III - L’ITALIE

Les splendeurs de Florence : Lillian Gish et Bonaventura Ibañez dans « Romola » (1924) de Henry King.

4. ITALIE CENTRALE : TOSCANE ET OMBRIE

La Toscane, dirigée aux IXe et Xe siècles par des margraves et marquis du Saint-Empire romain germanique, devient un ensemble de cité-États à statut républicain-oligarchique. La Toscane fleurit en particulier sous l'égide de la puissante maison de Canossa, représentée par le marquis Boniface III et sa fille, la margravine Mathilde de Toscane (entre 1027 et 1115), une princesse qui joue un rôle déterminant pendant la querelle des Investitures entre le pape (guelfes) et l'empereur (gibelins). La capitale, Florence, d'obédience guelfe, combat les gibelins de Sienne, d'Arezzo, de Bologne et de Pise. Mais en 1300, les guelfes florentins se divisent en deux factions : les Noirs, favorables à la politique papale de Boniface VIII qui revendique le vicariat impérial sur toutes les communes toscanes, et les Blancs, partisans d'une plus grande autonomie de la ville et opposés à la politique d'ingérence du pape. Charles de Valois, représentant de ce dernier, s'empare de la ville en 1301 et l'année suivante, le Conseil des Cent bannit les guelfes blancs (dont Dante) de Florence.
Au XVe siècle, la région sera réunifiée dans une seule entité politique, un grand-duché placé entre les mains des Médicis (cf. infra, 4.7). Diverses villes de l'Ombrie, patrie des Étrusques, passent du duché de Spolète à une forme d'autonomie, souvent en guerre les unes contre les autres dans le contexte de la querelle mentionnée ci-dessus.

4.1. La Toscane et l’Ombrie avant le XVe siècle

1906Le Troubadour (FR) de Segundo de Chomón
Pathé Frères S.A. (Paris) no. 1553 (" scène à trucs "), 40 m. - av. Gabrielle Robinne. - Un troubadour florentin fait des tours devant la caméra et salue sa bien-aimée.
1909Fra Vencenti (FR) d'Étienne Arnaud
Société des Établissements Léon Gaumont S.A.-Film d'Art (Paris), 310 m./268 m. - Florence au XIe s., deux frères choristes aiment la même femme, l'un poignarde l'autre. Tournage à Pierrefonds. - US: A Penitent of Florence.
1910Monna Vanda dei Soldanieri / Wanda Soldanieri ovvero Guelfi e Ghibellini / Guelfi e Ghibellini (Monna Vanda de Soldanieri) (IT) de Mario Caserini
Società Italiana Cines (Roma), 299 m./10 min. - av. Maria Gasparini (Wanda Soldanieri), Ettore Pesci (Piero Giandonati), Amleto Novelli (le père de Bianca), Fernanda Negri-Pouget.
Florence en 1251 : fille de Pietro Giandonati, chef d'une ancienne et puissante famille guelfe, Vanda a, pendant l'exil des siens, épousé Gianni Soldanieri, chef d'une famille ghibeline. De retour au pouvoir, le père et le frère de Vanda exigent qu'elle se sépare de son époux. Comme elle refuse, ils attirent le malheureux Gianni dans un guet-apens et l'assassinent. Folle de rage, Vanda incite les Ghibelins de la cité à incendier le palais de sa propre famille. L'assaut échoue et Vanda se suicide d'un coup de poignard. - Épisode filmé en Toscane.
1910Le Tyran de Florence (FR)
Société Générale des Cinématographes Eclipse (Paris). - Devenu sa favorite, une cantatrice fêtée par toute la ville empoisonne le duc qui a fait périr ses parents.
1911Il Duca d'Atene (IT)
Società Italiana Cines (Roma), 206 m. - av. Amleto Novelli (Rucellai). - Synopsis : Le condottiere Gautier/Gualtiero VI de Brienne (1312-1356), duc d'Athènes, est appelé à Florence par des banquiers pour sauver la cité de la banqueroute. Mal conseillé par ses amis et sa favorite Lucia, il devient vite un tyran haï par la population. Il fait arrêter le noble Rucellai, pour avoir tué un soldat qui brutalisait un enfant, et le condamne à mort malgré l'intercession de la soeur de Rucellai, Isabella. Celle-ci alerte la noblesse de Florence qui contraint le duc à abdiquer et à se réfugier en France. - GB : The Duke of Athens, DE : Der Herzog von Athen.
1911Idylle florentine (FR)
Société du Film d'Art (Paris), 290 m. - av. Emile Dehelly (Giuseppe), Betty Daussmand (Luisa Pozzi). - Giuseppe, un jeune sculpteur, cherche un modèle pour représenter la déesse Diane à la chasse. Dans la rue, il remarque la beauté de Luisa Pozzi, fille d'un riche seigneur, et s'en inspire. L'oeuvre lui apporte la renomée, mais lorsque le père de la belle la découvre dans l'atelier de l'artiste, il la détruit. Giuseppe veut le tuer, mais Luisa s'interpose en lui déclarant son amour.
1911Guido Cavalcanti (IT)
Società Italiana Cines (Roma), 249 m. - av. Amleto Novelli (Guido Cavalcanti), Maria Gasparini (Umbertina degli Umberti, sa cousine et épouse), Fernanda Negri-Pouget (Mandella di Tolosa).
La vie d'un poète et proche ami florentin de Dante (1255-1300), membre comme lui de la confrérie initiatique des " Fidèles d'Amour " d'obédience templière, mais pris dans le conflit entre Guelfes et Gibelins. Les Guelfes détruisent sa maison et le forcent à l'exil à Sarzana, laissant son épouse Umbertina seule à Florence. Elle le rejoint en secret.
1912Il bacio di Margherita da Cortona (Le Baiser de Marguerite de Cortone) (IT) d'Alfredo De Antoni
Savoia Film, Torino, 638 m. - av. Elisa Berti-Masi (sainte Marguerite de Cortone), Tullio Carminati (Bindo de' Bacci), Alfredo De Antoni (Ugaccio).
Synopsis : Fille de paysans toscans, Marguerite de Cortone (1247-1297) vit une vie dissolue, concubine du seigneur Bindo de' Bacci. Lorsque son amant est assassiné par un rival en amour, Marguerite, pénitente, se retire auprès des Franciscains, puis fonde plus tard une communauté de femmes et un hôpital à Cortona. Lors d'un conflit local qui met Cortone à feu et à sang, elle accepte de donner un baiser à Ugaccio, le pire ennemi de la ville et un ancien amoureux, pour faire la paix. - Film tourné dans divers châteaux d'Ombrie et du Latium avec l'appui de la " Società drammatico del Teatro Argentina " à Rome.
1915L'Heure du rêve (FR) de Léonce Perret
Société des Établissements L. Gaumont, 1100 m. - av. Armand Tallier (le prince), Suzanne Delvé (la princesse), Paul Manson, Suzanne Grandais, Léonce Perret.
" Un conte florentin illustré d'innombrables images " (L. Perret) construit en un prologue et trois actes et tourné dans les jardins de la Villa Maryland à Nice. Un jeune prince, poète à ses heures et méprisant la politique, refuse la jolie princesse que lui destine son conseil de régence. Son précepteur le conduit dans un couvent où se trouve, comme par hasard, la promise dont le souverain ignore l'identité. Il en tombe amoureux, l'enlève et l'épouse en secret alors que ses sujets, furieux de sa disparition, envisagent de proclamer la République. Les amants les font changer d'avis.
1919König Nicolo (DE) de Paul Legband
Luna-Film (Berlin). - av. Ernst Stahl-Nachbaur, Tilly Wedekind, Leopold von Lederbur, Hans Carl Müller, Martha Maria Newes, Max Adalbert, Julius Falkenstein, Paul Biensfeldt, Henry Bender, Fritz Jessner, Marie von Bülow, Edgar Klitsch.
Nicolo, le roi d'Ombrie en exil, se déguise en mendiant puis en comédien dans son propre royaume, accompagné de sa fille, la princesse Alma, qui épousera Filipo, fils de l'usurpateur Pietro. D'après la pièce König Nicolo oder So ist das Leben (1902) de Frank Wedekind.
1926[inédit] - Gianni Schicchi (IT) de Giuseppe Ciabattini
Arte Cinematografica (inédit). - av. Oretta Lori, Aldo Silvani (Gianni Schicchi).
Le Florentin Gianni Schicchi de' Cavalcanti (v. 1270), cité par Dante parmi les personnages de l'Enfer dans la Divine Comédie, aurait falsifié un testament en faveur de son ami en se glissant dans le lit d'un défunt et en dictant de nouvelles volontés à un notaire ; Giacomo Puccini en fera le héros de son opéra comique Gianni Schicchi (1918).
Les banquiers de Florence ruinés par la Guerre de Cent Ans (1941).
1941Il re d'Inghilterra non paga [Le roi d'Angleterre ne paie pas] (IT) de Giovacchino Forzano
Giovacchino Forzano, Mario Borghi, Arno di Maleno Maienotti/Pisorno Cinematografica-Arno Film-Industria Cinematografica Italiana (IN.CINE), 90 min. - av. Andrea Checchi (Ippolito Buondelmonti), Grazia Ceri et Anita Farra (deux dames de la maison Buondelmonti), Giuseppe Addobbati (Tommaso Buondelmonti), Luigi Pavese (Rico Buondelmonti), Elodia Maresca (Anna Buondelmonti), Giovanni Onorato (Cecco Buondelmonti), Maria Macri (Grazia Dei Bardi), Alfredo De Sanctis (Alessandro Dei Bardi), Silvana Jachino (Diadora Dei Bardi), Stefano Sciaccaluga (Giovanni Boccaccio).
Synopsis : À Florence en 1339, la banque Peruzzi, en concurrence avec la banque Buondelmonti et grâce à la collaboration de la banque Bardi, accorde un prêt de plus d'un million de florins d'or demandé par le roi d'Angleterre, Edward III. L'affaire juteuse aiguise les rivalités déjà existantes entre les familles florentines et lorsque le monarque britannique ne paie ni le capital ni les intérêts et provoque la faillite des clans Bardi et Peruzzi ainsi qu'une misère générale et la famine à Florence, les désaccords se transforment en lutte armée ouverte et sanglante. Pendant ce temps, le plus jeune des Buondelmonti tombe amoureux de la fille de Bardi et, grâce à l'intervention d'une abbesse, sœur de Buondelmonti, les deux amants sont secrètement mariés. À l'annonce de cette union et d'une maternité prochaine, tout le monde remet l'épée au fourreau. - Une comédie aux forts accents toscans où apparaît Boccace, inspirée par d'anciens récits florentins dont s'empare le dramaturge favori de Mussolini, Giovacchino Forzano (qui assume également scénario, musique et production) et qu'il tourne fin 1940 aux studios Pisorno à Tirrenia. Le propos donne l'occasion de quelques tirades bien senties contre l'Angleterre, " perfide Albion " que l'armée italo-allemande commandée par Rommel affronte en Libye italienne au moment du tournage (siège de Tobrouk, printemps-automne 1941). - A ce propos, cf. aussi I Bardi e i Peruzzi, mini-série d'Ivan Angeli (1983).
1943Rita da Cascia (IT) de Leon Viola [=Antonio Leonviola]
Aldo Salerno/Alcine-Artisti Associati (Roma), 83 min. - av. Elena Zareschi (Margherita Lotti, sainte Rita da Cascia), Paolo Spano [=Ugo Sasso] (Paolo di Ferdinando), Laura Nucci (Jacoviella), Marcello Giorda (Antonio Lotti, son père), Beatrice Mancini (Ada), Laura Nucci (Jacoviella), Augusto Marcacci (le baron de Collegiacone), Elodia Maresca (Amata), Teresa Franchini (la Mère supérieure), Stefano Sciaccaluga (le pélerin), Giulio Battiferri (Lampo), Gian Paolo Rosmio (frère Remigio), Luigi Garrone (le tavernier), Umberto Spadaro (le délateur), Elio Marcuzzo (Gian Giacomo), Aleardo Ward (Paolo Maria). - Une version arrangée de la vie de la sainte. Fille de paysans montagnards en Ombrie, Rita da Cascia (1381-1457) épouse par compassion un brigand qui s'est réfugié dans la maison familiale, qui lui donne deux fils et périt assassiné par ses anciens complices. Rita réussit non sans peine à convaincre ses fils de ne pas se venger, puis entre dans les ordres. - Hagiographie romancée tournée aux studios Titanus à Rome et à Roccaporena en Ombrie (cf. films de 1956, 1958 et téléfilm de 2004).
Catherine de Sienne soulage les victimes de la peste et les condamnés à mort (« Caterina da Siena », 1947).
1947Caterina da Siena (IT) d'Oreste Palella
Leopoldo Perez Bonsignore/Cigno Film, 110 min./85 min. - av. Regana de Liguoro (Caterina Benincasa, sainte Catherine de Sienne), Rina de Liguoro (Monna Lapa, mère de Catherine), Ugo Sasso (Nicolò da Toldo), Teresa Mariani (Monna Giolosa), Diego Muni (Pietro), Armando Michettoni (Giacomo Benincasa), Guido Gentilini (Nero), Mario Ortensi, Guido Martinelli, Arturo Saccarino, Luigi Garrone, Mario Nocerini, Giuseppe Pais, Tino Scotti.
Synopsis : Caterina Benincasa (1347-1380) a sa première vision du Christ à l'âge de sept ans, en 1354, et refuse désormais de se marier malgré les pressions parentales. Monna Lapa, sa mère autoritaire, tente vainement de s'opposer aux manifestations de religiosité de sa fille qui, elle, se sent encouragée par son père Giacomo et son confesseur, frère Tommaso. En 1363, Caterina devient une tertiaire dominicaine, sans toutefois abandonner la maison paternelle. Sa vie austère, sa piété, ses élans mystiques et ses écrits spirituels suscitent l'admiration, mais attirent aussi la critique. Elle lutte contre la peste, réconcilie les familles des Tolomei et Saracini et accompagne jusqu'au billot le jeune Nicolò da Tolda, condamné à mort pour raisons politiques. Elle est déclarée officiellement docteure de l'Église et restaure l'autorité pontificale menacée par le Saint-Empire et par les schismes religieux : grâce à son incitation énergique, Grégoire IX quitte Avignon et retourne en Italie. À Rome auprès du pape Urbain VI, elle combat le grand schisme d'Occident, accomplissant des miracles continus, et meurt dans sa petite cellule près du Panthéon en portant sur elle les stigmates du Christ et murmurant : " Du sang, du sang, du sang ".
La vie de Catherine de Sienne (1347-1380), dominicaine fragile et analphabète surnommée " la conseillère du pape ", est filmée pour marquer les 600 ans de sa naissance, mais aussi le retour de l'autorité papale après la chute de Mussolini et la nouvelle menace de la guerre froide (distribution : San Paolo Film). Au mégaphone, le Sicilien Oreste Palella, de retour de Hollywood où il fut l'assistant de Frank Capra et de John Ford ; Palella confie le rôle-titre à Regana de Liguoro, la fille de la diva Rina de Liguoro, une des grandes stars du muet italien ; Regana décédera à la fin du tournage. À ses côtés, l'Italo-américain Diego Muni, le neveu de Paul Muni. Le tournage se fait à Rome (Trastevere), à Sienne, à San Gimignano et surtout à Pérouse en Ombrie (Sala dei Notari, Rocca Paolina, Arco Etrusco, Via Ritorna). Mais le film ne dépasse jamais l'illustration sage de catéchisme et sombre rapidement dans l'oubli.
Nota bene : En automne 1934, en pleine effervescence nationale-catholiciste, Luigi Freddi, directeur général de la cinématographie fasciste, et l'érudit florentin Giovanni Papini (scénario) travaillent à un Caterina la Santa produit par Ecer Film, Lux Christiana, puis la Minerva Film, projet pour lequel on rêve d'offrir le rôle-titre à Katharine Hepburn ! Ils offrent la mise en scène à Julien Duvivier, mais celui-ci refuse pour raisons idéologiques. Le projet de film de Papini refera encore surface en janvier 1937 sous le titre de Santa Caterina da Siena, toujours sans suite. En 1939, le pape Pie XII proclamera Catherine de Sienne et François d'Assise " saints patrons de l'Italie ", dernier rappel des valeurs chrétiennes à la veille des hostilités déclenchées par les dictatures fascistes.
1950Margherita da Cortona (La Maudite - La Vie de Marguerite de Cortone) (IT) de Mario Bonnard
Alberto Manca/Secolo Film-Scalera Film (Roma), 115 min. - av. Maria Frau (sainte Marguerite de Cortone), Isa Pola (Lucia, sa marâtre), Galeazzo Benti (Arsenio Del Monte), Mario Pisu (Rinaldo Degli Uberti), Aldo Nicodemi (Marco), Giovanni Grasso (Tancrède), Tino Buazzelli (Rinaldo degli Uberti), Lorenza Mari (Francesca degli Uberti), Virginia Balestrieri (la sorcière).
Synopsis : A Laviano, dans la vallée de Chiana, Margherita vit une enfance malheureuse, sa marâtre Lucia la maltraite. Elle est aimée de Marco, l'amant de sa belle-mère Lucia qui est jalouse de sa jeunesse et de sa beauté. Le jeune chevalier Arsenio Del Monte s'éprend de Margherita. Devant le refus de son père, Arsenio obtient du Pape l'autorisation de célébrer leur union. Alors qu'il vient chercher Margherita, il est tué par Marco, le frère de son ancienne fiancée Francesca qui s'est suicidée par désespoir. La colère de la foule qui la prend pour une sorcière et la voue au bûcher force Margherita à s'enfuir. Cachée, elle est découverte, mais Marco la protège au péril de sa vie. Une croix lumineuse apparaît derrière la jeune fille, les paysans tremblants et muets devant ce miracle s'arrêtent ; guidée par la voix de Dieu, Margherita passe au milieu d'eux et disparaît. Revenue à Cortone où sévit la peste, elle se dévoue inlassablement, Lucia meurt entre ses bras. Ému, le père d'Arsenio lui fournit des subsides pour fonder un hôpital, baptisé " Sainte Marie de la Miséricorde ". Son rêve réalisé, elle prend l'habit des Petites Sœurs des Pauvres et se retire dans un couvent. (Elle sera canonisée en 1928.) - Hagiographie (cf. aussi 1912) passablement fantaisiste et mélodramatique tournée aux studios Scalera à Rome, en extérieurs dans le Latium (Manziana, Tolfa), en Ombrie (Orvieto) et à Cortone en Toscane. - US : Margaret of Cortona, MX : Prodigio de amor.
1956Il suo più grande amore (Mamma santa) / La rosa scarlatta (Rita da Cascia) (IT) d'Antonio Leonviola
Enzo Merolle/Glomer Films, 82 min. - av. Nuri Neva Sangro (sainte Rita da Cascia), Rolf Tasna (Paolo Di Ferdinando), Fanny Landini (la fille de taverne), Nadia Marlowa (Francesca), Isa Querio (Amata, mère de Rita), Emilio Petacci (Antonio, père de Rita), Ennio Girolami (Giangiacomo, fils de Rita), Mauro Lanciani (Paolo Maria, fils de Rita), Giulio Donnini (le pèlerin), Walter Santesso (Paolo), Elisa Mainardi (l'aristocrate), Mario Steni (Fra' Ginepro).
Biographie romancée et romanesque de sainte Rita da Cascia (1381-1457), dont les parents étaient les arbitres des conflits locaux entre Guelfes et Gibelins. Remake du film de 1943, cf. aussi le téléfilm de 2004. Tournage en Ferraniacolor et Superfilmscope à l'Istituto Luce à Rome.
1956/57Io, Caterina (IT) d'Oreste Palella
Silvano Scarpellini/Arciere Film-Arena Cinematografica, 116 min. - av. Nora Visconti (Caterina Benincasa, sainte Catherine de Sienne), Folco Lulli (Tolomei), Pina Renzi (Monna Lapa, mère de Caterina), Alfredo Varelli (le cardinal Noellet), Nino Marchesini (le pape Grégoire XI), Renato Malavasi (frère Raimondo da Capua), Guido Celano (Jacopo Benincasa, père de Caterina), Eduardo De Santis (le frère de Caterina), Vincent Barbi (Giovanni Acuto), Eduardo De Santis (Jacopo enfant), Marcella Cintorino (Caterina enfant).
Hagiographie de Catherine de Sienne (cf. film de 1947), de sa première vision du Christ à sa mort (remake du film de 1947, cf. supra), en accentuant l'action pure, le sens de la solidarité et le dynamisme de la mystique au détriment de la psychologie. Le tournage en Ferraniacolor et Totalscope a lieu en mai-juin 1956 dans les studios I.C.E.G. à Milan et en Toscane, à Sienne (Palazzo Pubblico pour la cour papale d'Avignon, le dôme, Fortezza Medicea, Porta San Marco, Porta Giustizia, Via del Costone), à la forteresse de Montalcino, au château de Monteriggioni et à San Gimignano (Rocca di Montestaffoli). Néanmoins, l'entreprise, modeste, simpliste, parfois mal jouée, est vivement critiquée par la presse catholique et son exploitation reste locale.
1957(tv) Santa Caterina di Siena (IT) de Giulio Pacuvio (th) et Luigi Di Gianni (tv)
Radiotelevisione Italiana (RAI 23.9.57). - av. Anna Brandimarte (sainte Catherine Benincasa), Lola Braccini (Monna Lapa, sa mère), Camillo Pilotto (le pape Urbain VI), Carlo Ninchi (Alberico da Barbiano), Franco Scandurra (le pape Gregoire XI), Mario Siletti (Guglielmo di Chanac), Ugo Pucci (Ugo di San Marziale), Liliana Gentili (la comtesse de Turenne), Achille Maieroni (Tommaso Strozzi). - La vie de Catherine de Sienne (cf. film de 1947) mise en scène sur la Piazza San Gregorio al Celio à Rome, d'après un texte de Gherardo Gherardi, le scénariste de Vittorio De Sica pour Ladri di biciclette (1948).
1958Sta. Rita de Casia (Patrona ng imposible) (PH) de Ramon Estella
Premiere Productions (Manila). - av. Rosemarie Gil (sainte Rita de Cascia), Lauro Delgado, Carol Varga, Max Alvarado, José Garcia, Dolly Garcia, Belen Velasco, Mila Miranda, Luis San Juan, Bob Padilla, Lita Cristobal, Carolina Herranz, Francisco Cruz, Guillermo Carls, Juan Bautista. - Biographie philippine de sainte Rita da Cascia (1381-1457), cf. films de 1943 et 1956 et téléfilm de 2004.
1965® (tv) Vita di Dante (IT) de Vittorio Cottafavi. - av. Renzo Palmer (Giotto di Bondone).
1970® Decameron / Le Décameron (IT/FR) de Pier Paolo Pasolini. - av. Pier Paolo Pasolini (Giotto di Bondone).
1974® (tv) Fra Angelico - La gracia (ES) de Ramon Gomez Redondo. - av. Francisco Vidal (Fra Angelico).
1982/83* (tv-df) I Bardi e i Peruzzi (IT) mini-série d'Ivan Angeli
Radiotelevisione Italiana (RAI tre 14+15.4.83), 2 x 90 min. - av. Antonio Damia. - Docu-fiction tourné partiellement à Florence et à San Gimignano sur le modèle des récents films de télévision didactiques rosselliniens et avec des comédiens anonymes. L'ouvrage très critique illustre la grande crise économique de Florence entre 1343 et 1346, vécue par les Bardi et les Peruzzi, deux des plus importantes familles de banquiers, marchands et usuriers florentins depuis 1250 dont les agences sont disséminées à travers toute l'Europe ; la grand-mère de Lorenzo de' Medici et la mère de Cosimo était une comtesse de' Bardi. Le début de la guerre de Cent Ans entre l'Angleterre et la France sonne le glas de ces " multinationales " avant l'heure, interdites en France à cause de leur commerce avec Londres et mises en danger par le roi anglais Edward III qui refuse perfidement de rembourser ses emprunts colossaux. La faillite des deux familles entraîne fuites, exils et condamnations à mort dans toute la société florentine. Une leçon édifiante sur la soif inextinguible de richesses et la rapacité de l'homme. Sur la même affaire, cf. supra, Il re d'Inghliterra non paga (1941) de Giovacchino Forzano.
2000Gostanza da Libbiano (IT) de Paolo Benvenuti
Arsenali Medicei Srl. (Pisa)-Ministero per i Beni e le Attività Culturali (MiBAC), 92 min. - av. Lucia Poli (Monna Gostanza da Libbiano), Valentino Davanzati (Monseigneur Tommaso Roffia), Renzo Cerrato (père Dionigi da Costacciaro), Paolo Spaziani (père Mario Porcacchi da Castiglione), Lele Biagi (le notaire Vincenzo Viviani), Nadia Capocchini (Lisabetta di Menicone), Teresa Soldaini, Antonio Masoni Osvaldo Pellinacci, Domenico De Carolis.
En 1594 à San Miniato al Tedesco (Grand Duché de Toscane), Monna Gostanza da Libbiano, une paysanne de soixante ans, exerce depuis toujours le métier de guérisseuse. Elle est capable de guérir les maladies les plus communes grâce à l'utilisation de plantes médicinales et de formules en vérité plus religieuses que magiques, mais sa pratique étrange - " mesurer les vêtements des malades en pour en connaître les maux " - alerte les autorités ecclésiastiques locales. Elle est arrêtée sur ordre de l'évêque de Lucques. Cédant sous la torture, elle finit par avouer des " pratiques diaboliques " et est condamnée à mort pour sorcellerie. - Sélection du festival de Locarno 2000, tourné en noir et blanc et parlé en dialecte toscan.
2000(tv-df) La mistica Angela (IT) d'Enrico Bellani
Giotto Film-RAI Internazionale (RAI 12.00), 66 min. - av. Silvia Budi (sainte Angela da Foligno), Simona Struzzi (Masazuola), Ubaldo Lo Presti (le frère franciscain Arnoldo), le père Domenico Alfonsi (présentation).
Docu-fiction sur Angèle de Foligno (1248-1309), née près d'Assise, une des premières grandes mystiques reconnues par l'Église catholique, canonisée en 2013 par le pape François. Ayant eu une vision de François d'Assise (mort une vingtaine d'années avant sa naissance), elle entre dans le tiers ordre du saint après le décès de ses parents (d'origine noble), de son mari et de ses enfants, distribue sa fortune et laisse à la postérité un Livre des visions et instructions. Un film réalisé à Foligno (Ombrie) par un ex-assistant de Michelangelo Antonioni.
2004(tv) Rita da Cascia / Saint Rita / Die heilige Rita (IT/GB/DE) de Giorgio Capitani
Luca Bernabei, Matilde Bernabei, Anna Stoppoloni/Lux Vide Roma-RAI Fiction-RTI-S&R Prod.-Blue Star (RAI Canale 5 26+27.12.04), 2 x 90 min./208 min. - av. Vittoria Belvedere (sainte Rita alias Margherita Lotti), Martin Crewes (Paolo Mancini, mari de Rita), Dietrich Hollinderbäumer (Ferdinando Mancini), Sandro Giordano (Bernardo Mancini), Giorgia Bongianni (Caterina Mancini), Michaela Rosen (Teresa Mancini), Manolo Capissi (Giangiacomo Mancini), Stanislao Capissi (Pietro Maria Mancini), Mirco Petrini (Francesco Mancini), Adriano Pappalardo (Guido Cicchi), Lina Sastri (l'abbesse), Simone Ascani (Tommaso), Enzo Marino Bellanich (Père Gozzoli), Massimiliano Benvenuto (Jacopo Spini), Sebastinao Colla (Ludovico Ciochi), Monica Fiorentini (la mère Duccio), Belinda Sinclair (soeur Matilde), Giacomo Piperno (Antonio Lotti, père de Rita), Sydne Rome (Amata Lotti, mère de Rita).
Biographie de sœur Rita de Cascia, née Margharita Lotti (1381-1457) en Ombrie. Ses parents la forcent à épouser Paolo Mancini, un homme violent (ce qu'oublie le téléfilm) qui lui donne des jumeaux et périt assassiné en 1412 tandis que la peste emporte ses deux fils. En plein conflit entre Gibelins et Guelfes, Rita lutte pour la paix, étant même prête à pardonner aux assassins de son mari au risque d'être répudiée par sa propre famille. Elle réconcilie les deux clans et remplit ainsi les conditions pour entrer chez les religieuses augustines au monastère Santa-Maria-Maddalena de Cascia en 1407, où son activité intense pour les démunis lui vaudra d'être canonisée. - Giorgio Capitani, ancien monteur et assistant de Vittorio Cottafavi, filme la vie de la sainte en janvier 2004 à Florence, en Ombrie (Giove) et dans le Latium (Rome, Viterbe, lac de Bracciano). Cf. aussi films de 1943, 1956 et 1958. - ES : Santa Rita de Cascia, US : St. Rita of Cascia. The True Story.
2004(tv-df) The Black Death / Der schwarze Tod (La Mort noire) (GB) de Peter Nicholson
Granada-Channel Four-ZDF-Arte (Arte 15.5.04), 55 min. - av. Simon Thorp (Gabriele De Mussis), Vincent Carmichael (Giovanni Boccaccio), Philip Madoc (Gentile Da Poligno), Jonathan Firth (Louis Heyligen), Patrick Toomey (Robert of Avesbury), Nicholas Rowe (Gui de Chauliac), Timothy Watson (bailli de la cour), Dorian Lough (Nicholas Deney), Susan Engel (Lady Rose De Saxham), Mark Tandy (frère John Clynn), Denis Lawson (narration). - Docu-fiction : en 1347, la peste s'abat sur l'Europe et décime près de la moitié de sa population, 50% des habitants de Florence périssent, Venise compte 90'000 victimes.
2005L'eretico - Un gesto di coraggio / Il maestro degli errore / Der Heretiker (IT/AT) de Piero Maria Benfatti
Alessandra Martucci, Lampo Calenda/International Forum-Epo Film-ORF-Tele Plus-RAI, 105 min. - av. Tobias Moretti (Cecco d'Ascoli), Toni Bertorelli (Accursio, inquisiteur et évêque de Florence), Remo Girone (Dino Del Garbo), Melanie Berton (Lucia), Gianni Musy (le chancelier), Lino Capolicchio (Cino da Pistoia), Lucio Zagaria (Manuello), Marco Di Stefano (Charles de Calabre, duc de Florence), Elda Alvigini (la duchesse Marie de Valois, son épouse), Giovanni Capalbo, Ottorino Luigi Ottoni, Barbara Chiesa, Felici Gabriele, Luigi Maria Burruano.
En juin 1327, Francesco Stabili di Simeone dit Cecco d'Ascoli (né en 1269), poète, ami de Dante, encyclopédiste, astrologue-médecin et conseiller de Charles de Calabre, duc de Florence, a beaucoup d'ennemis. Il est emprisonné par l'Inquisition pour ses ouvrages d'astrologie et se confie à son compagnon de cellule Paul. Celui-ci est torturé et révèle de quoi faire brûler vif d'Ascoli qui, lui, refuse de se repentir. Il compte au nombre des martyrs de la liberté de penser. - Sélectionné au Festival del Cinema di Salerno, Médaille d'Or AGIS-ANEC. - DE : Der Wille der Sterne, titre internat. : The Master of Errors.
2008(vd-df) Matilde di Canossa - Vita e vicende della Gran Contessa (IT) d'Emanuela Rizzotto
Produzione Fast Rewind-Fondazione BAM (Banca Agricola Mantovana)-Mantova Film Commission, 48 min. - av. Veronica Lipreri (Mathilde de Toscane), Adriano Evangelisti (Donizone), Stefano Mangoni, Ludovica Vittoria Oneta, Alberto Dell'Acqua, Anna Bianchi, Alfio Liotta, Ettore Spagna, Adolfo Vaini, Giuseppe Prampolini, Federico Finazzer, Jacopo Zera, Barbara et Cristiana De Gabrielis, Stefano Ghelfi, Luigi Bianchi, Micol Messina, Raffaele Latagliata (narration).
Docu-fiction sur Mathilde de Toscane (1046-1115), fille du marquis Boniface II de Toscane et comtesse de Briey, qui joua un rôle important dans la querelle des Investitures en prenant parti pour le parti papal des guelfes ; on y conte notamment comment, à la Noël 1075, le pape Grégoire VII est grièvement blessé et séquestré par des sbires alors qu'il célèbre l'eucharistie, probablement sur ordre de l'empereur germanique Henri IV. Deux ans plus tard, l'empereur fait amende honorable à Canossa, agenouillé dans la neige. Mathilde et l'abbé de Cluny Hugues de Semur, parrain d'Henri IV, jouent un rôle fondamental lors des trois jours de négociations aboutissant à la levée de l'excommunication de l'empereur. Film réalisé sous le patronat de la province de Mantoue à l'occasion du millénaire de l'abbaye de San Benedetto Po et tourné à Canossa, Mantoue, Messine, Oneta et Revere.
2012® (tv) Inquisitio (FR) de Nicolas Cuche. - av. Anne Brochet (sainte Catherine de Sienne). - Une caricature anticléricale de la sainte à Avignon, qui conspire criminellement contre l'antipape (cf. France : guerre de Cent Ans).
2014(vd) La Storia dei Santi : Le Gialle Viole di Santa Fina [L'Histoire des saints : Les Violettes jaunes de sainte Fina] (IT) de Lorenzo Raveggi
Marzia Pissilli-Raveggi Prod., 19 min. - av. Enrica Cavina (sainte Fina de' Ciardi, dite sainte Fina de San Gimignano), Chiara Benedetti (Giovanni da Fidanza, dit saint Bonaventur de Bagnoregio), Liana Nati (Imperiera de' Ciardi), Lucio Perfetti (Cambio de' Ciardi), Marzia Pissilli (Beldia), Angelica Farneti (Josephine Moretti), Lucia Fabbri (Marion Moretti), Lorenzo Raveggi (le pape Grégoire Ier le Grand), Davide Marchetti (Girgio Moretti), Enrica Cavina (Sœur Cecilia), Luxia Montecuollo (Smeralda), Paolo De Pasquale (Cino).
Épisode pilote d'une télésérie jamais terminée, La Storia dei Santi, et qui se passe en 1248 : Malade de naissance, la mystique Fina de' Ciardi (1238-1253) passa sa vie sur une planche à San Gimignano et eut de nombreuses visions et extases. Tournage du pilote (août 2014) à San Gimigniano, Greve in Chianti, Marradi, avec des acteurs de l'Accademia Teatrale Sperimentale de Marradi, près de Florence. - Épisodes : 1. " Le Gialle Viole di Santa Fina " (pilote) - 2. " I Miracoli di Agnese " (annoncé).
2015(vd-df) In morte di Matilde di Canossa, onore e vanto d'Italia, vita d'Europa (IT) d'Ubaldo et Elisa Montruccoli
Gabriele Arlotti, Giusepe Barozzi /CON.V.A.-Agriturismo " Madonna della Corte "-Comune di San Benedetto Po (Canossa) (Marcopolo TV 16.11.17), 81 min. - av. Elisa Montruccoli (Mathilde de Toscane), Ugo Viappani (Donizone), Uber Margini (l'évêque Bonseniore), Vittorio Rabotti (l'abbé de San Benedetto), Gianmarco Bertolini (le ménestrel de Mathilde), Clementina Santi (Beatrice di Lorena), Michele Campani (le père confesseur), Faustino Stigliani (narration).
Docu-fiction sur la comtesse Mathilde de Toscane (1046-1115, cf. supra 2008) produit par la Commune de Canossa avec une figuration bénévole à l'occasion du IXe centenaire de la mort de la " Grande Comtesse " survenue à Bondeno di Roncore le 24 juillet 1115. Tournage à Quattro Castella.
2017(vd-df) La signora Matilde. Gossip dal medioevo (IT) de Marco Melluso et Diego Schiavo
POPCult. - av. Maurizia Siusy Blady (Mathilde de Toscane), Luciano Manzalini.
Parodie, docu-comédie autour de Mathilde de Toscane (1046-1115) qui prit la défense de la papauté contre le Saint-Empire (cf. film de 2008), partiellement joué en costumes modernes.