III - L’ITALIE

4. ITALIE CENTRALE : TOSCANE ET OMBRIE

4.7. La République et le Grand-duché de Florence sous les Médicis (XVe-XVIe s.)

Composé de l'ancienne République de Florence (ou République florentine) et de la République de Sienne (annexée en 1555), le Grand-duché de Toscane est fondé en 1569. Il est offert par Charles Quint à son allié le duc de la république, Cosme Ier de Medici, et à Alessandro, son gendre. Les Médicis/Medici, des banquiers devenus patriciens, sont une des plus puissantes familles d'Europe durant la Renaissance. Ils gouvernent la Toscane de 1429 à 1737 et ont donné trois papes, Léon X, Clément VII et Léon XI, et deux reines de France, Catherine de Médicis (1519-1589), épouse d'Henri II, et Marie de Médicis (1575-1642), épouse d'Henri IV.

COSIMO I DE' MEDICI dit " il Vecchio " / Cosme Ier l'Ancien (de 1434 à 1464), fondateur de la puissance de la famille, banquier des papes et des rois, il est à un moment donné probablement l'homme le plus riche d'Europe. Tout en maintenant les apparences républicaines des institutions, il assure son contrôle sur la vie politique de la cité, investit dans l'architecture, la peinture et la sculpture, la collection de pierres précieuses et d'objets d'orfèvrerie et ouvre la bibliothèque laurentienne, première bibliothèque publique du continent.

LORENZO DE' MEDICI dit " il Magnifico " / Laurent le Magnifique (de 1469 à 1492), mécène avisé, poète à ses heures, stratège politique, il transforme la cité en foyer intellectuel et artistique de premier plan (mécène de Botticelli, Léonard de Vinci, Michel-Ange). En 1478, le pape Sixte IV, qui veut élargir l'État pontifical notamment en Toscane, organise en sous-main le complot des Pazzi, rivaux bancaires des Médicis, pour éliminer Lorenzo et son frère cadet Giuliano. La conjuration des Pazzi se solde par l'assassinat de Giuliano, tandis que Lorenzo, blessé, s'adonne à une répression sanglante entraînant deux ans d'hostilités entre la " ville des fleurs " et le Saint-Siège (ainsi que son allié, le royaume de Naples).

En 1494, les troupes du roi de France Charles VIII s'emparent de la cité et les Florentins chassent la famille de Médicis. Florence traverse alors une période agitée, marquée entre autres par la théocratie mystique du frère dominicain Girolamo Savonarola/Jérôme Savonarole, brûlé sur ordre du pape en 1498. Le retour des Médicis en 1512 avec le soutien de l'armée espagnole et du pape Jules II, ennemis des Français, marque la fin de la république, dont Giovanni/Jean de Médicis, futur pape Léon X, devient le seigneur jusqu'en 1516. Giulio dit Giuliano de' Medici/Jules de Médicis lui succède à Rome sous le nom de Clément VII ; les deux papes, peu diplomates ou aveuglés, sont à l'origine de ruptures fatales dans l'Église catholique romaine, l'un avec Martin Luther (réforme protestante), l'autre avec Henry VIII d'Angleterre (schisme anglican).

ALESSANDRO DE' MEDICI / Alexandre de Médicis (de 1531 à 1537), gendre de Charles Quint (et probablement fils illégitime du pape Clément VII), est nommé duc de Florence par les Espagnols, mais n'est pas apprécié des Florentins qui lui reprochent sa tyrannie et une vie de débauche suscitant l'indignation populaire. En 1537, il est assassiné pour des raisons obscures par son lointain cousin Lorenzino de' Medici, dit Lorenzaccio (1514-1548), psychologiquement labile. Marguerite de Navarre, George Sand (l'essai Une conspiration en 1537, 1831), Alfred de Musset (le drame romantique Lorenzaccio, 1834) et Alexandre Dumas (le drame Lorenzino, 1842) relateront chacun à leur manière l'assassinat d'Alessandro par son cousin, lequel sera assassiné à son tour onze ans plus tard à Venise.

Par la volonté de son allié Charles Quint, le duc COSIMO I DI TOSCANA / COSME Ier (de 1537 à 1574), fils du fameux condottiere Giovanni dalle Bande Nere / Jean des Bandes Noires de Médicis (cf. infra, 6.2), devient maître du Grand-duché de Florence fondé en 1569 et qui est composé de l'ancienne République de Florence (ou République florentine) et de la République de Sienne annexée en 1555. Ce premier grand-duc de Toscane est responsable de la marine florentine qui va jouer un rôle essentiel lors de la victoire navale de Lépante contre l'Empire ottoman.
1908Isabella Orsini (IT)
Società Italiana Pineschi (Roma), 215 m. - Isabelle de Médicis (1542-1576), fille de Cosimo I de' Medici, est tuée par son mari jaloux, Paolo Giordano I Orsini, selon toute vraisemblance en représailles à sa relation adultère avec le cousin de Paolo, Troilo Orsini.
1908El curioso impertinente (ES) de Narciso Cuyás
Iris Film (Barcelona), 720 m. - av. Joaquin Carrasco, Francisco Tresolls. - Comédie de mœurs de Miguel de Cervantes située à Florence vers 1500 (cf. film de 1948).
1908Lorenzino de' Medici (Laurent de Médicis) (IT)
Produzione Comerio, Milano, 203 m. - En 1537, Lorenzino assassine son cousin Alessandro et périt lui-même sous les poignards à Venise onze ans plus tard (cf. film de 1918).
1909Bianca Cappello (Bianca Capello) (IT) de Mario Caserini
Società Italiana Cines (Roma), 360 m. - av. Enna Saredo (Bianca Cappello), Maria Gasparini, Gustavo Serena, Renato De Grais, Amleto Novelli. - La Vénitienne Bianca Capello (1548-1587), maîtresse puis deuxième épouse de Francesco Ier de Médicis, grand duc de Toscane, meurt quelques heures après son époux, victime comme lui d'un empoisonnement à l'arsenic organisé par son beau-frère, le cardinal Ferdinand de Médicis.
1909Niccolò de' Lapi (Niccolo de Lapi) (IT)
Itala Film Torino, 316 m. - En 1529/30, le pape français Clément VI (dit le Magnifique) et Charles-Quint assiègent Florence pour faire chuter la jeune république. Niccolò de' Lapi, un riche marchand de soie, partisan des Piagnoni et nostalgique de Savonarole, s'oppose aux Palleschi, partisans des Médicis qui travaillent à sa perte. D'après le roman Niccolò de' Lapi, ovvero i Palleschi e i Piagnoni de Massimo D'Azeglio (1841).
1910L'odio. Scene della congiura dei Pazzi / La congiura dei Pazzi (La Haine) (IT) de Giuseppe De Liguoro
Milano Film, 270 m. - La conjuration de Franceschino Pazzi contre les Médicis en 1478 (cf. film de 1941 et télésérie de 2016).
1911La duchesse de Bracciano / La duchessa di Bracciano (FR/IT)
Film d'Arte Italiana (FAI Roma)-Série d'Art Pathé Frères (SAPF Paris), 310 m. - av. Fanny Liona (Isabella Orsini, duchesse de Bracciano), Dillo Lombardi (Paolo Giordano Orsini, son époux), Umberto Casilini (Triolo Orsini). - Florence en 1565. Isabelle Orsini, duchesse de Bracciano, trompe son mari ; caché dans un confessionnal, le mari entend ses aveux, piège les amants adultères et les tue. - GB : The Duchess of Bracciano, DE, AT : Die Herzogin von Bracciano.
1911Lorenzaccio / Lorenzo (FR/IT)
Il Film d'Arte Italiana (FAI Roma)-Série d'Art Pathé Frères (SAPF Paris), no. 4115, 260 m. - av. Amelia Cattaneo. - La trame de la pièce d'Alfred de Musset, autrefois un des grands succès sur scène de Sarah Bernhardt. Cf. film de 1918.
1911Romola (IT) de Mario Caserini
Società Italiana Cines (Roma), 255 m./10 min. - av. Fernanda Negri Pouget (Romola de' Bardi), Maria Gasparini (Tessa), Amleto Novelli (Tito Melema). - Florence en 1495. Première adaptation du roman éponyme de la romancière britannique George Eliot (1862), cf. infra, film de Henry King en 1924.
1912Un amore di Pietro de' Medici / Un amour de Pierre de Médicis (IT/FR)
Il Film d'Arte Italiana (FAI Roma)-Série d'Art Pathé Frères (SAPF Paris), 275 m. - av. Giovanni Pezzinga (Pietro de' Medici), Francesca Bertini (Margherita), Vittorio Capellaro (Ciapo).
Épris de Margherita, une jolie fleuriste, le duc Pietro de' Medici (1554-1604), maître de Florence, se déguise en homme du peuple pour entreprendre sa conquête, mais se heurte à la surveillance du frère de la belle, Ciapo. Il fait emprisonner le manant et Margherita devient sa maîtresse. - ES : Un amor de Pedro de Medici.
1912Il Falco rosso / Le Faucon rouge (IT/FR)
Il Film d'Arte Italiana (FAI Roma)-Série d'Art Pathé Frères (SAPF Paris), 650 m. - av. Francesca Bertini (Bianca Cappello, épouse de Francesco de' Medici), Gustavo Serena (Francesco I, duc de Toscane), Giovanni Pezzinga (le cardinal Ferdinando de Medici, dit " le Faucon rouge "). - L'inimitié de Bianca, la favorite, puis l'épouse de Francesco de' Medici (1541-1587) et du frère de ce dernier, le cardinal Ferdinando, qui échappe aux tentatives d'assassinat de sa belle-soeur. Cf. le film Bianca Cappello (1909). - GB, US : The Red Falcon, ES : El halcón rojo.
1912Le Noël de Francesca (FR) de Louis Feuillade
Société des Établissements Léon Gaumont (Paris), 285 m. - av. Paul Manson (un luthier de Florence), Renée Carl (Teresina, sa femme), Suzanne Grandis (Francesca, leur fille), Jane Marie-Laurent (la sœur de Francesca), Miss Edith. - " Scène religieuse florentine ".
1912Les Cloches de Pâques (FR) de Louis Feuillade
Société des Établissements Léon Gaumont (Paris), 451 m.- av. Renée Carl (Teresina Riccardi), Yvette Andreyor (Francesca Riccardi), André Luguet (Sandrino Riccardi), Paul Manson (Maître Cosimo di Lorenzo Rosselli), Marthe Vinot, Mlle Davrières (Benedetta).
Drame de la Renaissance entièrement viré et teinté, et impliquant le peintre florentin Cosimo di Lorenzo Rosselli (1439-1507).
1918Das Gift der Medici (DE) de Walter Schmidthässler
Isidor Fett, Karl Wiesel/Bayerische Film-Gesellschaft Fett & Wiesel (München), 4 bob. - av. Maria Fein, Erich Kaiser-Titz, Hermann Seldeneck, Olga Engl, Werner Krauss, Fredel Fredy.
Lorenzaccio entre Benvenuto Cellini (g.) et le tyran Alessandro de’ Medici (dr.) (1918).
1918Lorenzaccio (IT) de Giuseppe De Liguoro
Lux-Artis Film (Roma), 2402 m. - av. Irene Saffo Momo (Lorenzino de' Medici, dit Lorenzaccio), Camillo De Rossi (Alessandro de' Medici), Camillo Talamo (Benvenuto Cellini), Tina Ceccacci-Rinaldi (Catarina de' Medici), Lia Monesi-Passaro (la marquise Cibo), Alberto Castelli (le cardinal Cibo), Sara Long (Luisa Strozzi), Luigi Saltamerendo (Giuliano Salvati), Ferdinando Del Re (Filippo), Adolfo Quintini (Tebaldo Freccia).
Synopsis : Florence en janvier 1537. Résolu à tuer le despote qui règne sur la cité et rétablir une vraie république, Lorenzo, surnommé par mépris Lorenzaccio, fut naguère un jeune homme vertueux. Personnage complexe et pathétique, romantiquement pervers, il a choisi de s'avilir en devenant le compagnon de débauche d'Alessandro pour mieux inspirer confiance à celui qui doit devenir sa victime. Il tue Alessandro, mais son acte justicier ne trouvera aucun écho dans la ville, et, tandis que, acclamé par le peuple, Cosme de Médicis, le cousin d'Alessandro, lui succède, Lorenzo, dont la tête a été mise à prix, s'abandonne dans Venise aux coups d'un assassin. - Le sujet du drame romantique d'Alfred de Musset (1834) est emprunté à Une conspiration en 1537, essai dramatique non publié de George Sand (1831). La comtesse Irene Saffo Momo interprète le héros en titre (rôle jadis joué au théâtre par Sarah Bernhardt en 1896) et De Liguoro rajoute une scène au début que Musset avait écrite, puis éliminée : Lorenzaccio prend congé de son ami Benvenuto Cellini, chassé par Alessandro, en lui révélant ses convictions républicaines. Extérieurs à Florence et à Venise.
1919* Die Pest in Florenz (La Peste à Florence) (DE) d'Otto Rippert
Erich Pommer/Decla-Film-Gesellschaft Holz & Co., 2622 m./1879 m. - av. Otto Manstaedt (Cesare, duc de Florence), Anders Wikman (Lorenzo, son fils), Marga Kierska (la courtisane Julia), Theodor Becker (l'hermite Franziskus), Karl Bernhard (l'ami de Lorenzo), Franz Knaak (le cardinal), Erner Hübsch (un moine), Auguste Prasch-Grevenberg (la domestique de Julia), Hans Walter (le confident de Julia), Julietta Brandt (la peste), Erich Bartels.
Florence en 1348. La courtisane Julia affole toute la société princière : Cesare, le duc, s'éprend d'elle, mais elle lui préfère son fils Lorenzo. Le duc la fait torturer, sur quoi Lorenzo assassine son géniteur. Même le clergé ne reste pas insensible à ses charmes, et l'hermite Franziskus cède à la volupté. La peste les tue tous. - Un scénario du jeune Fritz Lang mis en valeur par des décors somptueux de Hermann Warm et Walter Röhrig érigés aux Lixie-Ateliers de Berlin-Weissensee. Lointainement inspiré de The Masque of the Red Death d'Edgar Allan Poe. - GB : The Plague in Florence.
L’épreuve du feu dans « Vem dömer » (1922) de Victor Sjöström.
1922* Vem dömer (L'Épreuve du Feu) (SE) de Victor Sjöström
AB Svensk Filmindustri (Stockholm), 1682 m./93 min. - av. Jenny Hasselqvist (Ursula), Ivan Hedqvist (Maître Anton, son vieux mari), Tore Svennberg (le maire), Gösta Ekman (Bertram, son fils), Knut Lindroth (le prieur), Waldemar Wohlström (le moine), Nils Asther (l'apprenti), Torsten Bergström (le hérault), Nils Lundell (l'agitateur).
Synopsis : Un jugement de Dieu à Florence au XVe s. L'aristocrate Ursula est accusée d'avoir tenté de tuer son vieux mari, un sculpteur tyrannique qu'elle a été contrainte d'épouser et qu'elle hait ; son amour va à Bertram, le séduisant fils du bourgmestre avec lequel elle passe parfois ses après-midis. Un jour, elle décide d'acheter de la mort aux rats à un moine apothicaire, car elle songe au suicide avec celui qu'elle aime avant d'envisager de tuer son époux ; elle ignore que le moine a deviné ses intentions et remplacé le poison par une poudre inoffensive. Cette pensée meurtrière fait d'elle la coupable idéale lorsque le mari succombe à une crise cardiaque après avoir aperçu dans un miroir comment elle versait la poudre dans un verre. Même si son époux n'a pas touché au breuvage qu'elle lui destinait, elle sait qu'il a douté d'elle au moment fatal. La foule fait d'Ursula une meurtrière et la livre au tribunal pour sorcellerie. Le moine herboriste l'innocente, mais la statue du Christ sculpté par le mari dans la cathédrale s'est mise à verser des larmes. Bertram obtient des autorités religieuses de prouver l'innocence de sa bien-aimée en acceptant le jugemend de Dieu : il devra traverser un bûcher enflammé sans périr. Ursula refuse son sacrifice et se présente elle-même au bûcher où le pardon du Ciel la sauve... Drame d'une grande beauté picturale signé par un maître du cinéma scandinave et tourné entièrement aux studios Filmstaden à Råsunda ; l'absence d'extérieurs, lors des scènes nocturnes appuyées de violents contrastes d'ombres et de lumière, accentue l'enfermement de la jeune femme et sa claustrophobie psychologique. Le jeune couple a fait carrière internationale : on a vu Jenny Hasselqvist dans Gösta Berlings Saga de Mauritz Stiller et Sumurun d'Ernst Lubitsch, et Gösta Ekman joue Faust pour F. W. Murnau. - DE : Beatrix / Wer richtet ?, GB, US : Mortal Clay / Love's Crucible.
Romola (Lillian Gish) se fait peindre par Carlo Bucellini (Ronald Colman).
1924* Romola (Romola) (US) de Henry King
Henry King, Charles Duell/Inspiration Pictures, Inc.-Metro Goldwyn, 13 bob./12'974 ft./120 min./106 min. - av. Lillian Gish (Romola de' Bardi), Dorothy Gish (la paysanne Tessa), Ronald Colman (Carlo Bucellini), William Powell (Tito Melema), Herbert Grimwood (Gerolamo Savonarole), Charles Lane (Baldassare Calvo), Bonaventura Ibañez (Bardo de' Bardi, père de Romola), Frank Puglia (Adolfo Spini), Tina Ceccaci Renaldi (Monna Ghita), Alfredo Bertone (Piero de' Medici), Ugo Uccellini (l'évêque de Nemours), Alfredo Martinelli (le capitaine du navire), Attilo Deodati (Tomaso), Amelia Summerville (Brigida), Eduilio Mucci (Nello, le barbier), Angelo Scatigna (Bratti), Carlo Duse, les barons Giuseppe Winspere, Alfredo Del Judici et Serge Kopfe, les comtesses Tolombi et Tamburini, les princesses Isabella Romanoff et Bianca Raffaello, le prince Alexander Talone et le marquis Fabrizio Gonzaga.
Synopsis : Florence entre 1495 et 1498, peu après la mort de Laurent le Magnifique, alors que son successeur Piero de' Medici vient d'être expulsé, chassé par une foule en folie. Dans son palais florentin, le vieux philosophe aveugle Bardo Bardi possède deux trésors : sa bibliothèque et sa fille Romola qui lui fait la lecture ; humaniste, il a souvent de longs entretiens avec l'ardent dominicain Gerolamo Savonarole, un ami cher, tandis que Romola voit Carlo Buccellini, un jeune peintre de talent mais trop timide pour lui déclarer son amour. Quelque temps auparavant (flash-back), Baldassare Calvo, un érudit grec, et son fils adoptif Tito Melema s'approchent de l'Italie en bateau lorsqu'ils sont attaqués par trois galères barbaresques catapultant des charges de feu grégeois. Calvo confie à Melema ses bijoux et une bague du Collège de Pythagore (preuve de vaste culture) et lui demande de nager jusqu'au rivage, de vendre les bijoux et d'utiliser l'argent pour payer la rançon des pirates turcs. Aventurier sans scrupules, Melema se rend à Florence où il oublie tout de son père adoptif, monnaie les bijoux, contracte un faux mariage avec Tessa, une paysanne qu'il séduit et met enceinte, puis, une fois introduit chez les Bardi, fascine la maisonnée avec le récit arrangé de ses pérégrinations, car Romola est un beau parti. Peu avant de décéder, Bardi promet la main de sa fille obéissante à Melema, qu'il prend pour un intellectuel capable d'achever son œuvre. À la sortie de la cérémonie nuptiale, sur le parvis du Dôme, le charlatan feint ne pas connaître son père adoptif qui est parvenu à s'échapper et le repousse dans la foule. Son nouveau statut social lui permet d'entrer dans le Conseil de Huit, mais l'embarrassant Savonarole, chéri des foules, lui barre le chemin pour accéder à la plus haute fonction, celle du gonfalonnier, chef du gouvernement. Afin de s'acheter des faveurs, il vend les précieux manuscrits et livres de Bardi. Révoltée par tant d'ignominie, Romola quitte le domicile conjugal et rejoint les proches de Savoranole qui luttent contre ceux qui déshonorent la cité. Elle y trouve Tessa et son enfant, le fils illégitime de son mari. Excités par Melema, des Florentins en armes s'attaquent à Savonarole pour le brûler, car Rome l'a excommunié. Romola, piétinée par la plèbe après avoir vainement pris la défense de l'hérétique, est en sang, Tessa la soigne. Manipulée par Adolfo Spini, un rival politique proche des Medici, l'émeute populaire se retourne contre Melema qui, paniqué, cherche refuge dans le palais de Romola. Devant la foule en fureur, la canaille se jette d'une fenêtre dans l'Arno, entraînant dans sa chute Tessa qui s'est cramponnée à lui et disparait dans les flots. Alors qu'il lutte contre le courant qui l'entraîne, Melema est rattrapé par son père adoptif, assoiffé de vengeance, et tous deux se noyent. Martyr de la vérité, Savonarole périt sur le bûcher. La paix revenue dans la cité, Romola se console auprès de son ami peintre et du nourrisson de Tessa.
Romola (Lillian Gish) et Melema (William Powell). - Romola tente de défendre Savonarole
 L'ouvrage touffu de la romancière britannique George Eliot (alias Mary Anne Evans), une des auteures marquantes de l'ère victorienne, est paru dans Cornhill Magazine en 1862, puis sous forme de livre à Londres en 1863, enfin traduit en français en 1887 (Romola, ou Florence et Savonarole). Grand succès de librairie dans toute l'Europe, les Italiens en font une première adaptation à l'écran en 1911 (cf. supra). Le livre ressuscite plusieurs personnages historiques, Machiavel (un proche de Melema), le peintre Piero di Cosimo (rebaptisé Carlo Buccellini dans le film), et en particulier Jérôme/Gerolamo Savonarole, moine dominicain réformateur du couvent San Marco, une sorte de prophète intégriste (1452-1498) qui veut mettre un terme à la licence autorisée par le Magnifique en restaurant manu militari le règne de la vertu. Il finit victime de l'excommunication du pape Alexandre VI Borgia (qu'il a critiqué ouvertement) et de la désaffection de la bourgeoisie florentine, lasse d'être sermonnée. Savonarole est pendu et brûlé le dimanche des Rameaux de 1498 devant le palais de la Seigneurie. Le roman comme le film en font un martyr proche du Christ (" pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font ", murmure-t-il avant de mourir tandis qu'une main géante formée par des nuages apparaît dans le ciel).
Henry King, prestigieux réalisateur d'Hollywood avec déjà 52 films à son actif (dont le très admiré Tol'able David en 1921, chef-d'œuvre griffithien), séjourne en Italie depuis une année où il vient de terminer le mélo The White Sister (Dans les laves du Vésuve) avec Lillian Gish et Ronald Colman à Naples, la première grande production américaine sur la Péninsule depuis la fin de la guerre - mis à part le péplum aujourd'hui perdu Nero (Néron) de J. Gordon Edwards en 1922 et une partie du Ben-Hur de Fred Niblo en 1923. Romola, ultime apparition de Lillian Gish (co-productrice) et de sa sœur Dorothy dans le même film, se veut en priorité un hommage vibrant à la Renaissance et à l'âge d'or de Florence, le roman comme son intrigue tarabiscotée ne servant ici que de prétexte. Mais les vieilles rues de la ville sont inutilisables, car encombrées par le trafic et le tramway, et King installe sa société Inspiration Pictures dans les studios de la périphérie à Rifredi où ont été érigés, en 1920-22, sur un terrain de 64'000 m3 les décors de plusieurs anciens quartiers de la cité pour Dante nella vita et nei tempi suoi de Domenico Gaido (cf. supra), bâtisses réutilisées plus tard aussi pour Marco Visconti (1923-25) d'Aldo De Benedetti. King investit deux millions de dollars, alors une fortune, pour reconstituer le Mercato Vecchio, l'intérieur du Palazzo Davanzati et les façades de bâtiments comme le Duomo, le palais Bargello et le Campanile atteignant une hauteur de 83 mètres, etc. ; l'attaque navale des pirates est filmée avec des répliques grandeur nature construits par Tino Neri dans la baie de Livourne ; les artisans et décorateurs de la V.I.S. (Visioni Italiane Storiche) et les conseils de l'historien Bernard Berenson sont d'une aide précieuse, car le cinéaste porte un soin alors inhabituel quant à l'exactitude des costumes, de l'ameublement et des moindres accessoires, chargeant le peintre russe Nicholai Fechin de confectionner un portrait " cinquocento " de Lillian Gish en Romola qui figure aujourd'hui au Chicago Art Institute, et Gleb Derujinsky un buste d'elle acquis ensuite par le National Portrait Gallery à Washington. Enregistré de fin octobre 1923 à l'été 1924 sur la nouvelle pellicule panchromatique Kodak à haute sensibilité, le résultat est visuellement d'une stupéfiante beauté. Romola sort en grande pompe en décembre 1924 (avec une première au Grauman's Chinese Theatre à Los Angeles), mais le film n'obtient qu'un succès d'estime en raison de son rythme languissant et de portraits psychologiques pas assez fouillés. Il récolte en revanche les éloges dythirambiques de plusieurs personnalités comme le peintre Pierre Bonnard, l'homme de théâtre Firmin Gemier, le politicien Georges Clémenceau et Giovanni Poggi, directeur de la Galleria degli Uffizi à Florence. Vingt-quatre ans plus tard, Henry King retournera en Italie pour une autre fresque de la Renaissance, le remarquable Prince of Foxes (Échec à Borgia) (cf. Rome : Borgia). - ES : Rómula, DE : Die Hochzeit von Florenz.
1934® The Affairs of Cellini (US) de Gregory La Cava. - av. Frank Morgan (Alessandro de' Medici), Constance Bennett (Marguerite d'Autriche, duchesse de Florence). - cf. Cellini, chap. 8.5.
1935® Lucrèce Borgia (FR) d'Abel Gance. - av. Antonin Artaud (Gerolamo Savonarole). - cf. Rome : Les Borgia, chap. 5.2.
Lorenzino (Alexander Moissi) amuse la cour du tyran (« Lorenzino de’ Medici », 1935).
1935
Lorenzino de' Medici (IT) de Guido Brignone
Giulio Manenti/Manenti Film Sp. A. (Roma), 83 min. - av. Alessandro [=Alexander] Moissi (Lorenzino de' Medici), Camillo Pilotto (Alessandro de' Medici), Germana Paolieri (Bianca Strozzi), Umberto Palmarini (Filippo Strozzi), Teresa Franchini (Maria Soderini), Maria Denis (Nella), Sandro Salvini (Francesco Guicciardini), Mario Ferrari (Ser Maurizio), Mario Steni (Michele Del Tavolaccino), Michele Riccardini (Agnolo Bronzino), Raimondo Van Riel (Benvenuto Cellini), Michele Riccardini (le peintre Angelo di Cosimo dit " il Bronzino ").
Florence 1537. Lorenzino assassine son cousin le duc Alessandro de' Medici, maître despotique de Florence (cf. drame de Musset et film de 1918). L'ultime rôle de l'immense comédien albano-autrichien Alexander Moissi, l'acteur le plus célèbre du théâtre germanophone avant 1933, vedette de la troupe de Max Reinhardt à Berlin, à Vienne et à Salzbourg, et qui, après avoir acquis la nationalité italienne, décède en mars 1935 à Lugano. Franz Werfel, Stefan Zweig, Gerhart Hauptmann et Franz Kafka ont célebré son talent scénique d'une rare intensité. Tournage aux studios Cines-Caesar à Rome, à Florence (Piazza Duomo, Piazza Santa Maria Novella, Via dell'Arte della Lana, Piazza della Signoria) et à San Gimignano (Toscane). - AT : Der Verräter, CZ : Lorenzo von Medici, US : The Magnificent Rogue, ES : Lorenzino de Medicis.
1935Ginevra degli Almieri (IT) de Guido Brignone
Liborio Capitani/Capitani ICAR-Produzione Capitani Film, 87 min. - av. Elsa Merlini (Ginevra degli Almieri), Uberto Palmarini (son père), Amedeo Nazzari (Antonio Rondinelli), Ugo Ceseri (Francesco Agolanti, mari de Ginevra), Guido Riccioli (Burchiello), Maurizio D'Ancora (Paolino), Ermanno Roveri (Menicuccio), Tina Lattanzi (Violante), Luigi Almirante (le notaire). Tina Lattanzi, Elsa Merlini.
Synopsis : Florence au début du XVe siècle. La belle Ginevra tombe dans un état de catalepsie suite à un mariage imposé par son père. On pense qu'elle est morte et on l'enterre mais elle parvient à quitter sa tombe et cherche de l'aide auprès de son père et de son mari qui, terrorisés, la prennent pour un fantôme. Antonio Rondinelli, un pauvre peintre, vient à son secours, mais il est jugé pour avoir volé le cadavre de la jeune femme. Ginevra l'innocente, puisqu'elle est vivante et une nouvelle personne, ressuscitée, donc plus liée à son benêt de premier mari et libre d'épouser son bienfaiteur. - Une comédie bouffonne et sentimentale inspirée d'une légende florentine et qui marque les débuts à l'écran d'Amadeo Nazzari, future vedette du cinéma italien. Tournage à Florence (Piazza della Signoria) et dans les studios Cines-SAISC à Rome. L'histoire de Ginevra, " l'enterrée vivante ", a fait l'objet d'une tragicomédie en musique de Ferdinando Paër et Giuseppe Foppa (1800) et d'une pièce de Giovacchino Forzano (1927). - ES : Sepultada en vida.
1939® Sei bambine e il Perseo (IT) de Giovacchino Forzano. - av. Manlio Manozzi (Cosimo de' Medici). - cf. Benvenuto Cellini, chap. 8.5
1941* La cena delle beffe (La Farce tragique / La Courtisane de Florence) (IT) d'Alessandro Blasetti
Giuseppe Amato/Società Italiana Cines (Roma)-Produzione Amato, 87 min. - av. Amedeo Nazzari (Neri Chiaramantesi), Osvaldo Valenti (Giannetto Malespini), Clara Calamai (la courtisane Ginevra), Alfredo Varelli (Gabriello Chiaramantesi), Valentina Cortese (Lisabetta), Memo Benassi (Tornaquinci), Piero Carnabuci (Fazio), Lauro Gazzolo (Trinca), Alberto Capozzi (Ser Luca), Luisa Ferida (Fiammetta), Elisa Cegani (Laldòmide), Nietta Zocchi (Cinzia), Gildo Bocci (Ceccherino), Antonio Acqua (Lapo).
Synopsis : Florence sous Lorenzo de' Medici, v. 1480. Originaires de Pise, les aristocrates Neri et Gabriello Chiaramantesi, deux frères suffisants, persécutent depuis des années le paisible mais lâche Giannetto Malespini avec de lourdes blagues et des provocations d'une cruauté croissante. Aidé par son frérot, Neri, paillard sensuel, butor et violent, roue Giannetto de coups, le larde de coups de couteau et, l'enfermant dans un sac, il le plonge dans l'Arno après lui avoir ravi sa maîtresse, la courtisane Ginevra ; il ne réalise pas que son frère adoré, perd, lui aussi, la tête pour la languissante et sensuelle catin au décolleté plongeant. Giannetto survit, rumine sa vengeance, aidé par le puissant Tornaquinci, un ami chez lequel il attire Neri pour une agape sous prétexte de réconciliation, l'ennivre et le lâche dans une taverne mal-famée où le matamore soûlé se met à dos toute la clientèle. Neri parvient à se réfugier au haut d'un clocher, puis, rattrapé par la foule, il est traîné dans un sous-sol du Palazzo Tornaquinci où maris trompés et femmes abusées par sa faute le traînent dans la fange. Neri s'en sort en simulant la folie. Entretemps, Giannetto fait croire à Gabriello que Ginevra l'attend dans son alcôve et lui donne son manteau pour ne pas être reconnu. Trompé par le vêtement de son ennemi, Neri poignarde son propre frère. Sa jubilation se transforme en épouvante lorsqu'il aperçoit Giannetto bien vivant er réalise ce qu'il a fait. L'arrogant fratricide perd la raison et disparaît dans la nuit.
Osvaldo Valenti et Amaedo Nazzarri, les deux adversaires mortels de « La cena delle beffe » (1941).
 La cena delle beffe, tragédie en quatre actes en vers (1909), passe pour le chef-d'œuvre du prolifique dramaturge et librettiste Sem Benelli ; ce poème dramatique a connu un succès international - à Rome au Teatro Argentina, à Paris grâce à Sarah Bernhardt (La Beffa en mars 1910), à Broadway en 1919, joué par John, Lionel et Ethel Barrymore sous le titre de The Jest, enfin en 1924 à la Scala de Milan sous la forme d'un opéra composé par Umberto Giordano. Benelli tire son sujet de deux Nouvelles de l'écrivain florentin Anton Francesco Grazzini dit Lasca (v. 1540) ; le terme " beffe " peut se traduire par pièges, tromperies, moqueries, qui sont les aimables gâteries de ce festin (" cena "). C'est au printemps 1941, en finissant les prises de vues de La corona di ferro (cf. partie 1), légende pacifiste honnie par Goebbels, qu'Alessandro Blasetti, le cinéaste italien le plus coté et le plus prestigieux des années trente, songe à porter à l'écran la " comédie noire " de Benelli, l'opération lui permettant aussi de rentabiliser les costumes médiévaux et certains décors très inventifs de Virgilio Marchi fabriqués pour La corona. Blasetti a rompu avec le fascisme en 1936, lors de la conquête de l'Éthiopie, et s'est peu à peu éloigné du régime pour s'atteler à (ou se refugier dans) la reconstruction du passé historique, espace aux démesures baroques où il bénéficie d'une relative liberté. Il invite Benelli à collaborer au scénario avec Renato Castellani malgré les rapports orageux de l'écrivain avec le gouvernement : Mussolini le hait en raison de son habitude à dépeindre les pires travers de l'humanité. Le duce interdit d'imprimer ses ouvrages et aux journaux d'accepter sa collaboration, son passeport est bloqué (Benelli parviendra à se réfugier en Suisse en 1944 après avoir travaillé avec la Résistance milanaise). Tourné à Cinecitta, le film bénéficie d'un grand soin visuel et c'est sa force expressive qui compense les excès théâtraux de ce mélodrame sado-masochiste alors unanimement admiré par la critique et fêté en salle (mais interdit dans le Reich). Femme-objet de ce film, Clara Calamai passe pour une des premières actrices du cinéma italien à avoir dévoilé ses seins à l'écran, ce qu'elle fait dans ce film, suscitant un mini-scandale qui lui vaudra une réputation de dangereuse séductrice, confirmée l'année suivante avec Ossessione (Les Amants diaboliques) de Luchino Visconti. Quant à Amedeo Nazzari, il est devenu avec Luciano Serra, pilota (1938) le prototype du héros mussolinien. On peut donc déceler dans ce spectacle aux ambiguïtés à peine voilées une critique larvée de l'arrogance bruyante, de la virilité suffisante et du culte de la haine fascistes, mais plus dérangeant encore pour la mentalité d'alors, une forte charge homoérotique entre Amedeo Nazzari et Osvaldo Valenti, les deux ennemis acharnés, qui a dû troubler inconsciemment plus d'un spectateur. La censure n'intervient pas, Blasetti étant trop important pour le cinéma national, mais elle interdit le film aux moins de dix-huit ans. Cf. aussi la dramatique télévisée de la RAI en 1965, à nouveau avec Amedeo Nazzari. - CH : Die Kurtisane von Florenz / Das Mahl der Spötter, US (dvd): The Jester's Supper.
1941Giuliano de' Medici / La congiura dei Pazzi / Conjura en Florencia (Complot à Florence / L'Enfant du meurtre) (IT/ES) de László Vajda [=Ladislao Vajda]
Andrea Di Robilant/Sol Film S.A. (Roma), 84 min. - av. Leonardo Cortese (Giuliano de' Medici), Osvaldo Valenti (Francesco de' Pazzi), Conchita Montenegro (Fioretta), Carlo Tamberlani (Lorenzo de' Medici), Juan de Landa (Goro), Alanova (comtesse Viola della Rovere), Luis Hurtado (Jacopo de' Pazzi), Giovanni Onorato (Giovanni de' Pazzi), Paolo Stoppa (Volpino), Juan Calvo (Giovanbattista de Monteseccio).
Synopsis : Lorenzo de' Medici dit " le Magnifique " règne sur Florence. La vieille famille des banquiers Pazzi est l'implacable ennemie des Medici et Francesco de' Pazzi voue une haine mortelle à Giuliano de' Medici, 22 ans, frère de Lorenzo. Giuliano aime la belle Fioretta dont il va avoir un enfant, mais Lorenzo refuse de légitimer cette union, car il caresse l'espoir de s'allier par son frère à la Maison du Pape. Francesco Pazzi découvre que Giuliano a épousé secrètement Fioretta. Les Pazzi feignent de chercher la paix avec les Medici mais le 26 avril 1478, au cours de la cérémonie de réconciliation lors d'une messe dans le dôme de Florence, ils se jettent sur leurs ennemis l'épee à la main. C'est un bain de sang, Giuliano est tué, Lorenzo échappe de justesse à la mort, s'en sort avec quelques blessures, se réfugie dans la sacristie avec une poignée de fidèles et réussit à s'enfuir. Les Pazzi sont décimés par la foule, révoltée par leur traîtrise. Justice étant faite et la paix revenue, Lorenzo mande Fioretta qui apparaît portant dans ses bras un nouveau-né, l'unique héritier de la famille - qui va devenir le pape Clément VII.
Devenu célèbre 14 ans plus tard grâce à Marcelino pan y vino (présenté à Cannes en 1955), le cinéaste hongrois Ladislao Vajda, un ex-scénariste de G. W. Pabst qui a fui Budapest pour des raisons raciales, réalise ce film durant son bref séjour en Italie mussolinienne (1940/41), en tournant à Florence (Giardino di Boboli, Ponte Vecchio, Palazzo Vecchio) et aux studios Pisorno à Tirrenia. Le complot des Pazzi qui figure au centre du récit est une guerre morbide de pouvoir et d'argent impliquant des notables et des clercs qui n'hésitent pas à enfreindre toutes les règles de la morale chrétienne. Le sujet fâche le régime fasciste qui n'apprécie guère les cabales politiques dirigées contre un despote ni la mise en cause des grands noms du passé national, finit par retirer le film de la circulation. Pourtant, le film passe sous silence l'implication dans le massacre au Duomo de l'archevêque de Pise, Francesco Salviati dont Lorenzo avait refusé la nomination. Jacopo et Francesco Pazzi ainsi que l'archevêque furent pendus aux fenêtres du palais de sa Seigneurerie ; furieux, le pape Sixte IV, un homme de pouvoir, lui-même clairement compromis dans l'assassinat, excommunia tous les habitants de la cité et entra en guerre contre la République florentine avec l'appui de Naples et de Venise... Vajda est forcé de quitter le pays et s'établit à Madrid où il prendra la nationalité espagnole. - DE : Todfeinde / Juliano de Medici, ES : Conjura en Florencia.
1948 [sortie: 1953]El curioso impertinente (ES/IT) de Flavio Calzavara
Joaquín Amorós, Tedy Villalba/Valencia Film S.A., 86 min. - av. Aurora Bautista (Camilla), José María Seoane (Anselmo), Roberto Rey (Lotario), Rosita Yarza (Leonella), Valeriano Andrés (Jacobo), Manuel Kayser (Miguel de Cervantès), Eduardo Fajardo (Giovanni Boccaccio), Ricardo B. Arévalo, Encarna Paso, Miguel Pastor, Carlos Rufart, Eugenia Vera.
Sujet à une jalousie maladive, un mari, Anselmo, suggère à son meilleur ami Lotario de tenter de séduire sa femme Camilla pour mettre à l'épreuve sa fidélité. Une mauvaise idée : à force d'insister, Lotario et Camilla deviennent amants jusqu'au jour où une indiscrétion révèle leur liaison au mari cocu. - Une nouvelle que Miguel de Cervantes intercale dans la première partie de son Don Quichotte (1605, chapitres 33-38), avec un dénouement tragicomique : Camilla fuit le domicile conjugal tandis qu'Anselmo meurt de tristesse ; le sujet a également été traité par Guillén de Castro y Bellvís (v. 1608). Le réalisateur vénétien Flavio Calzavara, un ancien assistant d'Alessandro Blasetti lourdement compromis dans le fascisme (il filme même à Salò), se réfugie en 1945 pendant cinq ans en Espagne franquiste où il tourne cette comédie de mœurs située à Florence v. 1500 avec des capitaux hispano-italiens ; le quartier de Ballesteros et les studios de la Sevilla Films à Madrid lui servent de décor. Son film ne sort en Espagne que cinq ans plus tard, exploité seulement dans des salles périphériques, et reste inédit ailleurs, peut-être parce que Calzavara et son scénariste Alessandro De Stefani (également auteur d'une adaptation scénique du sujet) sont " blacklistés " dans leur patrie, mais aussi en raison de la censure nationale-catholique qui juge la matière " indigne ", sans parler des rapprochements avec Boccace, auteur scandaleux présenté (à juste titre ici) comme l'inspirateur de l'" écrivain national " Cervantes - que le régime célèbre justement en 1948 avec Don Quijote de la Mancha de Rafael Gil. Le sujet a déjà été porté à l'écran en 1908, puis en versions modernes en 1967 sous le titre de Un diablo bajo la almohada / Calda e infedele / Le Diable sous l'oreiller (ES/IT/FR) de José María Forqué, avec Ingrid Thulin (Camilla), Maurice Ronet (Lotario) et Gabriele Ferzetti (Anselmo), enfin en 1984, intitulé La noche más hermosa (ES) de Manuel Gutiérrez Aragón, avec Victoria Abríl.
Le cinéma égyptien ressuscite la famille des Médicis impliquée dans une affaire de meurtre (1949).
1949Kursi al-Itiraf / Chair of Confession / The Secret of the Confessional (Le Confessionnal / Le Secret de la confession) (EG) de Youssef Wahbi
Gabriel Nahas, Adib Gaber, Ramses Naguib/Nahas Films (Cairo), 105 min. - av. Abdel Alim Khattab (le condottiere Andrea Strozzi), Youssef Wahbi (le cardinal Giovanni de' Medici), Fakher Fakher (Giuliano de' Medici, son frère), Negma Ibrahim (leur mère), Faten Hamamah (Philiberta), Seraj Munir (le gouverneur de Rome) Mokhtar Osman, Omar Al-Hariri, Choukri Sarhane, Mahmoud Reda, Abdel Madjid Choukri, Lotfi Al-Hakim, Hassan Al-Baroudi, Tewfik Ismail, Amina Rizq, Aïda Kamel, Sharzade, Rafeya Al-Shal.
Synopsis : Le frère du cardinal Giovanni de' Medici, Giuliano, s'est épris de Philiberta, une beauté florentine que convoite également le redoutable condottiere Andrea Strozzi. Ce dernier tue le père de Philiberta qui menaçait d'intervenir, mais c'est Giuliano de' Medici qui est accusé du crime, condamné à mort et exécuté. Des mois plus tard, Strozzi confesse son crime au cardinal qui est dévasté mais ne peut dénoncer le meurtrier de son frère sans contrevenir au secret de confession. - Une curieuse entreprise que cette production égyptienne se déroulant à Florence au XVe siècle et dont l'intrigue ne repose sur rien d'historiquement sérieux : Giuliano de' Medici (1479-1516) était bien un des deux frères du cardinal Giovanni de' Medici, futur pape Léon X, mais rien n'indique qu'il fut impliqué dans un homicide. Le cinéphile fera bien sûr un raprochement avec I Confess (La Loi du silence, 1953) d'Alfred Hitchcock. L'acteur-réalisateur Youssef (ou Yusuf) Wahbi a séjourné dans les années vingt à Milan où il a suivi une école de théâtre et s'est plongé dans le passé mouvementé du pays avant de retourner au Caire, créer sa propre troupe et entamer une prolifique carrière sur scène comme à l'écran. Ce grand mélo criminel tourné aux studios Nahas au Caire - et pour lequel Wahbi, scénariste et cinéaste, aurait récolté la Médaille d'Or du Vatican - serait bien oublié, n'était la participation de la jeune vedette Faten Hamamah, icône du cinéma arabe et future épouse d'Omar Sharif.
1951Lorenzaccio (Le Bâtard de Florence - Laurent de Médicis) (IT) de Raffaello Pacini
Luigi Rovere/Lux Films Roma-R.G. Film, 90 min. - av. Giorgio Albertazzi (Lorenzino de' Medici), Arnoldo Foà (Alessandro de' Medici), Folco Lulli (Scoronconcalo), Anna Maria Ferrero (Luisa Strozzi), Franca Marzi (Clarice), Lia Di Leo (une courtisane), Giorgio Specchi (Ser Maurizio), Mercedes Brignone, Marcello Giorda, Carlo D'Angelo, Natale Cirino, Silvio Bagolini, Franco Balducci. - La matière de la pièce de Musset (cf. film de 1918) tournée aux studios FERT à Turin.
1953(tv) The Vindication of Savonarola (February 7, 1497) (US)
Série "You Are There" no. 37 (CBS 13.12.53), 30 min. - Un scénario non crédité d'Abraham Polonsky, auteur qui figure sur la "liste noire" du maccarthysme.
1954(tv-th) Lorenzaccio (IT) de Mario Ferrero
Radiotelevisione Italiana (RAI 19.11.54), 154 min. - av. Paolo Carlini (Alessandro de' Medici), Giorgio Albertazzi (Lorenzino de' Medici), Augusto Mastrantoni (le cardinal Cibo), Elena Zareschi (la marquise Cibo), Carlo Lombardi (le marquis Cibo), Guido Valli (Ascanio), Carlo Bagno (Ser Maurizio), Iginio Bonazzi (Giuliano Salvati). - La pièce de Musset, cf. film de 1918.
1955[Projet inabouti : Lorenzo the Magnificent (US) Copa Productions-Columbia, scénario de John Dighton, avec Tyrone Power (Richmond).]
1957[Trois jours à vivre (FR) de Gilles Grangier. - av. Daniel Gélin (Lorenzaccio), Jeanne Moreau (la marquise Cibo), Joëlle Bernard (Luisa Strozzi), Evelyne Rey, Yanick Arvel, Armontel, José Quaglio. - Des comédiens jouant le Lorenzaccio de Musset sont impliqués dans une intrigue criminelle. Séquence filmée sur la scène du Théâtre Montansier à Versailles (mai 1957).]
Adrienne Corri et Edmund Purdom dans la série « Sword of Freedom ».
1958-19611958-1961 [US: 1957] - (tv) Sword of Freedom (The Florentine) (GB) télésérie de Terence Fisher (2, 16, 17), Terry Bishop (1, 3, 5, 9, 10, 11, 13-15, 19, 21, 22, 31), Bernard Knowles (4, 8, 12, 18), Peter Maxwell (23, 27-30, 35-38), Anthony Squire (6, 7, 20, 24, 32), Coby Ruskin (25, 26, 33, 34) et Peter Cotes (39)
Sidney Cole, Albert Ruben, Hannah Weinstein/Sapphire Films-Incorporated Television Company (ITV) (ITC 21.2.58-21.3.61), 39 x 30 min. (2 séries). - av. Edmund Purdom (Marco Del Monte), Martin Benson (Lorenzo II de' Medici), Kenneth Hyde (Niccolo Machiavelli), Monica Stevenson (Francesca de' Medici), Adrienne Corri (Angelica), Reginald Beckwith (Sandro), Derek Sydney (cpt. Rodrigo, homme de main des Médicis), Andrew Keir / Edward Atienza (Léonard de Vinci), Joan Plowright (Lisa Giocondo), Kevin Stoney (Niccolo, l'aubergiste), Patrick Troughton (Bastiano), Basil Dignam (Sebastiano), Norma Parnell (Lisa Orsini), George Murcell (Baglione), Charles Gray (Pierre de Foix), Martita Hunt (la duchesse di Crespi), George A. Cooper (Arturo Bardi), Richard Leech (Cosimo), Morton Lowry (Orlando de' Giovanni), Richard Pasco (le duc de Ferrare), William Russell (le comte René d'Albert), Brian Nissen (Carlo Orsini), Andrew Cruickshank (le duc d'Urbino), Patricia Burke (la duchesse d'Urbino).
Une curieuse série pour adolescents située à Florence au début du XVIe siècle, avec la star britannique Edmund Purdom (Sinuhé dans The Egyptian de M. Curtiz). Libérée de son contrat avec la MGM, la vedette incarne un peintre florentin qui combat tel Robin des Bois pour la liberté et le peuple affamé par la famille de banquiers corrompus des Médicis. Chef des Républicains, il est soutenu par Angelica, son modèle et ex-pickpocket, ainsi que par un doux géant, Sandro, son confident. À l'occasion, il rencontre Machiavel et Léonard de Vinci. Parmi les scénaristes (mais sous un pseudonyme), le black-listé américain Ring Lardner Jr. qui, on s'en doute, n'aime pas les banquiers ! Tournage en 1957/58 aux Walton Studios à Walton-on-Thames (Surrey), puis aux Alliance Film Studios à Twickenham. Terence Fisher, à la veille de réaliser son légendaire Horror of Dracula avec Christopher Lee, filme 3 épisodes. - DE : Der Maler von Florenz, IT : La spada della libertà.
1960(tv) La Terre est ronde (FR) de Philippe Ducrest
(1e Ch. RTF 10.5.60). - av. Jean-Louis Barrault (la voix de Girolamo Savonarola), Alfred Adam (le pharmacien Manente), Pierre Mondy (Cognac), Evelyne Eyfel (Luciana), Jean Brochard (le marchand Minutello), Michel Bardinet (Silvio), Philippe Mareuil (Bartolomeo), Claude Gensac (Faustina), Colette Proust (Margherita), Fulbert Janin (Fra' Mariano), Jacqueline Fontaine (Clarisse), Didier de Ribes (Giaccomo), Evelyne Axel (la femme), Jacques Herlin (le paysan), Pierre Gualdi (le boucher), Pierre Montcorbier (le bourreau), Philippe Ogouz, Daniel Dachez, Georges Boda et Charles Boda (les enfants).
Florence en 1492. Tandis qu'un moine dominicain prophétique, Jérôme (Girolamo) Savonarole, essaie d'enseigner la vertu à ses compatriotes, flétrit le pape Borgia et sa suite et annonce la fin prochaine de Lorenzo de' Medici, la ville ne songe qu'à s'amuser. Deux jeunes gens, Silvio et Bartolomeo, veulent emmener au bal Faustina et Luciana, filles du riche marchand Minutello ; celui-ci s'y oppose, mais il est ridiculisé. Deux mois plus tard, Lorenzo de' Medici est décédé et Silvio, qui a appris d'Amerigo Vespucci que la terre est ronde, décide d'abandonner sa bien-aimée Luciana et de prendre la mer. Séduite et abandonnée, cette dernière se résigne à épouser le vieux pharmacien Manente. Entretemps, l'armée de Charles VIII conquiert Florence et brûle les livres condamnés. Silvio se fait moine et devient l'émule le plus zélé de Savonarole, qui instaure la terreur au nom de la vertu. Devenue à Rome la maîtresse d'un cardinal, Faustina est accueillie avec mépris par sa sœur qui souffre en silence, tandis que Savonarole et Silvio poursuivent leur œuvre jusqu'au sacrifice final, sur le bûcher.
La dramatique tirée d'une pièce en trois actes d'Armand Salacrou (créée le 7.11.1938 au Théâtre de l'Atelier à Paris sous la direction de Charles Dullin, qui jouait aussi Savonarole) a pour sujet la foi et les égarements d'un homme pieux qui s'imagine être seul détenteur de la vérité alors qu'il est incapable d'amour humain ; la pièce avait eu un très grand succès en 1938, le public étant hanté par le spectre de l'hitlérisme. Mais l'auteur s'intéresse autant aux notables de Florence, sans qui le drame de Savonarole n'aurait pas été possible, à la corruption des pères, au goût d'absolu des enfants. Aux élucubrations sur l'ordre moral " divin " s'oppose la double tentation, propre à la Renaissance, du sacrifice total, incarné par Luciana, et du nouvel humanisme athée défendu par Faustina.
1964® (tv) Vita di Michelangelo (IT) de Silverio Blasi. - av. Carlo D'Angelo (Lorenzo de' Medici). - cf. Michel-Ange, chap. 8.3
1965(tv-th) La cena delle beffe (IT) de Guglielmo Morandi
" Trent' anni di Teatro Italiano ", Radiotelevisione Italiana RAI (Programma Nazionale 23.4.65), 102 min. - av. Amedeo Nazzari (Neri Chiaramantesi), Giancarlo Sbragia (Gianetto Malespini), Liana Orfei (la courtisane Ginevra), Orazio Orlando (Gabriello Chiaramantesi), Mimo Billi (Calandra), Mario Ferrari (Tornaquinci), Giorgio Favretto (Lapo), Lia Zoppelli (Cintia), Graziella Galvani (Fiammetta), Enrico Urbini (Nencio), Tino Schirinzi (Fazio), Antonio Battistella (Trinca). - Le drame de Sem Benelli, cf. film de 1941, avec Amedeo Nazzarri qui reprend son rôle à l'écran. (Rédiffusion en 1985, 1995 et 1997.)
1965* Una vergine per il principe / Une vierge pour le prince (IT/FR) de Pasquale Festa Campanile
Mario Cecchi Gori, Luciano Perugia, Claude Ganz/Fair Film (Roma)-Orsay Films (Paris), 107 min./92 min. - av. Vittorio Gassman (le prince Vincenzo Gonzaga), Virna Lisi (Giulia Albizi), José Luis de Villalonga (Francesco I de' Medici, 1541-1587), Anna Maria Guarnieri (Margherita Farnese), Esmeralda Ruspoli (Bianca de' Medici), Giusi Raspani Dandolo (Francesca Gonzaga, duchesse de Mantoue), Philippe Leroy (Ippolito), Paola Borboni (Madonna Violante), Tino Buazzelli (Guglielmo Gonzaga, duc de Mantoue), Maria Grazia Buccella (la marquise Clelia di Papara), Esmeralda Ruspoli (Bianca de' Medici), Alfredo Bianchini (le cavalier Vinta Mario Scaccia (le cardinal Gonzaga), Luciano Mondolfo (le cardinal Farnese), Leopoldo Trieste (le marquis di Pepara), Anna Maria Polani (soeur Luisa).
Synopsis : De retour de la guerre, le jeune prince Vincenzo Gonzaga (1562-1612), un libertin notoire, héritier du duché de Mantoue, apprend que son mariage non consommé avec la princese Margherita Farnese va être annulé, car la jeune femme serait stérile et doit entrer au cloître. Cette annulation de l'union soulève chez lui aussi des doutes sur sa propre virilité. Fortement pressé par son père de se remarier, afin de reconstituer les caisses épuisées de l'État avec un mariage de haute lignée, Vincenzo désigne Eleonora de' Medici comme sa future épouse. Mais la puissante famille des Medici, inquiète des rumeurs sur l'impuissance présumée du prince réclame une démonstration préventive de virilité, à effectuer avec une fille vierge et en présence de témoins. A cet effet, la jeune roturière Giulia Albizzi est choisie qui, pour sa performance, sera ensuite récompensée par un mari et une dot. Vincenzo doit s'y reprendre à trois fois, mais tout finit bien. Le 29 avril 1584 à Florence, Vincenzo peut enfin épouser Eleonora avec l'assentiment général.
Une farce gaillarde signé Festa Campanile (scénariste fécond de Visconti, Bolognini, Risi) avec un rôle taillé sur mesure pour Gassman, exhubérant, ironique, paradoxal et excessif. Le propos repose sur un fait-divers authentique de la chronique du XVIe retrouvé dans les Archives d'État de Florence et qui a notamment inspiré un livre à Roger Peyrefitte, La Nature du prince (1963). La mariée, Eleonora de' Medici (1567-1611), est absente à l'écran. Fille de Francesco I de' Medici et de l'archiduchesse Giovanna d'Austria, elle devient à 17 ans duchesse de Mantoue et donnera à son époux six enfants ; elle sera plus tard la confidente de Torquato Tasso. Le film est un énorme succès public. Tournage en Technicolor et Techniscope à Florence (Palazzo Vecchio, La Certosa), en Toscane (Villa Medicea di Artimino et Villa della Ferdinanda à Carmignano, Prato, Castello dei Conti Guidi à Poppi), au Palazzo Gonzaga à Urbino (Marches), dans le Latium (Villa d'Este à Tivoli, Villa Lante à Bagnaia, Poli) et aux studios de la Scalera Film à Rome. - ES : Una doncella para un gran señor, DE : Eine Jungfrau für den Prinzen, GB : A Virgin for the Prince, US : A Maiden for the Prince.
1965(tv-th) Flaminéo (FR) de Claude Dagues
ORTF (2e Ch. 16.10.65). - av. Roger Dumas (Flaminéo), Catherine Rouvel (Vittoria, sa sœur), Jean-Pierre Bernard (Paolo Giordano I Orsini, duc de Bracciano), Jean Louis Legoff (Camillo, mari de Vittoria), Claude Titre (Francesco I de' Medici), François Brincourt (le serviteur de Camillo), Joëlle Latour (Zanche), Armand Meffre (Ludovico), Antoine Marin (le bourreau Tullio), Pierre Duncan (Antoni), Danièle Argence, Serge Bonnard.
Synopsis : À la cour de Francesco I de' Medici (1541-1587), fils de Cosme. Flaminéo a décidé de venger son meilleur ami, tué par un lieutenant de police au service du duc de Bracciano, son employeur. Mais avant de faire périr ce dernier, il l'oblige à blasphémer, pour perdre son âme, et par cet acte, Flaminéo se damne lui-même. Il s'entremet entre Bracciano et sa propre sœur Vittoria, pousse le duc à se débarrasser de sa femme et du mari de Vittoria, Camillo, exécutant ces meurtres lui-même. Puis, au cours d'une querelle futile, il tue son frère, le beau Marcello. Il devient ainsi l'incarnation du Mal, le " monstre " au milieu des personnages égoïstes et veules qui l'entourent. Finalement, il tranche le lien incestueux qui l'attache à sa sœur et s'offre, désarmé, au couteau des assassins. - Une pièce de Robert Merle (1950) basée sur le drame White Devil (Le Démon Blanc) de John Webster en 1612 et repris par Stendhal dans ses Chroniques italiennes. L'histoire repose sur un fait-divers, l'assassinat de Vittoria Accoramboni par Lodovico Orsini en 1585 à Padoue.
1965® The Agony and the Ecstasy (US) de Carol Reed. - av. Adolfo Celi (Giovanni de' Medici). - cf. Michel-Ange, chap. 8.3
1966(tv-th) Lorenzaccio (YU) de Daniel Marusic
Televizija Zagreb (5.12.66). - av. Pavel Bogdanovic (Lorenzaccio), Jurica Dijakovic, Mato Grkovic, Ana Kari, Bozena Kraljeva, Emil Kutijaro, Dragan Milivojevic, Ivo Serdar, Bozidar Smiljanic. - Le drame d'Alfred de Musset. cf. film de 1918.
1966(tv) Lazare le Pâtre (FR) de Jean-Marie Coldefy
ORTF (1e Ch. 23.7.66), 82 min. - av. Pierre Asso (Cosimo I de' Medici), Nelly Borgeaud (Nativa Pazzi), François Maistre (Judaël de' Medici), Mario Pilar (Lazare Pazzi), Sady Rebbot (Giuliano Salviati), Raoul Billerey (Galeotto), Jean Sagols (Giuliano Salviati fils), Claude Cerval (Giacomo), Edmond Beauchamp (le paysan Matteo), Serge Sauvion (Battista), Jean Joseph (Angelo), Pierre Doris (frère Bartholomeo), Catherine Broe (Pippa), Dominique Lefort (Philipetto), Patrice Greber (Francesco), Douchka (Sylvia), Françoise Camplan (la servante), Jean Filliez (le geôlier).
Synopsis : En 1458, deux partis s'opposent à Florence, celui des nobles dirigés par le duc Vitalo Pazzi et celui du peuple et des marchands, représenté par les Medici et les Salviati. Des amours secrètes de Giuliano Salviati et Nativa Pazzi est né un petit garçon, Giuliano, confié au paysan Matteo à Fiesole. Ayant appris l'existence de l'enfant, le duc Pazzi dépêche Battista pour l'enlever. Mais le père du nourrisson et son frère Raffaello qui se cache sous le déguisement de Lazare le Pâtre (Lazare Pazzi), cachent l'enfant à Naples. Au même instant, après avoir repris le pouvoir à Florence, Cosimo de' Medici, qui n'a pas d'héritiers, est en butte aux intrigues de son neveu Judaël qui veut à tout prix lui succéder... Un gros mélodrame historique dans le style du boulevard du Crime, avec masques, dagues, poison, enlèvements, machinations, etc. Et pour cause : la dramatique est tirée d'une pièce en quatre actes de Joseph Bouchardy, créé au Théâtre de l'Ambigu-Comique à Paris en 1840 et adaptée par Jacques Champreux.
1968(tv-th) Storm over Firenze (Tempête sur Florence) (BE) de Jo Dua et Bert Struys
Belgische Radio en Televisie (BRT 3.9.68). - av. Rik Andries (Cesare Borgia), Alex Cassies (le père Malatesta), Domien De Gruyter (Gerolamo Savonarole), Leo Haelterman (Romolino, ambassadeur de Rome à Florence), Marcel Hendrickx (Ceccone), Vic Moeremans (Valori), Ugo Prinsen (le père Dominico Pescia), Jan Reussens (Nerli), Senne Rouffaer (Niccolo Machiavelli), Vera Veroft (Landominia Strozzi).
Synopsis : Alors que le pape Alexandre VI Borgia a conçu le projet d'établir une ligue italienne contre le roi de France Charles VIII afin de rester le seul maître de la Péninsule, Gerolamo Savonarole, prieur de Florence, tempête contre la papauté corrompue. Le clerc fanatique vise à purifier l'Église et ne ménage rien ni personne. Comme il est soutenu massivement par les Toscans qui cherchent à se rebeller contre Rome, le pape envoie son fils, Cesare Borgia, à Florence pour convoquer Savonarole au Saint-Siège. Ayant refusé d'obtempérer, il est interdit de prédication. Comme il continue à dénoncer les excès au sein de l'Église, Cesare Borgia se tourne vers le Conseil municipal, sommant la cité de livrer Savonarole à Rome, sous peine d'une sévère punition. Dans une tentative de résistance, Savonarole incite le Conseil à ignorer Rome. Accusé de révolte contre l'autorité papale, Savonarole est capturé et condamné au bûcher. - Une adaptation du drame de Luc Vilsen et E. Ostermans (1967), Prix d'art dramatique de la Ville de Bruxelles.
1968(tv-th) Lorenzaccio (FR) de René Lucot (tv), Julien Bertheau (th)
ORTF (2e Ch. 22.9.68). - av. Jean-Pierre Leroux (Lorenzino de' Medici), Laurence Mercier (Catherine), Renée Saint-Cyr (la marquise Cibo), Louis Arbessier (Filippo Strozzi), Simon Eine (Alessandro de' Medici).
La pièce d'Alfred de Musset, cf. film de 1918.
1971® (tv) La vita di Leonardo da Vinci (IT) de Renato Castellani. - av. Franco Leo (Gerolamo Savonarole), Victoriano Gazzarra (Giuliano de' Medici). - cf. chap. 8.2
Les Médicis prennent le pouvoir à Florence, vus par Roberto Rossellini (1972).
1972* (tv) L'età di Cosimo de' Medici (L'Âge de Cosme de Médicis) - 1. L'esilio di Cosimo (L'Exil de Cosme) - 2. Il potere di Cosimo (Le Pouvoir de Cosme) - 3. Leon Battista Alberti : l'Umanesimo (Leon Battista Alberti, l'humanisme) (IT) mini-série de Roberto Rossellini
Renzo Rossellini/Orizzonte 2000-Radiotelevisione Italiana RAI (RAI 26.12.72, 2+9.1.73), 3 épis., 246 min. - av. Marcello Di Falco (Cosimo de' Medici), Virginio Gazzolo (Leon Battista Alberti), Yanti Sommer (la comtesse de' Bardi, épouse de Cosimo), Tom Felleghi (Rinaldo degli Albizzi), Sergio Serafini (Lorenzo de' Medici dei " Popolani ", frère de Cosimo), Adriano Amidei Migliano (Carlo degli Alberti), Roberto Bisacco (Niccolò Di Cocco Donati), Roberto Bruni (le cardinal Vitelleschi), Ugo Cardea (Niccolò Cusano), Bruno Cattaneo (Toscanelli), Valentino Macchi (Ubertino de' Bardi), Goffreso Matassi (le gonfalonier Bernardo Guadagni), Sergio Nicolai (Francesco Sederini), Piero Gerlini (Poggio Bracciolini), John Stacy (Ilarione de' Bardi), Mario Erpichini (Totto Machiavelli), John Berta (le pape Niccolò V), Marino Masé (Francesco Filelfo), Mario Demo (Sigismondo Malatesta), Lincoln Tate (Thomas Wadding), Duccio Dugoni (Bernardo Rossellini), Dario Michaelis (Carlo Marsuppini), Fred Ward (Niccolò de' Conti), Marie Louise Sinclair (Patrizia).
Synopsis : Partie 1. À la mort de son père en 1429, Cosimo de' Medici il Vecchio/Cosme de Médicis l'Ancien (1389-1464) reprend la direction de la banque familiale. Il doit affronter l'oligarchie qui règne alors à Florence et en particulier le puissant clan des Albizzi, dont le chef de famille Rinaldo le fait arrêter en 1433 pour malversation dans l'exercice de fonction publique. Grâce à des pots de vin, Cosimo transforme sa condamnation à mort en exil pour dix ans à Venise. - Partie 2 : De retour d'exil en 1434, Cosimo intrigue et, acclamé par le peuple, il réussit à se faire nommer gonfalonier de Florence, faire exiler les Albizzi et instaurer un règne dynastique en faisant de sa famille l'arbitre de la République florentine. Ses ennemis sont bannis ou acculés à la ruine par l'augmentation de taxes. Collectionneur doté d'une fortune colossale et portant un intérêt très vif à l'art et à la science, il devient le premier grand mécène de la cité. Ainsi naît l'âge d'or du commerce et des arts. - Partie 3 : Théoricien de la perspective, philosophe, peintre, mathématicien, le polymathe Leon Battista Alberti (1404-1472) hésite à devenir architecte. Obtenant la confiance du pape Nicolas V, il a pour mission de redonner à Rome sa splendeur d'antan et se lance dans la réalisation de quelques grands chantiers à Florence, à Rimini, à Mantoue et à Ferrare.
Délaissant le cinéma de fiction (considéré comme " mort ") pour une télévision rigoureusement didactique et austère, Rossellini propose un exposé de l'histoire sociale et politique de la Florence des Médicis avec ses divers stratagèmes teintés d'une sorte de pré-machiavéllisme. Les prémisses de la Renaissance italienne apparaissent à travers de denses conversations (débitées d'une voix monotone) ou litiges reconstitués entre les principaux protagonistes, Cosimo et Alberti. Rossellini s'intéresse en particulier à l'essor de l'humanisme dans le cadre d'un système économique inédit dominé par les banquiers et les marchands tout en abordant des thèmes comme les avancées artistiques et scientifiques (découverte de la perspective), la taxation, les votes, la gestion des conflits, etc. Le cumul impressionnant d'informations et de précisions fournies à l'oral s'avère aussi fascinant que laborieux et peut déconcerter plus d'un spectateur, mais la conviction passionnée comme l'optimisme du cinéaste, persuadé qu'il peut changer le monde par l'information imagée, restent émouvants. Rossellini met l'accent sur les réalisations positives de l'époque tout en omettant ses faiblesses (ouvriers exploités, maladies, saleté), en ignorant le rôle du sexe ou la malfaisance de Cosimo. Sans pleinement le réaliser, et jamais à une contradiction près, il livre en fait une prodigieuse défense du capitalisme, quand la toute-puissance de l'argent permet de truquer les élections, soudoyer les archevêques, décapiter les adversaires, rompre les promesses. L'utilisation de décors authentiques (Gubbio, Florence, Todi, Fiesole, San Gimignano, Certaldo) et d'acteurs non-professionnels auxquels on ne demande pas de jouer mais de dire leurs textes sur un ton dédramatisé, le tout filmé avec un sens inné du cadrage, donne souvent l'impression de voir s'animer des tableaux vivants du Quattrocento. À l'origine, Rossellini a tourné son téléfilm (enregistré en Eastmancolor de juin 1971 à septembre 1972) en anglais pour la télévision américaine mais celle-ci refuse le produit terminé, le trouvant trop hors normes - ou trop intellectuel. On s'en serait douté. - US : The Age of the Medici.
1972(tv) Savonarola i njegovi prijatelji [Savonarola et ses proches] (YU) d'Arsenije Jovanovic
Radiotelevizija Beograd (RTB 20.9.72), 66 min. - av. Ljuba Tadic (Savonarole), Branko Piesa (Malatesta), Vasja Stankovic, Dragan Maksimovic, Petar Kralj, Petar Banicevic, Marko Todorovic, Neda Spasojevic, Branislav " Ciga " Jerinic.
1974® (tv) Le Secret des Flamands / Das Geheimnis des Kupferbechers (FR/CH/IT/BE/DE) de Robert Valey. - av. Daniel Dublino (Giuliano de' Medici), Giancarlo Sisti (Lorenzo de' Medici). - cf. chap. 8.1
1975(tv) L'assedio di Firenze, di Francesco Domenico Guerrazzi (IT) d'Ugo Gregoretti
Série " Romanzo popolare italiano ", Radiotelevisione Italiana (RAI 20.11.75), 64 min. - av. Lou Castel, Gianfranco Ombuen, Gipo Farassino, Mario Brusa, Pierangelo Civera, Piero Gerlini, Tonino Bertorelli, Maurizio Manetti, Dante Biagiari, Enza Giovine, Graziano Giusti, Franco Odoard, Luigi Palchetti, Santo Versace.
Synopsis : À l'issue du sac de Rome en 1527, les Florentins ont chassé les Médicis et proclamé la république, mais le nouveau gouvernement se range aux côtés des Français dans leur guerre contre la Ligue de Cognac. Les défaites de François Ier contraignent ce dernier à signer la paix avec Charles Quint et Florence se retrouve isolée. Charles Quint voulant se concilier la faveur du pape Clément VII, ordonne à ses armées de s'emparer de Florence pour y rétablir un Médicis, parent du souverain pontife. Après un siège de dix mois, l'immense armée du Saint-Empire et d'Espagne s'empare de la ville en août 1530, renverse la République florentine et met sur le trône Alexandre de Médicis en tant que duc de Florence. C'est la fin de la liberté. - Ugo Gregoretti, téléaste de gauche, procède à une analyse critique du roman touffu de Francesco Domenico Guerrazzi (1836), livre jadis immensément populaire et dans lequel apparaissent le condottiere Francesco Ferrucci, Michel-Ange et Machiavel (amoureux d'une belle Florentine).
1976(tv-th) Lorenzaccio (FR) de Jean Hennin (tv), Jean-Pierre Bouvier (th)
ORTF (TF1 23.12.76). - av. Jean-Pierre Bouvier (Lorenzino de' Medici), Jean-Noël Dalric (Pietro Strozzi), Jean-Paul Denizon (le cardinal Cibo), Pierre Forest (Tomaso Strozzi), Remi Gevreau (Leone Strozzi), Jean-Paul Schintu (Alessandro de' Medici), Christine Guerdon (la marquise Cibo), Catherine Ménetrier (Luisa Strozzi), Sylvia Oneto (Caterina Ginori).
La pièce d'Alfred de Musset. Cf. film de 1918.
Un tableau baroque du « Lorenzaccio » de Musset composé par Franco Zeffirelli à la Comédie-Française (1976/77).
1977* (tv-th) Lorenzaccio (FR) de Franco Zeffirelli (th) et Jean-Paul Carrère (tv)
Christian Gion/France 2-La Société des Comédiens Français (FR2 6.10.77), 177 min. - av. Francis Huster (Lorenzo de Medoco, dit Lorenzino), Geneviève Casile (la marquise Cibo), Louis Seigner (Philippe Strozzi), Jacques Eyser (Pala Ruccellai), Jean-Luc Boutté (Alexandre de Médicis/Alessandro de' Medici), François Chaumette (le marquis Cibo), Michel Etcheverry (le cardinal Cibo), Alberte Aveline (Caterina Ginori), Catherine Salviat (Luisa Strozzi), Claude Giraud (Scoroncolo), Marco Behar (Bindo Aloviti), Louis Arbessier (Roberto Corsini), Georges Adoubert (Giomo le Hongrois), Georges Riquier (le cardinal Baccio Valori).
La pièce d'Alfred de Musset se situe à l'apogée des mises en scènes réalistes et historicistes de l'œuvre, esthétique pleinement assumée et somptueusement mise en scène par Franco Zeffirelli en 1976 à la Comédie-Française (pour la réouverture de la Salle Richelieu). Zeffirelli étant lui-même florentin, le drame politique de Florence l'intéresse particulièrement, et ce sont les deux intrigues secondaires (Cibo et Strozzi) qui pâtissent le plus des coupes effectuées par le metteur en scène dans la deuxième partie de la pièce. Depuis ses débuts aux côtés de Luchino Visconti, adepte d'une fidélité historique absolue en termes de décors et de costumes, il s'attache à rendre le plus fidèlement possible les différents lieux indiqués par Musset, et l'atmosphère de la Renaissance (avec 31 acteurs et 50 figurants sur scène). Grâce à un dispositif techniquement très complexe, chaque scène de la pièce devient un tableau flamboyant et baroque qui se termine par un noir avec musique (signée Maurice Jarre). Une gageure. Claude Rich, qui campe un Lorenzo particulièrement sensible, à l'humour aigu, est remplacé en 1977 par Francis Huster, salué par la critique pour sa jeunesse et sa fragilité, digne héritier de Gérard Philippe, et dont la prestation est un tournant dans sa carrière. Cf. film de 1918.
1983(tv-th) Lorenzaccio (FR) de Philippe Laïk (tv) et René Jauneau (th)
(FR3 6.8.83). - av. Robin Renucci (Lorenzino de' Medici), Aurélien Recoing (Alessandro de' Medici), Jacques Born (le cardinal Cibo), Jean-Max Jalin (Pietro Strozzi), Pierre Vial (Filippo Strozzi), Renée Cousseau (la marquise Cibo), Catherine Robillard (Caterina Ginori).
La pièce d'Alfred de Musset, cf. film de 1918.
1985(tv) I veleni dei Gonzaga / Die Intrigen der Gonzaga (IT/DE/CH/FR) de Vittorio De Sisti
Série " Vita dei castelli / Geschichten aus europäischen Schlössern ", Intertel Roma sri- Radiotelevisione Italiana RAI-Bayrischer Rundfunk (BR)-Fernsehen der rätoromanischen Schweiz (SRG)-Telfrance SA (BR3 22.12.85 / DRS 31.12.85 / RAIuno 12+19.8.90). - av. Luca Barbareschi (Frederico II Gonzaga), Giuliana Calandra (Isabelle d'Este, sa mère), Daniela Poggi (Isabella Boschetti), Massimo Lopez (Charles Quint), Vanni Corbellini, Isabella Goldman.
Synopsis : En 1530, Charles Quint se rend à Bologne avec sa cour pour y être couronné empereur par le pape Clément VII dans la basilique San Petronio, Rome étant encore dévastée après le sac de la ville par les lansquenets trois ans plus tôt. Parmi les nobles réunis pour lui rendre hommage se trouve Federico II Gonzague (1500-1540), marquis de Mantoue, un coureur de jupons qui aspire à obtenir le titre ducal de l'empereur. Cela lui est promis à condition qu'il épouse la tante de Charles Quint, Julienne d'Aragon, plus âgée que lui. Le marquis n'est pas très chaud, sa mère Isabelle d'Este l'est encore moins, mais face à la perspective de devenir duc il tergiverse et accueille l'empereur à Mantoue. Ayant décroché le titre, et soutenu par le Saint Siège, il se tourne vers Maria Paleologa, qu'il a épousée alors qu'elle avait 7 ans (un mariage jamais consommé), et qui est à présent l'héritière du marquisat de Monferrato. - Une chronique tournée dans les authentiques résidences des Gonzaga (le Palazzo Te et le palais ducal à Mantoue).
1987(tv-th) Lorenzaccio (CA) de Jean Faucher
Société Radio-Canada (Montréal/Québec). - av. Serge Denoncourt, Antoine Durand, Guy Nadon, Jean-René Ouellet, Guy Provost, Mireille Thibault. - Le drame d'Alfred de Musset en téléfilm, cf. film de 1918.
1989(tv-th) Lorenzaccio (ES) de Josep Maria Flotats
Télevisió de Catalunya-Teatre Poliorama Barcelona (TV3 14.11.89). - av. Josep Maria Flotats (Lorenzo de Medici), Carme Elias (la marquise Cibo), Joan Borràs (Filippo Strozzi), Marta Calvó, Andreu Benito, Ignasi Camprodón, Lamincham, Jaume Comas. - Le drame d'Alfred de Musset parlé catalan, cf. film de 1918.
1989(tv-th) Lorenzaccio, Lorenzaccio (ES) de Josep Mantanyès et Lluís Pasqual
Televisó Espanyola a Catalunaya-Teatre Iliure (Barcelona) (TVE 29.3.89). - av. Juanjo Puigcorbé (Lorenzo di Medici), Anna Lizaran (Ricciarda Cibo), Lluis Homar (le cardinal Cibo), Carlota Soldevilla (Maria Soderini), Emma Vilarasau (Caterina Ginori), Joan Miralles (Filipo Strozzi), Jaume Valls (Alessandro de' Medici), Ramon Madaula (Pietro Strozzi), Jordi Bosch (Leone Strozzi), Francesc Lucchetti (Giomo), Alex Casanovas (Tebaldeo Freccia), Josep Linuesa (Maffio). - Le drame d'Alfred de Musset interprété par le Teatre Iliure, cf. film de 1918.
1989® (tv) La primavera di Michelangelo (IT) de Jerry London. - av. Ian Holm (Lorenzo de' Medici), Pierluigi Misasi (Piero de' Medici), Vanni Corbellini (Giovanni de' Medici), Juliette Caton (contessina di Lorenzo de' Medici), Stephen Berkoff (Girolamo Savonarola). - cf. chap. 8.3
1990® (tv) Benvenuto Cellini (IT) de Giacomo Battiato. - av. Ennio Fantasticchini (Cosimo de' Medici). - cf. chap. 8.5
1990(tv) L'Épreuve d'amour (FR) d'Alain Schwarzstein
" Série Rose ", France 3-Hamster Prod. (FR3 24.2.90), 26 min. - av. Catherine Alcover (Bianca de' Medici), Cyril Brisse (Vincent de Gonzague), Clémence Gégauff (Julia), Max Morel (l'abbé de Mantoue), Luc Florian (le duc Guillaume), Claude Aufaure (le cardinal), Hervé Falloux (César d'Este), Liliane Ledun (la duchesse de Mantoue), Madeleine Vangeli (Ornella).
En 1584, les amours agitées de Bianca de' Medici, fille du grand-duc Francesco, et de Vincent de Gonzague, duc de Mantoue. Épisode libertin tiré des Chroniques florentines de Giuseppe Celentano.
1991(tv) La Florentine (FR) mini-série de Marion Sarraut
TF1-Société Française de Production (TF1 4-24.11.91), 12 x 26 min. - av. Anne Jacquemin (Fiora Beltrami), Alain Payen (Philippe de Selongey), Benoît Valles (Lorenzo de Médicis), Benoist Brione (Charles le Téméraire), Yves Penay (Louis XI), Kristine Kervennic (Marguerite de Brévailles, demi-sœur de Fiora), Isabelle Guiard (Hieronyma Pazzi), François Dyrek (Démétrios), Philippe Lemaire (Jacopo Pazzi), Bernard Waver (Cesare Petrucchi), Bruno Pradal (Francesco Beltrami), Jérôme Chapatte (frère Ignacio Ortega), Laurent d'Olce (Pietro Pazzi), Michel Vitold (Pierre de Brévailles), Joséphine Derenne (Madeleine de Brévailles), Pierre Aufrey (cpt. Campo-Basso).
Synopsis : Florence en 1475. Fiora Beltrami, dont le père, un riche marchand, jouit de l'amitié de Laurent le Magnifique, épouse Philippe de Selongey, un envoyé bourguignon de Charles le Téméraire qui connaît le secret de la naissance de Fiora : elle est en réalité enfant de l'inceste de Jean et Marie de Brévailles, frère et sœur exécutés pour ce crime. La damoiselle subit tous les outrages (viol, chantage, assassinat du père adoptif, tentative de meurtre, jugement de Dieu), quitte Florence pour la France et y sauve la vie de Louis XI tandis que son époux félon périt au combat pour Charles le Téméraire. - Roman de gare médiocre et abracadabrant pour un produit télévisuel de bas de gamme (en vidéo) tourné à Florence, à Sienne, à Montelpuciano, puis en France à Aigues-Mortes (Gard), à Sarlat et au château de Saint-Germain.
1991(tv-th) Lorenzaccio (FR) d'Alexandre Tarta (tv) et Georges Lavaudant (th)
Institut National de l'Audiovisuel (INA)-La Sept-Arte-Société Française de Production (SFP) (La Sept-FR3 9.2.91), 143 min. - av. Redjep Mitrovitsa (Lorenzino de' Medici), Richard Fontana (Alessandro de' Medici), Jean-Luc Boutté (le cardinal Cibo), Martine Chevallier (la marquise Cibo), David Bursztein (Pietro Strozzi), Catherine Sauval (Catarina Ginori).
La pièce d'Alfred de Musset jouée à la Comédie-Française. Cf. film de 1918.
1996[épisode florentin :] A spasso nel tempo (IT) de Carlo Vanzina
Aurelio De Laurentiis/Filmauro, 94 min. - av. Christian De Sica (Ascanio Orsini Varaldo), Massimo Boldi (Walter Boso), Marco Messeri (Lorenzo il Magnifico), Andrea Muzzi (Botticelli), Federico Ceci (Pico della Mirandola), Sergo Gibello (Gerolamo Savonarole), Andrea Porcù (Piero de' Medici il Fatuo), Simone Falcini (Giovanni de' Medici).
En manœuvrant une machine à explorer le temps (dénichée dans les studios d'Hollywood), Ascanio et Walter sont propulsés à la cour de Laurent le Magnifique, où ils sont accusés de sorcellerie et se sauvent en gagnant la Venise de Casanova, puis la Rome occupée par les nazis. Comédie de bas étage bricolée en Eastmancolor à Cinecittà. Sequel : A spasso nel tempo - l'avventura continua (1968), aussi de Carlo Vanzina.
2003(tv-th) Lorenzaccio, al di là di de Musset e Benedetto Varchi (IT) de Carmelo Bene (th) et Mauro Contini (tv)
RAI Due-Fondazione L'immemoriale di Carmelo Bene (RAI due 1.9.03), 90 min. - av. Carmelo Bene, Mauro Contini, Isaac George. - Le Lorenzaccio de Musset revu par Carmelo Bene, du théâtre expérimental joué à Florence le 4.11.1986 au Ridotto del Teatro Communale).
2004(tv) The Medici : Godfathers of the Renaissance (Les Médicis, parrains de la Renaissance) (GB) mini-série de Justin Hardy
Lion Television-PBS-DeVillier Donegan Enterprises-Channel Four Television (C4 27.11.-18.12.04), 4 x 55 min. - av. Peter Guiness (Giovanni de' Medici, épis. 1), Pip Torrens (Cosimo de' Medici, épis. 1), James Innes Smith (Lorenzo de' Medici, épis. 2), Ian Bustard (Giovanni de' Medici, épis. 3), Niccolò Cioni (Giulio de' Medici, épis. 3), Ben de Sausmarcz (Cosimo de' Medici, épis. 4), Federico Stefanelli (Ferdinando de'Medici, épis. 4).
Docu-fiction britannique narrée par Peter Guinness. La saga des Médicis, " parrains " dans un double sens, en tant que protecteurs et mécènes des arts post-médiévaux, mais aussi en tant que chefs de clan mafieux sur le plan politique. Le premier épisode part de Cosme l'Ancien, riche banquier qui attribue au mécénat des vertus politiques et assoit son pouvoir en s'entourant de peintres et d'architectes. Une tradition reprise par son petit-fils Laurent le Magnifique (partie 2), protecteur de Botticelli, Michel-Ange et Léonard de Vinci. La partie 3 parle de Jean de Médicis, amoureux des lettres et des arts, qui monte sur le trône pontifical sous le nom de Léon X et marque son temps par ses largesses d'évergète qui seront critiquées par la Réforme. La partie 4 parle de Cosme de Médicis. Appartenant à une branche mineure de la famille, celui-ci est nommé duc de Florence, sacré à Rome grand-duc de Toscane sous le nom de Cosme Ier. - Parties : 1. " Birth of a Dynasty (Ascension d'un dynastie) " - 2. " The Magnificent Medici (Laurent le Magnifique) " - 3. " The Medici Papers (Les Médicis et l'Eglise) " - 4. " Power vs. Truth (Le Pouvoir au service de l'art) ".
2006(tv-df) Savonarola - Der Schwarze Prophet (Savonarole, le prophète maudit) (DE) de Jan Peter
Série " Sphinx ", Arte-ZDF (Arte 2.9.06), 52 min. - av. Marius Bodochi (Giacomo Savonarola), Vasile Calofir (Cesare Borgia), Fausto Sbaffoni (le prieur de San Marco à Florence), Virgil Orgasanu (le pape Alexandre VI Borgia).
Docu-fiction tourné à Florence et à Rome qui voit en Giacomo Savonarola (1452-1498) à la fois un réformateur visionnaire ayant annoncé dans une grande mesure l'œuvre de Martin Luther (qui le considérait comme un saint) et un dangereux fanatique ayant instauré une théocratie préfigurant divers régimes totalitaires ultérieurs. On y éclaire la manière dont Savonarole a envoûté Florence en traitant ses citoyens d'" aveugles " tout en embrigadant leurs enfants qui forment sa garde-vigile, puis en ayant imposé son ordre moral, guidé par la volonté de ramener le règne de Dieu sur terre. Mais le portrait est confus et souvent inexact. En 1469, des moines dominicains accueillent à Florence - au moment de la plus grande floraison artistique et intellectuelle de la cité - un jeune homme de Ferrare d'une puissante laideur, pauvrement vêtu, qui s'avère un orateur hors norme et tourmenté. Prédicateur illuminé, l'individu révèle avec hargne l'envers du Quattrocento, dénonce les pompes de l'Église, la débauche du pape, la corruption des Médicis, l'influence des juifs et des sodomites, la perversité des femmes fardées, etc. Avec le soutien du peuple, il se métamorphose en tyran pendant quatre ans, faisant régner la terreur dans la cité au nom de la rigueur morale et menaçant les habitants des foudres du ciel et du " glaive de Dieu ". Sa chute est abrupte : Le pape Alexandre VI Borgia, qui a vainement tenté de le faire assassiner, l'excomunie. Le 23 mai 1498, sur la piazza della Signoria de Florence, Savonarole et les frères Dominique et Sylvestre, condamnés comme hérétiques et schismatiques, sont pendus avant d'être brûlés en public.
2006Libertas (IT/HR) de Veljko Bulajic
Aleksander Crcek, Loes Kamsteeg, Mladen Koceic/D.D.C. Srl (Roma)-Produkcija Libertas (Zagreb)-Tuna Film-Jadran Film-Hrvatska radiotelevizija HRT (Zagreb)-RAI, 130 min./112 min. - av. Sven Medvesek (Marin Drzic), Sandra Ceccarelli (la comtesse Desa Zamagna), Zarko Potocnjak (le comédien Lukarevic), Goran Grgic (Luka, censeur d'État), Radko Polic (Sire Zamagna, père de Desa), Andrea Buscemi (Cosimo de' Medici, duc de Florence), Vlatko Dulic (le frère bénédictin et poète Mavro Vetranovic), Livio Badurina (le peintre Vlaho Drzic, frère de Marin), Mise Martinovic (le recteur de Raguse).
Synopsis : En 1550, la Méditerranée orientale est dominée par l'Empire ottoman et la puissante République de Venise, tandis que la petite mais riche République maritime de Raguse [Dubrovnik] réussit tant bien que mal à maintenir son indépendance grâce à des arrangements diplomatiques. Marin Drzic (1508-1567), poète et auteur dramatique croate, déplaît dans les hautes sphères de la société ragusienne en raison de ses comédies à la critique acerbe. Luka, l'intolérant censeur d'État, s'en prend au comte Zamagna, protecteur de Drzic qu'il fait périr en prison. La comtesse Desa Zamagna, sa fille, rejoint les ennemis de la République menés par Bucinik et qui conspirent pour renverser le Sénat corrompu. L'Italie est leur espoir. Desa gagne le duché de Florence avec Drzic et son ami comédien Lukarevic pour y rejoindre d'autres exilés de Raguse. Inspiré par la société progressiste en Toscane, Drzic y développe de nouveaux statuts libéraux pour Raguse baptisés Libertas, mais Florence et ses largesses s'avèrent un mirage : Cosimo I de' Medici refuse de les soutenir et plusieurs d'entre eux périssent sur place sous les dagues des assassins croates. Finalement, Drzig et Desa, son amante, fuient à Venise où le doge Girolamo Priuli fait, lui aussi, la sourde oreille. Drzig échappe aux tueurs en sautant dans le Canale Grande. Le film s'achève ici, l'histoire nous dit que le poète libertaire mourut à Venise, probablement assassiné.
Une fresque sur des faits peu connus signée par le vétéran croate Veljko Bulajic (qui réalisa en 1969 la superproduction yougoslave Battle of Neretva / Bitka na Neretvi, hymne aux partisans antinazis avec Orson Welles et Yul Brynner) ayant impliqué pas moins de huit années de gestation handicapées par des pressions politiques et financières ; à travers la persécution de Marin Drzic, le cinéaste dit viser le despotisme de la Croatie des années 1990. Le tournage peut enfin commencer au printemps 2003 et se poursuit avec interruptions jusqu'en avril 2005, dans la vieille ville de Dubrovnik (forteresse de Revelin, Stradun, Villa Sorkocevic), à Florence et dans les collines toscanes, à Venise et à Draguc (Istrie). Le film qui a englouti l'équivalent de 3,6 millions de dollars sort au festival de Pula (primé pour costumes et maquillages), mais la critique comme le public réagissent tièdement face à un type de spectacle jugé d'avant-hier et après une brève carrière en salle, Libertas sera exploité en 2008 sous forme de mini-série par les télévisions italiennes (4 épis.) et croates (5 épis.), à l'occasion des 500 ans de la naissance du dramaturge martyr.
2011Amici miei - Come tutto ebbe inizio (IT) de Neri Parenti
Aurelio De Laurentiis, Luigi De Laurentiis/FilmAuro-Ministerio per i Beni e le Attività Culturali (MiBAC), 108 min. - av. Christian De Sica (Filippo), Michele Placido (Duccio Villani di Masi), Giorgio Panariello (Cecco Alemari), Massimo Ghini (Manfredo Alemanni), Massio Ceccherini (Alderighi), Paolo Hendel (Jacopo), Alessandro Benvenuti (Laurent de' Medici, le Magnifique), Alessandra Acciai (Madonna Isabetta), Ainett Stephens (Alyssa, l'esclave), Alessandro Paci (le condamné), Barbara Enrichi (Margarita), Chiara Francini (Tessa), Pamela Villoresi (Piccarda), Alessandro Mommi (Garzone Jacopo).
Un 'prequel' de la comédie à succès Amici miei (Mes chers amis, 1975) de Mario Monicelli, qui raconte " comment tout a commencé " ... mais situé cette fois non au XXe siècle, mais à l'époque de la Renaissance. Le film assez pessimiste de Monicelli décrivait les facéties de cinq quinquagénaires désabusés, qui font des virées de potaches pour tuer leur ennui ; deux suites plus décousues se succèdèrent en 1984 et 1985, Amici miei 2 (Mes chers amis no 2), signée Monicelli, puis Amici miei - Atto IIIo de Nanni Loy (au scénario, toujours, Leonardo Benvenuti et Piero De Bernardi). Ce quatrième épisode est inspiré de la Novella del Grasso legnaiuolo (1409) et se déroule donc dans le passé, à Florence sous Laurent le Magnifique, en 1490, où cinq amis, Jacopo, Duccio, Cecco, Manfredo et Filippo, profitent du fait que la population s'est barricadée dans les maisons en raison de la peste pour s'adonner à leurs farces d'un goût plus ou moins douteux et exorciser ainsi leur peur de la mort (Monicelli a refusé de collaborer à l'entreprise). Quoique très soigné sur le plan de la reconstitution, des décors et des costumes (cinq nominations au prix Davide di Donatello), le film fait un flop retentissant : produit pour 15 millions d'euros, il n'en rapporte que trois. Toute la verve et la saveur du classique de Monicelli a disparu. Tournage en avril-juin 2010 en Toscane (Florence, Certaldo, Pistoia, San Gimignano) et à Cinecittà.
2013(tv-df) Mord im Hause Medici - Die Akte Medici (Crimes à la cour des Médicis) (DE) mini-série de Judith Voelker et Alexander Hogh
Ira et Reinhardt Beetz/Gebrüder Beetz Filmproduktion GmbH & Co. (Köln)-ZDF-Arte (Arte 16.2.13), 2 x 53 min. - av. Alexander Beyer (Francesco I de' Medici), Franz Dinda (Ferdinando I de' Medici), Martin Maria Abram (Cosimo de' Medici), Ela Paul (Bianca Cappello), Ricardo Angelini (Troilo Orsini), Sarah Hannemann (Dianora), Jana Pallaske (Isabella de' Medici, duchesse de Bracciano), Gerhard Wittmann (Paolo Giordano Orsini, son époux), Annette Lober (Johanna).
Docu-fiction : des chercheurs tentent de résoudre l'énigme de la mort de François Ier Médicis et de son épouse Isabelle qui ont tous deux succombé en 1587, à quelques heures d'intervalle. Un siècle après leurs célèbres aïeux du Quattrocento, les seconds Médicis règnent sur Florence, Sienne et les collines toscanes. A la mort de Cosme Ier en 1574, le duché échoit à l'aîné, François Ier, féru de méthodes expéditives. Commanditant le meurtre de sa sœur Isabelle de Médicis, belle jeune femme libre et cultivée, âgée de 35 ans, il périt lui-même empoisonné à l'instigation de son frère, Ferdinando Ier de' Medici, de surcroît suivi dans la tombe par sa seconde épouse, la Vénitienne Bianca Cappello. Despotes diaboliques, les Médicis feraient presques passer les Borgia pour des agneaux. Tournage à la Villa Medicea di Poggio à Caiano et au Tyrol du Sud sous la férule de l'historienne Donatella Lippi. - Parties : 1. " Isabella, Stern von Florenz (Intrigues et trahisons) " - 2. " Karriere einer Mätresse (Le Pouvoir d'une femme) ". - IT : Omicidio a Casa Medici, I segreti dei Medici, GB : The Medici Files.
2016-2019(tv) I Medici / Medici : The Magnificent / Medici : Masters of Florence / Les Médicis, maîtres de Florence / Lorenzo le Magnifique (IT/GB/FR) télésérie de Christian Duguay, Sergio Mimica-Gezzan, Jon Cassar et Jan Michelini
Luca Bernabei, Nell Green, Fania Petrocchi/Lux Vide )Roma)-Big Light Productions (London)-Altice Studios-Wild Bunch TV (Paris)-RAI Fiction (RAI Uno 25.10.16-3.12.19), 24 x 60 min. - av. Daniel Sharman (Lorenzo de' Medici), Sarah Parrish (Lucrezia de' Medici), Dustin Hoffman (Giovanni de' Medici), Richard Madden (Cosimo de' Medici), Alessandra Mastronardi (Lucrezia Donati), Sebastian De Souza (Sandro Botticelli), Bradley James (Giuliano de' Medici), Sean Bean (Jacopo de' Pazzi), Brian Cox (Guadagni), James Murray (le juge Foscari), Edward Dring (Niccolo Machiavelli), Stephen Hagan (Leonardo da Vinci), Sinnove Karlsen (Clarice), Pietro Ragusa (Nicolò Ardinghelli), Aurora Ruffino (Bianca de' Medici), Grace O'Leary (Maddalena de' Medici), Callum Blake (Carlo de' Medici), Francesco Montanari (Girolamo Savonarola), Giorgio Marchesi (Ludovico il Moro), Rose Williams (Caterina Sforza Riario), Jacob Dudman (Giulio de' Medici), William Franklyn-Miller (Giovanni de' Medici), Louis Partridge (Piero de' Medici), David Bamber (le pape Eugenius IV), Francesco Di Raimondo (le cardinal Riario), Neri Marcorè (le pape Innocent III), Julian Sands (Piero de' Medici), Anthony Howell (Francesco Sforza), Gerolamo Alchieri (Maso degli Albizzi), Andrea Tidona (le pape Martin V), Ray Stevenson (le roi Ferrante d'Aragon, Ferdinand Ier de Naples), Matteo Martari (Francesco de' Pazzi), Sean Bean (Jacopo de' Pazzi), Lex Shrapnel (Rinaldo Albizzi), Raoul Bova / John Lynch (le pape Sixte IV), Manuel Cauchi (le pape Paul II), Tam Mutu (Galeazzo Sforza), Adrian McCourt (Filippo Visconti), Lorenzo Balducci (Mario de' Medici), Matilda Anna Ingrid Lutz (Simonetta Vespucci).
Synopsis : Florence en 1429. Grâce à l'appui du pape, la famille des Medici s'impose comme le banquier le plus puissant de la cité. La montée de cette bourgeoisie aisée irrite la faction de l'aristocratie dirigée par Rinaldo Albizzi. Quand son patriarche, Giovanni de' Medici, fils de berger devenu figure politique respectée, est assassiné, le clan doit gérer une crise majeure aggravée par les guerres, l'ambition de familles ennemies et, bientôt, une peste ravageuse. Cosimo, son fils aîné, artiste et humaniste, mécène d'artistes comme Donatello et Bruneleschi, s'oppose à son frère Lorenzo, plus pragmatique. En 1469, Lorenzo, surnommé " le magnifique ", appuyé par son frère cadet Giuliano et le jeune Botticelli, renonce à la politique cynique du passé en faveur d'une réforme sociétale, ce qui lui attire l'inimitié du clan de banquiers rivaux de Jacopo Pazzi menant la conjuration dramatique des Pazzi en avril 1478, échauffourée dans le dôme de Florence manigancée avec le soutien de l'archevêque de Pise, Francesco Salviati, au cours de laquelle Giuliano, 22 ans, est tué. Le complot se solde par un échec, les assassins sont arrêtés tandis que Lorenzo, blessé, survit à l'attentat. Les Pazzi tentent vainement de soulever le peuple qui reste fidèle aux Medici ; Jacopo et Francesco Pazzi ainsi que l'archevêque de Pise sont pendus. Pour venger ce dernier, le pape Sixte IV jette l'interdit sur Florence et excommunie tous ses habitants. Lorenzo doit alors faire face à une coalition armée des États du pape, de Venise et du royaume de Naples. Il entreprend un voyage à Naples et parvient à conclure une paix séparée avec le roi Ferrante en l'informant à temps d'une attaque des Ottomans à Otrante.
Une méga-série en 3 saisons créée par Frank Spotznitz et Nicholas Meyer à partir du slogan " Tout s'achète, même le pouvoir ! ". Plus romanesque qu'à cheval sur les faits historiques, cette série s'inscrit dans la lignée des Tudors et autres Borgia, la violence et le sexe gratuit en moins. Malgré d'excellents comédiens (Dustin Hoffmann, hélas seulement de passage) et un sous-texte politique et socio-économique intéressant (Cosimo invente une sorte de New Deal pour éviter la famine), elle peine à captiver en raison d'une mise en scène beaucoup trop sage et d'une facture visuelle un peu étriquée. Tournage à Florence (Palazzio Vecchio, basilique San Lorenzo, Santa Maria del Fiore), Sienne (San Quirico d'Orcia), Viterbe (château Orsini à Vasanello, Villa Farnese à Caprarola), Montepulciano, Pistoia, Rome (Tivoli, Bracciano). - DE : Die Medici : Herrscher von Florenz / Die Medici : Lorenzo der Prächtige, ES : Los Medici : Señores de Floriencia.