VII - L’EUROPE DU NORD : SUÈDE, DANEMARK, NORVÉGE, FINLANDE ET ISLANDE


« The Vikings » (1958) film de Richard Fleischer.
1. LE TEMPS DES VIKINGS - MYTHES ET EXPLOITS DES PEUPLES DU NORD
Le terme « viking » ne désigne pas un peuple, mais une activité : celle des navigateurs scandinaves qui au Haut Moyen Âge ont quitté leurs terres en Norvège, au Danemark et en Suède pour faire fortune durant trois siècles par le commerce, le pillage, la piraterie, mais aussi l'exploration et la colonisation. Leur maîtrise des mers, leur mobilité et leur redoutables haches de fer les rendent quasi invulnérables. Au fil des siècles, leurs expéditions se constituent d'ethnies très variées en intégrant des Francs, des Anglo-Saxons, des Irlandais, des Frisons et des Slaves. Peuplée par les Samis ou Lapons, puis par des peuples germaniques, la Norvège fait partie des territoires d'origine des Vikings en raison de son très large accès à l'océan Atlantique.
A partir de 787, des Vikings provenant du Danemark et de Norvège opèrent sur la côte Est de l'Angleterre des descentes régulières avec leurs drakkars et parviennent plusieurs fois à asservir les Anglo-Saxons tout en s'attaquant à des monastères riches et isolés (le sac de Lindisfarne en 793 est le premier pillage de monastère documenté). Le fait que les Vikings soient restés longtemps païens contribue fortement à leur image négative, l'immense majorité des chroniqueurs étant des clercs issus des milieux monastiques. Or les cibles des pillages vikings étaient les principaux centres des richesses d'Europe, lieux placés sous la protection du pouvoir temporel chrétien pour lequel saintes reliques et objets de culte ne pouvaient avoir de valeur marchande. Les moines eux-mêmes servaient d'otages potentiels (en tant que lettrés) ou d'esclaves, exceptés ceux qui cherchaient une mort de martyrs.
A partir du début du IXe siècle, les offensives danoises sur les rivages des îles britanniques commencent à s'accompagner d'un mouvement de colonisation. En 851, trois cents navires à l'embouchure de la Tamise prennent d'assaut Canterbury et Londres, en 867 suivent l'Est-Anglie et la Northumbrie. Ces nouveaux envahisseurs font une guerre incessante au roi du Wessex, Alfred le Grand, qui finit par les chasser ou les soumettre en les christianisant. Concurremment avec les Danois, les Norvégiens unifiés par le roi Harald à la Belle-Chevelure lancent de nombreuses expéditions maritimes vers l'ouest. Ils exercent, eux aussi, une influence voire un contrôle éphémère sur une partie des îles Britanniques, puis s'installent plus durablement aux Orcades, aux Shetland et en Islande. En 982, Erik le Rouge gagne le Groenland (« Pays Vert ») avec 50 navires, colonise le pays et y fonde une capitale, Bratalid. Vers l'an mil, son fils Leif Eriksson explore les côtes canadiennes, puis installe des comptoirs dans une région qu'il baptise Vinland (Newfoundland), peut-être sur le site actuel de Bay St-Lawrence, au nord de Cap-Breton, et en Terre-Neuve, ce qui fait de lui le premier découvreur européen de l'Amérique.
A partir de 787, des Vikings provenant du Danemark et de Norvège opèrent sur la côte Est de l'Angleterre des descentes régulières avec leurs drakkars et parviennent plusieurs fois à asservir les Anglo-Saxons tout en s'attaquant à des monastères riches et isolés (le sac de Lindisfarne en 793 est le premier pillage de monastère documenté). Le fait que les Vikings soient restés longtemps païens contribue fortement à leur image négative, l'immense majorité des chroniqueurs étant des clercs issus des milieux monastiques. Or les cibles des pillages vikings étaient les principaux centres des richesses d'Europe, lieux placés sous la protection du pouvoir temporel chrétien pour lequel saintes reliques et objets de culte ne pouvaient avoir de valeur marchande. Les moines eux-mêmes servaient d'otages potentiels (en tant que lettrés) ou d'esclaves, exceptés ceux qui cherchaient une mort de martyrs.
A partir du début du IXe siècle, les offensives danoises sur les rivages des îles britanniques commencent à s'accompagner d'un mouvement de colonisation. En 851, trois cents navires à l'embouchure de la Tamise prennent d'assaut Canterbury et Londres, en 867 suivent l'Est-Anglie et la Northumbrie. Ces nouveaux envahisseurs font une guerre incessante au roi du Wessex, Alfred le Grand, qui finit par les chasser ou les soumettre en les christianisant. Concurremment avec les Danois, les Norvégiens unifiés par le roi Harald à la Belle-Chevelure lancent de nombreuses expéditions maritimes vers l'ouest. Ils exercent, eux aussi, une influence voire un contrôle éphémère sur une partie des îles Britanniques, puis s'installent plus durablement aux Orcades, aux Shetland et en Islande. En 982, Erik le Rouge gagne le Groenland (« Pays Vert ») avec 50 navires, colonise le pays et y fonde une capitale, Bratalid. Vers l'an mil, son fils Leif Eriksson explore les côtes canadiennes, puis installe des comptoirs dans une région qu'il baptise Vinland (Newfoundland), peut-être sur le site actuel de Bay St-Lawrence, au nord de Cap-Breton, et en Terre-Neuve, ce qui fait de lui le premier découvreur européen de l'Amérique.

Quant aux Vikings suédois, originaires du Götaland (Suède du sud-ouest), ils sont principalement actifs en mer Baltique, en Europe de l'Est et en Orient où ils sont appelés Varègues. Poussant leurs expéditions en utilisant la Volga jusqu'à la mer Caspienne et Bagdad, voire le Dniepr jusqu'à la mer Noire et Constantinople, les Varègues sont à l'origine de la fondation d'États slaves comme Novgorod (v. 860) et Kiev (v. 880). Les Slaves donnent aux Scandinaves le nom de Rus' (« les Roux »), nom qui viendra à désigner le pays qu'ils gouvernent, la Rus' de Kiev (qui a donné le nom Russie), quoiqu'au cours du XIe siècle les Varègues seront en quelques générations assimilés par les Slaves.
En France, les premiers raids vikings touchent les côtes d'Aquitaine en 799 ; en remontant la Seine et la Loire, ils brûlent Rouen en 841, pillent et incendient Nantes (843) et en 845 Paris (dont les habitants se sont enfuis). Charles le Chauve achète leur départ à prix d'or. Rollon (ou Hrólfr/Rolf le Marcheur), chef originaire du Danemark, s'illustre d'abord lors de raids menés contre le royaume de Francie au IXe siècle. Mais pour mettre fin aux troubles sur les frontières nord de son royaume, le roi des Francs, Charles le Simple, lui confie le duché de Normandie, territoire stratégique traversée par la Seine, afin qu'il en assure la défense contre ses compatriotes nordiques. Désormais comte de Rouen, Rollon alias Robert Ier le Riche (ancêtre de Guillaume le Conquérant) devient ainsi le fidèle gardien de la porte d'entrée qui mène à Paris et Charles le Chauve son suzerain. Le roi Björn Côtes-de-Fer (Björn Ier Lodbrok), qui laisse prêcher le christianisme dans ses États, descend, lui, vers la Galice espagnole, franchit le détroit de Gibraltar (859), longe le Maroc et s'aventure jusqu'aux îles Baléares et aux côtes d'Italie. Narbonne et Nîmes sont saccagées, et - en remontant le Rhône depuis son camp de base de Camargue - Björn incendie Valence.
Au XIe siècle, Knut / Canut II dit Cnut le Grand envahit à son tour l'Angleterre, qu'il intègre brièvement à son empire scandinave. Fils du roi Sven à la Barbe Fourchue, il règne sur la totalité de l'Angleterre dès la mort d'Edmond Côte-de-Fer/Edmund Ironside, qui a été contraint de lui céder la moitié du royaume après avoir été vaincu à Assandun. Recevant l'hommage du roi d'Écosse, Knut est également roi de Danemark à partir de 1018 et roi de Norvège à partir de 1029. Il passe pour un souverain anglo-scandinave particulièrement pieux (chrétien), sage et bénéfique, mais son immense empire, trop disparate, trop étendu, trop disséminé, n'est pas viable et s'effrite à sa mort en 1035. Enfin, Harald Hardrada (Harald Sigurdsson), né vers l'an 1015, est considéré comme le dernier souverain viking. Il règne sur la Norvège entre 1046 et 1066. A l'âge de 15 ans, il est contraint de fuir en exil en Ukraine à la cour du grand-prince Iaroslav le Sage (dont il va épouser la fille), puis intègre la garde varègue (unité d'élite suédoise) de l'empereur de Byzance où il combat les Arabes en mer Méditerranée, au Proche-Orient et en Sicile avec des compatriotes de Normandie. Couronné roi de Norvège, il s'efforce en vain de conquérir le Danemark, puis revendique le trône d'Angleterre ; il débarque avec une flotte dans le Yorkshire pour tenter de reconstituer le grand empire de la mer du Nord de Knut le Grand, mais périt au combat en 1066, un mois avant le débarquement normand de Guillaume le Conquérant. Avec sa mort, l'ère des Vikings prend définitivement fin, tandis qu'en Écosse, la présence norvégienne va durer jusqu'au XIIIe siècle.
Le cinéma ne pouvait ignorer ce passé aussi mouvementé que haut en couleurs. Pourtant, faute de moyens, d'intérêt ou par pudibonderie protestante, les Scandinaves l'ont longuement occulté, laissant pendant des décennies le terrain aux anglo-saxons. En 1928, Hollywood s'y risque avec The Viking, un muet en Technicolor, curiosité maladroite qui indiffère la presse comme le grand public. Il faut alors attendre trois décennies de plus, soit 1958 et le sensationnel The Vikings de Richard Fleischer, financé par la star Kirk Douglas, pour enfin découvrir à l'écran un univers documenté et des paysages nordiques correctement mis en valeur. Pourtant, là aussi, ce sont les Italiens et les Britanniques qui prennent la relève, sans trop de scrupules quant à la qualité et au sérieux des reconstitutions. A partir de 1984/85, Le Vol du corbeau de l'Islandais Hrafn Gunnlaugsson et ses suites marquent l'entrée progressive des pays du Nord dans le genre. Beowulf & Grendel de Sturla Gunnarsson ouvre la porte à la mythologie anglo-nordique dès 2005, engendrant hélas une suite indigeste de pseudo-sagas bêtifiantes à l'américaine. La fascination quasi mondiale pour les guerriers du Nord atteint son comble avec la pourtant excellente télésérie canado-irlandaise Vikings, qui, déclenchant une véritable vikingomanie, s'étire sur les petits écrans de 2013 à 2020 (59 épisodes d'une heure). Hélas, celle-ci provoque à son tour un tsunami planétaire de sous-produits aussi nauséabonds que fauchés, réduits à une poignée de crétins barbus et brailleurs s'entretuant à coup de hache en hurlant « Wotan ! » ou « Odin ! ». Fabriqués à partir de scénarios qui tiennent en une demi-page, exaltant la triade « haine-vengeance-survie », ces bandes révèlent en priorité la fascination pour la violence qui gangrène notre présent. La mise est sauvée de temps à autres par une poignée de films scandinaves modestes mais soucieux de véhiculer une image du passé plus digne et documentée.
En France, les premiers raids vikings touchent les côtes d'Aquitaine en 799 ; en remontant la Seine et la Loire, ils brûlent Rouen en 841, pillent et incendient Nantes (843) et en 845 Paris (dont les habitants se sont enfuis). Charles le Chauve achète leur départ à prix d'or. Rollon (ou Hrólfr/Rolf le Marcheur), chef originaire du Danemark, s'illustre d'abord lors de raids menés contre le royaume de Francie au IXe siècle. Mais pour mettre fin aux troubles sur les frontières nord de son royaume, le roi des Francs, Charles le Simple, lui confie le duché de Normandie, territoire stratégique traversée par la Seine, afin qu'il en assure la défense contre ses compatriotes nordiques. Désormais comte de Rouen, Rollon alias Robert Ier le Riche (ancêtre de Guillaume le Conquérant) devient ainsi le fidèle gardien de la porte d'entrée qui mène à Paris et Charles le Chauve son suzerain. Le roi Björn Côtes-de-Fer (Björn Ier Lodbrok), qui laisse prêcher le christianisme dans ses États, descend, lui, vers la Galice espagnole, franchit le détroit de Gibraltar (859), longe le Maroc et s'aventure jusqu'aux îles Baléares et aux côtes d'Italie. Narbonne et Nîmes sont saccagées, et - en remontant le Rhône depuis son camp de base de Camargue - Björn incendie Valence.
Au XIe siècle, Knut / Canut II dit Cnut le Grand envahit à son tour l'Angleterre, qu'il intègre brièvement à son empire scandinave. Fils du roi Sven à la Barbe Fourchue, il règne sur la totalité de l'Angleterre dès la mort d'Edmond Côte-de-Fer/Edmund Ironside, qui a été contraint de lui céder la moitié du royaume après avoir été vaincu à Assandun. Recevant l'hommage du roi d'Écosse, Knut est également roi de Danemark à partir de 1018 et roi de Norvège à partir de 1029. Il passe pour un souverain anglo-scandinave particulièrement pieux (chrétien), sage et bénéfique, mais son immense empire, trop disparate, trop étendu, trop disséminé, n'est pas viable et s'effrite à sa mort en 1035. Enfin, Harald Hardrada (Harald Sigurdsson), né vers l'an 1015, est considéré comme le dernier souverain viking. Il règne sur la Norvège entre 1046 et 1066. A l'âge de 15 ans, il est contraint de fuir en exil en Ukraine à la cour du grand-prince Iaroslav le Sage (dont il va épouser la fille), puis intègre la garde varègue (unité d'élite suédoise) de l'empereur de Byzance où il combat les Arabes en mer Méditerranée, au Proche-Orient et en Sicile avec des compatriotes de Normandie. Couronné roi de Norvège, il s'efforce en vain de conquérir le Danemark, puis revendique le trône d'Angleterre ; il débarque avec une flotte dans le Yorkshire pour tenter de reconstituer le grand empire de la mer du Nord de Knut le Grand, mais périt au combat en 1066, un mois avant le débarquement normand de Guillaume le Conquérant. Avec sa mort, l'ère des Vikings prend définitivement fin, tandis qu'en Écosse, la présence norvégienne va durer jusqu'au XIIIe siècle.
Le cinéma ne pouvait ignorer ce passé aussi mouvementé que haut en couleurs. Pourtant, faute de moyens, d'intérêt ou par pudibonderie protestante, les Scandinaves l'ont longuement occulté, laissant pendant des décennies le terrain aux anglo-saxons. En 1928, Hollywood s'y risque avec The Viking, un muet en Technicolor, curiosité maladroite qui indiffère la presse comme le grand public. Il faut alors attendre trois décennies de plus, soit 1958 et le sensationnel The Vikings de Richard Fleischer, financé par la star Kirk Douglas, pour enfin découvrir à l'écran un univers documenté et des paysages nordiques correctement mis en valeur. Pourtant, là aussi, ce sont les Italiens et les Britanniques qui prennent la relève, sans trop de scrupules quant à la qualité et au sérieux des reconstitutions. A partir de 1984/85, Le Vol du corbeau de l'Islandais Hrafn Gunnlaugsson et ses suites marquent l'entrée progressive des pays du Nord dans le genre. Beowulf & Grendel de Sturla Gunnarsson ouvre la porte à la mythologie anglo-nordique dès 2005, engendrant hélas une suite indigeste de pseudo-sagas bêtifiantes à l'américaine. La fascination quasi mondiale pour les guerriers du Nord atteint son comble avec la pourtant excellente télésérie canado-irlandaise Vikings, qui, déclenchant une véritable vikingomanie, s'étire sur les petits écrans de 2013 à 2020 (59 épisodes d'une heure). Hélas, celle-ci provoque à son tour un tsunami planétaire de sous-produits aussi nauséabonds que fauchés, réduits à une poignée de crétins barbus et brailleurs s'entretuant à coup de hache en hurlant « Wotan ! » ou « Odin ! ». Fabriqués à partir de scénarios qui tiennent en une demi-page, exaltant la triade « haine-vengeance-survie », ces bandes révèlent en priorité la fascination pour la violence qui gangrène notre présent. La mise est sauvée de temps à autres par une poignée de films scandinaves modestes mais soucieux de véhiculer une image du passé plus digne et documentée.

Les premiers Vikings de l'écran dans « Vikingeblod », vus par le cinéma danois en 1907.
1907 | Vikingeblod [=Sang de Viking] (DK) de Viggo Larsen Ole Olsen/Nordisk Films Kompagni (Valby-Køpenhavn), 170 m. - av. Robert Storm Petersen, Gustav Lund, Clara Nebelong, Viggo Larsen. - Le synopsis s'inspire de l'opéra éponyme en 4 actes du compositeur danois Peter Erasmus Lange-Müller (1900), sur un livret d'Einar Christiansen. Il s'agit du tout premier film mettant en scène des Vikings, tourné dans les studios de la Nordisk à Valby par le prolifique pionnier danois Viggo Larsen ; en France ou aux USA, le cinéma de la Nordisk est alors jugé lascif et scabreux et Larsen, un ancien acteur et sous-officier, aborde ses sujets « risqués » (à deux bobines), souvent aux dénouements tragiques, par le biais historique ou la littérature. - US : The Hot Temper. |
1907 | The Viking's Bride [=La Mariée du Viking] (GB) de Lewin Fitzharnon Cecil M. Hepworth/Walton Studios (Walton-on-Thames), 122 m. - Aidé par les hommes de son clan, un chef Viking récupère sa fiancée enlevée lors de leur mariage par un clan ennemi. |
1908 | The Viking's Daughter : The Story of the Ancient Norsemen (US) de J. Stuart Blackton Vitagraph Co. of America (New York), 447 ft./145 m./1 acte. - av. Florence Lawrence (Theckla), Charles Kent, William V. Ranous, Harry Solter. En Norvège, Theckla, la fille d'Olaf, un chef viking, s'éprend d'Alfred, un jeune prisonnier saxon ramené d'un raid en Angleterre ; elle intervient en vain en sa faveur, car le grand-prêtre a condamné le malheureux à être sacrifié à Odin. Le lendemain, la cérémonie sacrificielle est interrompue par l'incendie qui ravage le château d'Olaf. Alfred se précipite vers le bâtiment et sauve Theckla, déjà encerclée par les flammes. Il l'arrache à la mort, et Olaf lui accorde la vie sauve ainsi que la main de sa fille. - Saynète filmée dans les studios de Flatbush à Brooklyn (New York). |
1909 | Au temps des Northmans (FR) de Gérard Bourgeois (?) Lux Compagnie Cinématographique de France (Paris), 262 m. |
1909 | [The Viking's Love ; or, True to His Chief] (DK) de Viggo Larsen (?) Ole Olsen/Nordisk Films Kompagni (Valby-Køpenhavn), 607 ft. |
1912 | ® Sigfrido ovvero i Nibelungi / L'epopea dei Nibelungi / Siegfried (Siegfried) (IT) de Mario Caserini. - av. Dario Silvestri (Siegfried von Xanten), Antonietta Calderari (Brunhild, reine d'Islande), Mario Granata (Gunther, roi des Burgondes). - Pas de dragon dans cette version de la saga nordique des Nibelungs : Siegfried délivre Mime, captif des nymphes, et reçoit en guise de remerciement une épée magique. Celle-ci lui permet de libérer Brunhild, la reine vierge d'Islande, prisonnière d'un cercle de flammes, pour obtenir la main de Kriemhild. Brunhild aime son sauveur mais doit épouser Gunther et complote avec les Burgondes pour assassiner Siegfried. Plus tard, Kriemhild venge le meurtre du héros en assiégeant le château de sa rivale Brunhild et en la tuant d'un coup d'épée alors qu'elle se prépare à épouser son complice Hagen. - Sur la Walkyrie Brunhild, cf. infra, Die Nibelungen (1924) de Fritz Lang. |
1914 | The Viking Queen (US) de Walter Edwin Thomas A. Edison/Edison Mfg. Co. (New York), 2 bob./600 m. - av. Mary Fuller (la reine Helga la Glorieuse), Charles Ogle (Ragnar), Frederick Annerley, Harry Beaumont, Harry Extinge, William West. En Norvège, la reine Helga de Drontheim s'oppose à un cruel usurpateur, Jarl de Finskarr, qui, ne supportant pas l'autorité d'une femme, s'est emparé du trône pendant son absence en expédition. - L'équipe formée par la société Edison (studios dans le Bronx à New York), le metteur en scène Edwin et les comédiens Fuller et Ogle sont surtout connus pour avoir filmé le premier Frankenstein en 1910. |

Le guerrier nordique, sujet de délicieuses frayeurs pour les spectateurs américains (« The Oath of a Viking »).
1914 | The Oath of a Viking (Le Serment d'un Viking) (US) de James Searle Dawley Pasquali American Company Inc. (New York)-Picture Playhouse Film Co. (distr.), 900 m. (3 bob.) - av. James Gordon (le roi Viking), Betty Harte (Lydia, sa fille), Frank Sidwell (le guerrier Nordo, son fiancé), Fred Turner (Olaf, son rival). Un roi viking campe sur les côtes d'Angleterre. Tandis que ses hommes sont à la pêche, Olof, un jeune homme de la région, découvre une beauté endormie : Lydia, la fille du roi ; il s'éprend d'elle et l'espionne de loin mais découvre qu'elle a un fiancé, Nordo. Abusant des lois d'hospitalité nordiques, il s'introduit dans le camp et demande la main de Lydia au roi qui la lui refuse, tandis que Nordo l'affronte et le terrasse en combat singulier. Lydia soigne ses blessures. Voldo, le père d'Olaf, exige que son rejeton puisse retourner chez les siens afin d'y être puni pour son affront au dieu Odin. Olaf s'évade et le roi jure de faire périr sa fille en mer si Olaf n'est pas rattrapé vivant. Nordo surprend Olaf caché dans une grotte et le précipite en bas d'une falaise. Sur ordre de son géniteur, Lydia est sacrifiée dans les flots, mais, à l'abri des regards, Nordo plonge et sauve sa fiancée, tandis qu'Olaf, qui a aussi survécu à sa chute, retourne chez les siens. - Un mélo mal ficelé, tourné aux Bermudes par la filiale américaine de la société italienne Pasquali Film à Turin. |
1922 | [Mythes : En Vikingafilm - Filmspex i 5 avdelningar [=Un film de Vikings en 5 parties] (SE) de Lasse Ring ; Carl A. Pehrsson/AB Hasse W. Tullbergs Filmindustri-Industriaktebolaget Viking (Örebro), 89 min. - av. Harald Wehlnor (Björn Vikingson), Sigrid Ahlström (Blenda), Bror Erik Meurk (Atle, fils de Torsten), Gustaf Andersson (le père de Blenda), Gustaf Hallström (le dieu Odin), Dagmar Waldner (la déesse Frigg), Lasse Ring (le père de Björn). - Rescapé d'un accident d'avion mais souffrant d'une grave commotion cérébrale, Björn, un archéologue à l'hôpital, délire et se voit vivre au temps des Vikings. Il s'entretue avec Atle, son rival en amour pour la belle Blenda, se présente devant Odin à Asgard, libère une reine assaillie par un dragon et ramène au dieu une potion magique capable de faire briller l'acier et le cuir, etc. Film publicitaire farfelu d'une usine de cirage de chaussures « Viking » à Örebro, tourné en août 1922 et réputé d'être l'une des œuvres les plus originales de l'histoire de la publicité suédoise (conservée au Svenska Filminstitutet.] |
1924 | ® Die Nibelungen (Les Nibelungs) - 1. Siegfried (La Mort de Siegfried) (DE) de Fritz Lang. - Paul Richter (Siegfried von Xanten), Hanna Ralph (Brunhild, reine d'Islande), Theodor Loos (Gunther, roi des Burgondes). - Fils du roi Siegmund, Siegfried quitte son pays pour la cour des Burgondes à Worms, après avoir servi le forgeron Mime, tué le dragon Fafnir et ravi au nain Alberich, roi des Nibelungs, son trésor ainsi que son manteau d'invisibilité. A Worms, le roi Gunther lui accorde la main de sa sœur Kriemhild à condition qu'il l'aide à épouser la walkyrie Brunhild, une redoutable reine guerrière d'Islande qu'il doit vaincre en combat singulier et déflorer la nuit suivante. Siegfried utilise à cet effet sa chape magique, mais une fois mariée, l'amazone découvre la supercherie de son époux et exige l'exécution du fautif. Hagen, âme damnée et vassal du roi, assassine Siegfried par traîtrise et (selon les versions) Brunhild se suicide. - La Walkyrie Brunhild ou Brynhildr figure aussi dans les versions nordiques des Nibelungen de Siegfried alias Sigurd (Lieder-Edda, Snorra-Edda, Völsunga saga et Thidrekssaga). Les Walkyries, divinités mineures au service d'Odin, sont revêtues d'une armure, volent, dirigent les batailles, distribuent la mort et emmènent l'âme des héros au Valhalla. Pour plus de détails cf. Moyen-Âge partie V. "Le Saint Empire Romain germanique", chap. 1 : "Le mythe prémédiéval des Nibelungs (Ve s.)". |

Arnljot Sunvisson, un prince viking qui devient chrétien aux côtés de saint Olaf, roi de Norvège (1927).
1926/27 | Arnljot (SE) de Theodor Berthels Svenska Biografernas Förening-Thebe Film (Stockholm), 2439 m./89 min. - av. Hugo Björne (Arnljot Sunvisson), Greta Berthels (Vaino), Theodor Berthels (saint Olaf II, roi de Norvège), Thora Östberg (Gunhild Östmundsdotter), Arthur Natorp (Ubma), Paul Seelig (Gudfast Grimson), Valborg Hansson (Unn, mère d'Arnljot), Henning Ohlsson (Sigjrd de Slandrom), Thure Holm (Östmund, père de Gunhild). Après cinq ans de voyage vers l'ouest, le viking Arnljot Sunvisson revient dans le comté de Jämtland, au nord de la Suède, en 1025 pour découvrir que sa bien-aimée Gunhild Östmundsdotter a rompu ses vœux et épousé Gudfast Grimson. Arnljot apprend que la trahison est due au fait que Gudfast l'a calomnié devant Gunhild et, à la cour de Frösön, il tue son rival. Ce faisant, Arnljot a violé la loi sacrée de la paix de la Cour et est déclaré hors-la-loi, alors qu'il aurait eu de bonnes chances d'être proclamé roi des Jutes. Arnljot s'enfuit donc dans les montagnes et y construit une cabane. Pendant une tempête de neige, il héberge une jeune fille sami nommée Vaino, qui a été envoyée par le magicien Ubma pour découvrir où se trouve le Viking renégat. Ubma est en colère et veut savoir où Arnljot a caché les trésors de son père, mais Vaino refuse de trahir son bienfaiteur et reste auprès de lui comme servante. Arnljot entend parler d'Olaf II Haraldson, le roi de Norvège du Nord qui s'est converti aux enseignements du Christ et lui envoie des salutations ainsi qu'un cadeau que lui apportent deux autres hors-la-loi. Son ancienne fiancée Gunhild a elle aussi été ébranlée par la nouvelle foi et est devenue chrétienne. Mais sa conversion l'oblige à fuir son village natal et, en route vers la Norvège, elle se perd et tombe sur la hutte d'Arnljot. Ce dernier tente de regagner son amour, mais, rebutée par son paganisme, elle le quitte et disparaît. Désespéré, Arnljot songe à se suicider, la fidèle Vaino l'en empêche. Il décide alors de rejoindre les disciples du futur saint Olaf. Il renvoie Vaino chez les siens, se rend en Norvège où il est accueilli par le monarque et se fait baptiser. Devenu l'homme le plus proche d'Olaf, Arnljot se prépare à prendre part à la bataille de Stiklestad contre les coalisés rebelles lorsqu'il reçoit un envoyé des Jutes au Danemark, qui ont maintenant annulé son statut de hors-la-loi et lui offrent l'honneur de la royauté. Mais Arnljot périt aux côtés d'Olaf dans la bataille de Stiklestad, le 29 juillet 1030. Il meurt dans les bras de Gunhild et son corps est ramené à travers les montagnes jusqu'à l'île de Frösön, dans sa patrie du Jämtland. Au lieu de s'inspirer des nombreuses légendes sur saint Olaf, le cinéaste Theodor Berthels s'appuie sur une pièce du compositeur Wilhelm Peterson-Berger que ce dernier a adaptée à partir de son opéra éponyme joué au Théâtre Royal de Stockholm en 1910, création qui fut longtemps considérée comme l'œuvre lyrique suédoise la plus importante du pays (très marquée par Richard Wagner). L'auteur participe personnellement à l'élaboration du script, puis se fâche avec le cinéaste en raison de ses libertés prises, du choix trop nordique de ses extérieurs, des détails vestimentaires. Financé par l'Association suédoise du cinéma et mis sur pied avec le soutien d'experts du Musée national d'Histoire, Arnljot est tourné en 1926 en studio aux ateliers Bonnier à Stockholm (Kungsholmen), puis en extérieurs au nord du pays, dans le comté de Jämtland (île de Fröson, Åre, Mullfjället, Duved). Le résultat est un fiasco tant critique que public. À en croire la presse, qui lui reproche son statisme, sa lourdeur et la théâtralité de sa mise en scène, le réalisateur aurait vainement tenté d'imiter Fritz Lang et ses Nibelungen (1924). Film perdu. |

1928 | * The Viking (Les Vikings) (US) de Roy William Neill Herbert T. Kalmus/Technicolor Motion Picture Corporation (Boston), 8398 ft./9 bob./100 min./90 min. - av. Donald Crisp (Leif Eriksson), Pauline Starke (Helga Nillson), Anders Randolf (Eric le Rouge), LeRoy Mason (Lord Alwin, comte de Northumbrie), Harry Woods (Egil), Roy Stewart (le roi Olaf II de Norvège), Torben Meyer (Odd), Claire McDowell (Lady Editha), Julia Swayne Gordon (Thorhild), Iron Eyes Cody (un Amérindien), Lon Poff (un moine chrétien), Angelo Rossitto (le nain viking). Vers l'an 1000, Lord Alwin, comte de Northumbrie, est capturé au cours d'une expédition viking et envoyé comme esclave en Norvège. Il y est acheté par Helga, une « orpheline de sang noble » sous la tutelle du prince Leif Ericsson. En révolte, Alwin échappe de peu à une exécution en demandant le jugement par un duel entre Egil et lui ; sorti vainqueur, Alwin épargne la vie de son adversaire et Helga le cède à Ericsson. Soutenu par le roi Olaf II Haraldsson (le premier souverain chrétien de Norvège), ce dernier monte une expédition vers le Groenland, région découverte par son géniteur païen Erik le Rouge. Adepte des anciens dieux du Valhalla, Erik tue systématiquement tout chrétien. Quand Leif débarque auprès de son père, celui-ci donne son consentement à son mariage avec Helga, mais apprenant sa conversion au christianisme, il ne renie, refuse de lui donner des vivres et contraint les amoureux à s'enfuir. Sur la route du retour, Leif décide du mariage à la prochaine lune. Par jalousie, soupirant malheureux d'Helga, Egil fomente une mutinerie de l'équipage qui appréhende ce voyage aux confins du monde et s'apprête à poignarder Leif, mais Alwin s'interpose et est blessé à la place de son maître. Leif tue Egil, puis se fâche en apprenant que Helga a toujours aimé Alwin, mais sa conversion chrétienne retient sa main. La terre nouvelle est en vue (Rhode Island). Leif débarque en portant une croix de fortune, fait ériger une tour de pierre et noue des contacts amicaux avec les indigènes amérindiens. Quand il décide de retourner en Norvège, Alwin, Helga et une poignée de compagnons décident de rester sur cette terre accueillante. Aujourd'hui encore, dit une voix en off, la tour de pierre est toujours sur pied à Newport. L'intrigue provient du roman The Thrall of Leif the Lucky (1902) d'Ottilie A. Liljencrantz qui conte la découverte de l'Amérique par les Norvégiens. Le script tient à la fois du livret d'opéra et du roman d'aventures, et la mise en scène est signée par le prolifique Irlando-américain Roy William Neill, connu des aficionados pour sa série de Sherlock Holmes avec Basil Rathbone dans les années 1940. Mais à sa sortie, le film est surtout salué comme la première tentative totalement réussie d'un long métrage de fiction avec prises de vues en couleurs. Le film est produit par Herbert T. Kalmus, président de la Technicolor Motion Picture Corporation et mari de Natalie Kalmus, l'incontournable et redoutable « Technicolor Consultant » du cinéma américain d'avant 1950. The Viking est filmé en Technicolor bichrome en juillet-août 1928 aux Tec-Art Studios à Hollywood et en extérieurs à Franklin Canyon (camp viking), au Bel-Air Country Club (domaine anglais), et à Laguna Beach (Calif.), puis entièrement sonorisé en décembre (Movietone) avec des bruits de combats ainsi que des airs de Grieg et Wagner, le tout pour un coût moyen de 325'000 $, somme censée démontrer que la couleur n'est pas plus chère que le noir et blanc. Décors et drakkars ont été conçus par le Suédois Carl Oscar Borg, qui a déjà travaillé pour Douglas Fairbanks sur The Black Pirate (1926), quoiqu'avec une palette chromatique plus restreinte. Aux États-Unis, l'accueil public est décevant en dehors des villes de la côte, les barbus à l'écran ne sont pas encore à la mode. Les critiques sont toutefois impressionnés par la qualité visuelle des images, regrettant seulement les casques à cornes héritées des opéras wagnériens, quelques maquillages outranciers et surtout un scénario sans surprises. Résultat : Hollywood juge les drakkars peu rentables et les guerriers nordiques vont disparaître des écrans américains pendant un quart de siècle. - DE/AT: Die Teufel der Nordsee, IT : I vichinghi, ES: El viking. |
1946 | [épisode Viking :] Ballongen (SE) de Nils Poppe; Svensk Filmindustri, 92 min. - av. Nils Poppe, Marianne Löfgren, Arne Lindblad, Harald Wehlnor, Olof Krook, Birger Asander. - Farce parodique. |
1951 | ® Sigfredo (PH) de Manuel Conde. - av. Manuel Conde (Siegfried von Xanten), Elvira Reyes (Brunhild, reine d'Islande), Fernando Royo (Gunther, roi des Burgondes). - Outre Brunhild, le cinéaste philippin mobilise dans sa version des Nibelungs aussi Loki, dieu malin et rusé du Walhalla, père du loup Fendrir et de la déesse des morts Hel. Il devient ici l'assassin des parents de Siegfried et planifie la mort de Gunther. - Sur la Walkyrie Brunhild, cf. supra, Die Nibelungen (1924) de Fritz Lang. |
1954 | ® Prince Valiant (Prince Vaillant) (US) de Henry Hathaway. - av. Robert Wagner (le prince Vaillant), Primo Carnera (Sligon), Donald Crisp (le roi Aguar), Brian Aherne (le roi Arthur), James Mason (Sire Brack, l'espion des Vikings). - Chassé du trône viking de Scandie (Suède) par l'usurpateur Sligon qui veut rétablir le culte d'Odin, le roi chrétien Aguar se réfugie en Angleterre et envoie son fils, le prince Vaillant, à la cour du roi Arthur à Camelot pour y être fait chevalier. Mais les espions de Sligon se sont introduits jusque dans le cénacle de la Table Ronde... Inspiré par la célèbre bande dessinée de Hal Foster créée en 1937, mais avec un rajout sur fond de guerre froide : les méchants Vikings (avec casques à cornes) font brûler vifs leurs compatriotes christianisés, épisode inconnu chez Hal Foster (cf. aussi 1991-1993 et 1997). - Cf. II. Angleterre 1.1. |
1954 | ® The Black Knight (Le Serment du Chevalier Noir) (GB) de Tay Garnett. - av. Alan Ladd, Patricia Medina, Peter Cushing. - Fantaisie décervelée dans laquelle des Vikings cornus occupent le cromlech de Stonehenge en Angleterre et cherchent à renverser le roi Arthur avec l'appui des druides celtes et des Sarrasins... No comment. - Cf. II. Angleterre 1.1. |
1956 | (tv) King Alfred : England's Defeat of the Danish Hordes (US) de Dave Butler Série « Captain Z-RO », saison 1, épis. no. 26, Kathleen K. Rawlings, Florence Dieves/W. A. Palmer Films, Inc. (ABC 10.6.56), 26 min. - av. Sydney Walker (Alfred de Wessex / Guthram, roi Viking), Roy Franklyn (Denewulf), Shaffer Fulton (un espion danois), Roy Franklin (Hinguar), Bruce Haynes (Jet), Roy Steffens (Captain Z-RO). Voyage dans le temps : Abandonné par ses barons et réfugié dans les marais du Somerset, le roi Alfred déjoue les manœuvres des espions vikings qui cherchent à l'assassiner et, encouragé par ce succès, décide de convoquer ses soldats à Ecgbryhtesstan (Egbert's Stone), d'où il remportera la victoire d'Ethandun/Edington. Le capitaine Z-ro et son assistant Jet lui prêtent main forte. Une série ultra-naïve de science-fiction pour la jeunesse créée par Roy Steffens. |
1957 | ® Sigfrido - la leggenda dei Nibelunghi (Le Chevalier blanc) (IT) de Giacomo Gentilomo et Piero Pierotti. - av. Sebastian Fischer (Siegfried von Xanten), Katharina Mayberg (Brunhild, reine d'Islande), Giorgio Costantini (Gunther, roi des Burgondes). - Sur la Walkyrie Brunhild, cf. supra, Die Nibelungen (1924) de Fritz Lang. |

1957/58 | The Viking Women and the Sea Serpent / The Saga of the Viking Women and their Voyage to the Waters of the Great Sea Serpent (US) de Roger Corman Roger Corman, James H. Nicholson, Samuel Z. Arkoff/Malibu Productions-American International Pictures, 66 min. - av. Abby Dalton (Desir), Susan Cabot (Enger), Bradford Jackson (Vedric), June Kennedy (Asmild), Jonathan Haze (Ottar), Richard Devon (Stark), Betsy Jones-Moreland (Thyra), Jay Sayer (Seny), Lynette Bernay (Dagda). Au IXe siècle, six jolies blondes femmes vikings de Stannjold prennent la mer pour essayer de retrouver leurs hommes disparus au cours d'une expédition lointaine. Échappant à un maelström que hante un grand serpent de mer, elles arrivent dans l'île des Grimaults où, dans les mines, leurs compagnons sont retenus esclaves. Elles les aident à s'évader... Mis en chantier pour profiter de la pré-publicité du film de Richard Fleischer, The Viking Women sort en novembre 1957, soit sept mois avant la première mondiale du classique The Vikings. Le tout est enregistré en dix jours en noir et blanc et pour 65'000 $ (août 1957) à Bronson Canyon (Griffith Park), Leo Carrillo State Beach, Malibu, Santa Monica, Iverson Ranch à Chatsworth et aux ZIV Studios à Santa Monica (Calif.) avec des Vikings glabres, une baleinière maquillée en drakkar et un ridicule serpent de mer en plastic. Du bricolage camp signé par le prolifique et phénoménal Roger Corman, révélateur de Coppola, Scorsese, Dante, Milius, Bogdanovich, trois ans avant son fameux cycle d'adaptations d'Edgar Allan Poe mené par Vincent Price (House of Usher, etc.). Un film féministe avant l'heure (des femmes vikings participèrent effectivement aux combats) qui devrait enchanter petites et grandes, pour autant qu'elles aient de l'humour. Malheureusement introuvable. - IT : La leggenda vichinga, ES : La mujeres vikingo y la serpiente del mar, GB : Viking Women. |

1958 | *** The Vikings (Les Vikings) (US) de Richard Fleischer Kirk Douglas, Lee Katz, Jerry Bresler/Bryna Productions S.A. (K. Douglas)-Bavaria Film-Curtleigh Productions (T. Curtis, J. Leigh)-United Artists, 116 min. - av. Kirk Douglas (Einar), Tony Curtis (Eric), Ernest Borgnine (Ragnar Lothbrok, leur père), Frank Thring (Aella, roi de Northumbrie), Janet Leigh (Morgana, princesse de Galles), James Donald (Lord Egbert de Northumbrie, cousin d'Aella), Alexander Knox (le père Godwin), Maxine Audley (la reine Enid de Northumbrie), Eileen Way (Kitala la devineresse), Edric Connor (Bécasse/Sandpiper, l'esclave noir muet), Dandy Nichols (Bridget, servante de Morgana), Per Puckhøj (Björn Ironside/Côte-de-Fer), Almut Berg, Peter Capell, Kelly Curtis, Peter Douglas, Georges Guérat, Rico Lopez, Orson Welles/Yves Montand (narration v.o./v.f.). Synopsis : Au IXe siècle, au cours d'un raid en Northumbrie, le chef viking Ragnar Lothbrok tue le roi Edwin et viole la reine Einid. Le couple royal étant sans descendance, c'est leur cousin sournois Aella qui s'empare du trône. Lorsqu'Einid confesse au père Godwin qu'elle attend un enfant, le chanoine, prudent, lui permet d'accoucher secrètement et éloigne le nourrisson, qui disparaît peu après, enlevé par les Vikings. Vingt ans plus tard Aella annonce son intention d'épouser Morgana, princesse de Galles, afin de réunir leurs deux royaumes et faire barrage aux envahisseurs du Nord. Il accuse aussi son cousin, Lord Egbert, d'être l'allié des Vikings et le fait jeter en prison, mais celui-ci s'évade et gagne la Norvège avec Ragnar et ses hommes. Ragnar est accueilli par son fils Einar, un guerrier violent et ambitieux qui se montre aussitôt hostile à l'Anglais. Eric, un esclave capturé alors qu'il était enfant, interrompt une partie de chasse d'Einar qui l'apostrophe avec morgue ; lors de l'altercation, Eric lance son faucon sur Einar qui en perd un œil. Condamné à mourir dévoré vivant par les crabes sur le rivage tandis que les Vikings fêtent le retour de Ragnar par un grand banquet, Eric est sauvé grâce à l'intervention miraculeuse de la devineresse Kitala et de ses prières à Odin, les runes ayant condamné quiconque oserait toucher à Eric ; le vent tourne, la marée recule. Lord Egbert délivre l'esclave insolent et le clame comme sa propriété, ayant découvert autour de son cou le bijou donné jadis par la défunte reine Enid à son fils illégitime. Il réalise ainsi qu'Eric est le bâtard de Ragnar et donc le demi-frère d'Einar. Entre-temps, le navire gallois transportant la princesse Morgana est attaqué par le drakkar d'Einar. La princesse chrétienne est enlevée, mais lorsque son ravisseur, ivre, tente de la violer, au risque de perdre la rançon substantielle qu'il compte exiger d'Aella, Eric l'assomme. Accompagnés de la devineresse et de quelques esclaves, Eric et Morgana s'enfuient à bord d'une embarcation volée et atteignent les rives de l'Angleterre grâce à une boussole primitive. Ragnar se lance à leur poursuite, mais son drakkar s'échoue sur les récifs et Eric le livre à Aella en échange de la liberté de Morgana, qu'il aime. Aella fait jeter Ragnar dans une fosse de loups affamés, mais Eric, désobéissant au roi, lui donne auparavant une épée afin qu'il puisse entrer au Valhalla en guerrier. Furieux, Aella coupe la main gauche d'Eric et le laisse errer en mer sur une petite barque. Eric parvient à regagner la Norvège où il vante la mort vaillante de Ragnar et convainc Einar le borgne d'oublier momentanément leur haine mutuelle et de monter une vaste expédition pour s'emparer du château d'Aella et venger son père. La place forte est prise, Aella est jeté aux loups. Alors qu'Einar cherche son rival pour le tuer, le père Godwin lui révèle qu'il est son frère. Einar ignore ces propos, mais au cours du vertigineux combat singulier au sommet du donjon, son hésitation à frapper Eric le perd : ce dernier le transperce du bout de son épée brisée. Les Vikings rendent hommage au grand disparu en incendiant son drakkar funéraire qui s'éloigne vers l'horizon. Eric le manchot montera sur le trône de Northumbrie avec Morgane. |

Eric le manchot (Tony Curtis) et Einar le borgne (Kirk Douglas), deux demi-frères qui s’affrontent mortellement.
Le retour-choc des Vikings sur les écrans occidentaux après trois décennies d'absence cinématographique... Aella (ou Aelle) est un authentique roi anglo-saxon qui a usurpé le trône de Northumbrie vers 862 ; selon la Chronique Anglo-saxonne, il serait décédé quatre ans plus tard, vaincu et tué au combat devant York par les Vikings de la Grande Armée Païenne, le 21 mars 867. Les sagas norroises affirment qu'Aella aurait antérieurement fait mettre à mort le chef scandinave Ragnar Lothbrok/Lodbrök (ou Ragnar aux Braies Velues), roi semi-légendaire de Suède et de Danemark, en le faisant jeter dans une fosse remplie de vipères. Selon le Knútsdrápa de Sigvatr Pórdarson (XIe siècle), l'attaque du château d'Aella en 867 aurait été conduite par trois fils de Ragnar, Ivar le Désossé, Ubbe et Halfdan Ragnarsson, pour venger leur père ; ils auraient ensuite fait périr le monarque par le supplice de l'aigle de sang (incision du dos jusqu'à l'extraction des poumons) et incorporé son royaume dans le Danelaw. Les exploits de Ragnar Lothbrok et de sa descendance figurent dans les sagas Ragnars saga Lodbrókar et Ragnarssona páttr (Le Dit des fils de Ragnarr) (XIIIe s.) ainsi que dans le Gesta Danorum de Saxo Grammaticus (XIIe s.). C'est dans ce corpus d'anciennes chroniques écrites par des moines chrétiens (donc pas toujours très objectives !) que puise le best-seller The Viking d'Edison Marshall, roman paru à New York en 1951 - et dont l'acteur-producteur Kirk Douglas rachète les droits pour sa société, Bryna. Le romancier Calder Willingham, qui vient de collaborer à Paths of Glory (Les Sentiers de la gloire) de Stanley Kubrick, se charge du scénario (on retrouvera son nom au générique de Little Big Man d'Arthur Penn en 1970). Douglas confie l'entreprise et sa logistique à Richard Fleischer, avec lequel il a déjà tourné 20'000 lieues sous les mers (1954) pour Disney. Ce que Hollywood doit à cet artisan virtuose, capable de diriger avec style, vigueur et efficacité une armée de techniciens, des hordes de figurants, mais aussi des stars capricieuses n'est plus à démontrer (Soylent Green, Barabbas, The Boston Strangler). Réputé pour son sens de l'espace, ses mouvements d'appareil euphorisants, il est ici puissamment aidé par Jack Cardiff, un des meilleurs chef-opérateurs du monde, magicien du Technicolor (il a signé les images inoubliables de La Comtesse aux pieds nus de Mankiewicz, d'African Queen de Huston, de War and Peace de Vidor, de The Red Shoes de Powell & Pressburger, de Pandora and the Flying Dutchman d'Albert Lewin, etc.). En tête d'affiche, évidemment, Kirk Douglas himself : blond, balafré et borgne, son Einar respire la sauvagerie. Aussi impétueux que charismatique, il est le seul Viking imberbe du film ; le célèbre historien français Marc Ferro salue dans sa prestation « un des grands moments de l'histoire du cinéma » et voit dans le travail de Fleischer « l'un des plus grands films d'aventures » (Cinéma, une vision de l'histoire, Paris, 2003, p. 29). D'entente avec son scénariste, la star a tiré la couverture à lui : Tony Curtis, qui exigeait le premier rôle (Eric est l'unique héros du roman de Marshall), doit se contenter d'être le pendant manchot de cette lutte fratricide aux allures de tragédie classique ; sa jeune épouse, Janet Leigh, incarne tendresse, pureté et douceur face à la férocité des envahisseurs. Brute joviale, le rire tonitruant, la dentition de rapace, Ernest Borgnine est un Ragnar bien en chair qui hurle « Odin ! » à l'instant du trépas (il joue le père de Kirk Douglas, alors qu'il est, dans la réalité, son cadet d'un mois). Quant au patibulaire Aella, il est campé idéalement par l'Australien Frank Thring, qui sera l'infâme Ponce Pilate dans Ben Hur (1959) et le sinistre Hérode Antipas dans King of Kings (1961). |

Ragnar et son fils Einar se félicitent de la belle prise (Ernest Borgnine, Janet Leigh et Kirk Douglas).
L'authenticité étant de mise, Fleischer se livre personnellement à des recherches minutieuses au Vikingskipshuset (Musée des navires vikings) à Bygdøy près d'Oslo et au British Museum à Londres. Le travail purement documentaire du film - la reconstitution d'un mode de vie - est en effet exceptionnel pour 1958, son réalisme ethnologique plonge le spectateur dans un univers jamais exploré à l'écran avec autant d'acuité et d'enthousiasme, le tout en Technicolor et Technirama (le procédé scope de United Artists). L'introduction se fait à partir de segments animés de la tapisserie de Bayeux. Pour les extérieurs dans le sud-ouest de la Norvège, Fleischer loge acteurs, techniciens et principaux figurants sur deux grands navires-dortoirs qui peuvent se déplacer au gré des prises de vues. On érige un village viking à Kvinnherad (Hordaland) dans le fjord de Hardanger, non loin de Bergen, puis le travail se poursuit dans le voisinage (vallée de Gjetingsdalen, fjord de Mauranger, les chutes d'eau de Fureberg, le Naerøyfjord près de Balestrand), images complétées par des paysages en Croatie (Lim Fiord, îles Kornati/Stomorski) et en Bavière (Walchensee). La production a fait construire trois drakkars grandeur nature en chêne, manœuvrés par 200 rameurs provenant des clubs d'aviron de Fana et de Bergen. Le château de Northumbrie est déniché en Bretagne : la forteresse de Fort-la-Latte (Côtes-d'Armor) attire toute la figuration barbue entre Dinard et Saint-Malo que dirige Elmo Williams, responsable de la 2nde équipe. Les intérieurs se font aux studios Bavaria à Munich-Geiselgasteig (Grünwald), où le team Kubrick/Douglas a filmé Les Sentiers de la gloire cinq mois plus tôt. Malgré un budget confortable (3,5 millions de $), Douglas n'a pas hésité à s'endetter pour mener son projet à bien. La réalisation, qui s'étire d'avril à octobre 1957, est difficile, en raison du mauvais temps norvégien - onze jours de soleil sur soixante - et surtout, à en croire Fleischer, de l'ego surdimensionné, de la muflerie et des humeurs dictatoriales de Douglas (dont Kubrick aura amplement à souffrir sur Spartacus). Néanmoins, le résultat vaut la chandelle, car The Vikings demeure sans conteste un des chefs-d'œuvre du film d'aventures historiques, lyrique, flamboyant, brillamment conté. Il restitue sans complaisance ni jugement toute la violence transmise par les anciennes chroniques saxonnes et scandinaves, violence qui n'est cependant jamais une fin en soi (en matière de cruauté, les Anglo-Saxons ne sont pas en reste, et les croyances nordiques ne sont jamais ridiculisées) ; tous les personnages ont de l'étoffe, aucun n'est tout d'une pièce. L'amour-passion qu'éprouve Einar pour Morgana le désarçonne, comme la découverte d'un demi-frère, et l'intrusion de ces sentiments « humains » dans son univers martial précipite sa perte ; sous une forme allégorique, ses funérailles très émouvantes annoncent la décadence de toute une civilisation que Fleischer s'interdit de juger : il préfère de beaucoup « la constater en historien et se laisser fasciner par elle en poète » (Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma, Laffont, Paris, 1992, p. 1562). Le cinéaste compose des plans d'une rare splendeur picturale - les longs drakkars émergeant du brouillard bleuté des côtes anglaises, l'arrivée des navires dans les fjords éclatant de soleil, entourés de montagnes enneigées - et soigne en particulier la profondeur de champ (alors rare dans le format scope 2.35). |



Les Vikings attaquent le château du roi Aella. – Le duel fratricide sur le donjon (Tony Curtis, Kirk Douglas).
Dynamisée par la partition exaltante de Mario Nascimbene, avec ses sons obsédants de corne de brume, l'attaque finale de la forteresse par les Vikings est un spectaculaire morceau de bravoure. Les agresseurs se servent du tronc d'un arbre déraciné et placé sur roues comme passerelle pour enjamber la douve, puis comme bélier pour enfoncer l'enceinte du châtelet ; une fois dans la barbacane, Einar escalade le pont levis haussé de l'enceinte intérieure grâce aux haches lancées et solidement fichées dans le bois par ses guerriers, eux-mêmes abrités contre les flèches par une paroi de boucliers, etc. Certes, on pourrait pinailler sur le fait que les places fortes du IXe siècle étaient de bois et de terre levée, et non pas de pierre (Fort-la-Latte date au plus tôt du XIIIe s.) et qu'il est fort peu probable que des assaillants puissent s'en emparer sans le moindre matériel de siège, comme c'est le cas à l'écran, mais le dynamisme et l'originalité de la séquence balayent toute objection. On peut aussi regretter une collection d'idées reçues à propos des Vikings en général, qui étaient d'abord un peuple de propriétaires paysans, de pêcheurs, de commerçants qui, à un moment de leur histoire, ont choisi les raids de pillages pour répondre à une poussée démographique et s'enrichir - sans toutefois renoncer à leurs activités premières. Ici, ils sont montrés comme ils ont été perçus lors de leurs raids en Bretagne saxonne, puis en Normandie, à savoir comme une meute de pirates bruyants et avinés, de pillards sanguinaires, de barbares sans états d'âme (Ragnar viole la reine d'Angleterre, exploit, lui aussi, peu probable), clichés surtout révélateurs d'un certain imaginaire collectif des XIXe-XXe siècles et servis à l'américaine. L'historiographie va sérieusement modifier cette vision de clichés à partir des années 1960. En fait, dès 1958 et la sortie du film, des études d'historiens révisionnistes comme celles de l'universitaire danois Johannes Brønsted (Vikingerne, 1960), directeur du Musée national de Copenhague, et en particulier de P. H Sawyer (The Age of the Vikings, Londres, 1962, Kings and Vikings. Scandinavia and Europe AD 700-1100 en 1982, etc.) placent les données historiques concernant les « méfaits barbares du Nord » dans une perspective nouvelle, en relativisant les apports déformants des chroniqueurs médiévaux, pour la plupart des moines et clercs alors ménagés par le pouvoir temporel et peu habitués à la maltraitance ou au vol de saintes reliques par des païens. Cela dit, le film qui va provoquer cette réorientation universitaire est un succès mondial, tant critique que commercial (7,6 millions $ de recettes aux États-Unis et au Canada, troisième place au box-office annuel en Grande-Bretagne). Fleischer est nominé pour le prix du Directors Guild of America, son film décroche le Golden Laurel (Producers Guild Award) et Kirk Douglas remporte la Concha de Plata au festival international de San Sebastian. Pour l'anecdote, Jack Cardiff, devenu réalisateur, signera The Long Ships/Les Drakkars en 1964 avec Richard Widmark et Sidney Poitier, hommage à la fresque de 1958. Rappelons aussi qu'en 2013-2017, la télévision canado-irlandaise consacrera à Ragnar Lothbrok et à son ennemi anglais, le roi Aella, une mégasérie de 69 épisodes intitulée Vikings (cf. infra). - DE, AT : Die Wikinger, ES : Los vikingos, IT : I vichinghi. |

L’univers magique du Kalevala finlandais dans « Sampo » (1959) d’Aleksandr Ptouchko.
1959 | ** Sampo / Satu sammosta [dvd] (Sampo - Le Jour où la Terre gela) (SU/FI) d'Aleksandr Ptouchko, Holger Harrivirta et Risto Orko Gleb Kuznetsov, Risto Orko/Mosfilm (Moskva)-Suomi-Filmi (Helsinki), SU: 98 min., FI : 92 min. - av. Urho Somersalmi (le magicien Väinämöinen), Anna Orotchko (la sorcière Louhi), Ivan Voronov (le forgeron Ilmarinen), Eeve Kivi (Anniki), Andris Osins (Lemminkäinen, son fiancé), Ada Voytsik (la mère de Lemminkäinen), Georgiy Millyar (le sorcier), Mikhaïl Troyanovsky (le devin), Valentin Bryleev (le serviteur de Louhi), Maikki Hako (un habitant de Kalevala), Nikolay Lebedev (un vieillard), Lennart Laurmaa, Aleksandr Macheret, Toivo Rompainen, Daria Karpova. Mythe : Dans le pays de Kaleva, la belle Anniki, sœur du forgeron Ilmarinen, est enlevée par le manteau magique de la maléfique sorcière des glaces Louhi, reine du pays rocheux de Pohjola, la terre du Froid Éternel ; après avoir volé le feu offert par l'éclair, elle cherche ainsi à priver l'humanité de l'amour. L'intrépide bûcheron Lemminkäinen, fiancé de la jeune fille, et Ilmarinen, à la fois « forgeron de la voûte céleste » et dieu de la Paix et du Soleil, la suivent jusque dans son sinistre royaume après avoir transformé un chêne centenaire en embarcation. Mais pour récupérer Anniki, ils doivent remplir plusieurs conditions imposées par la méchante Louhi, notamment labourer un champ de serpents, puis lui forger l'objet magique qui assure la toute-puissance à son propriétaire, le Sampo aux couleurs d'arc-en-ciel qui est capable de créer ad infinitum de la farine, du sel et de l'or à partir de l'air pur. Ilmarinen obéit et récupère ainsi sa sœur, mais Lemminkäinen ne peut se résigner à laisser la sorcière avec de tels pouvoirs, cause de la ruine de son peuple. Il retourne à Pohjola. Mais mordu par un serpent à peine arrivé à terre, il est précipité dans les flots. Sa mère traverse la mer en marchant sur les eaux et le ressuscite avec l'aide du soleil et d'un bouleau. Lemminkäinen, têtu, regagne le repaire de Louhi afin de s'emparer du Sampo. En rage, Louhi envoie un cyclone à ses trousses qui détruit le moulin magique en mille morceaux. Mais où qu'ils tombent, les débris font le bonheur de la population, donnant vie à tout ce qu'ils touchent. Alors qu'on célèbre joyeusement les noces d'Anniki et Lemminkäinen, Louhi capture le soleil en représailles. Dès lors, la terre de Kalevala est dévastée par les tempêtes de neige, les mers se couvrent de glace, la nuit éternelle s'installe. Lorsque le nouveau soleil que forge Ilmarinen s'éteint à son tour, les habitants de Kalevala se révoltent. Transformés en aurore boréale, les restes disséminés du Sampo guident Lemminkäinen et les siens. Les peuples de Kaleva et de Pohjola s'apprêtent à s'affronter en bataille rangée sur un bras de mer gelé, mais le vieux sage Väinämöinen, frère de Louhi, se met à jouer sur un mystérieux instrument à cordes, le kantele, objet distribué à toute la population, et paralysés par la musique, les soldats trolls de Louhi perdent connaissance : seule la joie peut vaincre le mal. La sorcière jette sa cape magique pour terrasser l'ennemi mais elle piégée et immobilisée dans un trou de glace, tandis que Lemminkäinen escalade la montagne qui emprisonne le soleil et le délivre enfin. Louhi meurt pétrifiée, après quoi Lemminkäinen la scinde en deux avec son épée. Les cieux à nouveau ensoleillés suscitent ravissement et bonheur. |

Le sujet du film est tiré du cycle de mythes et légendes épiques carélo-finnoises réunies dans le Kalevala (« la Contrée des Héros »), un ouvrage rédigé par le folkloriste Elias Lönnrot en 1835, puis augmenté en 1849 (23'000 vers) ; du fait de leur origine spécifique, une partie de la mythologie finlandaise est commune avec celle de l'Estonie. Le personnage principal en est le « barde éternel » et magicien Väinämöinen qui joue du kantele, l'instrument à cordes finlandais fabriqué à partir d'une mâchoire de brochet géant ; le vieux sage est entouré de deux autres protagonistes d'importance, le forgeron Ilmarinen (« grand marteleur éternel », demi-dieu découvreur du fer sur Terre) et le guerrier Lemminkäinen, que le scénario met en avant dans son adaptation des chants 39 à 49 après avoir transformé ce personnage pourtant irresponsable, volage, colérique et malchanceux en héros (joué par un étudiant letton de Riga). Autres libertés que la mort de Louhi (qu'interprète la filleule de Lénine), mort inexistante dans le Kalevala, et l'absence des très séduisantes filles de la sorcière. En 1940, après la guerre d'Hiver de 1939, la Finlande a dû céder à Staline le 10% de son territoire avec la province orientale du pays, la Carélie. En 1947, par le traité de Paris, elle est amputée de territoires supplémentaires et, outre un lourd tribut aux Soviétiques, doit se résigner à subordonner sa politique étrangère à celle de l'URSS en échange de la préservation de ses institutions démocratiques et de son économie de marché libérale, devenant par-là, non sans tiraillements, le principal partenaire occidental de Moscou. Ce qui explique la mise en chantier de Sampo en mai 1957, fruit du dégel culturel khrouchtchévien et première coproduction soviétique avec un pays occidental non communiste après la Deuxième Guerre mondiale. Au départ, les producteurs finlandais sont réticents, certains refusent même de collaborer à une entreprise ressentie comme une appropriation culturelle supplémentaire (car l'épopée a joué un rôle primordial dans la constitution du sentiment national), mais Moscou insiste lourdement. Un pan de la presse finnoise parle d'un « bien public » remis à l'étranger, d'autant plus que l'insurrection baignée dans le sang de Budapest un an plus tôt est encore dans toutes les mémoires. Le casting est russe, finnois, lituanien et estonien. Aleksandr Ptouchko, un Ukrainien d'origine cosaque, champion inégalé du film fantastico-légendaire soviétique (Sadko en 1953, Ilya Murometz en 1956, etc.) est chargé par la Mosfilm - en partenariat imposé avec la société Suomi Filmi de Risto Orko à Helsinki - de donner au mythe carélo-finnois un écrin cinématographique digne de cette difficile tentative d'« entente cordiale », tout en mobilisant son art délicieusement candide des effets spéciaux. Le travail est passablement compliqué, car en plus de l'écran large Sovscope (et du 1,37 classique pour la majorité des salles non équipées), le Sovcolor et la stéréophonie, on tourne à la fois en finnois et en russe. Sampo est réalisé de la mi-juillet 1957 à fin octobre 1958, soit sur près d'un an et demi, en Finlande (forêts de Kuusamo et Heinola, massif de Koli, musée plein-air de l'île de Seurasaari, à Pyhätunturi en Laponie), en URSS près de Petrozavodsk en Carélie soviétique, sur les rives des lacs Onega et Ladoga, en Crimée à Yalta, sur les côtes de la mer Noire, enfin à Moscou dans les immenses studios de la Mosfilm (pour les intérieurs, cavernes, grottes, etc.). Coûts : près de dix millions de roubles. |

On n'évite pas toujours les tensions, le coréalisateur finnois Holger Harrivirta étant réfractaire au communisme et peu sensible à l'imaginaire épico-féérique de Ptouchko. Alors que les scénaristes moscovites cherchent à illustrer à travers le Kalevala « le pouvoir magique du travail » et y voient une métaphore du noble combat contre le capitalisme (ce que sous-entend le tout début du film), tandis que les passages bucoliques au village reflètent l'imagerie du réalisme socialiste, les Finlandais, eux, y lisent surtout le souvenir de la fédération culturelle des Caréliens avec leur patrie commune durant la guerre d'Hiver contre Staline. Mais ignorant ces tiraillements, Ptouchko, fidèle à lui-même, fait basculer son récit du côté du conte, en ne montrant toutefois jamais clairement (malgré l'insistance de la Mosfilm) le fameux Sampo, dont, selon ses collègues d'Helsinki, l'aura mystérieuse participe à l'essence de l'épopée. Les trucages multiples de Ptouchko, touchant ici à la quasi-perfection grâce au soutien visuel des délicieux matte paintings de Zuoya Moryakova, séduisent le public en URSS où la Mosfilm a fait tirer 1000 copies. L'exploitation se poursuit en Hongrie, en Yougoslavie et en Allemagne de l'Est. Accueillie d'emblée avec scepticisme en Finlande (malgré l'élimination de passages jugés peu orthodoxes et une resynchronisation en vers), la production n'y est pas bien reçue. La critique locale lui reproche son parti-pris de féerie à la Disney, son imagerie trop grandiose et voyante, loin des si populaires illustrations, à la fois austères et romantico-symbolistes, d'un Akseli Gallen-Kallela dans son édition d'art consacrée à l'épopée kalévaléenne entre 1922 et 1931. Loin aussi - dans l'esprit - des quatre pièces symphoniques de Johan Sibelius (Les Légendes de Lemminkäinen, 1893-95). Hormis la Finlande, le film n'est pas distribué en Europe de l'Ouest, le sujet étant trop peu connu ou jugé trop fantasque pour un public jeune ; il est toutefois racheté en 1964 par Roger Corman pour American-International, puis entièrement remanié (c'est-à-dire massacré, réduit à 67 min.) et signé par « Greg Sebelious » (sic) sous le titre de The Day the Earth Froze. N'empêche, un demi-siècle plus tard, diverses restaurations et rééditions en blu-ray ont permis de redécouvrir le film à tête reposée et d'en apprécier avec surprise les compositions visuelles souvent insolites (un cheval rouge labourant un champ de vipères, un navire de feu à la tête de cerf, une mère en pleurs marchant sur l'océan pour retrouver son fils perdu, etc.), l'ensemble plongé dans des paysages caréliens d'une rare splendeur. Le sens pictural de Ptouchko avec ses inventions chromatiques constantes en font un fleuron inattendu du cinéma fantastique mondial. - Pour le Kalevala, cf. aussi la télésérie finnoise Rauta-Aika de Kalle Holmberg en 1982. - DE-RDA : Das gestohlene Glück. |
1959-1965 | [Animation: (tv) Nogging the Nog (GB) télésérie d'Oliver Postgate et Peter Firmin ; BBC-Smallfilms (London) (BBC 11.9.59-25.9.65), 30 épisodes de 10 minutes. - Série pour enfants : les aventures du roi viking Noggin, de sa famille et de ses amis (avec dragons et oiseaux parlants), commentées par Oliver Postgate et Ronnie Stevens et publiées sous forme de livres illustrés de 1965 à 1977.] |

« Tales of the Vikings », la télésérie produite par Kirk Douglas en réutilisant des images du film de 1958.
1959/60 | (tv) Tales of the Vikings (US) télésérie d'Elmo Williams, George M. Cahan et Michael Brown Kirk Douglas, Stanley Margulies, George M. Cahan, Elmo Williams, Edward Lewis/Brynaprod S.A. Production-United Artists Television (WROC-TV 10.11.59-22.3.61), 39 x 25 min. - av. Jerome Courtland (Leif Eriksson), Walter Barnes (Finn, son frère), Stefan Schnabel (le roi Firebeard/Barbe de Feu), Peter Bull (Haldar), June Thorburn (Jessica), Lex Barker (le roi normand Gordar), Buddy Baer (Haldar), Ingeborg Schöner (Astrid), Christopher Lee (Lord Roderick), Edmund Purdom (Egil), Robert Alda (Gunder), Akim Tamiroff (Eyulf), Kieron Moore (Ottar), Friedrich von Lederbur (Haakon), John Sullivan (Hoag), Anne Wakefield (Gwyneth), George Coulouris (le Chancelier), Francis De Wolff (Goldhood), Patrick McGoohan (Kreegar), Giacomo Rossi Stuart (Rurik), Ellen Schwiers (Beate), Paul Mueller (Morro), Yvonne Monlaur (Shalee), Arnoldo Foa (le calife), Kamala Devi (Dara). Une télésérie en noir et blanc filmée en Europe, aux studios Bavaria de Munich-Geiselgasteig et sur les rives du Walchensee en Autriche par la compagnie de Kirk Douglas (Bryna) en utilisant décors, costumes, accessoires et drakkars du film The Vikings de Richard Fleischer (1958), la production précédente de la star (coûts: env. 3,5 millions de $ / 22 millions de DM). Chaque épisode tv est d'ailleurs introduit par des images de ce dernier film : le drakkar arrive dans le fjord et au village... - Autour de l'an mil, le chef viking norvégien Firebeard et ses deux fils, le cadet Leif et l'aîné Finn explorent les mers. Leif Eriksson et ses compagnons partent à l'aventure, loin de leur patrie (ils vont plus tard coloniser le Groenland et s'aventurer jusqu'en Amérique...). Hélas, une grande partie des épisodes semble perdue. - Épisodes : 1. « Saracen Gold » - 2. « The Weapon » - 3. « Pedigree » - 4. « Journey to Bretland » - 5. « Shipwreck » - 6. « The Witch » - 7. « Return of the Viking » - 8. « The Bread of Life » - 9. « The Treasure » - 10. « The Black Stone » - 11. « The Madness » - 12. « The Ransom » - 13. « Banished Woman » - 14. « Cold Steel » - 15. « The Thing » - 16. « The Oathbreaker » - 17. « Return of Aud » - 18. « Port of Thieves » - 19. « Victory Saga » - 20. « Treasure of Erin » - 21. « The Bowman » - 22. « The Dragon » - 23. « Blood Sacrifice » - 24. « The Noble Thrall » - 25. « False Nabour » - 26. « Doom at the All-Thing » - 27. « Days of Blood » - 28. « House Divided » - 29. « A Marriage of State » - 30. « The Shield » - 31. « The Merchants of Venice » - 32. « The Voyage » - 33. « The Women » - 34. « The Diplomat » - 35. « Galley Slaves » - 36. « The Barbarian » - 37. « The Salt Mine » - 38. « The Mercenaries » - 39. « The Harem Dancer ». |
1960 | Il ultimo dei vichinghi / Le dernier des Vikings (IT/FR) de Giacomo Gentilomo (et Mario Bava) Roberto Capitani, Luigi Mondello/Tiberius Film (Roma)-Critérion Films (Paris)-Galatea Film, 95 min. - av. Cameron Mitchell (Harald), Edmund Purdom (le roi Sven de Norvège), Isabelle Corey (Hilde), Hélène Rémy (Edith), Andrea Aureli (Haakon), Giorgio Ardisson (Gunthar), Mario Feliciani (Simon), Carla Calò (Herta), Piero Lulli (Hardak), Corrado Annicelli (Godrun, ambassadeur danois), Aldo Bufi Landi (Londborg), Nando Tamberlani (Gultred), Benito Stefanelli (Lorig). En l'an 700, Harald, fils du chef Sigurd, rentre à Viken (Norvège) chargé d'un lourd butin et d'un prisonnier, Godrun, l'ambassadeur danois. Il trouve sa ville saccagée et son père assassiné par Svend, roi de Norvège. Il se fait passer pour l'envoyé danois à la cour de Norvège où il amène au roi sa future épouse, la nièce de Svend, Hilde. Gunthar, frère de Harald, a été capturé et torturé par Svend. Démasqué par le véritable ambassadeur qui s'est enfui de Viken, il parvient à s'évader et à libérer son frère. Il retrouve Hilde à Viken, mais celle-ci est enlevée par Svend et enfermée dans son château ; Harald tue ce dernier pendant l'assaut final de la place forte. Aventure de routine tournée en Eastmancolor et Totalscope en extérieurs à Lavinio Lido di Enea près d'Anzio et aux studios de Cinecittà et de la Titanus à Rome. Mario Bava donne un coup de main pour terminer le film dans les délais et se lie d'amitié avec Cameron Mitchell qui sera la star de ses deux prochains films de Vikings, Gli invasori (1961) et Raffica di coltelli (1964). - DE : Der letzte der Wikinger, US : Last of the Vikings. |

Les Vikings Varègues de la Volga quittent leur fort incendié par les fourbes Tartares (1961).
1961 | I Tartari / The Tartars (Les Tartares) (IT/YU/US) de Richard Thorpe [et Ferdinando Baldi] Riccardo Gualino/Lux Film (Roma)-Dubrava Film (Zagreb)-Metro Goldwyn Mayer, 105 min./83 min. - av. Victor Mature (Oleg le Varègue), Orson Welles (Burundaï), Folco Lulli (Togrul, son frère), Liana Orfei (Helga), Arnoldo Foà (le moine Ciu Lang), Luciano Marin (Eric), Bella Cortez (Samia), Furio Meniconi (Sigrun), Pietro Ceccarelli (un tartare), Renato Terra (un viking), Omero Capanna, Spartaco Nale. Au Xe siècle, les steppes russes sont sous la domination des Tartares (terme occidental ambigu, en fait des Tatars turco-mongols) qui ne permettent qu'aux seuls Vikings varègues, en provenance de Suède, de passer avec leurs drakkars sur la Volga. L'alliance est rompue lorsqu'Oleg, le chef des Vikings, refuse de se joindre au Tartare Togrul dans sa guerre contre les Slaves, car les deux peuples vivent en bonne intelligence depuis plus d'un siècle. Togrul devient menaçant, le Viking le tue et prend sa fille Samia en otage. Devenu chef et jurant vengeance, Burundai, le frère fourbe de Togrul, capture en représailles Helga, la veuve d'Oleg, et la livre à ses hommes. On envisage un échange de prisonniers, mais Samia s'est éprise d'Eric, le jeune frère d'Oleg, ce qui crée un conflit familial. Quant à Helga, elle est incapable de supporter sa honte et se jette du haut d'une tour. L'arrivée massive des Tartares déclenche les hostilités, Oleg et Burundai s'entretuent sur le champ de bataille et la forteresse viking est incendiée. Eric et Samia trouvent refuge sur un drakkar qui les conduit dans le Grand Nord. Le cinéma italo-hollywoodien découvre les Varègues, nom donné par les Slaves orientaux aux Vikings suédois qui ont fondé entre le IXe et le XIe siècle la cité de Novgorod et l'État médiéval de la Rus' de Kiev ; marchands, mercenaires et parfois pirates, ils empruntèrent la Volga et la Caspienne, voire le Don, le Dniepr ou le Dniestr pour attaquer les villes byzantines. Tant pour l'Histoire. Le scénario est routinier (pourtant, pas moins de 12 collaborateurs s'y sont cassé la tête !), mais l'affiche - en tête les stars Orson Welles, monstre sacré à la corpulence menaçante, et l'athlétique Victor Mature, jadis le Samson de Cecil B. DeMille - devrait retenir l'attention du badaud. On s'étonnera aussi de trouver au générique le vétéran Richard Thorpe, jadis le grand spécialiste du film d'aventures en costumes à la Metro-Goldwyn-Mayer (Ivanhoé, Les Chevaliers de la Table Ronde, Quentin Durward, Le Prisonnier de Zenda) qui finit sa carrière sans panache, assisté au générique italien du tâcheron Ferdinando Baldi (absent dans les copies américaines) : pour décrocher des subventions d'État, le producteur a bombardé Thorpe « superviseur à la réalisation », et Baldi (qui n'a pas tourné un mètre) « réalisateur ». Compte tenu des deux vedettes américaines (qui se disputent le nombre de gros plans), le budget a été sérieusement gonflé. Le tournage - titre de travail : Dietro lo scudo vichingo - en automne 1960 se fait en Technicolor et Totalscope aux studios IN.CIR-De Paolis à Rome, à Fiumicino dans le Latium, puis en Croatie aux Jadran Film Studios à Zagreb et en extérieurs sur les collines Dubrava et dans le Pavillon chinois de la Foire de Zagreb. La forteresse viking en bois avec ses dix tours est érigée en grandeur nature, avec un petit lac pour y abriter les deux drakkars fabriqués dans le port de Rijeka. Enfin, 1800 soldats yougoslaves en costumes se livrent bataille à Grobenicke Polje. Hélas, ni la fougue ni l'envergure visuelle sont au rendez-vous, on ne sort pas des clichés et si combats et décors possèdent une ampleur indéniable, on ne peut que regretter que le génial auteur de Citizen Kane en soit réduit à de telles besognes purement alimentaires. Il en profite toutefois pour engager Arnoldo Foà (le moine bouddhiste) pour son prochain film, Le Procès d'après Kafka. Les recettes sont modestes. - DE/AT : Die Tataren, ES : Los tártaros. |

Des cadrages et des couleurs qui sortent de l’ordinaire : « Gli invasori » de Mario Bava (1961).
1961 | * Gli invasori / La Ruée des Vikings (IT/FR) de Mario Bava Ferruccio De Martino, Lionello Santi/Galatea Film S.p.A. (Roma)-Société Cinématographique Lyre « Criterion Film » (Paris), 98 min. - av. Cameron Mitchell (Eron/Iron), Giorgio Ardisson (Erik, duc de Helford), Françoise Christophe (la reine Alice), Helen Kessler (Daia), Alice Kessler (Rama, sa sœur jumelle), Folco Lulli (Harald, roi des Vikings), Andrea Checchi (le baron Ruthford), Jean-Jacques Delbo (Olaf), Franco Giacobini (Rustichello), Raf Baldassare (Blak l'archer), Enzo Doria (Bennet), Gianni Solaro (Ranco), Franco Ressel (le roi Lothar), Livia Contardi (Hadda), Joe Robinson (Garian). Synopsis : Grande-Bretagne en 786. Le féroce baron Ruthford et ses séides anéantissement par surprise une colonie norvégienne installée paisiblement à Portland, sur les côtes du comté de Dorset, dont le chef, Harald, est tué. Le roi Lothar, venu inspecter ses troupes en compagnie de la reine Alice, retire à Ruthford son commandement pour n'avoir pas essayé de négocier avec les Vikings, mais le félon le fait assassiner. La reine découvre un des deux enfants de Harald, Erik le blond, et le recueille. L'autre frère, Iron le noiraud, a réussi à fuir le massacre et vingt ans plus tard, il mène l'expédition punitive contre les Anglais, le vieux chef Olaf étant trop âgé. Il laisse derrière lui la prêtresse Daia, son amour dont la vie est consacrée au dieu Odin. Au château de la reine Alice, Erik, élévé comme un prince anglais, est nommé commandant de la flotte du royaume au grand dépit de Ruthford, mais lors de la bataille en mer, ses navires sont incendiés par un traître à la solde de Ruthford. La reine Alice refusant d'épouser Ruthford, celui-ci livre le château aux Vikings. Iron le nomme régent et repart pour la Norvège en prenant la reine comme otage. Naufragé et soigné par la belle Rama, sœur jumelle de Daia, Erik délivre sa mère adoptive et les trois gagnent l'Angleterre où la reine Alice, secondée par des alliés écossais, marche sur son château afin de le reprendre à Ruthford. Mais l'armée viking les a devancés. Erik et Iron se battent en duel, mais reconnaissent leur parenté par le tatouage de dragon qu'ils portent sur la poitrine et se réconcilient. Ruthford fait tuer Iron par une flèche. Erik prend la forteresse d'assaut, escalade la tour de bois où est détenue Daja qu'il sauve de l'horrible mécanisme qui devait la livrer à la morsure mortelle d'une mygale. Les Vikings envahissent les lieux, Ruthford périt criblé d'une dizaine de flèches. Erik, devenu chef, repart avec Rama tandis que Daia reste auprès de la dépouille d'Iron sur un drakkar en flammes. |

Il s'agit d'un démarquage avoué de The Vikings de Richard Fleischer, réalisé trois ans plus tôt (jusqu'à l'ascension finale de la forteresse, effectuée ici non pas à l'aide de haches mais de flèches). Cependant, si le script ne brille pas par son originalité et que les coiffes, heaumes ou broignes sont carrément fantaisistes, le ton et le style visuel très insolite du film valent le détour : Mario Bava, chef-opérateur de génie passé peu auparavant à la réalisation, aborde ici son troisième film, et le deuxième en costumes, après le succès international de ses vampires dans le fabuleux La maschera del demonio (Le Masque du démon) en 1960 et le péplum Ercole al centro della terra l'année suivante. En plus, Bava assume lui-même la photo et les trucages (miniatures, matte paintings). Le tournage en Dyaliscope et Technicolor a lieu d'août à octobre 1961 sur les plages de Lavinio Lido di Enea au nord d'Anzio, autour du château de Torre Astura, dans la réserve naturelle de Tor Caldara, aux studios Titanus Appia à Rome et dans le bassin de Cinecittà. En tête d'affiche, le muscle-man américain Cameron Mitchell et les sœurs jumelles Kessler, des danseuses allemandes alors très réputées. Le film crépite de combats et de poursuites au montage nerveux, le tout rehaussé par une description graphique de la violence facilement sadique qui annonce l'italo-western (une mère et son nourrisson transpercés par un javelot) ainsi qu'une utilisation surprenante des éclairages à contre-jour et de couleurs violemment contrastées (rouge-cramoisi au néon, bleu cobalt glacé, verts pomme et cieux orangés) propres à créer un certain onirisme. Débordant d'imagination, Bava parvient à fignoler une bataille navale entièrement en studio, sans drakkars ! Le film est un succès international, rapportant rien qu'en Italie le double de ses coûts relativement modestes (soit 326'300'000 lire). - US : Erik the Conqueror / The Invaders, GB : Fury of the Vikings, ES : La furia de los vikingos, DE : Die Rache der Wikinger / Das Königsmal (vd). |

1962 | I Normanni / Les Vikings attaquent (IR/FR) de Giuseppe Vari Nello Santi/Galatea Film (Roma)-Société Cinématographique Lyre (Paris), 91 min. - av. Cameron Mitchell (le duc Wilfred le Saxon), Geneviève Grad (Svetania), Ettore Manni (Olivier d'Anglon), Philippe Hersent (Olaf) Piero Lulli (Barton), Paul Muller (Thomas), Gianni Solaro (le roi Dagobert de Wessex [=Egbert le Grand]), Raf Baldassare (Dag), Franca Bettoja (la reine Patricia), Rinaldo Zamperia (William), Gilberto Galimberti (Wilfred, le bourreau), Toni Di Mitri (James), Pietro Marescalchi (Thor). En Angleterre au début du IXe siècle, la tribu normande d'Olaf trouve l'hospitalité dans le vaste domaine du comte Olivier d'Anglon, sujet du roi anglais Dagobert de Wessex (Egbert le Grand, 802-839). Le duc saxon Wilfred, neveu ambitieux du roi, fait enlever son oncle par des mercenaires déguisés en Normands et accuser Olivier d'Anglon d'avoir fomenté l'agression. Condamné à la pendaison, Olivier est sauvé grâce à un stratagème conçu par Svetania, la fille d'Olaf qui l'aime secrètement. Wilfred enferme le vieux roi dans les souterrains du château d'Olivier où il le fait torturer afin d'apprendre la cachette du trésor de la Couronne. Dagobert résiste, même lorsque le félon menace de tuer Svetania, qui est en réalité la propre fille du roi (de son premier mariage), disparue en mer et adoptée jadis par Olaf. Olivier délivre père et fille, mais seule cette dernière trouve l'énergie de rallier Olaf et de l'inciter à prendre le château d'assaut. Olivier tue Wilfred, épouse Svetania, et le roi Dagobert, entouré de Normands et d'Anglais fidèles, proclame l'égalité des droits pour tous. Il donne de nouvelles terres aux courageux hommes du Nord. Le légendaire Mario Bava contribue à cette fort modeste (et banale) entreprise en créant les « matte paintings » pour le château fort saxon ; certaines images de bataille sont d'ailleurs empruntées à Gli invasori (1961) du même Bava, également interprété par Cameron Mitchell. De l'ouvrage vite oubliée, filmée en Eastmancolor et Dyaliscope à Buie (Yougoslavie) et aux studios Titanus Farnesina à Rome. Titre de travail : I Vichinghi. - DE, AT : Die Normannen, US : Attack of the Normans. |
1964 | Erik il Vichingo / Erik el Vikingo (Erik le Viking) (IT/ES/YU) de Mario Caiano Luigi Mondello, José María Ramos/As Films Producción S.A. (Madrid)-Nike Cinematografica (Roma)-Triglav Film (Belgrade), 95 min. - av. Gordon Mitchell (Sven/Bjarnik), Giuliano Gemma (Erik), Elly McWhite (Gudrid), Elisa Montès (Wa-ta-wa), Eduardo Fajardo (Olaf), Beni Deus (Torstein), Lucio De Santis (Erloff), Roberto Ceccacci (Hans), Fortunato Arena (Thormann), Fedele Gentile (chef viking), Aldo Bufi Landi (Angheropoulos), Alfio Caltabiano (Wingar, chef indien), Erno Crisa (Eyolf), Carla Calò (Freiodis, la mère d'Erik), Gianni Solaro (l'ambassadeur danois). En l'an 965, le roi viking Thorwald meurt au cours d'une bataille et demande à Thorstein de nommer comme son successeur son très populaire neveu Erik, car son propre fils Erloff est un lâche. Erik devient roi et fait la cour à Gudrid, mais Erloff complote contre lui et tente vainement de le faire assassiner par un mercenaire. Accompagné de Bjarnik Un sbire d'Erloff) et d'Olaf, Erik entreprend un long voyage à la recherche de nouvelles terres. Il débarque au Vinland (Amérique du Nord) où il sauve l'Indienne Wa-ta-wa, sœur du chef Koros, qui était attaquée par un ours et qui devient son amante. Les Indiens de Koros accueillent les Vikings avec gratitude. Entre-temps, Gudrid subit les assauts pressants d'Erloff qui cherche à l'épouser de force. Au Vinland, Erik est trahi par par Bjarnik, allié au chef indien renégat Wingar, le rival en amour de l'intrus. Erik tombe dans un traquenard et est capturé avec Wa-ta-wa, mais le fidèle Harald les libère. Erik tue Bjarnik lors d'un combat singulier qui coûte aussi la vie à Wa-ta-wa. Il retourne alors dans sa patrie, châtie Erloff et regagne le cœur de Gudrid. - Une collision amusante entre le film viking à l'italienne, variante du péplum, et l'italo-western. C'est bien la seule originalité de cette production de série réalisée en Eastmancolor et Dyaliscope aux studios de Cinecittà et en extérieurs en Espagne (Malaga, Finca Andalucia La Nueva à Marbella) et en Yougoslavie. - US : Erik the Conqueror, DE : Die Rückkehr des Gefürchteten, GB : Vengeance of the Vikings. |

Des Vikings prisonniers des Maures en Afrique du Nord (« The Long Ships »).
1964 | The Long Ships / Dugi brodovi (Les Drakkars) (GB/YU) de Jack Cardiff Irving Allen/Warwick Film Productions, Ltd.-Avala Film Picture-Columbia, 126 min. - av. Richard Widmark (Rolfe), Sidney Poitier (Ali Al-Mansuh [=Ibn Abi Amir al-Mansor, émir de Cordoue, 976/1002 ?]), Rosanna Schiaffino (Aminah, sa concubine), Russ Tamblyn (Orm, frère de Rolfe), Oscar Homolka (Krok, père de Rolfe et Orm), Edward Judd (Sven), Beba Loncar (la princesse Gerad), Clifford Evans (le roi Harald, son père), Gordon Jackson (Vahlin). Rolfe, un aventurier viking dont le navire a fait naufrage en Afrique du Nord, raconte aux badauds l'histoire de la « Mère de toutes les Voix », une immense cloche en or massif fabriquée par les Byzantins à partir des trésors pillés pendant les Croisades. La cloche serait localisée quelque part sur une île, perchée au sommet des « colonnes d'Hercule », Rolfe l'a entendue sonner peu avant son naufrage. Obsédé par la légende qui lui est attachée et voulant récupérer l'or volé en terre d'Islam, le sultan maure Al-Mansuh interroge le Viking, mais celui-ci s'évade et gagne la Norvège. Aidé par son frère Orm et un équipage d'amis, il s'empare du drakkar funèbre que son père Krok a fait construire pour le roi Harald, après avoir pris en otage sa fille, la princesse Gerad, pour tenir le monarque à distance. Rolfe retourne vers les « colonnes d'Hercule », où le drakkar, pris dans un tourbillon géant, est endommagé. L'équipage survit, est capturé par les Maures et réduit en esclavage. Rolfe propose à Al-Mansuh de retrouver ensemble la « Cloche d'or » et de la ramener sur son drakkar, une fois celui-ci réparé. L'opération réussit, mais à son retour, Al-Mansuh constate que les Vikings du roi Harold, partis à la poursuite de Rolfe, ont investi sa cité. Les Maures sont anéantis et Al-Mansuh est écrasé par la cloche qui s'est détachée de son chariot, butin mirifique que les Vikings vont pouvoir emmener dans leur pays. Une bande dessinée hautement fantaisiste (il n'y avait plus guère d'incursions vikings à l'époque des Croisades !) tirée très, très librement du bestseller Röde Orm : en berättelse från okristen tid (Orm le Rouge) du poète et écrivain suédois Frans Gunnar Bengtsson (1941), roman qui se déroule en fait en France, en Espagne, en Angleterre et en Scandinavie. Le casting est bizarre, avec Sidney Poitier en sultan maure (son premier rôle « non afro-américain », selon la publicité). Mais c'est surtout le comique volontaire - le danseur Russ Tamblyn (révélé par West Side Story) fait l'acrobate, les prisonniers vikings évadés s'oublient bruyamment dans le harem du sultan - et l'humour involontaire qui coulent cette superproduction aux décors et à la figuration pourtant impressionnants. Rappelons que l'authentique Al-Mansuh/Al-Mansûr ou Almanzor dirigea le califat de Cordoue en Andalousie de 976 à 1002, assiégea Saint-Jacques-de-Compostelle en août 997 où il s'empara des cloches de bronze de l'église, qui furent transportées à Cordoue. Ses troupes comportaient des soldats d'Afrique du Nord et des unités de mercenaires chrétiens. D'autre part, les Vikings se sont effectivement risqués dans la Méditerranée et ont attaqué Séville en 844. Tant pour l'histoire. Dans le film, les guerriers du Nord sont tous braillards, brutaux et ivrognes, les Maures raffinés, disciplinés et cruels (leurs supplices ingénieux, dont la « jument d'acier », une sorte de pal amélioré). Jack Cardiff, brillant chef opérateur des Vikings de Richard Fleischer six ans plut tôt, a d'abord refusé de collaborer à ce film-drakkar en perdition, tout comme Richard Widmark et Sidney Poitier, chacun exigeant la réécriture de leurs rôles. Le film a été mis en chantier en juin 1960 déjà, avec Curd Jürgens et le réalisateur Jack Lee Thompson, qui s'est ensuite prudemment défilé. La tension et les dissensions sur le plateau ainsi que le diktat du producteur Irving Allen, peu porté sur l'histoire scandinave mais principal responsable de ce spectacle agréable à l'œil (Technicolor, Technirama 70), cependant très superficiel et incohérent, handicapent gravement le tournage en Yougoslavie (Zagreb, Pula, Budva au Montenegro, le fjord Limsky ou canal de Lème en Croatie, studios Avala à Belgrade) de mars à juin 1963. Le futur réalisateur Michael Reeves (The Witchfinder General, 1968) assiste Cardiff. Le film, qui a englouti 6 millions de $, est un désastre commercial. Rappelons accessoirement que le terme « drakkar » date de 1840 et a été inventé par les traducteurs français de l'énorme Archéologie navale d'Augustin Jal, en utilisant le terme scandinave dreki appliqué aux dragons, alors que les Vikings parlaient, eux, de « langskip » (long bateau) ou « snekkya » (serpent). Ces bateaux arboraient souvent à leur proue le monstre à tête sculptée aussi bien pour impressionner leurs ennemis que pour conjurer le mauvais sort. - DE, AT: Raubzug der Wikinger, IT: Le lunghe navi, ES: Los invasores. |
1965 | * Raffica di coltelli / I coltelli del vendicatore (Duel au couteau / Les 7 couteaux du vengeur) (IT) de John M. Old/John Hold [=Mario Bava] [et Leopoldo Savona] Saro Patanè, Pasquale Tagliaferri/Sider Film (Roma), 86 min. - av. Cameron Mitchell (Rurik/Helmut), Jack Stuart [Giacomo Rossi-Stuart] (Harald), Elisa Mitchell [Elissa Pichelli] (Karen, son épouse), Fausto Tozzi (Aghen), Luciano Polletin (Moki, fils d'Harald), Mike Moore [Amedeo Trilli] (un roi Viking), Renato Terra, Sergio Cortona, Tony Burton, Bruno Arip, Osiride Pevarello, Goffredo Unger. En Norvège, au VIIIe siècle. Le chef viking Harald, du clan des Mokars, a disparu en mer depuis trois ans. À la tête d'une armée de pillards, Aghen, un guerrier exilé, cherche à s'emparer du trône laissé vide, à épouser de force Karen, la femme d'Harald, et à se faire élire roi légitime. Mais Rurik, dont femme et enfants ont été décapités jadis par Aghen, empêche celui-ci d'enlever Karen ; par haine pour la tribu des Mokars, Rerik avait, pour se venger, violé Karen après son mariage (quoique dissimulé sous un masque), et il veut à présent racheter son acte de violence de jadis. Lorsque le roi Harald revient dans sa patrie, ce dernier reconnaît en Rurik l'agresseur de sa femme. Les deux hommes s'affrontent, mais leur combat est interrompu par l'annonce de l'enlèvement par Aghe de Moki, le petit fils d'Harald. Rurik, lanceur de couteau inégalé, et Harald se réconcilient et se précipitent au secours de l'enfant. Rurik tue enfin Aghen et, apaisé, il quitte pour toujours le village. Tourné en février 1966 en Techniscope et Technicolor en extérieurs dans la réserve naturelle de Tor Caldara près d'Anzio, à Manziana et aux studios Titanus à Rome. Le film est commencé par Leopoldo Savona, qui est renvoyé. Bava réécrit le scénario en fonction du personnage campé par son ami Cameron Mitchell (Rurik devient lançeur de couteau), dont il fait un sosie solitaire et tourmenté de Shane - héros du célèbre western de George Stevens - et retourne une bonne partie du film. Quoique réalisée avec un budget microcosmique, cette bande atypique est d'une élégance, d'une gestion de l'espace, d'une maîtrise chromatique et d'une facture visuelle qui trahit indubitablement la patte de Bava. - US : Knives of the Avenger, Viking Massacre, ES : Los cuchillos del vengador, BE : Les Couteaux du vengeur, DE : Eine handvoll blanker Messer, Rurik - Mein ist die Rache (vd). |

La mythologie nordico-germanique à l’italienne : Gordon Mitchell dans « Il tesoro della foresta pietrificata » (1965).
1965 | Il tesoro della foresta pietrificata (Le Trésor de la Forêt-Noire) (IT) d'Emimmo Salvi Emimmo Salvi, Olga Chart/Asteria Film-Avis Film (Roma), 111 min./86 min. - av. Gordon Mitchell (Hunding, roi des Vikings), Eleanora Bianchi (Sieglinde von Xanten, mère de Siegfried), Ivo Payer (Siegmund von Xanten, père de Siegfried), Pamela Tudor (Brunhild, reine des Walkyries), Luisa Rivelli (Hélène), Luigi Tosi (Otto), Kronos (le géant Hans), Mike Moor [=Amedeo Trilli] (Gunnar, frère de Sieglinde), Lella Cattaneo (la sorcière Odrun), Franco Doria (Kurt, le nain), Attilio Severini (Fredrik), Franco Beltramme (Manfred), Giorgio Tesei (Olaf), Lia Giordano (une femme viking), Nat Koster [=Luigi Tosi] (Nibelung barbu). Le dieu germanique Wotan/Odin confie au jeune Siegmund et à sa sœur Brunhild, reine des Walkyries, la tâche de défendre le trésor des Nibelungs et l'Épée d'Or du Walhalla cachés dans une « forêt en pierre » au cœur de la Vallée Pétrifiée. Mais une armée de Vikings sanguinaires commandés par l'insatiable Hunding traverse la Forêt-Noire et, suivant les suggestions de la sorcière Odrun, avance vers la Vallée Pétrifiée pour s'emparer des richesses sacrées. Après un premier affrontement surprise contre l'envahisseur, Siegmund est contraint de se retirer dans la vallée, suivi par Sieglinde, sa fiancée viking. Jalouse, Erika, la sœur de cette dernière et amoureuse de Hunding, fait capturer le couple, mais les Nibelungs parviennent à les délivrer. Siegmund se retranche dans la Vallée Pétrifiée et la défend avec succès contre les Vikings, aidé par d'astucieuses machines de guerre et par les redoutables Walkyries de Brunhild (sur les accords musicaux de la Cavalcade des Walkyries de Richard Wagner). Il finit par terrasser le puissant Hunding au cours d'un long duel. Une adaptation très, très libre de la Völsungasaga (l'histoire des parents de Siegfried, Siegmund et Sieglinde, du méchant Hunding, de la Walkyrie Brunhild et ses flèches mortelles) mélangée à la tétralogie wagnérienne du Ring des Nibelungen, sauf que dans ces sources, Hunding n'est pas un Viking mais l'époux de Sieglinde, cette dernière étant la sœur jumelle de Siegmund, etc. À l'écran, Wotan apparaît comme un vieux prêtre barbu, une sorte de druide germanique. Ce ragoût tolkienisé est bâclé en quatrième vitesse en Asterscope et Eastmancolor aux studios IN.CI.R.-DePaolis à Rome et dans les bois de Manziana par un tâcheron de la série B. En tête d'affiche, l'Américain bodybuildé Gordon Mitchell, exilé sur les rives du Tibre pour y camper Maciste, Brennus ou Achille dans d'innombrables péplums italiens. - Sur Brunhild, cf. aussi supra, Die Nibelungen (1924) de Fritz Lang. - DE : Der steinerne Wald, Wikinger - Das Schwert von Walhalla, US: The Stone Forest, Treasure of the Petrified Forest. |
1965 | Här kommer bärsärkarna [=Voilà les berserks] / Vi vilde Vikinger / Divlji vikinzi (SE/DK/YU) d'Arne Mattsson Inge Ivarson/Bison Film AB (Stockholm)-Merry Film A/S (Koebenhavn)-Triglav Film (Ljubljana), 99 min. - av. Carl-Gustaf Lindstedt (Glum), Dirch Passer (Garm), Åke Söderblom (Hjorvard, leur père), Nils Hallberg (Cassius, prince de Cassinople), Loredana Nusciak (la courtisane Veronica), Walter Chiari (Pollo), Karl-Arne Holmsten (Olav le Colérique, roi de Hjorvard), Elisabeth Odén (Vigdis), Carl-Axel Elfving (Mullgott), Curt Ericson (Tjarve), Valeria Fabrizi (Elina), Daniela Igliozzi (Fatima). Synopsis (comédie burlesque) : Le chef viking Hjorvard l'Avide est veuf. Il a deux fils sauvages, Glum le volage et Garm le fou, tous deux réputés pour être de redoutables berserkers (selon la mythologie nordique des guerriers adorateurs, voire prêtres d'Odin qui combattaient dans un état de transe provoqué par l'esprit animal du guerrier : ours, loup ou sanglier). Or le tandem revient d'un raid dans le sud ... sans butin, car le roi Olav le Colérique, à qui Hjorvard doit de nombreuses années d'impôts, a pillé leurs navires et exige une rançon. Cassius, le souverain de la Cassinople byzantine (?) cherchant des combattants pour ses jeux de gladiateurs, Hjorvard offre ses fistons agités qui s'affichent volontaires, mais sur place, ils sont vendus comme esclaves. Furieux, ils s'évadent avec l'aide de la maîtresse de Cassius, Veronica, puis massacrent tous les gladiateurs ; leur combativité de sangliers enragés fait des ravages dans l'armée byzantine et les fortifications de la cité. De retour chez eux, ils anéantissent l'armée et la flotte du roi Olav qui se console avec Veronica tandis que papa Hjorvard récupère le butin ramené par sa progéniture... On peut être surpris de découvrir cette pitrerie (grossière imitation d'Astérix tournée en Technicolor et Techniscope en studio à Ljubljana, puis en Istrie, aux alentours de Trieste) dans la filmographie d'un cinéaste suédois célébré jadis pour Elle n'a dansé qu'un seul été (Hon dansade en sommar), un classique qui choqua pour ses scènes de nudité et son anticléricalisme mais qui remporta l'Ours d'or à la Berlinale et fut primé à Cannes en 1952. La presse locale s'étrangle de colère. Sic transit. |
1965 | ® The War Lord (Le Seigneur de la guerre) (US) de Franklin J. Schaffner. - av. Charlton Heston (Chrysagon de la Crux), Richard Boone (Bors), Henry Wilcoxon (le prince frison), Johnny Jensen (son fils, otage de Chrysagon). - Dans le Pas-de-Calais vers l'an 1150, le chevalier normand Chrysagon repousse non sans peine les pirates anglo-frisons provenant du Jutland (Danemark) qui assiègent la tour fortifiée qu'il a charge de défendre. Cf. France médiévale, chap. 5. |
1966 | ® [The Viking Queen (La Reine des Vikings) (GB) de Don Chaffey. - av. Don Murray et Carita. - Le titre lancé par la Hammer Film britannique est abusif : il s'agit ici de la révolte de Boadicée, la reine celte des Icenis en Grande-Bretagne, contre les légions romaines de Néron en l'an 61, cf. Antiquité : Rome impériale / Flipbook p. 509.] |
1966 | [Pseudo-mythe / Animation : The Mighty Thor (Thor le Viking) (CA) de Shamus Culhane, d'après les bandes dessinées science-fictionnelles de Stan Lee et Jack Kirby pour la série « Marvel Super Heroes » (tv 4.6.66, 13 x 30 min.) - av. les voix de Bernard Cowan (Odin), Chris Wiggins (Thor) et Len Carlson (Loki).] |

Deux vedettes d’Îngmar Bergman, Gunnar Björnstrand et Eva Dahlbeck dans « La Mante rouge » (1967).
1966/67 | Den røede kappe / Den röda kappan / Rauðu skikkjuna (La Mante rouge) (DK/SE/IS) de Gabriel Axel Gösta Bergqvist, Just Betzer, Johan Bonnier, Bent Christensen, Benedikt Arnason/Asa Film Production A/S (Lyngby-Taarbaeck, Koebenhavn)-Edda Film (Reykjavic)-Music Artists of Europe AB (MAE, Nacka), 94 min. - av. Gitte Haenning (Signe, fille du roi Håmund), Oleg Vidov (Hagbard, son frère), Eva Dahlbeck (la reine, épouse de Sigvor), Gunnar Björnstrand (le roi Sigvor), Birgitte Federspiel (Maude, veuve du roi Håmund), Lisbeth Movin (Bengerd), Johannes Meyer (Bilvis, frère de Bølvis), Håkan Jahnberg (Bølvis, conseiller de Sigvor), Manfred Reddemann (Hildegist), Henning Palner (Hake), GislAlfredsson (Sigwald, fils de Sigvor), Folmer Rubaek (Helvin, frère de Hagbard), Borgar Gardarsson (Alf, fils de Sigvor), Jörgen Lantz (Håmund, frère de Hagbard), Frederik Tharaldsen (Alger, fils de Sigvor), Sisse Reingaard (Rigmor). Vers l'an 1100, deux familles royales sont en conflit l'une avec l'autre : le roi Sigvor a tué le roi Håmund et les fils de ce dernier cherchent à se venger. Hagbard est le plus fort et le plus courageux d'entre eux ; accompagné de ses deux frères Helvin et Håmond, il défie les trois fils de Sigvor au combat, lutte qui dure toute la nuit sans résultat. Sigvor propose aux familles de faire la paix et les invite au domaine royal. Hagbard et Signe, la fille du roi, ont le coup de foudre, suscitant jalousies et réveillant à nouveau la discorde. Lors d'une chasse au loup, les deux frères de Hagbard sont assassinés. Le rival en amour de ce dernier, l'Allemand Hildegist, accuse le clan des Håmund d'avoir rompu la paix. Hagbard est déclaré hors-la-loi et s'enfuit. Mais Signe ne peut l'oublier. Déguisé en femme et enveloppé dans le manteau rouge de sa mère, Hagbard rejoint Signe qui l'accueille pour la nuit dans son lit. Au matin, le roi reconnaît l'épée de Håmund près de la couche de sa fille et condamne Hagbard à la pendaison, malgré les supplications de Signe. Celle-ci met alors le feu à sa chambre et se suicide. Lorsque Hagbard voit les flammes jaillir de la chambre de sa bien-aimée, il précipite volontairement sa propre mort dans le nœud coulant. Cette tragédie d'amour fatidique à la Romeo et Juliette est tirée du septième livre des Gesta Danorum, les précieuses annales du Moyen-Âge danois rédigées vers 1180 par Saxo Grammaticus ; le modèle du chroniqueur serait un poème perdu du XIe siècle dont le cadre était probablement la Sélande danoise ou l'Islande. Pour la traduire en images, le cinéaste danois Gabriel Axel - formé par Louis Jouvet à l'Athénée à Paris et qui va devenir célèbre avec Le Festin de Babette vingt ans plus tard, suivi d'un film regrettablement raté sur le Hamlet historique, Le Prince de Jutland en 1994 (cf. infra) - développe ici le plus grand projet cinématographique nordique à ce jour. La distribution comprend des acteurs suédois, danois, islandais et allemands, les amoureux sont interprétés par l'acteur soviétique Oleg Vidor et la chanteuse pop danoise Gitte Hænning. Pour le roi et la reine, Axel choisit deux vedettes d'Ingmar Bergman, Gunnar Björnstrand (18 films, dont l'écuyer du Septième sceau) et la resplendissante comédienne et romancière Eva Dahlbeck (6 films, dont Sourires d'une nuit d'été). Le tournage en CinemaScope et Eastmancolor a lieu de mi-juillet à fin octobre 1966 en extérieurs dans le sud de l'Islande (où des décors préfabriqués ont été transportés depuis le Danemark) et ses plages de sable noir, en intérieurs dans les studios suédois MAE à Nacka, puis dans ceux de l'ASA Film à Kongens Lyngby, banlieue de Copenhague. Le film représente officiellement le Danemark au Festival de Cannes 1967 où il remporte une Mention spéciale pour ses qualités techniques (image et son) et en 1969 une distinction du « National Board of Review » à New York comme meilleur film étranger. Mais la critique est loin d'être unanime, Le Monde le qualifie carrément d'« académique et wagnérien » (Yvonne Baby), Jean Béranger parle de « grand guignol » et la presse scandinave reproche à La Mante rouge un casting cosmopolite absurde ainsi qu'une absence flagrante de réalisme et de naturalisme : si les dialogues sont rares, l'approche semble trop proprette, épurée et stylisée, bref, il manque à l'écran la sueur et le sang que le rugueux décor islandais réclame. - US/GB : The Red Mantle / Hagbard & Signe, ES: La capa roja, DE: Hagbard und Signe / Der Rote Mantel. |
1967 | ® Die Nibelungen (Le Trésor des Nibelungen) - 1. Siegfried von Xanten (La Vengeance de Siegfried) (DE/YU) de Harald Reinl. - av. Uwe Beyer (Siegfried von Xanten), Karin Dor (Brunhild, reine d'Islande), Rolf Henniger (Gunther, roi des Burgondes. - Sur la Walkyrie Brunhild, cf. supra, Die Nibelungen (1924) de Fritz Lang. |
1967 | ® (tv-th) Die Nibelungen. 1. Siegfrieds Tod (DE/AT) de Wilhelm Semmelroth. - av. Gerd Seid (Siegfried von Xanten), Hans Caninenberg (Gunther, roi des Burgondes), Lola Müthel (Brunhild, reine d'Islande). - Le drame de Friedrich Hebbel. Sur la Walkyrie Brunhild, cf. supra, Die Nibelungen (1924) de Fritz Lang. |
1968 | Gültekin - Asya kartali [=Gültekin, l'Aigle asiatique] (TR) de Mehmed Aslan Aziz Sarikaya/Sarikaya Film (Istanbul), 65 min. - av. Tanju Korel (Gültekin), Kadir Savun (Koç), Yilmaz Köksal (Dilsiz), Atilla Ergün (Teyan), Kadir Savun (Meco Han, chef des Turcs), Hülya Darcan (Bige, sa fille), Adnin Mersinli, Sami Tunç et Yusuf Sezer (des Vikings), Tansu Sayin, Nuri Kirgeç, Hasan Ceylan, Erol Tas. - Film d'aventures situé lors des raids sanglants que mènent les Vikings dans la Méditerranée et en Asie centrale. Le chef turc Meco Han et sa fille Bige sont capturés par les Vikings, mais l'héroïque guerrier Gültekin organise la résistance en unissant les diverses tribus turques et les délivre. |

Alfred de Wessex (David Hemmings) met au point des stratégies originales pour chasser l’envahisseur viking (1969).
1969 | ** Alfred the Great (Alfred le Grand, vainqueur des Vikings) (GB) de Clive Donner Bernard Smith, James R. Webb/Bernard Smith Productions-Metro-Goldwyn-Mayer British Studios Ltd., 122 min. - av. David Hemmings (Alfred de Wessex, dit Alfred le Grand), Michael York (Guthrum l'Ancien/Gudrun, roi des Vikings), Prunella Ransome (Aelhswith/Edwige, princesse de Mercie), Colin Blakely (Asser/Asher, évêque gallois de Sherbourne et auteur de la chronique De Rebus Gestis Aelfredi), Alan Dobie (Ethelred/Aethelred Ier, roi de Wessex et frère d'Alfred), Peter Vaughan (Buhrud, roi de Mercie), Julian Chagrin (Ivar the Boneless, chef viking), Barry Jackson (Wulfstan), Vivien Merchant (Freda), Christopher Timothy (Cedric), John Rees (Cuthbert), Jim Norton (Thanet), Julian Glover (Aethelstan), Peter Blythe (Eafa), Sinéad Cusack (Edith), Sir Ian McKellen (Roger le Bandit). Synopsis : Au début de l'année 871, l'Angleterre du Sud est divisée en sept royaumes saxons. Le prince Alfred de Wessex, 22 ans, écœuré par la barbarie de son temps, a fait vœu de ne jamais tuer un homme ; il est sur le point de prononcer ses vœux et d'entrer dans les ordres lorsque les Vikings débarquent. Suite à une chute de cheval, son frère aîné, Ethelred, roi de Wessex, ne peut commander ses troupes et Alfred prend les armes à sa place. Le 8 janvier à Ashdown (Berkshire), il rejette l'ennemi à la mer, puis s'apprête à retourner au monastère lorsque, voulant conclure une alliance, le roi Buhrud de Mercie arrive à la cour avec sa fille Aelhswith ; cette dernière s'éprend d'Alfred. Ethelred étant mourant, les conseillers encouragent l'idylle entre les deux jeunes gens, car ils veulent doter les deux royaumes d'un jeune chef instruit et courageux. Le couple s'unit et Alfred monte sur le trône après le décès de son frère. Mais il traite durement sa femme, la méprise et la viole, persuadé qu'elle a intrigué pour le détourner de sa vocation religieuse. Débarqués en masse sous la guidance du féroce Guthrum, les Vikings déferlent sur la Mercie. Conscient de ses faiblesses, Alfred négocie une trêve en échange de 20'000 marks et livre la princesse Aelhswith (qui a caché à son mari qu'elle était enceinte) en otage. Peu après, Guthrum rompt la trêve et met en déroute les armées d'Alfred que ses barons ont abandonné. Découragée par la froideur de son époux, Aelhswith se donne au Viking qu'elle apprend à aimer. Réfugié au cœur des marais du Somerset parmi une bande de hors-la-loi menés par Roger, Alfred fait l'apprentissage de la pauvreté et se jure de remédier aux injustices du royaume en lui donnant des lois s'il parvient à récupérer son trône. Il construit un fort inexpugnable dans l'île d'Athelney et lève une armée de fortune qu'il forme aux tactiques guerrières puisées dans les ouvrages grecs et latins lus au couvent. Apprenant qu'il a un fils, il arrache Aelhswith et le nouveau-né aux mains de Guthrum et affronte les Vikings dans une sanglante bataille à Ethandun/Edington en mai 878. Combattant derrière un rempart défensif de boucliers inspiré par la tactique des phalanges spartes, il provoque la fuite des Danois. Écrasé, Guthrum s'incline devant le Dieu des chrétiens, se fait baptiser, et Alfred, qui a pardonné à son épouse, peut réaliser l'unification de son royaume. Le tournage de cette fresque s'effectue de mai à septembre 1968 en Panavision 70 mm et Metrocolor dans le comté de Galway en Irlande (Eskershanore, Castlehackett à Tuam, Kilchreest, Ross Lake, Knockma, Lough Ree près d'Athlone) - en lieu et place du Wessex surbétonné et électrifié - ainsi qu'aux studios MGM British à Borehamwood, près de Londres. Les batailles sont enregistrées avec 450 soldats de l'armée irlandaise sur les rives du Shannon, près d'Athlone, et à Westmeath. La firme danoise de construction navale Fredericksund fabrique deux drakkars sur le modèle du « Gokstad » conservé au Musée d'Oslo. Il s'agit d'une superproduction a priori très atypique, car consacrée d'une part à une époque peu représentée à l'écran et d'autre part au seul monarque britannique portant l'épithète de « grand », un personnage qui fut autant admiré pour ses compétences martiales qu'intellectuelles ; ses nombreuses traductions commentées du latin en ancien anglais (les écrits du pape Grégoire le Grand, de la Consolatio philosophiae de Boèce, des Soliloques de saint Augustin, des premiers cinquante Psaumes), son sponsoring des précieuses Chroniques anglo-saxonnes en font l'égal médiéval d'un Marc-Aurèle. À cela s'ajoutent des réformes militaires et défensives, le développement de l'éducation et du système judiciaire, la création de bibliothèques accessibles à la noblesse du pays. Atypique, le film l'est aussi parce qu'il veut rompre avec les clichés romantiques du cinéma de chevalerie, raison pour laquelle le producteur Bernard Smith, associé à Lord Killaney (jadis un des coresponsables de The Quiet Man de John Ford), a confié le film à un jeune réalisateur qui n'a jamais abordé le moindre sujet historique : Clive Donner est surtout connu pour quelques comédies débridées du « Swinging London », dont le délirant What's New Pussycat ? avec Woody Allen (1965). Alfred the Great sera un film de jeunes, destiné à la nouvelle génération. Le projet est mis en chantier en 1964 déjà, sous le titre de A King Is Born ; Peter O'Toole, prévu pour interpréter Alfred, est remplacé par David Hemmings, le photographe branché et désabusé de Blow-Up d'Antonioni, palme d'or à Cannes en 1967. Cette réorientation est significative et entraîne quelques grosses libertés prises avec l'Histoire : alors que l'authentique Alfred n'a jamais envisagé une carrière ecclésiastique, l'Alfred de Hemmings est un homme pétri de contradictions, tourmenté, désillusionné et sceptique (les massacres au Vietnam et l'assassinat de Robert Kennedy puis de Martin Luther King ont marqué les esprits des scénaristes), brillant tacticien malgré lui (tout combat est à ses yeux « une folie »), incapable d'aimer sans violence. Le viol d'Aelhswith est une invention de scénaristes, car la vie du couple royal fut harmonieuse, les époux eurent cinq enfants et jamais la reine ne fut livrée en otage. Ces libertés au goût du jour, qui transforment un roi quasi inconnu du grand public en une sorte de « Hamlet moderne », pacifiste, esprit solitaire devenu guerrier par accident, mais aussi la description des Vikings en violeurs professionnels vont irriter divers historiens et sérieusement déboussoler les habitués d'un cinéma spectaculaire sagement manichéen. Clive Donner livre, sans complaisance ni glamour, une méditation en mouvement sur la responsabilité de l'homme d'État, donnant par la même occasion à tous ses personnages une épaisseur morale et psychologique assez rare dans le cinéma de geste. Le minutieux travail de reconstitution quant à la vie quotidienne du IXe siècle sort de l'ordinaire et la dernière bataille est remarquablement orchestrée, avec ses soldats qui ont la peur au ventre, ses manœuvres innovatrices, ses phalanges de hauts boucliers en formation triangulaire contre lesquels se heurtent les vagues d'attaque vikings, son vacarme et ses chants guerriers terrifiants. Néanmoins, le film est un désastre au box-office : ayant coûté l'équivalent de 6 millions de dollars, il n'en rapporte que 198'000 aux Etats-Unis, et les recettes ne sont guère meilleures en Europe. Le spectateur lambda est déconcerté par le portrait de ce souverain si éloigné des manuels scolaires, peu charismatique, taiseux et plus porté sur la soutane que sur l'épée. Cette déconvenue ne gâchera pas l'intérêt de Donner pour les sujets médiévaux qu'il abordera encore - avec moins de bonheur, il est vrai - à travers Arthur the King / Merlin and the Sword (tv 1985), Stealing Heaven / Abélard et Héloïse (1988) et la télésérie Charlemagne, le prince à cheval (1994). - DE : Alfred der Grosse, Bezwinger der Wikinger, ES: Alfredo el Grande, IT: Alfredo il grande. |
1970 | (tv) The Ceremony of Innocence (US) de Ken Rockefeller et Arthur Allan Seidelman. Série « NET Playhouse », Bob Markell, Devis R. Loxton (PBS 12.6.70), 88 min. - av. Richard Kiley (le roi Aelthered/Ethelred II), James Broderick (Sussex), Larry Gates (Earl of Kent), Robert Gerringer (l'évêque Aelfhun), Ernest Graves (le roi viking Sweyn Forkbeard), Howard Green (Thorkill), John Horn (Edmund), Elizabeth Hubbard (la reine Emma), Jessie Royce Landis (la reine mère Alfreda), Michael Lombard (l'abbé), Gilmer McCormick (la princesse Thulja), David Gwillim. L'invasion de l'Angleterre (en particulier le Cumberland) par les Vikings de Sweyn Forkbeard (Sveinn Haraldsson), roi de Danemark et de Norvège mais aussi pendant cinq semaines (jusqu'à sa mort en février 1014) roi d'Angleterre. Son rival britannique, Aelthered, est une nature pacifiste qui rêve de faire la paix avec le Viking en mariant sa fille avec un de ses propres fils, mais la princesse est assassinée. Dramatique d'après la pièce éponyme du poète et dramaturge américain Ronald Ribman (1967). |
1971 | (tv) The Vikings Are Coming ! (GB) Programme « Merry-go-Round » (BBC One 11.1.71), 25 min. - av. Kenneth Watson (Sigfrid), Stuart Aldridge, Michael Sheard, Michael Burrell (présentation). - Court métrage introductif au film suivant : |
1971 | (tv) The Raven and the Cross (GB) de Dorothea Brooking Série « Merry go Round » (BBC One 25.1.-8.2.71), 3 x 25 min. - av. Gabriel Woolf (Guthrum l'Ancien), Seymour Green (Alfred de Wessex), Mollie Maureen, Claire Walker, Charles Collingwood, John Line, Matthew Line, Kenneth Watson, Sally Stephens, David Charkham, Bernard Finch, Michael Keaton (le prisonnier saxon). Série pour la jeunesse écrite par John Tully : en 875, une flotte de Vikings voguant sous la bannière du corbeau débarque dans le Nord, près de l'estuaire de Humber (Yorkshire/Lincolnshire) avec l'intention de s'y établir ; leur chef, Guthrum l'Ancien, un stratège redoutable, se mesure au roi chrétien Alfred de Wessex, dit Alfred le Grand, le seul souverain anglo-saxon à oser lui résister. Vaincu à Ethandun, Guthrum accepte le baptême : la Croix du Christ a terrassé le Corbeau, symbole des yeux et des oreilles d'Odin. - Épisodes : 1. « The King Has Fled » - 2. « The Secret Army (The Anglo-Saxons) » - 3. « Race to Battle ». |

1971 | Tarkan : Viking Kani (Tarkan contre les Vikings) (TR) de Mehmet Aslan, Ertem Egilmez, Teoman Tümer, Nahit Ataman/Arzu Film (Istanbul), 86 min. - av. Kartal Tibet (Kartan), Eva Bender (Ursula, fille du roi Gero), Seher Seniz (la princesse chinoise Lotus), Bilal Inci (le chef viking Toro), Fatma Belgen (Yonca Hatun, fille d'Attila), Tarik Simsek (Erik), Atif Kaptan (le roi viking déchu Gero), Arap Celal (Davulcu), Hüseyin Alp (le géant Orso), Osman Khan (Aybars, commandant du château hun). Au Vème siècle, le redoutable guerrier hun Tarkan, aventurier au service d'Attila toujours accompagné de son loup Kurt, est chargé de veiller sur Yonca Hatun, la fille du roi des Huns. Mais lors d'une attaque menée par Toro, un chef viking vicieux et renégat qui se croit l'égal d'Odin et opère pour le compte de Lotus, fille de l'empereur de Chine (sic), la princesse est enlevée. Mais Tarkan et son toutou veillent, au risque d'être sacrifiés au demi-dieu nordique, un octopus affamé (et parfaitement ricidule) ... Un mini-festival de perruques blondes, de seins nus et d'épées en fer blanc, inspiré par la bande dessinée Viking Blood de Sezgin Burak. La musique est « empruntée » à Ennio Morricone (Pour une poignée de dollars), à John Barry (The Lion in Winter) et à Richard Strauss (Ainsi parlait Zarathoustra), les extérieurs sont filmés à Istanbul, Izmir et Bodrum, sur les rives de la mer Égée, les intérieurs aux studios d'Ören Film. Bref : un objet culturel de choix ! - US (dvd) : Tarkan vs. the Vikings. |
1971 | ® Siegfried und das sagenhafte Liebesleben der Nibelungen (Les Fantaisies amoureuses de Siegfried) (DE) d'Adrian Hoven. - av. Raimund Harmstorf (Siegfried von Xanten), Heidy Bohlen (Brunhild, reine d'Islande), Carlheinh Heitmann (Gunther, roi des Burgondes). - Insipide comédie érotique : après avoir tué son dragon, Siegfried seconde efficacement Gunther, car pour épouser Brunhild, tout prétendant doit passer trois nuits sans faiblir dans sa couche... - Sur la Walkyrie Brunhild, cf. supra, Die Nibelungen (1924) de Fritz Lang. |
1974/75 | [animation: (tv) Chîsana baikingu Bikke / Wickie und die starken Männer (Wickie le Viking) (JP/DE/AT) télésérie pour enfants de Chikao Katsui et Hiroshi Saitô pour Zuiyo Eizö/Nippon Animation (Tokyo)-ZDF (Mainz)-ORF (Wien) diffusé sur Fuji Television (78 x 23 min.), d'après les livres du Suédois Runer Johnson (1963). - Cf. film de 2009.] |
1975 | (tv) The Great Alfred / King Alfred (GB) de Herbert Wise Série « Churchill's People » no. 4, Gerald Savory/BBCtv (BBC 10.1.75), 54 min. - av. Alan Howard (Alfred de Wessex, dit le Grand), Anna Massey (la reine Aelhswith/Edwige, princesse de Mercie), Brian Blessed (le roi Viking Guthrum), Evin Crowley (Fat Legs), Patrick Stewart (Wulfric), Daphne Heard (une vieille femme), William Simons (Hair Face), John Franklyn-Robbins (Olaf), Kevin Stoney (Odda), Peter Clough (un moine), Geoffrey Hinsliff et Colin Starkey (soldats saxons), Sherrie Hevson, Bill Hemmings, Lionel Wheeler, Jess Wilard, Tony Lord, James Huir, John Sarbutt, Harry Fielder, Barry Hopwood. En 878, Guthrum, roi des Vikings, effectue une attaque surprise contre Chippenham où s'est retranché Alfred le Grand. Celui-ci est contraint de s'enfuir dans les marais du Somerset qu'il connaît depuis son enfance. Il s'y cache d'abord dans une hutte de bûcheron tenue par une paysanne. Ignorant l'identité de son hôte, la femme lui offre le gite mais lui demande de veiller aux galettes de pain qu'elle va laisser sur le feu pendant qu'elle trait sa vache, mais, trop préoccupé par sa situation, le roi en oublie les pains qui brûlent et se fait sévèrement réprimander par la paysanne. (L'anecdote très populaire des galettes carbonisées est une légende datant du XIIe siècle.) Alfred se fait ensuite remonter le moral par son épouse, puis s'installe avec ses hommes sur la petite île d'Athelney où il construit une forteresse et d'où il va reconquérir le Wessex et affronter victorieusement les Vikings de Guthrum à la bataille d'Edington, en mai 878. - Un épisode semi-comique tiré de A History of the English-Speaking People de Winston Churchill (1956-58) et enregistré au Television Centre de Shepherd's Bush à Londres. |
1975 | (tv) The Great Alfred / King Alfred (GB) de Herbert Wise Série « Churchill's People » no. 4, Gerald Savory/BBCtv (BBC 10.1.75), 54 min. - av. Alan Howard (Alfred de Wessex, dit le Grand), Anna Massey (la reine Aelhswith/Edwige, princesse de Mercie), Brian Blessed (le roi Viking Guthrum), Evin Crowley (Fat Legs), Patrick Stewart (Wulfric), Daphne Heard (une vieille femme), William Simons (Hair Face), John Franklyn-Robbins (Olaf), Kevin Stoney (Odda), Peter Clough (un moine), Geoffrey Hinsliff et Colin Starkey (soldats saxons), Sherrie Hevson, Bill Hemmings, Lionel Wheeler, Jess Wilard, Tony Lord, James Huir, John Sarbutt, Harry Fielder, Barry Hopwood. En 878, Guthrum, roi des Vikings, effectue une attaque surprise contre Chippenham où s'est retranché Alfred le Grand. Celui-ci est contraint de s'enfuir dans les marais du Somerset qu'il connaît depuis son enfance. Il s'y cache d'abord dans une hutte de bûcheron tenue par une paysanne. Ignorant l'identité de son hôte, la femme lui offre le gite mais lui demande de veiller aux galettes de pain qu'elle va laisser sur le feu pendant qu'elle trait sa vache, mais, trop préoccupé par sa situation, le roi en oublie les pains qui brûlent et se fait sévèrement réprimander par la paysanne. (L'anecdote très populaire des galettes carbonisées est une légende datant du XIIe siècle.) Alfred se fait ensuite remonter le moral par son épouse, puis s'installe avec ses hommes sur la petite île d'Athelney où il construit une forteresse et d'où il va reconquérir le Wessex et affronter victorieusement les Vikings de Guthrum à la bataille d'Edington, en mai 878. - Un épisode semi-comique tiré de A History of the English-Speaking People de Winston Churchill (1956-58) et enregistré au Television Centre de Shepherd's Bush à Londres. |
1975 | ® (tv) The Saxon Dusk [=Le Crépuscule des Saxons] (GB) de James MacTaggart ; série « Churchill's People » no. 5. - av. Brian Coburn (Harald III Hardrada, roi des Vikings). - Cf. Angleterre. |
1976 | Normannerne / The Normans - A Film about the Vikings (DK) de Poul Gernes et Per Kirkeby Erik et Nina Crone/Crone Film Produktion A/S (Koebenhavn), 89 min. - av. Preben Lerdorff Rye (Ragnar Lodbrog), Dick Kaysø (Hrólfr Kraki), Lene Tiemroth (l'esclave sacrifiée), Birgit Brüel (la prêtresse sacrificielle), Henning Jensen (l'auditeur intéressé), Lisbeth Dahl (la guide du musée), Jens Brenaa, Lise Kamp Dahlerup, Orla Rasch. Un docu-fiction en scope et Eastmancolor réalisé par deux artistes peintres et partant de divers sites archéologiques et un musée. Ainsi prennent vie des sagas et légendes rapportées par le chroniqueur danois Saxo Grammaticus (auteur de la Gesta Danorum au XIIe siècle) ou le récit de l'écrivain arabe Ibn Fadhlan (cf. infra, The 13th Warrior de John McTiernan, 1999) qui décrit entre autres la crémation d'un chef viking dans la Rus' de Kiev vers l'an 900 et la crémation d'une esclave sacrifiée aux flammes après un rapport sexuel rituel. Divers épisodes et personnalités de l'histoire légendaire danoise prennent vie : Skjold (roi de Seeland et fils d'Odin (IIIe s.), Hrólfr Kraki ou Rolf le Crake (roi légendaire du VIe siècle), et Ragnar Lodbrog (roi viking du IXe siècle, cf. supra, The Vikings de Richard Fleischer, 1958), la bataille navale de Svolder/Swold gagnée par les Norvégiens vers l'an mil et la christianisation de la Scandinavie. Le film est mal reçu par la critique qui ne réalise pas combien notre connaissance de l'ère viking est fragmentaire (la presse parle de « dilettantisme inacceptable ») et n'attire pas les foules. |

Des Vikings de caricature tout juste dignes de Disneyland dans « The Norseman » (1978).
1978 | The Norseman (Thorwald le Viking) (US) de Charles B. Pierce Charles B. Pierce, Samuel Z. Arkoff, Tom Moore, Lee Majors, Farrah Fawcett/Fawcett-Majors Productions-American International Pictures (AIP)-Charles B. Pierce Film Productions, 90 min. - av. Lee Majors (le prince Thorvald Helge dit the Bold), Cornel Wilde (Ragnar the Rover), Mel Ferrer (le roi Eurich), Suzie Coelho (Winetta), Christopher Connelly (Rolf), Jack Elam (Death Dreamer), Jimmy Clem (Olaf le muet), Deacon Jones (Thrall l'Africain), Denny Miller (Rauric), Seamon Glass (l'observateur du ciel), Kathleen Freeman (une Amérindienne), Chuck Pierce Jr. (Eric le jeune), Bill Lawler (Björn), Fred Biletnikoff, Steve Denny, Frank Anderson, Glen Hollis, Curtis Jordan, Sandy Sanders (des Vikings), Jessie Pearson (narration). En 1006, le prince viking Thorvald l'Audacieux gagne le Vinland de l'autre côté de l'Atlantique pour retrouver et récupérer son père Eurich, prisonnier de méchants indigènes emplumés (qui lui ont crevé les yeux), une expédition bien sûr aidée par une jolie Amérindienne (ancêtre de Pocahontas ?). L'action est lointainement inspirée par les exploits d'Erik le Rouge et son rejeton Leif Eriksson. À bord du drakkar on trouve un thrall noir, un esclave africain (alors que les Vikings se servaient exclusivement en Europe), tous sont coiffés de casques à cornes ou à ailerons (qui n'ont jamais existé), portent des cuirasses et des boucliers en fer blanc, tirent avec des arbalètes (arme alors inconnue) et hurlent « Odin ! » (l'équipage d'Eriksson était notoirement chrétien). Ils affrontent des Iroquois qui ne sont apparus dans la région que cinq siècles plus tard (mimés par des figurants blancs, peinturlurés et en surpoids) ; quant au Vinland (aujourd'hui Newfoundland, au Canada), c'est devenu ici une forêt tropicale avec palmiers : rien d'étonnant, le film a été tourné en Panavision en Floride (Hillsborough River State Park, Tampa, St. Petersburg, New Port Richie, Plant City, Newbern, Thonotosassa) de février à avril 1978. Il ne manque que Disneyland et quelques alligators. Mel Ferrer et Cornel Wilde, jadis des vedettes à Hollywood, portent de grosses barbes, probablement pour ne pas être reconnus... - DE : Die Nordmänner - Im Angesicht des Falken, IT : Il principe Thorvald, ES : El nórdico. |
1979/80 | ® (vd-mus) Der Ring des Nibelungen. 1. Das Rheingold - 2. Die Walküre - 3. Siegfried - 4. Götterdämmerung (DE) de Patrice Chéreau (th) et Brian Large (tv). - av. Manfred Jung (Siegfried von Xanten), Gwyneth Jones (Brunhild, reine d'Islande), Franz Masura (Gunther, roi des Burgondes). Les opéras de Richard Wagner. Sur la Walkyrie Brunhild, cf. supra, Die Nibelungen (1924) de Fritz Lang. |

1981 | Ùtlaginn [=Le Hors-la-loi] (La Saga de Gisli) (IS) d'Àgúst Guðmundsson Jón Hermannsson/Isfilm (Reykjavic), 105 min. - av. Arnar Jónsson (Gisli Sursson), Ragnheidur Steindórsdóttir (Aud, sa femme), Benedikt Sigurðarsson (Thorgrim), Tinna Gunnlaugsdóttir (Thordis Sursson, sa femme), Thráinn Karlsson (Thorkel Sursson, frère de Gisli), Kristin Kristjansdottir (sa femme), Kristián Jóhann Jónsson (Vésteinn, le beau-frère), Helgi Skúlason (Eyjolf le Gris), Bjarni Steingrimsson (Bork, frère de Thorgrim), Sveinbjorn Matthiasson (Helgi, un homme de Eyjolf). L'Islande viking entre 860 et 980. Établi dans les Westfjords, le Norvégien Gisli Sursson y épouse Aud, sœur fortunée de Vésteinn Vesteinsson, tandis que son frère Thorkel épouse Asgerd et que sa sœur Thordis s'unit à Thorgrim Thorsteinsson. Tous sont voisins et forment une famille très unie, mais un vieux sage du « thing » leur prédit la discorde dans les trois ans à venir. Gisli, Thorkel et leur beau-frère Thorgrim et celui de Gisli, Vésteinn, décident d'un pacte de sang fraternel qui doit les protéger de la malédiction. Étant en désaccord avec Vèsteinn, Thorgrim change toutefois d'avis, le pacte ne tient plus. En surprenant les confidences de son épouse Asgard et celle de Gisli, Aud, Thorkel apprend que son épouse aimait Vésteinn avant de sa marier, tandis qu'Aud avoue à Gisli qu'elle était jadis éprise de Thorgrim. Rien ne va plus, la situation dégénère. On découvre le cadavre de Vésteinn. Gisli enquête et désobéit au code d'honneur en assassinant Thorgrim avec la lance qui a tué Vésteinn. Après l'ensevelissement, Bork, frère du décédé, épouse sa veuve Thordis, la sœur de Gisli. Celle-ci accuse son propre frère de l'assassinat et demande vengeance à son nouveau mari, ainsi que l'exige la loi locale. Dans ses rêves qu'influence un chamane, Gisli est tourmenté par deux femmes, l'une mauvaise (Thordis), l'autre bonne (sa femme Aud). Il s'enfuit avec son épouse et sa fille adoptive au moment où la troupe armée de Bork va attenter à sa vie et, désormais hors-la-loi, il se réfugie sur une île, puis dans une caverne, avant d'être finalement cerné et poussé au suicide après une traque de treize ans par Eyjolf et ses sbires auxquels Bork a confié la chasse à l'homme contre récompense. Ces derniers exigent d'être payés pour l'exécution. Mais effondrée en apprenant le décès de son frère, Thordis se repent et se retourne contre Bork dont elle divorce publiquement, de sorte que ce dernier s'avère incapable de défrayer Eyjolf pour sa sale besogne. Aud se convertit au christianisme et quitte l'Islande... Ce drame du conflit d'honneur d'un malheureux qui doit tuer un de ses beaux-frères pour venger un autre provient d'un segment de la Saga de Gisli le hors-la-loi (Gisla saga Súrssonar), un récit norvégien probablement rédigé en plusieurs versions au XIIIe siècle. Le film assez fidèle qu'en tire Guðmundsson a été tourné dans un garage à Reykjavic, puis à l'ouest de l'île, à Hitardalur, Hergilsey et Bardaströnd. Le cinéaste refuse d'héroïser ses personnages, qu'il ancre solidement dans la vie sociale, l'imaginaire, les croyances et les anciennes traditions de l'île. Son travail récolte sur place d'excellentes critiques qui louent la justesse ethnographique et historique de la mise en scène et l'Islande propose (en vain) le film aux Oscars. Le public plus large est toutefois troublé par la trop grande ressemblance physique entre les divers protagonistes. - DE : Die Gisli Saga, US : Outlaw : The Saga of Gisli, SE : Till sista blodsdroppen. |
1981 | [Mythe / Animation : Grendel Grendel Grendel (Beowulf tue l'ogre Grendel) (AU) d'Alexander Stitt; The Victorian Film Corp. & Animation, 88 min. - av. les voix de Peter Ustinov (Grendel), Ed Rosser (le roi Hrothgar), Ric Stone (Unferth), Keith Mitchelll, Arthur Dignam.] |
1982 | ® (tv+ciné) Guillaume le Conquérant / Wilhelm Cuceritorul / Cucerirea Angliei (FR/RO/BE/CH/IT) de Gilles Grangier et Sergiu Nicolaescu. - av. Sergiu Nicolaescu (Harald III Hardrada, roi des Viking). - Cf. Angleterre. |

Les forgerons au travail dans le village fortifié de Pohjola (« Rauta-aika / L’Âge de fer », 1982).
1982 | (tv) Rauta-aika / Rauta-aika eli kalevalaiseksi sanotun ajan ihmisiä [=L'Age de fer ou Le Peuple du temps des Kalevas] / The Iron Age (FI) télésérie de Kalle Holmberg Reima Kekäläinen, Timo Kapanen/Yleisradio YLE (Helsinki) (YLE TV2 28.2.-4.4.82), 284 min./4 x 70 min. - av. Kalevi Kahra (Väinö [Väinämöinen]), Vesa-Matti Loiri (Ilmar le forgeron), Tom Wentzel (Lemminki), Mikko Niskanen (Tiera), Kristiina Halkola (Pohjolan emäntä), Esko Salminen (Pohjolan isäntä), Uula Laakso (Kätyri), Sara Paavolainen (Aino), Elle Kull (Kyllikki), Pirkko-Liisa Tikka (Kultanainen), Soli Labbart (Lemmingin älti), Matteus Marttila (Seppä, l'assistant d'Ilmar), Vilho Martiskainen (un guerrier d'Ilmar), Jorma Ojaharju (Seppä). Mythe : En abordant le mythe du Kalevala pour la télévision à Helsinki, le scénariste Paavo Haavikko et Kalle Holmberg, metteur en scène de théâtre expérimenté, s'écartent radicalement de sa dimension fantastique et de son éclairage romantico-nationaliste tels que l'ont retenu depuis deux siècles par ex. la femme peintre Akseli Gallen-Kallela, le compositeur Johan Sibelius (Légendes de Lemminkkäinen), le poète Eino Leino ou les patriotes exaltés des années 1930 - voire le film russo-finlandais Sampo de 1959 (cf. supra). Ses héros Väinö, Ilmari et Lemminki sont ici chacun à la recherche d'une femme, font la guerre aux peuples du Nord et réfléchissent à leur rapport à la vie, à l'amour et à la mort. Le fameux « Sampo » dont tout le monde vise à s'emparer est ici non pas un objet magique qui apporte bonheur et bien-être à l'humanité, mais une représentation de la monnaie terrestre, des gains matériels et des passions qu'elle suscite. La série se veut par conséquent aussi un commentaire original sur la cupidité moderne, en plein « boom » économique des années 1980. Ce projet flirtant avec le documentaire et le lyrisme - mais on y regrette des lenteurs récurrentes, des tics esthétisants et des comédiens imberbes - est une des dernières et financièrement la plus importante réalisation de l'histoire de la fiction télévisuelle finlandaise (quatre épisodes pour 12 millions de marks). Elle s'est étirée sur quatre ans - depuis l'automne 1977 - et a compris la construction d'un village fortifié du pays de Pohjola sur les rives du lac de Koitere, des prises de vues entre Hämeenkyrö et le village de Pinsiö, dans les environs de Kouvola, à Hamina, Ilomantsi, sur l'île de Kaunissaari et aux studios Fennada à Kulosaar (Helsinki). La première diffusion sur la chaîne nationale YLE a été suivie d'un débat houleux sur les coûts de production et le contenu philosophico-artistique de la série. Diffusée dans une vingtaine de pays, Rauta-aika est la série dramatique d'Yleisradio la plus vendue à l'étranger. Elle remporte le prix Telvis et le prix Jussi de la meilleure production, et sa troisième partie reçoit le prix Italia Drama en 1983. À l'instar de la franchise « Marvel » des Beowulf américains (cf. 2011), le cinéma finnois sort aussi un Kalevala : The New Era (K - Uusi aika) réalisé par Jari Halonen en 2013 qui mélange le mythe avec de la science-fiction au XXIe siècle. - Épisodes : 1. « Kultanainen » [=La Dame d'or] - 2. « Sampo » - 3. « Lemminki » [=L'Animal de compagnie] - 4. « Pitkä talvi » [=Le Long Hiver]. - DE : Die eiserne Zeit. |
1983 | Thor il conquistatore (Thor le guerrier) (IT) de Anthony Richmond [=Tonino Ricci] Roberto Poggi, Marcello Romeo/Abruzzo Cinematografica, 91 min. - av. Conrad Nichols [=Bruno Minniti] (Thor), Maria Romano (l'esclave Sheeba), Malisa Longo (Ino, la Walkyrie), Raf Baldassare (Gnut), Angelo Ragusa (Kunt, père de Thor), Rosalba Ciofalo (la première vierge guerrière), Elena Wiedermann (la deuxième vierge guerrière), Luigi Mezzanotte (Etna le hibou). Mythe : Une aventure mythico-fantastique dans le genre « Sword & Sorcery » mis au goût du jour par Conan le Barbare et les diverses sagas de Tolkien, quoique sans rapport concret avec la mythologie scandinave. Les parents de Thor sont assassinés par Gnut, rival de son père, et sa horde de barbares. Thor est caché, puis éduqué et formé par le dieu Teisha qui a pris forme humaine, jusqu'au jour où il est prêt à venger les siens, trouver une compagne, la guerrière vierge Ina, et ramener la paix dans le pays avec l'épée magique de son paternel. - Dans la mythologie nordique et le paganisme germanique, Thor est le plus puissant des dieux guerriers et ses exploits se retrouvent principalement dans les Eddas. Fils d'Odin/Wotan et de la déesse Jörd, il est armé du marteau Mjöllnir avec lequel il crée la foudre, protégeant les dieux et les hommes contre les forces du chaos et les géants. Filmé dans les Abruzzes avec un budget limité et une imagination minimaliste. - DE : Thor, der unbesiegbare Barbar, ES : Thor el conquistador, US : Thor the Conqueror. |
1983 | Prima Veras saga om Olav den hellige [=La saga de saint Olaf selon Prima Vera] (NO) de Herodes Falsk et Harald Gunnar Paalgard John M. Jacobsen/1ste klasses film & video A/S-Mayco A/S-Norsk Film A/S (Oslo), 98 min. - av. Jahn Teigen (le roi Olav II Haraldsson / l'étudiant endormi), Herodes Falsk (le père d'Olaf /Tore Hund /le bouffon), Tom Mathisen (Asta Gudbrandsdatter, la mère d'Olaf / Sigvat Skald / Snorre Sturlusson / le conférencier), Oivind Blunck (autre conférencier / l'évêque / le correspondant de guerre), Sajeed Anjum (Tor), Kjersti Døvigen (la reine Astrid, épouse d'Olaf), Claes af Geijerstam (l'évêque suédois), Nina Løkke (Frøydis Megtigsson, fille du roi danois Knut le Grand), Ali Majeed (Odin), Marius Müller (le missionnaire), Steinar Lyse et Per Inge Torkeisen (les bardes païens), Björn Skifs (le roi de Suède), Anita Skorgan (Ingegjerd), Casino Steel (le Viking Barsk). - Une mise en boite burlesque dans le style des Monty Python à propos du roi Olaf II Haraldsson (995-1030), Viking féroce, puis défenseur du christianisme en Norvège, enfin canonisé par le pape en 1031. Le tout est rêvé par un étudiant pendant les cours d'histoire. Aux commandes, le groupe comique norvégien « Prima Vera », constitué du trio Jahn Teigen, Herodes Falsk et Tom Matiesen ; le public rit de bon cœur mais la critique est unanimement furibonde face à tant de bêtise, de manque d'imagination et de vulgarité. N'est pas Terry Jones ou Terry Gilliam qui veut... |

Les esclaves des Vikings après un raid sanglant en Irlande (« Le Vol du corbeau », 1984).
1984 | *** Hrafninn flýgur / Korpen flyger (Le Vol du corbeau / Vikings) (IS/SE) de Hrafn Gunnlaugsson Bo Jonsson, Edda Andrésdóttir, Thuridur Vilhjálmsdóttir/F.I.L.M. hf (Reykjavik)-Viking Film AB (Bromma)-Stiftelsen Svenska Filminstitutet (Stockholm), 109 min. - av. Jakob Thor Einarsson (Gestur), Edda Björgvinsdóttir (la sœur de Gestur), Helgi Skúlason (Thord), Gottskálk D. Sigurdarson (Einar, leur fils), Egill Olafsson (Erik), Egill Olafsson (le frère de Thord), Gunnar Jónson (le serviteur d'Erik), Práinn Karlsson (Olaf), Sveinn M. Eidsson (un garde), Börkur Arnvidarson (un marchand), Gudmundur Bogason (le chef des marchands), Gudni Gudnason (le marchand d'esclaves), Gudrún Pórdardóttir (une esclave), Hólmfridur Björnsdóttir (la femme d'Erik), Anna S. Karlsdóttir, Abba M Jóhannsdóttir, Anna Reynisdóttir, Arnaldur Fridgeirsson, Armann Ingason. La côte irlandaise est saccagée par des Vikings norvégiens ; le petit Gestur est témoin de l'incendie de la maison familiale, du massacre de ses parents, du viol de sa mère et de l'enlèvement de sa sœur. Un agresseur prend pitié du garçon, désobéit à son chef Thord qui a ordonné de le tuer et l'emmène avec lui en Norvège où Gestur grandit avec l'obsession secrète de venger un jour les siens. Vingt ans passent. Thord, son camarade Erik et leur équipage ont fui le pays pour vivre en exil dans l'anarchie islandaise plutôt que de se soumettre à la nouvelle autocratie de Harald Hairfait, le premier roi norvégien (règne de 872 à 930). Thord a emporté la sœur de Gestur comme esclave en Islande, puis a fait d'elle sa femme quand elle est tombée enceinte. Gestur débarque secrètement en Islande pour se venger et sème la panique dans la colonie en tuant plusieurs guerriers vikings sans se faire repérer, puis en les poussant à s'entretuer ; Erik est ainsi victime de son ancien complice. Restée chrétienne, la sœur de Gestur est désormais placée entre l'homme qui l'a certes violée mais qui est aussi le père de son fils bien-aimé Einar. Lorsque Gestur se cache dans l'autel d'Odin et ordonne à Thord de sacrifier son propre fils, sa sœur le trahit. Mais Gestur tait son identité sous la torture, et quand on le livre en pâture aux vautours, sa sœur rongée de culpabilité le délivre et le cache dans le tombeau d'Erik. Semant la panique, Gestur se fait passer pour le fantôme d'Erik et tue Thord, puis enterre ses armes en signe de paix. Sa sœur refuse toutefois de le suivre en Irlande tandis qu'Einar, à présent adolescent, déterre les armes pour venger un jour son propre géniteur... Tout en se différenciant fortement de celle de la majorité des films de Vikings par sa justesse ethnologique, historique et psychologique, la trame - qui reprend situations, réactions et surtout détails ethniques tirés de nombreux récits islandais médiévaux comme L'Histoire de Burnt Njáll, Eyrbyggia Saga ou Sturlunga Saga - s'est aussi inspirée d'œuvres récentes en relation avec un mystérieux vengeur solitaire, comme les films Yojimbo (1961) d'Akira Kurosawa, son remake italien Pour une poignée de dollars (1964) de Sergio Leone ou le roman « noir » Red Harvest (1929) de Dashiell Hammett. Le compositeur danois Hans-Erik Philip a été chargé de la musique qui s'inspire fortement de celle d'Ennio Morricone. Cette excellente bande d'aventures en Fujicolor est tournée en été 1983 dans les paysages imposants d'Islande (Kleiofarvatn, Drangshlíd, Raynisfjara, Vik, Skiphellir, Skógar), puis en studio en Suède (Filmhusets ateljéer Stockholm). Il s'agit du premier récit d'une « triade viking » ou « triade des corbeaux » islandaise écrite et signée par Hrafn Gunnlaugsson, triade constituée ensuite de L'Ombre du corbeau en 1988 et du Viking blanc en 1991 (cf. infra). Ces trois films sont sans conteste la représentation du monde viking la plus appréciée par le public scandinave. Gunnlaugsson reçoit à sa sortie à Stockholm le Prix Guldbagge du meilleur réalisateur de l'année, suivi d'une récompense au Tokyo International Film Festival. Aujourd'hui un classique déclaré « meilleur film islandais de tous les temps » selon un vote de 2016 paru dans le web-journal Kjarninn à Reykjavik. - US : When the Raven Flies, AU : Revenge of the Barbarians, DE-RDA : Odins Raben, DE : Das versunkene Imperium / Die Rache des Wikingers / Hakan, der Barbar / Odins Raben (tv), IT : La vendetta dei barbari. |
1985 | I na kamniakh rastut derevya / Plennik Dragona / Dragens fange (Le Prisonnier des Vikings [=Les Arbres poussent aussi sur les rochers / Le Prisonnier du Dragon]) (SU/NO) de Stanislav Rostotski, Knut Andersen et Ola Solum Erik Borge, Harald Ohrvik/Gorki Filmstudio (Kinostudiya imeni M. Gorkogo, Moskva)-Norsk Film A/S (Oslo)-Sovinfilm (Moskva), 2 parties, SU: 146 min., NO: 116 min. - av. Torgeir Fonnlid (Sigurd le Berserk), Alexandre Timochkine (Kuksja/Kuksha), Petronella Barker (Signy), Mikhaïl Glouzskiy (Fleinskallen), Tor Stokke (Torir), Jon Andresen (Harald), Lise Fjeldstad (Tyura), Viktor Shulgin (Olav Herse), Per Sunderland (Guttorm), Valentina Titova (la mère de Kuksja), Valeri Klassen (Einar), Andrej Rostotski, Sasja Timoskin. Au IXe siècle dans l'ancienne Gardarika (nom que les Scandinaves donnaient à la partie Nord-Ouest de la Rus' de Kiev). Kuksja, un adolescent slave, est capturé par les Vikings norvégiens de Thorir et Einar qui, ayant admiré son courage lors d'un combat contre les redoutés Danois, lui laissent la vie sauve. Thorir adopte le jeune garçon et le ramène en Norvège où ils passent ensemble l'hiver dans une grande ferme. Le chef Olav Herse étant sur son lit de mort, c'est sa femme Tyura et son ami Guttorm qui dirigent le domaine. Kuksja se lie d'amitié avec les enfants d'Olav, Harald et la belle Signy qui est promise à Sigurd le Sauvage, un berserk, guerrier indépendant protégé par les dieux, ce qui le rend invincible. Harald, le frère de la belle, et sa mère Tyura voudraient que Kuksja épouse Signy et ils conspirent pour assassiner Sigurd, mais leurs manœuvres tournent court, car lors d'une altercation, la belle s'empale dans l'épée du guerrier. Sigurd est inconsolable. Thorir décide de renoncer à sa vie de brigand tandis que Kuksja regagne son pays natal. Une coproduction soviético-norvégienne en couleurs, onéreuse et plutôt soignée, destinée à la jeunesse, exaltant les paysages naturels, le chant des saisons, l'amour de la mère-patrie. Bref, sage et un peu ennuyeux, mais un joli succès en URSS avec 19,9 millions de spectateurs. Pour son interprétation du jeune Kuksja, Alexander Timochkine reçoit le « Silver Rock Award » et un diplôme au VIe Festival national du film norvégien. Le sujet provient de la première partie du roman de Yury Vronsky intitulé Aventures extraordinaires de Kuksha de Domovichi (Neobychaynyye priklyucheniya Kukkshi iz Domovichey), paru en 1974. Les deux drakkars utilisés dans le film sont aujourd'hui exposés à Vyborg (Russie). - DE-RDA : Die Liebe des Wikingers, ES : Eirik - Corazón de Vikingo, US : Trees Grow on the Stones Too. |
1986 | [Mythe/Animation : Walhalla (Valhalla) (DK) de Peter Madsen et Jeffrey James Varab, 76 min. - av. les voix de Dick Kaysø (le dieu Thor), Preben Kristensen (le dieu Loki), Lara Bro, Stephen Thorne, Christopher Lee (le dieu Thor, vers. all.). - Cf. infra, le long métrage Valhalla de Fenar Ahmad en 2019.] |
1987 | [Berserker : The Nordic Curse (US) de Jefferson Richard. - av. Ralph Alan Johnson, Shanon Engemann, Mike Riley (Berserker, le Viking). - Film d'horreur: dans les bois de l'Utah, un groupe de jeunes du XXe siècle est menacé, puis terrorisé par un Viking norvégien légendaire qui a traversé les siècles et est devenu fou.] |

Un adolescent du Finnmark venge sa famille anéantie et guidant l’envahisseur vers la mort (« Le Passeur »).
1987 | * Ofelas / Veiviseren (Le Passeur) (NO) de Nils Gaup John M. Jacobsen/Filmkameratene A/S-Mayco A/S-Norsk Film A/S (Oslo)-NorWay Film Development Company, 86 min. - av. Mikkel Gaup (Aigin), Ingvald Guttorm (son père), Nils Utsi (Raste), Henrik H. Buljo (Dorakas), Nils-Aslak Valkeapää (Siida-Isit), Helgi Skúlasson (la prostituée à la cicatrice), Inger Utsi (la sœur de Aigin). Au XIe siècle, dans le Finnmark. Aigin, 16 ans, assiste au meurtre de ses parents et de sa jeune sœur par des hommes vêtus de noir. Il est découvert par les auteurs du crime qui s'avèrent être des Tchudes, des voleurs itinérants originaires de l'Êstonie qui pillent et tuent tous ceux qui se mettent en travers de leur chemin. Quoique blessé d'une flèche au bras, Aigin parvient à s'enfuir vers un camp voisin pour mettre en garde ses amis contre les brigands. Mais l'arrivée d'Aigin crée des conflits car certains l'accusent de mettre leur vie en danger avec ses traces dans la neige. D'autres comprennent qu'il n'avait pas le choix. Ils quittent tous le camp pour rejoindre la côte. Trois hommes restent, ainsi qu'Aigin et Raste. Les Tchudes tuent les trois hommes, mais afin de sauver Raste, Aigin propose de conduire les Tchudes jusqu'au camp sami sur la côte. Il leur fait traverser la montagne avec tous ses dangers et les mène à une falaise d'où ils font une chute mortelle. Une légende de Laponie située et filmée (en saami, une première) sur le plateau du Finnmark norvégien, vers Berlevåg et Kautokeino. Le film - qui est nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère et remporte le Prix Amanda du Norske Filmfestival à Haugesund - fonctionne plus par les gestes et les regards que par les paroles, car le froid intense impose le silence ; la matière provient d'une légende du Trøndelag que Nils Gaup, lui-même saami, a entendue de son grand-père. Un des grands films norvégiens, dont les USA feront un remake impliquant cette fois Vikings et Amérindiens (The Pathfinder de Marcus Nispel, cf. infra 2006). - DE-RDA : Der Pfadfinder, DE-RFA : Die Rache des Fährtensuchers, IT : L'arciere di ghiaccio, ES : El guía del desfiladero, US/GB : The Pathfinder. |
1988 | * I skugga hrafnsins / Korpens skugga / Ravnens skygge (L'Ombre du corbeau) (SU/IS/NO) de Hrafn Gunnlaugsson Christer Abrahamsen, Katinka Faragó, Klas Olofsson, Ingrid Dahlberg/Sandrew Film 88 KB-Filmhuset-Cinema Art Productions AB-F.I.L.M. hf (Reykjavik)-Stiftelsen Svenska Filminstitutet (Stockholm)-Sandrew 88KB-SVT Drama (Sveriges Television AB Kanal 1), 124 min./118 min. - av. Reine Brynolfsson (Trausti), Tinna Gunnlaugsdóttir (Isolde, fille d'Eirik), Egill Olafsson (Hjörleif), Sune Mangs (l'évêque Hördur), Kristbjörg Kjeld (Sigrid Arbigga, sa femme), Flosi Olafsson (Eirik), Klara Iris Vigfúsdóttir (Sol), Helgi Skúlason (Grim), Johann Neumann (Leonardo), Helga Bachmann (Edda), Sigurdur Sigurjónsson (Egill), Sveinn M. Eidsson (Ketill), Flosi Olafsson (Erikur), Noomi Rapace (une fillette), Hrafnkell Karlsson, Nina Norén. En l'an 1077, guidé par un corbeau, Trausti se rend à bord d'un drakkar en Islande depuis la Norvège, où il a étudié la théologie et a été ordonné prêtre. Une baleine échouée, une fortune en viande, a été découverte sur la plage de sa mère, réveillant la convoitise d'Eirik et de ses hommes qui attaquent la ferme familiale défendue par le contremaître Grim et tuent la mère avant de s'enfuir. Trausti, Grim et leurs hommes mettent le feu à la ferme d'Eirik, ce dernier est tué à son tour par Grim tandis que le jeune prêtre jette son arme par terre. Avant de mourir, Eirik annonce cependant que l'évêque d'Islande Hördur le vengera, car il a promis sa fille Isolde à Hjörleif, le fils de l'ecclésiastique. Isolde pense d'abord qu'il est de son devoir de tuer Trausti, même s'il est innocent de la disparition de son géniteur, mais, troublée par le jeune homme, elle n'en a pas la force. Arrivé sur place, l'évêque décide de trancher l'affaire par un duel au cours duquel Trausti bat Hjörleif - mais l'épargne en chrétien. Isolde est déterminée d'épouser Trausti, or au cours de la cérémonie nuptiale, l'évêque fait mettre le feu à la maison du jeune couple et son épouse Sigrid tue accidentellement Isolde. Trausti échappe à l'incendie où tous ses amis et invités périssent ; l'évêque est tué dans sa cathédrale tandis que Trausti décapite Hjörleif réfugié au milieu des sources d'eau chaude. Hrafn Gunnlaugsson écrit et réalise ce deuxième épisode de sa saga médiévale initiée en 1984 avec Le Vol du corbeau (il sera encore suivi de Le Viking blanc en 1991, cf. infra). L'Ombre du corbeau, première production islandaise en CinemaScope, réutilise costumes, casques et accessoires du film précédent et son tournage a lieu de juin à août 1987 sur place (Námaskard, Ofaerufoss, Thingvellir, Jökjlsárlón, Drangshlid), puis en studio en Suède (Filmhusets ateljéer Stockholm). Le budget s'élève à près de 14 millions de couronnes suédoises dont un quart a été financé par le Fonds cinématographique islandais, tandis que le reste du capital a été fourni par les Suédois. Mais l'accueil est moins enthousiaste, la presse relevant à regret que le cinéaste - qui a dû sérieusement réduire son montage initial de presque trois heures - semble moins doué pour filmer l'amour et des sentiments nuancés que la violence crue et la sauvagerie humaine. On y sent l'influence de l'Aguirre (1972) et de Cœur de verre (1976) de Werner Herzog, avec une touche de Tristan et Yseult, le tout noyé dans un trop de rebondissements et une saturation d'effets visuels dépourvus de profondeur ou de réelle nécessité dramaturgique. Néanmoins, l'image de cette Islande naissante sous les Vikings et le déchirement du pays par l'introduction pacifiante du christianisme sonne juste et vaut au film une grande popularité dans tous les pays scandinaves. Gunnlaugsson profite du séjour d'Ingmar Bergman en Islande en 1987 pour réaliser une interview avec lui où ces questions sont disséquées. - DE: Im Schatten des Raben, GB/US/CA: In the Shadow of the Raven, ES: La venganza de los vikingos, La sombra del cuervo. |

Co-fondateur des « Monty Python », Terry Jones malmène la mythologie viking tout en l’exposant.
1989 | * Erik the Viking / Erik Viking (Erik le Viking) (GB/SU/[US]) de Terry Jones John Goldstone, Neville C. Thompson, Terry Glinwood/KB Erik the Viking Productions (London)-Prominent Features/Monty Python Co. (London)-UIP-AB Svensk Filmindustri (SF Studios, Stockholm)-[Orion Pictures, Los Angeles], 107 min./88 min./79 min. (director's cut). - av. Tim Robbins (Erik), Mickey Rooney (son grand-père), Eartha Kitt (la voyante Freya), Terry Jones (Arnulf, roi de Hy-Brasil), Imogen Stubbs (la princesse Aud), John Cleese (Halfdan le Noir, roi de Norvège), Simon Evans (Odin), Matthew Baker (Thor), Tsutomj Sekine (le maître des esclaves), Antony Sher (Loki), Gary Cady (Keitel le forgeron), Charles McKeown (le père de Sven), Tim McInnerny (Sven le Berserk), John Gordon Sinclair (Ivar the Boneless), Richard Ridings (Thorfinn Skullsplitter), Freddie Jones (Harald le missionnaire), Samantha Bond (Helga), Danny Schiller (Snorri le Misérable). Synopsis : Concevant un beau jour que la vie ne consiste pas seulement à violer, tuer et piller, Erik le Viking, après avoir occis accidentellement Helga, une jolie fille dont il était pourtant « un peu amoureux », se met en tête de réformer ses rustres de compagnons à Ravensfjord en tentant d'atteindre Asgard, le royaume des dieux, afin d'y récupérer sa pauvre victime et mettre fin à l'âge sombre de Ragnarök, la version viking de l'Apocalypse. Un âge où les frères se retournent contre leurs frères et se combattent jusqu'à l'anéantissement de l'univers. Le Viking récalcitrant consulte la voyante Freya qui lui révèle que sa tâche n'est pas facile, car le monstre Fenrir le Loup a avalé le soleil et introduit le Grand Hiver. Pour arriver au but, Erik, à présent adepte révisionniste de « peace & love », doit interpeller les dieux avec le cor magique de la Paix dit « le Résonnant », objet qui se trouve à Hy-Brasil [une île mythique à l'ouest de l'Irlande représentée sur de nombreuses cartes marines depuis le XIVe siècle]. Erik doit toutefois affronter des opposants parmi son équipage, ceux qui représentent le juteux lobby du commerce de l'épée (le dieu farceur Loki et le forgeron sournois Keitel, un saboteur). Le drakkar d'Erik et de ses camarades volontaires franchit les « Portes du Monde » après qu'une attaque de l'ignoble marchand d'armes Halfdan le Noir ait été déjouée, puis affronte le dragon des Mers du Nord dont le souffle les propulse enfin à Hy-Brasil, une contrée inondée de soleil et d'accueillants fêtards qui enthousiasme les Vikings. Petit défaut : il y est interdit d'y verser du sang. Mais Halfdan le Noir et Loki sèment la mort, provoquant la colère des dieux qui engloutissent l'île paradisiaque. Aidé par la princesse Aud, Erik y a néanmoins trouvé le cor dont les trois sonneries conduisent les Vikings à Asgard, puis aux portes du Walhalla. Le palais céleste est imposant, mais les dieux, Odin, Thor, Loki, Freyr, etc. ne sont qu'une bande de sales mômes, d'affreux gamins, capricieux et peu fiables, qui estiment ne pas avoir de comptes à rendre aux humains et restent indifférents à leur sort. Enfin, en échappant au Trou de l'Enfer (le bord du monde, là où l'océan bascule en cascade dans le grand vide) grâce au cor magique, Erik ramène ses compagnons à Ravensfjord - où ils pourront désormais vivre en paix sous le soleil, avec le reste de l'humanité... |

Le drakkar d’Erik atteint la fin du monde (g.) et découvre les dieux du Walhalla : des gamins indifférents à tout.
Le Gallois Terry Jones, anarchiste dans l'âme, est un des sept membres de l'équipe des irrésistibles humoristes britanniques Monty Python (dissoute à la fin du tournage), de grands spécialistes du burlesque absurde et de l'humour noir. Jones est aussi l'auteur d'un livre pour enfants intitulé The Saga of Erik the Viking (1983), sujet sans rapport avec le film. Mais, formé à Oxford, c'est également un excellent connaisseur de Chaucer et du Moyen Âge en général (la série documentaire primée Medieval Lives en 2004), ce qui l'incite à rédiger un scénario particulièrement étoffé et que salue notamment l'historien médiéviste John Aberth, impressionné par son « commentaire fort intelligent sur l'univers des hommes du Nord » (A Knight at the Movies, New York-London, 2003, p. 55 ss). C'est en effet la toute première fois que la faune et les thèmes de la mythologie nordique sont réunis à l'écran, quitte à en rire. Dès le début, lors de l'habituel sac d'un village, le film se démarque du cliché des maraudeurs de service : Erik, une nature sensible, ne parvient pas à violer sa victime (« ça fait rustre ») qui, elle, vexée, se demande s'il n'aime pas les femmes ! Or pillages et tueries, reconnaît Erik embarrassé, ne servent qu'à financer l'expédition de pillage suivante et à faire fructifier la National Rifle Association de l'époque. Ailleurs, une fille dont les longues tresses blondes sont clouées à la paroi sert de cible aux Vikings ivres (renvoi au film de 1958), mais leurs haches se plantent partout (y compris dans le dos d'un des leurs) sauf sur les tresses, etc. Même un missionnaire chrétien myope, Harald, s'égare sur le drakkar d'Erik : toléré par les Vikings car il n'a jamais converti personne malgré 16 ans d'efforts, il estime une fois arrivé physiquement au Walhalla, et avec une mauvaise foi patente, qu'il « n'y a rien à voir ». Coréalisateur de Sacré Graal / Monty Python and the Holy Grail en 1975, Terry Jones s'est lancé seul dans l'élaboration de cette farce aux accents humanistes, facétie qui se voudrait à la fois énorme et philosophique et qui, malgré un cofinancement suédois, peine à trouver des interprètes : Tom Hulce (Erik), Jack Lemmon (Halfdan le Noir), Sean Connery, Alec Guinness, Bob Hoskins et Nicolas Cage sont envisagés ou approchés sans succès. Graham Chapman et John Clees, de l'ancienne équipe, le tirent d'embarras, mais il manque globalement à Jones le génie visuel et l'inventivité ironique de son ex-confrère Terry Gilliam (le film-culte Brazil, Les Aventures du baron de Münchausen) pour mener à bien une odyssée qui se voudrait surtout iconoclaste en s'attaquant sous cape au militarisme du gouvernement Thatcher. Afin de concrétiser son entreprise semi-burlesque (coûts : 15 millions de dollars), Jones tourne dès octobre 1988 en Fujicolor en Norvège arctique (à Tromsø sous la neige, dans le village viking de Ravensfjord/Tønsviking), puis à Malte aux Malta Film Studios de Kalkara où l'on reproduit une cascade géante dans un bassin de 11 m. de profondeur, enfin en Angleterre aux studios de Shepperton. Mais cette fois la mayonnaise ne prend pas vraiment : quoique souvent amusante (le chef des esclaves rameurs est un Asiatique qui crie en japonais sous-titré), avec allusions et clins d'œil bien britanniques, l'aventure de cet équipage de nigauds farfelus traîne un peu et la presse est réservée (on parle même de « Monty Piteux » ou « Monty Pataud »). Globalement, le public - pas ou peu au fait de la matière maltraitée - fait la moue : la fin d'une époque. - DE: Erik der Wikinger, IT: Erik il vikingo, ES: Las locas aventuras de Erik el vikingo. |
1989 | (tv-df) The Vikings - September 25, 1066 (US/GB/TR/ES) de Leo Eaton série « Timeline », épis. 1, Leo Eaton, Diane Holmes, Fernando de Castro Lopez, Altug Savasal, Gary Witt, Ekrem Catay/Meadows Foundation (Texas)-PBS-Corporation for Public Broadcasting-Maryland Public Television MPT-Holmes Associates (London)-TRT (Istanbul)-TVE (Madrid) (PBS Public Series), 28 min. - av. Robert Bathurst (Owen of Canarfon), Franchelle Stewart Dorn (Siboletto de Zimbabwe), Inaqui Aierra (Louis de Jaen), Engin Cezzar (Selim Karasi), Stephen Bell (le modérateur tv). - Programme pour la jeunesse : les invasions des Vikings d'Islande en Normandie, puis en Angleterre en 1066 sous Guillaume le Conquérant. Des événements soigneusement reconstitués avec des acteurs anonymes et commentés par deux équipes de reporters de télévision sur place, chez les agresseurs comme chez les agressés. |
1989 | Sigurd Drakedreper [=Sigurd, le tueur de dragon] (NO) de Knut W. Jorfald et Lars Rasmussen Mediagjøglerne A/S (Oslo), 93 min. - av. Kristian Tonby (Sigurd Drakedreper), Per Jansen (Orm Viking), Terje Strømdahl (Jarlen, père de Sigurd), Rulle Smit (Jarlefrua), Britt Elisabeth Haagensli (Edda), Cathrine Bang (la fille corbeau), Per Kristian Indrehus (Rame), Rolf Søder (Torarin Treskjaerer). Mythe : L'apprentissage d'un jeune fils d'un comte viking nommé Sigurd (d'après le légendaire héros Sigurd Favnesbarne) qui perd ses illusions sur l'héroisme des adultes et refuse d'assumer le cycle de vengeances sanglantes et insensées qui décime les siens : il jette son épée dans la mer pour faire la paix. Film pour la jeunesse adapté du roman éponyme de Torill Thorstad Hauger (1982). - US: Sigurd the Dragonkiller, The Littlest Viking. |
1989 | [Animation : (tv) Hägar the Horrible (Hägar du Nord) (US) de Ray Patterson; Hanna-Barbera Prod. (CBS 1.11.89), 23 min. - D'après le comic strip américain Hägar Dünor le Viking (Hägar the Horrible) de Dik & Chris Browne (1973 ss.).] |
1989 | ® (tv-th) Die Nibelungen (DE) de Jürgen Flimm. - av. Hans Kremer (Siegfried von Xanten), Hans-Christian Rudolph (Gunther), Hildegard Schmahl (Brunhild, reine d'Islande). - La tragédie de Friedrich Hebbel. - Sur la Walkyrie Brunhild, cf. supra, Die Nibelungen (1924) de Fritz Lang. |
1989 | ® (vd-mus) Der Ring des Nibelungen. 1. Das Rheingold - 2. Die Walküre - 3. Siegfried - 4. Götterdämmerung (DE) de Nikolaus Lehnhoff. - av. Robert Hale (le dieu Wotan/Odin), Hildegard Behrens (Brunhild, reine d'Islande), René Kollo (Siegfried von Xanten). - Les opéras de Richard Wagner. Sur la Walkyrie Brunhild, cf. supra, Die Nibelungen (1924) de Fritz Lang. |
1989 | Sigurd Drakedreper (NO) de Knut W. Jorfald, Lars Rasmussen et Paul Trevor Vale Odd G. Iversen, Aage Aaberge/Mediagjøglerne AS-Filmeffekt AS-Norsk. Film AS (Oslo), 82 min. - av. Kristian Tonby (Sigurd Drakedreper), Terje Strømdahl (le chef du village, son père), Rulle Smit (sa mère), Per Jansen (Orm Illugson), Brit Elisabeth Haagensli (Edda), Cathrine Bang (Ravnejenta), Christian Breivik (Reim), Anders Eidsvoll (Tord Illugson, ennemi de Sigurd), Per Kristian Indrehus (Are), Pia Rosenberg (Tir), Erlend Haga (Ottar Illluge), Joachim Calmeyer (Torarin Treskjaerer). Sigurd, 12 ans, est le fils d'un jarl (chef de village) norvégien qui vit de raids occasionnels en Irlande, terre de richesses, de joyeuses tueries et d'esclaves potentiels. Il porte le nom d'un héros de légende, Sigurd Fåvnesbane, qui terrassa jadis le dragon Fafnir ; rêveur incorrigible mais aussi excellent chasseur, il souhaite devenir graveur sur bois (une utilisation positive du couteau), tandis que sa famille attend de lui de se montrer à la hauteur du féroce guerrier dont il porte le nom, de devenir un amateur de massacres en série, en particulier face au clan voisin des Illugs qui ont trucidé son frère aîné Thorstein. Un esclave (thrall) irlandais, méprisé par tous (comme il se doit), le sauve de la noyade et il en fait officiellement son ami. Lorsque son père est tué lors d'un raid, Sigurd surprend au village son rival Orm en train de raconter qu'il l'aurait vu mort et exiger le droit de devenir le futur jarl à sa place ; mais en apercevant Sigurd, la collectivité se range autour de lui, le successeur légitime. Après avoir poursuivi Tord Illugson, un voisin ennemi, et s'être battu avec lui dans la forêt, les deux garçons sentent qu'ils ont une chance de mettre fin à l'agressivité endémique qui décime leurs familles et de plutôt valoriser des notions comme vérité, noblesse et honneur. Mais survient un Illug adulte qui blesse l'adolescent et le traque dans les collines. La fille-corbeau trouve Sigurd inconscient, soigne ses plaies et découvre qu'elle est sa sœur illégitime. Hanté dans ses rêves depuis son enfance par le fait qu'il ne parvenait pas à tuer le Grand Dragon, Sigurd réalise alors que le réel dragon de ses cauchemars n'est autre que l'attente que les autres ont de lui et décide de faire la paix et d'échanger prisonniers et otages avec tous les voisins. - Une jolie adaptation du roman pour la jeunesse Sigurd Drakedreperen de Torill Thorstad Hauger (1982), filmée dans les majestueux fjords norvégiens ; un récit un peu lent, mais qui ne cherche ni à moraliser ni à occulter la sauvagerie d'autrefois. En ce sens l'opposé de toute disneyerie. - US (1995): The Littlest Viking. |

« The Sea Dragon » : les aventures d’un Saxon prisonnier des Vikings en Irlande (1990).
1990 | (tv+ciné) The Sea Dragon (GB/IS) d'Agúst Gudmundsson Alan Horrox/Isfilm ehf. (Reykjavik)-Thames Television (ITC 22.11.-13.12.90), 4 x 30 min. / 95 min. - av. Graham McGrath (Jestyn the Englishman), Bernard Latham (Gyrth), Janek Lesniak (Thormod), Baard Ove (Haki), Øystein Wilk (Thraud), Pat Roach (Aslak), Trine Pallesen (Ayrun), Lisa Thorslunde (la mère de Thormod), Eiry Palfrey (soeur Gytha), Holly Aird (Ffion), Lasse Spang Olsen (Herulf), Martin Spang Olsen (Anders), Anna Massey (la Prieure). Au Xe siècle, Jestyn, un jeune orphelin de père celte et de mère saxonne est capturé par des Vikings et vendu comme esclave à Dublin ; son maître, Thormod, le libère pour bons services et Jestyn navigue sur un de ses drakkars jusqu'au Danemark. En revenant en Irlande, il trouve le père de Thormod assassiné. Jestyn et Thormod jurent de le venger, et la recherche des assassins les mène dans la Baltique et jusqu'à Kiev. À Constantinople, Jestyn, toujours à la quête de ses racines et de son identité, découvre un univers byzantin totalement inconnu. Séduit, il reste sur place. - Une adaptation de Blood Feud, roman pour la jeunesse de Rosemary Sutcliff (1976), tournée par un Islandais en pays de Galles et au Danemark. - Episodes : 1. « Raiders from the Sea » - 2. « The Journey Home » - 3. « The Pursuit » - 4. « The Blood Feud ». |
1990 | ® (tv-mus) Der Ring des Nibelungen. 1. Das Rheingold - 2. Die Walküre - 3. Siegfried - 4. Götterdämmerung (US) d'Otto Schenk (th) et Brian Large (tv). - av. Siegfried Jerusalem (Siegfried von Xanten), Hildegard Behrens (Brunhild, reine d'Islande), James Morris (Wotan/Odin), Marianne Heggander (Freya). - Les opéras de Richard Wagner. Sur la Walkyrie Brunhild, cf. supra, Die Nibelungen (1924) de Fritz Lang. |

Le fanatisme religieux imposé par la Norvège déchire la population d’Islande (« Le Viking blanc »).
1991 | * (tv+ciné) Den hvite Viking / Den vite Vikingen / Den hvide Viking / Embla - Hvíti Víkingurinn (Le Viking blanc) (NO/SE/DK/IS) film et télésérie de Hrafn Gunnlaugsson Magne Bleness, Dag Ålveberg/F.I.L.M. hf (Reykjavik)-Filmeffekt A/S (Oslo), 131 min./87 min./tv 1992: 7 x 60 min. - av. Maria Bonnevie (Embla Godbrandursdottir), Gottskalk D. Sigurdarson (Askur Thorgeirsson), Egill Olafsson (le roi Olaf Trygvasson), Tomas Norström (l'évêque Thangbrandur), Helgi Skúlason (Thorgeir, père d'Askur), Jon Tryggvason (Ketill), Briet Hedinsdottir (Halibera), Thorsteinn Hannesson (Godbrandur), Gunnar Jonsson (Gunnar), Flosi Olafsson (Rinolfur), Torgild Moe (Thordur Fatgurs), Maria Sigurdardóttir (l'abbesse Stella), Johannes Brost (Kolbeinn). La Norvège en l'an 999. Askur Thorgeirsson, fils du puissant homme de loi islandais Thorgeir, et Embla Godbrandsdottir, fille d'un des derniers propriétaires terriens de Norvège, se marient selon les rites païens. Mais au lendemain de la nuit de noces, le couple a la mauvaise surprise de voir débarquer des guerriers dirigés par le fanatique roi chrétien Olaf le Borgne (Olaf Trygvasson, 995/1000), déterminé à exterminer le paganisme dans tout son royaume, lui qui entend la voix de Jésus, ce qui lui vaut la jalousie de son évêque Thangbrandur. Embla est faite prisonnière après avoir exécuté à la hache un chrétien qui détruisait une effigie d'Odin. Son époux qui croit fermement en les dieux du Valhallah, est baptisé de force, puis envoyé en Islande pour y détruire toute trace de l'ancienne croyance : il ne pourra récupérer son épouse avant d'avoir christianisé sa patrie. La tâche semble impossible, car les Islandais n'ont que mépris et rires pour les missionnaires débarqués au nom de « Kvitekrist » (le Christ-chèvre). En outre, Gunnar, le demi-frère d'Askur, croit que ce dernier veut usurper son trône et après avoir hésité à le tuer, il le renvoie en Norvège pour ne pas en faire un martyr. Pendant ce temps, Embla devient l'otage du roi, placée de force dans un couvent. Mais un otage qui séduit de plus en plus le monarque ; de retour, le plan d'Askur qui se fait passer pour le Christ afin d'effrayer les religieuses et délivrer son épouse échoue. Olaf renvoie Askur en Islande pour annoncer aux chefs locaux qu'il détient leurs fils en otages. Askur s'entend secrètement avec son père Thorgeir qui décrète que l'Islande sera chrétienne, mais que les païens pourront continuer à adorer leurs dieux en secret. Blessé à mort, l'évêque Thangbrandur prie Odin pour entrer dans le Valhalla. En Norvège, Embla croit son mari mort et elle incendie l'église dans sa tentative de suicide. Olav la sauve des flammes et renonce à l'épouser. Elle aperçoit alors le drakkar d'Askur qui entre dans le fjord. Ce que le film ne dit pas : le roi Olaf (Olafur en islandais) est décédé en l'an mille, soit durant l'action du film. Il a été tué par une coalition de Danois chrétiens et de Suédois païens, de sorte que le paganisme fut un temps réinstauré en Norvège. Le cinéaste islandais Hrafn Gunnlaugsson livre ici le troisième et dernier volet de sa fameuse « triade viking » après Le Vol du corbeau (1984) et L'Ombre du corbeau en 1988, fresques aux antipodes des pittoresques Vikings hollywoodiens et appréciées en Scandinavie pour leur restitution ethno-historique à la fois rude, sale et souvent sanglante des déchirements religieux sur fond de guerres claniques. Le tournage s'est fait en Norvège (île de Hvaler, Hellesylt au fond du Sunnylvsfjord) et en Islande (réserve naturelle de Heidmörk près de Reykjavik). Gunnlaugsson l'a initialement conçu comme une télésérie en 5 épisodes d'une heure qui approfondit la psychologie et évoque le passé des personnages, mais le matériel est remonté en un long métrage à l'insu du cinéaste par le producteur Dag Alveberg ; la banqueroute de la société productrice Filmeffekt retarde et complique son exploitation en salle qui a lieu en novembre 1991 au Festival international du Film à Stockholm. Le « director's cut » de Gunnlagsson (123 min.) sort sous le titre de Embla au Festival international du Film de Reykjavik en octobre 2007. - GB : The White Viking, DE : Die Rache des Wikingers 4 - Der weisse Wikinger (dvd). |
1991-1994 | [animation : The Legend of Prince Valiant / Prinz Eisenherz / La Légende de Prince Vaillant (US/DE/FR/KR) de David J. Corbett ; Hearst Entertainment-I.D.D.H.-FR3-Polyphon Film (The Family Channel 3.9.91-25.6.93), 65 x 22 min. - av. voix de Robby Benson (prince Vaillant), Efrem Zimbalist Jr. (le roi Arthur), Samantha Eggar (la reine Guenièvre). - Un prince viking réfugié à la cour de Camelot en Angleterre (d'après la bande dessinée de Hal Foster), cf. supra, film de 1954 et infra remake de 1997.] |

1994 | Amled, prinsen af Jylland / Prince of Jutland. The True Legend of Hamlet / Royal Deceit / Le Prince de Jutland / Hamlet, der Prinz von Jütland / Amled, die Rache des Königs (DK/GB/FR/NL/DE) de Gabriel Axel Kees Kasander, Kenneth Kort Madsen, Terry Glinwood, Sylvaine Sainderichin, Denis Wigman/Les Films Ariane (Alexandre Mnouchkine, Paris)-Kenneth Madsen Filmproduktion A/S (Koebenhavn)-Woodline Films Ltd. (London)-Canal+(Paris)-Kenneth Madsen Prod.-Film+Roses (Hamburg)-Hamburg Film Fund-Allarts (Amsterdam), 109 min. - av. Christian Bale (Amled [Hamlet]), Gabriel Byrne (le roi Fenge [Polonius]), Helen Mirren (la reine Geruth [Gertrude]), Brian Cox (Aethelwine), Steven Waddington (Ribold), Kate Beckinsale (Ethel, princesse danoise, femme d'Amled), Tony Haygarth (Ragnar), Freddie Johnes (Björn), Tom Wilkinson (Hardvendel), Saskia Wickham (Gunvor), Brian Glover (Caedman), Mark Williams (Aslak), Andy Serkis (Torsten), Philip Rham (Aelfred), Ewen Bremner (Frovin), Richard Dempsey (Sigurd), David Bateson (Hother), Jess Ingerslev (Bjarke), Ian Burns (Bodvar), Asta Esper Hagen Andersen (Tove), Birgit Thøt Jensen (Aegilfu), Oliver Fox (narration). La petite province du Jutland (royaume du Danemark) au VIe (?) siècle. Rusé, Fenge, frère cadet du bon roi Harvendel, monte un complot contre ce dernier et le fait pendre, secondé par une poignée de compagnons qui ont donné leur accord sous la menace. Les deux fils de Harvendel ont vainement tenté de contrecarrer les plans machiavéliques de leur oncle. Le premier est lâchement poignardé, tandis que le second, Amled, est sur le point d'être exécuté à son tour. Mais devant le cadavre de son père, il simule la folie, aboie comme un chien et sauve ainsi sa vie. Fenge séduit la reine Geruth par le mensonge et s'empare du trône. Peu après le régicide, Ribold, le principal complice de l'usurpateur, est mystérieusement assassiné. En secret, Amled tombe le masque face à sa mère qui le supplie de venger son ex-mari. Méfiant, Fenge ne croit plus en la démence de son neveu et le charge de rendre visite au duc Aethelwine de Lindsay dans la lointaine Écosse tout en écrivant à ce dernier qu'Amled est un fou dangereux et un criminel à éliminer. Mais Amled intercepte et modifie la missive à son avantage ; il est accueilli comme un prince et s'éprend d'Ethel, la fille de son hôte. Lorsque le duché est menacé par un voisin belliqueux, Amled triomphe habilement de l'assaillant pourtant supérieur en nombre grâce à sa tactique de guérilla et de trompe-l'œil (en utilisant les cadavres de la veille) et le duc lui offre la main de sa fille. Fort de cette alliance, Amled regagne le Jutland en triomphateur, met sa mère à l'abri, incendie le hall royal où périssent ses soudards ivres, puis venge son père en éliminant Fenge lors d'un combat singulier à l'épée, puis au lancer de poignard dans le cœur du félon. La population acclame son nouveau monarque. En apprenant que l'auteur oscarisé du délicieux Festin de Babette (1987), Gabriel Axel, s'attaque à la légende d'Amled/Amleth, prototype du Hamlet de Shakespeare, récit paru au XIIe siècle sous la plume du moine et historien danois Saxo Grammaticus dans les Chroniques du Royaume de Danemark (Gesta Danorum), les attentes sont grandes. Cela d'autant plus que le cinéaste est entouré de ses plus fidèles collaborateurs pour la photo, la musique et les décors et qu'il s'est déjà frotté aux chroniques de Saxo Grammaticus en 1967 avec Den røde kappe (cf. supra). On tourne en juillet-août 1993 dans la banlieue de Copenhague, sur un terrain militaire et dans le hangar d'une zone industrielle, avec un appui financier européen plutôt maigre dominé par la France et la Grande-Bretagne. Mais la déception est de taille : le cinéaste a choisi de privilégier une approche « nouvelle histoire » à la Jacques Rivette, visuellement sans attraits ni fioritures, le décor nu, les costumes réduits au minimum (pas de bijoux ni d'armes), bref, les choix esthétiques d'Axel sont ceux d'un téléfilm terne, au budget plus que serré, privé de tout lyrisme, de tout affrontement de passions concluant ; seul Christian Bale tire son épingle du jeu. Les dialogues (en anglais, coproduction oblige) sont sentencieux, les batailles molles, avec une trentaine de figurants amateurs qui font maladroitement semblant de croiser le fer et une dizaine de chevaux. Un lourd échec critique et public. La matière sera abordée très différemment par Robert Eggers dans l'ultra-violent The Northman en 2022 (cf. infra). - ES : La verdadera historia de Hamlet, principe de Dinamarca, GB (titre alternatif) : Prince of Denmark. The true legend of Hamlet. |
1995 | The Viking Sagas / The Icelandic Sagas / Vikingasaga (US/IS) de Michael Chapman Paul R. Gurian, Tim Van Rellim, Snorri Pórisson, Mark Franco/Justin Pictures-New Line Cinema-Gurian Productions, Inc., 83 min. - av. Ralf Moeller (Kjartan), Ingibjörg Stefánsdóttir (Gudrun), Sven-Ole Thorsen (Gunnar), Pórir Waagfjörd (Bolli), Hinrik Olafsson (Ketil le Noir), Raimund Harmstorf (Valgard), Magnús Jónsson (Eirik), Magnús Olafsson (Bjorn), David Kristjánsson (lieutenant de Ketil), Rúrik Haraldsson (Magnus), Bryndis Pétursdóttir (Helga), Jóhanna Jónas (Kristin), Han-Martin Stier (Mord), Gunnar Eyjólfsson (Eirik le Blanc), Guodmunder Omar Práinsson (Ulf), Margrét Helga Jóhannsdóttir (la mère de Sighvat), Jon Baldvinsson (Thord le Fort). Kjartan, fils de Valgard le Loup, a appris son métier de fermier en Norvège. Revenu dans sa patrie islandaise, il cherche à contrer la horde de féroces Vikings de Ketil le Noir qui ont tué son père, puis se préparent à voler les terres familiales et enlever sa fiancée Gudrun. Kjartan suit une formation de guerrier auprès de Gunnar, un ancien Viking qui lui transmet « l'Epée fantôme » paternelle, puis l'aide à devenir un adversaire redoutable afin de terrasser Ketil et ses guerriers, qui ont aussi tué la famille de Gudrun . Un scénario d'une redoutable originalité, inspiré, paraît-il, par divers épisodes de Brennu Njáls saga, récit anonyme islandais du XIIIe siècle qui décrit des événements datant des années 960 à 1020. À la mise en scène, on trouve l'Américain Michael Chapman, surtout connu comme prestigieux chef-opérateur de Martin Scorsese (Taxi Driver, Raging Bull), nominé à l'Oscar, et cameraman de Francis Ford Coppola (The Godfather) et Steven Spielberg (Jaws). Chapman filme sa saga assez brutale au sud de l'Islande, à Skiphellir, avec le bodybuilder allemand Ralf Moeller (qu'on reverra brièvement dans l'arène de Gladiator de Ridley Scott) en avatar de Conan le Barbare ; mais on eut préféré un véritable acteur plutôt qu'un abonné aux salles de musculation plus habitué aux haltères qu'à l'épée et qui grogne au lieu de parler, car si les paysages sont remarquablement photographiés, on ne comprend pas assez leur impact sur une population fruste et sa mentalité guerrière. Malgré cris et grimaces, les combats des protagonistes n'impressionnent guère et le film (surtout exploité en VHS) finit par couler sous ses incohérences. - ES: El clan de los Vikingos. |

L’ex-esclave irlandais trouve refuge chez les Algonquins (« Killian’s Chronicle »).
1995 | Killian's Chronicle : The Magic Stone (US) de Pamela Berger Pamela Berger, Mark Donadio, Barbara Hartwell/Lara Classics, Inc. (Boston), 95 min. - av. Christopher Johnson (Killian), Eva Kim (Turtle), Robert Mason Ham (White Eagle), Amelia G. Bingham (Medicine Woman), Jonah Ming Lee (Kitchi), James Moe (Gunnar), Gino Montesinos (Contacook), Karen Phillips (Brigid), Igor Popienko (Helgi), Brad Shelton (Ole), Matt Sheppeck (un Viking), Carlos Villafuerte (Little Fox), Annawon Weeden (Posu), R. Michael Wresinski (Ragnar), John Payne. Vers l'an 900, un drakkar viking fait naufrage dans le Maine, sur les côtes nord-américaines. Killian, un esclave irlandais, s'évade après avoir volé la pierre de soleil (« sólarsteinn ») servant d'aide à la navigation maritime et permettant de localiser la position du soleil par temps couvert, pierre qu'il est le seul à savoir utiliser. Il est adopté par des Amérindiens de la nation Passamaquoddy (Algonquin) qui repoussent les Vikings et l'aident à survivre. Il devient le frère du guerrier Contacook, l'ami du jeune Kitchi et l'amant de la belle Turtle. La tribu lui enseigne que la terre n'oublie pas le mal que lui font les hommes et qu'elle n'appartient à personne, sur quoi Killian se construit une embarcation pour retourner dans sa patrie... Un film débordant de bonnes intentions et ethniquement sans fausses notes (« c'est Danse avec les loups avant Christophe Colomb » écrit le Boston Phoenix), mais néanmoins du travail d'amateurs bricolé avec un budget minimaliste (tournage dans le Massachusetts sous la direction d'une professeure d'histoire médiévale). - ES : La piedra mágica. |
1996 | ® (vd-mus) Der Ring des Nibelungen. 1. Das Rheingold - 2. Die Walküre - 3. Siegfried - 4. Götterdämmerung (DK) de Klaus Hoffmeyer (th) et Thomas Grimm (tv). - av. Stig Anderson (Siegfried von Xanten), Lisbeth Balslev (Brunhild, reine d'Islande), Lars Waage (Wotan/Odin). - La tétralogie de Richard Wagner. Sur la Walkyrie Brunhild, cf. supra, Die Nibelungen (1924) de Fritz Lang. |
1996-1999 | [Animation : Loggerheads / Björn und die wilden Wikinger (GB/EI/DE/CN) de Ralph Christians, Alan Lee, série de 26 x 25 min. - La vie comique dans un village viking.] |
1996/97 | ® Prince Valiant / Prinz Eisenherz (Prince Vaillant) (DE/IR/GB/US) d'Anthony Hickox. - av. Stephen Moyer (Prince Valiant). Edward Fox (le roi Arthur), Udo Kier (Sligon, roi des Vikings), Thomas Kretschmann (Thagnar, son frère), Ron Perlman (Boltar). - Un prince viking réfugié à la cour de Camelot en Angleterre (d'après la bande dessinée de Hal Foster), cf. supra, film de 1954 et animation de 1991-1993. |
1997 | ® Attack of the Vikings (US/FR) de Harley Cokeliss (épisode no. 2 de la série « The New Adventures of Robin Hood », 20.1.97). - av. Matthew Porretta, Anna Galvin. - Des Vikings envahissent Nottingham au XIVe siècle et capturent Robin des Bois et le prince John... Qui dit mieux ? |
1997 | Den sidste Viking / Den sista vikingen (Le Dernier Viking) (DK/SE/EE) de Jesper W. Nielsen Peter Aalbaek Jensen, Ib Tardini, Lars Jönsson/Denmarks Radio (DR)-Trust Film Svenska AB (Stockholm)-Zentropa Entertainments ApS (Koepenhavn)-Stiftelsen Svenska Filminstitutet-Nordisk Film & TV (Oslo)-Triangelfilm AB (Stockholm)-Trustfilm Svenska AB, 88 min. - av. Holger Thaarup (Harald), René Benjamin Hansen (Bjarke), Moa Lagercrantz (Eisa), Marika Lagercrantz (Frej, la femme d'Agne), Björn Fløberg (Thorgrim), Kim Bodnia (Sigbard), Erik Wedersøe (Agne), Per Oscarsson (Skraelling), Ricky Danielsson (le nain Gunga), Bjarne Henriksen (Svarre), Troels Trier (Skjalden), Elo Sjøgren (Hofsnog), Torbjørn Hummel (Hirdmand), Peeter Kard (Høvding). Danemark, an 950. Lorsque le roi Grimnir, un tyran dément, décide de confisquer tous les drakkars de la côte, Agne, un chef de village viking, refuse d'obéir et s'enfuit au Nord avec ses guerriers pour quérir l'aide des factions rebelles. Les troupes royales incendient le village et Harald, son fils de dix ans, est pris en otage avec sa mère Frej, son frère et le solde des habitants qui sont réduits en esclavage et sommés de construire un nouveau navire pour la flotte du roi. Harald et le nain Gunga conspirent pour que le vieux Skraelling, le constructeur naval généralement ivre, termine le navire qui les sauvera tous de l'anéantissement, tandis que Frej se montre sexuellement accommodante envers Thorgrim, le bras droit du roi, afin de sauver ses fils. Aidé de Skraelling, Agne finit par tuer le tyran et libérer les siens. - Une production dano-suédo-estonienne filmée en Eastmancolor en Estonie et en Lettonie. Titre internat. : The Last Viking, DE : Der letzte Wikinger. |
1998 | [Mythe/Animation : (tv) Beowulf (US) de Yuri Kulakov, série « Animated Epics », Christmas Films-HBO-Right Angle, 27 min. - av. voix de Derek Jacobi (narr.), Joseph Fiennes (Beowulf), Timothy West (Hrothgar), John Castle (Hygelac), Anna Calder-Marshall (le reine Wealtheow).] |

1997-1999 | ** The 13th Warrior / Eaters of the Dead (Le 13ième Guerrier) (US) de John McTiernan (et Michael Crichton) Michael Crichton, Ned Dowd, John McTiernan, Lou Arkoff/Touchstone Pictures (Walt Disney Pictures, Burbank), [127 min.], 102 min. - av. Antonio Banderas (Ahmed Ibn Fahdlan), Vladimir Kulich (le roi Buliwyf [=Beowulf]), Diane Venora (la reine Weilew), Omar Sharif (Melchisidek), Dennis Storhøi (Herger le Joyeux), Daniel Southern (Edgtho le Silencieux), Sven Wollter (le roi Rothgar), Maria Bonnevie (Olga), Asbjørn Riis (Halga le Sage), Neil Maffin (Roneth le Muet), Tony Curran (Weath le Musicien), Richard Bremmer (Skeld le Superstitieux), John DeSantis (Ragnar le Dur), Clive Russell (Helfdane le Gros), Mischa Hausserman (Rethel l'Archer), Albie Woodington (Hyglak le Querelleur), Oliver Sveinall (Haltaf le Jeune), Erick Avari (le meneur de caravane), Sven-Ole Thorsen (le successeur du roi), Brian Jensen et Alex Zahara (des Vikings), Richard Ooms (le vieillard borgne), Bjørn Ove Pedersen (Wulfgar), Min-e-Mina (le calife abbasside de Bagdad Al-Muqtadir), Ghoncheh Tazmini (Shaharazhad), Joe Bulatti (son époux), Turid Balke (l'oracle), Suzanne Bertish (Hulda), Susan Willis et Kristen Cloke (la mère de Wendol), Tarik Batal (le page arabe), Chris Angel (le géant roux), Chris Hagell (Angus). En l'an 922, exilé de Bagdad par le calife abbasside pour avoir séduit Shaharazhad, la belle épouse d'un dignitaire, Ahmed Ibn Fahdlan, poète et fin lettré, est envoyé comme ambassadeur auprès du roi des Proto-Bulgares de la Volga. En cours de route, poursuivi par des Tatares, il fait une halte au camp de rudes voyageurs vikings aux ordres de Buliwyf. Présenté (en grec) par son mentor Melchisidek, un ami de son père, l'Arabe entreprend d'étudier leurs étranges coutumes. Un jeune émissaire venu d'une région reculée de Scandinavie demande de l'aide au nom de son père Rothgar, seigneur d'un village fortifié qui serait victime des assauts ravageurs d'une horde de démons. L'oracle consultée pour le voyage annonce que treize guerriers doivent se rendre au domaine de Rothgar, dont obligatoirement un étranger : Ibn Fahdlan accepte avec réticence. Après un long et périlleux périple jusqu'au lieu délabré et sans défense où les treize volontaires découvrent des corps de villageois mutilés et dévorés, puis subissent une attaque nocturne de féroces envahisseurs mi-hommes mi-bêtes. Le poète arabe a fait transformer sa lourde épée nordique en cimeterre et les assaillants battent en retraite, emmenant avec eux morts et blessés. Mais bientôt un gigantesque serpent de feu descend de la colline et se dirige vers les avant-postes : non des fantômes mais des centaines de cavaliers sans visage portant des torches, offensive terrifiante que les Vikings parviennent à repousser malgré de lourdes pertes humaines, ayant découvert que leurs adversaires ne doivent leur apparence démoniaque qu'à la peau et à la tête d'ours qu'ils portent au combat. L'augure du village prédit au valeureux Buliwyf qu'il devra briser la volonté de l'ennemi en tuant son chef. Les sept rescapés du groupe initial pénètrent dans leur repaire à l'intérieur de la montagne où ils découvrent des charniers de crânes humains et un sinistre culte voué au cannibalisme. Ils tuent la grande prêtresse aux yeux laiteux et ses gardes, mais Buliwyf est mordu par un serpent. De retour au village, ils font renforcer les fortifications, l'attaque des mangeurs de morts et coupeurs de têtes vient avec la nuit noire. Mourant, Buliwyf jette ses dernières forces dans la bataille et tue le chef ennemi, puis soulagé rejoint le Walhalla, le paradis des Vikings. La paix enfin revenue, Ibn Fahdlan prend congé de ses trois amis survivants et monte à bord d'un drakkar en partance pour le sud. |

L’Égyptien Omar Sharif et l’Espagnol Antonio Banderas découvrent le monde des Vikings.
Michael Crichton, écrivain surdoué de science-fiction (Jurassic Park), cinéaste-scénariste (Mondwest) et producteur s'est intéressé aux écrits d'Ahmed ibn-al-Abbas ibn Rashid ibn Hammâd ibn Fadlân, un voyageur arabe qui, au Xe siècle, donna dans sa Risala une description fidèle des mœurs et coutumes vikings (varègues) observés sur les rives de la Volga, matière rare qu'il utilise pour son roman Le Royaume de Rothgar (Eaters of the Dead), paru en 1976 ; la trame qu'il en tire s'appuie sur diverses légendes nordiques, mobilisant le Beowulf historique (Buliwyf) et de terrifiantes créatures du Néolithique appelées « Wendol » (alias Grendel) ; le légendaire Hygelac (ou Hugleikr), roi des Geats (Goths suédois), devient Hyglak. Cependant, toute dimension fantastique du poème épique de Beowulf est éliminée. Par ailleurs, Crichton s'amuse à faire côtoyer le paganisme analphabète scandinave avec l'islam (Ibn Fahdlan alias Antonio Banderas ne mange pas de porc et fait ses prières avant le combat), exposer les diverses mentalités, tempéraments, armes et armures, tandis que ses protagonistes communiquent en norvégien (Rothgar), en arabe, en grec (Melchisidek) ou en latin (Herger). La mise en scène a été confiée à John McTiernan, artisan doué d'un cinéma musclé, spectaculaire et haletant avec Sean Connery, Bruce Willis (Die Hard / Piège de Cristal) ou, dans Predator, Arnold Schwarzenegger (qu'il démythifia ensuite avec humour avec The Last Action Hero), films très maîtrisés et aux scénarios pleins de surprises. On songe à tourner en Norvège, mais McTiernan la juge trop modernisée ; seul aux commandes d'un avion biplace, il survole alors des milliers de kilomètres de côtes canadiennes avant de s'arrêter au nord de Vancouver Island, en Colombie-Britannique (à Williamslake, Elk Bay au bord de Campbell River, Pemberton, Squamish, Johnstone Strait, au Elk Falls Provincial Park, puis, pour les grottes souterraines, aux Film Studios de Delta), enfin aux USA. Le tournage - sous le titre de travail de Eaters of the Dead - s'y étire de fin juin à début novembre 1997 pour une sortie prévue en mai 1998. La direction des batailles a été confiée au réalisateur de deuxième équipe E. J. Foerster qui s'est illustré dans le trépidant True Lies de James Cameron (1994) et assistera Martin Scorsese au Maroc pour Kundun. On filme à la lumière naturelle, avec un casting partiellement norvégien pour les gros plans. Puis tout se grippe... Bueno Vista (Disney) organise une projection-test avec un jeune public - qui quitte majoritairement la salle avant la fin. Panique ! Le distributeur juge le film insortable, exige des coupes et le tournage de nouvelles scènes après d'autres projections-test ; Crichton se fâche avec McTiernan qui claque la porte, prend le contrôle du film, rajoute diverses scènes, en élimine d'autres, bref impose son montage ainsi qu'une musique différente. Près de 45 minutes sont amputées ou remplacées, dont la sépulture de Buliwyf-Beowulf, des dialogues avec Omar Sharif, les rôles des femmes vikings - Olga, l'amoureuse d'Ibn Fahdlan, et Hulda - réduits à de la figuration, la fin précipitée avec un ultime affrontement à peine esquissé, etc. Reste un film littéralement castré, handicapé par d'interminables scènes d'action et de carnage nocturne, mais plastiquement souvent superbe. Maître du divertissement haut de gamme, McTiernan signe un ballet visuel en rouge sang, de feu de torches et d'insondable obscurité, voire de cieux orangés qui habitent ce récit fantomatique digne de Lovecraft où les humains semblent confrontés au mal absolu, à une horde de nécrophages velus et cruels, créatures ancestrales dont les hurlements déchirent la nuit (on songe à l'ennemi invisible de son Predator). Véritable « film maudit », The 13th Warrior sort en août 1999 et ne rapporte que deux tiers de son budget de 90 millions $. De surcroît, il se trouve sans surprise une poignée de suprématistes blancs pour s'offusquer de l'horripilante introduction d'un basané musulman, raffiné et érudit, afin de représenter la civilisation face à de frustes nordiques à l'hygiène et aux ablutions particulièrement peu ragoûtantes ! - Pour l'authentique légende de Beowulf, cf. infra le film de Sturla Gunnarsson en 2005. - DE/AT: Der 13. Krieger, IT: Il 13o guerriero, ES: El guerrero no 13. Nota bene: En 1974, alors qu'il a 23 ans et sort tout juste de l'Université de New York, McTiernan réalise pour 10'000 $ un court métrage intitulé The Demon's Daughter, ouvrage que presque personne n'a vu et qui serait un « film d'aventures vikings » pour lequel il aurait fait construire un vrai drakkar (musique: Craig Safan). |
1999 | [Pseudo-mythe: Beowulf (US/GB) de Graham Baker. - av. Christophe Lambert (Beowulf), Rhona Mitra (Kyra), Oliver Cotton (Hrothgar), Götz Otto (Roland), Layla Roberts (la mère de Grendel). - Le cinéma américain découvre Beowulf, pour le meilleur et le pire. La légende du VIIIe siècle est ici transposée dans un futur post-atomique où l'humanité vit dans la peur et l'obscurité tandis que la créature du mal est tapie dans une imprenable forteresse. - Pour le véritable mythe de Beowulf, cf. film de 2005.] |
1999 | Barnet från havet [=L'Enfant de la mer] (SE) de Börje Peratt Börje Peratt/Manus AV-Produktion (Stockholm), 15 min. - av. Jarmo Mäkinen (Stortor, le chef viking), Christine Schiött-Quist (sa fille Jena), Helén Söderqvist Henriksson (son épouse Anno), Johan Törnblad (son fils Jako), Lars Lundgren (Tölv), Valerio Amico (Valli), Ola Bogren (Slagbjörn), Petra Brylander (Aita), Sasja Ströman (Jola), Marcus Zachrisson-Hedström (Rikki). Un village sur les rives de la Mer baltique est attaqué par des Vikings. Une des femmes enlevées cache son enfant sous sa robe. Le retour en Scandinavie est orageux et tandis que ses ravisseurs dorment épuisés, la femme tente de s'échapper avec sa petite fille, mais elle se noie. En revanche, son enfant atteint la rive sur un bouclier de bois et elle est recueillie par un chef viking et son jeune fils. - Pilote d'un projet de long métrage de télévision non réalisé, adapté du roman Trädudars land / Land of Wooden Gods (1940) de Jan Friedegård. Le court métrage (projeté au Festival de Cannes) est tourné en été 1999 dans la baie du village archéologique viking de Foteviken sur la péninsule de Höllviken (Götaland), avec une quarantaine de membres des « groupes vikings » locaux. |
2000 | [Animation : Leif Erickson, Discoverer of North America (Leif Ericson : Le Petit Garçon qui découvrit le Nouveau Monde) (US) de Phil Nibbelink, 85 min. - av. voix de Daniel Tripllett/Florian Knorn (Erickson), Helena Schmeid (Thorgunna), Chip Albers (Eric le Rouge).] |
2001 | Rölli ja metsänhenki (Rollo et l'esprit des forêts) (FI) d'Olli Saarela Ilkka Y. L. Matila, Marko Röhr/MRP Matila Röhr Productions (Helsinki), 92 min. - av. Allu Tuppurainen (Rölli), Maria Järvenhelmi (Milli Menninkäinen), Peter Franzén (Lakeija), Kari Hietalahti (Riitasointu), Jussi Lampi (Iso), Kalle Holmberg (Vaakamestari), Samuli Edelmann, Jorma Tommila, Gyan Dookie, Mika Bruun, Jallu Junnilainen, Veijo Kaikkonen. Mythe : Des trolls chevelus et bagarreurs de la tribu des Rolli arrivent en drakkar au pays des elfes qui prennent la fuite. Sauf Milli qui retourne au village déserté par les siens afin de comprendre et faire la paix avec l'envahisseur. Elle se lie d'amitié avec Rölli et parvient à résoudre le conflit entre elfes et trolls. - Un conte fantastique pour enfants: tourné en juin-juillet 2001 à Paltamo, Hyrynsalmi, Hailuoto et Puolanka. - DE : Rölli und die Elfen, GB : Rollo and the Spirit of the Woods. |
2002 | ® (tv-th) Die Nibelungen (DE) de Dieter Wedel (th) et Volker Weicker (tv). - av. Götz Schubert (Siegfried von Xanten), Judith Rosmair (Brunhild, reine d'Islande), Wolfgang Pregler (Gunther, roi des Burgondes). - La tragédie de Friedrich Hebbel. Sur la Walkyrie Brunhild, cf. supra, Die Nibelungen (1924) de Fritz Lang. |
2003 | ® (ciné+tv) Stara basn : Kiedy slonce bylo bogiem (Une fable des temps anciens / Une vieille fable. Quand le soleil était un dieu) (PL) de Jerzy Hoffman. - av. Daniel Olbrychski (Piast le Charron), Andruej Pieczynski (l'interprète viking), Dariusz Juzyszyn (Jarl Sigvald, chef des Vikings). - Dans ce qui n'est pas encore le royaume de Pologne, un tyran local cherche à anéantir la contestation des Polanes en faisant appel aux Vikings suédois (ou Varègues) dont les drakkars sèment la terreur sur les rives du Goplo. Cf. Pologne, partie VI, chap. 1.1. |
2004 | ® (tv+ciné) Die Nibelungen. 1. Der Fluch des Drachen - 2. Liebe und Verrat / Sword of Xanten / Ring of the Nibelungs / The Curse of the Ring / Dark Kingdom: The Dragon King (L'Anneau sacré) (DE/GB/ZA/IT) d'Uli Edel. - av. Benno Fürmann (Siegfried von Xanten), Kristanna Loken (Brunhild, reine d'Islande), Samuel West (Gunther, roi des Burgondes). - Sur la Walkyrie Brunhild, cf. supra, Die Nibelungen (1924) de Fritz Lang. |
2004 | Berserker - Hell's Warrior (Berserkers - Les Guerriers d'Odin) (ZA) de Paul Matthews Elizabeth & Paul Matthews Prod., 84 min. - Paul Johansson (Barek), Craig Sheffer (Boar), Kari Wuhrer (Anya/la Walkyrie Brunhilda), Patrick Bergin (Thorsson), Nick Boraine (Clifford), David Dukas (Svien), Garth Collins (Mord), Anthony Bishop (Sigurdsson). Légende fantastique : le dieu Odin a enchaîné la belle Walkyrie Brunhilda dans un temple d'Asgard, entourée d'un feu éternel ; seul un être humain au cœur pur peut la sauver. Les deux fils du chef viking Thorssen, Barek et Boar, connaissent la légende depuis leur enfance, et devenus adultes, ils pénètrent dans le cercle de feu. Boar est brûlé, mais Barek libère Brunhilda ; en tentant de guérir Boar, la Walkyrie le transforme par mégarde en guerrier-fauve, un Berserker adorateur d'Odin, cannibale et immortel (?). Pour combattre l'« Armée du Nord », Thorssen s'allie avec les Berserkers guidés par Boar, puis se retourne contre ce dernier. Barek supplie Odin de délivrer son frère, mais le dieu rancunier jette un sort sur les deux frères et la Walkyrie, malédiction qui les force à renaître de siècle en siècle. ... Un récit confus et insensé, filmé dans la réserve naturelle d'Eikenhof en Afrique du Sud. |
2004 | (tv-df) Les Vikings (FR) de Franck Chaudemanche France 3-Sorciers Prod.-Scérén-CNDP, série « Quelle aventure ! » (FR3 22.5.05), 50 min. - av. Dominique Pinon, Marie Brunel, Vincent Winterhalter, Jacques Vincey, Marie Berto, Olivier Rabourdin, Francis Doré, Frédérick Courant. Docu-fiction pour adolescents : Téléporté, un homme du XXIe siècle voyage entre la Norvège et la Normandie du Xe siècle et découvre les us et coutumes d'un peuple composé d'explorateurs et de commerçants. |

Beowulf explique au roi danois Hrothgar comment il entend traquer le monstrueux Grendel (2005).
2005 | ** Beowulf & Grendel / Bjólfskvida (Beowulf, la Légende Viking) (GB/IS/CA) de Sturla Gunnarsson Fridrik Thor Fridriksson, Peter Jones, Andrew Rai Bersins-Douglas E. Hansen/Movision Entertainment-Darclight Films-Endgame Entertainment-The Film Works (CA)-Eurasia Motion Pictures Inc. (Toronto)-Goodweird-Spice Factory (London)-Icelandic Film Corporation/Bjolfskvida (Reykjavik)-Nordic Film & TV Fund-Beowulf Productions Ltd.-Grendel Productions Inc.-Téléfilm Canada-Union Station Media, 104 min. - av. Gerard Butler (Beowulf), Stellan Skarsgård (Hrothgar, roi des Skyldes), Sarah Polley (la sorcière Selma), Ingvar Eggert Sigurdsson (Grendel), Benedikt Clausen (Feral enfant), Tony Curran (Hondscioh), Mark Lewis (Hygelac, roi de Götaland), Ronan Vibert (le barde Thorkel), Hringur Ingvarsson (Grendel jeune), Spencer Wilding (le père de Grendel), Elva Osk Olafsdóttir (la vieille ogresse des mers, mère de Grendel), Gunnar Eyjólfsson (Aeschere, l'ami de Beowulf), Ronan Vibert (Torkal), Steinunn Olina Thorsteinsdóttir (la reine Wealtheow, épouse de Hrothgar), Eddie Marsan (le père Brendan). Mythe : Au VIe siècle au Danemark septentrional. Lié par serment d'allégeance au roi Hrothgar, seigneur des Skyldes (Danois) à Medusaled, Beowulf emmène une troupe de courageux guerriers goths du Götaland (Suède méridionale) au Danemark pour y débarrasser un village d'un monstre sanguinaire, le puissant troll Grendel qui décapite et empale à tout va depuis qu'on lui a tué son géniteur, autre troll dont il a récupéré la tête et qu'il conserve tel une relique dans son antre. Ravagé par le massacre nocturne de la diabolique créature, le chef-lieu du roi Hrothgar est au comble du désespoir et beaucoup de villageois se convertissent au christianisme que prêche le père Brendan, un missionnaire irlandais. Selma, une belle sorcière, explique à Beowulf que Grendel ne va pas l'attaquer car le Suédois ne lui a pas fait de mal. Beowulf découvre la caverne secrète où se réfugie son adversaire, absent. Un de ses guerriers mutile la tête du père de Grendel et le paie de sa vie la nuit suivante. Beowulf piège le troll, mais Grendel s'échappe en sacrifiant un de ses bras ; blessé à mort, il se traîne jusqu'à la mer où une main mystérieuse le récupère. Par le récit de la troublante Selma, Beowulf réalise progressivement que l'agressivité de Grendel s'explique par les injustices commises par le roi des Danois, et il se met un temps à douter de sa mission, hésitant de surcroît entre les charmes de Selma, jadis violée par Grendel et dont il devient à présent le protecteur, et le message d'amour du Christ. Geats et Danois exhibent le bras sectionné de Grendel comme un trophée. La mère de ce dernier, la vieille ogresse des mers, réclame le bras de son fils et massacre quelques guerriers. Beowulf retourne donc à la caverne, y découvre un passage souterrain et le cadavre de Grendel. Il est agressé par l'ogresse qu'il tue d'un coup d'épée, sous les yeux d'un enfant : le fils de Grendel et Selma. Beowulf enterre cérémonieusement Grendel et, avant de retourner en Suède, confie l'enfant trouvé à sa mère en lui recommandant de garder son identité secrète, afin de le protéger de la vindicte des Danois. Le cinéaste canadien multiprimé Sturla Gunnarsson filme son récit assez original dans les paysages désincarnés de son pays d'origine, l'Islande, avec de remarquables costumes de l'ère pré-viking, d'impressionnants panoramas enneigés ou une nature verdoyante battue par le vent, le tout animé par l'acteur irlando-écossais Gerard Butler (qui incarna Attila à la tv en 2001), très à l'aise dans son rôle de légende vivante à la fois brute, sensible et subtile, et le Suédois Stellan Skarsgård (héros en titre du formidable Goya's Ghost de Milos Forman) en monarque alcoolique. Grendel est un géant solitaire et ludique que l'on montre sans jugement, le film abordant avec intelligence critique les thèmes de vengeance, de loyauté et de miséricorde. Pas d'effets numériques, mais quand même des têtes coupées et des bras qui roulent çà et là. Le tournage a lieu de septembre à novembre 2004 à Höfn et Vik (sud-est de l'île). Quant au drakkar utilisé, c'est le « Islendingur », une réplique construite à Njarovik en 2000 pour commémorer l'anniversaire de l'expédition de Leif Eriksson sur les côtes américaines. La presse est favorable, le public apprécie. Présenté aux festivals de Toronto, Calgary, Vancouver, Palm Springs, Göteborg, Amsterdam, Islande et Brighton. |

Un trophée macabre : le bras du géant Grendel. – Gerard Butler, le premier vrai Beowulf de l’écran.
L'épopée nordique de Beowulf, aussi marquante en Occident que celle d'Ulysse dans l'Odyssée ou de Perceval dans la légende arthurienne, devient pour la première fois matière à un film relativement fidèle. Ce récit épique rédigé en langue anglo-saxonne (vieil-anglais) est tiré d'un manuscrit du Xe siècle dont l'auteur est inconnu. Il relate les exploits héroïques du souverain des Goths ou Geats de Scandinavie (Ve-VIe siècles), peuplade établie en Suède méridionale, tout en décrivant les rapports avec les Danois (dynastie des Skyldes) et leurs conflits avec les Francs. Beowulf (le « loup-abeille », soit l'ours en version métaphorique) se distingue au cours de trois combats légendaires : Avec la permission de son propre souverain Hygelac, il se rend d'abord au Danemark pour débarrasser la cour du roi Hrothgar du cauchemardesque mangeur d'hommes nommé Grendel, un descendant de Caïn irrité par le chant de la Création et qui, dans le palais danois de Heorot, tue et dévore un grand nombre de guerriers pendant leur sommeil. Après l'avoir vaincu, Beowulf double la mise lors d'un deuxième combat en décapitant la mère-ogresse (sans nom) de Grendel dans son repaire sous un lac sinistre, puis retourne chez lui pour se mettre au service de son peuple et de son roi. Des décennies plus tard, ayant succédé à Hygelac et régné pendant 50 ans, il meurt à Earnaness lors d'un troisième et ultime exploit, cette fois contre un dragon en fureur, dépossédé d'une coupe d'or par un esclave et qui met le feu à tout ce qu'il aperçoit. Il le tue non sans peine mais meurt des blessures empoisonnées qu'il a reçues. Le trésor du dragon est extrait de sa grotte et enterré dans le tumulus du héros. Ce combat spectaculaire sera illustré par Robert Zemeckis dans son Beowulf de 2007 (cf. infra). Il va sans dire que J. R. R. Tolkien a été marqué en profondeur par ces fondamentaux de la culture anglo-saxonne et germano-scandinave. - ES : Beowulf & Grendel : El retorno de la bestia. |
2005 | (vd) Beauty and the Beast / Blood of the Beast / Blood of the Vikings (Le Sang des Vikings) (ZA/GB) de David Lister Janet Blandford, Stephen Margolis, Mark et Patricia Chesney/Crimson Knight-Peakviewing Transatlantic PLC, 90 min. - av. Jane March (la princesse Freya), Justin Whalin (Eric), William Gregory Lee (Sven), David Dukas (la Bête/Agnar), Greg Melvill-Smith (le roi Thorsson), Candice Hillebrand (Ingrid), Marcel van Heerden (Kogla), Russel Savadier (Olaf), Stephen van Niekerk (Heindall), Lee Ann Shepherd (Alfhild), Ron Smerczak (Ragnar), Aubrey Lovett (Raine), Etienne Oelofse (Gang), Etienne Changuion (Jarl), Antony Jardin (Algar). La princesse Freya, fille guerrière du vieux roi viking Thorsson, est courtisée par Sven, mais elle lui préfère son ami d'enfance Agnar, disparu lors d'une expédition périlleuse sur l'île de Gungnir. Quoique malade, le roi rassemble un nouvel équipage et se rend sur cette île à deux jours de voyage, lieu où sévit une bête hideuse maudite par Odin. Quand surgit le monstre à la peau d'ours, Sven s'enfuit en laissant le roi seul et sans défense. De retour, Sven cherche à monter sur le trône en épousant Freya, mais Eric pense que Thorsson est peut-être encore en vie. Freya et son amie Ingrid retournent sur l'île maudite où ils trouvent le roi blessé. La princesse s'offre en otage, prend la place de son père et découvre que le monstre n'est pas ce qu'on pensait, une amitié naît. Sous la pression populaire, Sven a organisé une nouvelle expédition armée ; il livre le monstre à ses archers et incendie l'île. Mais ni le vieux roi ni la Bête sont morts. Le monstre se démasque : c'est Agnar, qui combat à présent contre Sven pour la main de Freya. La princesse lui sauve la vie en le protégeant de son corps, Sven périt. Le sacrifice de Freya annule la malédiction d'Odin et Agnar retrouve sa forme humaine... Bref, un remake pseudo-viking de « la Belle et la Bête », tourné à peu de frais, avec une douzaine de figurants, en Afrique du Sud (dans la réserve naturelle de Rietvlei Dam Irene à Praetoria) et destiné à un parterre de teenagers. - DE : Die Rache der Bestie (dvd), US : Blood of Beasts. |
2005 | Berserker (US) de Josh Eckberg William Lawrence Hess, Esteban Rael, Adriane Zaudke, Ashley M. Kent Prod., 25 min. - av. Braden Parkes (Ja'rn), Ron Roggé (Halldorr), Christel Smith (Arno'ra), Brian Sheridan (Kolgrimr), Barbara Lettieri (la reine Eola), David Mattey (Thorbjorn), Sasha Wexler (Jo' Run). - Un garçon qui aspire à devenir le capitaine d'un bateau de pêche se transforme en grandissant en Berserker à la fureur sacrée, le plus redoutable guerrier-fauve viking. Un obscur court métrage tourné en Californie (Marin County, Nicasio). |
2005 | [Ruudi (EE/DE/FI) Katrin Laur; Allfilm-Schmidtz Katze Filmkollektiv-MRP Matila Röhr-Eesti Filmi Sihtasutus, 100 min. - av. Paul Oskar Soe (Ruudi), Juta Altmets (Vika), Katariina Lauk, Guido Kangur, Aarne Mägi, Aleksander Eelmaa, Jan Uuspöld, Dan Pöldroos. - Film pour la jeunesse: Ruudi, 6 ans, est un passionné des Vikings qu'il voit surgir en plein XXe siècle et avec lesquels il vit des aventures.] |
2005 | [Animation : SuperMoine (FR) de Julien Bagnol, Sébastien Ho et Florian Landouzy ; Supamonks Production, 3 min. - Un monastère est envahi par une horde de Vikings assoiffés de sang... Un carnage s'annonce, mais heureusement, Supermoine est là, fait le Superman et massacre les envahisseurs jusqu'au dernier !] |
2006 | [Animation : Astérix et les Vikings (FR/DK/BE) de Stefan Fjeldmark et Jesper Møller ; A Film A/S-M6 Studio-Mandarin Sas-2d3D Animations, 75 min. - Une libre adaptation des bandes dessinées Astérix et les Normands (1966) et La Grande Traversée (1975) de René Goscinny et Albert Uderzo. - GB : Asterix and the Vikings.] |
2006 | The Saxon Chronicles - The Saga of King Alfred (US) de Jeshua De Horta Troy Crowfoot, Jeshua De Horta/EveningStar Productions, 120 min. - av. Darin Southam (Alfred le Grand), James Christian Morris (Chad de Mercie), Doug Guibord (Guthrum le Viking), Dan Christensen (Krongst), Sam Neipp (Sigbert d'Essex), Shea Potter (Euen de Sussex), Tony Knight (Leofwine de Northumbrie), Jaci Twiss (Ethelinda), Caleb Ceran (Alfred jeune), Steven Floor (Wynn), Brian Johnson (le roi Ethelwulf), Michelle Southam (Elswith, l'épouse d'Alfred), Jason Brunner (Ethelred, frère d'Alfred), Chad Iverson (un roi Viking), Alan Meyer (Wulfric), Andy Shaffner (Gwynnth), John Thompson (Owynn), Daniel Hight (narration). Seul, battu par les Vikings, abandonné par ses barons, Alfred de Wessex se réfugie dans les marais du Somerset où il s'entoure d'amis solides et retrouve les forces et le courage de reconquérir son trône. - La « véritable histoire d'Alfred le Grand », selon la publicité, tournée en 15 jours avec un mini-budget dans les forêts à Ogden (Utah), aux pieds des montagnes Wasatch. Surprise : le film est nullement ridicule, malgré l'accent américain des interprètes. |
2006 | Pathfinder (Pathfinder - Le Sang du Guerrier) (CA/US) de Marcus Nispel Mike Medavoy, Arnold Messer, Marcus Nispel/Vinland Productions-Phoenix Pictures (Culver City)-20th Century Fox-Dune Entertainment (Los Angeles)-Dark Horse Entertainment (Milwaukie), 107 min./99 min. - av. Karl Urban (Ghost), Jay Tavare (Black Wing), Russell Means (Pathfinder, le chamane), Moon Bloodgood (Star Fire, sa fille), Nathaniel Arcand (Wind in Tree), Clancy Brown (Gunnar), Ralf Moeller (Ulfar), Michelle Trush (une mère indienne), Burkely Duffield (Ghost enfant), Wayne Baker, Jon Kralt, Kevin Loring, Julianna Rose. Seul un garçon viking survit après un raid sanglant contre des Amérindiens. Adopté par la tribu des Wampanoag et devenu un redoutable guerrier sous le nom de Ghost (car il doit chasser seul, n'étant pas admis par tous ses pairs), il sera, quinze ans plus tard, leur sauveur lors de l'affrontement contre un raid vengeur des Vikings qui massacrent sa famille d'adoption. Étant parvenu à précipiter les envahisseurs dans le vide, Ghost peut épouser Star Fire, la fille du chamane Pathfinder. - Les Indiens sont ici tous bons et intelligents, les Vikings - surnommés les « hommes dragons » - brutaux et sanguinaires, et leurs casques ont des cornes. Tant pour la psychologie et l'Histoire. Le reste est un déluge bruyant de violences gore au milieu d'une nature enneigée, avec un héros sans charisme et un scénario qui fait du surplace. Filmé au Canada (British Columbia), à Britannia Beach et à Vancouver. Remake de Ofelas (Le Passeur) de Nils Gaup (1987), cf. supra. - DE : Pathfinder - Fährte des Kriegers, IT : Pathfinder - La leggenda del guerriero vichingo, ES : El guia del desfiladero. |

Avalanche numérique en relief pour le « Beowulf » tapageur de Robert Zemeckis (2007).
2006/07 | Beowulf - Pride Is the Curse (La Légende de Beowulf) (US/GB) de Robert Zemeckis Paramount Pictures-Warner Bros.-DreamWorks-ImageMovers (Novato, Calif.)-Shangri-La Entertainment (Los Angeles), 113 min./109 min. - av. les voix et les silhouettes de Ray Winstone (Beowulf), Anthony Hopkins (le roi Hrothgar), Crispin Glover (Grendel), Sebastian Roché (Wulfgar), Brendan Gleeson (Wiglaf), John Malkovich (Unferth), Robin Wright Penn (la reine Wealthow), Angelina Jolie (la Reine des Ombres, mère de Grendel), Alison Lohman (Ursula), Costas Mandylor (Hondshew), Greg Ellis (Garmund), Sebastian Roché (Wulfgar), Dominic Keating (Cain), Charlotte Salt (Estrith). Mythe : En l'an 507, alors que le vieux roi Hrothgar et son clan de débauchés festoient bruyamment, le monstre Grendel, dérangé, surgit et fait un carnage spectaculaire. Épargné, le roi lance alors un appel à héros pour débarrasser son pays de ce sanguinaire mangeur d'hommes. Unferth, son homme de main préféré, a sauté dans le bassin d'hydromel pour s'y cacher plutôt que de se battre. Arrive le vaillant guerrier Beowulf, dont le charme et la virilité agressive séduit même la belle et jeune reine Wealthow qui s'est refusée à son époux. Jaloux, le roi encourage le héros à se mesurer à Grendel pour, dit-il, alimenter sa légende. Beowulf repousse un nouvel assaut et finit par achever le hideux démon dans sa grotte. Il est acclamé et Hrothgar lui offre sa corne d'or. Mais comme Hrothgar autrefois, le nouveau champion tombe sous le charme de la mère de Grendel, une femme démon avec laquelle le roi a autrefois conçu Grendel. Pour venger la mort de son fils, elle égorge les hommes de Beowulf. Créature manipulatrice, sensuelle et désirable, elle se présente au héros le corps nu et couvert d'or. En échange d'un nouvel enfant, elle lui promet qu'il deviendra roi et que sa légende sera longtemps chantée. À son retour, arrogant et rutilant, Beowulf prétend que la femme démoniaque est anéantie. Mais nullement dupe, Hrothgar lui lègue trône, épouse et fortune, puis se suicide. Les années passent. La corne d'or que Beowulf, à présent vieilli, avait laissé au démon lui a été rapporté, la trêve est rompue, son royaume est attaqué par un dragon doré. Malgré son amour, la reine Wealthow l'encourage à faire un descendant à la jeune Ursula pour procréer un nouveau héros. Il refuse, puis ayant demandé à son épouse de se souvenir de lui comme d'un homme faible et imparfait, il part affronter le monstre et sacrifie sa vie en protégeant sa femme et Ursula. Mais il n'a pas eu le temps de mettre en garde son fidèle compagnon Wiglaf qui lui succède sur le trône et se fait envoûter par la femme démon qui surgit de l'eau nue comme un ver... Après les images de synthèse du Pôle Express (2004), Robert Zemeckis - cinéaste estimable, deux fois oscarisé, auteur de l'épatante série à succès Retour vers le futur entre 1985 et 1990, puis de Who Framed Roger Rabbit ? qui mêle ironiquement acteurs, dessin animé et film noir en 1988 - nous fait le coup de la « performance capture » (OEG), une nouvelle technologie captant avec précision l'expression des yeux des acteurs pour donner plus de vie à leur double numérique : la prouesse transforme de vrais acteurs en personnages de jeux vidéo catatoniques. Du coup, on ne reconnaît pas le prestigieux casting, on ne voit que des Vikings étriper des trolls et des gollums dans une sarabande ultra-violente d'images de synthèse. On peut se demander pourquoi des vedettes de renom ont accepté d'être remplacées par des doubles aux yeux vitreux et aux mouvements de cadavres animés. Le produit a été « capté » dès septembre 2005 dans un studio spécial à Culver City (L.A.) et à Sony Pictures Imageworks où les acteurs interagissaient avec 78 capteurs sur le corps sur un plateau de 8 m sur 10 m truffé de 244 caméras, l'ensemble en 3D. En visite sur le plateau, Steven Spielberg aurait filmé quelques images, pour faire joujou ? Enfin, dans le scénario, les Américains ont introduit le christianisme au Danemark au VIe siècle alors que le pays a été christianisé seulement trois siècles plus tard ; enfin, selon le poème original, Beowulf ne succède pas à Hrothgar sur le trône danois, mais devient roi de Götaland, en Suède septentrionale. À l'arrivée, on a un spectacle hybride, perturbant, parfois décadent et même orgiaque (qui ne s'adresse donc pas aux enfants), mené par un héros bodybuildé plus complexe que d'habitude, avide de pouvoir, de gloire et de reconnaissance. L'ampleur visuelle est certes impressionnante, mais le résultat avec ses vrais-faux acteurs qui perdent toute expressivité, avec ses avatars de jeux vidéo souvent esthétiquement hideux et son agitation permanente sabotent une entreprise que quelques ajouts scénaristiques assez primaires n'arrivent pas à sauver. - Pour la légende de Beowulf, cf. supra le film de Sturla Gunnarsson en 2005. - DE: Die Legende von Beowulf. |
2006/07 | (tv) Grendel (Beowulf et la Colère des dieux) (US) de Nick Lyon Jeffery Beach, Phillip J. Roth/NBC Universal Television-BUFO (Syfy 13.1.07), 82 min. - av. Chris Bruno (Beowulf), Marina Sirtis (la reine Wealhtheow), Michael J. Minor (le prince Unferth), Charles Hittinger (Finn), Alexis Peters/Kendra (Ingrid), Ben Cross (le roi Hrothgar), Atanas Srebrev (le capitaine Wulfgar), Andrey Slabakov (Eclaf), Harry Anichkin (le roi Higlack), Maxim Genchev (Olf), Raicho Vasilev (Sigmund). Mythe : Higlack, roi de Götaland (Gothie), son neveu le prince Finn et son champion, le redoutable Beowulf, partent au Danemark pour venir en aide du roi Hrothgar dont le royaume est menacé par le monstre Grendel, sa capitale est désertée. Mais Hrothgar cache de terribles secrets : son épouse, la reine Wealhtheow, a perdu la raison, terrorisée par le dragon ailé Hag, et, sous le choc, elle a donné naissance à Grendel. Armé d'une arbalète aux flèches explosives, Beowulf traque Grendel qui exige de nouveaux sacrifices d'enfants. Beowulf lui perce le cœur, mais la non moins monstrueuse mère de Grendel, un dragon volant, veut se venger et enlève la princesse Ingrid, puis Finn, l'ami et protégé de Beowulf. Ce dernier parvient néanmoins à décapiter Hag, Finn et Ingrid se marient et la paix dans le royaume revient. - Tourné en décembre 2005 à Sofia (Bulgarie), ce petit téléfilm alignant sans rougir villas romaines, casques à cornes et flèches explosives provoque la colère unanime des critiques et du public. - Pour la légende de Beowulf, cf. supra le film de Sturla Gunnarsson en 2005. |

Le Beowulf noir de Damon Lynch III provoque la rage des suprématistes yankees (2007).
2007 | (vd) Beowulf : Prince of the Geats (US) de Scott Wegener Angela Reasch, Greer Scott/David Garrison Productions (Nobleman Square, Cincinnati). - av. Jayshan Jackson (Beowulf jeune), Damon Lynch III (Beowulf âgé), Paul Eisenman (le roi Hrothgar), Christian Boeving (Grendel), Joe Thomas (Ecglac), Burt McCollom (Aeschere), Eric Feliciano (Thelin), Lisa Baldwin (la reine), Christopher Lee Durban (Birger), Bob Elkins (Hunferth jeune), Bob Elkins (Hunferth âgé), Deborah Smith Ford (Helldam), Elizabeth Kirven (la princesse Freawaru), Brenden Meers (Staffan), Mike Ball (Berca), Eriuc Fekucuabi (Thelin). Mythe : Du travail d'amateurs dévoués, filmé à Cincinnati, dans le golfe du Mexique, en Floride, Virginie, Indiana, Ohio, Colorado, Kentucky et en Norvège par le petit-neveu californien du légendaire acteur allemand Paul Wegener (Der Golem, 1920). Tous les bénéfices sont versés aux « American and Norwegian Cancer Societies ». Beowulf jeune et âgé sont interprétés, allez savoir pourquoi, par deux Afro-Américains et on peut se demander si certains citoyens peu renseignés des USA ne confondent pas la Suède avec le Serengeti. Certes, un Viking du Xe siècle nommé « Blacaman » est décrit comme ayant un « sombre teint », mais cela ne prouve rien, et peut-être quelques esclaves noirs furent-t-ils capturés en Méditerranée, mais de là à en faire un héros de légende... Toujours est-il, ce casting saugrenu suscita de nombreuses réactions racistes et même des menaces de mort dans les milieux néonazis et « néo-odinistes » aux Ètats-Unis qui considèrent le mythe préchrétien comme une propriété exclusivement scandinavo-pangermanique ! - Pour la légende de Beowulf, cf. supra le film de Sturla Gunnarsson en 2005. |
2007 | (tv-df) Götterdämmerung (Le Crépuscule des dieux) (DE/DK/FI) de Wilfried Hauke Christian Berg/dmfilm und tv prduktion GmbH & Co. KG (Melsdorf)-Arte-Danmarks Radio/TV (Copenhague)-YLE Teema (Helsinki) (Arte 24.6.07), 88 min. - av. Jürgen Türkowski (le scalde Einar Ormstunga), Alban Depper (un jeune scalde), Steffen Lübkert (un moine), Katrine Glette (une voyante). Mythe : Un docu-fiction avec reconstitutions plutôt original, narrant la fin d'Odin et des divinités du Valhalla selon la légende de « Ragnarök ». - En 995-997, le scalde guerrier Einar (personnage fictif) suit le roi Sven de Suède dans sa conquête du royaume anglais. Mais ne supportant plus les tueries absurdes entre peuples frères, il dépose les armes et se convertit au christianisme. Forcé de quitter l'Angleterre, il s'embarque sur un bateau pour le Danemark. À Haithabu, comptoir central du nord de l'Europe, il se lie avec frère Martin, un moine envoyé en pénitence par l'évêque de Hambourg. Le Viking lui transmet sa connaissance de la mythologie nordique tandis que le chrétien lui apprend à lire. Einar, le premier, peut ainsi coucher sur parchemin le mythe des anciens Scandinaves et leurs traditions en voie de disparition. Tournage en Islande, en Allemagne du Nord, au Danemark et en Norvège. |
2007 | Severed Ways. The Norse Discovery of America (Vikings) (US) de Tony Stone Tony Stone, Claire Amory/Heathen Films, 107 min. - av. Fiore Tedesco (Volnard), Tony Stone (Orn), David Perry (le moine One), Noelle Bailey (une femme Abenaki), Gaby Hoffmann (l'épouse d'Orn), James Fuentes (un Abenaki), Claire Amory (la sœur de Volnard), Nathan Corbin (le Viking Thrall), Sean Dooley (un moine). Au cours de l'an 1007, une expédition de Vikings dirigée par Thorfinn Karlsefni met les voiles depuis le Groenland pour explorer les terres de l'Ouest, à la recherche de « Vinland », la terre du raisin. Ils trouvent une terre abondante, mais un matin, une horde de Skraelings (Amérindiens) les attaque. Seuls deux Vikings survivent, l'un poursuit sa quête spirituelle en contact avec diverses tribus, l'autre développe des instincts primitifs. - Du travail d'amateurs, sans surprises malgré un sujet en or, filmé dans le Maine (Newfoundland). |
2007 | Armsgård : En vikingasaga (SE) de Andrzej Slowinski. Leif Fransson/Cold Coffee Produktion, 126 min. - av. Daniel Allansson (Björn), Joakim Ahistrand (Olav), Leif Fransson (Torfinn), Hanna Nilsson (Sigrid), Linnéa Gustavsson (Ingrid), Magnus Svensson (Hake), Markus Svensson (Ingvar Allfarsson), Emma Råberg (Gunnborg), Rickard Vallgren (Ulf), Erik Råberg (Amsbjörn), Lars Haygood (Aske), Karl Råberg (Finn), Magnus Enell (Kettil), Mattias Holmberg (Finn), Gabriel Ljungqvist (Torbjörn), Jonas Prinz (Sven), Matilda Storm (Ulrika), Alissa Anderson (Ylva). En l'an 986 dans le district de Tveta, alors que le paganisme est progressivement remplacé par le christianisme. Dans le village d'Amsgård, haut-lieu de Torfinn, le seigneur de la province du Småland dans le sud de la Suède, les récoltes sont catastrophiques et ses habitants se préparent à faire la guerre pour survivre. Au même moment, les ressentiments contre la ferme voisine de Långbacke qui s'est convertie à la nouvelle religion se réveillent... Un long métrage suédois tourné par des amateurs au printemps 2007 à Nässjö (Högland). L'initiative est certes louable, mais l'action - sur deux heures - traîne sérieusement. |
2008 | A Viking Saga : Son of Thor / Rise of the Vikings (DK/US) de Michael Mouyal Michael Mouyal/Supersonic Entertainment, 82 min. - av. Ken Vedsegaard (Oleg adulte), Simon Braager (Oleg enfant), Peter Gantzler (Askold), Erik Holmey (Rurik), Hans Henrik Clemensen (Timothy), Kenneth Carmohn (Svein), Jesper Pedersen (Leif), Kim Sønderholm (Dir), Julie R. Ølgaard (Lena), Neel Rønholt (Dagmar), Alexandre Willuame (Oyvind), Lars Bjarke (Ulf). - Mythe: Oleg/Helgi, un garçonnet de 10 ans, échappe de justesse avec son oncle Rurik aux maraudeurs qui détruisent son village et tuent sa famille. Il grandit auprès de son oncle avec le projet de venger les siens, quand devenu adulte, il se rend compte que le nouveau roi du pays est l'ancien brigand responsable de la mort des siens. Il prépare sa vengeance... Tournage en deux semaines au Danemark, à Helsingør, Sjaelland, Foteviken, Trelleborg, Ribe et Vejle (Jylland) avec un budget minimaliste. Sans surprise. - US/GB (dvd) : Rise of the Viking, DE (dvd): Die Wikinger 2 - Die Söhne Odins. |
2008 | [Outlander (Outlander : Le Dernier Viking) (CZ/FR/DE/US) de Howard McCain et Jim Caviezel. - av. James Caviezel (Kainan), Sophia Myles (Freya, fille de Hrothgar), Jack Husston (Wulfric), John Hurt (Hrothgar, roi de Heorot), Cliff Saunders (Boromir). - Pseudo-mythe futuriste : La franchise américaine des Thor (cf. infra 2011) version « Marvel » est précédée par d'autres produits opérant une fusion entre contexte postapocalyptique rétro-futuriste et Vikings de l'âge du fer. Ici, en l'an 709 en Norvège, une fusée spatiale conduite par Kainan, un guerrier de l'espace qui transporte à bord une monstrueuse créature, le prédateur Moorwen, s'écrase non loin d'un village viking ; la créature s'échappe et anéantit plusieurs villages, etc.] |
2008 | [Animation : The Secret of Kells / Brendan et le Secret de Kells (IR/FR/BE) de Tomm Moore et Nora Tworney. - Un hommage à l'histoire culturelle de l'Irlande, récit alerte, cocasse et émouvant autour d'un enfant moine, d'une petite fée sylvestre, d'une abbaye menacée par d'affreux Vikings et le célèbre Livre de Kells (Grand Évangéliaire de saint Colomban). Au IXe siècle, alors que l'abbé Cellach s'active à la construction d'une enceinte qui protégera l'abbaye fortifiée de Kells des pirates danois, son neveu, le moinillon Brendan, est fasciné par le travail du maître enlumineur Aidan.] |
2009 | (tv) Thor - Hammer of the Gods (Thor et le Marteau des dieux) (BU/US) de Todor Chapkanov Jeffery Beach, Phillip J. Roth/BUFO (Bulgarian United Film Organization, Sofia)-NBC Universal Television (Burbank)-Syfy Channel (NBC 11.4.09), 86 min. - av. Zachery Ty Bryan (Thor), Alexis Peters (Sif), Mac Brandt (Baldur), Daz Crawford (Ulfrich), Nicole Ennemoser (Hel, chef des hommes-loups), Melissa Osborne (Freyja), Velislav Pavlov (Aegir), Raicho Vasilev (Heimdall), John Laskowski (Hodur), George Zlatarev (le vieux sage Vali). Mythe: Thor et ses camarades Baldur et Ulfrich, fils d'Odin, partent à la recherche du Mjölnir, le Marteau sacré des dieux sur une île mystérieuse du Grand Nord où ils affrontent des hommes-loups, le monstrueux loup Fenris et le serpent de Midgard. Muscles, grognements et peaux d'ours... Du travail bâclé, produit par Phillip J. Roth (un sous-sous-Roger Corman) destiné à la chaîne de télévision américaine Syfy (fantastique et s-f), tourné en janvier 2008 à Sofia (Bulgarie) par le réalisateur bulgare « Toshko » Chapkanov. - DE : Thor - Der Hammer Gottes. |

Esclave muet des Vikings, One-Eyed (Mads Mikkelsen) subit le martyr dans « Valhalla Rising » (2009).
2009 | * Valhalla Rising (Le Guerrier silencieux / Le Guerrier des Ténèbres [dvd]) (DK/GB) de Nicolas Winding Refn Henrik Danstrup, Johnny Andersen, Bo Ehrhardt, Karen Smyth/Nimbus Film Production-One Eye Production-Blind Eye Productions-Scanbox Films-Valhalla Rights ApS- BBC Films-La Belle Allée Productions-NWR Film Productions, 93 min./89 min. - av. Mads Mikkelsen (Harald One-Eye), Jamie Sives (Gorm), Gary Lewis (Kare), Ewan Stewart (Eirik), Alexander Morton (Barde), Maarten Stevenson (Are), Andrew Flanagan (Duggal), Douglas Russell (Olaf), Gary McCormack (Hauk), Stewart Porter (Kenneth), Rony Bridges (Magnus), Mathew Zajac (Malkolm), Robert Harrison (Roger), Gordon Brown (Hagen), James Ramsey (Gudmund), Tsering Dorjee (un Amérindien). Vers l'an 1000, en Écosse, des chefs de clans vikings et écossais font combattre leurs prisonniers esclaves dans des joutes à main nues. One-Eyed, un esclave muet et borgne mais réputé invincible, tue son maître Barde et s'évade avec un autre esclave, Are, un jeune garçon. Les deux rejoignent un groupe de Vikings chrétiens qui cherchent à rejoindre la croisade pour Jérusalem, mais le brouillard qui les enveloppe pendant des jours dérive leur bateau vers des horizons mystérieux. À bout de forces et mourant de faim, les hommes veulent sacrifier Are, mais One-Eye les en empêche. Ils débarquent sur une terre inconnue (l'Amérique) et leur chef, qui veut y fonder une nouvelle Jérusalem, en prend possession au nom de Dieu. Mais les chrétiens sont peu à peu décimés par les flèches d'un ennemi invisible, perdent la foi et l'espérance. Dans leur fuite, One-Eye et Are parviennent jusqu'à la côte où ils sont encerclés par une tribu indienne. Le colosse se laisse frapper à mort par les tomahawks des indigènes afin d'épargner l'enfant, qui parvient à s'échapper. Une fresque gore, tantôt sauvage tantôt contemplative, aux images terreuses, brumeuses, parfois floues, tournée pendant 9 semaines en Écosse, au nord de Glasgow puis dans les Highlands, par un jeune cinéaste danois qui, de son propre aveu, n'a aucun intérêt pour les Vikings et filme plutôt un « voyage psychédélique vers l'inconnu », avec une fin ouverte et un minimum de dialogues (env. 120 lignes) ; le titre choisi renvoie aux films new-yorkais d'avant-garde de Kenneth Anger, Scorpio Rising (1963) et Lucifer Rising (1972) - le spectateur est averti! - tandis que l'intrigue s'inspire notamment de La Planète des vampires (1965) de Mario Bava. Un film-trip crépusculaire très admiré par Alejandro Jodorowsky, quasi expérimental, sans véritable scénario, d'une austérité toute nordique, plongeant le spectateur dans une transe anxiogène. Avec un impressionnant Mads Mikkelsen, le corps couvert de tatouages tribaux et qui éviscère à mains nues son geôlier. On peut considérer le résultat comme un « violent poème sur l'hostilité de la nature et la sauvagerie humaine » (Télérama, 2.3.11) ou passer son chemin, agacé par tant de prétention, de complaisance pompeuse et narcissique, d'ennui et d'effets glauques à la mode. Public et critiques sont divisés. Sans surprise, les recettes en salle ne couvrent qu'un cinquième des coûts de production (5,7 millions $). Première à la Mostra de Venise 2009, primé en 2010 à Fantasporto (2010), au Neuchâtel International Film Festival (NIFF) et au Robert Festival 2011. |
2009 | Wickie und die starken Männer (Vic le Viking) (DE) de Michael Bully Herbig Christian Becker/Rat Pack Filmprodution-Constantin Film (München)-herbX Film, 84 min. - av. Jonas Hemmerle (Wickie), Waldemar Kobus (Halvar, son père), Nic Romm (Tjure), Christian Koch (Snorre), Olfa Krätke (le druide Urobe). Film pour enfants d'après le best-seller Vicke Viking du Suédois Runer Jonsson (1963) et la série animée télévisée japonaise de 1974/75 (78 x 22 min.) (cf. supra). Les aventures kitsch et pépères d'un jeune Viking en perruque rousse, 9 ans, fils du chef du village de Flake qui accompagne son papa lors de ses périlleuses expéditions ; il souffre de la peur, mais son imagination fertile et la protection du druide Urobe lui permet de se sortir de tous les dangers. Tourné aux studios Bavaria à Munich-Geiselgasteig, en Bavière et à Malte (Mediterranean Film Studios). Cf. aussi les versions animées de 1974/75, 2013/14 et 2019. |
2009 | (vd) Roads of Asgard (US) de Robert Towne Towne Films (El Paso), 27 min. - av. Sven Tuonela (Hintrik Hallsteinson), Baron von Goghku (Folkvar), Danny Fogie (Runi), Jorge Gomez (Harold), Aido Loechel (cpt. Ducas), Edgar Ulloa (Yilan), Jesus Olivas (le messager), Christian Cox (l'archère), Arturo Serrano (le chevalier), Stephanie Frias (fille d'auberge). En 1089, à la veille de la Première croisade, un Viking exilé par les siens tente de refaire sa vie comme mercenaire au service de la garde impériale varègue de l'empereur à Byzance. Il affronte pour cela les Seldjoukides turcs, puis Bohémond de Tarente qui s'est emparé d'Antioche. Court métrage vidéo tourné à El Paso au Texas. |
2009 | [Vølvens forbandelse [=La Malédiction du loup] (DK) de Mogens Hagedorn ; Cosmo Film, 93 min. - av. Jonas Wandschneider (Valdemar), Clara Maria Bahamondes (Sille), Jakob Cadergren (Jotan), Stine Stengade (Vølven, la sorcière viking), Kim Bodnia (Harald Blåtand), Cyron Melville (le roi Valdemar), Lars B. Pini (Knud), Philippe L. Christiansen (Svend). - Deux enfants, Valdemar et Sille, rencontrent Benedict qui affirme avoir été condamné à la vie éternelle par un chamane nordique en 963, du temps des Vikings. Frère et sœur entament un voyage dans le temps pour délivrer le malheureux. - US : Timetrip : The Curse of the Viking Witch.] |
2010 | [Animation/Fantasy : How To Train Your Dragon / Dragons (US/FR/GB) de Dean DeBlois et Chris Sanders ; Dreamworks Animation, 98 min. - Av. la voix de Gerard Butler (le chef viking Stoick). Un jeune Viking maladroit et malchanceux qui voudrait chasser des dragons se lie d'amitié avec l'un d'eux et découvre un monde inédit. Suites cf. 2014 et 2019, version « live » cf. 2025.] |
2010 | Sweaty Beards [=Barbes en sueur] (SE) de Joakim Jardeby Joachim Jardeby, Christian Sundkvist/Bergatroll Film (Stockholm)-Silverbullet Film-Sweaty Beards Film, 84 min. - av. Tobias Lundqvist (Osvald Swinesmell), Isabella Alveborg (Hildegun Nightsun), Johan Westergren (Sigtrygg), Marika Lagercrantz (Sjöunn la sorcière), Douglas Léon (Jabbar Hamzah), Björn A. Ling (Eyvild), Petter Carlsson (Perset Olale), Anders Dahlberg (Jean Guillou). Comédie pour public très peu exigeant : En l'an 968, Oswald, un Viking froussard, et son frère Sigtrygg, courageux mais très bête, partent pour venger leur père assassiné par Perset Olale. Les Vikings parlent le « Swenglish »... - DE : Die verrückten Wikinger - Die vergessene Wikinger-Legende. |
2010 | Northmen (GB) de Philip Stevens Ben Barczak, James Richards/Urban Apache Films, 20 min. - av. David Clayton (Thorkil), Lewis Gemmill (Leofric), Brendan McCoy (Auden), Dave McKee (Ragnar), James Richards (Garm), Phiip Stevens (Gunnar), Helen Victor (Athelfreda). En 1002, le souverain anglais Ethelred the Unready ordonne le massacre de tous les Scandinaves sur sol britannique, dans l'espoir de mettre un terme aux raids annuels des Danois. En plus d'une terrible famine, la population d'Angleterre doit faire face à une nouvelle invasion viking ordonnée par le roi danois Sweyn Forkbeard, déterminé à venger les bains de sang perpétrés trois ans plus tôt. Mais lorsqu'arrive l'hiver, les Danois reprennent la mer et retournent chez eux, abandonnant par erreur cinq des leurs derrière les lignes ennemies, cachés dans la forêt. Ceux-ci tentent de survivre, s'en prennent à un paysan et à sa femme dans une cabane isolée et périssent l'un après l'autre. - Court métrage nominé au Polar Film Festival en Finlande 2010. |
2011 | [Thor (US) de Kenneth Branagh; Studios Marvel, 130 min. - av. Chris Hemsworth (Thor), Tim Hiddleston (Loki), Anthony Hopkins (Odin), etc. - Pseudo-mythe : La franchise « Thor & Avengers » des éditions new-yorkaises Marvel Comics, d'après les très populaires bandes dessinées de Stan Lee (auteur des superhéros aux superpouvoirs Hulk, Spiderman, Captain America), de Larry Lieber et de Jack Kirby, déplace dès 1962 l'au-delà scandinave d'Asgard (l'équivalent de l'Avalon celte) en « fantasy » sur une planète à l'autre bout de l'univers, plaçant ainsi ses personnages dans le cadre d'un space-opera infantile et bruyant qui se déroule en costume pseudo-viking au XXIe siècle... Dieu venu d'Asgard et exilé sur Terre, Thor, fils du roi Odin, va y rencontrer une jolie astrophysicienne et tente de récolter un « Cube cosmique », source d'énergie illimitée pour arrêter son frère adoptif Loki qui cherche à devenir lui-même le nouveau roi d'Asgard, etc., etc. ... Succès public immédiat (sans surprise : c'est le numéro 1 au box-office américain et canadien avec un revenu mondial de 449 millions $). Parmi les autres épisodes de cette potacherie science-fictionnelle, des suites spacio-farfelues qui pèsent souvent aussi lourd que le marteau de Thor lui-même, le « Viking de l'espace » à la sauce « fantasy » apparaît notamment dans Almighty Thor (US) de Christopher Ray (tv, 2011), Thor : The Dark World (Thor : Le Monde des Ténèbres) d'Alan Taylor (2013), Team Thor de Taika Waititi (2016), Thor : Ragnarok de Taika Waititi (2017), Thor : End of Days (US) de Thomas Shapiro (2020), Thor : Love and Thunder (2022), Thor, God of Thunder (US) de Noah Luke (2022), God of Thunder (US) de Thomas Shapiro Christo (2025), etc.] |
2011 | [Mythe/Animation: Thor : Tales of Asgard (Thor. Légendes d'Asgard) (US/CA) de Sam Liu; Lionsgate-Marvel Animation-MLG Productions, 77 min. - av. les voix de Matthew Wolf (Thor), Rick Gomez (Loki). Chris Britton (Odin).] |
2011 | [Mythe/Animation: Hetjur Valhallar - Thór (Thor et les légendes du Valhalla) (IS/DE/IR) d'Oskar Jónasson, Toby Genkel et Gunnar Karlsson,79 min. - av. Les voix de Justin Gregg (Thor), Nicola Goughlan (Edda), Alan Standford (Odin), Mary Murray (Freyja).] |
2011 | [Animation : The Saga of Biörn (DK) de Frederik Valentin Bjerre-Povlsen, Daniel Dion Christensen, Mads Livdgård Christensen, Jonas Doctor, Jonas Georgakakis, Jesper Aagaard Jensen, Benjamin Jvel Kovsholt, Steffen Lyhne, Perdille Orvin-Nielsen ; The Animation Workshop-Filmkopi (Koebenhavn), 7 min. - av. Phillip Sacramento (narration). - Un vieux Viking rêve d'une mort honorable sur le champ de bataille afin de pouvoir entrer à Valhalla, mais il cherche vainement un conflit pour y périr en héros. Il finit prisonnier dans un austère Paradis chrétien.] |
2011 | Wickie auf grosser Fahrt (Vic le Viking 2 : Le Marteau de Thor) (DE) de Christian Ditter Christian Becker, Antonio Exacustos, Franz Kraus, Matthias Triebel, Martin Moszkowicz, Lena Schömann/Rat Pack Filmprodution-Constantin Film-B.A. Filmproduktion (München), 96 min. - av. Jonas Hämmerle (Wickie), Waldemar Kobus (Halvar, son père), Valeria Eisenbart (Svenja), Nic Romm (Tjura), Christian Koch (Snorre), Olaf Krätke (Urobe), Sanne Schnapp (Yiva). Film pour enfants, d'après les livres de Runer Jonsson (cf. 2009) : Wickie est enlevé par des brigands du Grand Nord avec un chargement d'esclaves eskimos. Tourné aux studios Bavaria à Geiselgasteig, en Bavière, au Danemark et à Malte (Mediterranean Film Studios). - Titre internat. : Wicky and the Treasure of the Gods, ES : Vicky el Vikingo y el martillo de Thor. |
2011 | Odin's Wolves : Prologue (GB) de Philip Stevens Urban Apache Films, 13 min. - av. Mark Burman (Rune Viking), Catherine Clayton (l'esclave), David Clayton (Raven), Brendan McCoy (le chef viking Hauld), William Clayton (l'adolescent), Karen Crow, Lewis Gemmill, Giles Kristian, Brendan McCoy, James Richards, Philip Stevens, Helen Victor. Une poignée de Vikings met le cap sur Constantinople (ou Miklagard) pour y trouver richesses et gloire - mais ne se doute pas du prix humain à payer (court métrage filmé dans le Lincolnshire). |
2011 | (tv-df) Die Christianisierung der Wikinger : Glaubenswechsel aus Kalkül (La Conversion des Vikings : le Drakkar et la Croix) (DE) de Christopher Paul IKON Prod.-ZDF-Arte (Arte 16.4.11), 52 min. - Docu-fiction un peu confus (aller-retours temporels du VIIIe au XIIe siècle) avec reconstitutions et comédiens anonymes. Comment les Vikings, pour des raisons très pragmatiques finirent par abandonner leurs dieux pour le monothéisme chrétien. Le futur souverain de Norvège, Olav Tryggvason, se fait baptiser en 994 pour légitimer son pouvoir qui devient ainsi « de droit divin ». À sa suite, de nombreux marchands vikings affichent leur conversion pour attirer la clientèle chrétienne, et le moine Anschaire de Brême distribue aux nouveaux convertis des chemises. |
2012 | [Tumult (GB) de Johnny Barrington ; Young Films Production-Creative Scotland-Channel 4 TV, 14 min. - av. Jean-Marc Chautems (un guerrier viking blessé), Eileen Dunwoodie (Gladys), Gisli Örn Gardarsson, Ingvar Sigurdsson (chef viking), Ivar Örn Sverrisson (Fair Son). - Des Vikings transportant leur chef mourant après la bataille et qui transmet son autorité à son fils sont surpris par un car de touristes du XXe siècle. Filmé en Islande, présenté au Festival de Sundance et nominé aux BAFTA Awards.] |
2012 | (tv-df) The Last Battle of the Vikings (GB) de Bill McLeod Bill McLeod, Neil McDonald/BBC Two Scotland (BBC2 14.12.12), 57 min. - av. Alan Tall (le barde), Jon Henderson (présentation). - Un docu-fiction avec acteurs anonymes relatant la présence longue et mouvementée des Vikings norvégiens en Écosse, occupation qui prend fin en juillet 1263, lorsque le roi norvégien Haakon IV/Håkon Håkonsson réunit une formidable armada de 200 navires pour contrer les raids écossais du comte William de Ross sur les Hébrides et que sa flotte est partiellement anéantie par la tempête. |
2012 | ® Flukt (Dagmar : L'âme des Vikings) de Roar Uthaug. - Malgré le titre français, aucun rapport avec les Vikings : le récit se passe en 1363. Cf. chapitre suivant. |
2013 | A Viking Saga : The Darkest Day (Drakkar) (GB) de Chris Crow Graham Davidson, Antony Smith, Craig Osborne/Lindisfarne Films, 88 min. - av. Mark Pickering (Hereward), Mark Lewis Jones (Aethelwulf), Elen Rhys (Eara), Joshua Richards (Hadrada, roi suédois d'Ekero), Christopher Goodwin (l'abbé Athelstan), Nathan Sussex (Slean), Sarah Parks (Denegifu), Jason May (Arn), Gary Mavers (Drengr), Paul Jibson (Yngvarr), Michael Jibson (Hamal), Huw Garmon (Ateleic), Nathan Sussex (Slean), Gerald Tyler (le Christ), Richard James, Gareth John Bale (l'apôtre), Ian Dicks, Richard Elfyn. Northumbrie en juin 793. Seul survivant de l'attaque et du sac de son monastère à l'île sainte de Lindisfarne, Hereward, un novice, se voit confier la mission de transporter les Évangiles de Lindisfarne, ouvrage enluminé en latin de grande beauté et aux pouvoirs surnaturels, en lieu sûr à l'abbaye de Iona, en Écosse septentrionale. Hereward et l'abbé Athelstan sont pourchassés par un escadron de tueurs vikings qui veulent à tout prix s'emparer du livre sacré du « Christ Blanc » dont la possession leur permettrait, croient-t-ils, de soumettre définitivement le pays angle. Par chance, Aethelwulf, un vieux mercenaire saxon, prend Hereward sous sa protection et lui-même apprend vite à se servir efficacement d'une épée ; en cours de route, il se heurtent à des chrétiens sectaires et sauvent Eara, une femme picte, de l'esclavage. Cette dernière sauve la vie de Hereward, blessé par une flèche empoisonnée. Une chasse à l'homme filmée dans les paysages sans soleil, quasi monochromes de la Galles du Sud (Neath Port Talbot) avec des reconstituants du Clanranald Trust for Scotland et des Vikings hypermusclés et cornus. Le sujet est original, parce que pour une fois ancré dans l'Histoire (le pillage de Lindisfarne), mais l'ennui l'emporte bien vite malgré quelques séquences de hargne. |
2013 | Hammer of the Gods (GB) de Farren Blackburn Rupert Preston, Huberta Von Liel/Vertigo Films-TV Puls, 103 min./99 min. - av. Charlie Bewley (le prince Steinar), Finlay Robertson (le prince Harold, son frère aîné), Theo Barklem-Biggs (le prince Vali, son demi-frère), Elliot Cowan (le prince Hakan, son frère), James Cosmo (le roi Bagsecg, leur père), Glynis Barber (la reine Astrid, leur mère), Clive Standen (Hagen), Michael Gibson (Grim), Guy Flanagan (Jokul), Ivan Kaye (Ivar le désossé), Alexandra Dowling (Agnes), Francis Magee (Ulrich, le chroniqueur), Salomon Thomson (Wilfred), Michael Lindall (chef saxon), Laura Sibbick (une femme saxonne), Daniel Stephen Price (roi de Hertford). Synopsis : L'Angleterre en 871. Le prince viking Steinar débarque avec cinq cents guerriers de réserve pour contrer une insurrection saxonne qui menace l'occupant danois. Le roi Bagsecg, son père, est agonisant. Steinar retrouve ses frères Harold et Vali (méprisé car à moitié saxon), mais l'aîné Hakan a disparu depuis dix ans, fâché avec son père. Or selon Bagsecg seul ce dernier serait qualifié pour lui succéder et défendre leurs acquis ; Harold, lui, est prêt à se rendre et négocie secrètement avec les Saxons, tandis que Vali se laisse convertir au christianisme. Steinar pénètre en territoire hostile avec une poignée d'hommes pour retrouver Hakan. Après diverses péripéties, il tombe sur un clan anthropophage gouverné par Hakan, devenu un mégalomane féroce et vivant en inceste avec sa propre mère, la reine Astrid. Hakan assassine Vali. Steinar le trucide en combat singulier ainsi que sa mère perverse et ramène la tête du félon au roi, puis, avec la bénédiction paternelle, il élimine aussi Harold pour trahison avant de partir en guerre contre l'armée saxonne. Un ramassis de violences « gore » gratuites, dans la foulée, mais en pire, de Conan le Barbare : tout le monde tue tout le monde. Que les Vikings aient aussi eu une civilisation est le moindre des soucis de la production. Farren Blackburn affirme s'être laissé influencer par l'Apocalypse Now de Coppola, Hakan étant à ses yeux l'équivalent viking de l'affreux colonel Kurtz. Filmage fauché dans le pays de Galles (Brecon Beacons, Snowdonia National Park). - ES : El martillo de los dioses. |
2013 | Víkingar / La Conquête d'Einar Einarsson (FR/IS) de Magali Magistry Jérôme Barthélémy, Daniel Sauvage, Skúli Fr. Malmquist/Caïmans Productions (Paris)-Zik Zak Filmworks (Reykjavic)-Icelandic Film Center (Arte 18.10.13), 14 min. - av. Sveinn Olafur Gunnarsson (Magnus), Damon Younger (Bjarni), Pröstur Leó Gunnarsson (Erik le Hardi), Olafur Eglisson (Snorri), Gudjón B. Pálmarsson (Gisli), Gunnar Már Sjörgvinsson (Thorir), Margrét Bjarnadóttir (Valdis, femme de Magnus). - Islande, an 934. Magnus, un intrépide guerrier Viking, affronte son rival Bjarni le Berserker, le guerrier-fauve qui détient prisonniers sa femme et son fils. Un film qui se veut intimiste qui questionne une masculinité désenchantée. - Court métrage présenté en 2013 aux festivals de Cannes (Rail d'or à la Semaine de la critique) et d'Amiens, aux Césars 2015 et aux festivals de Reykjavik (Edda) et de Vilnius en 2014. |
2013 | Vikingdom (Vikingdom: L'Eclipse du sang) (MY/US) de Yusry bin Abdul Halim Shireen M. Hashim/KRU Studios (Kuala Lumpur) (tv 12.9.13), 114 min. - av. Dominic Purcell (le roi Eirick Bloodletter, fils de Thor), Natassia Linn Malthe (Brynna), Craig Fairbrass (Sven), Conan Stevens (Thor), Jon Foo (Yang, l'esclave chinois), Patrick Murray (le sorcier Alcuin), Tegan Moss (Freya, femme d'Eirick), John Reynolds (Alfred), Tim P. Doughty (Beothric), Bruce Blain (Bernard), Ray Kril (l'évêque), Aida Rakhimora (Brunhilde), Jesse Moss (Frey), Trevor Coppola (Geat). Mythe : Avant l'Éclipse de Sang qui a lieu tous les 800 ans, le dieu du tonnerre Thor doit ouvrir les portes du Valhalla, entraînant des conséquences désastreuses pour l'humanité. Pour cela, il lui faut toutefois rassembler trois reliques : son marteau Mjölinir, le collier de Marie-Madeleine (sic) à Midgard et le cor d'Odin à Helheim. Thor et ses navires vikings récupèrent le collier dans une abbaye de Lindisfarne, mais le roi Eirick, guerrier légendaire, défie le dieu conquérant dans un combat titanesque et, grâce à la ruse d'un druide, il parvient à renvoyer Thor dans son royaume des esprits. - Une production locale des KRU Bros., les trois frères musiciens pop Datuk Norman Abdul Halim, Yusry Abdul Halim et Edry Abdul Halim. Du grand n'importe quoi tourné à Kuala Lumpur en Malaisie en automne 2011 (pendant la saison des pluies !). - DE: Vikingdom - Schlacht um Midgard. |
2013 | [Gåten Ragnarok / Ragnarok - The Viking Apocalypse (Le Secret du Ragnarok) (NO) de Mikkel Braenne Sandemose, 100 min. - av. Pål Sverre Hagen (l'archéologue Sigurd), Nicolai Cleve Broch (Allan), Sofia Helin (Elisabeth), Bjørn Sundquist (Leif), Maria Annette Tanderø Berglyd (Ragnhild), Julian Podolski (Brage), Jens Hultén (le roi viking), Stefan Cronwall et Martin Eklöf (des guerriers vikings). - Au XXIe siècle, l'archéologue Sigurd enquête sur le mythe de Ragnarok, la fin du monde selon la mythologie nordique. Il monte dans le comté de Finnmark, à l'extrême nord de la Norvège, près de la frontière russe, où il découvre des runes, une caverne mystérieuse et des animaux fantastiques, les fantômes du passé se réveillent... Bref : "Jurassic Park meets Loch Ness Monster". Tournage à Oslo (Vikingskiphuset) et au Finnmark.] |
2013/14 | [Animation : (tv) Vic the Viking / Vic le Viking 3D (FR/AU) télésérie d'Éric Cazes; Studio 100 Animation-ASE Studios-Flying Bark Productions-Screen New South Wales (78 x 13 min.), d'après les livres du Suédois Runer Johnson (1963). - Cf. film de 2009.] |

Le roi légendaire Ragnar Lothbrok (Travis Fimmel) envahit la Northumbrie dans la série « Vikings ».
2013-2020 | ** (tv) Vikings (CA/IR) télésérie de Johan Renck, Ciarán Donnelly, Ken Girotti, Kari Skogland, Jeff Woolnough, Kelly Makin, Daniel Grou, David Wellington et Stephen St. Leger Eliza Mellor, Steve Wakefield/Octagon Films-Take 5 Productions-World 2000 Entertainment-Shaw Media-Metro Goldwyn Mayer (History Channel Canada saison 1: 3.3.-28.4.13), 9 x 44 min. / (saison 2: 27.2.-1.5.14), 10 x 44 min. / (saison 3 : 21.5.-18.6.15), 10 x 44 min. / (saison 4: 18.2.16-1.2.17), 20 x 44 min. / (saison 5: 29.11.17-30.1.19), 20 x 44 min. / (saison 6: 4.12.19-30.12.20), 20 x 44 min. - av. Travis Fimmel (Ragnar Lothbrok), Katheryn Winnick (Lagertha, sa femme), Clive Standen (Rollo Lothbrok, son frère), Jessalyn Gilsig (la comtesse Siggy Haraldson), Gustaf Skarsgård (Floki, constructeur de drakkars), George Blagden (Athelstan, moine anglo-saxon), Gabriel Byrne (Haraldson, comte de Kattegat), Alyssa Sutherland (la princesse-prophétesse, puis reine Aslaug, deuxième femme de Ragnar), Donal Logue (le roi Horik de Danemark), Nathan O'Toole (Björn Lothbrok /Côtes-de-Fer, fils de Ragnar et Lagertha), Ruby O'Leary (Gyda Lothbrok, son frère), Jefferson Hall (Torstein), Tadgh Murphy (Arne l'archer), Diarmaid Murtagh (Leif Eriksson), Ivan Kaye (Aella, roi de Northumbrie), Peter Gaynor (Lord Edgar, son conseiller), Maude Hirst (Helga), Will Irvine (frère Cenwulf, du monastère de Lindisfarne), Des Braiden (le père Cuthbert, abbé de Lindisfarne), Jonathon Kemp (Lord Wigea, autre conseiller royal d'Aella), David Murray (le prince Aethelwulf, frère d'Aella), Cathy White (la reine Ealhswith de Northumbrie, épouse d'Aella), Eddie Drew (le dieu Odin, dans les visions de Ragnar), Linus Roache (le roi Egbert de Wessex et roi de Mercie), Moe Dunford (Aethelwulf de Mercie, son fils), Edmund Kente (Swithern, l'évêque de Winchester), Philip O'Sullivan (l'évêque Edmund), Duncan Lacroix (Ealdorman Werferth), Alan Devine (Ealdorman Eadric), Sarah Greene (la princesse Judith, fille d'Aella), Amy Bailey (la princesse Kwenthrith de Mercie), Aaron Monaghan (Burgred de Mercie, son frère), Lothaire Bluteau (Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne), Seán T. O Meallaigh (Prudentius), Owen Roe (le comto Odo), Niall Cusack (l'abbé Lupus), Peter Franzén (le roi Harald Finehair), Declan Conlon (le prince Wigstan de Mercie), Jonathan Rhys Meyers (l'évêque Heahmund), Ferdia Walsh-Peelo / Isaac O'Sullivan / Conor O'Hanlon (Alfred de Wessex, futur Alfred le Grand), Darren Cahill (Aethelred de Wessex, son père), Greg Orvis (Siegfried von Xanthen), Dianne Doan (Yidu), Owen Roe (le comte Odo), Jasper Pääkkönen (Halfdan Lothbrok le Noir, fils de Ragnar), Morgane Polanski (princesse Ghisla, l'épouse de Rollo), John Kavanaugh (le pape Léon IV), Edvin Endre (Erlendur), Alex Høgh Andersen (Ivar Lothbrok, fils de Ragnar). Écrite par l'Anglais Michael Hirst, cette méga-télésérie de 69 épisodes (soit 50 heures étalées sur cinq saisons) conte les exploits du chef viking Ragnar Lothbrok/Lodbrök (« Ragnar aux Braies Velues »), roi semi-légendaire de Suède et de Danemark qui régna à une époque indéterminée entre 750 et 850 et fut longtemps le fléau des Anglais et des Francs carolingiens (Ernest Borgnine l'interprète dans The Vikings / Les Vikings de Richard Fleischer en 1958, cf. supra). Réputé pour ses scénarios à sujets historiques (Elizabeth et Elizabeth : L'âge d'or avec Kate Blanchet en 1998 et 2007, les séries Les Tudors en 2007 et Camelot en 2011), Hirst se base sur les seuls écrits existants, rédigés plusieurs siècles après les invasions danoises, tels que Ragnars saga Lodbrókar et Ragnarssona páttr (XIIIe s.) ou le Gesta Danorum de Saxo Grammaticus (XIIe s.). Grand soldat, Ragnar finit par être capturé par le roi anglais Aella et jeté dans une fosse remplie de serpents (de loups, dans le film de Fleischer). La tradition voudrait qu'il ait déclamé avant de mourir un long poème scaldique, les Krákumál, qui se conclut par « Je vais mourir en riant ». Hirst fignole un voyage à mi-chemin entre la mythologie et l'Histoire fantasmée. Il ne cache rien de la férocité de ses guerriers nordiques (qui tuent « sans méchanceté »), tout en restant rigoureux sur ce qu'on sait des coutumes de l'époque (les Scandinaves pratiquaient une forme de démocratie, les femmes tenaient un rôle majeur dans la société) et en s'écartant des caricatures de Vikings avinés portant des casques à pointes (une pure invention). Le résultat en fait une des séries cathodiques les plus réussies de ces dernières années. Synopsis : Attiré par les terres opulentes à l'ouest du Danemark, Ragnar initie clandestinement les premiers raids vikings sur les côtes anglaises avec son équipage et sa famille, parmi lesquels son frère et rival, le colosse Rollo, et sa première épouse, la farouche Lagertha ; son ami Floki lui a construit un nouveau drakkar, capable de naviguer dans des régions inconnues. Il brave ainsi les discours de son suzerain, le comte Haraldson, despote égocentrique et brutal qui privilégie la piraterie de routine dans la Baltique et en Russie, comme il en a été décidé au Thing, l'assemblée locale des paysans, commerçants et guerriers à Kattegat (lieu fictif). La première expédition de Ragnar vise l'abbaye de l'île northumbrienne de Lindisfarne, fondée en 635 par Aidan, un moine irlandais de Iona, et devenu la base de la christianisation du nord de l'Angleterre. Lors du raid du 8 juin 793 (2e épisode, « Wrath of the Northmen »), ses guerriers tuent une partie des moines et emmènent d'autres comme esclaves ; parmi ceux-ci le jeune Athelstan, que Ragnar prend sous sa protection, très surpris qu'un livre (sacré) ait plus de valeur à ses yeux qu'un crucifix en or, et qui deviendra le précepteur de ses enfants. (La participation de Ragnar au sac de Lindisfarne n'est historiquement pas avérée.) De retour à Kattegat, le téméraire doit rendre des comptes à Haraldson, qui confisque la majorité du butin, puis autorise un second raid. Renseigné par Athelstan, Ragnar retourne en Northumbrie où une délégation du roi Aella accueille ces faux marchands avec bienveillance ; ils sont massacrés par les Vikings (3e épisode, « Dispossessed ») qui pillent le village de Hexham puis écrasent la troupe de Lord Wigea, envoyée par Aella (4e épisode, « Trail »). A Kattegat, Ragnar est la victime d'intrigues, tue Haraldson en combat singulier et devient lui-même comte. Au printemps, il arme trois nouveaux drakkars pour la Northumbrie et remonte le fleuve de la Tyne. Aella fait jeter son conseiller, Lord Wigea, dans une fosse aux serpents et se prépare à la bataille contre Ragnar (6e épisode, « Burial of the Dead »). Les Vikings assiègent le château du prince Aethelwulf, frère d'Aella, et le capturent. Aella accepte de payer une rançon pour le départ des envahisseurs, puis attaque les Vikings par traîtrise. Ragnar lui transmet le cadavre d'Aethelwulf avant de regagner le Danemark (7e épisode, « A King's Ransom »). |

Toute la deuxième saison de cette télésérie narre la confrontation de Ragnar et du roi Egbert/Ecgberht de Wessex (couronné en 802, décédé en 839), qu'il bat devant Winchester avant de s'emparer des trésors de l'abbaye (2e et 3e épisodes, « Invasion » et « Treachery »). Aella arrive à la rescousse dans le Wessex, et Egbert lui propose un mariage entre son fils aîné, Ethelwolf, et la fille d'Aella, Judith (7e épisode, « Blood Eagle »). Inspiré par les anciennes tactiques romaines que lui a révélées Athelstan, Egbert remporte une victoire décisive sur Ragnar (9e épisode, « The Choice »). Dans la troisième saison, Ragnar et son clan reviennent dans le Wessex pour s'y établir en colons et alliés d'Egbert contre Burgred de Mercie, le souverain du plus puissant royaume de l'île (1e et 2e épisodes, « Mercenary » et « Warrior's Fate »). A la fin de la saison 3, les Vikings se déplacent chez les Francs en remontant la Seine avec 120 drakkars et 5000 guerriers. Dans la saison 4, le frère de Ragnar, Rollo, fonde le royaume de Normandie, tandis que les autres Vikings continuent à sévir entre la Mercie et le Wessex où Alfred - le futur Alfred le Grand -, d'abord enfant, puis jeune prince anglo-saxon, se profile comme un adversaire de taille (à partir du 2e épisode, « Kill the Queen »). Rouen et Nantes sont dévastés. En 845, Ragnar assiège en vain Paris ; il est grièvement blessé en combattant Rollo, converti au christianisme, défenseur de la cité et assisté des troupes de Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne. De retour en Angleterre, déconfit, lâché de toutes parts après cette défaite, Ragnar est capturé par les Saxons d'Egbert et livré en cage au roi Aella ; celui-ci le fait torturer, puis jeter dans un puit grouillant de serpents venimeux (« All His Angels », épisode 15). Alors que l'épouse de Ragnar, la prophétesse Aslaug, est tuée par Lagertha (qui à son tour se fait empaler en offrande aux dieux), les cinq fils du grand Viking organisent une offensive générale pour venger leur père. Traqué, Aella subit le terrible supplice de l'aigle (« The Great Army » et « Revenge », épisodes 17-18). La saison suivante oriente son récit vers la Méditerranée, que Björn Côtes-de-Fer et les autres fils de Ragnar envisagent d'explorer - et exploiter. Compte tenu de l'historiographie vacillante sinon lacunaire à disposition, le scénario s'autorise quelques écarts dans la mythologie germano-scandinave ; ainsi, Ragnar s'unit en secondes noces à la princesse Aslaug, fille de la Valkyrie Brunhilde et de Siegfried/Sigurd von Xanthen, le tueur de dragon des Nibelungen. Hirst contrebalance ces enjolivures en forme de clins d'œil par des annotations culturelles d'une belle objectivité et des considérations inhabituelles : Lagertha, l'épouse de Ragnar, est une valeureuse guerrière blessée par son infidélité et qui devient lesbienne. Ragnar s'interroge sur Odin, dieu de la Guerre et du Savoir, et sur la nature déroutante du Christ. L'esclave saxon Athelstan, moine chrétien en terre païenne, apprend à respecter la civilisation scandinave et familiarise son maître et protecteur avec les valeurs occidentales tout en étant lui-même fasciné par les prophéties qu'annoncent et la sagesse que véhiculent certains grands-prêtres danois - refléxions qu'illustre d'ailleurs une télésérie parallèle diffusée en 2015, Vikings : Athelstan's Journal de Lucas Taylor (cf. infra). Portée par l'Australien Travis Fimmel en Ragnar, brute à fleur de peau (barbe, tresse unique, crâne rasé et tatoué), la production est une commande de la branche canadienne History Channel. Elle est mise sur pied à partir de juillet 2012 avec un budget confortable (40 millions de $ pour la première saison) ; le tournage a lieu principalement en Irlande, aux studios de Ballyhenry à Ashford, puis à Luggala (Wicklow Mountains), au Canada (Searchmont et Prince, Ontario), puis enjolivé par quelques paysages en Norvège. L'accueil public initial est enthousiaste (6 millions de spectateurs aux USA) et la critique vante à raison une facture très soignée et une réalisation toujours adroite. Hélas, après sept ans, la série finit par être victime de son succès : au fil des saisons et des allers-retours martiaux fatalement répétitifs entre la Scandinavie, l'Islande, les îles britanniques et la Francie, l'ensemble perd peu à peu de son épaisseur, de son atmosphère et de son dépouillement initial pour ressembler de plus en plus à un soap sanglant. ➤ En revanche, les séquelles de cet invraisemblable succès cathodique ne sont pas négligeables. Elles provoquent une déferlante voire une épidémie quasi absurde de soi-disant « films de Vikings », souvent à mini-budgets et tablant presque uniquement sur la sauvagerie des protagonistes, sans souci aucun de vraisemblance historique ou autre : une quinzaine d'histrions musclés, hurlants, belliqueux et armés jusqu'aux dents, placés dans un paysage « sauvage » (Pays de Galles, Écosse, Bulgarie, Canada, Afrique du Sud ou Malaisie !), suffisent à produire à bon marché des bandes exploitables à la télévision ou directement en vidéo/dvd. La parenté de cette « vikingomanie » trendy avec les récits de Tolkien ou la série « fantasy » de Game of Thrones est bien sûr intentionnelle. Vexés voire irrités devant tant d'insultante nonchalance, plusieurs producteurs nordiques, en Suède, en Norvège, au Danemark ou en Islande, certes moins dotés financièrement, tentent pour la première fois de répondre à cette caricature de leurs ancêtres avec quelques films ethniquement plus justes (certains parlés en vieux-norrois), mais dont l'exploitation reste en général très locale. - ES : Vikingos. |
2014 | (vd) Viking : The Berserkers (Vikings - L'Âme des guerriers) (GB) d'Anthony Smith Graham Davidson, Antony Smith/Lindisfarne SPV1, 93 min. - av. Sol Heras (Wade), Simon Armstrong (Aelle), Jason May (Koll); Kezia Burrows (Volva), Amber Jean Rowan (Aidan), Douglas Russell (Skagi), Nick Cornwall (Grim), Anthony Baines (Solveig), Jason May (Koll), Nathan Sussex (Hrok), Harry Feltham (Greeg), Lily Stanton (Leah), Freddie Hutchins (Ingwald). En Angleterre en 835, un groupe de cinq jeunes Saxons est capturé par un redoutable clan de guerriers-fauves vikings drogués et outrageusement peinturlurés, surnommés « berserkers ». Les jeunes gens sont utilisés comme proies dans un rituel effroyable de chasse à l'homme en l'honneur d'Odin... Un « survival » pour public adolescent, nourris d'effets gores et évidemment dépourvu de la moindre assise historique : c'est Mad Max dans le cadre de Hunger Games. - DE : Vikings - Die Berserker. |
2014 | (vd) Viking Quest (Le Clan des Vikings) (CA/BU/US) de Todor Chapkanov Odyssey Media-Shaw Media, 88 min. - av. Harry Lister Smith (Erick), Jenny Boyd (Tasya), Oliver Walker (Wolven), Anya Taylor-Joy (Mani), Nate Fallows (Hild), Valentin Ganev (le druide), Veselin Mezekliev (Greylock), Ben Cross (le roi Orn), Kamen Kostov (le roi Sigvat), Musa Isufi (le roi Chronos). Mythe : Vingt ans après avoir été kidnappé et élevé par les Vikings, le fils de forgeron Erick décide de se battre à leurs côtés et prouver qu'il est un vrai guerrier en partant avec un clan rival pour récupérer une princesse enlevée par le grand Serpent de Midgard, créature qu'ils pensaient n'exister que dans les légendes. La tâche est d'autant plus périlleuse qu'ils risquent de causer Ragnarök, c'est-à-dire la fin du monde... Un navet hyperfauché filmé à Sofia (Bulgarie), à fuir. |
2014 | (tv-df) Gods & Goddesses : Odin and the Valkyrie (US) de Joshua Gohlke Joshua Gohlke Prod. (Atlanta). - av. Daniel Diaz (Odin), Chelsea Howard (la Valkyrie). - Court-métrage docu-fictionnel sur les mythes nordiques. |
2014 | [Animation/Fantasy : How to Train Your Dragon 2 (Dragons 2) (US/IN) de Dean de Blois ; Dreamworks Animation, 102 min. - Av. la voix de Gerard Butler (le chef viking Stoick) et Cate Blanchett (Valka). Un jeune Viking maladroit et malchanceux qui voudrait chasser des dragons se lie d'amitié avec l'un d'eux et découvre un monde inédit. Suites cf. 2014 et 2019, version « live » cf. 2025.] |
2014 | (tv-df) Die Frauen der Wikinger - 1. Sigruns Flucht nach Island - 2. Jovas Erbe und der Untergang Halhabus (Femme de Viking - 1. La Fuite de Sigrun - 2. L'Héritage de Jova) (DE) de Kai Christiansen, Judith Voelker, Yoav Parish Reinhardt Beetz, Arild Halvorsen/Gebrüder Beets Filmproduktion-NDR-Fabelaktiv-Arte-GDF (Arte 13.9.14), 2 x 52 min. - av. Esther Schweins (Sigrun), Luca Maric (Ulf, son époux), Valter Skarsgård (leur fils Thorulf), Torsten Münchow (Stenar), Leonie Benesch (Jova), Annette Lober (Tyra), Jakob Benkhofer (Björn), Fritz Roth (Ottar), Reiner Schöne (Ragnar, père de Jova). Docu-fiction relatant le destin de deux héroïnes fictives : en l'an 872, Sigrun, mère de famille, quitte Ulf, son mari violent qui l'a prise de force lors d'un raid meurtrier dans son clan d'origine (il a tué son père et son frère), pour voguer avec son fils Thorulf jusqu'en Islande, alors terre vierge à conquérir. - En 1064, grâce à un heritage, la jeune Jova, esclave d'Ottar, un marchand de Haithabu (important comptoir commercial au sud du Danemark), voyage déguisée en homme jusqu'en Russie sur les traces de son père Ragnar. |
2014 | * Northmen : A Viking Saga (Northmen - Les Derniers Vikings) (CH/DE/ZA) de Claudio Fäh Ralph S. Dietrich Karin G. Dietrich, Marco Del Bianco, Daniel Hoeltschi, Frank Kaminski, Bertha Spieker, Ulrich Stiehm, Giselhe Venzke, Rolf Wappenschmitt/Ascot Elite Entertainment Group-Elite Filmproduktion (Zürich)-Jumping Horse Film GmbH (Hannover)-Two Oceans Production Ltd. (Capetown), 97 min. - av. Tom Hopper (Asbjörn), Rayan Kwanten (le moine Connall), Ken Duken (Thorald), Charlie/Charlotte Murphy (la princesse Inghean), Danny Keogh (Dunchaid, le roi d'Alba), Ed Skrein (Hjorr), Anatole Taubman (Bovarr), James Norton (Björn), Leo Gregory (Jorund), Ed Skrein (Hjorr), Darrell D'Silva (Gunnar), Mark Strepan (Grim), Richard Lothian (Haldor), Johann Hegg (Valli), Nicolas Rasenti (Gostun), Joe Vaz (Murdill). En 870, bannis de Norvège par le roi Harald Ier à la Belle Chevelure et surpris par la tempête, Asbjörn et ses Vikings proscrits font naufrage sur les côtes écossaises, non loin de l'île de Lindisfarne dont ils comptaient piller le riche prieuré afin de payer leur retour en grâce ; ils ne sont que sept à avoir survécu. Étant derrière les lignes ennemies, leur seule chance est d'atteindre le Danelag, territoire danois au sud de la Northumbrie anglaise, mais il leur faut pour cela traverser une région inconnue ; au cours d'une escarmouche, ils capturent Lady Inghean, la fille du roi Dunchaid d'Alba en route pour un mariage forcé, et espèrent ainsi pouvoir l'échanger contre leurs vies. Erreur : ils sont bientôt poursuivis par les redoutables mercenaires à cheval du roi dits « les Loups des Carpathes », mais ceux-ci ne semblent pas vouloir épargner la jeune princesse qu'Asbjörn a prise sous sa protection. Les Vikings rencontrent Connall, un ermite chrétien charitable mais qui prêche martialement par l'épée et se dit prêt à guider les naufragés. Les chasseurs se transforment en gibier au fur et à mesure des pièges mortels qui leur sont tendus mais ils déciment leurs adversaires un par un avant de trouver une embarcation qui les ramènera en Norvège. - Une lutte âpre pour la survie. Certes, tous les clichés sont au rendez-vous, mais en tant que film d'aventures sans autre ambition ni grandes surprises, l'ensemble tient la route et offre même quelques tableaux spectaculaires. Tourné avec des centaines de figurants en septembre-octobre 2013 à Cape Town, en Afrique du Sud (Springfontein, Cango Caves vers Oudtshoorn) et en Allemagne par un Suisse exilé à Los Angeles. Sortie au Festival du film de Zurich 2014. - IT : I Vichinghi, ES : Northmen : Los vikingos. |

Uhtred déchiré entre deux cultures, l’anglo-saxonne et la danoise dans « The Last Kingdom ».
2015-2022 | ** (tv) The Last Kingdom - England Is Born [=Le Dernier Royaume] (GB/US) télésérie d'Edward Bazalgette, Nick Murphy, Anthony Byrne, Ben Chanan, Peter Hoar, Paul Wilmshurst, Jon East, Andy Hay, Jamie Donoughue, Richard Senior, Andy De Emmony, Erik Leijonborg, Jan Matthys, David Moore, Sarah O'Gorman, Anthony Philipson et Alexander Dreymon Dominic Barlow, Gareth Neame, Nigel Marchant, Stephen Butchard, Chrissy Skinns/Carnival Film & Television Ltd.-Netflix-BBC Two-BBC America (BBC America 10.10.-28.11.15 / BBC2 22.10.-10.12.15 / BBC2 16.3.-4.5.17 /Netflix 19.11.18 / Netflix 26.4.20 / Netflix 9.3.22), 46 x 58 min. (5 saisons) - av. Alexander Dreymon / Tom Taylor (Uhtred de Bebbanburg / Uhtred jeune), David Dawson (Alfred le Grand), Harry McEntire (Aethelwold), Emily Cox / Jocelyn Macnab (Brida adulte et jeune), Thomas W. Gabrielsson (le roi viking Guthrum), Jason Flemyng (le roi Edmond d'Est-Anglie), Alec Newman (le roi Aethelred de Wessex, frère d'Alfred le Grand), Eliza Butterworth (Aelswith/Edwige, princesse de Mercie, épouse du roi Alfred), Rune Ternte (Ubba), Ian Hart (Beocca), Nicholas Rowe (le moine John Asser, futur évêque de Sherborne), Amy Wren (Mildrith, épouse chrétienne d'Uhtred), Ole Christoffer Ertvaag (Sven), Alexandre Willaume (Kjartan, son père), Rutger Hauer (Ravn), Matthew Macfadyen (le roi Ealdorman Uhtred de Bebbanburg), Peter Gantzler (le comte Ragnar sans Peur), Tobias Santelmann (Ragnar le Jeune), Charlie Murphe (la reine païenne Iseult de Cornouailles), Joseph Millson (Aelfric), Alexandre Willaume (Kjarten), Henning Valin Jakobsen (Storri), Madeleine Power / Julie Bache-Wiig (Thyra, fille de Ragnar, jeune et adulte), Andrew Lucacs (Sven jeune), Thure Lindhardt (Guthred), David Schofield (l'abbé Eadred), Eva Birthistle (Hild), Gerard Kearns (Halig), Millie Brady (Aethelflaed, épouse du roi Aethelred), Adrian Bouchet (Steapa), Simon Kunz (Odda l'Ancien), Brian Vernel (Odda le Jeune), Peter McDonald (frère Trew), Richard Rankin (le père Hrothweard), Christian Hillborg (Erik), Jeppe Beck Laursen (Haesten), Erik Madsen (Fiske), Ingar Helge Gimle (Gelgill), Arnas Fearavicius (Sihtric), Peri Baumeister (Gisela), Marc Rissmann (Tekil). Uhtred de Bebbanburg est le principal protagoniste de The Saxon Chronicles (Les Histoires saxonnes), une suite de treize best-sellers (à ce jour) imaginés par l'Anglais Bernard Cornwell - dont les deux premiers romans, The Last Kingdom (2004) et The Pale Horseman (2005), sont ici adaptés pour la télévision par Stephen Butchard, suivis de The Lords of the North (2006) et Sword Song (2007, saison 2), puis The Burning Land (2009) et Death of Kings (2011, saison 3). Cornwell, auteur à succès - on lui doit les romans et téléfilms du fusilier Sharpe, l'adversaire de Napoléon en Espagne (1981 ss.) - a emprunté le nom de son héros à Uhtred le Hardi, « ealdorman » de Northumbrie à partir de 1006, établi à Bamburgh Castle et assassiné en 1016. Orphelin païen en quête d'identité, longtemps déchiré entre deux cultures, l'anglo-saxonne et la danoise, l'Uhtred de Cornwell participe, de gré ou de force, à toutes les étapes déterminantes du règne d'Alfred le Grand et contribue à l'émergence d'un royaume uni d'Angleterre. A l'origine de cette ambitieuse télésérie, on retrouve les producteurs de Downton Abbey, Carnival Film. Le titre « Le Dernier Royaume » se réfère au royaume de Wessex, le dernier à résister aux Danois. Synopsis : En 866, les drakkars du comte danois Ragnar sans Peur débarquent en Northumbrie. Ragnar affronte Uhtred, le roi saxon de Bebbanburg, défait son armée et, le roi étant tombé au combat, réduit son fils cadet, Uhtred le Jeune, 10 ans, en esclavage. Des années plus tard, de retour au Danemark, Ragnar adopte Uhtred lorsque celui-ci sauve sa fille Thyra que persécute Sven, le fils de son constructeur de bateaux Kjartan. Kjartan se venge en incendiant le village de Ragnar qui périt dans les flammes avec les siens. Seul Uhtred échappe au brasier et le roi viking l'accuse d'avoir tué son père adoptif. Ne parvenant pas à prouver son innocence, Uhtred s'enfuit en Angleterre, à Winchester (capitale de Wessex) avec Breda, une esclave saxonne. Il est témoin du décès du roi Edmond d'Est-Anglie (en 869), dit Edmond le Martyr, mort en saint sur le champ de bataille. Alfred de Wessex se méfie des païens que sont Uhtred et Breda, mais à la mort de son frère Aethelred, il monte sur le trône et s'adjoint Uhtred comme conseiller militaire et diplomatique. Celui-ci entraîne les soldats d'Alfred et leur enseigne les tactiques vikings et, sur demande du roi, épouse la chrétienne Mildrith qui lui donne un fils ; en contrepartie, il obtient le commandement de la petite flotte saxonne. A la bataille de Cynwit (en 878), il écrase les Danois du roi Guthrum aux côtés d'Alfred ; après son autre défaite à Ethandun/Edington, cette même année, Guthrum se convertit au christianisme. La trève qui s'installe ainsi dans le pays permet à Uhtred de gagner la Northumbrie afin de récupérer les terres de ses ancêtres à Bebbanburg/Bamburgh et par la même occasion venger la mort de son père adoptif, Ragnar sans Peur, assassiné par Kjartan. Tous les Danois sont joués par des interprètes scandinaves, pour bien marquer la séparation culturelle avec les Saxons. La série, tournée en Hongrie (à 26 kilomètres de Budapest, dans le « village médiéval » des Studios Korda à Etyek et dans les collines de Dobogókö), en Grande-Bretagne (Pays de Galles, comté de Durham, Nose's Point vers Seaham) et sur les côtes du Danemark à partir de novembre 2014 (et jusqu'en juin 2021), est très favorablement accueillie, captivant une moyenne de 2,7 millions de téléspectateurs en Grande-Bretagne. Le public et les critiques en apprécient le ton sérieux, le suspense, l'assise historique - qui la différencient agréablement du trop fantaisiste Game of Thrones. Nomination aux Royal Television Society Awards. - Suite : cf. infra, le long métrage The Last Kingdom : Seven Kings Must Die (2023). |

Une princesse sacrifiée au serpent-dragon (« Viking Quest », 2015).
2015 | (tv) Viking Quest / Izpitanieto na vikingite [=La quête des Vikings] (Le Clan des Vikings) (CA/BG/US) de Todor Chapkanov Jeffery Beach, Phillip Roth, Jason Bourque, Robert H. Straight/Odyssey Media Inc. (Vancouver-Los Angeles)-BUFO (Bulgarian Unified Film Organization Ltd, Sofia.), 88 min. - av. Harry Lister Smith (Erick the Blessed/le béni), Jenny Boyd (la princesse Tasya), Oliver Walker (le roi Wolven, son fiancé), Anya Taylor-Joy (Mani, fils de Greylock), Valentin Ganev (le druide), Veselin Mezekliev (Greylock), Ben Cross (le roi Arn), Kamen Kostov (Sigvat, roi des Volsung), Musa Isufim (le roi Chronos), Ivan Kostadinov (Stomper), Anton Trendafilov (Lars, père d'Erick), Doroteya Toleva (la princesse viking). Mythe : Au VIIe siècle, Erick, un jeune paysan est capturé par les Vikings et devient l'un des leurs. Adolescent, il a été frappé par l'éclair, mais, descendu sur terre, le dieu Thor lui a accordé la vie ; depuis lors, son nom est « Erick le béni ». Il aime la princesse Tasya, fille du roi Orn et fiancée à l'arrogant Wolven, monarque d'un clan rival. Lors du banquet de fiançailles, Wolfen cherche à humilier Erick, mais celui-ci bat son champion et Tasya explique à son fiancé sarcastique l'origine de son surnom. Le lendemain, jour du mariage prévu, Erick surprend la flotte ennemie des Volsung qui attaque la maisonnée, tue Orn, enlève sa fille et incendie la flotte locale. Tous les cent ans, les Volsungs sacrifient la fille d'un roi pour apaiser le gigantesque serpent volant Jormunganr, fils de Loki et ennemi de Thor, faute de quoi le monstre de Midgard déclenchera le Ragnarök, la fin du monde. Mani, le fils du vieux pêcheur Greylock s'offre pour conduire le drakkar paternel jusqu'à l'île des Volsungs malgré l'interdiction de son père. Sigvat, roi des Volsungs est inquiet, et son druide, un immortel, lui révèle que le serpent géant est nerveux. Sigvat annonce à Tasya qu'elle va avoir l'honneur d'être sacrifiée au monstrueux Jormunganr pour sauver l'humanité, puis la fait enfermer dans le donjon de son château. Le navire d'Erick prend l'eau, ses hommes gagnent l'île ennemie à la nage. Mais le druide lance ses loups géants contre les intrus, plusieurs sont dévorés. Dans leur cachette, Mani avoue à Erick qu'elle est une fille, que le roi Sigvat est son vrai père, et qu'elle est prête à se sacrifier à la place de Tasya, ce qu'Erick refuse. Tasya est attachée sur la plage pour être dévorée par le serpent quand surgissent Erick et Wolfen. Celui-ci décapite Sigvat et emporte Tasya à bord d'un drakkar tandis que le dragon marin surgit des eaux et dévore le druide. Sur le chemin du retour, Wolfen et Tasya scellent leur union, Erick est jaloux alors que Mani lui dit son amour. Mais, privé du sacrifice rituel, le serpent la cherche. Le dieu Thor ne peut détruire le monstre qu'il hait car c'est son père Odin qui l'a exilé dans l'océan et qu'il n'a pas de pouvoir sur lui. Wolfen apprend que Mani est en vérité une princesse Volsung et doit être livrée au monstre à la place de Tasya. Jormunganr surgit des eaux et tue Wolfen d'un jet de flammes, puis Erick commande à l'éclair du dieu Thor de l'anéantir. Ainsi, Erik le « Béni » devient le « Sauveur », épouse Mani et monte sur le trône de Volsung. - Un téléfilm d'aventures « fantasy » aux moyens (et donc trucages) très limités, mais aux constants rebondissements et aux costumes relativement adéquats. Tournage à Sofia en 2014. - DE : The Viking - Der letzte Drachentöter. |

Le moine Athelstan, esclave et ami du roi viking Ragnar Lothbrok (« Athelstan’s Journal », 2015).
2015 | (tv) Vikings : Athelstan's Journal (CA) de Lucas Taylor Leigh McGrath/Take Five Productions-World 2000 Entertainment-Hoodlum Entertainment (History Channel 30.1.-20.3.15), 13 x 4 min. - av. George Blagden (Athelstan) Travis Fimmel (Ragnar Lothbrok), Katheryn Winnick (Lagertha), Linus Roache (le roi Ecbert), Jennie Jacques (Judith), John Kavanaugh (le voyant), Gustaf Skarsgård (Floki), Clive Standen (Rollo), Jessalyn Gilsig (Siggy), Gabriel Byrne (le comte Haraldson), George Blagden (narration). Entre fiction et documentaire, cette production annexe à la série Vikings (2013 à 2020) en développe divers aspects. Capturé en 793 lors de l'attaque du monastère de Lindisfarne en Northumbrie, le jeune moine et ex-missionnaire anglo-saxon Athelstan (pesonnage fictif), à présent esclave mais peu à peu aussi fidèle compagnon de Ragnar et de sa famille, découvre la civilisation, les mœurs, les principes et la religion des Scandinaves qu'il perçoit peu à peu non comme des barbares païens sans foi ni loi, mais comme des êtres humains dignes d'être respectés. - Épisodes : 1. « Gods » - 2. « Honour » - 3. « Loyalty » - 4. « Sin » - 5. « Blood » - 6. « Family » - 7. « Savagery » - 8. « Gods & Men » - 9. « Vows » - 10. « Death » - 11. « Love » - 12. « Harvest » - 13. « The Choice ». |
2015 | The Hunt Ends (GB) de Daniel Davies Daniel Davies/Two-D Photography Ltd. (Houghton Conquest, Bedford) (24.5.15), 28 min. - av. Joshua Barton (le jeune Ryce), James Gooch (le grand-père Race), Lauren Homan (Aisley), Chris Lines (Aldin), Matt Ottaway (Malroc), Jay Thorvold Skoles (Aglefan). - En Angleterre vers l'an 850, deux Saxons, le jeune Ryce et son grand-père, affrontent une bande de Vikings maraudeurs. Ryce étant passé maître dans le maniement de la hache de guerre et cherchant à venger la mort de son père et de sa grand-mère, les Vikings passent un mauvais quart-d'heure. - Du travail de débutant, mais soigné et scrupuleusement recherché. |
2015 | (tv) Druzina [=L'Escadron] (RU) télésérie de Mikhail Kolpatchev Ilya Ognev, Mikhail Kolpatchev, Ivan Selyukov/VGTRK-Rossiya 2 (Moskva) (Rossiya-2 24.5.2015), 4 x 90 min. - av. Aleksandr Vontov (Iaroslav, prince de Novgorod), Sergej Vorobiev (Godun), Mikhail Bogdanov (Kurgan), Aleksandr Erlich (Anikei), Gennady Kazachkov (Vyshen), Alekseï Parasevitch (Finist), Andreï Pogrebinski, Pavel Badyrov (Evpatiy), Roman Litvinov (Spiridon, archevêque de Novgorod), Alan Tomaev (le forgeron Merlin), Daria Tsiberkina (Lada), Aleksandr Kolesnik (Sigurd), Nikita Morozov (le prince Alexandre), Sergeï Sintsov (Olaf, chef des Varègues), Sergeï Malakhov (Gunnar), Alena Savastova (Mara), Dmitri Petruchkov (Perche), Alan Casico (le chasseur), Samvel Muzhikyan (Volkwin von Winterstatten, cdt. de l'Ordre Teutonique), Sergeï Malyugov (Friedrich, ambassadeur de l'Ordre). Le deuxième épisode de cette minisérie poutinienne visant à rappeler aux téléspectateurs le « glorieux passé de la nation russe » évoque la présence marquée des Vikings suédois. Quoique située en 1234, alors que l'Ordre Teutonique vise à s'emparer de Novgorod et qu'une escouade de vaillants guerriers locaux recherche le jeune prince Alexandre, fils du prince Iaroslav, les Varègues « durs et impitoyables, débarquent sur les terres du Nord ». Ils pillent et brûlent les villages, tuent les habitants et violent les femmes. Les justiciers de l'escouade doivent contrer ces indésirables, sauvant par la même occasion la population pacifique d'un autre ennemi terrible, les Teutoniques allemands. Une évocation qui évite de préciser que ces mêmes Vikings/Varègues sont à l'origine de la Russ' de Kiev et qu'ils ont fondé Novgorod. Tourné en partie dans le Kremlin de Pskov. |
2016 | The Last Viking / Hardrada's Saga (GB) de Philip Stevens Philip Stevens, Giles Kristian/World Serpent Productions-Urban Apache Films-Lincoln School of Film and Media, 14 min. - av. Philip Stevens (le roi viking Harald III Hardrada), David Clayton (le dieu Odin). Mythe : Mort et arrivé au Valhalla, dans la fortification d'Åsgard, le roi de Norvège raconte en termes fleuris au dieu Odin sa défaite contre les Anglais à la bataille de Stamford Bridge (1066) et le retrait définitif des Vikings d'Angleterre. Un court métrage écrit par le romancier Giles Kristian, auteur de la série des Raven. |
2016 | * Viking (Viking. La Naissance d'une nation) (RU) d'Andreï Kravchuk Konstantin Ernst, Anatoly Maksimov/Direktsiya kino-Dobro-Studio Trité, 143 min. - av. Danila Kozlovsky (Vladimir Sviatoslavich, prince de Novgorod, puis grand-duc de Kiev), Aleksandra Bortich (Rogneda Rogvolodovna, princesse de Polotsk, son épouse), Aleksandr Ustyugov (son demi-frère Yaropolk Sviatoslavich), Svetlana Khodchenkova (Irina, épouse byzantine de Yaropolk), Kirill Pletnev (Oleg Sviatoslavich, prince des Drevlyans), Andreï Smolyakov (Rogvolod, prince de Polotsk, père de Rogneda), Maxim Sukhanov (Sveneld, voïvode du grand-duc Sviatoslav Igorevich), Rostislav Berschauer (Blud, voïvode et boyard de Kiev), Vilen Babichev (Viking de Hevding), Nikolaï Kozak (Lyut), Igor Petrenko (Varyazhko), Vladimir Epifantsev (le varègue chrétien Fedor), Ivan Shmakov (Jan, son fils), Pawel Delong (le père Anastas, ecclésiastique de Korsun), Anton Adasinsky (le sorcier), Lidiya Kopina (Kobnitsa), Ioulia Pisarenko (une païenne), Alekseï Demidov (Samokha), Aleksandr Lobanov (Putyata), Joakim Natterquist (Hevding, chef viking), Harald Rosenström (Einar), Aleksandr Armer (Ulvar), Oleg Dobrovan (Valgard), Julia Pisarenko (Yazychnitsa), Natalya Rychkova (Zhena Svenelda), Pierre Bourel, Sergey Cherdantsev. En l'an 980 dans la Rus' de Kiev préchrétienne. Après le décès de son père Sviatoslav Ier, souverain des lieux, le jeune prince Vladimir de Novgorod (958-1015), âgé de 18 ans, est forcé à l'exil dans le grand nord, sur les rives de la mer de Barents en Scandinavie, pour échapper aux sbires de son demi-frère Yaropolk Ier, déjà responsable en 977 de l'assassinat à Polotsk de son autre frère Oleg et qui s'est emparé de tous les territoires varègues (Vikings suédois). Sur conseil du vieux voïvode Sveneld, Vladimir réunit une armada de drakkars varègues pour reconquérir Kiev et Novgorod, faire obstacle aux armées de Byzance qui menacent au sud et rétablir enfin la paix. En route et cherchant des alliés dans la ville varègue de Polotsk, il courtise la fière Rogneda, fille du prince Rogvold. Comme elle refuse avec mépris ses avances, Vladimir s'empare de la forteresse, puis viole publiquement et épouse Rogneda après avoir tué ses parents. Sur le Dniepr, il capture Irina, l'épouse byzantine de Yaropolk qui tente de s'enfuir vers son pays natal. Sa femme étant enceinte, Yaropolk accepte de négocier une paix à Kiev où Vladimir le fait assassiner (puis viole sa veuve Julie, épisode oublié par le scénariste). À présent seul maître de Kiev, il restaure le temple païen de Péroun, dieu de la guerre, puis assiste choqué, impuissant, au meurtre rituel de son commandant chrétien Fiodor. Avant de retourner dans son pays, Irina le console en le sensibilisant au message christique tandis que l'empereur de Byzance Basile/Vasily II couvre Kiev de cadeaux. En 988, Vladimir assiège Korsun/Chersonèse en Crimée byzantine où, la ville prise, il rencontre le père spirituel d'Irina, Anastas, qui le convainc de se faire baptiser après avoir confessé tous les crimes de son passé. Mais son gouverneur Sveneld ne partage pas son pacifisme et le pousse à présent à attaquer Byzance même. Devant son refus, il tente de le noyer, puis le provoque en duel. Mais Vladimir pose les armes, s'agenouille et prie. Sveneld renonce. Clap de la fin : le père Anastas baptise les habitants de Kiev dans les eaux du Dniepr. ➤ Les scénaristes ont dû marcher sur des braises, car les derniers épisodes sont inventés de toute pièce pour satisfaire Vladimir Poutine et son compère Cyrille II, le nouveau « patriarche de toutes les Russies » (lui aussi ex-membre du KGB), tous deux empêtrés dans leur « récit nationalo-religieux » réinventé. Le film suscite un intense débat, car les nationalistes sont irrités par l'importance faite aux Vikings. On sait par ailleurs que, célébré comme saint par les Églises romaines et byzantines, l'authentique Vladimir renonça au paganisme et à la luxure, mais pas au sexe, étant connu sous le terme de « fornicator maximus » ! Sa deuxième épouse dès 988, la princesse impériale byzantine Anna Porphyrogénète, 25 ans, n'apparaît d'ailleurs pas au générique. Vladimir avait exigé sa main en échange d'aides militaires varègues, elle avait refusé, comme son frère qui se résolut à accepter le mariage contre la conversion du prince. Au bout d'un an, Vladimir renvoya donc ses épouses tchèques et bulgares et plusieurs centaines de concubines, fit abattre les idoles et ordonna à la population de se réunir pour un baptême collectif. Au XVIIIe siècle, l'impératrice Catherine II instituera en son honneur l'Ordre de Saint-Vladimir. Tant pour l'Histoire, le reste relève du conte de fées. Mais la production du film est d'envergure (coûts : 29 millions de $). Débuté en mars 2015 après sept ans de préparation, le tournage a surtout lieu en Crimée annexée et russifiée de force une année plus tôt (au réservoir Taïgan vers Belogorski, dans la forteresse génoise de Sudak, au village de Shkolnoye, à Bakhchisarai et au cap Fiolent), puis en Italie à San Vitale près de Ravenne et au Maroc ; les intérieurs sont enregistrés aux studios Glavkino à Krasnogorsk, près de Moscou. Les décors extérieurs en Crimée, particulièrement réussis, feront l'objet d'un parc thématique près du village de Perevalnoye. Comme de bien attendu, le 4 novembre 2016, Poutine inaugure au pied du Kremlin une statue monumentale (18 m.) du prince. Sorti un mois plus tard, le film est néanmoins un échec au box-office : la critique comme le public saluent ses remarquables reconstitutions, mais peinent à suivre le personnage en titre, dont la conversion ne convainc qu'à moitié après tant de violence et de sang versé. La principale erreur, toutefois, est le choix du titre même, qui n'a pas vraiment de rapport avec le sujet du film et trompe les attentes du spectateur lambda. |
2016 | (tv) Beowulf : Return to the Shieldlands (Beowulf : Retour dans les Shieldlands) (GB) télésérie de James Dormer, John East (1,2), Julian Holmes (3,4), Stephen Woolfenden (5,8), Colin Teague (6-7), Kerric MacDonald (9), Cilla Ware (10) et Marek Losey (11,12) Stephen Smallwood, Will Nicholson, James Dormer/Esquire Network-ITV Independent Television (London)-ITV Studios Ltd. (ITV1/Channel 3 3.1.-27.3.16), 13 x 44 min. - av. Kieran Bew (Beowulf), William Hurt (le roi Hrothgar), Joanne Whalley (la reine Rheda, sa veuve), Ed Speleers (le prince Slean, leur fils), Laura Donnelly (Elvina), Gisli Örn Gardarsson (Breca), Jack Rowan (Brinni), Elliot Cowan (Abrecan), Edward Hogg (Varr), Elloria Tochia (Vishka), Lilita Chakrabarti (Lila), Ian Puleston-Davies (Lagrathorn), Liam Ainsworth (Draven), David Ajala (Rate), Ashley Thomas (Gil), Holly Earl (Kela), Sarah MacRea (Saray). Mythe : Adopté jadis par le Thane Hrothgar, chef du clan Hustkatil à Heorot, Beowulf, mercenaire et chasseur de trolls réputé, apprend que son père est décédé, que sa belle-mère Rheda vise le pouvoir et que son beau-frère Slean, furieux de ne pas avoir été nommé Thane, voit d'un mauvais œil le retour du fils prodigue qu'il déteste. Commence alors un sombre conflit entre clans des Shieldlands pour déterminer qui héritera du pouvoir. Accusé à tort de meurtre, Beowulf et son amie d'enfance Breca œuvrent à la fortification de Heorot, menacée par tous les clans ennemis et le monstrueux troll Grendel qui hante les forêts avoisinantes... Une série sans surprise ni glamour (un prologue relate l'enfance du héros), écrite par James Dormer et tournée d'avril à octobre 2015 à Weardale et Eastgate (comté de Durham) où sont érigés de vastes décors en plein air de Heorot, dans le Northumberland, sur la plage de Bamburgh, à Druridge Bay et en studio à Blyth. Visuellement, le directeur artistique Grant Montgomery s'inspire des italo-westerns de Sergio Leone, du Conan le Barbare de John Milius avec Arnold Schwarzenegger et des éléments décoratifs de Gustav Klimt. Cette imitation faiblarde de Game of Thrones est surtout handicapée par le manque de charisme de l'interprète principal et le multiculturalisme à la mode de l'audiovisuel britannique (interprètes africains et indiens) que rien ne justifie ici. L'audience décevante fait qu'ITV renonce à une deuxième saison. - Pour la légende de Beowulf, cf. supra le film de Sturla Gunnarsson en 2005. - ES : Beowulf : el regreso. |

2016-2020 | * (tv) Vikingane [=Les Vikings] / Norsemen (NO/[GB]) télésérie de Jon Iver Helgaker et Jonas Torgersen Øjvind Thoen, David Lee Leader/Viafilm-Sagveien Resort-Norsk Rikskringkasting (NRK, Oslo)-Viafilm-Netflix (NRK1 21.10.-25.11.16 / 3.11.17 / 21.2.-13.3.20), 18 x 30 min., 3 saisons. - av. Henrik Mestad (le chef Olav), Marian Saastad Ottesen (Hildur, son épouse), Nils Jørgen Kaalstad (Arvid), Kristine Riis (Liv, son épouse), Kåre Conradi (Orm, frère homosexuel d'Olav), Silje Torp (Frøya, sa femme), Jon Øigarden (Jarl Varg), Bjørn Myrene (Torstein Hund), Trond Fausa (l'esclave romain Rufus), Øystein Martinsen (Kark), Jon Øigarden (Jarl Varg, chef régional), Maria Saastad Ottesen (Hildur), Mikkel Bratt Silset (Ragnar), André Eriksen (Ørn), Nikis Theophilakis (Olvar), Erik Aleksander Schjerven (Magnus), Richard Skog (Sturla Bonecrusher), Thorbjörn Harr (Jarl Bjørn, ennemi de Varg), Egil Birkeland (le vieux Oddvar), Christian Skolmen (Håkon), Stig Frode Henriksen (Vebjørn), Ingar Helge Gimle (le chef nomade). Une très amusante parodie de la série canado-irlandaise Vikings (2013 ss) fabriquée sur le modèle de la française Kaamelott (2005 ss) d'Alexandre Astier, avec dérision généralisée, dialogues crus et blagues scatologiques réservés à un public adulte. L'esprit des Monty Python habite ces scènes irrésistibles de la vie quotidienne situées vers l'an 790 à Norheim, un petit village du fin fond de la Norvège. Presque tous y sont affreux, sales et méchants. Le chef Olaf revient d'un raid sans pitié avec Rufus à bord, un esclave romain qui ne comprend pas pourquoi il n'aurait pas droit à une opinion et à un salaire, lui qui va tenter de moderniser le fjord et qui impressionne ces barbares avec ses tours de prestidigitation. Par ailleurs, Olaf apprécie peu d'apprendre le comportement de son épouse Frøja qui a participé avec enthousiasme à un raid de viols de moines irlandais, etc. L'humour facilement sarcastique, noir, voire carrément gore naît souvent du choc des idées et comportements entre la sauvagerie locale et les mondes à l'extérieur, sans oublier les vicissitudes absurdes du XXIème siècle. Le tournage s'est opéré en Norvège, au village d'Avaldsnes et à Karmøy (Rogaland), mais aussi en Ecosse au fort médiéval de Stirlingshire pour la seconde saison ; costumes et accessoires de Game of Thrones (1996) et de The White Viking (1991) ont été mis à contribution et les 18 épisodes sont enregistrés simultanément en norvégien et en anglais. C'est une sensation : la première saison à la télévision norvégienne NRK attire plus d'un million de spectateurs (pour un pays de cinq millions d'habitants) et récolte le Gullruten Award 2017 récompensant la meilleure comédie de l'an. Le New York Times décrète qu'il s'agit là d'une des dix meilleures séries internationales de l'année (30.12.19), The Gardian à Londres la place parmi les 30 meilleurs téléspectacles (30.11.17), entre Monty Python et Woody Allen, vendus dans 32 pays. Qui dit mieux ? |
2016 | Viking Legacy (Viking : La Fureur des Dieux) (GB) de Victor Mawer et Tom Barker Antony Smith, David Shillitoe/Viking Legacy Films Ltd.-Precision Pictures-Tornado Studios Ltd. (Swansea), 83 min. - av. Hollie Burrows (la princesse Orlaith), James William Cooke (Sven), Liam Dascombe (Cyneric), Daren Elliott Holmes (Alfarr), Abbie Hirst (soeur Kale), Alex James (Henry), Les Kenny-Green (Finian), Stuart McNeil (Sir Callaway), John Jones (un moine celto-chrétien), Morgan Rees-Davies (le roi d'Irlande), Sarah-Louise Tyler (la reine d'Irlande), Dan Pratt (Hagan), Eirian Evans, Mark Fry, Julian Gillard (des soldats saxons), Hannah Smith (Orlaith jeune), Scott Suter (Ulf), Absalom Thomas (Frithjof). Selon une prophétie viking, sept parchemins sacrés permettront d'accorder le pouvoir et la prospérité à ceux qui les possèdent ; un enfant de sang royal pur pourra un jour en maîtriser la puissance et régner sur les nations. Afin de maintenir la paix, Sven, un roi celte, a obtenu ces parchemins et les a confiés à un Conseil chrétien pour les garder en lieu sûr. Apprenant cela, le chef guerrier viking Sven décapite l'abbé du monastère, mais la fille du monarque, Orlaith, parvient à s'enfuir et à se cacher jusqu'au jour où la prophétie sera réalisée, aidée en cela par le Viking Sven qui se fait baptiser afin de pouvoir épouser sa princesse. - Une petite chose violente, mal jouée et archifauchée, filmée dans le Pays de Galles (Weobley Castle, Penllergare Valley Woods, L&A Centre à Goytre, Tornado Studios Skewen à Swansea) et exploitée surtout en dvd. |

2016 | ** Trace (NO) de Markus Dahlslett Markus Dahlslett, Arne Vidar Stoltenberg, David Hortman Bøe, Ntnu Dragvoll/Dahlslett Film (Trondheim)-Trønder Energi-NTNU (Norges teknisk-naturvitenskapelige universitet/Norvegian University of Science and Technology, Trondheim)-Ladehiden, 33 min. - av. Simon Stokke (Baldr), Robert Rasmussen (son père), Elias Slind Aas (Björn, fils de Baldr), Audun Bartnes (Gorm), Caroline Fredriksen (Liv, femme de Baldr), Erian Trotland (Ragnar), Ole Fredrik Wannebo, David J. Browne, Jonas M. Larsen, Oerjan Trotland, Susanne Olavsdottir Ingdal (membres du clan de Gorm), Annah Løng, Bendik Toldnes, Camilla Søberg Haugen, Didrik Rossbach, Fredrik Solstad, Helene Guldahl, Helge Nilsen, Håvard Bustad. Baldr et son père ont ramené de leurs explorations jusqu'à Miklagard (Byzance) des trésors de sagesses sous forme de cartes géographiques, livres de médecine, de langues et d'ingénierie, etc. Mais rentrés en Norvège, ils se heurtent au clan de Gorm qui veut anéantir tout ce qui remet en cause leur propre vision du monde. Les brutes incendient le temple secret où étaient cachés les précieux documents, puis organisent une chasse à l'homme pour anéantir les fugitifs et leur trésor de sagesses. Le père est tué par une flèche tandis que Baldr se réfugie dans son village, auprès de sa femme Liv et son fils adolescent Björn. Ayant expliqué à la collectivité l'importance des enjeux pour l'avenir de leur peuple, Baldr organise la résistance et même les femmes prennent armes et boucliers. Au cours de la sauvage bataille rangée qui suit, Gorm est tué, sa troupe décimée et mise en fuite. Liv soigne son époux blessé, on allume des bûchers funéraires. Peu de temps après, la petite famille de Baldr quitte la région dans une barque transportant les précieux écrits ... et une boussole primitive. Ce court métrage norvégien primé veut illustrer la vulnérabilité du savoir en temps turbulents et l'importance de l'héritage culturel. Il est tourné dans la région de Trondheim, dans le centre du pays, par Markus Dahlslett, un jeune enseignant ethno-vidéographe de l'université des lieux, avec le soutien d'une cinquantaine de figurants, de troupes de théâtre locaux et de cascadeurs ; c'est le premier film parlé entièrement en vieux norrois (la langue des Vikings) et dont costumes, mœurs et trains de vie sont rigoureusement exacts ; Stian Dahlsett, un des artistes conceptuels de Star Wars, en a élaboré les matte paintings et les tatouages. Le résultat est à la fois solide, intelligent et convaincant sur le plan tant cinématographique qu'historique. Dans ses vidéos accessibles sur le web, Dahlslett présente en outre le portrait de vingt créatures de la mythologie nordique (« 20 Creatures from Norse Mythology Brought to Life ») et divers excellents travaux documentant ses recherches sur la civilisation nordique (« Through Fog and Fire : Viking Wisdom from the Hávamál ») ou « The Birth of Asgård » (11 min.). Très loin de Hollywood. |
2017 | Viking Siege / Attack of the Tree Beasts / Kingdom of the Northmen (Les Guerriers damnés) (GB) de Jack Burton David Shillitoe/Tornado Films (Wales)-Viking Siege Production, 119 min. - av. Michelle McTernan (Aetheled), Rosanna Hoult (Seren), Craig Russell (Davin), James Groom (Lord Osmund), Michael Geary (Bjargsmar), Alan Booty (frère Silas) Phil Deguara (frère Thaddeus), Richard Sandling (Jarndyr) Leon Davies (frère Selwyn), Peter Stray (frère Eggbert), Lee Partridge (un Viking), Les Kenny-Green (Thorfinn), Scott Britton (le roi arbre-bête). Un groupe de femmes projette de massacrer un monastère rempli de moines corrompus qui ont vendu leurs proches comme esclaves. Leur plan tombe à l'eau lorsqu'une bande de Vikings arrive, poursuivie par une armée vicieuse, mi-démons mi-arbres, à leurs trousses... No comment (filmé dans le Pays de Galles). |
2017 | ® (tv) 1066 - A Year to Conquer England (GB) de Robin Dashwood (1), Tim Dunn (2) et Nicola Seare (3). - av. Clive Russell (le roi viking Harald III Hardrada). - Cf. Angleterre. |
2017 | ® 1066 The Film (GB) de Robin Jacob. - av. Ian Whyte (le roi viking Harald III Hardrada). - Cf. Angleterre. |
2017 | Helheim (GB) de Bettina Toth Helheim-Film, 28 min. - av. Day Rooney (Einar), Tosca Bell (la déesse Hel), Iain Rodrick (le Viking Harald). - Mythe : Sans pitié, aimant jouer avec la vie des mortels, Hel, fille de Loki et déesse des morts dans la mythologie nordique, met à l'épreuve son serviteur préféré, un jeune Viking du nom de Harald. Si celui-ci est prêt à oublier toute connexion avec le monde des mortels, elle lui promet la liberté... Un court métrage d'étudiants sélectionné au Pennine Film Festival 2017. |
2018 | (tv) Krescenie Rusi [=Le Baptême de la Rus'] (RU) minisérie de Maksim Bespaly Valery Babich, Vladislav Ryashin, Sergeï Tininkov, Konstantin Ernst/Star Media (Moskva)-Babich Design (You Tube/Russika-1 8.4.18), 4 x 45 min. - av. Anton Pampushny (le grand-prince Vladimir Ier), Eveniy Zhuravkin (Rurik, prince de Novgorod), Andreï Kourilov (le prince Oleg Sviatoslavitch), Aleksandr Denisenko (le prince Igor de Kiev), Anastasia Narbekova (la veuve d'Oleg), Ekaterina Finevich (sainte Olga, princesse de Kiev), Dmitri Mityuritch (le prince Sviatoslav le Brave), Sergeï Khalichenko (le prince Yaropolk Ier), Valeriy Loukianov (Vassili III), Julia Slepneva (l'Ange de la mort), Evgenia Afonskaya (Rogneda Rogvolodovna de Polotsk), Ivan Latouchko (Olaf Tryggvason), Oleg Dorokhine (un serf), Georgij Tarassov (Igor), Youri Pavlov (un guérisseur païen), Victor Kuklin (le prêtre Georgij). Un docu-fiction historiquement branlant qui illustre la transition de la Rus' de Kiev païenne en chrétienne aux Xe-XIe siècles tout en présentant les fondateurs varègues en barbares féroces et illettrés. Les téléspectateurs patriotards russes réagissent avec véhémence contre cette série qui a l'insolence d'éclairer les origines nordiques des princes fondateurs. No comment. |
2018 | (tv-df) Superhelden - 2. Beowulf (Héros de légende - 2. Beowulf le guerrier) (DE) de Nina Koshofer Clemens Schaeffer, Alexander Thies, Iris Schaeffer-Flechtner/ Série « Terra X - Rätsel alter Weltkulturen », Neue Fernsehproduktion Berlin (NFP)-ZDF-Arte (Arte 17.2.18), 43 min. - av. Artjom Gilz (Beowulf), Hermann Geifer (Hrothgar, roi du Danemark), Philip Schepmann (narration). - Un docu-fiction en trois parties dont une porte sur Beowulf (et les deux autres sur Ulysse et Perceval), avec reconstitutions et acteurs anonymes dans divers rôles muets. - Pour la légende de Beowulf, cf. supra le film de Sturla Gunnarsson en 2005. |

Une princesse viking sous la protection du dieu Odin (« Of Gods and Warriors »).
2018 | * Of Gods and Warriors / Viking Destiny (GB/BE/US) de David L.G. Hughes David L.G. Hughes, Andee Ryder, Katy Jackson, Brendan Mullin/Saban Films (Los Angeles)-Misfits Entertainment-Fatal Black Films-Film Mode Entertainment-Hear Gear Films-Metrol Technology-Northern Ireland Screen Umedia (Belfast)-Six Mile Hill Productions-Wee Buns Films-Ufund & Volsung Ltd., 91 min. - av. Anna Demetriou (Helle, princesse de Volsung), Terence Stamp (le dieu Odin), Murray McArthur (le dieu Loki), Andrew Whipp (le roi Asmund de Volsung), Victoria Broom (la reine Alva de Volsung), Will Mellor (seigneur Soini), Martin Eklöf (Togrimm), Lockhart Ogilvie (Ulf), Timo Nieminen (le prince Bard de Volsung), Martyn Ford (les jumeaux Torstein/Steiner), Taylor Frost (Hakon), Ian Beattie (Kirkwood), Chris Finlayson (Geirstein), Fionbharr Butler (Vidar), Luke Hayen (le forgeron), Laurence O'Fuaran (Vern, fils de Bard), Kajsa Mohammar (Tait). Mythe : Lorsqu'Alva, l'épouse du roi Asmund de Volsung meurt en couches, ce dernier accepte tacitement d'échanger sa fillette Helle contre le fils récent de son frère Bard, Vern, car un homme sur le trône, pense-t-il, permettra de mieux défendre le royaume menacé par de nombreux ennemis. Mais il se trompe, car une fois adulte, son neveu se révèle faible et lâche. Sadique et cruel, Bard éduque Helle qu'il compte manipuler pour monter lui-même sur le trône avec l'appui du perfide dieu Loki. Il fait éliminer son frère et met le crime sur le compte de sa fille à présent adulte ; elle parvient cependant à s'enfuir et à se cacher parmi les vagabonds dans la forêt après avoir appris de la bouche de son royal géniteur moribond qu'elle était l'authentique héritière du trône. Guidée, formée et protégée par la sagesse du dieu Odin, Helle s'avère bientôt une politicienne de grande intelligence et une guerrière farouche dont l'épée est redoutable. Elle forme une armée qui, guidée par Odin, lui permet de reconquérir le trône de Volsung et châtier l'assassin usurpateur... Certes, l'intrigue n'est pas originale et les moyens de la production sont assez limités, mais l'action avec son lot de cascades est plutôt bien menée, les paysages ont de l'allure - le tournage s'est déroulé en juin-juillet 2017 en Irlande du Nord (Leslie Hill, Red Hall, Ballycarry, O'Harabrook House à Ballymoney) - et il est amusant de découvrir Terence Stamp, l'ancienne icône du « Swinging London » (dirigé jadis par Joseph Losey, Ken Loach, William Wyler, Fellini, Pasolini, Oliver Stone, Cimino, Tim Burton, etc.) dans la peau du dieu suprême Odin, entouré de quelques vapeurs valhallesques. Sans prétention mais distrayant. |

2018 | (ciné+tv) Redbad - The Legend (Vikings : L'Invasion des Francs) (BE/NL) de Roel Reiné Roel Reiné, Klaas de Jong/Farmhouse Film & TV B.V. (Earnewald)-Bulletproof Cupid (Antwerpen)-Rebel Entertainment (Beverly Hills), 158 min. - av. Gijs Naber (le roi Redbad / Radbod Ier de Frise), Huub Stapel (son père Aldigisi, roi des Frisiens), Lisa Smit (Fenne), Derek de Lint (Eibert), Aus Greidanus (Odulf), Peter Faber (Sibod), Marieke Heebink (Alemke), Sierd Jan van der Meulen (Baby Poppo), Mike Weerts (Scout), Jack Woutersee (l'évêque Willibrord), Jonathan Banks (Pépin d'Héristal/Herstal, dit le Gros ou le Jeune), Tibo Vandenborre (Charles Martel, son fils), Egbert-Jan Weeber (saint Boniface), Daphne Wellens (Trude), Pieter Embrechts (le général Focard), Søren Malling (Wiglek, roi viking), Morten Rose (Gund), Leos Haverkort (Frea), Britte Lagcher (Sinde), Teun Kuilboer (Jurre), Martijn Fischer (Gebbe), Mark van Eeuwen (Wulf), Renée Soutendijk (Idwina), Colijn Spelt (Redbad jeune), Eugene Bervoets (général Thierry). Dans la Frise (aujourd'hui les Pays-Bas et le Schleswig-Holstein) connaît son âge d'or durant les VIIIe-IXe siècles. Redbad (ou Radbod), fils du roi frison Aldigisi/Aldegisel, est pris de doutes quant aux anciens rituels de son peuple et se fâche avec son père lorsque sa maîtresse Fenne est désignée d'office pour être sacrifiée à la déesse païenne Freya. Mais durant le rituel, les Francs mérovingiens commandés par Pépin de Herstal s'introduisent dans la cité de Dorestad, centre commercial d'Europe (du Rhin à la Mer du Nord), et massacrent la population frisonne. Eibert, l'oncle de Redbad, prend alors le pouvoir et accuse ce dernier d'être responsable du bain de sang ayant aussi entraîné la mort de son géniteur. Redbad est attaché à un radeau dans la mer, mais il parvient à survivre et les courants le poussent vers la côte, chez les Vikings danois. Intégré peu à peu à cette nouvelle communauté grâce à son vaste savoir, il combat le clan rival de Svaers, puis épouse la fille du roi viking Wiglek. De retour à Dorestad, à présent siège d'un évéché, il découvre que sa sœur est mariée au fils de son ennemi juré, le roi franc Pépin. Celui-ci lie conquête militaire et christianisation. Au cours du marché annuel, Redbad surprend l'évêque missionnaire chrétien Willibrord (v.658-739), futur apôtre canonisé des Pays-Bas, qui maltraite violemment sa sœur et jure de la délivrer, fut-ce en mobilisant les armées saxonnes et danoises de son oncle et de son cousin contre les occupants francs. Mais la mobilisation est vaine : en 689, les troupes de Radbod sont définitivement défaites par Pépin de Herstal à la bataille de Dorestad. Le cinéaste et chef-opérateur néerlandais Roel Reiné (établi à Los Angeles) s'est fait remarquer en 2015 grâce à sa fresque navale Michiel de Ruyter / Admiral qui retrace le parcours de l'amiral hollandais du XVIIe siècle et ses batailles navales épiques contre l'Angleterre, un des films les plus chers de l'histoire du cinéma néerlandais. Spécialisé par ailleurs dans les petits budgets sortis directement en vidéo, il maîtrise à fond les techniques digitales qui permettent des reconstitutions historiques impressionnantes, ce qui l'encourage à filmer cet épisode très peu connu - et encore moins documenté historiquement - des guerres franco-frisonnes avant l'an mil. Il transforme Radbod, dernier roi ou duc indépendant de Frisie ayant gouverné de env. 680 à sa mort en 719, en une sorte de Braveheart germano-hollandais en lutte contre la « féroce domination franque » et la christianisation forcée, une sorte de héros national réinventé, opposé à l'Église chrétienne (selon la légende, il aurait refusé le baptême, préférant vivre dans l'au-delà en Enfer avec ses ancêtres païens qu'avec des mendiants au Paradis). Le tournage de 40 jours a lieu de septembre à novembre 2017 dans le village-musée préhistorique d'Eindhoven et le parc national De Alde Feanen, à Ameland et Moddergat avec l'aide de quelque 10'000 figurants (en grande partie des volontaires). La publicité bat son plein, mais, mauvais présage, YouTube et Facebook renoncent à diffuser la bande annonce de ce « pamphlet anti-chrétien » sur leurs plateformes en raison de nombreuses protestations des milieux religieux qui se sentent attaqués dans leur foi. Cela dit, la rigueur historique est sérieusement malmenée : située au centre des Pays-Bas, Dorestad se trouve ici sur les rives de la Mer du Nord, où les rebelles du héros poussent la cavalerie franque à se noyer dans la marée montante. Visuellement, les tableaux épiques sont plutôt réussis, les costumes repris de la série britannique Vikings donnant le ton, justifiés ici par les liens (inventés) de Radbod avec le Danemark - mais ce qui n'explique pas vraiment l'exploitation abusive du film en France, en Allemagne, en Italie et aux USA sous l'étiquette plus commerciale de « viking », car les Frisons étaient un peuple germanique saxon, allié commercial des Danois. Par la suite, les Vikings, il est vrai, ont attaqué plusieurs fois la cité de Dorestad devenue franque, mais les Frisons ne voyageaient pas en drakkars, ne combattaient pas avec des boucliers ronds et des haches, etc. Partiellement convertis au christianisme dès le IVe siècle, ils ne procédaient pas non plus à des rituels sacrificiels et vénéraient des dieux du panthéon germanique, non viking. Enfin, l'action « adaptée de faits réels » se déroulerait en l'an 754, alors que Radbod est décédé en 719, Pépin de Herstal en 714, le saint évêque Willibrord (tué dans le film) en 739 et Charles Martel (qui n'a pas assassiné son petit neveu !) en 741... Enfin, si l'on assiste à une condamnation de la manipulation et du sectarisme religieux, le script (trop long, avec trop de personnages secondaires), la psychologie inexistante des personnages et la direction d'acteurs laissent sérieusement à désirer. Les critiques dans la presse néerlandaise sont presque unanimement négatives et les recettes s'en ressentent : après un mois d'exploitation, la production enregistre un gain de seulement 300'000 € sur un budget total de 8 millions €, un échec commercial catastrophique. En janvier 2019, le film sera réédité en une série tv en 4 parties d'une durée de 3h18. - DE : Pfad des Kriegers, IT : Vikings - L'invasione dei franchi, ES : La leyenda de Redbad, GB : The Rise of the Viking (dvd). |
2018 | Draug (SE) de Karin Engman et Klas Persson Karin Engman, Klas Persson, Faravid Af Ugglas, Pontus Wicksell/Ödmården Filmproduktion HB (Bollnäs), 88 min. - av. Ellna Karlsson (Nanna), Thomas Hedengran (Kettil), Ralf Beck (Hakon), Nina Filimoshkina (Deja), Urban Bergsten (Gunder), Matti Boustedt (Odd), Oscar Skagerberg (Kol), Mikaela Östlin (Randi), Ola Ljung (Are), Lina Hedlund (Hel). Au XIe siècle, alors que l'âge des Vikings touche à sa fin, un missionnaire chrétien accompagné d'une poignée de soldats disparaît quelque part au cœur de la vaste forêt d'Ödmården dans le Hälsingland, au nord de la Suède, où se terrent des repaires de brigands et les derniers adorateurs d'Odin. On y envoie une troupe de secours pour les retrouver, patrouille dont fait partie Nanna, une jeune femme, déchirée entre anciennes et nouvelles croyances et qui veut retrouver sa terre natale. Mais quelque chose d'obscur, de féroce et de très ancien les y attend... le Draug, une créature issue du royaume des morts et qui, selon la légende, pousse ses victimes à la folie avant de les dévorer. - Un petit film d'horreur filmé en automne 2016 à Bollnä (Hälsingland) et primé au Screamfest Horror Film Festival de Los Angeles 2018. |
2018 | (tv) The Lost Viking (GB) d'Êmmet Cummins David Shillitoe Antony Smith, Rhodri Davies/The Lost Viking Prod-Tornado Studios, 107 min. - av. Dean Ridge (Vitharr), Ross O'Hennessy (Wyman), Kezia Burrows (Herja), James Groom (Dominus Cassius), Ioan Hefin (l'ermite), Chris Hampson (Skuld), Ian Virgo (Asbjorn). Vitharr, un jeune Viking, débarque en Angleterre avec sa famille et son clan, dans l'espoir de vivre aventures et conquêtes. Mais le groupe est pris dans une embuscade et Vitharr, unique survivant, blessé, perdu, doit traverser le pays dangereux à la recherche du domaine de son oncle. Brutal, sanglant et peu original. |
2018 | Halvdan Viking (Alvdan, apprenti viking) (SE) de Gustaf Akerblom Jessica Ask, Jenny Stjernströmer-Björk/Anagram Sverige AB (Stockholm)-NDR-TV4, 97 min. - av. Vilgot Hedtjärn (Halvdan), Ellinea Siambalis (Meia), Peter Haber (le forgeron Björn), Claes Månsson (Espen), Torkel Petersson (Ragnar), Ellen Jelinek (Frida), Jimmy Lindström (Grimulf), Molly Faulseit (Miniviking Hilda), Magnus Liman (Gorm), Gustav Akerblom (Yngve), Asa-Lena Hjelm (Ragnhild), Nils Lindenmo (Brand), Alva Hagnell (Hurva), Johanna Lundaanl (Ingatora). Un jeune Viking boiteux, pris en charge par le forgeron Björn en l'absence de son père parti aux pillages, se lie d'amitié avec Meia, la fille du roi d'un village ennemi. Film pour la jeunesse. - DE : Halvdan - Der Wikinger, IT : Halvdan il giovane vichingo. |
2018 | (tv) Gudrun : The Viking Princess (GB) série de Justin Purefoy Nigel Pope, Simon Parsons/BBC Television-CBeebies (BBC 15.1.18-19.1.18 / 3.11.-2.12.18) 2 séries de 10 x 5 min. - av. Sophie Ryder (Gudrun), John McGuinness (le roi Sigurd), Dina Heen-Allan (Frida), Harvey McDowall (Olaf), Darren Mitchell (Jarlsman, l'archer du roi), Pepe Thompson, Denise Peacock, Heather Jane Peacock, David Tennant et Denis Lawson (narration). Une série BBC pour enfants qui se joue pour l'essentiel en forêt, où la petite princesse et ses amis Olaf et Frida apprennent à connaître la faune de leur pays (loups, corbeaux, crabes, chèvres, phoques, rennes, écureuils, faucons, poneys, loutres). - DE : Gudrun die Wikingerprinzessin. |
2018 | (tv-df) Olav Haraldsson : The Unknown Tale Behind the Legend - behind the scenes (NO) de Kristoffer Isaksen et Magnus Reiersen Kristoffer Isaksen/Unfrozen Pictures (Oslo) (22.7.18). - av. Håvard Walseth (Grimkjell), Hallvard Kongsli (Olav), Magnus Reiersen (Kalv Arnesson), Pål Edvard Eilerstsen (Goblin), Svein-Gunnar Johansen (le forgeron), Bendik Björnstad (Agnar), Mats Lasse Jangås (le nain), Jørn Myreng (le prêtre), Johannes Merok, Marie-Victoria Fløttkjaer, Mathias Johannes Johansen, Stian Andreassen, Sverre Simonsen (des soldats), Kristian Berg (un villageois). - Enquête docu-fictionnelle sur « saint Olaf », le roi de Norvège, filmée à Tromsø en Norvège et parlée vieux norrois. |
2018 | Ragnarök [=Le Crépuscule des dieux] (NO) d'Ole Fredrik Wannebo Sondre Jacobssen, OFW, Arne Vidar Stoltenberg, David Hortman Bøe/Ragnarok Film (Trondheim)-Kjeldsberg-VassFjellet-Trondheim Kommune, Ladenirden -Imiysu-NTNU (34 min.). - av. Sondre Jacobsen (Aslak Jacobsen), Mari Welde (Liv), Jens Bastian Aamodt (Livtrase/Lifprasir), Exdis Tessem (Liv enfant), Fabian Holthe (Livtrase enfant), Simon Stokke (Tulen), Sindre Karlsholm (Hrolf), Håkon Mosseby (Odin), Skorri (Sleipner), Ole Fredrik Wannebo (Bjørn Jarlsønn), Håkon Selliseth (Toke), Tobias Harnes Andre (Kolbein), Madelen Haveland (Sigrun), Bendik Toldnes (Haavard Brott), Camilla Søberg Haugen (Frøydis Eilifsdotter), Didrik Rossbach (Vidar Vidarson), Martin Sundby (le Troll), Hallvard Lydvo (narration). Mythe : Le Ragnarök de la mythologie nordique renvoie à la fin du monde prophétique, annoncé par un hiver de trois ans sans soleil, suivi d'une grande bataille au cours de laquelle la majorité des divinités (Odin, Freyr, Baldr, Heimdall, Loki), les géants et la totalité de l'humanité périssent, à l'exception du couple humain formé par Liv et Lifprasir, appelé à repeupler le monde. Le court métrage du Norvégien O. F. Wannebo fabriqué en scope- couleurs dans la région forestière de Trondheim montre en effet une humanité occupée à se trucider mutuellement dans une semi-obscurité (« le temps des haches, de l'épée et des loups »), saisie par un esprit du mal quasi invincible, puis le couple de Liv et Lifprasir se cacher dans une caverne du nom de Hoddmimes Holt d'où ils engendreront l'humanité à venir. |
2018 | Lokes Datter / Loki's Daughter (NO) d'Ole Fredrik Wannebo Ole Fredrik Wannebo, David Hortman Bøe, Sondre Klaeboe Jacobsen, Arne Stoltenberg/Ragnarok Film (Trondheim) (website 21.3.18), 15 min. - av. Sverre Brandtzaeg (Erlend), Håvard Eide (Njaal), Sven Ole Frønes (Sigurd), Lavrans Haga (Asgeir), Sondre Klaeboe Jacobsen (Halgrim), Kjersti Behrens Måsøval (New Thral), Linda Kristiansen (Vigdis), Lindsey Chaplin (English Thral), Tomas Grande (Loki). Mythe : Dans les Edda poétiques, Loki, le dieu de la malice, de la discorde, du chaos et des illusions a pour fille Hel, la déesse du monde des morts. Le cinéaste norvégien O. F. Wannebo l'évoque dans une suite d'images difficilement déchiffrables pour qui ne connaît pas les arcanes de la mythologie nordique. |
2019 | The Viking War / Berserker: Death Fields (GB) de Louisa Warren et Suzy Spade Louisa Warren/ChampDog Films (London), 103 min. - av. Darcie Lincoln (Ingrid), Peter Cosgrove (Snorre), Victor Toth (Leif), Georgia Wood (Astrid), Michelle Archer (Vigdis), Shaila Alvarez (Loki), Claudine-Helene Aumord (Heather), David Carrozzo (Steiner), Sarah T. Cohen (Siv), Daniel Eghan (Odin), Nick Field (Sigurd), Cassandra French (Turid), Stuart Gilbam (Magnus), Richard Harfst (Olav). Dans les îles Shetland en Écosse, la Saxonne Ingrid et sa fratrie courent pour sauver leur peau, agressés par une tribu de berserkers sauvages, des guerriers-fauves à la fureur sacrée qui organisent des chasses impitoyables aux humains pour le plaisir. Ces derniers ont la vie sauve s'ils sèment leurs persécuteurs, sauf que cela n'arrive jamais... Pas de vrais de Vikings ni de vrai scénario, juste un cumul stupide de violence. - ES : Guerra de vikingos. Nota bene : l'embarrassante association britannique de Louisa Warren et ChampDog Films produit une série de produits semi-fantastiques de quat'sous en mobilisant abusivement dans le Sussex une poignée de pseudo-Vikings chargés d'affronter des créatures monstrueuses en tous genres dans des navets comme Pagan Warrior / Vikings vs. Krampus (2019), Scarcrow's Revenge (2019), etc. |
2019 | (tv-df) Viking Warrior Women / Die Kriegerinnen der Vikinger / Den kvinnliga Vikingakrigaren (Les Guerrières vikings) (GB/DE/SE) de David Bartlett Sebastian Peiter, Frauke Wolf/Urban Canyons-ZDF-Smithsonian Networks-Sveriges Television (SVT)-Arte (ORF 7.6.19 / Arte 7.3.20) 52 min. - av. Moa Enqvist Stefansdotter (Signe), Stina Edström (Malusha), Dennis Bengtsson (Aalgut), Martin Eklöf (le père de Signe), Bjarne Dahl (le marchand slave), Magne Osnes (la cheffe de Birka), Stefan Cronwall (le chef Rus Viking), Margareta Pettersson (la sorcière), Celeste Eva Proctor (une villageoise). Docu-fiction tourné en Suède : Si la question de la présence de femmes vikings au combat a longtemps suscité la controverse, une découverte dans les vestiges de la cité marchande viking de Birka en Suède a récemment confirmé l'hypothèse : le guerrier de haut rang était en réalité une femme, ce qui entraîne une révision totale du rôle des femmes dans la société scandinave d'autrefois. La fiction présente l'histoire d'une jeune femme qui, en l'an 960 pour venger le meurtre de son père, un chef Viking, se mue en redoutable guerrière et audacieuse exploratrice, le tout servant de prétexte à raconter les us et coutumes de sa communauté. |

2019 | * Valhalla (DK/NO/SE/IS) de Fenar Ahmad Jacob Jarek, Christian Holm-Glad, Grímar Jónsson, Magne Lygner/ Profile Pictures (Køpenhavn)-Nordisk Film (Valby)-Bacon Production OSL (Oslo-Stockholm-Køpenhavn), 105 min. - av. Cecilia Loffredo (Røskva), Saxo Molthke-Leth (Tjalfe), Roland Møller (Thor), Salóme R. Gunnarsdóttir (Freya), Dulfi Al-Jabouri (Loki), Reza Forghani (Quark), Andreas Jessen (Baldr), Jacob Ulrik Lohmann (Tyr), Stine Fischer Christensen (la déesse Frigg), Asbjørn Krogh Nissen (Odin), Lára Jóhanna Jónsdóttir (Sif), Patricia Schumann (Mère), Björn Fjaestad (Père), Ali Sivandi (Skrymer), Sanne Salomonsen (Elli), Uffe Lorentzen (Utgarda-Loki), Emma Rosenzweig (Jaettedronningen), André Birk Schultz (le géant). Mythe: Tjalfe et sa sœur Røskva, des enfants vikings, sont emmenés au Valhalla en tant qu'esclaves par les dieux Thor et Loki. Après mille ans de guerre contre les Géants, les dieux vikings sont affaiblis et divisés et doivent désormais s'allier aux hommes pour retrouver le terrifiant loup Fenrir, frère du serpent de Mitgard, et les humanoïdes géants Jötnar qui se sont échappés du Valhalla et menacent l'équilibre de l'univers, entraînant ainsi la fin du monde, Ragnarök (le crépuscule des dieux)... Très éloignée de l'imagerie Marvel qui a fait des dieux d'Asgard des superhéros interstellaires à grands renforts d'armures étincelantes, de combats spectaculaires et d'effets spéciaux délirants, cette production nordique est inspirée par la bande dessinée Valhalla (Carlsen Comics, 1978) de Peter Madsen, matière qui a déjà fait l'objet d'un long métrage d'animation danois très populaire de Peter Madsen et Jeffrey J. Varab en 1986 (cf. supra). Le film joue davantage sur le naturalisme pour présenter des héros beaucoup plus sombres et humains, un parti pris qui mise habilement sur le merveilleux et le fantastique (coûts : 34,3 millions de couronnes). Tourné en Islande par un réalisateur danois d'origine irakienne et vendu dans 26 pays, Valhalla est nominé pour le Robert Award (Copenhague) du meilleur film d'enfants. Aux censeurs locaux qui craignaient les réactions de la jeunesse, le cinéaste a expliqué : « Si vous avez dix ans, vous pouvez emmener un adulte le voir. Pourquoi être nerveux ? Nous avons fait un film sur la mythologie nordique. C'est un peu plus sauvage que de faire un film sur un lavabo ! » (Filmmagasinet Ekko no. 89/2019). - DE : Walhalla - Die Legende von Thor, GB/US : Valhalla : The Legend of Thor. |
2019 | Viking Blood - The Battle Begins (DK) d'Uri L. Schwarz Uri L. Schwarz/Fluxform Entertainment (Koebenhavn)-ITN-Filmvärkstedet, 89 min. - av. Karen Margrethe Gotfredsen (la princesse Freya), Pernilla Bergendorff (la princesse Gudrun, sa soeur), Robert Follin (Tor), Mia Lerdam (Astrid), Martin Hestbaek (le comte Odinsson), Uri L. Schwarz (le forgeron), Bo Madvig (l'évêque), Kristine Lauritzen (Rider), Michael Rajani (Harald), Peter Holst (Agnir), René Wormark (Vidar), Irina Frankild (Brynhild), Rasmus Hougaard (Edwyn), Arnar Örvar Blomsterberg (Arnar), Anders Heymuth-Clausen (Olav), Thorkil Godvin Hansen (Thorkil). En l'an 960, le christianisme s'étend dans les villages vikings de la Norvège. Mercenaire surnommé « l'étranger », Tor s'est mis au service du clan des princesses Freya et Gudrun qui cherchent à venger la mort de leurs familles, massacrées par un clan voisin. Mais il se rend bientôt compte que celles-ci, avides et profiteuses, ont d'autres visées que la simple vengeance et l'honneur familial. Il reprend son indépendance en réalisant que les uns, attachés au polythéisme de leurs ancêtres, et les autres, fervents propagateurs d'un Évangile qu'ils connaissent à peine, ont des scrupules très peu religieux et, tiraillé, il décide d'intervenir là où se dessinera la paix et la prospérité du pays... Un scénario aux idées handicapées par un trop de confusion et un trop peu de moyens, lointainement inspiré par Pour une poignée de dollars de Sergio Leone (et son modèle signé Akira Kurosawa). |

Tommy Dahle fait un « saint Olaf » peu reluisant (2019).
2019 | (tv-df) Olav - 1. Vikingen - 2. Kongen - Helgenen [=1. Le Viking - 2. Le Roi - 3. Le Saint] (NO) minisérie de Stian Trovik Fredryk Hygen Gudesen, Kristian Karlsen, Stian Trovik/Ekkofilm (Oslo)-NRK TV, 3 x 57 min. - av. Tommy Dahle (Olav II Haraldsson), Helge Nilsen (le constructeur naval Torstein Knarresmed), Leif Eirik Solstad (Kalv Arnesson, ennemi d'Olaf II), Kristoffer Jørgensen (Tore Hund, explorateur et chef du Hålogaland, ennemi d'Olaf II), Kristofer et Gry Molvaer Hivju. - Un docu-fiction en trois parties qui regarde sous la loupe la trajectoire d'Olaf II (v.995-1030), roi de Norvège de la dynastie Hårfagre qui régna de 1015 à 1028 et fut tué deux ans plus tard à la bataille de Stiklestad. La bataille, étape du processus de christianisation de la Norvège, opposa le sud chrétien mené par le roi au nord païen. Olaf y trouva la mort, ce qui lui valut d'être canonisé par l'Église catholique en 1031 et de devenir le saint patron de la Norvège. Au cours de son enquête sur cette icône de l'histoire nationale, un Viking pillard baptisé à Rouen en France, puis ennemi acharné et rival du roi du Danemark Knut le Grand, bref, au passé turbulent sinon brutal et sanglant, l'historien Kristofer Hivju remet en cause les clichés de l'histoire officielle. - GB: The Saga of Olaf the Holy. |
2019 | [animation : Vic the Viking and the Magic Sword / Wickie und die starken Männer - Das magische Schwert / Vic le Viking, le film / Wickie en het Magische Zwaard (DE/FR/BE) d'Éric Cazes; Studio 100 Animation-Studio 100 Media-Belvision (Bruxelles), 77 min., d'après les livres du Suédois Runer Johnson (1963). - Cf. film de 2009.] |
2019 | [Animation/Fantasy : How to Train Your Dragon : The Hidden World (Dragons 3 : Le Monde caché) (US/JP) de Dean De Blois ; Dreamworks Animation, 104 min. - Av. la voix de Gerard Butler (le chef viking Stoick), F. Murray Abraham (Grimmel) et Cate Blanchett (Valka). Un jeune Viking maladroit et malchanceux qui voudrait chasser des dragons se lie d'amitié avec l'un d'eux et découvre un monde inédit. Suites cf. 2014 et 2019, version « live » cf. 2025.] |

Les Vikings débarquent en Russie : la dynastie des Riourikides fonde Novgorod et Kiev (2019).
2019 | (tv-df) Ryurikovichi - Istoriya pervoy dinastii [=Les Riourikides - Histoire de la première dynastie] (RU) télésérie de Maksim Bespaly Evgeniya Doronkina, Vlad Ryashin, Valery Babich/Babich Design-Star Media (ORT1 4.11.19), 8 x 45 min. - av. Ivan Petkov (le prince Riourik), Dmitry Moguchev (Oleg le Sage), Vladimir Kuznetsov (Igor le vieux), Svetlana Bakulina (Olga enfant), Valentina Neimorovets (Olga adulte), etc. Selon la Chronique des temps passés de Nestor, un groupe de Varègues - nom donné par les Slaves orientaux aux Vikings de Suède - fondent en 862 la ville de Novgorod sous la direction de Riourik (v. 830-879), prince danois, suédois ou finnois de la Rus' de Kiev (Ruthénie), permettant aux marchands, mercenaires et pirates scandinaves d'attaquer les villes byzantines en empruntant la route de la Volga et de la Caspienne, puis celles du Don, du Dniepr ou le Dniestr. Riourik serait mort à Novgorod, laissant au pouvoir son fils Igor âgé de neuf ans sous la tutelle du régent Oleg - dit Oleg le Sage - qui achève l'unification de la Rus' de Kiev et règne de 882 à 912. La dynastie d'origine scandinave sera rapidement slavisée et christianisée sous l'influence de Byzance. Née de parents vikings à Pskov, puis épouse du grand-duc Igor Ier de Kiev, Olga de Kiev (890-969) deviendra la première souveraine slave chrétienne et sera canonisée. Aux Varègues suédois des premiers temps s'ajoutent bientôt des Varègues danois et norvégiens dont le plus célèbre est Harald Sigurdarson (1016-1066). - La série sous forme de docu-fiction est consacrée à la dynastie des Riourikides qui s'étire jusqu'à Ivan le Terrible. Constituée de 8 chapitres, elle fait partie d'un vaste programme d'éducation nationale de Poutine, réécriture soutenue bien entendu par le ministère de la Culture de la Fédération de Russie et de la Société historique militaire. Suite cf. Russie médiévale, partie VI, chap. 4.1-2. - Titre internat. : The Rurik Dynasty - First Monarchs of Russia. |

À la santé d’Odin et des guerriers disparus (« The Huntress: Rune of the Dead », 2024).
2019 | * The Huntress : Rune of the Dead / Viking Huntress (SE/US) de Rasmus Tirzitis, Rasmus Tirzitis, Faravid Svalfors Afugglas, Simon Kölle, Nicole Holland/Tirzitis Entertainment (Stockholm)-Itn Distribution Inc. (Las Vegas)-Light in a Room AB-Wizworks Studios-Electric Rhyme Productions, 104 min. - av. Moa Enqvist Stefansdotter (Runa), Viva Östervall Lyngbrant (Bothild, sa soeur cadette), Peter Mörlin (Joar, leur père), Yohanna Idha (Magnhild, leur mère), Ralf Beck (Ragnvald, le grand-père), Andreas Rylander (Torulf),Urban Bergsten (Ketill), Andrea Larsdotter (Sigrun), Tommi Korkeamäki (Torgisl), Konstantin Aleksejev (Hakon). En 811, une famille pauvre vit isolée dans une cabane au milieu de la forêt, à quelques jours de Birka. La chasse et la pêche étant mauvaises, le père, Joar, a pris par désespoir la décision de participer à un raid de pillage viking. Deux ans plus tard, il n'est toujours pas revenu et la famille, à savoir sa femme Magnhild, ses filles Runa et Bothild et leur grand-père Ragnval commencent à craindre qu'il ne revienne jamais. Runa, l'aînée, s'occupe à présent de la nourriture et pratique le tir à l'arc, mais elle craint que ses rêves inquiétants soient de mauvais présages. Lors d'une chasse, elle découvre un homme ensanglanté, Torulf, un guerrier inconscient qu'elle ramène et dont la famille soigne les blessures. Tandis qu'il guérit, elle se rend compte qu'il est envoyé pour protéger la famille d'un danger qui approche ; il apporte des nouvelles de son père... qu'il aurait vu mourir alors qu'ils volaient un trésor sacré. Qui sont alors les morts-vivants - les sendegars des Vikings - qui se mettent à hanter la maisonnée et la clairière dès que le soleil s'est couché et finissent par s'entretuer ? Un film lent qui cherche plus à capter des ambiances, un climat psychologique et des observations ethnologiques sur la vie quotidienne de l'époque (animée par les récits du grand-père aveugle) que de raconter une histoire à suspense facile ou de céder à des effets d'horreur dont la nuit ici ne révèle jamais le détail. Un film à budget modeste, tourné dans la commune d'Ekerö (comté de Stockholm) et dans le village-musée viking de Birka sur l'île de Björkö. Loin des clichés du genre. |
2019 | Pagan Warrior / Vikings vs. Krampus (GB) de Nick Minaj et Louisa Warren Luisa Warren/Backwater Studio-ChampDog Films (London), 82 min. - av. Peter Cosgrove (le roi Rollo), Shaila Alvarez (la reine Silvia), Jessica O'Toole (la princesse Avery), Darrell Griggs (Krampas), Tara MacGowran (la sorcière Millicent), Louisa Warren (la sorcière Constance), Carey Thring (le chef viking Ubbe), Sarah T. Cohen (Ainsley), Hattie Willow (Octavia), Will Dodd (Aiden), Kate Milner Evans (Thea), Mike Kelson (Sigguard), Fabio Miale (Eirik), Chris Sheridan (Alf), Nicolas Bernerdel (Torr). Mythe : En l'an 812, une demi-douzaine de sauvages Vikings affamés envahissent un château saxon, massacrent tout le monde et s'approprient les lieux. Unique survivant, le roi Rollo obtient le soutien de deux sorcières qui invoquent l'aide de Krampus, la créature griffue munie de cornes, mi-chèvre mi-démon des fêtes païennes de Yule (folklore d'Europe centrale, mais probablement d'origine nordique). Krampus fait le ménage... Une douzaine de figurants, des costumes ridicules, une série Z pour amateurs zinzin. |
2020 | (tv-df) Vikingernes sidste rejse / The Last Journey of the Vikings (SE/FR/GB) télésérie de James Velasquez Tristan Lynch, Aoife O'Sullivan, Joanna Pozzo, Christian Sundkvist, Véronique Bocher/Mopar Media Group-Nordic Entertainment Group (Stockholm)-France Télévisions (Paris)-Investment Incentives for the Irish Film Industry (tv+Internet 12.4.20), 4 x 59 min. - av. Clodagh Moriarty (la reine Matilda), Dmitry Vinokurov (Halvdan), Brian Matthews Murphy (Guillaume le Conquérant), Megan O'Malley (Edith the Fair), Enda Cotter (le roi Gudfred), Christopher Mac Donnchaidh (Harald), Chris Tallon (Aethelred), William Lynn (Charlemagne), John Kinsella (Knut), Stiofain Creaven (Harold II), James Maguire (Charles le Chauve), Eidin Griffin (Gunnora), Sebastian Conion (Einhard), Brian Kearns (un chrétien converti), Marian Caparrós (un marchand viking), Anna Czarska (la reine Emma), Pernilla August (narration). Docu-fiction (rôles non parlants, narration en off) illustrant le mode de vie et les changements environnementaux qui ont contraint les Scandinaves de prendre la mer pour le sud, d'affronter Charlemagne et les chrétiens, de saccager et piller les monastères, de vivre de rapines puis de s'établir en Angleterre et en Normandie, jusqu'à ce que la bataille de Hastings en 1066 sonne le glas de « l'âge des Vikings ». - Épidoses : 1. « Emigranterne » - 2. « 100 dage i Paris » - 3. « Det gode land » - 4. « Vikingernes sidste slag ». |
2020-2023 | [(tv) Ragnarök [=Le Crépuscule des dieux] (NO/SE) télésérie de Mogens Hagedom et Jannik Johansen ; Sam Productions (Netflix 31.1.20-24.8.23), 18 x 45 min. - av. David Stakston (Thor), Jonas Strand Gravli (Loki), Theresa Frostad Eggesbø (Járnsaxa), Danu Sunth (Freyja), Bjørn Sundquist (Odin). - Au XXIème siècle dans la ville fictive norvégienne d'Edda, un groupe d'adolescents dotés des pouvoirs des anciennes déités nordiques dont ils sont la réincarnation lutte contre la pollution industrielle et le réchauffement climatique.] |

Gudrid, l’exploratrice viking d’Islande, et son père, le Norvégien Kjetill Flatnefr (2020).
2020 | (tv-df) Guðriður viðförla - An Tastealaiche / The Far Traveller : Voyages of a Viking Woman (La Viking du bout du monde) (IS/GB) d'Anna Dis Olafsdóttir Anna Dís Olafsdóttir, Jóhann Sigfússon, Seumas Mactaggaart, Margaret Cameron/Profilm (Kópavogur)-MacTV/BBC ALBA (Stornoway)-Ríkisútvarpid-Sjónvarp (RUV, Icelandic National Television, Reykjavic)-Icelandic Film Center (RUVtv 18.3.20 / BBC ALBA 1.10.20), 52 min. - av. Kristín Isold Jóhannesdóttir (Gudridur Thorbjarnardóttir), Imelda Staunton (narration). Docu-fiction avec comédiens anonymes sur l'étonnante et intrépide exploratrice islandaise Gudrid Thorbjarnardóttir (v.985-1050) qui a transcendé ses humbles origines d'esclave irlando-écossaise pour devenir la voyageuse la plus intrépide du monde médiéval. Environ 500 ans avant Christophe Colomb, elle a traversé l'Atlantique à 8 reprises, a donné naissance au premier enfant européen en Amérique du Nord, Snorri, et a même fait un pèlerinage au Vatican vers la fin de sa vie avant de se faire ermite. La Viking du bout du monde retrace ses aventures du Groenland à Terre-Neuve et au-delà. Entre interviews d'experts et reconstitutions saisissantes (filmées notamment au Nouveau-Brunswick, Canada), le documentaire apporte une clé essentielle à la compréhension de la vie des femmes vikings. - Présenté au Stockfish Film Festival à Reykjavík (2020). |
2020/21 | (tv-df) In den Fängen der Wikinger / Die Sklaven der Wikinger (Prisonniers des Vikings) (DE/AT/CZ) de Stefan Ludwig Série "Universum History", Nikolaus et Ingrid Klingohr, Pierce Boyce, Stephan Hoenigmann, Frauke Wolf/ZDF-ORF-Arte-TG4-Ceská Televize-Abú Media-Interspot Film (Arte 16.1.21), 52 min. - av. Caitriona Williams (Melkorka), Rickie O'Neill (son frère Findan), Michael J. Cloke (Höskuldr), Brian Comerford (Findan vieux), Piotr Markiewicz (le chef viking), John Heathwood (le marchand d'esclaves), Martin Gilligan et Joseph Palmer (des esclaves irlandais), Isaak Dentier (narration). Docu-fiction filmé en Irlande : La spectaculaire expansion des Vikings entre le VIIIe et le Xe siècle repose largement sur la traite des êtres humains. Pratiqué de manière occasionnelle, elle complète les revenus des guerriers pendant les mois creux. Les esclaves (les thralls) - qui représentent jusqu'à un quart de la population - sont revendus parfois directement à leurs familles, en échange de rançons, ou échangés sur des marchés à Birka, Dublin ou Istanbul. Le film retrace l'histoire de l'Irlandais Findan (vers 803-878), originaire de Leinster, et de sa soeur Melkorka qui sont capturés par des Vikings et emmenés dans les îles Orcades, au nord de l'Écosse. Le premier parvient à échapper à ses ravisseurs, devient moine pendant 25 ans (emmuré volontairement dans un ermitage) et sera béatifié par l'Église irlandaise. - US : Victims of the Vikings. |

Le prince Hamlet au IXe siècle : Fjölnir, Amleth, Gudrun et Olga dans « The Northman » (2022).
2022 | * The Northman (CA: L'Homme du Nord) (US/GB/IS) de Robert Eggers Leifur B. Dagfinnsson, Robert Eggers, Mark Huffam, Lars Knudsen, Arnon Milchan, Alexander Skarsgård/Focus Features-Regency Enterprises-Perfect World Pictures-New Regency Productions-Square Peg, 137 min. - av. Alexander Skrasgård (Amleth), Nicole Kidman (la reine Gudrun, sa mère), Ethan Hawke (le roi Horwendil dit Corbeau de guerre, père d'Amleth), Claes Bang (Fjölnir le sans-frère, oncle d'Amleth), Anya Taylor-Joy (Olga des Forêts), la chanteuse Björk (la voyante slave), Willem Dafoe (le bouffon Heimir le Fou), Gustav Lindh (Thórir le Fier, fils de Fjölnir), Kate Dickie (Halldora la Picte), Ian Gerard Whyte (Thorwaldr), Murray McArthur (Hákon Iron-Beard), Rebecca Ineson (Halla the Maiden), Elliott Rose (Gunnar, fils de Fjölnir et Gudrun), Phill Martin (Hallgrimr Half-Troll), Eldar Skar (Finnr the Nose-Stub), Owen Fouéré (Ashildur Hofgythja), Kattie Pattinson (une jeune guerrière), James Harper-Jones (Vasill), Luca Evans (Ivan), Magne Osnes (le prêtre berserker), Faoileann Cunningham (Kormlöth), Jonas Lorentzen (Eysteinn), Oscar Noval (Amleth jeune), Ralph Ineson (cpt. Volodymyr). En l'an 895, le roi Horwendl/Aurvandill dit « Corbeau de guerre » retourne dans son royaume d'Islande pour préparer son jeune fils Amleth, dix ans, à lui succéder sur le trône. Le lendemain matin, des guerriers masqués dirigés par le frère du roi, Fjölnir, leur tendent une embuscade et assassinent Horwendl. Amleth est témoin impuissant du meurtre de son père après avoir vu son village massacré et sa mère, la reine Gudrún enlevée par son oncle. Le petit prince s'enfuit en bateau en jurant vengeance. En 914, devenu adulte, il est trouvé par des Vikings et élevé comme un guerrier-fauve enragé, un berserker qui tue sans états d'âme, une peau de loup sur les épaules. Entretemps, Fjölnir « le Sans-Frère » a été renversé par Harald de Norvège et, exilé, vit en éleveur de moutons en Islande. Après des rapines au pays des Rus', Amleth rencontre une voyante slave dans le temple de Svetovit qui lui prédit l'avènement prochain de sa vengeance. Le guerrier-fauve se fait mouton, passe pour un esclave et se faufile à bord d'un navire pour l'Islande. À bord, il rencontre une esclave slave, Olga, qui se dit sorcière. Il est emmené à la ferme de Fjölnir où il apprend que Gudrún, sa mère, est à présent la femme de Fjölnir et lui a donné un fils, Gunnar. La nuit, il rencontre un chamane qui lui permet de parler avec le fantôme du bouffon Heimir, également assassiné par Fjölnir ; celui-ci lui révèle l'existence de Draugr, une redoutable épée magique ne pouvant être retirée de son fourreau que la nuit. Amleth s'en empare après avoir combattu un mort-vivant. Le lendemain, lors d'un jeu violent, il sauve la vie de Gunnar, son demi-frère, ce qui lui vaut de diriger les esclaves et de choisir une femme, Olga. La nuit, Amleth tue plusieurs hommes de Fjölnir et Olga met un champignon hallucinogène dans la nourriture du personnel ; au cours de la panique qui s'installe, Amleth revoit sa mère Gudrún. Surprise de le découvrir en vie, celle-ci lui révèle une réalité qu'il ignorait : qu'elle n'était qu'une esclave de son père Horwendl, qu'il est le fruit d'un viol, que c'est elle qui a supplié Fjölnir, qu'elle a toujours aimé, de tuer son infâme époux ainsi que leur rejeton commun. A présent, elle tente de séduire Amleth afin qu'il la reconnaisse comme reine. Fou de rage, Amleth tue Thórir, le fils aîné de Fjölnir, dans son sommeil et lui vole son cœur. Le lendemain, Gudrún raconte tout à Fjölnir et exige la mort d'Amleth ; ce dernier propose d'échanger la vie d'Olga contre le cœur de Thórir. Olga délivrée, il est torturé, mais libéré de ses liens par de mystérieux corbeaux et parvient à s'échapper grâce à l'aide de sa compagne. Mais plutôt que de fuir, il retourne à la ferme royale, libère les esclaves, étripe le restant des employés de Fjölnir ainsi que sa mère Gudrún, reconnaissante de pouvoir s'en aller, puis, accidentellement, élimine aussi son demi-frère Gunnar. Fjölnir l'affronte dans un combat singulier près du cratère du volcan en éruption Hekla pour résoudre le vieux conflit hors du village. Fjölnir est décapité. Mortellement blessé, agonisant, Amleth a une vision furtive d'Olga et de leurs futurs enfants jumeaux, puis une valkyrie le porte à travers les portes du Valhalla... C'est la deuxième fois que la trame dont William Shakespeare s'inspirera pour son immortelle tragédie de Hamlet (publiée en 1603) est replacée dans son époque d'avant l'an mil et dans son décorum authentique, après Prinsen frå Jütland (Le Prince de Jutland) de Gabriel Axel en 1993 (cf. supra), mais selon une démarche carrément aux antipodes de ce premier film ... et évidemment aussi fort loin des tourments de l'âme et des subtilités psychologiques du Grand Barde ! L'histoire sanglante du jeune prince viking Amleth et de sa quête pour venger le meurtre de son père est tirée de la chronique Gesta Danorum de Saxo Grammaticus (XIIe siècle). L'initiative de conférer à ce récit une dimension plus authentique que le film d'Axel trois décennies plus tôt vient de l'acteur, producteur et scénariste suédois Alexander Skarsgård (fils de Stellan Skarsgård), très actif à Hollywood depuis 2001 dans des rôles plutôt testostéronés (ex-Tarzan) ; il élabore le script avec le décorateur et réalisateur américain Robert Eggers qui s'est fait connaître par quelques succès d'épouvante assez audacieux (The Witch en 2015, The Lighthouse en 2019) en s'inspirant non seulement de l'incontournable chroniqueur médiéval danois, mais aussi des Edda et d'autres sagas véhiculant tragédies nocturnes, coutumes étranges, corbeaux surnaturels d'Odin, fatalités et interventions magiques. Aux yeux d'Eggers, le film serait un peu la rencontre d'Andreï Roublev (1966) avec Conan le Barbare (1982) : tout un programme ! Sjón, poète islandais er parolier de la célèbre chanteuse Björk (qui mime ici une sorcière), contribue au scénario. Le tournage, passablement chamboulé par le Covid-19 et qui fait exploser le budget, prend 87 jours, d'août à décembre 2020 en Irlande du Nord : au village royal construit à Torr Head dans le comté d'Antrim (la « Chaussée des Géants »), la ferme de Fjölnir à Knockdhu près de Larne, le pays de Rus' à Portglenone, au domaine de Clandeboye, à Shane's Castle et sur la rivière de Bann, au comté de Donegal et sur la péninsule d'Inishowen, puis à l'extérieur de Belfast pour le duel final à la lueur rougeâtre de la lave; quelques scènes sont aussi enregistrées en Islande (glacier de Svinafellsökull, Vestrahorn et Akureyri). La postproduction particulièrement compliquée renvoie la sortie en salles du blockbuster à avril 2022. L'accueil public est mitigé, mais la presse est unanimement soufflée par une réussite cinématographique virtuose, peu courante dans le genre « film d'aventures » en raison de son réalisme très, très crû, même inhabituellement brutal, de sa noirceur, de ses paysages insolites, mais aussi d'une justesse historique peu courante en ce qui concerne costumes, accessoires et décors (reconstitutions élaborées avec l'aide du professorat des universités d'Uppsala et de Reykjavik). La mise en scène digère - ou exalte ? - la violence et la furie du propos, mais, fidèle à ses sources, en efface toute psychologie : Nicole Kidman est glaçante, méconnaissable, le visage déformé par la haine, tandis que les relations intimes entre Amleth et Olga sont à peine esquissées. ➤ Reste la dimension onirique omniprésente et déconcertante du film, introduite par le chamanisme, les sagas et les mythes archaïques dont, paraît-il, Eggers & Skarsgård raffolent, et c'est ici que le bât blesse : Les rites soi-disant magiques (car les historiens universitaires sont dépassés) et leur folklore préchrétien se résument à un salmigondis de pseudo-chamanisme mongolo-africano-brésilo-amérindien augmenté de moult grognements, cris de fauves, sang, grimaces et tamtam, un mix complaisant de gorilles et de trolls dansants dans lequel les jeunes auteurs du film projettent sans s'en douter toute la violence et le désarroi existentiel de leur propre époque, teintée d'hyper-masculinisme trumpien et d'inhumanité glaçante. (Le phénomène est déjà sensible dans d'autres films récents sur les Vikings, mais il atteint ici son paroxysme.) Sur presque deux heures et demi, pareil bricolage répétitif et bruyant peut lasser les psychismes moins adolescents, voire prêter à sourire. Bref, épuisant mais pas banal. Âmes sensibles s'abstenir. - ES: El hombre del norte. |
2022 | (tv-df) Ragnar, le Viking qui a terrorisé Paris (FR) de Daniel Rihl, David Jankowski et Eric Duret (fiction) Série « Secrets d'Histoire » présentée par Stéphane Bern, Jean-Louis Remilleux, France Télévisions (FR3 31.11.22), 111 min. - av. Louis Bernard, Jules Bodin, Sébastien Degut, Elric Montorier, Benoit Rabille, David Sauderais, Astrid Saule, Laetitia Valstar, Stefan Vlajkovski, Eric Bijon, Yann Cael, Damien Cervantes, Jonathan Chamand, Sidonie Dubosc. Docu-fiction : du IXe au XIe siècle, une vague de violence inouïe s'abat sur l'Europe tout entière : les Vikings pillent et dévastent les monastères et les villages des royaumes qu'ils traversent. En quelques minutes, un havre de paix se transforme en une scène d'apocalypse. Comme ce jour où ils décident d'envahir Paris. Si leur réputation de barbares sanguinaires les précède, la culture de ces guerriers venus de Scandinavie est nettement moins connue et bien plus raffinée que ce que l'on a longtemps pensé. Stéphane Bern se rend en Norvège, sur les rivages du Naeroyfjord, considéré comme l'un des plus beaux fjords au monde et classé au patrimoine mondial de l'Unesco. C'est ici que tout commence pour les Vikings, avec le plus célèbre de leurs chefs : Ragnar Lodbrok et ses fils Yvar le Désossé, Björn Côte de Fer et Sigurd Œil de Serpent. Ils remontent la Seine jusqu'à Paris depuis la Normandie, semant le chaos au royaume de France en assiégeant Paris, puis Chartres. |
2022 | Vikingasystrar (The Viking Sisters) (SE) de Viking Almquist Viking Almquist/Nisseflakes-UnCUT-ung filmproduktion, 95 min. - av. Karin Engman (Snæfrid), Eliza Sica (Vitstjärna/Etoile blanche), Sofia Ekholm (Gunhild Görmsdotter), Oliver Burenfjäll (Dag), Andreas Mossberg (Geirmund Gandalvsson), Charleen Elea (Klägga/Odendisa), Johan Sjöberg (Humboge Gandalvsson), Love Almquist (Olaf 'Geirstadaalv' Haraldsson), Maria Forslin (Frosthild), Henrik Norman (Isolf), Thomas Gjutarenäfve (Tyrfing, viking islandais). En Norvège au Xe siècle, deux sœurs, Snæfrid et Vitstjärna (Étoile blanche) ont suivi des chemins différents : la première est devenue une chamane et un médium en contact avec les dieux, tandis que l'autre est une hors-la-loi viking. Mais Vitstjärna ayant tué le fils du roi au cours d'une bataille, la reine Gunhild, qui a perdu la raison, donne un ultimatum à Snæfrid : si celle-ci n'assassine pas sa propre sœur, elle fera exécuter son époux... Elle est donc forcée de traquer sa propre sœur... Une production indépendante bricolée dans les villages de l'âge de fer à Körunda et Hogslaby (Botkyrka) ainsi qu'au Vikingagården à Gunnes Gård (Upplands-Väsby). Notons que le réalisateur Viking Almquist déjà a tourné auparavant deux autres films « vikings », les courts métrages Hellsaga en 2017 (13 min.) - un jeune guerrier cherche la sagesse des dieux - et Den tyste guden [=Le Dieu silencieux] en 2018 (11 min.), autre chasse à l'homme. |

Le jeune Æthelstan l’emporte contre les Vikings, les Danois et les Écossais (« Seven Kings Must Die »).
2023 | The Last Kingdom : Seven Kings Must Die (Sept rois doivent mourir) (GB) d'Edward Bazalgette Mat Chaplin, Gareth Neame, Nigel Marchant/Carnival Film & Television Ltd. (London), 113 min. - av. Alexander Dreymon (Uhtred de Bebbanburg), Harry Gilby (Æthelstan, fils du roi Edward l'Ancien), Ilona Chevakova (Ingrith, sa femme), Mark Rowley (Finan, guerrier irlandais), Arnas Fedaravicius (Finan, guerrier danois), Cavan Clerkin (Père Pyrlig), James Northcote (Aldhelm, Housecarl d'Æthelstan), Laurie Davidson (Ingilmundr, conseiller d' Æthelstan), Elaine Dassidy (la reine Lady Eadgitu), mère d'Edmund), Ross Anderson (Domnal, prince d'Alba), Ilona Chevakova (Ingrith, femme de Finan), Jacob Dudman (Osbert, fils d'Uhtred), Rod Hallett (Constantin II, roi d'Alba/Écosse), Ewan Horrocks (Ælfweard, fils du roi Edward), Steffan Rhodri (Hywei Dda, roi de Deheubarth), Pekka Strang (Anial, roi viking du Royaume de Dublin), Ingrid García-Jonson (Brand, guerrière-fauve danoise), Agnes Born (Astrid, fille d'Anlaf), Zak Sutcliffe (le prince Edmund), John Buick (Owain, roi du Strathclyde), Emily Cox (Brida), Jeppe Beck Laursen (Haesten), Peter Gantzler (Earl Ragnar, père d'Uhtred), Magnus Samuelsson (Clapa). Un long métrage qui fait suite à et conclut la longue télésérie The Last Kingdom (46 épisodes, cf. supra 2015 à 2022), adapté lui aussi des Histoires saxonnes de Bernard Cornwell. - En Grande-Bretagne, an 924. Anlaf, un roi viking d'Irlande, arrive en Northumbrie avec son armée après avoir appris que le monarque anglo-saxon Edward l'Ancien, roi de Wessex, de Mercie et d'East Anglia, est gravement malade; il meurt peu après, laissant derrière lui trois fils, dont aucun n'a été désigné comme successeur. Lady Eadgifu et le plus jeune fils Edmund s'enfuient à Bebbanburg où réside un ancien allié d'Edward, Uhtred. Bien que retiré, ce dernier est informé que le fils aîné d'Edward, Æthelstan, mi-danois mi-saxon et influencé par Ingilmundr, attaquera probablement son frère cadet Ælfweard et envisage de l'arrêter. Le royaume d'York est gouverné par le Viking Sihtric et les ennemis des Saxons, les Danois et les Écossais sont également à l'affût. Avant le départ d'Uhtred, Ingrith prophétise que « sept rois doivent mourir » avant que l'Angleterre soit unie... Roi des Anglo-Saxons, petit-fils d'Alfred le Grand, Æthelstan (v.894-939) l'emporte et devient le premier roi d'Angleterre en 925. - Tourné à Budapest de janvier à mars 2022, le film séduit moyennement les aficionados de la série: on regrette en particulier un traitement LGBT à la mode dans l'audiovisuel britannique qui dépeint Æthelstan comme un homosexuel, car très dévôt, bâtisseur d'églises et attaché en particulier aux reliques, on ne lui connaît ni épouse ni progéniture. - IT: Sette re devono morire, ES: Siete reyes deben morir. |

Recréation numérique d’un village et d’une flotte de guerre pour « Vikings. Les Premiers Rois » (2023).
2023 | (tv-df) Vikings. Les Premiers Rois - 1. Godfrid, le Viking qui défia Charlemagne - 2. Horic et Harald : le choc des dynasties - 3. Ragnar, le Viking devenu légende - 4. Les Fils de Ragnar (FR) de Sigrid Clément, Frédéric Monteil, Agnès Buthion et Alain Brunard Fabrice Frank, Samuel Kissous/Pernel Média-Planète+ (Planète+ 24.4.23 / Canal+ 2.5.23), 4 x 55 min. - av. Elie Kaempfen (Ragnar), Igor Gorewicz (Berserker), Baptiste Mège (Horic 18-30 ans), Etienne Guillou-Kervern (Horic 30-60 ans), Baptiste Joet (Ubbi), Alexandre Massonnet (Guthrum), Élouard Deloignon (Alfred), Sylvain Cailleux (Louis le pieux), Antonin Schopfer (Charles le Chauve), Franck Libert (Charlemagne), Olivier Bonjour (le lieutenant de Ragnar), Maël Guivarc'h (Halfdan), Solenn Le Bivic (la maîtresse d'Halfdan), Sacha Jachimiak (son fils Godfrid), Natalia Pujszo (Lagertha), Thomas Vernant (le comte Eghbert), Liviu Bora (Ivarr the Boneless), Natalia Pujszo (Lagertha), Justin Bllanckaert (Godfrid), Quentin Gouverneur (Harald Klak), Abel Jafri (Al-Ghazal), Tony Le Bacq (Halfdan). Un ambitieux docu-fiction en quatre parties montrant comment au IXe siècle les excursions brutales des pirates du Nord ont forgé une multitude de royaumes scandinaves (selon le principe : « les trônes ne s'héritent pas, il se prennent ! ») et l'histoire de l'Europe. Les rois du nord font face à la menace constante de leurs ennemis, des rois étrangers comme des chefs vikings qui convoitent leur trône. Dans cette lutte sans merci, revenir victorieux de raids maritimes en Europe est un atout de taille pour conserver le pouvoir ou pour s'en emparer. - Partie 1. Pendant près de dix ans, Godfrid règne sur le territoire danois du Jutland. Afin de souder son peuple derrière lui, il acquiert des richesses en lançant des raids sanglants sur les territoires voisins. Face à lui, les troupes de Charlemagne, empereur en soif d'étendre son royaume, remontent vers le Nord. Redoutant les campagnes brutales du maître de l'Europe, Godfrid prépare une défense à laquelle d'autres vikings se rallient. - Partie 2. En 813, les fils du roi Godfrid sont de retour sur leurs terres du Jutland. Prêt à succéder à leur père, l'un d'eux, Horic, veut récupérer le trône du redoutable Harald Klak. Il prend l'ascendant sur Klak, qui est contraint de quitter le territoire et se réfugie auprès de l'empereur franc Louis Le Pieu. Il reprend le chemin du Danemark, faisant fuir Horic. Dix ans plus tard, après avoir chassé de nouveau Klak, Horic est couronné roi et instaure une stabilité politique dans son royaume. Devenant de plus en plus cruel, il est menacé par ses neveux, avec qui il est forcé de partager son pouvoir. Il est tué par l'un d'eux lors d'un affrontement en 854. - Partie 3. Au IXe siècle, sous le règne du puissant roi danois Horic, un viking du nom de Ragnar Lodbrock rêve de gloire et d'argent. Ce chef de clan et guerrier émérite aux ambitions insatiables aurait mené des raids à travers l'Europe. En 845, avec son armée impressionnante, Ragnar entreprend une expédition vers Paris, profitant que le royaume des francs est déchiré après la mort de Louis Le Pieux. En remontant la Seine, il pille plusieurs lieux sacrés avant d'atteindre la capitale, où il installe un siège qu'il lève contre une rançon de 7000 livres. Les causes de la mort de Ragnar diffèrent selon les récits, mais la plus connue est qu'il aurait été jeté dans une fosse aux serpents par le roi Aelle de Northumbrie. - Partie 4. En 865, une armada d'une centaine de navires atteint les côtes anglaises. A sa tête, trois frères vikings, Ubbe, Halfdan et Ivar, les fils de Ragnar Lodbrok, viennent envahir le territoire anglo-saxon affaibli par des rivalités internes, et venger la mort de leur père tué par le roi Aelle. En 866, ils lancent une offensive en Northumbrie où ils s'emparent du château d'York. Ils envahissent par la suite Nottingham, en Mercie. Face à ces invasions, les rois rivaux du Wessex et de Mercie s'allient et les repoussent dans leur fief. Divisée après ces attaques, la fratrie se sépare une première fois. Ainsi, les frères partent suivre leur propre destin. - Docu-fiction sélectionné au Festival TV de Luchon 2023 dans la catégorie « Série longue documentaire ». |

La Scandinavie en proie aux sanglantes guerres de succession : « Vikings : Valhalla » (2022).
2022-2024 | * (tv) Vikings : Valhalla / Valhalla (US/CA/IR/HR) télésérie de Niels Arden Oplev, Steve Saint Leger, David Frazee et Hanna Quinn Mark Murdoch, Cált Collins, Ian Keltie, Nick Iannelli, Donal Geraghty, Erika Milutin/ Metropolitan Films International-MGM Television-MGM/UA Television- Toluca Pictures-History Channel (Netflix 25.2.22 / 12.1.23 / 11.7.24), trois saisons: 24 x 50 min. - av. Sam Corlett (Leif Eriksson), Frida Gustavsson (Freydis Eriksdottir, sa sœur), Leo Suter (Harald Sigurdsson), Laura Berlin (Emma de Normandie), Bradley Freegard (le roi Knut le Grand), Jóhannes Haukur Jóhannesson (le jarl Olaf Haraldsson), Caroline Henderson (le jarl Estrid Haakon), David Oakes (le comte Godwin), Pollyanna McIntosh (Ælfgifu de Northampton, reine du Danemark), James Ballanger (Hallbjorn), Søren Pilmark (Sven à la Barbe Fourchue), John Kavanagh (le voyant), Henessi Schmidt (Gytha Thorkelsdóttir), Charlie O'Connor (Sven Knutsson), Lujza Richter (Lif), Pääru Oja (Arne Gormsson), Asbjørn Krogh (le jarl Kåre), Louis Davison (le prince Edmond), Bosco Hogan (le roi Æthelred II), Julian Seager (le jarl Gorm), Gavin Drea (Eadric Streona), Christopher Rygh (Agnarr), Sofya Lebedeva (Eleana/Zoé Porphyrogénète, impératrice de Byzance), Nikolai Kinski (Romanos III, empereur de Byzance), Marcin Dorocinski (le Grand Prince Iaroslav le Sage), Hayat Kamille (Mariam al-Astrulabi), Leander Vyvey (Stigr), Luke Harmon (Harald Haraldsson, fils de Freydis), Florian Munteanu (général Georges Maniakès), Set Sjöstrand (Magnús Ier Oláfsson, roi de Norvège), Ely Solan (le duc Guillaume le Conquérant), Pyry Kähkönen (Harold Pied-de-Lièvre, fils d'Ælfgifu), Goran Visnjic (l'explorateur Erik le Rouge/Eirik Raudé), Yngvild Støen Grotmol (Gudrid), Kayode Akinyemi (Kaysan), Taylor James (Batu). Une série passablement mouvementée qui fait suite aux 6 saisons triomphales de la mégaproduction Vikings (diffusée de 2013 à 2020, cf. supra). Synopsis : 100 ans après les exploits de Ragnar Lodbrok qui sont devenus des légendes, le peuple viking a réussi à s'installer durablement en Angleterre mais le roi anglais Æthelred II le Malavisé, voyant en eux une menace et sous la pression de ses nobles, ordonne leur massacre la nuit de la Saint-Brice, le 13 novembre 1002. Ayant appris le massacre et voulant venger la mort de leur peuple, le roi danois Sven à la Barbe fourchue et son fils Knut/Canute le Grand rallient les princes norvégiens Olaf Haraldson et son demi-frère Harald Sigurdsson qui montent une nouvelle Grande Armée et envahissent l'Angleterre. Ils remontent la Tamise, prennent la ville de Cantorbéry et font exécuter son archevêque, tandis qu'Æthelred s'enfuit en Normandie. Knut, roi du Danemark et de Norvège, s'empare de Londres et règne sur l'Angleterre en 1016. À la suite de cette victoire, Harald Sigurdsson et Leif Erikson sont obligés de fuir Kattegat, qui a failli être prise d'assaut par Olaf, le demi-frère d'Harald. Depuis, c'est Sven à la Barbe fourchue qui a repris possession de la précieuse ville portuaire et qui va piéger Olaf, fait prisonnier, pour qu'il protège son petit-fils Svein Knutsson mis sur le trône de Kattegat. Les nouvelles fonctions d'Olaf creusent un peu plus le fossé qui s'était installé entre lui et son demi-frère Harald. Ce dernier espère fonder une famille avec la redoutable Islandaise Freydis, fille d'Eric le Rouge et sœur de Leif Eriksson, reprendre Kattegat et surtout devenir roi de Norvège. Il doit pour cela trouver des alliés de taille jusqu'en Rus' de Kiev, à Novgorod, pour y lever une armée, mais Freydis le tue en combat singulier. La dispute sanglante des familles princières vikings entre eux se poursuit dans une sarabande de trahisons, de coups bas et d'attentats jusqu'à Syracuse, puis à Constantinople (où périt l'empereur Romanos III) et Corfu. Knut décède en Norvège en 1035 et est enterré chrétiennement, même si son épouse Emma de Normandie lui réserve secrètement des funérailles vikings. Alors qu'on se dispute pour sa succession et que Harald III Sigurdsson s'impose comme nouveau monarque, Freydis et son frère Leif gagnent le Greenland, réunissent un équipage et traversent l'Atlantique jusqu'en Amérique du Nord. Le tournage des trois saisons a lieu en Irlande, à Dublin et dans les Ashford Studios à Ballyhenry (IR) où fut déjà enregistrée la série matricielle de 2013, puis en Croatie (Dubrovnik, Trsteno) d'octobre 2020 à aout 2021, suivi d'octobre à novembre 2021, enfin de mai à octobre 2022. Une fois de plus, l'audimat est à son maximum, du moins pour les premiers épisodes, la production inspire un jeu vidéo d'Emerald City Games (sept. 2023) et se voit nominée aux Visual Effects Society Awards simultanément à Avatar II de James Cameron pour ses trucages. Mais, globalement mitigés tout en saluant le soin du décor, les téléspectateurs reprochent à la série son manque de personnages forts, son idéalisation des comportements annonçant les futures bases socio-démocratiques scandinaves (pas de racisme ?), ses acteurs tous bodybuildés et aux dents trop blanches, sa lassante cascade de trucideries au détriment du développement psychologique et la fadeur de nombreux interprètes. Episodes: I. 1. « The Greenlanders (Les Hommes de la Terre Verte) » - 2. « Viking » - 3. « The Marshes (Les Marécages) » - 4. « The Bridge (Le Pont) » - 5. « Miracle » - 6. « The Last Daughter of Uppsala (La Dernière fille d'Uppsala) » - 7. « Choices (L'Heure des choix) » - 8. « The End of the Beginning (La Fin du début) » - II. 9. « The Web of Fate (La Toile de Wyrd) » - 10. « Towers of Faith (Les Piliers de la foi) » - 11. « Pieces of the Gods (Fragments divins) » - 12. « The Thaw (Le Dégel) » - 13. « Birth and Rebirth (Naissance et renaissance) » - 14. « Leap of Faith (Le Grand Saut) » - 15. « Pecheneg (Les Petchénègues) » - 16. « The Reckoning (Le Prix à payer) » - III. 17. « Seven Years Later (Sept ans plus tard) » - 18. « Honour and Dishonour (Honneur et déshonneur) » - 19. « Lost (Égarement) » - 20. « The End of Jomsborg (La Fin de Jomsborg) » - 21. « Greenland (Terre Verte) » - 22. « Return to Kattegat (Retour à Kattegat) » - 23. « Hardrada » - 24. " Destinies (Destinées)". |
2023 | Viking : Blood Lust (GB) de Greg Keith Louisa Warren, Tyler-James/ChampDog Films (London), 82 min. - av. Stephen Samson (Ander), Madalena Alberto (Estrid), Jodyanna Richardson (Olga), Adam Trussell (Gunnar), Sordyl Jamie (Gro), Andrea Bechis (Finnr), Matt Hansen (Bodil), Greg Keith (Amleth), Simon Ellis (Rasmus le Berserker), Ethan McKinley (Thorvald), Steevan Glover (Magni), Marty Mummery (Thordis), William Reynolds (Kjarr), Alister Hawke (Torsten). - Une bande de Vikings pacifiques est en fuite face à un groupe de Berserkers assoiffés de sang qui veulent se battre jusqu'à la mort. Le scénariste en a fait les frais. |
2023 | (vd) The Viking Revenge (GB) de Tyler-James et Ben J. Williams Louisa Warren/ChampDog Films (London)-ITN Movies (Internet 30.4.23), 98 min. - av. Hadley Smith (Rune), Meg Matthews (Estrid), Christabel Clark (la princesse Bodil), Andy King (Arne), Chris Cordell (le roi Erik), Danielle Scott (Frida), Stephen Staley (Harald), Marcus Massey (Frode), Samantha Cull (la sorcière Thyra), Ben Silver (Ulf), Zuza Tehanu (Troels), Kathryn Taylor-Gears (Sigrid), Leah Meraki (Skadi). - La princesse viking Bodil est mourante dans les bras de son père, le roi Erik. Rune, son amoureux, s'embarque sur un drakkar pour tenter de trouver un antidote avant son rival Harald qui, lui, tente de l'épouser en mystifiant le roi. Un bricolage archifauché et mal joué : à fuir. |
2023 | Viking : Battle of Heirs (GB) de Rob Keane Louisa Warren, Tyler-James/ChampDog Films (London), 82 min. - av. Gaston Alexander (le prince Volnard), Christabel Clark (Selina), Mark Collier (Erik), Amber Dolg-Thorne (Theckla), Luke Foster (le bourreau), Jamie Littlewood (Orn), Nazeku (Villord), Andrew Wheeler (le roi Einar), Iris Papas (la reine Morgana), Eliott Tardieu (Gervald), Micael Valoar (Kjartan). - Un jeune homme découvre qu'il est le fils du roi, enlevé à sa naissance 18 ans plus tôt, mais il doit s'imposer face à la concurrence. Ratage intégral. |
2023 | (tv) Runestone - Sizzle Reel : Beyond the Edges of the World (US) de Robert C. Bruce Robert C. Bruce, Valerie J. Bruce, Jeff Albelo, Carey Fiock, Sterling Fiock/Road's End Films, Inc. (Portland), 37 min. - av. Claudia Christian (Fritha Ingolfurdottir), Frank Collison (Tryggvi Grimarrson), Conan Stevens (Rauthr Wulfgrimm), Katie O'Grady (Adisa Naesdottir), Robert Blanche (Styrkass Naeskunungr), Eric Newsome (Ulfrik Naeskunungr), Jim Crino (Arinn Naefbiorn), Bethany Lorang (Sefa Salvidotir), Cecil Cheeka (Koosagh Tyee), Andy Copeland (Vaermundr Fiolvarrson), Tim Harrold (Salvi Vintrlidi), Rusty Tennant (Brandr Karlungs). - Vers la fin du IXe siècle, un guerrier viking d'Islande part à la recherche de son fils disparu et débarque sur une terre inconnue habitée par des peuplades aux mœurs étranges... Épisode d'une télésérie dont seul le premier épisode pilote a été achevé (tournage en Oregon). |
2025 | * How to Train Your Dragon (Dragons) (GB/US) de Dean DeBlois Dean DeBlois, Marc Platt, Adam Siegel/Dreamworks Pictures-Marc Platt Productions-Universal Pictures, 116 min. - av. Mason Thames (le jeune viking Harold/Hiccup), Gerard Butler (le chef Stoïck la Brute, son père), Nico Parker (Astrid, l'amie de Harold), Nick Frost (Gueulfor), Julian Dennison (Fishlegs), Gabriel Howell (Snotlout), Bronwyn James (Ruffnut), Harry Trevaldwyn (Tuffnut), Ruth Codd (Phlegma), Murray McArthur (Hoark), Nick Frost (Gobber), Andrea Ware (Burnheart), Nick Cornwall (Hürk), Samuel Johnson (Skaldor). Peter Serafinowicz, Mythe : Le remake en version « live » - mélange de vues réelles et d'images de synthèse - de la trilogie de longs métrages animés de DreamWorks Animation (cf. 2010, 2014 et 2019) qui avait rapporté plus de 1,64 milliards de dollars à travers le monde. Il en reprend l'histoire fantastique qui se déroule sur la pittoresque petite île de Berk/Beurk dans les Hebrides, où les Vikings et les dragons sont des ennemis jurés depuis des générations. Hiccup/Harold, le jeune fils inventif mais négligé du chef Stoïck la Brute, défie des siècles de tradition en se liant d'amitié avec le dragon blessé Toothless/Krokmou, une furie apaisée grâce auquel il découvre de nombreuses choses sur l'univers mythique de ces bestioles volantes. Le scénariste et réalisateur des versions animées Dean DeBlois reprend les rênes pour cette nouvelle mouture d'amitié interdite avec acteurs rééls destinée à l'amusement des familles et dont le tournage a duré de janvier à mai 2024 en studio à Belfast, puis au Tollymore Forest Park en Irlande du Nord, sur l'île de Skye en Écosse, à Los Angeles, dans l'archipel danois des Féroé et en Islande. Le mélange de marionettes de mousse et d'animation numérique donne des résultats spectaculaires. Plutôt réussi dans le genre, avec un Gerard Butler mémorable sous son giga-casque à cornes. |