III - L’ITALIE

6. LES 11 GUERRES D’ITALIE ET LE SAC DE ROME EN 1527

Au sortir de la guerre de Cent Ans qui sonne le glas de la société féodale, la France s'enivre des vestiges de l'Antiquité classique. Tandis que l'Espagne et le Portugal envoient leurs navigateurs découvrir - et asservir - des mondes encore inconnus, les derniers Valois, se prévalant d'héritages lointains, embarquent leur royaume dans soixante-cinq ans de ruineux rêves transalpins, croyant que la Péninsule italienne, morcelée en petits États disparates, serait facile à conquérir. Prise entre les cinq puissances principales de la Péninsule, les Républiques de Florence et de Venise, le duché de Milan, le royaume de Naples et l'État pontifical (tous liées par des alliances locales plus qu'aléatoires), sans compter les Habsbourg de Vienne et de Madrid, la France se heurte à une résistance dont elle ne viendra pas à bout. Tandis que l'Italie est ravagée pendant plus d'un demi-siècle et que sa population paie le prix du sang, la véritable conquête se fait en sens inverse, et sans armes : la France " s'italianise " à travers les idées et les arts de la Renaissance.

PREMIÈRE ÉPOQUE : 1494 à 1515
La première campagne militaire française est montée par CHARLES VIII, dont le père a hérité le titre de roi de Naples (la maison d'Anjou y a régné jusqu'en 1442). Sa revendication du royaume ex-angévin et ses efforts armés pour reconquérir ce trône virtuel avec l'aide du chevalier Bayard (1494/1497) se soldent par un échec, alors que le pape Alexandre VI Borgia lui a octroyé une bulle autorisant les Français à traverser les États de l'Église pour aller à Naples, ville contre laquelle ce " chef de la chrétienté " aussi fourbe qu'indigne a aussi noué une alliance secrète avec Milan et Venise. Une fois le roi de Naples acculé, il obtient de lui la main d'une princesse pour son dernier fils Gioffré, puis appelle à l'aide les Ottomans afin de le protéger de la vengeance des Français. Charles VIII prend la Ville éternelle et Naples sans combat, mais Venise et le Saint Siège le repoussent hors du pays. LOUIS XI, son beau-frère et successeur, se dit héritier du duché de Milan par sa grand-mère, une Visconti. Il lève une armée pour en chasser le duc, Ludovic Sforza le More, monte jusqu'à Naples et reperd le tout après quatorze ans de guerre contre les Espagnols de Ferdinand II d'Aragon, maîtres de la Sicile (quatre campagnes d'Italie, 1499/1500, 1500/1504 et 1508/1513). Quant à FRANÇOIS Ier, raffiné, à la bourse largement ouverte et un homme de goût au train de vie dispendieux, il fait venir en France les meilleurs artistes transalpins (Léonard de Vinci, Benvenuto Cellini), achète des œuvres de Michel-Ange, de Raphaël, du Titien. Mais c'est un roi qui aime aussi le fracas des armes et se révèle un stratège déplorable pendant les quarante ans de guerre qui l'opposent aux armées germano-espagnoles de Charles de Habsbourg, dit Charles Quint, sur sol italien : au total, six campagnes, avec des victoires françaises éphémères à Milan, à Naples et à Marignan (1515).

DEUXIÈME ÉPOQUE : 1516 à 1544, 1559
L'arrivée de CHARLES QUINT sur l'échiquier européen a changé la donne. Héritier de l'Espagne et de son empire colonial, des dix-sept provinces des Pays-Bas, du royaume de Naples, de l'Italie méridionale et des possessions autrichiennes, ce monarque alors le plus puissant du continent parvient à se faire couronner à la tête du Saint-Empire romain germanique (après avoir acheté les princes-électeurs avec l'argent des banquiers d'Augsbourg). Èlu " roi des Romains " en 1519, Charles Quint forme une coalition avec Henri VIII d'Angleterre et les États pontificaux pour contrer la " Sainte Alliance " de la France avec Venise, manœuvre visant à lui arracher la couronne impériale, puis envoie sur la Péninsule une puissante armée sous les ordres de Charles III, Connétable de Bourbon, chargée de briser l'Alliance et d'en capturer le principal promoteur, le pape Clément VII (Jules de Médicis). Les Français subissent une écrasante défaite à Pavie (1525) à l'issue de laquelle ils s'engagent à renoncer à toutes leurs prétentions territoriales sur l'Italie. Fait prisonnier, François Ier passe une année en captivité à Madrid, puis, libéré, il renie ses engagements forcés. Entretemps, le pape, jouant sur le désir de revanche du Valois, fonde une nouvelle ligue anti-impériale appelée la " Sainte Ligue de Cognac " (1526) à laquelle se rallient, outre de roi de France, la Florence des Médicis, Milan, Venise, Gênes et l'Angleterre. Au printemps 1527, occupé personnellement à combattre les luthériens et les Ottomans, Charles Quint décide d'une intervention armée rapide contre l'État pontifical (pour éviter l'armée de la Ligue), expédition à nouveau confiée au Connétable de Bourbon qui bénéficie de 35'000 hommes - des Espagnols, des Italiens et des lansquenets luthériens allemands - pour affronter les 5000 soldats défendant la ville de Rome. Grâce au sacrifice des gardes pontificaux, Clément VII peut se réfugier dans le château Saint-Ange en empruntant un souterrain tandis que les mercenaires impériaux pénètrent massivement dans la ville. Le SAC DE ROME (6 mai 1527) par des soudards non payés depuis des mois, avides de butin, ivres et dépourvus de commandant - car le Connétable a succombé à un coup d'arquebuse - va s'étirer pendant presque une année : Rome ne sera évacuée qu'en février 1528. En plus de dommages incalculables au patrimoine artistique, la Ville sainte sera réduite de 55'000 à 11'000 habitants (en incluant les dévastations de la peste dues aux cadavres non enterrés). Le pape a capitulé après six mois et quitté clandestinement Saint-Ange pour Orvieto.
Affaiblies par la malaria et l'échec du siège de Naples, les troupes de la Ligue se sont retirées, mais François Ier poursuit le combat dans la décennie qui suit, allant jusqu'à s'allier avec les princes protestants allemands (1531) et même avec le " Grand Turc ", Soliman le Magnifique (1536), toujours dans le vain espoir de terrasser Charles Quint et les cités italiennes. Il contracte en 1543 l'alliance du croissant et du lys avec les armées du corsaire Barberousse/Khayr ad-Dîn (dont la marine ottomane est basée à Alger) qui s'installent à Toulon. La France est alors la seule nation d'Occident à faire alliance avec l'empire ottoman ... tout en dénonçant hypocritement les " Sarrasins " qui sont aux portes de Vienne. À la mort de François Ier, son fils HENRI II poursuit le conflit contre le Saint-Empire de Charles Quint, puis contre Philippe II d'Espagne. Après l'échec d'une onzième et dernière campagne en Italie, en 1557-1559, Henri II abandonne les prétentions territoriales de ses prédécesseurs pour s'occuper de son royaume exsangue et signe la paix du Cateau-Cambrésis avec les Habsbourg en 1559, paix qui entérine l'hégémonie de l'Espagne sur la Péninsule italienne. Les guerres de Religion en France commencent trois ans plus tard.

6.1. La France et l’Espagne se disputent la Péninsule : épisodes divers de 1494 à 1559

1910Il sacco di Roma (Le Sac de Rome) (IT)
Società Italiana Cines (Roma), Roma, 242 m. - En mai 1527, commandées par Charles III de Bourbon, les troupes espagnoles, italiennes et les lansquenets luthériens de Charles-Quint assiègent Rome, saccagent la ville et massacrent la population tandis que le pape Clément VII se réfugie pendant six mois dans le château Saint-Ange. Dans la mêlée sanglante, le duc Renzo da Ceri tente vainement de sauver sa fiancée Giulia Vallati, abattue par un coup de mousquet. Filmé autour du château Saint-Ange. - GB, US : The Sacking of Rome.
1911Bayard à Brescia (FR)
Établissement L. Gaumont S.A. (Paris), 265 m. - Lors de la deuxième campagne d'Italie menée par Louis XII, Bayard, le " chevalier sans peur et sans reproche ", est blessé au siège de Brescia en 1512.
1911Raison d'État. Après la bataille de Pavie (1525) (FR)
Paul Gavault/Le Film d'Art (Paris), 318 m. - av. Claude Garry (François Ier), Dorival/Monteaux (Charles Quint), Suzanne Revonne (Béatrix). - En 1525, François Ier est blessé tandis qu'il combat les troupes de Charles Quint à Pavie. Recueilli par un châtelain du voisinage, il s'éprend de Béatrix, la fille de son hôte. Alors qu'il se constitue prisonnier à Madrid, le roi ne parvient pas à oublier celle qu'il aime et la fait venir à ses côtés. Mais pour sauver l'honneur de la France, il est contraint d'épouser la sœur de Charles Quint. Béatrix se sacrifie à la raison d'État et se suicide dans un bassin.
1912Le Reître (FR)
Série d'Art-Pathé Frères, 285 m. - av. Louis Ravet (cpt. Ozzardo).
Synopsis : En 1559, Ozzardo, capitaine d'une compagnie de cavaliers mercenaires, va se mettre à la disposition du roi de France, François II, lorsqu'un accident de cheval interrompt son voyage. Il est recueilli au château du marquis de Tosti dont, bientôt rétabli, il enlève la fille Odette, la fiancée du jeune duc de Palerme. Son complice Godefroy, pris de pitié pour la malheureuse, tente de la défendre, mais il est blessé. Pour se venger, Godefroy dénonce Ozzardo aux châtelains de Tosti. Odette est délivrée et Ozzardo finit ses jours dans une oubliette.
1912Un tragique amour de Mona Lisa (La Joconde) (FR) d'Albert Capellani
Société Cinématographique des Auteurs et Gens de Lettres (S.C.A.G.L.)-" Série d'Art " Pathé Frères S.A. (Paris) no. 5008, 550 m. (dont 467 m. en couleurs). - av. Claude Garry (François Ier), Jacques Grétillat (Léonard de Vinci), Aimée Raynal (Mona Lisa Del Giocondo), Blanche Barat (la Belle Ferronnière), Stacia Napierkowska.
Synopsis : À Florence vers 1506, François Ier, las de l'amour de la Belle Ferronnière, s'est épris de Mona Lisa, surnommée la Joconde, femme du seigneur Francesco Del Giocondo. Tandis que Léonard de Vinci cherche à fixer sur la toile le sourire de la belle, le roi, trompant la vigilence de sa maîtresse, assiste en cachette aux séances de pose. La Ferronnière les surprend et accuse sa rivale d'hérésie devant le Conseil des Dix. Mona Lisa est emprisonnée. Léonard, qui l'aime en secret, supplie le roi de France d'intervenir, ce qu'il accepte en échange du tableau. Ne pouvant se résigner à la perte de son chef-d'œuvre, le peintre s'introduit furtivement chez le roi pour récupérer sa toile et arrive à temps pour empêcher la Ferronnière de le détruire dans un accès de fureur jalouse. Mona Lisa parvient à s'échapper, dénonce la Ferronnière qui tombe en disgrâce auprès du roi et assiste dépitée au triomphe de sa rivale.
Filmé aux studios de Vincennes, le scénario du jeune Abel Gance, 21 ans, montre avec humour et un certain à-propos comment le célèbre tableau, alors disparu du Louvre et recherché mondialement (il a été dérobé en août 1911 par le vitrier italien Vincenzio Perugia et ne sera retrouvé qu'en décembre 1913), est venu enrichir les collections nationales. En réalité, peinte entre 1503 et 1506, La Joconde ne quitta jamais Léonard de son vivant. Il l'emporta probablement à Amboise en 1516 où François Ier, son nouveau mécène, le fit venir, acheta la toile et l'installa à Fontainebleau. - IT : Un tragico amore di Monna Lisa, la Gioconda.
1920Il sacco di Roma / Clemente VII e il sacco di Roma (Le Sac de Rome) (IT) d'Enrico Guazzoni et Giulio Aristide Sartorio
Guazzoni-film (Roma), 2311 m./74 min. - av. Ida Magrini (Tullia d'Aragon), Bepo A. Corradi (Ottavio Passeri), Giuseppe Majone-Diaz (le pape Clément VII), Pio Boscaini (le cardinal Pompeo Colonna), Isa de Novegradi (Flaminia), Raimondo Van Riel (le condottiere Goffredo dit Molosso), Silvia Malinverni (Flaminia Astalli), Livio Pavanelli (Sandro), Carlo Simoneschi (Fusaro), Irma Julians, Haydée Mercatali, Attilio Boschi, Tullio Ferri.
Synopsis : En 1527, le cardinal Giulio de' Medici devient pape sous le nom de Clément VII et excommunie son grand rival, le cardinal Pompeo Colonna. Pour se venger, ce dernier incite Charles Quint à envahir Rome en mai, avec l'aide du traître Fusaro. Alors que la ville est saccagée par l'armée impériale qui tue, vole et viole, le condottiere Goffredo (dit Molosso) profite de son pouvoir pour se venger sur Flaminia Astalli qui aime son rival, le jeune ciseleur Ottavio, tandis que le pape se réfugie dans son château de Saint-Ange. Goffredo ne pouvait faire céder Flaminia, l'offre à ses lansquenets ivres, mais Ottavio la sauve et la soldatesque furieuse se retourne contre Goffredo qui est tué. Après six mois, pris de scrupules, le cardinal Colonna se réconcilie avec le Saint-Siège, tandis que Flaminia quitte le couvent où elle s'était enfermée pour épouser Ottavio. - Une fresque réalisée et produite par Guazzoni, le grand spécialiste des reconstitutions spectaculaires à l'italienne (La Gerusalemme liberata 1911 et 1918, Gaio Giulio Cesare en 1914, Quo Vadis en 1915, Madame Tallien en 1916, Fabiola en 1918, Messaline en 1923) sur les terrains des studios romains de la Via Morgagni ; les décors pharaoniques sont peuplés de milliers de figurants et le film récolte un immense succès populaire. - GB : The Sack of Rome.
Les mercenaires du connétable de Bourbon assiègent le château Saint-Ange (« Il sacco di Roma », 1953).
1953Il sacco di Roma (Le Sac de Rome) (IT) de Ferrucio Cerio
Mario Francisci/Laura Film (Roma), 98 min. - av. Pierre Cressoy (Massimo Colonna), Hélène Remy (Angela Orsini), Luigi Tosi (Benvenuto Cellini), Alfredo Varelli (le pape Clément VII), Franco Fabrizi (Fanfulla da Lodi), Aldo Fiorelli (Renzo da Ceri), Bruno Baschiera (le Connétable Charles III de Bourbon), Valerio Tordi (Ludovico Orsini), Vittorio Sanipoli (Tancredi Serra), Annamaria Bugliari (Giulia), Lina Battaglini (Adriana Orsini), Nora Bellinzaghi (Eleonora Orsini), Aldo Bettoni (Antonio Orsini), Mimo Billi (le colonel Frundsberg), Bettina Metcalf Bugnano (Maria-Luisa Orsini), Maurizio Di Nardo (Ottavio Orsini), Mario Ferrari (l'évêque Ghiberti), Nino Marchetti (col. Avilano), Valerio Tordi (Ludovico Orsini).
Synopsis : En 1527, alors que les familles Orsini et Colonna s'entredéchirent, les troupes espagnoles et les lansquenets allemands du Connétable de Bourbon s'amassent sous les murs de Rome. Les jeunes Angela Orsini et Massimo Colonna, les deux représentants des familles rivales, s'aiment et se marient en secret, mais pendant la cérémonie, le père d'Angela fait irruption et défie Massimo en duel. Massimo évite la rapière du vieil Orsini, mais ce dernier est tué par le poignard d'un tueur à gages de Tancredi Serra, l'ambassadeur d'Urbino qui a vainement réclamé la main d'Angela. Massimo est obligé de fuir Rome, mais y retourne pour défendre la ville assiégée. Il conclut auparavant un accord de paix avec les Orsini pour prouver son innocence et son amour pour Angela. La ville est prise et les derniers résistants, dont le peintre Benvenuto Cellini, se réfugient au château de Saint-Ange. Massimo, leur chef, parvient à briser le cercle des assiégeants grâce à l'appui du fameux condottiere Fanfulla da Lodi et les lansquenets quittent la Ville Sainte dévastée. Pendant ce temps, Angela a appris du sicaire mourant de Tancredi les raisons du meurtre de son père et plus rien ne peut désormais empêcher son mariage avec Massimo. - Une production cinématographiquement terne mais à la figuration importante tournée en extérieurs (en noir et blanc) dans la vieille ville de Rome et au château Saint-Ange, avec reconstruction des remparts sur les terrains du studio. - DE : Die Plünderung Roms, BE : Du sang sur Rome, US : The Barbarians, The Pagans.
1956® (tv) Face of Judas (US) de William Berke. - av. Alexander Scourby (Leonardo da Vinci), Greg Morton (Ludovico Sforza dit le Maure, duc de Milan). - Léonard de Vinci tente de stopper l'invasion de Milan par les armées françaises en inventant un canon géant. Cf. chap. 8.2
1957Il diavolo nero (Le Masque noir) (IT) de Sergio Grieco
Ottavio Poggi/P. O. Film, 82 min. - av. Gérard Landry (le Masque noir alias Osvaldo de Marzi), Milly Vitale (Isabella), Maurizio Arena (le comte Ruggero), Andrea Aureli (Lorenzo di Roccabruna, duc de Montenero), Nadia Gray (la duchesse Lucrezia, sa femme), Leonora Ruffo (Stella), Nino Crisman (Don Pedro).
Synopsis : Le cruel et cynique duc Lorenzo de Montenero ayant accepté de collaborer avec l'envahisseur espagnol, la résistance aux lansquenets de Charles Quint qui pillent le pays s'organise sous la direction du mystérieux Masque noir. Afin d'assurer leur pouvoir, le duc et son épouse, Lucrezia, projettent de marier leur nièce Isabelle avec le prince de Tolède, neveu de Charles Quint, dont ils attendent la visite. Mais le Masque noir intervient pour empêcher l'arrivée du prince et révéler que la véritable nièce de Lorenzo est Stella. Le duc fait saisir et torturer cette dernière pour connaître l'identité du Masque. Ce dernier apparaît, c'est Osvaldo de Marzi, que tout le monde à la cour prenait pour un couard insignifiant. Il tue Lorenzo et redonne à Stella, véritable duchesse de Montenero, son titre et ses biens. - Cape et d'épée de routine en Supercinescope et noir et blanc, selon le schéma habituel. - DE : Der schwarze Teufel, US : The Black Devil.
1957Il corsaro della mezzaluna / La Belle et le Corsaire (IT/FR) de Giuseppe Maria Scotese
Enzo Merolle/Glomer Film (Rome)-Sofradis (Paris), 95 min. - av. John Derek (Nadir el-Krim alias Paul de Vallenera), Gianna Maria Canale (Catherine d'Autriche, Infante d'Espagne), Ingeborg Schöner (Angela), Alberto Farnese (Alonso De Carmona / Hugo van Berg), Paul Müller (l'empereur Charles Quint), Fausto Guerzoni (maître Anselmo), Raf Mattioli (Vasco), Camillo Pilotto (le baron Alfonso di Camerlata), Piero Giagnoni (Antonio), Gianni Rizzo (le vicomte de Grand), Yvette Masson (Rosa), Ignazio Leone (Nicola), Amina Pirani Maggi (la nourrice Gertrude), Fanny Landini (la marquise de Gredon), Alberto Varelli (Tatun), Silvio Lillo (Vazquez), Alberto Sorrentino.
Synopsis : C'est déguisé en troubadour que le corsaire barbaresque Nadir El-Krim - né Paul de Vallenera - pénètre dans le château du baron Camerlata, en Italie en 1529, au moment où ce dernier, quoique fort désargenté, est contraint de loger Catherine d'Autriche (1507-1578), la sœur de l'empereur Charles Quint. Pendant la réception donnée en l'honneur de l'illustre visiteuse, les hommes de Nadir s'emparent du château. Le corsaire exige que la duchesse le suive en otage sur son bateau, mais c'est Angela, la douce nièce du baron, fiancée contre son gré au chef des gardes, l'ignoble Carmona, qu'il emmène sans s'en douter et à qui il révèle sa véritable identité... Car Nadir n'est pas un vrai " infidèle " : c'est un noble qui a pris l'habit corsaire pour se venger de Carmona, l'homme qui a jadis trahi et ruiné sa famille ; or le félon est au château. Charles Quint arrivant avec ses troupes, les corsaires se retrouvent à leur tour assiégés à l'intérieur du château. Nadir s'enfuit à travers les dédales de la forteresse où il est sauvé par Angela. Il réapparaît devant Charles Quint, dévoile la véritable identité de Carmona et le tue en duel. - Un bande mineure mais assez distrayante, avec dynamisme et clins d'œil, filmée en Ferraniacolor et Totalscope aux studios IN.CI.R.-De Paolis, à l'Istituto nazionale Luce à Rome, à Tor Caldara (plage d'Anzio) et au château de Santa Severa à Santa Marinella (Latium). - ES : El corsario de la Media Luna, DE : Der Korsar vom roten Halbmond / Die Lady und der Pirat, US : Pirate of the Half Moon.
1957Il conte di Matera / Il tiranno (Sous les griffes du tyran) (IT) de Luigi Capuano
Fortunato Misiano/Romana Film, 88 min. - av. Virna Lisi (Greta Tramontana di Casamaiora), Giacomo Rossi Stuart (Paolo de Bresci), Otello Toso (le comte Rambaldo Tramontana di Casamaiora, seigneur de Guardiavalle), Paul Müller (Filiberto), Wandisa Guida (Gisella de Bresci), Aldo Bufi Landi (le marquis Mario del Balzo di Vallecupa), Nietta Zocchi (la duègne de Greta), Armando Magliari (Antonio), Pietro De Vico (Golia), Erminio Spalla (son ami), Elena Sedlak (la danseuse), Nero Bernardi (le marquis Taldi), Edoardo Toniolo (le comte Ruggi), Emilio Petacci (le vieux duc Bressi), Pasquale De Filippo (Alfredo), Carlo Tamberlani (l'architecte).
En mars 1513, en Italie méridionale voisinant la Calabre. S'appuyant sur les forces espagnoles de Ferdinand le Catholique, victorieuses après la prise de Naples (alliée aux Français), le renégat Tramontana rallie les vainqueurs, chasse la famille régnante de Bresci et s'octroie le gouvernement de Matera. Mais Paolo, le fils du duc de Bresci que l'on croyait mort au combat, revient. Il organise dans l'ombre la résistance, mais il s'éprend de Greta, fille de Tramontana. L'amour sera plus fort que les haines politiques. Et quand Tramontana, tué par son âme damnée Filiberto, aura payé ses crimes et les Bresci récupéré leurs biens, les amoureux pourront unir leurs destins. - Modeste bande d'aventures filmée en Totalscope noir et blanc au château Ruspoli à Vignanello, à Matera (Basilicata), à Ronciglione et aux studios Titanus-Appia à Rome.
1958Il pirata dello Sparviero Nero / Le Pirate de l'Épervier Noir (IT/FR) de Sergio Grieco
Carlo Pescino, Guido Paolucci/Emmepi Cinematografica-Comptoir Français de Productions Cinématographiques (CFPC), 92 min. - av. Gérard Landry (cpt. Riccardo), Mijanou Bardot (Elena de Monteforte), Ettore Manni (Giovanni), Andrea Aureli (Manfredo di Monteforte), Pina Bottin (Eva, sa maîtresse), Eloisa Cianni (Stella, sœur de Riccardo), Germano Longo (Marco).
Synopsis : Vers 1550, les troupes françaises et espagnoles se battent sur le sol italien. Manfredo di Monteforte en profite pour renverser son cousin, souverain légitime du duché dont il s'empare grâce à l'aide de la France. Il exile son cousin, sa fille Elena et son petit fils Ettore, héritier du duché, dans un village au bord de la mer, village qu'il fait anéantir par des pirates sarrazins à sa solde. Le duc est tué, son fils enlevé, mais Elena est sauvée par son amoureux, l'écuyer Riccardo, qui prend le commandement d'un navire corsaire du nom de l'Épervier Noir, ancré dans une île secrète. Riccardo retrouve le petit Ettore en vie, caché par des paysans, et venge le duc assassiné. - Mijanou Bardot, la sœur cadette de Brigitte Bardot, tente sa chance à l'écran dans ce produit de routine filmé en Ferraniacolor et Supercinescope aux studios Pisorno à Tirrenia (Pise) et au château Caetani à Sermoneta. - US : The Pirate of the Black Hawk, DE : Der Korsar von Monte Forte, ES : El Gavilán Negro.
1958/59Il cavaliere senza terra (Le Chevalier sans terre) (IT) de Giacomo Gentilomo
Dino Santambrogio/Diamante Film, 111 min./86 min. - av. Gérard Landry (Rolando), Constance Smith (Laura di Monforte, nièce de Ruggero), Alberto Farnese (Rizziero, duc de Villalta), Giacomo Rossi Stuart (Ruggero di Monforte), Valeria Fabrizi (la comtesse de Holten), Wandisa Guida, Franco Fantasia, Ivano Stacioli, José Jaspe, Gino Buzzanca, Nino Marchesini, Renato Montalbano, Mario Passante, Pietro Tordi.
Synopsis : Pendant les guerres d'Italie, le capitaine Rolando dit " Roland sans Terre ", soldat de fortune, fuit l'ennemi avec ses mercenaires et se réfugie pour la nuit dans un cloître. Il y rencontre clandestinement l'aristocrate Ruggero di Monforte dont la famille a été dispersée après que le sinistre duc Rizziero de Villalta se soit emparé de ses terres. Rolando promet de libérer la nièce de Ruggero, la belle Laura que l'usurpateur garde prisonnière et qu'il compte épouser. Dans le château de ce dernier, Laura prend Rolando pour l'assassin de son oncle et refuse d'écouter l'aventurier qui s'est introduit dans ses appartements costumé en marchand. Rolando est arrêté et incarcéré, mais il parvient à s'évader avec ses compagnons d'infortune quand il apprend que Rizziero héberge le roi de France, François Ier, et qu'il a l'intention de l'assassiner durant la nuit. Il sauve le monarque français, parvient à tuer Rizziero et, le roi lui ayant offert en gratitude le duché de Monforte, il peut serrer Laura dans ses bras. - Le scénario de ce petit film en Supercinescope et Ferraniacolor est tiré d'une nouvelle de Vittorio Nino Novarese, le costumier de Cleopatra de J. L. Mankiewicz. - DE: Kastell der Verräter, US (tv): Knight Without a Country, ES: El caballero disterrado.
1961Capitani di ventura [Capitaines mercenaires] (IT) d'Angelo Dorigo
Aldo Bianchi/Artix Cinematografica, 89 min. - av. Gérard Landry (Brunello Montenotte), Mario Petri (le cpt. Hans), Wandisa Guida (la duchesse Belinda di Tolfa), Franca Parisi (Rosalba), Paul Muller (le comte Falcino Castrese), Raf Baldassare (Michele), José Jaspe (Leonardo della Cagnotta), Andrea Fantasia (le comte Romualdi), Nino Musco (le père de Michele), Cesira Vianello (la mère de Michele), Lido Pini (Mastro Baldo), Benito Stefanelli, Marisa Bandini, Franco Odoardi, Gianni Loti.
Synopsis : Vers 1500, le Saint-Siège charge le prince Giuliani de recueillir auprès du comte Romualdi d'Ancône un trésor qui lui a été confié par le primat de l'Église d'Orient. En traversant un col de montagne, le convoi du prince est attaqué par des mercenaires slaves et allemands du capitaine Hans. Dans l'assaut, toute l'escorte du prince Giuliani est tuée et lui-même capturé. Le comte Falcino Castrese, un complice de Hans, entre ainsi en possession des lettres de créance du pape et, se faisant passer pour Giuliani, il parvient à s'emparer du trésor. Ayant découvert la tromperie, le comte Romualdi charge Brunello Montenotte, un aventurier mercenaire, de récupérer le trésor destiné au pape à Rome. Le condottiere libère Giuliani, arrête Hans et tue Fulcino après avoir sauvé la jolie Rosalba de ses griffes. - Niaiserie filmée aux Inter Studio à Rome en Totalscope et Ferraniacolor. - US (tv) : Rampage of Evil.
1962Il capitano di ferro / Zeljezni kapetan (Le Capitaine de fer) (IT/YU) de Sergio Grieco
Jean Licastri Papè, Lello Luzi/Taurisano Film (Roma)-Dubrava Film (Zagreb), 88 min. - av. Gustavo Rojo (Furio, le Capitaine de Fer), Barbara Steele (Floriana), Mario Petri (Gualtiero von Rauchwitz), Fred Williams (Leopold), Susan Terry [=Teresa Terroni] (Duska, la gitane), Leopoldo Valentini (Tolmino), Andrea Aureli (le marquis de Roccabruna), Pasquale Basile (le Maure), Lilly Darelli (Béatrice), Fedele Gentile (le comte Alessandro Di Gausstalla), Nando Angelini, Reija Basic, Antonio Basile, Aldo Cecconi, José Gregorin.
Synopsis : En 1527, en route pour Rome et pour capturer le pape Clément VII, l'avant-garde des troupes du Connétable de Bourbon que commande le cruel Gautier von Rauchwitz pille les villages et massacre la population. Le jeune Furio, surnommé le Capitaine de Fer, découvre que sa famille entière a été exterminée. Il entre au service du comte de Guastalla et traque sans pitié Rauchwitz à la pointe d'une troupe de mercenaires. Il enlève la maîtresse du criminel, la troublante Floriana qu'il a bien connue autrefois et avec laquelle il renoue, au désespoir de Duska, une petite gitane amoureuse. Puis Furio affronte en bataille les lansquenets de von Rauchwitz et extermine la racaille. - Aventures de routine - mais enjolivées par Barbara Steele, l'inquiétante beauté anglaise qui vient de faire sensation dans Le Masque du démon de Mario Bava (1960) et The Pit and the Pendulum de Roger Corman (1961) - le tout servi avec des extérieurs en Yougoslavie, en Cinemascope et Eastmancolor. - ES : La venganza de los mercenarios, DE-RDA : Der eiserne Capitano, US (tv) : Revenge of the Mercenaries.
1963® Il magnifico avventuriero / Le avventure di Benvenuto Cellini / El magnifico aventurero / L'Aigle de Florence (IT/ES/FR) de Riccardo Freda. - av. Brett Halsey (Benvenuto Cellini), Diego Michelotti (Charles Quint), Bernard Blier (le pape Clément VII), José Nieto (Charles III, Connétable de Bourbon). - Le sculpteur Cellini organise la défense du château Saint-Ange, assiégé par les troupes de Charles Quint, mais ne peut empêcher le sac terrible de la ville. Il arquebuse le Connétable de Bourbon qui a pillé, incendié et volé à l'insu de l'empereur, puis, chargé par Clément VII d'une offre de paix, il parvient à la transmettre à Charles Quint sous un déguisement de moine tout en trucidant les traîtres qui ont livré la Ville Sainte à l'ennemi. - Cf. chap. 8.5
1964(tv) Bayard / Le Chevalier Bayard (FR) mini-série de Claude Pierson
Crécifilms-Radio-Télévision Française (RTF) (1e Ch. 16.1.-9.4.64), 13 x 25 min. - av. René Roussel (Pierre Terrail LeVieux, seigneur de Bayard), Michel Forain (Georges Terrail LeVieux dit Piquet, son frère aîné), Philippe Drancy (Charles VIII), Anne Tonietti (Blanche de Savoie), Jacques Maréchal (Charles Ier, duc de Savoie), Paul Bonifas (Aymon Terrail LeVieux, père de Bayard), Thérèse Godon (Dame Hélène, son épouse), Clément Thierry (Jacques de Mailles), Bernard Murat (Coligny), Jean Degrave (le marquis de Mantoue), Michel Bertay (Gonzalve de Cordoue), Bernard Lajarige (l'abbé d'Aynay), Georges Aminel (Ludovic le More), Yves Arcanel (comte de Ligny), Georges Beauvilliers (Jacques Greysin), Marius Malbruit (Amyot), Fernand Berset (Guillaume), Claude Aldier (la marquise de Saluces), Victor Lanoux (Bellabre), Roland Danyck (Monjoie), Dominique Valensi (Ghislaine de Pontcharpa), Charles Millot (l'astrologue Centenius).
Les exploits de Pierre Terrail, seigneur de Bayard en Dauphiné, qui rêve de devenir un grand chevalier. En 1494, il combat à Florence pendant la première campagne d'Italie, puis se rend à Milan en 1500 lors de la deuxième campagne d'Italie. Il y est fait prisonnier par Ludovic le More, s'évade et combat les Espagnols à Voghera et à Minervino. En décembre 1503, après la défaite de Cérignole, l'armée française de Louis XII se regroupe près de Naples, sur la rive nord du Garigliano, face au camp espagnol que commande Gonzalve de Cordoue. Ayant défendu seul l'accès d'un pont contre deux cents Espagnols, Bayard est nommé écuyer du roi de France.
Série en noir et blanc destinée à la jeunesse, dont le héros est campé par René Roussel, un comédien qui s'est mesuré à l'épée contre Jean Marais dans Le Bossu, Le Capitan et Le Miracle des loups d'André Hunebelle. Bayard est un des tout premiers feuilletons historiques de la télévision française. Si Du Guesclin est le héros de la guerre de Cent Ans, au XIVe siècle, Bayard (1476-1527) est son pendant pour les bien inutiles guerres d'Italie ; tous deux occupent une place de choix dans les manuels scolaires de l'Hexagone. Après l'épisode légendaire du pont de Garigliano qui clôt ce feuilleton, Bayard obtient la soumission de Gênes (1507), participe à la bataille d'Agnadel, est blessé au siège de Brescia (1512) et prend part à la bataille de Ravenne. Il s'illustre au siège de Pavie, lutte contre les Anglais en Artois, sacre François Ier chevalier à Marignan (1515), tient tête à Charles Quint durant le siège de Mézières et finit tué en Italie par un arquebusier en traversant la Sesia. Contrairement à la plupart de ses pairs, Bayard ne fut jamais avide de pillages et fit preuve de beaucoup d'humanité. Dans ses grandes lignes, le scénario de Daniel Martin s'inspire de La très joyeuse et très plaisante histoire du gentil seigneur de Bayart, le bon chevalier sans peur et sans reproche rédigé en 1527 par Jacques de Mailles, compagnon d'armes, archer et secrétaire de Bayard, récit qui est à l'origine de la renommée de ce personnage hors pair symbolisant les valeurs de la chevalerie française de la fin du Moyen Âge. Disons charitablement qu'on ne peut en dire autant du présent feuilleton, condamné aux oubliettes. - Pour plus de détails, cf. France, Renaissance, chap. 9.
Episodes : 1. " L'Ours " - 2. " L'Épreuve " - 3. " Piquet le page " - 4. " Le Message " - 5. " Le Tournoi de Vauldray " - 6. " La Provocation " - 7. " Une affaire criminelle " - 8. " Le Manchon " - 9. " Ludovic le More " - 10. " Les Révoltés de Voghera " - 11. " Le Duel " - 12. " Le Trésorier espagnol " - 13. " Le Pont de Garigliano ". - DE : Der Ritter Bayard.
1975® (tv) L'assedio di Firenze (IT) d'Ugo Gregoretti, 64 min. - av. Mario Brusa, Pierangelo Civera, Lou Castel, Piero Gerlini, Tonino Bertorelli, Maurizio Manetti, Graziano Giusti, Dante Biagioni, Luigi Palchetti. - Florence assiégée par Charles Quint en 1530, av. Michel-Ange, Machiavel. - cf. Florence, chap. 4.7
1978(tv) Le Connétable de Bourbon (FR) de Jean-Pierre Decourt
Série " Les Grandes Conjurations ", FR3-Télécip (FR3 23.9.78), 1h30 min. - av. Nicolas Silberg (Charles III, duc de Bourbon), Jacques Frantz (François Ier), Judith Magre (Louise de Savoie, mère du roi), Daniel Colas (Charles Quint), Bernard Lavalette (Saint-Vallier), Yolande Folliot (Diane de Poitiers), Laurence de Monaghan (Claude de France), Lise Delamare (Anne de France [Anne de Beaujeu]), Daniel Grimm (Pierre Terrail, seigneur de Bayard), Jean Leuvrais (le vice-roi de Lannoy), Robert Party (M. de Beaurain), Thierry Dewavrin (Matignon), Patrick Laval (Pomperant), Robert Benoît (Philibert de Châlon).
Premier épisode d'une série de six téléfilms retraçant les complots ou alliances ayant marqué l'histoire. Celui-ci, écrit par Jean-François Chiappe, est consacré à Charles III de Bourbon (1490-1527), le dernier des grands féodaux français pouvant s'opposer au roi lui-même, son cousin. Dépourvu d'héritier et ses possessions bourbonnaises et auvergnates ayant été confisquées scandaleusement par la Couronne, Bourbon engage des négociations avec Charles Quint (1523) et doit s'enfuir, accusé de trahison. Il est nommé lieutenant général de l'Empereur en Italie, combat les Français, remporte la bataille de la Sesia (où meurt Bayard), envahit la Provence, assiège Marseille, enfin bat et fait prisonnier François Ier à la bataille de Pavie. Abandonné par Charles Quint qui ne veut pas satisfaire ses ambitions, il met le siège devant Rome et meurt pendant l'assaut. - Une évocation somptueuse, un peu lourde mais d'une rigoureuse exactitude historique, illustrant la naissance d'une ère où la raison d'État prime sur la foi jurée : le connétable, homme du serment au suzerain, n'obéit que si ce dernier respecte cette foi. - Filmé aux studios des Buttes-Chaumont.
Rutger Hauer (à dr.) et ses mercenaires sans foi ni loi dans « Flesh + Blood » de Paul Verhoeven.
1985* Flesh+Blood / Los señores del acero (La Chair et le Sang) (US/NL/ES) de Paul Verhoeven
Gijs Versluys, José Antonio Sáinz de Vicuña/Orion Pictures-Riverside Pictures-Impala Producciones S.A. (Madrid), 128 min. - av. Rutger Hauer (Martin), Jennifer Jason Leigh (Agnes), Tom Burlinson (Steven), Jack Thompson (cpt. Hawkwood), Fernando Hilbeck (le comte Arnolfini), Susan Tyrrell (Celine), Ronald Lacey (le cardinal), Brion James (Karsthans), John Dennis Johnston (Summer), Simón Andreu (Miel), Bruno Kirby (Orbec), Kitty Courbois (Anna), Marina Saura (Polly), Hans Veerman (le père George), Jake Wood (Little John), Héctor Alterio (Niccolo), Blanca Marsillach (Clara), Nancy Cartwright (Kathleen), Jorge Bosso (Sterz), Mario De Barros (Hermann), Ida Bons (Roly Poly), Jaime Segura (le seigneur du château), Bettina Brenner (la châtelaine), Siobhan Hayes (leur enfant).
Synopsis : En 1501, détachés des troupes de Charles Quint, des mercenaires sont engagés par le comte Arnolfini pour réconquérir ses terres et sa capitale contre la promesse d'un droit de pillage. Une fois la ville investie, Arnolfini se parjure, faisant désarmer et chasser les mercenaires. Fous de colère, ceux-ci se transforment en reîtres sans foi ni loi, dévastant le pays sous le commandement de Martin, le plus brutal d'entre eux, et un écclésiastique illuminé, prêtre défroqué autoproclamé cardinal et qui manipule son entourage par des signes " miraculeux " ; il impose le " christianisme " par l'épée et tue les " incroyants " qui le mettent en cause. Martin attaque et blesse Arnolfini, puis enlève involontairement la toute jeune princesse Agnes, fiancée au fils du comte, le timide et érudit Stephen. Il viole Agnes en public et en fait sa compagne, ce qu'elle accepte pour être protégée des autres ; une étrange relation, faite de fascination et de dépendance, s'établit entre eux, Agnes s'attachant à son ravisseur qui se découvre amoureux. Furieux, Stephen force le capitaine Hawkwood, jadis au service du comte, à l'aider à reprendre sa promise et fait assièger le château abandonné où les maraudeurs de Martin et leurs filles à soldats se sont retranchés pour y vivre une forme de communautarisme. Savant herboriste et admirateur de l'ingénieur militaire Léonard de Vinci, Stephen fait construire des machines de guerre sophistiquées pour entrer dans la place forte, mais il est blessé, capturé et passe pour mort. Hawkwood catapulte alors dans l'enceinte des lambeaux d'un chien atteint de la peste. Bientôt, tous les occupants sont contaminés, sauf Martin, Agnes et Stephen. Martin est désavoué par les siens et jeté dans un puits d'où le sort Stephen, allié temporaire. Arnolfino ordonne l'attaque du château et tous les soudards et leurs compagnes trouvent une mort violente. Les deux rivaux s'affrontent sauvagement pour Agnes et Martin disparaît dans les flammes de l'édifice. Tandis que les fiancés sont à nouveau réunis, Agnes, pleine de regrets, aperçoit Martin : l'homme qui la désirait au point de la tuer surgit, indestructible, du château en feu.
Enfant terrible du cinéma européen avant de devenir durant quinze ans le " Hollandais violent " d'Hollywood (RoboCop, Basic Instinct avec Sharon Stone, Starship Troopers), cynique, provocateur et iconoclaste, Paul Verhoeven invente un univers crépusculaire où souiller la chair et répandre le sang sont les divertissements quotidiens d'une meute sans morale ni religion, qui sent confusément toutes les valeurs occidentales s'écrouler. Mais à bien des égards, les valeurs de ses mercenaires cupides et libidineux semblent plus nobles que celles des nobles eux-mêmes, ayant l'habitude de tout partager ; leurs souffrances physiques (l'enfant mort-né) et leurs liens affectueux avec leurs catins sont montrés avec humanité. Verhoeven obtient d'Orion Pictures (USA) un budget de 7,5 millions de dollars, plus une participaton hispano-hollandaise et l'autorisation de tourner en Espagne, devant les remparts d'Avila (Puerta de Carmen), dans les rues de Cáceres (Extremadure) et au château de Belmonte (Cuenca) en mars 1984. Au cours d'un tournage chaotique dû aux animosités d'un casting international qui se transforme en calvaire, Verhoeven retrouve pour la cinquième et dernière fois son acteur-fétiche et compatriote Rutger Hauer, mais celui-ci se fâche définitivement avec lui en raison du personnage trop négatif qu'il est contraint d'interpréter (Hauer sera le " répliquant " mémorable du Blade Runner de Ridley Scott). Le script, intitulé d'abord " Les Bouchers de Dieu (God's Own Butchers) ", n'hésite pas à céder aux anachronismes (guerre biologique, tank de bois armé d'une immense échelle dépliable, bombe roulante, bazookas primitifs) mais se base en même temps sur une documentation dense et sérieuse de l'historien néérlandais Johan Huizinga quant aux rapports humains et à la reconstitution du Cinquocento. Accessoirement, le film s'appuye sur l'histoire de l'anabaptiste Jean de Leyde qui, en 1534/35, s'empara de la ville de Münster (Westphalie) pour y imposer par la terreur une sorte de régime taliban à la fois théocratique et communiste avant la lettre, avec polygamie légalisée. Le personnage de Hawkwood renvoie à Sir John Hawkwood (1320-1394), un chef de mercenaires en Italie. " Cela fait quinze ans, proclame Verhoeven, qu'il " songe à réaliser un cinéma d'auteur qui ne ressemblerait à aucune histoire moyenâgeuse qu'on ait déjà vue ". Mais en fait, le cinéaste confond Moyen Âge (ère terminée depuis plus de deux siècles) et Renaissance, qui s'en veut la négation tout en propageant un marasme moral sans pareil. Le film se présente ainsi comme un livre d'images hyperviolentes, entre roman populaire à la Michel Zévaco et cauchemars de Jérome Bosch, brouillant les pistes et laissant la fin ouverte. C'est une avalanche de cris et de tueries auxquelles le cinéaste, illustrateur bigrement doué, confère une énergie rare. " Son style picaresque, écrit Olivier Père, les détails triviaux, le sens de l'action, l'anarchisme politique et anticlérical renvoient au cinéma de Sergio Leone, Sam Peckinpah ou Robert Aldrich " (Arte-Guide TV, 12.1.18). Comme on peut s'y attendre, le film essuie un revers au box-office tant européen qu'américain, mais sa facture, ses transgressions et l'ambiguïté morale très moderne des personnages lui gagnent son ticket d'entrée à Hollywood - jusqu'au jour où les studios se lasseront de sa critique acerbe du capitalisme américain et de son militarisme fascisant et que le cinéaste, privé de liberté créative, s'en retournera en Europe. Pour les uns une œuvre troublante et nauséabonde, pour les autres un film-culte. - IT : L'amore e il sangue, DE : Fleisch & Blut.
1988Sans peur et sans reproche (FR) de Gérard Jugnot
Gérard Jugnot, Jean-Claude Fleury/GPFI-Arturo Productions-Images Investissements-TF1 Films, 1h36 min. - av. Gérard Jugnot (Poquiert de Bellabre), Rémi Martin (Pierre Terrail LeVieux, seigneur de Bayard), Victoria Abril (Jeanne), Patrick Timsit (Charles VIII), Josiane Balasko (la servante), Romain Bouteille (François de Paule), Gérard Darmon (Jacques de Mailles), Ann Gisel Glass (Blanche de Savoie), Carole Brenner (Bernardine, sa dame de compagnie), Martin Lamotte (le dauphin Louis d'Orléans/Louis XII), Gérard Klein (de Fougas), Jean-Louis Foulquier (Louis d'Ars), Roland Giraud (le marquis Alonzo de Soto Mayor, dit le Charognard), Anémone (Rose), Ticky Holgado (l'inventeur Mignard de Parthode), Michel Blanc (Verdiglione, le chirurgien).
Synopsis : En 1494 au château de Carignan. En route pour Naples pendant la deuxième guerre d'Italie, Bellabre, un des capitaines de Charles VIII, est ridiculisé au cours d'un tournoi par un jeune inconnu, l'écuyer Pierre de Terrail. Au fil des batailles, Bellabre est impressionné par les prouesses de son protégé qui, de plus en plus performant, devient le légendaire Bayard, " chevalier sans peur et sans reproche ". Mais Charles VIII décède accidentellement et son successeur, Louis XII, promet Blanche, le grand amour de Bayard, au démoniaque Alonzo de Soto Mayor, un passionné de torture et d'Inquisition, afin d'unir la Savoie à la Castille. Or, Blanche est enceinte de Bayard, et ce dernier massacre Soto Mayor en combat singulier. Les alliances politiques étant renversées lors de la troisième guerre d'Italie, Bayard et Bellabre commandent l'arrière-garde de l'ost français, talonnés par les Aragonais. Blanche accouche d'une petite fille dans un chariot bâché immobilisé sur le pont du Garigliano en Campagnie, pont que Bayard défend seul contre l'armée espagnole ... qu'il finit par mettre en déroute (1503). Puis il contraint un curé à bénir son union secrète avec Blanche, contre la volonté du roi.
Une légende revue et corrigée par Gérard Jugnot, entre Charlie Hebdo et Hara Kiri (" on pille, on tue, on viole et on finit par s'attacher "). Cette troisième réalisation du comédien sent toujours l'école du café-théâtre, la troupe du " Splendid ". Mais s'agissant d'une comédie historique, le budget a grimpé (32 millions de francs) et la logistique est nettement plus lourde. Le tournage s'effectue au Portugal, au cœur de l'Estrémadure, dans la ville et la forteresse d'Óbidos et dans l'enceinte de l'abbaye cistercienne de Santa Maria de Alcobaça (Leira).
Partant du constat que la réalité historique peut être extravagante, sinon grotesque (du moins aux yeux du XXe siècle), Jugnot opte pour une sorte de " burlesque crédible ". Et comme l'époque baigne dans le sang, il cherche à détourner les horreurs par le rire. Les mercenaires français trucident allégrement tout ce qui bouge, les têtes décapitées volent, les arbres plient sous les grappes de pendus et l'Espagnol vante sa monstrueuse salle de torture en affirmant : " c'est ici que se dissipent les ténèbres du Moyen Âge. " Mignard de Parthode, un émule de Léonard de Vinci, invente des machines de guerre redoutablement contre-productives. La reconstitution est étonnamment documentée et soignée pour ce type de comédie, et ce n'est pas dans le non-sens parodique des Monty Python qu'il faut chercher ici une parenté un peu facile, mais dans la démythification irrévérencieuse d'un Richard Lester (The Three Musketeers version 1973). Si les gags portent, les rires fusent, Jugnot, contrairement à Lester, n'évite cependant ni la vulgarité ni le graveleux. Son film est sympathique mais hybride à force de partir dans tous les sens, de ne pas savoir choisir entre bouffonnerie déjantée et dénonciation caustique de l'Histoire, d'où son échec public. - Pour plus de détails, cf. France chap. 9.
1990® (ciné+tv) Cellini - una vita scellerata / L'Or & le Sang (IT) de Giacomo Battiato. - av. Wadeck Stanczak (Benvenuto Cellini), Max von Sydow (le pape Clément VII). - Cellini défend le pape au château Saint-Ange pendant le sac de Rome et tue le Connétable de Bourbon. - cf. chap. 8.5
1992Oro / Zoloto (IT/RU) de Fabio Bonzi et Leonid Bits
Vittorio Noia, Leonid Bitz, Karlen Agadzhanov/Viva Cinematografica S.r.l. (Roma)-Leuch Film-Enio-film (Moscou)-Film Studio Slovo/Mosfilm (Moscou), 100 min./91 min. - av. Franco Nero (le peintre Gabriele Casintino da Poppi), Vittoria Belvedere (Gesuina, son modèle), Aleksandr Abdulov (Andreas Berkenhofer), Carlo Cecchi (Benvenuto Cellini), Innokentij Smoktunovskij (Don Diego), Vittoria Belvedere (Gesuina), Enzo Iacchetti (le pape Clément VII), Vsevolod Larionov (Hans), Elena Loginova (Primavera), Dmitri Pisarenko (Orsini), Aleksandr Sorokin (Gesuino), Aleksandr Zbruyev (Bellozio), Peter Tataritsky (Cavalerino).
Synopsis : En 1527, quoique artiste connu et respecté, le peintre Gabriele da Poppi (personnage fictif) est victime des mercenaires lors du sac de Rome ; le pape l'a vainement supplié de se réfugier avec Benvenuto Cellini au château Saint-Ange. Les lansquenets en furie dévastent son atelier, violent sa maîtresse-modèle Gesuina et leur chef Andreas, un paysan autrichien brutal et borné, s'installe chez l'artiste sur ordre de son commandant, Don Diego. Il s'éprend de Gesuina et se croit même aimé par elle, alors que Gabriele, chargé de faire le portrait du mercenaire, a perdu toute sa créativité. Lorsque les soldats quittent la ville dévastée, Andreas reste sur place à cause de Gesuina. Elle le tue pour venger son frère, l'apprenti de Gabriele qui a péri pendant le pillage. - Une coproduction italo-russe passée inaperçue, dont le scénario - lauréat du prix spécial " Solinas " - voudrait illustrer le choc entre la " culture " (l'artiste) et le " naturel " (le paysan-lansquenet). - US : The Sack of Rome / Gold.
L’exécution de Lisetta (Anna Safroncik) par le tribunal de l’Inquisition dans « Il falco e la colomba » (2009).
2009(tv) Il falco e la colomba (IT) mini-série de Giorgio Serafini
Nicola De Angelis, Aldo U. Passalacqua/DAP Italy-Mediaset (Milano) (Canale 5 13.10.-17.11.09), 6 x 100 min. - av. Cosima Coppola (Elena di Campireali), Giulio Berruti (le mercenaire Giulio Branciforte), Anna Safroncik (Lisetta), Alexxandra Barzaghi (Marietta), Sabina Began (Beatrice Carfagna), Vincent Riotta (le cardinal et condottiere Pompeo Colonna), Anna Galiena (Vittoria Colonna), Venantino Venantini (le pape Clément VII), Alvaro Gradella (le cardinal Alessandro Farnese), Eleonora Aggioli (Cherubina), Antonio Milo (Marcantonio Giaccheri), Fabio Testi (le prince Savelli), Franco Oppini (le seigneur de Campireali), Adriano Pappalardo (Ugone), Alessandro Pess (Ferdinando), Enrico Lo Verso (Amandio), Cosimo Fusco (Monaco Colonna), Giovanni Capalbo (fra' Michele), Mario Opinato (Fausto), Davide Paganini (Fabio Campireali), Francesco Salvemini (Ranuccio), Marta Zoffoli (soeur Consolata).
Synopsis : Rome en 1525. Clément VII, pape corrompu, gouverne la Ville Sainte et l'État pontifical, mais son autorité est contestée par l'empereur Charles Quint qui soutient l'ambitieux cardinal et condottiere Pompeo Colonna dans ses manœuvres pour s'emparer de la tiare papale. La population est prise en otage entre ces deux camps et la noblesse se plie aux intérêts du moment. À Albano Laziale (Latium), après avoir reçu une éducation sévère dans l'abbaye de Castro, la princesse Elena di Campireali est fiancée au prince Savelli, un homme plus âgé qui, en échange, assure l'investiture très rémunératrice de Fabio Campireali, le frère d'Elena, au rang de cardinal auprès du pape. La jolie " colombe " s'est cependant éprise du " faucon " Giulio Branciforte, un beau mercenaire, rejeton orphelin d'un clan de brigands à présent au service du prélat rival Colonna, l'ennemi des Campireali ; ils se rencontrent alors qu'il fuit les soldats du pape et se réfugie dans le confessionnal d'une église abandonnée ; après un bal masqué chez les Campireali, Giulio se glisse dans le lit de la jouvencelle peu éffarouchée. Lisetta, sa maîtresse jalouse, les dénonce à Fabio, devenu entretemps cardinal et qui décide de laver l'honneur de la famille dans le sang. Il périt toutefois, tué par Giulio lors d'une escarmouche entre partisans de Colonna et du pape. Giulio est excommunié et condamné à mort par défaut. En mai 1527, les armées impériales assiègent Rome, Clément VII se barricade dans le château Saint-Ange. Giulio est sérieusement blessé dans un guet-apens d'Armido, homme de main du prince Savelli, et à Rome, ce dernier offre une somme d'argent au cardinal Colonna pour retrouver le corps du jeune homme et prouver ainsi à sa fiancée récalcitrante qu'il est mort. Le prélat lui procure un cadavre méconnaissable mais Elena refusant toujours le mariage, Savelli la dénonce à l'Inquisition pour sa conduite dépravée ; elle est emprisonnée et croupit en prison en attente d'être jugée par le tribunal inquisitionnel. Lorsque Savelli la fait évader, elle accepte de l'épouser avec l'intention de le tuer durant leur nuit de noces pour venger son amant. Mais le prince est plus fort, la viole et la fait emmurer vivante dans son palais. N'ayant plus de nouvelles de sa fille, sa mère Beatrice Carfagna s'allie avec Giulio, qui a survécu à ses blessures, pour la retrouver et celui-ci apprend en confession de Lisetta, son ancienne maîtresse, ce qu'il est advenu de la " colombe " ; peu après, Lisetta est exécutée publiquement pour avoir assassiné une religieuse afin de faciliter la fuite de son ex-amant. Entretemps, sur incitation de Colonna, les lansquenets de Charles Quint ont pénétré massivement dans la Ville Sainte qui est mise à sac, provoquant un bain de sang général. Savellli périt lors du massacre sans avoir révélé où se trouve Elena, mais Giulio la sauve au dernier moment et s'enfuit avec elle sur l'île d'Ischia près de Naples, où le couple trouve enfin bonheur et sécurité dans le palais de Donna Vittoria Colonna.
Un soap de luxe italo-italien de Mediaset (Silvio Berlusconi), très, très librement inspiré de L'Abesse de Castro, nouvelle de Stendhal parue en 1839 dans les Chroniques italiennes (cf. film de 1974 sous Italie méridionale), assaisonné d'éléments des légendes de Paolo et Francesca et de Roméo et Juliette, le tout noyé dans le chaos juteux des guerres d'Italie. L'intrigue, qui s'étend sur dix heures d'antenne, est à la fois rocambolesque et prévisible, cultivant visuellement une certaine joliesse et une approche actualisée selon le goût du jour. À défaut d'un casting de renom (les jeunes premiers sont mignons mais peu crédibles et sans grand talent dramatique), la production a mis le paquet sur le décorum patrimonial auquel la télévision italienne a rarement fait autant appel, utilisant des sites historiques encore jamais vus sur petit écran. La série est enregistrée de janvier à mai 2009 dans le Latium (château Odescalchi à Bracciano, palais Farnese à Caprarola, Villa d'Este et Casale Capannelle à Tivoli-Rome, Bosco Macchia Grande à Manziana, plage de Furbara à Cerveteri, Torre Flavia à Ladispoli, Tuscania, le palais des papes à Viterbe), en Toscane (Villa Medicea " I Collazzi " à Florence, Sienne, Pienz, Val d'Orcia), dans les Abruzzes (Morro d'Oro à Teramo, l'abbaye de Santa Maria di Propezzano) et aux Filmhouse Studios de Formello à Rome. Mais ces efforts ne sauvent pas l'ensemble dont la diffusion se limite à l'Europe de l'Est, à l'Espagne, la Finlande et au marché anglo-saxon. - ES : El halcón y la paloma, GB+US : The Falcon and the Dove / The Hawk and the Dove.