XIII - AMÉRIQUE DU NORD
2. LES PREMIERS COLONS ET LA FONDATION DE LA NOUVELLE-FRANCE, LA NOUVELLE-ANGLETERRE ET LA NOUVELLE-HOLLANDE

Des prétendus sorciers et sorcières sont pendus à Salem : « The Crucible » de Nicholas Hytner (1996).
2.7. La chasse aux sorcières à Salem (1692)
Hystérie collective à Salem Village (aujourd'hui Danvers), dans le Massachusetts ultrapuritain, quelques jeunes filles, notamment Abigail Williams, Ann Putnam et Betty Paris (fille du révérend Samuel Parris), accusent certains concitoyens de les avoir envoûtées et d'être des sorciers alliés de Satan. Les dénonciations se propagent comme une traînée de poudre... Tous les procès se terminent par la condamnation à mort de l'accusé pour sorcellerie, aucun acquittement n'est prononcé. En moins de deux mois, les accusations s'étendent et font vingt-cinq victimes, plus une vingtaine d'autres condamnations au gibet (de mars à octobre 1692). Ainsi, le "nouvel Israel" (Salem est le premier nom de Jérusalem) des fanatiques religieux, lâches ou crédules, se transforme en microcosme d'angoisse et d'enfer.
1910 | Rose O’Salem Town (La Rose de Salem) (US) de David Wark Griffith AB/Biograph Co. (New York), 998 ft. – av. Dorothy West, Clara T. Bracy, George O. Nicholls, Alfred Paget, Henry B. Walthall. – Un trappeur et un indien Mohawk sauvent du bûcher une jeune femme accusée de sorcellerie et condamnée au bûcher (sic) parce qu'elle refusait les avances d'un puritain lascif. |
1912 | Feathertop (US) Eclair American Film Co. (Fort Lee, New Jersey), 10 min. - av. Muriel Ostriche (Polly Gookin), Julia Stuart (Old Mother Rigby, la sorcière). - Dans un village de la Nouvelle-Angleterre, la sorcière Old Mother Rigby, donne vie à un épouvantail qu'elle nomme Lord Feathertop, mais qui tombe amoureux et renonce à la vie, ne supportant plus sa nature magique. - Adaptation fidèle de la nouvelle éponyme de Nathaniel Hawthorne parue en 1851. - Cf. film Puritan Passions / Scarecrow (1923) et remakes tv de 1955 et 1961 |
1912/13 | In the Days of Witchcraft (US) de Fred W. Huntley Selig Polyscope Co. - av. Robert Arnold (Adam Radcliffe), Eugenie Besserer (Anne), Hobart Bosworth, Wallace Brownslow, George Hernandez, Herbert Rawlinson, George A. Williams. - Anna, une enfant trouvée et adoptée par le puritain Adam Radcliffe contre la volonté de son épouse devient une belle jeune femme que courtise l'Anglais Yorke. Lady Beresford, amoureuse de ce dernier, et Mme Radcliffe conspirent pour faire condamner la belle pour sorcellerie, mais Yorke parvient à la sauver et à l'emmener en Grande-Bretagne. |
1913 | The Witch of Salem (US) de Raymond B. West A. Kessel & Bauman Co./Domino Motion Picture Corp. – av. Charles Ray, Clara Williams. - Un jeune amoureux risque sa vie pour sauver sa bien-aimée accusée de sorcellerie. |
1915 | A Witch of Salem Town / A Witch of the Woods (US) de Lucius J. Henderson Victor Film Company (Universal), 2 bob. – av. Mary Fuller (Desire), Curtis Benton (le gouverneur), Matt Moore (John Wayne), .Edna Hunter (Margaret Malden) - A Salem, la jeune et belle Desire et convoitée par le vieux gouverneur. Elle refuse ses avances avec une gifle et malgré l'intercession de Margaret Malden qui l'a engagée comme femme de chambre, elle se voit condamnée pour sorcellerie. |
1916 | Witchcraft (US) de Frank Reicher Lasky-Paramount Pictures, 5 bob./50 min. – av. Fannie Ward (Suzette), Jack Dean (cpt. Richard Wayne), Paul Weigel (Makepeace Struble), Lillian Leighton (Nokomis). – Suzette et sa mère, des réfugiées huguenotes venues de France, s'établissent en Nouvelle-Angleterre. La mère tombe malade et est soignée par leur domestique, l'Indienne Nokomis, grâce à des plantes cueillies en forêt. On les soupçonne de sorcellerie. Suzette est courtisée par Richard Wayne, fils adoptif du vieux Struble, mais ce dernier, une brute, convoite la jeune fille et éloigne Wayne. Suzette est contrainte d'épouser Struble pour sauver sa mère accusée de trafic avec le diable. Nokomis empoisonne l'horrible mari et avertit Suzette de l'imminence d'une attaque indienne. Quoique condamnée à la pendaison, celle-ci parvient à alerter son amoureux qui sauve la colonie en repoussant les Indiens. |
1916 | [Feathertop (US) de Henry J. Vernot American Gaumont Co. (Flushing, New York), 50 min. - av. Mathilde Baring (Sarah), Marguerite Courtot (Elsie Green / Polly Godkin), Charles E. Graham, Gerald Griffin, James Levering, Sidney Mason. - Une variation à partir de la nouvelle éponyme de Nathaniel Hawthorne parue en 1852 (cf. 1912 et infra, film Puritan Passions en 1923). Elsie Green ne peut se décider qui épouser et, ayant lu la nouvelle de Hawthorne, elle revit en rêve le récit de sorcellerie en Nouvelle-Angleterre.] |
1923 | Puritan Passions / Scarecrow (US) de Frank Tuttle Film Guild Productions-W.W. Hodkinson Corp. (New York), 6859 ft./7 bob., 70 min. – av. Glenn Hunter (Lord Ravensbane / The Scarecrow [l'épouvantail]), Mary Astor (Rachel), Osgood Perkins (Dr. Nicholas, le diable), Maude Hill (Goody Rickby), Frank Tweed (Gilleat Wingate), Dwight Wiman (Richard Talbot), Thomas Chalmers (Minister), Elliott Cabot. Eb 1692, à la veille des procès de Salem. Enceinte, Goody Rickby pactise avec le diable pour se venger de son amant Gillead Wingate qui refuse de reconnaître l'enfant à venir. L'enfant meurt tandis que le juge Wingate devient un membre important de la communauté de Salem. Pour se venger, Goody pactise avec le diable qui donne vie à un épouvantail qui, transformé en un jeune homme du nom de Lord Ravensbane, est destiné à épouser Rachel, la pupille de Wingate. Ainsi, Ainsi, accusé de satanisme, Wingate et la jeune fille seront pendus pour sorcellerie. Mais l'épouvantail tome amoureux, acquiert une âme, défie le démon et se sacrifie pour sauver sa bien-aimée. Trame basée sur la pièce en 4 actes The Scarecrow de Percy MacKaye (1908), elle-même inspirée de la nouvelle Feathertop de Nathaniel Hawthorne (1852). Film hélas perdu (les photos sont alléchantes), réalisé en studio à New York par l'artisan Frank Tuttle, plus tard auteur de plusieurs excellents films noirs et dont la carrière sera anéantie par le MacCarthysme. Remake télévisé en 1972. |
1936 | ** Maid of Salem (Le Démon sur la ville) (US) de Frank Lloyd F. Lloyd/Paramount, 86 min. – av. Claudette Colbert (Barbara Clarke), Fred MacMurray (Roger Coverman), Harvey Stephens (Dr. John Harding), Gale Sondergaard (Martha Harding), Louise Dresser (Ellen Clarke), Bonita Granville (Anne Goode), Beulah Bondi (Abigail Goode, sa mère) Edward Ellis (Elder Goode, son père), Pedro de Cordoba (Mr. Morse). Jeune femme rebelle et rétive au puritanisme ambiant, Barbara Clarke s'éprend d'un étranger de Virginie, Roger Coverman, un aventurier recherché dans son pays. Le petite Anne Goode, qui déteste l'esclave noire de sa famille, accuse celle-ci d'être possédée par le diable, provoquant une hystérie à Salem. L'esclave et d'autres personnes innocentes sont brûlées vives, à l'indignation de Barbara, que les protestations rendent suspecte. Tandis que Roger, qui cherche à fuir les lieux avec Barbara, est arrêté à Boston, cette dernière comparaît devant le tribunal de la chasse aux sorcières. Des voisines envieuses se déchaînent contre elle, des ragots infondés font le reste: elle est condamnée à mort. Roger parvient à s'échapper de prison et à l'innocenter au cours d'un procès d'une rare intensité et, confondue, Anne Goode avoue sa félonie. Un drame d'une certaine noirceur (une première étude de la "mob psychology") aux magnifiques décors et à grande figuration (coûts: 800'000 $), mais un peu bavard, filmé d'août à novembre 1936 avec une belle efficacité au Paramount Ranch à Agoura et à Santa Cruz, Calif., où le vétéran Frank Lloyd (responsable du mémorable - et oscarisé - Mutiny on the Bounty avec Charles Laughton l'année précédente) a fait reconstruire scrupuleusement un village entier de la Nouvelle-Angleterre. Le public américain déteste ce chapitre sinistre de son histoire coloniale: un gros échec financier. Pendant trois décennies, le sujet sera tabou à Hollywood. |
1953 | ** (tv) The Witch Trial at Salem, Massachusetts (August 1692) (US) de Sidney Lumet série « You Are There » no. 9, saison 1, Charles Russell/CBS Television Network (New York) (CBS 29.3.53), 25 min. – av. Wilton Graff (un juge), Ian Wolfe (un juge), Lurene Tuttle (Mary East), Mary Shipp (Mrs. Nathaniel Cary), Russ Bender (Nathaniel Cary), Robert Culp (John Alden), Will Davis (Reverend John Hale), Nancy Devlin (Mary Walcott), Nancy Franklin (Abigail Williams), Vinton Hayworth (Thomas Newton), Alan MacAteer (Rev. George Burroughs), Walter Cronkite (le reporter). - Un journaliste commente en direct le procès des sorcières. Le grand Sidney Lumet (Twelve Angry Men en 1957, Network en 1976), encore téléaste, en profite pour faire le portrait d'une société frustrée repliée sur elle-même et sur ses démons, victime d'une sinistre hystérie collective. Enregistré dans les studios du Grand Central Terminal à Manhattan. |
1953 | (tv) The Accused (US) d’Albert McCleery « The Hallmark Hall of Fame » (NBC 1.3.53). – av. Sarah Churchill (Mercy Disborough). – Les efforts de Mercy Disborough à Fairfield County, Connecticut, en 1692 pour mettre fin à la chasse aux sorcières. |
1956 | * Les Sorcières de Salem / Hexenjagd / Die Hexen von Salem (FR/DE-RDA) de Raymond Rouleau Raymond Borderie/Films Borderie-CICC-Pathé Cinéma-DEFA, Berlin-Est, 145 min. (RDA : 116 min.). – Yves Montand (John Proctor), Simone Signoret (Elizabeth Proctor), Mylène Demongeot (Abigaïl Williams), Raymond Rouleau (Thomas Danforth, le gouverneur), Jean Debucourt (Rev. Samuel Parris), Michel Piccoli (James Putnam), Alfred Adam (Thomas Putnam), Pierre Larquey (Francis Nurse), Jean Gaven (Peter Corey), Jeanne Fusier-Gir (Martha Corey), Françoise Lugagne (Jane Putnam), Coutan-Lambert (Rebecca Nurse), Aribert Grimmer (Gilles Corey), Yves Brainville (Rev. John Hale), Alexandre Rignault (Willard). En 1692, par crainte de perdre son poste, le gouverneur Danforth se rend à Salem. John Proctor, un fermier de la région, vient de tromper sa femme, l'orgueilleuse Élisabeth, avec une jeune servante, Abigaïl, la nièce du pasteur Parris. Élisabeth chasse la rivale, et celle-ci fomente pour se venger une réunion sabbatique qui dégénère en hystérie collective. Des jeunes filles se prétendent possédées par le démon. Abigaïl accuse son ancienne patronne de sorcellerie et répand l'hystérie religieuse dans la communauté pour détruire le foyer de l'homme qu'elle aime. Du coup, John révèle ses rapports interdits avec la servante et accepte la mort dans l'espoir que Salem sera ainsi purifiée. Comme il refuse d'avouer sa proximité avec le diable, il est pendu avec deux femmes. Parabole sur l’hystérie maccartiste (la « chasse aux sorcières » anti-communiste) sévissant alors aux Etats-Unis, la pièce The Crucible (Les Sorcières de Salem) d’Arthur Miller est créée en janvier 1953 à Broadway (avec Arthur Kennedy et E. G. Marshall) et adaptée pour le cinéma en France par Jean-Paul Sartre. Les transformations de Sartre ne sont pas négligeables: le philosophe proche du PCF supprime le rôle du pasteur incarné au théâtre par Pierre Mondy parce qu'il confèrerait à l'image du personnage puritain un rôle trop sympathique, introduit l'opposition des riches cultivateurs et des démunis (lutte des classes, il n'y a pas de sorcières parmi les nantis) et ajoute une fin dans laquelle les amis de John Proctor, soutenus par la population en armes, forcent les portes du fort où le malheureux a été exécuté et massacrent les responsables, Danford et Parris : c'est la justice du peuple. Abigaïl, qui a ouvert les portes, sombre dans la folie. Arthur Miller, lui, a fait disparaître Abigaïl après le deuxième acte (craignant pour sa vie, elle vole les économies de son oncle révérend et s'enfuit en Angleterre avec un amant). Miller subit les interrogatoires du Comité sur les activités anti-américaines en 1956 et refuser de dénoncer des communistes. C’est Raymond Rouleau, metteur en scène du drame au Théâtre Sarah-Bernhardt en décembre 1954 (avec Montand et Signoret, 280 représentations) dans une adaptation de Marcel Aymé, qui la porte à l’écran; réalisateur généralement peu inspiré et n'ayant pas tourné de film depuis onze ans, Rouleau remplace Nicole Courcel, créatrice d'Abigaïl à la scène, par Mylène Demongeot. La subtilité et la puissance de Nicole Courcel était parvenue à éclipser le couple vedette Montand-Signoret - un affront qui pourrait expliquer cette rocade. Mylène Demongeot, quasi débutante, est étonnante de perversité et de fougue; elle reçoit l'Etoile de Cristal décernée par l'Académie du Cinéma (Grand prix de l'interprétation française féminine). Signoret et Montand renoncent à tous leurs gages pour permettre la production du film. En France, le film sort le 26 avril 1957 dans le contexte houleux de la condamnation à mort aux USA de Julius et Ethel Rosenberg, un couple d’espions américains ayant transmis à l'URSS les plans de la bombe atomique et qui sont défendus à hauts cris par le Parti Communiste Français (PCF). Les deux vedettes étoile du PCF, Signoret et Montand, sont en tête d'affiche de cette coproduction avec l'Allemagne de l'Est (c'est leurs premiers rôles ensemble à l'écran, mis à part le court métrage "Un matin comme les autres/La Rose des vents" de Yannick Bellon et Joris Ivens, autre coproduction avec la RDA en 1957). Le sujet étant idéologiquement périlleux et pouvant aussi être compris comme une attaque en règle contre toute forme de dictature, il ne sera jamais adapté à la télévision d'État de la RDA. Transposé à l'écran, le film bascule plus d'une fois dans le grandiloquent, alors qu'il eût fallu une approche plus sobre pour atténuer le didactisme aujourd'hui assez pesant du texte. Malgré une fort belle photo en noir et blanc de Claude Renoir (un style proche des maîtres flamands) et une reconstitution scrupuleuse, le film souffre d'une certaine lourdeur, d'une manque de fluidité narrative et de dynamisme qui trahissent ses origines scéniques; en revanche, il faut reconnaître à Rouleau un grand talent de directeur d'acteurs: toutes les prestations sont remarquables. Tournage aux studios de Babelsberg à Berlin-Potsdam (RDA) et aux studios de Joinville et Francoeur (Paris), extérieurs dans les Causses. Prix d’interprétation (Signoret, Montand, Demongeot) au festival de Karlovy-Vary 1957 et le British Academy Award pour Signoret. Détenteur d'une partie des droits de diffusion, Arthur Miller s'est opposé à l'exploitation du film jusqu'à sa mort en 2005, officiellement parce qu'il n'aimait pas le texte de Sartre, puis parce qu'il ne voulait pas que le film fasse concurrence à sa propre adaptation de sa pièce au cinéma (en 1996), officieusement parce qu'il n'avait pas pardonné à Montand sa liaison avec son épouse du moment, Marilyn Monroe (en 1960). L'oeuvre a été restaurée en 2016. |

Procès de sorcellerie à Salem en 1692 : Paulette Goddard dans « Maid of Salem » de Frank Lloyd (1936).
1965 | (tv) Las brujas de Salem (ES) de Pedro Amalio López "Gran teatro" (TVE 31.1.65), 90 min. - av. Francisco Piquer (John Proctor), Irene Gutiérrez Caba (Elizabeth Proctor), Gemma Cuervo (Abigail Williams), Vicente Soler (rév. Parrish), Antonio Ferrandis (le gouverneur Thomas Danforth), Tina Sáinz (Mary), Pastor Serrador (rév. Beverly), Nuria Carresi (Susan Walcott), José María Escuer (Thomas Putnam), Lola Gaos (Anna Putnam), Concha Goyanes (Betty Parrish), Juanita Guillongui (Tituba), Pascual Martín (Willard), Eduardo Moreno (Hoplis). - Le drame The Crucible d'Arthur Miller adapté par le réalisateur. |
1965 | (tv) Wahn oder Der Teufel in Boston (DE) de Gerhard Klingenberg (WDR 21.11.65), 110 min. – av. Werner Hinz (pasteur Cotton Mather), Hans Caninenberg (Dr. Thomas Colman), Volker Lechtenbrink (Richard Mather), Brigitte Dryander (Abigail Mather), Cornelia Froboess (Hanna Parrish), Heinz Moog (Samuel Parrish), Hermann Schomberg (George Burreughs), Robert Freitag (Samuel Sewall). Le pasteur Mather combat la sorcellerie et doit guérir Hanna, une fille hystérique de seize ans qui aurait succombé au diable et accuse ses voisins des pires méfaits… Une pièce de Lion Feuchtwanger (1947) qui règle ses comptes avec le fondamentalisme protestant, mais aussi avec la chasse aux sorcières maccarthyste. |
1967 | *(tv) The Crucible (US) d'Alex Segal « CBS Special » (CBS 4.5.67), 135 min. – av. George C. Scott (John Proctor), Colleen Dewhurst (Elizabeth Proctor), Melvyn Douglas (gouvern. Thomas Danforth), Tuesday Weld (Abigail Williams), Fritz Weaver, Cathleen Nesbitt, Henry Jones, Will Geer, Catherine Burns, Clarice Blackburn, Paula Bauersmith. Première adaptation aux USA de la pièce d’Arthur Miller (1953), avec de grandes vedettes du cinéma, George C. Scott (« Patton ») et Melvyn Douglas (« Ninotchka »). Trois nominations à l’Emmy Award (Segal, Scott, Dewhurst) |
1971 | (tv) Il crogiiulo (IT) de Sandro Bolchi (RAI2 19.+21.5.71), 161 min. - av. Renzo Montagnani (John Proctor), Ileana Ghione (Elizabeth Proctor) Anna Maria Guarnieri (Abigail Williams), Stefanella Giovannini (Susanna Walcott), Gianna Piaz (Ann Putnam), Antonio Pierfederici (Thomas Putnam), Cinzia De Carolis (Betty Parris), Flora Lillo (Tituba), Tino Carraro (rév. Parris), Pia Morra (Mercy Lewis), Stefania Casini (Mary Warren), Nando Gazzolo (rév. Hale), Karola Zopegni (Rebecca Nurse), Raffaele Giangrande (Francis Nurse), Andrea Matteuzzi (Ezekiel Cheever). - Le drame The Crucible d'Arthur Miller dans la traduction de Luchino Visconti et Gino Bardi. |
1972 | Young Goodman Brown (US) de Donald Fox 35 min. – av. Mark Bramhall (Goodman Brown), Maggie McOmie (Faith Brown), Harry Raybould (le révérend), Peter Kilman (le diable), Lizabeth Cole (Goody Cloyse), John Madison (le diacre). A Salem, Goodman Brown quitte son épouse Faith et, mené par un vieil homme (le diable), assiste dans la forêt à ce qui pourrait être un sabbat de sorcières, rituel auquel participent plusieurs habitants de la ville puritaine. Ebranlé dans sa foi et par l’hypocrisie de ses concitoyens, il vit désormais en reclus (d’après une nouvelle de Nathaniel Hawthorne, 1835). |
1972 | (tv) The Scarecrow (US) de Boris Sagal Lewis Freedman, Edith Hamlin, Morris Chapnick/KCET Los Angeles-Hollywood Television Theatre (PBS 10.1.72), 104 min. - av. Gene Wilder (Lord Ravensbane / l'épouvantail), Nina Foch (Goody Rickby), Blythe Danner (Rachel Merton), Pete Duel (Richard Talbot, son fiancé), Norman Lloyd (Dickon), Will Geer (le juge Gilead Merton), Elisha Cook Jr. (Micah), Joan Tompkins (Mistress Cynthia Merton), Sian Barbara Allen (Amelia Reddington), Peter Kastner (cpt. Rugby), Robert Karnes (Minister Dodge), Vaughn Taylor (Reverend Rand), John Myhers (Reverend Todd), Tom Helmore (Sir Charles Reddington), Lizabeth Deen (Mistress Reddington), Sian Barbara Allen (Amelia Reddington). A la veille des terribles procès de Salem: la pièce de Percy MacKaye (1908) inspirée par le conte Feathertop de Nathaniel Hawthorne (1852). Un spectacle en couleurs à la fois amusant et pathétique qui récolte l'Emmy Award pour les décors et costumes de Jan Scott Cf. supra, Puritan Passions / Scarecrow (1923) de Frank Tuttle. |
1973 | (tv) Las brujas de Salem (ES) de Pedro Amalio López « Estudio 1 » (TVE 11.5.73). – av. Fernando Delgado (John Proctor), Berta Riaza (Elisabeth Proctor), Luis Prendez (Thomas Danforth), Asunción Balguer (Anna Putnam), Vicente Soler (rév. Parrish), Concha Velasco (Abigail Williams), Tina Sáinz (Mary). La pièce d’Arthur Miller présentée à la télévision espagnole deux ans avant la mort du dictateur Franco. |
1981 | (tv) The Crucible (GB) de Don Taylor (BBC 12.4.81), 285 min. – av. Michael N. Harbour (John Proctor), Eric Porter (gouv. Thomas Danforth), Sarah Berger (Abigail Williams), Daniel Massey (Rev. Samuel Parris), Denis Quilley (Rev. John Hale), Peter Vaughan (juge Hawthorne), Anna Cropper, Ewan Hooper, Lynn Dearth, Eva Griffin. – Dramatique d’après la pièce d’Arthur Miller. |
1982 | Burned at the Stake / The Coming (Sorcellerie) (US) de Bert I. Gordon Alan Landsburg Productions, 88 min. - av. Susan Swift (Ann Putnam), John Peters (rév. Parris), Jennine Babo (Dorcas Goode), Dana Hardwick (Justice Hathorne), Lauren Downing (Sarah Goode). - Petit film d'horreur: en 1692, Ann Putnam accuse ses voisins à Salem d'être des sorcières, elles sont brûlées vives. En 1980, une jeune femme, descendante d'Ann, se croit persécutée par la parenté des victimes d'autrefois. |
1985 | *(tv) Three Sovereigns for Sarah (UK/US) mini-série de Philip Leacock Vic Pisano/American Playhouse-Night Owl Productions LLC (PBS 27.5.85), 171 min./3 x 52 min. – av. Vanessa Redgrave (Sarah Towne Bridges-Cloyce), Patrick McGoohan (magistrat), Phyllis Thaxter (Rebecca Nurse), Kim Hunter (Mary Easty), Will Lyman (révérend Parris), Shay Duffin (juge Hathorne), John Dukakis (Joseph Dutman), Ronald Hunter (Samuel Nurse),, Mariann Plunkett (Ann Putnam Sr.). En 1692, vingt personnes innocentes sont pendues pour sorcellerie. Dix ans plus tard, en hiver 1703, au péril de sa vie, Sarah Towne, une rescapée de la chasse aux sorcières, tente de réhabiliter ses deux sœurs exécutées, Rebecca et Mary, après avoir été accusée par une voisine jalouse, Ann Putnam. Un réquisitoire (en flash-back) porté avec conviction et colère par Vanessa Redgrave, filmé dans le Massachusetts (Salem, Danvers, Hog Island, Ipswich) sur un scénario de Vic Pisano. Patrick McGoohan remplace James Mason, décédé peu avant le tournage. |
1993 | Young Goodman Brown (US) de Peter George Independent Film-Character Name in Title. – av. Tom Shell (Goodman Brown), Melinda Clarke (Faith Brown), Miles Chapin (Joseph Ring), Mary Grace Canfield (Goody Cloyse), Judy Geeson (Bridget Bishop), Gregory Itzin (George Burroughs), Dorothy Lyman (Sarah Good), Dee Nelson (Abigail Hobbs), John P. Ryan (le diable). – D’après Nathaniel Hawthorne (cf. 1972), filmé à Danvers, Mass. |
1996 | **The Crucible (La Chasse aux sorcières) (US) de Nicholas Hytner Robert A. Miller, David V. Picker/20th Century-Fox, 123 min. – av. Daniel Day-Lewis (John Proctor), Winona Ryder (Elizabeth Proctor), Paul Scofield (juge Thomas Danforth), Joan Allen (Elizabeth Proctor), Robert Campbell (révérend John Hale), George Gaynes (juge Samuel Sewall), Jeffrey Jones (Thomas Putnam), Peter Vaughan (Giles Corey), Karron Graves (Mary Warren), Frances Conroy (Ann Putman), Elizabeth Lawrence (Rebecca Nurse), Charlayne Woodard (Tituba), Mary Pat Gleason (Martha Corey), Robert Breuler (juge Hathorne). La pièce d’Arthur Miller revue par l'auteur lui-même, débarrassée de son violent réquisitoire contre le maccarthysme, et par conséquent plus proche de la réalité historique, ce que souligne Nicholas Hytner (The Madness of King George) par sa reconstitution scrupuleuse du milieu et de l'époque. Même réduit à un spectacle joliment illustratif, le brûlot porte. Tournage en Technicolor et Panavision à Hog Island (Ipswich), un parc naturel dans la région de Boston, à Beverly (Mass.) et à Shelburne (Nouvelle-Ecosse, Canada). Lauréat du BAFTA 1997 pour Paul Scofield et du Critics Choice Awards pour Joan Allen, 2 nominations à l'Oscar (Joan Allen et scénario d'Arthur Miller). |
1998 | Young Goodman Brown (US) de Chris Cavalier Clockwork Films, court métrage. – av. Spencer Chandler (Goodman Brown), Crandall Diehl (voyageur âgé/le diable). – D’après Nathaniel Hawthorne (cf. film de 1972). |
2002 | * (tv) Salem Witch Trials (CA/US) de Joseph Sargent John Ryan/Alliance Atlantis Communications-Spring Creek Productions (CBS 2.3.03 / BBC 24.12.02), 2 x 120 min. – av. Kirstie Alley (Ann Putnam), Henry Czerny (Rev. Samuel Parris), Gloria Reuben (Tituba, une indienne), Jay O. Sanders (Thomas Putnam), Kristin Booth (Lizzy Porter), Katie Boland (Annie Putnam), Alan Bates (Sir William Phips), Rebecca De Mornay (Elizabeth Parris), Peter Ustinov (William Stroughton), Shirley MacLaine (Rebecca Nurse), Camille Wainwright (Sarah Hawthorne). - Une reconstitution scrupuleuse des lieux filmée au Canada en Ontario (Cornwall, Morrisburg et Toronto) et animée par un casting de premier ordre. |
2012 | [The Lords of Salem (US) de Rob Zombie. - av. Sheri Moon Zombie (Heidi/Adelheid Elizabeth Hawthorne), Bruce Davison (Francis Matthias), Andrew Prince (Reverend Jonathan Hawthorne), Meg Foster (la sorcière Margaret Morgan). - Alors qu'en septembre 1696 Jonathan Hawthorne condamne six sorcières de Salem à la pendaison, celles-ci seront vengées en 2012 une héritière diabolique, qui causera la mort de 32 descendantes des plus anciennes familles de Salem.] |
2014-2017 | (tv) Salem (US) série de Nick Copus, David Von Ancken, Alex Zakrzewski, etc. (WGN America 20.4.14-25.1.17), 36 x 42 minutes (3 saisons). - av. Janet Montgomery (Mary Sibley), Shane West (John Alden), Seth Gabel (Cotton Mather), Tamzina Merchant (Anne Hale), Ashley Madekwe (Tituba), Xander Berkeley (le magistrat Hale), Stuart Townsend (Dr. Samuel Wainwright), Lucy Lawless (la comtesse Marburg), Joe Doyle (baron Sebastian von Marburg), Oliver Bell (Samaël, le diable). - Les procès ont commencé, mais à Salem, les sorcières sont bien réelles... Série fantastique. |
2015 | ** The Witch: A New-England Folktale / La Sorcière / A Bruxa (The Witch) (US/GB/CA/BR) de Robert Eggers Daniel Bekerman, Lars Knudsen, Jodi Redmond, Rodrigo Teixeira, Jay Van Hoy/Parts and Labor-RT Features-Rooks Nest Entertainment-Scythia Films-Maiden Voyage Pictures-Mott Street Pictures-Pulse Films-Very Special Projects, 92 min. - av. Anya Taylor-Joy (Thomasin), Ralph Ineson (William), Kate Dickie (Katherine), Harvey Scrimshaw (Caleb), Ellie Grainger (Mercy), Lucas Dawson (Jonas), Julian Richings (le gouverneur), Bathsheba Garnett (la sorcière), Sarah Stephens (la sorcière jeune), Wahab Chaudhry, Axtun Henry Dube, Viv Moore. Nouvelle-Angeleterre en 1630. - Installés dans une ferme isolée en lisière de forêt, William, Katherine et leurs cinq enfants mènent une vie de puritains dévots. On macère dans la pirère, les enfants sont élevés dans la culpabilité. Mais lorsque le nouveau-né disparaît, que les récoltes sont perdues et que les animaux ont des comportement étranges, les membres de la famille se déchirent, persuadés d'être victimes de sorcellerie.... Une reconstitution historique documentée qui démontre avec talent comment trop de religion étriquée et sans coeur mène à la diablerie, et comment l'obsession fanatique de Dieu pousse à commettre des crimes démoniaques. "Un sérum de vérité utile par les temps qui courent. Et une démystifiaciton éclairante des pères fondateurs des États-Unis !" (Le Canard enchaîné, 15.6.16).Tournage au Canada (Kiosk, Ontario). C'est le premier film de Robert Eggers (directeur artistique, décorateur et costumier) qui envoûte par une photo resplendissante, des extérieurs grisâtres, des intérieurs éclairés à la chandelle, et cultive l'ambiguïté entre faits réels et hallucinations tout en se réclamant d'un naturalisme saisissant. Un grand succès public et critique. Eggers décroche des prix aux Austin Fantastic Festival, London Film Festival, New Hampshire Film Festival et au Sundance Film Festival 2015. |
2015 | (tv) The Devil You Know (US) de Gus Van Sant Tara Herrmann, Bruce Miller/Lionsgate Productions, 60 min. - av. Eddie Izzard (Thomas Putnam), Karen Gillan (Jane Porter), Ever Carradine (Ann Putnam), Ismenia Mendes (Mercy Lewis), Nadia Alexander (Ann Putnam Jr.), Joel Arsenault (Constable), Mia Barron (Bathshua Pope), Reed Birney (le juge Hathome), Ewen Bremner (Israel Porter), Lu Corfield (Mary Sibley). Pilote d'une série sur le procès des sorcières de Salem écrite par Jonji Kohan et Bruce Miller, jamais diffusé suite à une brouille entre la show-runner et la chaîne HBO. |
2017 | (tv) Hexenjagd in Salem (Chasse aux sorcières à Salem) (DE) de Wolf Truchsess von Wetzhausen, Felicitas Hammerstein et Mariana Schneider Westen Produktion-ZDF-Arte (Arte 23.9.2017), 52 min. - av. Patricia Bridoman, Amy Courage, George Courage, Colin Cedford, Diana Dunlap, Chloe Eaton, Liora Gartland, Alisa Grishin, Natalia Grishin, Amelia Haas, Christopher Martel, Wolf Truchsess von Wetzhausen, Felicitas Hammerstein, Mariana Schneider. - Docu-fiction. |
2018 | (tv) The Salem Witch Hunt (US) de Guy Ferland série "Timeless" (NBC 8.4.18), 43 min. - av. Henri Lubatti (le juge Hathorne), Sofia Vassilieva (Abiah), Emily Swallow (Bathsheba Pope), Patrick Fischler (Joseph Pope), Todd Weeks (le juge Samuel Sewall). - Trois voyageurs dans le temps sont témoins de la chasse aux sorcières. |