktail d’aventures tourné en Eastmancolor dans les États de Michoacán (Cascada de Tzararacua, Rio Cupatitzio, Uruapan) et de Guerrero (Zihuatanejo). On relèvera juste que, même dans le cadre d’un inoffensif film pour la jeunesse, le cinéma populaire mexicain continue à véhiculer une rancœur latente envers l’Espagnol et son impitoyable conquista d’il y a quatre siècles. - US : A Twelve Year Old Pirate, IT: Le avventure di Miky Gioy il piccolo pirata.
1973/74* El Santo Oficio (L’Inquisition) (MX) d’Arturo Ripstein
Angélica Ortiz, Leopoldo Silva, Marco Silva/Cinematografica Marco Polo S.A.-Estudios Churubusco Azteca S.A.-Conacine S.A. (Ciudad de México), 126 min. - av. Jorge Luke (Luis de Carvajal), Diana Bracho (Mariana de Carvajal), Claudio Brook (Frère Alonso de Peralta), Ana Mérida (Francisca de Carvajal), Rafael Banquells (le Principal de la Real Audiencia), Mario Castillón Bracho (Gregorio López, l’ermite), Silvia Mariscal (Justa Méndez), Arturo Beristáin (Baltazar de Carvajal), Jorge Fegán (Père Oroz), Farnesio de Bernal (Frère Hernando), Virgilio Hernández (Martoz de Bohórquez), Antonio Bravo (le rabbin Morales), Peter Gonzales Falcon (Frère Gaspar), Florencio Castelló (Frère Lorenzo de Albornoz), Martin LaSalle (Díaz Márquez).
Synopsis : À México à la fin du XVIe siècle. En observant l’enterrement du patriarche de la famille Carvajal, l’Inquisition locale apprend que celle-ci n’a pas abandonné sa foi hébraïque. Le culte juif est interdit dans la Nouvelle Espagne à la suite d’une mystérieuse épidémie qui s’est abattue sur l’ensemble du pays et dont les juifs ont été tenus pour responsables. Encouragé par son confesseur, le dominicain Frère Gaspar, l’aîné des Carvajal qui n’a pas vu sa famille depuis l’âge de dix ans, dénonce les siens au Saint-Office et Alonso de Peralta, chef-Inquisiteur de la Nouvelle-Espagne les fait arrêter. Francisca, sa mère, ne peut résister aux tortures et avoue sa cause, tandis que son fils Luis convertit à la foi juive le moine franciscain Hernando, un prêtre enfermé dans sa cellule pour l’espionner. Mariana, la cadette, perd la raison à la suite de son viol perpétré par ses geôliers. Les Carbajal abjurent et sont mis en liberté conditionnelle. Luis est cependant condamné à porter la casaque jaune des pénitents réconciliés (le san-benito) et à travailler dans un asile de fous. Malgré les persécutions, la petite communauté hébraïque ne renonce pas à son culte. Attiré par la beauté de Justa Mendez qu’il tente de séduire, Luis cherche à la persuader qu’elle enfantera grâce à lui le Messie qui les sauvera et se circoncise lui-même. Accusé par la Saint-Office, il cède à la torture et trahit toute la communauté, condamnée au bûcher. Cependant, un petit groupe de juifs ayant échappé aux persécutions continue à pratiquer clandestinement les rites de la Loi mosaïque.
Un film provocateur et peu diffusé du cinéaste mexicain Artur Ripstein, fils du producteur Alfredo Ripstein Jr., d’origine juive russe, mais surtout disciple et ancien assistant de Luis Buñuel (El ángel exterminador). Le sujet se base sur des incidents authentiques autour de Luis de Carvajal (1537-1591), gouverneur de Nuevo León et marchand d’esclaves Chichimecas à Almadén ; il fut arrêté par l’Inquisition, non pour s’être enrichi avec son trafic d’Indiens mais pour s’être établi au Nouveau-Mexique alors que, fils de juifs convertis, il n’était pas de « sang pur ». Il mourut en prison, tandis que son neveu, autre Luis, périt sur le bûcher en février 1591. Comme on peut s’y attendre, El Santo Oficio tranche violemment sur la production nationale courante, tant par la forme (fébrilité de la caméra, recherche de l’angle insolite, plans-séquences, goût des ellipses, de la pénombre et des lenteurs calculées) que par ses obsessions caractéristiques (enfermement, torture, liens inavouables entre affect et oppression, ambivalence envers l’utopie et le messianisme) et son contenu immédiat (intolérance, fanatisme et manipulations religieuses). Le sujet, exposé sans complaisance, n’est pas gratuit et sa représentation salutaire, quoique difficilement supportable : l’autodafé des malheureux en place publique qui ont le choix entre se rétracter, baiser la croix et avoir la chance de périr garrottés sur le bûcher ou être brûlés vifs est montré sans ellipse, dans les moindres détails, avec hurlements et bénédictions, sous les huées d’une foule moutonnière et au rythme assourdissant des tambours pendant 14 interminables minutes. Le tournage a lieu du 20 août au 4 novembre 1973 aux studios Churubusco Azteca (Ciudad de México) et en extérieurs dans l’État d’Hidalgo (l’ancien couvent d’Actopan) et à Guanajuato avec plusieurs centaines de figurants. Ripstein, très controversé dans son propre pays, présente cette œuvre de jeunesse en compétition au Festival de Cannes 1974 ; elle sort à México le 12 septembre 1974, décroche le Prix de la Presse Mexicaine (Déesse d’argent) 1975 pour le meilleur film et le meilleur acteur (Jorge Luke) ainsi qu’une nomination au Prix Ariel 1975 (AMACC) pour son scénario. - US : The Holy Inquisition, The Holy Office.
1974/75Un mulato llamado Martin [Un mulâtre appelé Martin] (MX/PE) de Tito Davison
Velázquez Héctor López/Clasa Films Mundiales (Ciudad de México)-Filmadora Peruana (Lima), 94 min. – av. René Muñoz (saint Martin de Porrès), Gloria María Ureta (Doña Juana de Porrès), Julio Alémán (Don Juan de Porrès), Luis Alvarez, Nerón Rojas, Mario, Berta Rosen, Juan Bautista Font, Ricardo Fernández.
Hagiographie édifiante du saint mulâtre péruvien Martin de Porrès (1579-1639) tournée en novembre-décembre 1974 au Pérou (Cuzco, Lima, Machu Picchu) et en Èquateur (Guayaquil), remake du film espagnol Fray Escoba (cf. supra, 1961), aussi avec René Muñoz dans le rôle-titre.
1977Anchieta, José do Brasil (BR) de Paulo César Saraceni
André Palluch, Paulo César Saraceni, Sergio Saraceni/Embrafilme (Embresa Brasileira de Filmes S.A., Rio de Janeiro)-Sant’Anna Produtora Brasileira de Filmes Ltda., 150 min. – av. Ney Latorraca (José de Anchieta), Paulo César Peréio (Jean des Bolés), Ana Maria Magalhães (Mãe de Marabá), Maria Gladys (Timbaúba), Luiz Linhares (Manoel de Nóbrega), Maurício do Valle (João Ramalho), Vera Valdez (Maria Zé), Hugo Carvana (Diogo Alvares), Vera Barreto Leite, Roberto Bonfim (Aimbiré), Dedé Velosom (Doña Pereira), Manfredo Colassanti (Pero da Cruz), Joel Barcellos (Tibiriçá), Carlos Kroeber (le luthérien), Wilson Grey (Antônio Luiz), Antonio Carnera (Cunhambebe), Fregolente (Luiz da Grã), Albino Pinheiro (Francisco Pereira), Ruy Polanah (l’Indien Diogo), Gabriel Archanjo, Zezé d’Alice, Guará Rodrigues.
Synopsis : Né aux Canaries, José de Anchieta (1533-1579), descendant de juifs de Castille convertis, entre en 1521 dans la jeune Compagnie de Jésus ; durant son noviciat, il est victime d’un déboîtement de la colonne vertébrale qui restera un handicap toute sa vie. Deux ans plus tard, il est envoyé par Ignace de Loyola au Brésil, où les établissements portugais se multiplient. José s’installe sa mission dans un village indigène qu’il baptise Saint-Paul, la future São Paulo, et y rédige son catéchisme en langue tupi après avoir composé une première grammaire de cet idiome. Mais la vie dissolue des colons portugais corrompt les indigènes et, soucieux de protéger les Indiens, le missionnaire jésuite s’enfonce vers l’intérieur du pays avec Manuel de Nóbrega. Infatigable, devenu bossu, il fonde un autre poste missionnaire qui sera l’embryon de la ville de Rio de Janeiro, parcourant 1500 km de côtes en bateau pour coordonner les activités apostoliques dans la région. Il décède à Reritiba (Espirito Santo), ville qui sera rebaptisée Anchieta. – Une hagiographie honnête de « l’apôtre du Brésil », canonisé en 2014 par le pape François. Le tournage s’effectue à Rio de Janeiro, Angra dos Reis, Paraty, Porto Seguro, Bahia, Anchieta et à São Paulo.
1979(tv) El cielo es para todos [Le Ciel est pour tous] (MX) télésérie de Fernando Chacón et Ricardo Blume
Valentín Pimstein/Televisa S.A. de C.V.-XEW-TV (Canal 2), 20 x 60 min. - av. René Muñoz (saint Martín de Porrés), Mónica Sánchez Navarro (Juana), Alma Delfina (Santa Rosa de Lima), Carlos Cámara (Frère Felipe), Pancho Córdova (Ulises), Julieta Egurrola (Dolores), Arturo Ríos (Rodrigo), Ivonne Govea (Juana), Carlos Fernández (Mateo), Diana Torres, Virginia Gutiérrez.
Autre hagiographie édifiante du saint mulâtre péruvien Martin de Porrès (1579-1639) sous forme de télésérie, remake du film espagnol Fray Escoba (cf. supra, 1961), aussi avec René Muñoz dans le rôle-titre. Sainte Rosa de Lima (1586-1617) y fait une apparition.
1984/85Memoriales perdidos (MX) de Jaime Casillas
Jaime Casillas, Manuel Cristino/Cooperativa Río Mixcoac-Instituto Mexicano de Cinematografía (IMCINE), 90 min. – av. Claudio Brook (l’envoyé royal), Mario Casillas, Luis Couturier, Lya Engel, Ramón Menéndez, Rodrigo Puebla, Ignacio Retes, Roberto Sosa, Carlos Velo, Abel Woolrich.
Synopsis : En 1547, un envoyé spécial du pape Paul III et de Charles Quint débarque en Nouvelle-Espagne pour s'occuper du cas de Frère Alonso, un moine augustin qui est dans un état d'autisme total en raison des herbes que lui a fournies Tlacuilo Camistli, un indigène à présent accusé d'avoir pratiqué la sorcellerie sur la personne d’Alonso. Déterminé à clarifier l'affaire, l'envoyé papal se met en relation avec l'accusé aztèque et lui demande de lui fournir l'herbe mystérieuse pour son enquête, ceci en échange d'un poignard avec lequel l’Indien pourra, le moment venu, échapper aux flammes du Saint-Office en se suicidant. Ainsi, il ingère l'herbe et découvre que celle-ci lui procure une vision intérieure, une lumière resplendissante qui reflète la bonté infinie de Dieu. Bouleversé, l’envoyé détruit le rapport détaillé qu’il a rédigé pour les autorités en Espagne et, tandis que le chamane échappe à ses bourreaux, il décide de rester au Mexique. - Une production indépendante filmée en 16 mm qui décroche trois Prix Ariel 1986, décernés à Claudio Brook, au scénario et au décors.
1988(tv) Los pecados de Inés de Hinojosa (CO) télésérie de Jorje Ali Triana
Abelardo Quintero/Tayrona Entertainment Group-Radio Televisión Interamericana S.A., Bogotá (RTI) (Cadena Dos 5.11.-17.12.88), 10 x 60 min. – av. Amparo Grisales (Inés de Hinojosa), Margarita Rosa de Francisco (Juanita de Hinojosa), Kepa Amuchastegui (Pedro Bravo de Ribera), Diego Alvarez (Jorge Voto), Delfina Guido (Juana Torralba), Gustavo Angarita (Pedro de Avila), Carlos Barbosa Romero (Corregidor Mosqueta), Luis Fernando Múnera (Fernando de Hinojosa), Carolina Trujillo (Concepción Landarete), Rafael Bohórquez (Diego de Pimiento), Juan Sebastián Aragón (Rodrigo Saino), Diego León Hoyos (Hernán Bravo de Rivera), Mónica Silva (Catalina de Lugo), Miguel Alfonso Murillo (Frère Timoteo), Carlos Mayolo (Lope de Aguirre), Carlos Duplat (le président Andrés Díaz Venero de Leyva).
À Tunja (Cordillère Orientale) au XVIe siècle, alors qu’éclatent les conflits culturels provoqués par les 25 premières années de la domination espagnole. Inès de Hinojosa, une belle métisse colombienne, transgresse tous les codes sociaux de l’époque avec sa sexualité désinhibée (lesbianisme compris), allant jusqu’à tuer pour concrétiser ses désirs. La série, tirée du roman éponyme de Prospero Morales Pradilla (1986) et conçue pour marquer les 25 ans de la RTI, provoque diverses polémiques en raison de ses libertés, mais obtient un grand succès cathodique. Elle décroche même quatre prix India Catalina 1989 décernés par l’industrie télévisée colombienne pour ses qualités artistiques : meilleur programme spécial, meilleure actrice (Amparo Grisales), meilleure réalisation, meilleur son, meilleurs décors). Tournage à Villa de Leyva (dpt. de Boyacá).
Le dominicain, l’aristocrate espagnole et l’Indio poursuivis dans « La carga » (2017).
2017* La carga [La Charge] (MX/SP) d’Alan Jonsson Gavica
Alan Jonsson, Luis Angel Ramirez, Edvin Jonsson Gavica, Jordi Caballero, Aarón I. Campos, Horacio Garcia Rojas, Anton Jonsson Gavica, Eric Jonsson Gavica/Esfera Films Entertainment (Ciudad de México)-Astronauta Producciones (Madrid)-Ei2 Media-Equipment & Film Design, 94 min. – av. María Valverde (Doña Elisa), Horacio Garcia Rojas (Painalli), Gerardo Taracena (Itzmin),Tenoch Huerta (le chef Francisco Tenamaztle de Nochistlán), Juan Carlos Colombo (Bartolomé de Las Casas), Eric Francés (le maire Díaz), Eusebio Lázaro (Don Miguel de Ibarra), Fernando Morán (Frère Valerio de Medina), Harold Torres (Coyolli), J.C. Montes-Roldan (sergent Espinosa), José Antonio Barón (Frère Antonio), Jordi Caballero (Fernando Hidalgo de la Rocha), Norma Reyna (Citlali), Pedro Hernández, Xochiquetzali Peña Rivera.
Entre 1540 et 1542, la Nouvelle-Espagne est secouée par la révolte des Indiens semi-nomades Caxcanes et leurs alliés, retranchés sur la colline fortifiée de Mixtón (Zacatecas) dans le nord-ouest du pays, soulèvement mené par le chef indigène Francisco Tenamaztle à la suite du régime de terreur qu’avait imposé jadis le sanguinaire Nuño Beltrân de Guzmán. La guerre dite de Mixtón ébranle l’assurance des Espagnols qui se croyaient invincibles après Cortés. Les autochtones sont finalement écrasés, exécutés en masse, voire réduits en eslavage dans les mines, tandis que Tenamztle est jugé en Espagne où Bartolomé de Las Casas (cf. infra, chap. 7.8) prendra sa défense devant Charles Quint. C’est ici qu’enchaîne le film La carga, qui se voulait au départ simple film d’aventures et prend une dimension plus profonde au fil des péripéties. - Synopsis : Doña Elisa, une jeune veuve, est l’unique Espagnole à avoir accepté de témoigner en faveur du rebelle Tenazmatle qui doit être envoyé en Espagne, à la Cour royale à Tolède, pour jugement. Des gens d’Église ralliés autour de l’infatigable Bartolomé de Las Casas, grand défenseur des Amérindiens, parviennent à la soustraire à la surveillance familiale et aux colons hostiles à México afin qu’elle puisse s’embarquer avec le condamné et prendre sa défense de l’autre côté de l’Atlantique. Ils engagent Painalli, un jeune Aztèque Tameme qui a participé à la révolte et survit comme tlamemeth – un homme qui transporte des biens sur son dos à travers le pays – pour littéralement porter la jeune femme (« la charge ») sur 400 kilomètres jusqu’au port de Veracruz. Furibond, Don Miguel, père d’Elisa, esclavagiste et grand propriétaire terrien, fait pourchasser les insolents par un piquet de mercenaires à cheval que guide le traître indigène Itzim. À force d’être traqué dans les régions les plus inhospitalières du pays, le couple fugitif en arrive à oublier les différences de race et de caste, développant peu à peu une intimité amoureuse entre eux qui menace leur survie. Arrivé de justesse à destination sur les rives de l’Atlantique après avoir été capturés, séparés, et à nouveau avoir semé leurs persécuteurs, Painalli, l’obscur Indio, s’efface en silence et laisse l’aristocrate Elisa gagner l’Espagne où son témoignage sera salutaire. - Tourné grâce à des fonds surtout privés, avec la Madrilène María Valverde en vedette (elle incarna Séphora, l’épouse de Moïse, dans Exodus : Gods and Kings de Ridley Scott en 2014), La carga séduit autant par son sujet original, encastré dans un film de « chasse à l’homme », que par la qualité de ses images et le rythme du récit. Le réalisateur a soigné en particulier l’ancienne culture et le quotidien des villageois non encore phagocités par l’hispanidad coloniale. Mais quoique formaté comme pur divertissement, le film se heurte au racisme latent et au problèmes d’inégalité sociale de la société mexicaine et reste peu exploité sur place. En Espagne, en revanche, il reçoit le Prix du public (« Carabela de Plata ») au Festival Iberoamericano de Cine de Huelva et le prix du meilleur scénario à la Mostra du Cinéma latinoaméricain de Catalogne à Lérida (Espagne) ; suivent le prix « Precolombino » du meilleur film au Festival de Bogota, et trois prix « Pantalla de Cristal » (México) pour la meilleure actrice, pour les décors & costumes et pour la photo. - GB/US : The Load.
2021(tv-df) O Apóstolo do Brasil. A Missão de São José de Anchieta (BR) de Julia Sondermann et Gustavo Leite
Lucas Mendença, Isadora Leite, Matheus Bazzo/Lumine Filmes (São Paulo) (Lumine TV 17.9.21), 60 min. - av. Roger Campanhari (José de Anchieta), Sophia Yabrudi, Guilherme Diniz, José Theodoro Menck. - Autre hagiographie (cf. supra, film de 1977) de saint José de Anchieta (1533-1579), l’apôtre du Brésil, un docu-fiction calibré pour les familles catholiques du pays.